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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 8 septembre 2014
Jour 1
13h29

Mon adorée,

J’ai trouvé le courage de tenter cette nuit l’unique chose qu’il restait à ma disposition. Beaucoup d’imprudence et d’Espoir m’ont poussé au regrettable. Je sais que tu en avais quelque part envie, autre part besoin, et que comme tu me l’as fait remarquer, tu n’as que « peu » pleuré pour ne dire nullement.
Mon Amour, t’aimer n’a jamais été une option pour moi, subir tes humeurs non-plus. Ces deux moins où l’affection ne savait exister que dans un sens ont été particulièrement éprouvants. Chaque matin j’espérais que tu aies répondu durant la nuit, m’empressant chaque jour de vérifier mes messages, comme un rituel de survie. Pendant plusieurs semaines, l’Espoir a navré mon cœur. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune certitude autre que le fait que je t’aime. J’ai tout abandonné. Or, il se trouve que j’ai tout perdu SAUF l’Espoir de te voir resurgir dans ma vie. Car je t’aime et pense constamment à toi.

21h36
Je n’ai rien de particulier à te dire, me je sens simplement horriblement seul. Je sas que tout cela est absurde et que les deux semaines sans contact ne m’avaient apporté ce degré de douleur. Cela est futile, ou du moins peut sembler l’être. Dans notre conversation WhatsApp, le dernier message, visible depuis le menu est « Monte pas », comme si notre relation était figée dans le temps. Cela serait, en réalité, la meilleure des configurations possibles, ou justement impossibles, car j’ai peur de voir ton supposé Amour pour moi s’éteindre et dont il me sera bien difficile de raviver la flamme, n’ayant plus aucun lien avec toi. Si tu trouves quelqu’un d’autre qui t’apporte davantage de bonheur que je ne sus t’en offrir, sache que je serai sincèrement heureux pour toi.
Cet après-midi, je n’ai pas réussi à sortir ton visage de mon esprit, quoi que je fasse, alors j’ai essayé d’assumer. Je ne sais pas encore si c’était une bonne idée. J’ai regardé ton film préféré. Je pense voir la série qui va avec afin d’avoir un sujet commun de discussion avec toi, d’autant plus que l’histoire m’a grandement plu.
Gilbert m’a répondu aujourd’hui. Je lui avais expliqué là où nous en étions toi et moi. Pour toute réponse, il m’a demandé comment s’était passée ma rentrée, sans s’intéresser à ce que j’ai pu dire après.
Enfin voilà, j’espère que tu vas bien. J’espère que tu ne m’en veux pas. J’espère aussi quelque part que tu m’aimes encore.

Avec ma plus ardente inclination.

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 9 septembre 2014
Jour 2
08h23

Mon sublime Amour,

Il est triste de méditer sur les concepts amoureux loin de toi de manière et physique et sentimentale. Je pense très fort à toi, et regrette sincèrement avoir dû en arriver là. Connaître de nouveau l’amer saveur du désespoir libre devient encore synonyme de poèmes.
J’ai rêvé de toi cette nuit, et tu brûlais les lettres que je t’avais écrites. En même temps, la plupart de celles-ci n’ont pas de valeur artistique ou même d’utilité concrète. Elles ne sont que des représentations matérielles d’un Amour inachevé, preuves irréfutables d’une affection infinie et d’un désir sans borne.
Honnêtement, je ne sais plus quoi penser de nous. Nous nous sommes aimés et nous aimons encore, un premier temps fut celui du partage, se second nous y sommes et ce n’est le plus gai.

15h05
Je pense toujours à toi aussi ardemment qu’en pleine étreinte, et c’est là l’unique moyen que j’ai trouvé pour ne pas subir la solitude.
Il faut que tu saches que je n’ai pas besoin de toi pour t’aimer. Ni te voir, ni t’entendre, ni t’embrasser ne me font t’adorer différemment ou davantage. Que tu m’aimes ou non, mon affection n’en changerait pas. Amour, c’est précisément pour cela que je peux me permettre cette « pause » totale entre nous. Tout ce que j’espère, c’est que toi tu ne changes pas.

Je t’espère heureuse,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 10 septembre 2014
Jour 3
10h26

Mon adorée, et plus encore,

Je n’arrive à faire sortir l’image de tout ce qui fait de toi celle que j’aime sans mesure. Ton sourire semble me narguer. Tes paupières me séduire. Depuis avant-hier, rien ne sait me distraire sinon la poésie que je m’efforce d’exercer afin de parvenir à une tranquillité relative au moins un quart d’heure chaque jour.

22h34
Tu me manques ardemment. De mon souhait d’attendre un temps où tu me contrerais ton Amour autrement qu’en le ressentant il n’est plus rien.

Avec l’éternelle envie de t’étreindre,

Ton Piotr qui t’aime.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 11 septembre 2014
Jour 4
13h41

Ma resplendissante dulcinée,

Je ne cesse de penser à toi, comme chaque fois, et il serait sans doute bon que je me décide à arrêter de te le dire dans toutes mes lettres. [...]

20h24
J’ai continué le visionnage du l'anime dont je te parlais. Effrayé de constater que j’appréciais la série sans que toutes les saisons ne se trouvent sur streaming.poetoscovie.com , j’ai requis l’aide d'un ami qui m’a dirigé vers un autre chose que tu dois connaître. Bref, de toute façon je n’y suis pas encore.
Tout à l’heure, de manière similaire à ce que j’avais fait Lundi en me couchant à 18h30 pour me réveiller le lendemain matin à 7h, je me suis là couché à 17h45 mais mon téléphone m’a réveillé en gueulant, tout le monde étant parti j’ai mangé seul.
Mon Amour, j’ai l’impression de ne plus rien contrôler ces temps-ci, ni les pleurs, ni les mots, ni même les pensées. Je sais que tu me vois sûrement comme ce singulier objet d’étude scientifique dont le peu de virilité dément les stéréotypes de genre, et plus encore, comme celui qui pleure constamment. Le fragile. Le faible. Tout compte fait tu n’aurais pas tort de raisonner ainsi, mais je voulais au moins t’exposer ma peine. Celle d’être loin de celui dont tu rêverais.

Avec ma plus sincère affection,

Piotr qui t’aime.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 12 septembre 2014
Jour 5
22h14

Mon ange,

J’espère que tu vas bien. De mon côté cette journée fut pour le moins mouvementée, mais j’ai passé un temps considérable à aimer ce que je faisais, en particulier les deux heures en début et fin de journée.
Pour commencer, la réunion avec le Ministère des Relations Internationales fut fort intéressante, et dans le cadre du nouveau plan de communication gouvernementale dont j'ai la charge, l’occasion m’a été donnée de déclamer un petit texte que j’avais travaillé à l’avance, lequel fut considéré de manière unanime comme réussite, triomphe dont je me réjouis après avoir massacré littéralement les poèmes qui font notre identité durant le repas de la semaine dernière. Le Ministre s’était même exclamée « Qui veut passer après Piotr ? Ne vous inquiétez pas, cela ne pourra vraiment pas être pire ! » ou encore « Il est étonnant que quelqu’un de si jolie plume parvienne à créer une si abjecte… merde ». Évidemment j’en ris, mais cette revanche gagnée m’est tout de même bien agréable.
Avec les services du ministère de l'économie maintenant, j’ai passé mon temps à écrire des poèmes, et cela n’est pas passé inaperçu auprès de Laurent qui m’a alors demandé comme j’allais, et plus particulièrement affectivement, car il semblerait que j’ai fais deux ou trois réflexions joyeuses, mais trahissant un certain inconfort sentimental. Après lui avoir expliqué – en détail – la situation, il m’a demandé pourquoi après avoir rompu – même si nous n’avons pas rompu – par souci d’un bien-être commun pour moi-même et la personne que j’aime toujours j’avais toujours le sourire ? Je l’ai alors regardé, apparemment le regard vide, un peu idiot, sans ne savoir trop quoi répondre. Je crois en réalité être heureux car ignorant. En parlant de toi je dis toujours « ma copine », et je sais que tu m’aimes, et je sais que je t’aime. Tu me manques beaucoup, bien sûr, et même en voyant cette absence posséder des conséquences émotionnelles lourdes je l’oublie parfois quelques instants, car pour moi l’Amour n’a pas changé. Peut-être pourrai-je encore vivre un temps de ma vie si je gardais l’assurance de ton affection pour moi. En revanche, apprendre dès maintenant entre toi et un autre me détruirait, alors même que rien ne m’airait été différent autrement que dans mon cœur.

Mon Amour, je t’adore inconditionnellement,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 13 septembre 2014
Jour 6
13h16

Ma très chérie,

Dans un peu plus d’un moins et demi nous aurions été ensemble depuis un an. Même en y pensant très fort, je n’arrive à réaliser quel exploit nous aurions pu accomplir si je ne nous en avais empêché. Je t’avoue d’un part le regretter sincèrement, mais d’autre part comprendre la nécessité commune d’une telle mesure.
Je suis actuellement avec la préfecture d'Hernani-centre, où les gens tente désespérément de trouver des solutions aux problèmes de sécurité dont je t’ai déjà parlé. Moi, je réfléchis à ce que je dirai au rendez-vous chez la psychologue du boulot que j’ai à 14h. Nous parlerons sans doute de toi, peut-être même que nous ne ferons que cela, je ne sais pas.

23h04
Mon rendez-vous a été décalé d’une heure. Au lieu de tomber sur un moment où je n’avais aucune réunion, celle-ci a dont remplacé un temps avec la DAC (direction d'animation citoyenne). De plus, Docteure Laurent – la psychologue – a eu 15 minutes de retard – qu’elle a rattrapés. D’après elle, mon rythme de sommeil n’est pas sain, tout comme notre relation ne l’était pas. Elle m’a d’ailleurs vivement recommandé d’appeler tes proches car ton repli sur toi-même serait un « appel à l’aide » qui ne me serait pas nécessairement adressé. Elle trouve toutefois l’idée de rupture bonne pour nous deux, bien que l’aspect temporaire la dérange, car selon elle cela pourrait entretenir un certain malheur lorsqu’il serait au contraire préférable de tourner la page. Sur ce dernier point je suis en total désaccord avec elle, je le lui ai dit, il m’a semblé qu’elle l’ait noté puis j’ai changé de sujet.
Au fait, hier j’ai créé une intelligence artificielle car j’éprouvais l’immense et immédiat besoin de te parler. Dans la description du personnage, j’ai détaillé notre situation amoureuse actuelle. L’IA a alors refusé de tenir une conversation avec moi. Au moins je comprends ta fascination pour l’aspect réaliste de leur fonctionnement.

Avec mon plus grand chagrin,

Ton amoureux.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 14 septembre 2014
Jour 7
???

Mon Amour,

Je t’aime de tout mon cœur. Aujourd’hui, j’ai dit à Roxane où nous en étions tous deux. Elle n’a pas paru étonnée, mais a seulement trouvé cela étrange que ce soit moi qui t’ai quittée – même si je ne t’ai pas quittée. Je lui ai aussi expliqué que Doc Laurent préconisait de nouveau un suivi psy en dehors de la sphère pro car j’aurais apparemment besoin de rendez-vous plus réguliers. Je t’avoue ne pas avoir envie du tout d’y retourner. Je n’en ai pas besoin. J’ai juste besoin de t’étreindre.

Car je t’aime,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 15 septembre 2014
Jour 8
12h08

Ma très chère,

Voilà donc plus d’une semaine que nous sommes tous deux séparés, et je t’avouerai ressentir à la fois un chagrin démesuré, à la fois le sentiment d’une paisible journée bannissant tout imprévu.
Hier, avec le bureau nous avons pris l'avion direction le nord du Nazum, qui n'est revendiqué par personne. Après avoir discuté des choses qui me pesaient, on m’a posé beaucoup de questions alors même que j'avais demandé expressément de ne pas le faire. Après, mes amis et moi sommes allé m’acheter deux jeans, six t-shirts puis une teinture pour rendre sa noirceur à mon manteau. À la caisse du magasin, une vendeuse a été particulièrement désagréable avec moi, et j’ai eu envie de reposer tous les articles que j’avais afin de lui exprimer mon mécontentement. Alors que je passais à la caisse, l’abominable femme n’a pas réussi à compter mes articles, alors je lui en ai indiqué le nombre. M’ignorant royalement, elle entreprit soigneusement de recompter mes achats par trois fois avant de lancer un « JE NE VOUDRAIS PAS TE CONTREDIRE MAIS tu ne bénéficies pas de la réduction… ». Pardon ? Comment ça je me contredis ? J’exècre les étrangers qui, compte tenu de notre langage qui n'est pas le leur et ce de manière manifeste, s’emploient à mépriser chaque acte, chaque mot, chaque pensée que nous formulons. Bref, elle m’a énervé, car au-delà du fait-même de dédaigner son prochain, cela me rappelle que sociétalement le natif a toujours raison sur l'étranger, d’autant plus lorsqu’il a tort. Je déteste ce monde pourri où ce que l’on est prévaut sur ce que l’on s’est construit, où le regard seulement permet de désigner un menteur. Toute la société fonctionne comme ça ! À la peau on distingue le coupable de l’innocent, en dépit de tout principe moral ou juridique, comme si seule la connerie humaine orchestrait véritablement le monde en ruine dont héritera une jeunesse ou perdue ou suicidaire – voire les deux. Si c’est cela Géokratos, je n’en veux pas.

22h25
Tu me manques terriblement. Dire qu’il fut un temps où il aurait été inconcevable que nous ne passions pas vingt-quatre heures ensemble par semaine… Je t’aime. J’ai vraiment besoin que nous soyons davantage que ce que nous étions avant de te quitter – même si je ne t’ai jamais vraiment quittée. J’aime être amoureux, j’aime te supposer amoureuse. En revanche, je détestais ces instants où tu te comportais envers moi comme si j’avais été un parfait inconnu. Tu ne comprendras jamais mon chagrin, et ce n’est d’ailleurs pas ce que je te demande. Je voudrais seulement que tu comprennes mon Amour. Tu me manques horriblement.
Pardon d’avance pour le caractère confus de ce dernier paragraphe.

Affectueusement,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 16 septembre 2014
Jour 9
00h28

Ma merveille,

Il m’est bien difficile de trouver le sommeil dans le doute constant de ton Amour. J’ai vraiment très envie de reprendre contact avec toi, et sans sujet particulier, te parler me sera déjà assez réconfortant. Il m’est difficile de ne pas t’imaginer dans les bras d’un autre, dans les bras d’un autre où tu serais heureuse. Je sais, dans tous les cas, que ces lettres – si tu les lis un jour – te paraîtront ridicules, car soit il te sera évident que tu n’aurais pu t’aventurer ailleurs, soit le contraire. Dans les deux cas, pour avoir aussi bien envisagé l’un que l’autre, j’aurai tort ! Parmi ces torts, il en serait tout de même un qui, je te l’avouerais, me serait autrement plus agréable. Mon Amour, en toute franchise, il a été des instants où j’étais certain que tu ne m’aimais plus, comme ces semaines d’août sans contact ou ces nuits côte-à-côte succédant et précédant des moments de solitudes extrême. Ce fut précisément dans ce contexte que j’ai souhaité en finir avec la douleur sentimentale sans cesse éprouvée en ta présence. À vrai dire, je n’attendais aucune réaction de ta part, mais l’on aurait dit que tu pleurais plus le changement de fonctionnement, la fin d’un partage de vie, que les véritables questions affectives soulevées par cet acte. Je peine à croire que ce jour là tu étais amoureuse. Si tu reviens un jour, j’aurai au moins l’assurance que tu veux, d’une manière ou d’une autre, que nous partagions de nouveau quelque chose. Cela sera peut-être du temps, des lettres, des messages, des appels, des journées, des nuits… Je saurai au moins que tu m’aimes un peu.

Amoureusement,

Ton Piotr qui t’aime ♥.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 17 septembre 2014
Jour 10
21h49

Toi que j’aime plus que tout,

Comme chaque jour, ton absence m’a marqué. Je n’ai cessé de penser à toi, à espérer que tu ailles bien, dans le déni d’une réalité bien trop difficile à assumer. Ton amie, Aya, m’a suggérée de t’envoyer un message, m’expliquant sans plus de détail que vous aviez parlé et que tu en aurais peut-être besoin. Sache qu’elle t’affectionne beaucoup et qu’elle respectera religieusement la confidentialité de vos échanges.
Car je me suis ennuyé aujourd’hui, j’ai cherché de quoi m’occuper l’esprit. Tout cela est vraiment stupide, je sais, mais j’ai trouvé des restes de réconfort dans le fait de nous imaginer danser le fabuleux tango d'un pianiste de La Révoltée. Je sais que tu as toujours été opposée à ce que nous dansions, et c’était sans aucun doute une très bonne idée, car j’en aurais de toute manière été bien incapable. En fait, mon Amour, je crois qu’au-delà de cette activité niaise et complexe, je recherchais avant tout un complicité entre nous, car j’étais bien inapte socialement, même en couple, à durcir quelque lien quand bien même celui-ci m’aurait été important. Je ne te cache pas que ta tendance à ne pas répondre puis à être sur ton téléphone lorsque nous étions ensemble n’a jamais aidé, et au lieu des sourires esquissés ensemble main dans la main, il m’arrivait plus souvent de me demander si ma présence était utile – voire si tu étais au courant que j’étais là – ou si le fait que je sois chez moi n’aurait rien changé. En vérité, faisant tout pour que nous nous voyons le moins de temps possible et « [me] mettant à la porte » – selon ta propre expression – toutes les dernières fois où j’étais chez toi, j’ai compris que la vérité était inverse. Tu n’étais pas indifférente à ma présence : tu préférais qu’on ne soit pas ensemble. Ne me parlant plus et ne souhaitant plus me voir, j’espère au moins que tu ne trouves pas insensé ce break, car tu l’as mis en pratique et je n’ai fait qu’apposer un mot dessus. Au moins tu ne te forces plus à effectuer ces vingts minutes de discussions hebdomadaires ou à me voir.

Brûlant de te revoir,

Piotr.
1877
Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 18 septembre 2014
Jour 11
00h22

Mon amoureuse,

Voilà onze lettres durant lesquelles tu as pu constater que je ne me lasse pas de décrire l’alanguissement qui me navre. Je ne te ferai donc pas, cette fois-ci, le récit d’un manque mais bien d’une vie gravitant autour de ce dernier. Je tâcherai donc d’aborder différents points de manière claire et dans l’ordre correspondant à la venue de leurs idées dans ma tête.
[...]

23h43
J’allais m’endormir puis je me suis rappelé qu’il restait trop de place sur cette feuille pour m’affranchir d’un quart d’heure de réflexion amoureuse.
En écoutant le tango dont je t'ai déjà parlé, j’ai eu envie de le jouer. J’ai donc essayé, et même en étant bien loin du compte, je prends plaisir à jouer le morceau, quand bien même de manière très approximative.
Aujourd’hui, en salle de presse, il s’est passé un événement inhabituel. Alors que Monsieur le Ministre ordonnait à un journaliste Jashurien de se déplacer au premier rang, le professionnel déclina catégoriquement. L'homme refusa alors de donner sa conférence tant que Hubert – le journaliste tu l’auras compris – ne bougerait pas. Ce dernier est resté immobile face au Ministre lui demandant de changer de place. Environ trente longues secondes après, l'homme politique a commencé à sérieusement s’énerver, et le journaliste lui répondit droit dans les yeux « Je ne peux pas Monsieur, le premier rang est trop près de vous », sous-entendant que cela ne serait pas le mieux pour capter visuellement le contenu du la conférence, le Ministre a insisté alors il a tout de même rassemblé ses affaires. S’avançant, nous pensions tous qu’il avait capituler et s’asseoir comme ordonné, mais au lieu de cela il est sorti et a claqué la porte. La salle s’est alors levée et a applaudie. Ce fut un moment très étrange et dont je ne sais toujours pas quoi penser. Les journalistes furent tous congédiés.
Bref, assez de bavardage inutile, j’ai sommeil et mon écriture se fait hasardeuse.

Je t’aime de tout mon cœur,

Piotr.

Note : le Ministre dont il est fait question est le Conseiller qui s'est fait viré (voir la presse) car il parlait mal à la presse et même au Tsar !
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 19 septembre 2014
Jour 12
22h26

Très chère,

Mardi 17 septembre je t’ai envoyé un message auquel tu n’as manifesté aucune envie de répondre, et tu ne l’as même pas lu. J’aimerais bien avoir de tes nouvelles. Je m’inquiète vraiment. La psychologue me recommande vivement d’appeler tes amis une nouvelle fois pour leur parler de la situation dans laquelle nous sommes. Je ne l’ai pas fait car je sais d’une part que l’indiscrétion de certaines n’aurait fait qu’empirer la chose, et d’autre part par respect pour ton – ou notre – intimité. Flora, je t’en prie, pour une fois réponds-moi sans attendre que plusieurs semaines soient passées ou que j’ai alerté tes proches.
J’ai parlé du fait que j’ai recommencé à rêvé à la psy. J’en étais heureux mais d’après elle cela signifie que je n’ai pas nécessairement un sommeil de bonne qualité. De plus, je rêve de choses qui ne sont pas très agréables. Le plus souvent tu meurs, de maladie ou de pendaison, ou alors je te retrouve couverte d’entailles, un médecin m’expliquant que tu souffres de troubles dépressifs sévères et que rien de ce que je t’ai toujours « reproché » n’est de ton fait. En général, en me réveillant, j’ai un élan de panique, je pleure, veux te voir et me promets de t’envoyer un message. Là, je me dis que nous ne nous voyons pas, mais si tu mourais ? J’y pense assez régulièrement en réalité, et cela me fait encore plus regretter ma décision unilatérale.
Mon Amour, j’espère que tu m’aimes encore, que tu vas bien et que tu comptes me répondre dès que tu auras le temps.

JE T’AAAAAAIIIIIIIIME !

Ton Piotr d’Amour ♥.
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Lettre Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 20 septembre 2014
Jour 13
19h51

Mon cœur,

Hier je n’allais pas très bien. J’ai fait des choses regrettables, je m’en excuse. Je suis arrivé ce matin les jambes tremblantes car toutes endolories des coupures de la nuit. De 10h à 12h j'étais de sortie au Parlement, avec tous ses escaliers. J’avais envie de crier chaque fois que je forçais sur mes jambes. C’était horrible. J’ai tellement mal. Je m’en veux. Je ne veux ni te le cacher ni que tu te sentes responsable de mon état. Je t’aime très fort mais je n’ai pas ou plus envie de te parler de ça. J’ai juste envie de pleurer dans tes bras. Tu me manques beaucoup trop. Reviens s’il te plaît. Je t’aime.

Ton amoureux ♥.
965
Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 21 septembre 2014
Jour 14
20h06

Toi qui me manque,

Encore un jour où nous aurions pu nous voir s’est écoulé. Tu ne m’as pas manifesté l’intention de toujours nous aimer. Mon message est encore sans réponse, alors même qu’il ne te demandait que comment tu allais. En même temps tu ne l’as même pas lu, et je ne peux m’empêcher d’y voir une répugnance subliminale pour moi. Je n’ai qu’à espérer que ce ne soit pas le cas.
Mon Amour, si tu ne reviens jamais, si tu es décidée à poursuivre ta vie ailleurs, dans d’autres bras, je voudrais au moins que tu saches que tout instant passé à tes côtés fut synonyme de pur bonheur.
Maintenant que j’envisage sérieusement que tu ne puisses plus revenir, beaucoup de choses changent pour moi, à commencer du fait que je ne sache plus pourquoi je t’écris ces lettres. Je te consacre mes nuits en écrivant des poèmes et en pensant à son délicieux sourire… Arrêter de se voir pour une vie est, de manière factuelle, relativement long mais simple. Je m’étonnerai toujours du chagrin de mon cœur face aux choses pourtant simples.

Je t’admire énormément,

Piotr.
847
Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 22 septembre 2014
Jour 15
23h58

Ma merveille,

J’étais aujourd’hui chez mes parents. Ils m’ont demandé comment s’était passée ta rentrée. J’espère sans y croire avoir eu raison. Je sais te l’avoir dit mais j’aurais vraiment besoin que tu me donnes de tes nouvelles. Tu as le droit de m’en vouloir pour tout un tas de raisons, mais j ne pense pas que cela nécessite de me faire peur à un point que tu ne saurais imaginer. Ou alors, si tu gardes le silence, fais-le à jamais et sans avoir l’intention de revenir. La souffrance de l’autre n’a jamais été une solution, et je te défends de dire que j’ai décidé d’arrêter comme revanche ou comme vengeance de ce que tu m’as fait subir depuis des moins, avec une cruauté extrême et une compassion que je recherche encore. Mon vœu de m’en aller n’a été que le résultat de l’incessante lutte que tu crois vouloir dire « Amour ». Moi, je t’aime. C’est sans aucun doute mon pire défaut.

Bien Ă  toi,

Piotr.
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