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[Presse] Actualités de la Grande République - Page 5

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Actualité du 13 juillet 2016 au 31 décembre 2016.
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Actualité en Westalia du 15 juillet 2016 au 31 décembre 2016

Sommaire de l’actualité :

  • 14/07/2016 : Annonce du référendum sur la réforme constitutionnelle
  • 19/07/2016 : Le Groupe Hardenbor à la conquête des étoiles
  • 28/08/2016 : Ouverture d’enquêtes contre d’anciens membres de l’exécutif
  • 12/09/2016 : Les “nouveaux accords de Columbia” repoussés à 2017
  • 29/09/2016 : Adoption de la loi Latender
  • 15/10/2016 : Victoire du “Oui” au référendum pour la réforme constitutionnelle
  • 23/10/2016 : Attaque d’un convoi westalien dans le Scintillant
  • 25/10/2016 : Formation de l’Alliance Asfortienne
  • 30/10/2016 : Manifestation communiste illégale à Northcoal
  • 25/12/2016 : Noël noir en Aleucie
  • 31/12/2016 : Un second semestre décevant pour l’économie westalienne


Politique | Réforme constitutionnelle | Référendum | Simeon Belagri
14/07/2016 : Annonce du référendum sur la réforme constitutionnelle


Invité sur le plateau de la chaîne télévisée WNN, le Président fédéral Simeon Belagri a présenté devant la population la tant attendue réforme constitutionnelle démocratique qu’il souhaite mettre en place pour le pays. Présentant les différents points tout en répondant aux questions des deux journalistes présent avec lui, la réforme s’axe sur trois principaux points : le premier porte sur les changements radicaux apportés au Conseil de la Justice Fédérale, dont la réforme souhaite revenir à une forme de nomination proche de ce qui se faisait avant la réforme de 2003, soit une méthode d’élection reposant sur les juges fédéraux pour nommer les membres de cette institution importante pour la Grande République, justifiant une volonté de rendre la justice plus indépendante. Le second point porte lui aussi sur des changements sur une méthode de nomination, mais cette fois-ci pour le Président fédéral. Celui-ci se verrait soumettre à un scrutin direct et universel, avec une limite à trois mandats consécutifs. Le troisième point, axé sur la fédéralisation du pays, propose une extension des pouvoirs des États-Républicains sur des sujets plus stratégiques, comme l’énergie, l’éducation supérieure, l’immigration, et même la possibilité d’entretenir certains types d’accord à l’international, sous des conditions précises. Le chef de l’État a annoncé que la réforme sera soumise à un référendum qui sera organisé le 15 octobre 2016.


Économie | Espace | Groupe Hardenbor | Hardenbor Space Industries (HSI) | Horizon
19/07/2016 : Le Groupe Hardenbor à la conquête des étoiles


Le groupe Hardenbor, par la voix de son Président, Henry Hardenbor, a annoncé le premier succès de son lanceur Horizon, développé par sa filiale spécialisée Hardenbor Space Industries, après six années de recherches et deux précédents tests de lancement depuis leur structure installée au sud de l’île de Seifū, au large de l’État-Républicain de Lerant. L’entreprise westalienne, fondée en 2007, s’est revendiquée dès sa création comme la “première société spatiale privée du pays”, mais elle a mis plusieurs années à se développer et à prouver qu’elle avait les capacités de pouvoir produire des engins capables d’atteindre l’espace. Soutenue par les riches réserves financières du groupe Hardenbor et plusieurs aides fédérales, la société a réussi le premier vol de son lanceur Pilgrim, en 2013, capable d’envoyer des petits satellites en orbite à très faible coût. Le Pilgrim n’est pour autant pas considéré comme un lanceur qui a été économiquement rentable, avec un historique de cinq lancements pour deux réussites, bien qu’ayant obtenu une clientèle composée majoritairement d’établissements publiques, plusieurs entreprises privées s’étant rétractées de leur commande, à la suite des premiers échecs. Malgré tout, HSI a démontré sa capacité à produire des engins privées capables d’atteindre l’espace, ce qui lui a permis de gagner une réputation importante et la venue de nouveaux clients. Le 19 juillet 2016, au cours d’une diffusion en direct sur le site officiel de l’entreprise, le nouveau lanceur Horizon a réussi son premier vol commercial pour déployer plusieurs petits satellites privés d’une entreprise spécialisée dans l’observation météorologique. Le Président Henry Hardenbor s’est félicité d’une réussite historique dans la conquête spatiale westalienne, avec notamment les félicitations du Ministre fédéral de l’Industrie et de la Recherche, s’offrant une couverture médiatique propice pour son carnet de commandes.


Politique | Victor Hardenbor | Akito Fujitawa | Alfred Eisendorf | PUR | Justice
28/08/2016 : Ouverture d’enquêtes contre d’anciens membres de l’exécutif


Au cours de la fin du mois d’août, le tribunal fédéral de Columbia a annoncé l’ouverture de plusieurs enquêtes à l’encontre d’anciens dirigeants du gouvernement fédéral de l’époque conservatrice, soit entre 1991 et 2015. Des personnalités bien connues des westaliens sont visées par des accusations diverses et variées qui ont surpris bon nombre de personnes. Principales figures visées par ces enquêtes, l’ancien Président fédéral Victor Hardenbor, accusé d’avoir profité de sa position pour favoriser la signature de contrat avec le fournisseur militaire Warsmith Industries, une entreprise appartenant au groupe que sa famille détient, tout en ayant financé les campagnes électorales du PUR entre 2007 et 2013 à partir de détournements d’argent, via des entreprises fictives. L’ancien chef du gouvernement fédéral, Akito Fujitawa, est également accusé de prise illégale d’intérêt en ayant profité de sa position pour accorder des contrats publics à des entreprises privées grâce à un système d’appel d’offres partiaux, couplé à des accusations d’atteintes à la liberté de la presse, pour avoir laissé son gouvernement valider la censure du Democracy, en 2014. C’est d’ailleurs l’auteur de cette censure, l’ancien Ministre Fédéral à l’Union Nationale, Alfred Eisendorf, qui est la cible des accusations les plus lourdes : atteintes à la liberté de la presse, d’expression et de manifestation, mais également pour multi homicides involontaires au cours de la violente répression policière des manifestations pro-hamajak du 24 février 1993, dont il se retrouve finalement inquiété après plus de deux décennies. Aucun n’a encore été mis en examen pour ces accusations, mais tous les principaux concernés ont démenti ces dernières. Du point de vue de la population, les accusations contre Victor Hardenbor et Akito Fujitawa sont perçues comme injustes, tandis que les avis sont plus mitigés concernant Alfred Eisendorf, d’après un sondage réalisé fin août 2016.


Droits hamajaks | Vipponah Shuman | Nouveaux accords de Columbia
12/09/2016 : Les “nouveaux accords de Columbia” repoussés à 2017


Dans un communiqué officiel, le Ministre Fédéral pour la Cohésion des peuples, le Chef Vipponah Shuman (MSH), annoncé que la présentation des “nouveaux accords de Columbia” va être repoussée à l’année 2017, en raison d’une difficulté à trouver un consensus sur le texte. Ce Ministère, créé en 2015 avec la fonction de renforcer la cohabitation des différentes communautés westaliennes, a très rapidement convoqué les représentants de toutes communautés vivant sur le territoires westaliens, que sont les austariens (d’Aleucie), les madrerians, les nipozams, les hamajaks et les lermandiens (de Westalia) principalement, pour transformer les accords de Columbia, signés en 1979 par le gouvernement fédéral, pour y inclure toutes les communautés ethniques, mais surtout pour apporter une réponse commune à ce qui est désormais qualifié de “question hamajak”, qui a occupé une place importante dans le programme de l’ASD au cours de ses campagnes de 2015. Malgré plusieurs réunions avec le Ministre, les communautés n’arrivent toujours pas à trouver un arrangement entre elles, bloquant notamment sur la question des territoires sacrés hamajaks, que la communauté souhaite étendre. Le Conseil des chefs de clans hamajaks, organisation considérée comme l’interlocutrice favorite du gouvernement sur ce genre de question, considère le sujet des terres sacrés comme incontournable dans la signature d’un nouveau traité, “surtout à une époque où ces dernières sont de plus en plus détruites par les exploitations minières et agricoles, même dans les territoires reculés”. Tout de même confiant dans l’avancée des échanges, le Ministre fédéral Vipponah Shuman a annoncé qu’un texte devrait être trouvé au cours de l’année 2017.


Politique | Travail | Loi Latender | Congrès Suprême | Sénat
29/09/2016 : Adoption de la loi Latender


La loi Latender, votée favorablement par le Sénat en juin, a été rejeté en juillet par le Congrès Suprême, ce qui a provoqué l’organisation d’une commission mixte entre les deux institutions pour la reconstitution d’un nouveau texte, toujours avec la participation de son auteur, le Ministre Fédéral à la fonction publique et au travail, Edgar Latender (USD). Décrié par la droite et soutenu par la gauche, le texte a subi de nombreuses modifications pour arriver à une version validée par la commission. Sans surprise, le concept de “Revenu Minimum de Développement Social” ou RMDS, a été supprimé du contenu final, torpillé par les élus de droite, mais également par certains élus membres du Front Populaire et Démocrate. Cependant, des mesures comme l’obligation pour les entreprises de verser une “prime de participation au bénéfice”, sous certaines conditions, a été gardée dans le texte présenté une seconde fois au Sénat. Voté et adopté par les Sénateurs le 29 septembre 2016, malgré une opposition toujours présente de la droite, plusieurs grandes entreprises ont fait savoir leur opposition à cette nouvelle loi, la qualifiant “de taxation détournée des sociétés qui font l’économie du pays”, avançant des risques de licenciements économiques importants, tout particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. La loi doit prendre effet à partir du 1er janvier 2017.



Politique | Réforme constitutionnelle | Référendum | Simeon Belagri
15/10/2016 : Victoire du “Oui” au référendum pour la réforme constitutionnelle


Le référendum pour la réforme constitutionnelle dite “Belagri”, s’est tenu le 15 octobre 2016 et a abouti à une victoire du “Oui”, avec 52,7% des votes, contre 47,3% pour le “Non”, avec une participation non-négligeable de 72,5% des citoyens-électeurs éligibles pour voter à ce référendum. C’est sans surprise que le Président Fédéral, Simeon Belagri, a accueilli cette victoire comme l’accomplissement de sa carrière politique, cette réforme étant un combat de longue date, un projet qu’il a porté comme le pilier central de la formation politique dont il est le fondateur, le Front Populaire et Démocrate. Ses alliés de l’ASD ne sont pas restés sans un mot, puisqu’ils se sont tous réunis dans leur QG de campagne pour fêter leur victoire, avec le discours très attendu du co-auteur de cette réforme, le Ministre fédéral aux affaires intérieure, Albert Parsent, principale figure socialiste au gouvernement et premier contributeur à la fondation de la coalition de gauche regroupant les quatre principaux partis de cette aile politique. Du côté de l’opposition, ce référendum a permis de voir resurgir un PUR, le mouvement conservateur, de sa traversée du désert, avec une présence médiatique et une mobilisation de sa base importante qui aurait permis, selon certains experts, de contribuer grandement au score élevé pour le “Non”, mais également au taux de participation. La réforme sera appliquée à partir du 1er janvier 2017, avec toutes les répercussions politiques et sociales qu’elle entraînera.


Militaire | Scintillant | Marine fédérale
23/10/2016 : Attaque d’un convoi westalien dans le Scintillant


Le chef d’État-major des armées de la Grande République, le General Maxwell Ledford, s’est exprimé devant la presse pour révéler qu’une attaque particulièrement bien organisée avait été orchestré à l’encontre d’un convoi militaire westalien, au milieu du Scintillant, avec un but affiché de destruction des bâtiments de la marine fédérale. Les dégâts sont importants, avec la perte de deux remorqueurs, bien que la nouvelle frégate des forces navales westaliennes ait survécu à l’affrontement, endommagée au cours de ce dernier par des tirs de missiles anti-navires, tirés depuis des avions militaires. Le plus haut commandant de l’armée fédérale n’a pas exclu la possibilité que cette attaque pourrait être l'œuvre d’une force militaire étrangère entraînée, sans citer de nom en particulier, bien que les regards intérieurs se portent tous vers le Fédération de Stérus, pour désigner le principal suspect. De son côté, le gouvernement a annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur cette attaque pour permettre de faire toute la lumière, avec des réponses “attendues très rapidement” pour exposer la vérité sur cet événement “qui représente un acte d’une gravité et d’une inconscience sans pareil”.


Politique | Alliance Asfortienne | Sénatoriales 2017 | PUR | PLD | Henry Takajiwa
25/10/2016 : Formation de l’Alliance Asfortienne


Au cours d’une réunion regroupant les principales figures du Parti de l’Union Républicaine et du Parti Libre et Démocrate, leurs dirigeants respectifs ont annoncé la formation d’une nouvelle coalition de droite au Sénat et pour les sénatoriales intermédiaires, prévues pour septembre 2017, sous le nom d’Alliance Asfortienne. Après la chute du PUR aux dernières élections et le départ de son aile traditionaliste partie former le New Order of Westalia, les conservateurs remonte sur le devant de la scène avec leurs très anciens rivaux du PLD, avec qui ils ont décidé de faire front pour s’opposer à la coalition gouvernementale de gauche. L’objectif est affiché pour les prochaines échéances électorales : faire perdre à l’ASD sa majorité absolue au Sénat, afin d’obtenir la capacité de négocier les lois d’égale à égale, là où le gouvernement fédéral arrive plus ou moins à faire passer ses projets sans trop d'obstacles depuis 2015. Affiché par un discours beaucoup plus modéré que l’année dernière, le PUR souhaite présenter un nouveau visage, plus proche de la droite libérale du PLD que de la droite radicale du NOW ou du PNW. Par accord commun, les deux parti ont décidé de présenter le Sénateur Henry Takajiwa (PUR) comme le leader de leur camp dans la campagne électorale pour les sénatoriales intermédiaires, déjà figure de proue de l’aile libérale du PUR, personnalité populaire et poids lourd de l’ancien gouvernement, son profil se trouve idéologiquement entre les deux partis. Le Premier ministre fédéral, George Garandor, a déjà déclaré ne pas avoir peur de cette nouvelle alliance de droite et que les élections à venir seront une “preuve concrète, irréfutable et puissante que nos décisions se font avec l’aval majoritaire de la population westalienne”, alors qu’il semble désigner comme le leader naturel de son camp pour les sénatoriales.


Communisme | Police | Northcoal | Dakantia | POL
30/10/2016 : Manifestation communiste illégale à Northcoal


Au cours de la journée du 30 octobre, plus de trois cents personnes se sont réunis à Northcoal pour célébrer le soulèvement ouvrier d’octobre 1961, arborant de nombreux drapeaux communistes et entonnant des chants historiquement rattachés au Parti Communiste Westalien, officiellement interdit depuis le 15 décembre 1961, tout comme l’idéologie qui va avec. Cette manifestation, non-déclarée et illégale, a provoqué plusieurs affrontements entre les forces de l’ordre locales et les manifestants, qui ont jeté des pierres sur les policiers et se sont montrés verbalement violents à leur encontre, avec plusieurs menaces de mort à l’attention de ces derniers, dont plusieurs membres du gouvernement fédéral actuel. Après environ deux heures, les forces policières ont réussi à disperser les manifestants et à reprendre le contrôle de la rue dans laquelle ils ont manifesté, avec l’arrestation de plusieurs dizaines d’entre eux. Le problème dans cette manifestation n’est pas son caractère communiste ou la commémoration d’un terrible événement, ce genre d’incident se reproduisant chaque année en octobre, le problème se trouve dans le profil de certains des manifestants : un sénateur et trois députés dakantiens affiliés au Parti des Ouvriers Libres, mouvement politique d’extrême-gauche membre de l’ASD, la coalition de gauche au pouvoir. Assez rapidement, l’immunité de ces élus a été temporairement retirée par leurs institutions respectives, suivies d’une pluie de condamnations d’une bonne partie du spectre politique westalien, tout particulièrement de la droite qui n’a pas hésité à réutiliser cet événement à son avantage. Du côté du POL, le Secrétaire-général du parti, John Taranti, a déclaré condamner “la violence policière excessive et l’acharnement politique sur son parti, en instrumentalisant les agissements de fauteurs de troubles comme le comportement de tout un mouvement”. Dans ce même communiqué, il a également rappelé sa “volonté de lever l’interdiction du communisme en Westalia, pour accorder une offre politique démocratiquement juste”. Ces derniers propos ont été condamnés dans son propre camp, notamment par le Premier ministre fédéral George Garandor, avec qui les tensions internes se multiplient ces derniers mois.


International | Empire du Nord | Carnavale | Guerre | Diplomatie
25/12/2016 : Noël noir en Aleucie


La veille de Noël, le 24 décembre 2016, la ville d’Estham, capitale de l’Empire du Nord, a été frappée par des centaines de missiles balistiques, armés d’agents chimiques dévastateurs, depuis Carnavale, nation aux agissements imprévisibles, dangereuse et en conflit avec l’Organisation des Nations Démocratiques, tout particulièrement avec l’Empire du Nord, qui en est membre. Les premières estimations se comptent en millions de morts et la catastrophe humanitaire a déjà été reconnue par plusieurs pays. La Grande République de Westalia, dans un communiqué officiel, a déjà annoncé qu’elle apporterait tout son soutien à l’Empire du Nord, se traduisant sous une multitude de formes, qu’elles soient humaines, logistiques, économiques, sanitaires, et même militaires. La Principauté de Carnavale a par ailleurs fait l’objet d’un décret présidentiel déclarant cette nation comme une ennemie de la Grande République de Westalia, pour ses actes barbares et inhumains, bien que cela n’implique pour le moment pas l’entrée de notre pays en état de guerre, conformément à la doctrine diplomatique westalienne. Dans tout le pays, des rassemblements spontanés ont eu lieu dans les rues des grandes villes, drapeaux nordistes et westaliens à la main, en soutien aux très nombreuses victimes des bombardements à Estham. Des mémoriaux improvisés ont notamment été installés un peu partout, comme devant l’ambassade de l’Empire du Nord, à Columbia, ou devant le Palais Heismester, siège de la diplomatie westalienne, en mémoire de l’ambassadeur westalien Humbert Justaw, de sa famille et du personnel de l’ambassade, qui a été détruite au cours des bombardement, emportant avec elle la vie de ses occupant venu réveillonner pour Noël. Au cours d’une grande messe, les différents Évêques du pays ont appelé les croyants à prier pour les victimes de cette catastrophe. A l’appel du gouvernement, associations et entreprises ont déjà annoncé qu’elles allaient participer aux aides à destination d’Estham.


Economie | Croissance | Bourse | Commerce
31/12/2016 : Un second semestre décevant pour l’économie westalienne


“La fin de l’âge d’or ?”, ainsi a été titré la couverture de la célèbre revue trimestrielle Economist en décembre, pour son observation sur la croissance de l’économie westalienne sur l’année 2016. Si le premier semestre 2016 a été plutôt rassurant, avec 9,8% de croissance par rapport au second semestre 2015, un chiffre certes en baisse, mais dans une marge acceptable compte tenu de l’évolution naturelle de l’économie. Cependant, le chiffre du second semestre 2016 est une tâche particulièrement gênante pour le pays et son gouvernement fédéral : seulement 2,4% de croissance. Mis en évidence sur toute l’année, la Grande République a été presque moitié moins productive que l’année passée, avec 12,4% de croissance pour l’année 2016, contre 22,8% pour l’année 2015. Selon les analyses de la revue Economist, les causes de cette chute sont multiples, à commencer par les facteurs internes de cette baisse : le budget fédéral de 2016 a accordé une plus grande part aux moyens sociaux engagés par le gouvernement, entraînant une augmentation des dépenses qui furent compensés par de nouveaux impôts pour les entreprises, jusque-là épargnées par l’ancien gouvernement fédéral, qui ont été contraintes d’annuler ou de repousser plusieurs projets importants. La loi Latender, bien qu’officiellement applicable à partir du 1er janvier 2017, a poussé les grands groupes à revoir leurs plans d’embauches et les ouvertures de nouvelles filiales. Malgré tout, les facteurs les plus importants restent ceux extérieurs : le second semestre 2016 a vu le commerce mondial être perturbé par la multiplication des conflits, rendant certaines régions difficiles d’accès, voire tout simplement interdites par les forces locales. Avec l’attaque carnavalaise sur l’Empire du Nord, l’Aleucie a démontré qu’elle n’était plus, une fois de plus, un continent épargné par la guerre et les tensions, ayant un impact non-négligeable sur le commerce continentale, bien que le gros des répercussions du bombardement sur Estham sont attendus pour janvier 2017, tout particulièrement quand l’économie westalienne repose beaucoup sur le commerce extérieure. Toujours selon l’Economist, “si le premier semestre 2017 connaît une croissance similaire ou inférieure à celle du second trimestre de 2016, alors il y a des risques que cela impacte directement la population et les entreprises, ce qui donnerait une fin brutale à l’âge d’or des années 2010”.
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Columbia Chronicle du 10 janvier 2017
Columbia Chronicle


Columbia et la neige de la discorde


L’Avenue de la Libération enneigé par une forte tempête de neige au cours de la nuit, après avoir été partiellement déblayée, à Columbia, le 3 janvier 2017.
L’Avenue de la Libération enneigé par une forte tempête de neige au cours de la nuit, après avoir été partiellement déblayée, à Columbia, le 3 janvier 2017.

Un hiver froid et une tempête de neige historique

Entre la soirée du 31 décembre 2016 et la nuit du 3 janvier 2017, une importante tempête de neige a frappé la côte Ouest du pays, frappant tout particulièrement la capitale fédérale, Columbia, qui a vu une succession de chutes de neige sans précédent depuis plus d’un siècle. Cette région du pays est d’ordinaire sujet à un climat très doux au cours de l’hiver, où la neige est assez rare et les températures rarement en dessous de 0°C où, l’année dernière sur la même période, la moyenne a tourné autour de 10°C. Cependant, d’après les météorologues, un important courant d’air froid en provenance du Nord est descendu jusqu’en Westalia, faisant chuter considérablement les températures, qui ont pu tomber jusqu’à -9°C, combiné à des vents supérieurs à 60 km/h, ayant entraîné un déplacement important de la poudrière du nord et qui est retombée sur une partie des villes de la mégalopole westalienne. Columbia et New Landor sont les villes les plus touchées par ce phénomène météorologique, qualifié de “tempête du siècle”, où la neige a pu atteindre jusqu’à soixante-quinze centimètres dans la capitale fédérale. Du jamais-vu depuis plus d’un siècle, les précédentes annonces météo concernant le nouvel an et les jours qui ont suivi correspondaient bien à des chutes de neige modérées sur la capitale, mais rien de cette ampleur. “Dans les estimations que nous avons faites fin décembre concernant cette période, nous ne nous attendions pas à ce que le courant d’air froid venant du nord de l’Aleucie soit aussi important et soulève autant de neige sur son passage. C’est ce facteur imprévu qui a provoqué la tempête que nous avons subie au début de l’année”, nous explique James Balton, météorologue travaillant pour Westalia Weather.

Le trafic paralysé par la tempête

Entre le 31 décembre et le 7 janvier, c’est en général une période de grands mouvements de population à l'intérieur du pays. Les familles se rejoignent pour fêter le nouvel an, voir son déjà ensemble depuis le réveillon de Noël, avant de reprendre le chemin du travail ou de l’école, dont le retour est souvent à destination des grandes villes de la mégalopole westalienne, New Landor et Columbia en tête. Cependant, ces chutes de neiges ont grandement mis à mal les accès à ces deux cités, les plus touchés de la région, avec des embouteillages de plusieurs heures, si ce n’est journées, sur les principales interstates (autoroutes), soit la I-1, I-3 et I-4. Le réseau autoroutier devra attendre le 6 janvier pour être totalement fonctionnel, des témoignages faisant part notamment de personnes ayant été secourues dans leur voiture pour ne pas passer la nuit sur les interstates, malgré un décret fédéral ayant stoppé partiellement leurs accès dans la région. Ce décret n’a pas empêché plusieurs milliers de voitures de s’y engager en amont, jugé par les locaux comme acté trop tardivement par le gouvernement fédéral, qui reconnaîtra sa faute assez rapidement pour son manque de réaction. Pour le trafic aérien, entre le 31 décembre 2016 et le 3 janvier 2017, 65% des lignes aériennes ont dû être suspendues pour des raisons de sécurité, en raison d’une visibilité extérieure particulièrement mauvaise et d’un déneigement des pistes insuffisamment rapide pour assurer l’intégrité de tous les avions et des aéroports. Ce chiffre chute à 35%, le 4 janvier 2017, avec la fin des chutes abondantes et retrouve un semblant de normalité le lendemain, le 5 janvier 2017, grâce à une priorisation de l’Etat sur le retour à la normale des lignes aériennes et des nombreux voyageurs attendant depuis plusieurs jours, pour certains, de rentrer chez eux. Le trafic ferroviaire, très important dans cette période également, a été le plus impacté par ces chutes de neige qui ont mis à mal le réseau de rails de la région, tout particulièrement pour la ville de Columbia, principal nœud ferroviaire du pays. Entre la difficulté pour atteindre certaines portions du réseau et ce qui est considéré comme “un problème de coordination”, d’après le Ministère fédéral des Transports et de la Mobilité, il aura fallu attendre le 8 janvier pour voir le trafic ferroviaire reprendre une circulation normale. Cette suite d’événements, et la mauvaise gestion de ces derniers, ont poussé le Ministre fédéral Francis Olfen (USD) a déposé sa démission auprès du Premier Ministre fédéral George Garandor, le 8 janvier, dont le chef du gouvernement fédéral a annoncé qu’il serait remplacé par Antonia Novisk (USD), nouvelle Ministre fédéral des Transports et de la Mobilité.

Des répercussions économiques et humaines importantes

Outre le trafic, la neige a eu un impact important sur les habitants des régions touchés par la tempête, représentant environ trente-sept millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du pays. Selon les chiffres du gouvernement, entre le 1er janvier et le 5 janvier 2017, environ deux millions de foyer ont vu leur électricité être coupée soit par des accidents sur les lignes électriques, soit directement par les principaux fournisseurs d’énergie, dont la Westalian Energy Company (WEC), mais tout particulièrement par la New Austaria Energy Society (NAES), principale concurrente de la WEC, dont le fonctionnement de trois de ses centrales à charbon étaient gelés au cours de cette période. Pour les abonnés de WEC, les coupures ont pu durer entre trente minutes et deux heures pour les plus longues, pouvant toucher des tranches de 100 000 foyers en même temps. Pour les abonnés de la NAES, l’attente a pu être plus longue, avec des coupures pouvant aller d’une heure à presque une journée entière dans certains cas recensés par des clients mécontents sur les réseaux sociaux, alors que les températures étaient négatives presque partout sur le territoire. Ces coupures par les fournisseurs interviennent justement à cause d’une augmentation drastique de la consommations par les westaliens qui essaient de faire face à ce climat rude, tout particulièrement par ceux vivant dans la mégalopole westalienne, qui auraient pu provoquer une surcharge du réseau électrique westalien, qui aurait été “évitée de peu”, selon Sang Ji-Yoon, Directrice-Générale de WEC, qui a également appelé tous les westaliens “à faire preuve de modération dans leur consommation électrique, pour permettre une meilleure répartition sur le réseau et une réduction des coupures”. Dans un contexte d’augmentation de la consommation chaque année, tout particulièrement en raison de la croissance démographique, mais également par l’apparition de nouvelles zones industrielles, “WEC continu d’assurer son rôle de premier fournisseur national d’énergie en s’assurant que la cadence future puisse être compensée par le lancement de nouvelles centrales nucléaires que nous sommes actuellement en train de construire avec nos partenaires internationaux”. De son côté, la NAES est pointée du doigt par plusieurs politiques de l’opposition pour sa mauvaise gestion de son réseau, dans un contexte où le gouvernement fédéral a accordé de nombreux contrats à cette société appartenant au groupe Wei, dont le dirigeant Wei Xinyue est proche du pouvoir.

Les principales villes touchés par cette tempête ont réussi à éviter les problèmes de manque de vivres, grâce à des réserves suffisantes pour tenir le temps que les principales lignes d’approvisionnement puisse reprendre normalement, bien que de nombreuses municipalités et magasin ont fait le choix de réguler les biens vendus pour éviter toute potentielle pénurie provoquée par les blocages routiers et ferroviaires, principales moyens d’imports de vivres dans les villes. Malgré tout, quelques dizaines d'arrestations ont pu être constatées dans certaines villes pour des faits de pillages, concernant principalement des magasins vendant de la nourriture ou des produits d'hygiène quotidienne. Cependant, on dénombre un total de quatre-vingt morts sur le territoire, majoritairement à cause du froid, que ce soit des automobilistes ayant eu des accidents à cause de routes verglaçantes, des personnes ayant glissé et chuté dans les rues et tout particulièrement des sans-abris, qui sont morts dans le froid. Cette dernière catégorie, qui représente presque la moitié des morts, concerne tout particulièrement la ville de Columbia, zone urbaine avec le plus de SDF dans le pays. Avec le froid et l’impossibilité de quitter la région, les centres d'accueil se sont vite retrouvés submergés, au point de ne plus pouvoir accueillir de nouvelles personnes. Malgré la déclaration d’état d’urgence par le Président du State Capital of Columbia, Joseph Lenford (FPD), et la mobilisation de la Garde Républicaine et des services sociaux fédéraux pour maîtriser les problèmes liés à la tempête, avec notamment l’ouverture de nouveaux centres d’accueil dans l’urgence, plusieurs dizaines de personnes ont été retrouvées mortes dans les rues de la capitale, décédées par hypothermie. Cette tragédie a ainsi rappelé de nouveau le problème croissant de la pauvreté dans certains quartiers de Columbia, où le nombre de sans-abris a explosé depuis quatre ans, tout particulièrement avec les derniers chiffres concernant l’année 2016. Face à cela, le Premier Ministre Fédéral George Garandor a promis une réponse sociale rapide et efficace pour “s’assurer qu’aucun westalien, peu importe ses conditions de vie, ne se retrouve à la rue, dans le froid et sans nourriture”.

Le scandale du “Free snow”

Un rassemblement contre “l’oligarchie et le patronat autoritaire” organisé par le Rassemblement Communaliste, avec au centre de l’image le Secrétaire-Général du parti, Abel Ordan, à Columbia, le 9 janvier 2017.
Un rassemblement contre “l’oligarchie et le patronat autoritaire” organisé par le Rassemblement Communaliste, avec au centre de l’image le Secrétaire-Général du parti, Abel Ordan, à Columbia, le 9 janvier 2017.

De toute cette tempête, ce que l’on retiendra probablement le plus est le scandale du “Free snow”, un terme populaire qui a fini par s’imposer dans l’usage médiatique pour qualifier cette nouvelle crise sociale de début d’année. En effet, la principale conséquence de la paralysie des transports westaliens a été l'impossibilité d'un retour pour plusieurs milliers de travailleurs ayant pris congé hors de la capitale et des grandes villes, pour le nouvel an et Noël. Nombreuse, la majorité de cette population n’est pas retourné dans les temps pour reprendre leur travail, s’étant retrouvée bloquée, avec plusieurs jours de retard pour certains, loin de ce dernier. Si la situation n’a rien de surprenant considérant le contexte, le problème soulevé vient plutôt de comment la majorité des entreprises westaliennes ont décidé de traiter le sujet. En effet, pour beaucoup d’entre elles, ces jours d’absence n’ont pas été payés, malgré la considération du contexte météorologique, ce qui a naturellement provoqué la colère de nombreux salariés qui se retrouvent donc amputés de plusieurs jours de paie, pour certains. Sur les réseaux sociaux, on parle rapidement de scandale “Free snow”, jouant sur un jeu de mot ironique où les salariés touchés ont pu avoir de la “neige gratuite” faute d’avoir été payé par leur employeur. Toutes les entreprises ne sont pas concernées, ce n’est par exemple pas le cas d’Astabelagri, qui a profité de la polémique pour rappeler les avantages à venir travailler dans sa chaîne de grande distribution, mais la majorité des groupes et sociétés westaliens ne sont pas contraint par la loi à payer leurs employés dans ce genre de contexte. Ainsi, le 5 janvier 2017, en parallèle d’une visite d’État kartienne, le Premier ministre fédéral George Garandor a accueilli les principaux représentants syndicaux et du patronat à négocier pour trouver une solution à cette crise bouillonnante, première épreuve majeure de l’année 2017 pour l’exécutif.

Alors que les négociations n’avancent pas, les deux partis se rejetant la faute mutuellement et le chef du gouvernement essayant tant bien que mal de garder la face dans une situation d’impasse, le Rassemblement Communaliste a annoncé l’organisation d’une “grande manifestation d’opposition à l’oligarchie gouvernante westalienne et au patronat autoritaire sans scrupule envers le peuple”. Dirigé par son Secrétaire-général, Abel Ordan, en tête du cortège, ce dernier a débuté son voyage Place du 11 mai 1918, avec pour destination la Place du Grand Westal, devant le Palais d’Argent, résidence présidentielle. Avant le départ de la manifestation, le chef des communalistes westaliens à galvaniser ses troupes avec un discours très critique envers le gouvernement et le “système oligarchique de la Grande République” : “Une fois de plus, lorsque les plus fortunés peuvent trouver un moyen de ne pas se plier au devoir de rémunération envers ceux qui offre de leur temps, de leurs savoir-faire pour leurs entreprises, ils n’hésitent pas à le faire. Ces personnes n’ont aucune humanité, ils ne voient que des chiffres dans leurs objectifs et des ressources consommables dans les ouvriers que nous sommes ! Pendant que les plus démunis rencontrent des difficultés à trouver de quoi manger, à payer leur loyer exorbitant, à se faire écraser par un marché qui profite toujours aux même, nos patrons se retranchent dans leurs villas, bien au chaud, confortablement installés et laissant le petit peuple dans la misère et les problèmes dont ils ne se sentent nullement concernés. Aujourd’hui, on leur rappelle que ce n’est pas nous qui sommes dépendant d’eux, mais bien eux qui sont dépendant de nous, s’ils souhaitent voir leurs empires économiques toujours tenir debout demain ! L’exécutif multiplie les erreurs et prouve son incompétence à plusieurs reprises au cours de cette crise, des erreurs qui mènent à la mort de dizaines de personnes innocentes, tuées par le capitalisme, l’oligarchie et la soif d’argent écrasant tout sur son passage ! Nous n’hésiterons pas à appeler à la grève totale et générale si aucune solution n’est trouvée par le gouvernement fédéral pour que tous les travailleurs soient payés la juste somme et n’est plus à craindre les magouilles du patronat !”. Selon le Ministère fédéral aux affaires intérieures, la manifestation s’est déroulée “sans incident notable”, malgré quelques provocations envers les forces de l’ordre venues encadrer le cortège. Selon les organisateurs, 50 000 manifestants se sont rassemblés dans les rues de Columbia à leurs côtés, tandis que le Ministère avance plutôt le chiffre de 5 000 manifestants.

Dans la soirée du 9 janvier, le Premier Ministre Fédéral George Garandor a tenu une conférence de presse pour annoncer les solutions trouvées à l’issue de cette dernière journée de négociation. C’est finalement le gouvernement fédéral qui va mettre la main à la poche en payant les salariés impactés par ces jours non payés, sous la forme d’une prime spéciale, en plus de permettre l’accord de prêts à taux extrêmement bas pour les entreprises ayant vu la tempête mettre à mal leur chiffre d’affaires, que cela soit par l’absence de leurs employés ou les coupures d’électricités survenue durant la période. Le chef du gouvernement fédéral s’est également engagé à mettre en place une loi qui encadrera plus précisément ce genre de situation, afin d’éviter qu’une crise équivalente ne se reproduise. Si les communalistes n’ont pas participé à ces négociations, ils ont réussi à se faire une image de choix à quelques mois des élections, selon le Professeur en science-politique Wesley Hecton, de l’Université de Kaijotoshi : “Le Rassemblement Communaliste est un mouvement politique encore jeune, en comparaison avec ses opposants et encore plus dans une gauche vieillissante. En 2015, ils ont réussi à se démarquer dans les milieux ruraux, en s’offrant une place de choix dans la médiatisation de la crise rurale de juin 2015, ce qui leur a permis de gagner en popularité et d’obtenir trois sièges de sénateurs. Cette année-là, ils ont chassé sur le terrain de prédilection de la droite radicale et de l’extrême droite, avec un certain succès. En 2017, cette année, ils s’attaquent désormais à des milieux plus traditionnels de la gauche et de l’extrême-gauche, tout particulièrement de l’électorat ouvriériste du POL, dont de nombreux communalistes sont originellement issus, tel leur chef de file, Abel Ordan. Cette nouvelle crise leur a probablement permis de mettre un pied dans les milieux urbains défavorisés, qui pourraient les aider pour les prochaines élections. Je ne serai pas étonné qu’ils continuent à viser d’autres portions de la population marginalisée par la suite, ce qui semble être leur stratégie électorale. Cela a bien fonctionné en 2015, à voir s’ils arriveront à reproduire une telle réussite cette année”.

Calme relatif après la tempête

Un habitant en train de déneiger devant sa maison, dans une quartier résidentiel de Columbia, le 5 janvier 2017.
Un habitant en train de déneiger devant sa maison, dans une quartier résidentiel de Columbia, le 5 janvier 2017.

Après le passage de la “tempête du siècle”, le bilan est assez lourd pour le pays : des millions de foyers ont été coupés d’électricité, de quelques heures à cause des coupures des fournisseurs, à plusieurs jours pour les coupures provoquées par les accidents sur le réseau. Des bâtiments endommagés, des routes bloquées, des aéroports à l’arrêt, des habitants bloqués chez eux ou loin de chez eux, au moins quatre-vingt morts à cause de la tempête… Au total, les premières estimations avancent un chiffre d’environ six milliards de Talirs de dommages sur tout le territoire. Le gouvernement fédéral a promis d’accorder des aides à toutes les municipalités impactées pour la reconstruction des biens endommagés et la mobilisation de personnels supplémentaires pour déneiger le plus rapidement possible toutes les rues et routes du pays encore inaccessibles. A la date du 10 janvier, les principales villes sont majoritairement dégagées, les efforts se concentrant désormais dans les plus petites villes de la région touchée. A cause des dégâts sur le réseau, cent mille foyers sont encore coupés d’électricité, mais les fournisseurs ont annoncé qu’il n’y aurait plus de coupure régulière d’ici le 13 janvier, alors que NAES a promis la réactivation de centrale à charbon pour soutenir l’effort de production énergétique. Le pays va sûrement devoir tirer de nombreuses leçons de cette crise, alors que les élections sénatoriales intermédiaires arrivent en septembre…

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The World du 23 mars 2017
The World


Regard sur le Nazum : le Wanmiri et l’alliance d’outre-mer


Caricature du Consul de la Fédération de Stérus, Cristobal Pandoro
Le Président Fédéral Simeon Belagri lors de la réception d’une délégation wanmirienne à Columbia, le 8 janvier 2016.

La Grande République et le Nazum

Depuis l’élection de Simeon Belagri à la présidence fédérale, en octobre 2015, le chef de l’État n’a jamais caché son ambition d’étendre le réseau diplomatique de la Grande République au-delà de l’Aleucie, dans un contexte de changement complet de doctrine internationale par le nouvel exécutif et sous la supervision du Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor. Jusqu’à l’année 2016, Westalia avait toujours opté pour une approche prudente et très régionaliste dans sa diplomatie, entretenant assez peu de relations en dehors de notre continent, si ce n’est quelques partenariats opportuns en Eurysie, et se positionnant dans un rôle passif en Aleucie, ne s’impliquant réellement que dans les affaires continentales qui pouvaient impacter son intégrité, son commerce ou ses alliés. Avec le Nazum, notre pays n’a entretenu que peu de liens diplomatiques depuis son ouverture sur le monde, si ce n’est une crise diplomatique provoquée par Stérus à l’encontre de la Poëtoscovie, où le professionnalisme de la diplomatie westalienne eu permis de résoudre ce conflit pacifiquement et dans le dialogue, là où notre ancien allié et désormais ennemi nous a reproché de ne pas l’avoir défendu au cours de cette première épreuve pour l’ASEA, un hypocrisie critiqué par les anciens diplomates de l’époque, notamment Boris Valendof, ancien représentant westalien au sein de l’alliance, qui arrivera à convaincre les poëtoscoviens d’opter pour une désescalade, là où les stérusiens interprèteront cela comme “une trahison à leurs égards, probablement un coup porté à leur égo et leur volonté de résoudre cela par les armes, en entraînant la moitié du continent dans une guerre au casus belli ridicule et à l’autre bout du monde, pour rien. C’est peut-être à ce moment-là qu’on aurait dû comprendre que ces barbares n’ont aucune notion de négociation et de diplomatie, leurs réactions sur les années suivantes n’ayant fait que confirmer ce comportement désolent pour l’Aleucie”, a-t-il confié lors d’un documentaire sur la crise stérusienne, diffusé mi-mars sur Jōhō NWK. Ainsi, avant l’année 2016, les relations diplomatiques entre la Grande République et le Nazum sont très brumeuses, mais leurs liens commerciaux et culturels sont cependant beaucoup plus présents. En effet, de nombreuses entreprises n’hésitent pas à importer ou à exporter des produits vers ce continent, depuis plusieurs années déjà, sans avoir attendu que de quelconques traités soient signés à l’échelle internationale, c’est par exemple le cas d’Akiyama International Transport, qui est la principale société de transport reliant ce continent avec notre pays. Culturellement, nombreux de nos citoyens sont des nazuméens-descendants, qu’ils soient issus de familles de colons arrivées entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, ou encore les très nombreux immigrés originaires du Nazum ayant cherché à faire fortune au cours de la Grande Ruée vers l’or, à la fin du XIXème siècle.

Le Wanmiri ou comment Westalia a posé un pied au Nazum

Avec l’annonce du Ministère fédéral des armées et de l’armée fédérale de vouloir doter la marine westalienne d’une force navale capable de se positionner comme la première du continent, une réalité assez difficile s’est imposée aux ambitions des militaires : Westalia dispose des moyens financier et logistiques pour un tel projet, mais les capacités de production nationale, bien qu’importante, ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande de l’armée, l’ensemble des chantiers navals de l’époque déjà dédiés à la production de navires et l’attente avant d’en lancer de nouveaux pouvant se compter en années. C’est ainsi que le gouvernement fédéral a décidé de se tourner vers l’internationale pour compléter ce manque de production, nécessaire dans l’immédiat, avec une commande historique à plusieurs dizaines de milliards de Talirs, un contrat de première importance sur la scène de l’armement mondiale. Après la publication d’un appel d’offres et l’étude des propositions envoyées, fin 2015, une partie de la commande fédérale fut confiée au Consortium Helia Alienov Tellary, avec le soutien du gouvernement de la République Démocratique du Wanmiri. En effet, l’occasion d’un tel accord commercial a permit aux deux nations de se rapprocher diplomatiquement pour conclure d’autres coopérations, majoritairement hors du cadre militaire, et de créer un partenariat stratégique entre l’Aleucie et le Nazum, le premier de cette importance pour la Grande République de Westalia. A la recherche de bien plus que des échanges économiques et de matériels, la mise en place d’une alliance défensive fut officialisée le 8 janvier 2016, lors d’une rencontre entre les représentants wanmirien et les dirigeants westaliens à Columbia, scellant la première amitié nazuméenne pour la Grande République et devenant parallèlement la première puissance aleucienne allié au Wanmiri. Historiquement, cette alliance est un changement majeur dans la vision que porte les westaliens sur le monde, puisque cette dernière les a fait sortir de leur “cocon régional aleucien” vers un regard étendu vers les autres continent, comme ont a pu le constater au cours de ce même début d’année 2016, avec l’accueil d’une délégation du Grand Kah à Columbia, peu de temps avant les wanmiriens, et une visite en grande pompe au Grand Ling, un mois après, toujours au Nazum donc. Il est supposé que la diplomatie westalienne ne compte pas s’arrêter là concernant ce continent, qui semble attirer de plus en plus les investisseurs westaliens, tandis que le gouvernement fédéral continue sa recherche de partenariats bénéfiques dans la région.

L’agression stérusienne : entre démonstration de solidité et renforcement de l’alliance

Officialisé par le gouvernement fédéral le 28 février 2017, l’attaque survenue à l’encontre d’un convoi militaire westalien le 22 octobre 2016 a été désigné comme l’œuvre des stérusiens, via la publication d’un dossier présentant plusieurs preuves et conclusions les désignant comme les principaux instigateurs de cette agression, leur gouvernement ayant refusé de reconnaître le résultat de cette enquête de plusieurs mois, préférant répondre par de nouvelles menaces militaires contre notre nation. Dans le réchauffement de cette crise, la République Démocratique du Wanmiri, pays d’où était parti le convoi, a immédiatement décidé de se joindre à la Grande République pour dénoncer les différents acteurs de cette attaque, particulièrement les stérusiens, en appliquant des sanctions similaires à l’encontre de ces derniers. Depuis lors, il a également été confirmé que le Wanmiri a joué un rôle important dans l’enquête ayant permis de faire la lumière sur l’attaque du 22 octobre 2016, dans le Scintillant, ayant été légitimement impacté par cet événement de part le fait que les navires du convoi étaient de conception wanmirienne, tout fraîchement sortie des chantiers, mais dont les pertes humaines sont cependant entièrement westalienne, avec la perte de seize soldats, principalement sur les remorqueurs ayant été coulés. Avec cette coopération de plusieurs mois et en s’illustrant parmi les premiers soutiens à la Grande République a permis de démontrer que, malgré la jeunesse de cette alliance qui fête à peine sa première année d’existence, celle-ci a su prouver sa solidité, mieux, elle s’est renforcée en positionnant les deux États dans un front diplomatique et militaire anti-stérusien à l’international. Pour le Sénateur Henry Takajiwa, ancien Ministre fédéral aux affaires étrangères entre 2003 et 2015, et leader de l’Alliance Asfortiste pour les sénatoriales intermédiaires de septembre, “cette alliance avec le Wanmiri est typiquement le genre de coopération que nous devons poursuivre, renforcer et développer dans l’avenir. Deux nations aux idéaux similaires, aux intentions pacifiques et de prospérités communes, et surtout d’une loyauté sans faille, c’est un exemple que nos autres alliés devraient suivre. A l’exception de la Lermandie, au sein de l’ASEA, nous n’avons pas reçu un soutien aussi important qu’attendu face à cette attaque. Pire que cela, les akaltiens ont même remis en cause le rapport d’enquête réalisé par nos services ! Vous voulez qu’on traite avec ce genre de nation l’avenir ? Une nation à l’autre bout de l’Océan, avec qui nous ne sommes alliés que depuis une année, nous a bien plus soutenu que d’autres nations avec qui nous entretenons pourtant des relations de longues dates. Ils sont bien heureux lorsque la Grande République respecte ses engagements pour les protéger, les soutenir sans hésitation, mais ils ne sont pas aussi vifs lorsque c’est à leur tour de faire la même chose. Si vous voulez mon avis, il est temps pour notre nation de mettre un coup de pied dans la ruche, pour remettre de l’ordre en Aleucie et pour s’assurer que tous nos alliés soient en capacité de respecter les traités d’alliance qui nous lient”.

Quel avenir pour l’alliance ?

La posture de la Grande République, à la suite de cette attaque, se présente clairement sur la défensive face à la Fédération de Stérus, sortant de son état passif face aux multiples décisions stérusiennes à l’encontre de Westalia et de la Lermandie. L’éclatement d’une guerre n’est plus une hypothèse, mais bien un embrasement du conflit envisagé avec sérieux par les westaliens, qui vont naturellement chercher à se préparer à un tel scénario. Dans ce contexte, Richard Kaylor a déjà annoncé que ses services vont pousser à un renforcement des capacités militaires de l’ASEA, ainsi que de sa capacité à répondre communément face à la prochaine agression militaire stérusienne : “notre alliance en Aleucie manque gravement d’une cohésion sur de nombreux domaines et tout particulièrement dans le militaire. A l’exception de la République de Lermandie, avec qui nous avons déjà combattu conjointement dans plusieurs guerres et mené de multiples exercices communs, nous n’avons pas autant de cohésion avec les autres membres de l’ASEA. Il est désormais temps pour les membres de cette dernière de se réveiller et de comprendre qu’il y a une nécessité à faire front commun face à la plus grande menace de notre continent : la Fédération de Stérus”. Si les espoirs d’une réponse structurée de l’ASEA face à ce nouveau défi sont régulièrement présentés sous un mauvais jour par les différents analystes en géopolitique, la première force alliée pourrait bien venir de la République Démocratique du Wanmiri, dont de nouvelles coopérations militaires pourraient voir le jour dans l’avenir, notamment sur l'opérationnalité interarmée avec ces derniers. En parallèle de ces nouvelles réflexions westaliennes, les industriels de la défense wanmirienne sont la cible d’une campagne de dénigrement en provenance de journaux alguarenos, ridiculisant la qualité de production de leur matériel, tout comme les analyses visant la marine westalienne. Face à cette vague médiatique étrangère, en provenance de la première puissance mondiale, le Premier Ministre fédéral George Garandor a été interrogé à ce sujet lors d’un point presse et c'est montré très critiques à l'encontre de ces derniers : “Pour moi, cette campagne de dénigrement est uniquement une stratégie de dénigrement organisée par des lobbys aux objectifs plus que douteux, dans le but de mettre à mal la réputation de la qualité du matériel wanmirien et la capacité des forces marines westaliennes à réagir en cas d’attaque. Est-ce que les stérusiens ou les terroristes des Jaguars du Paltoterra sont derrière cette campagne ? Je ne vais pas faire d’accusation infondée ici-même. Mais je conseille à ces médias de plutôt se poser les bonnes questions sur les menaces pour la stabilité mondiale que représente la Fédération de Stérus, tout particulièrement avec le risque de l’éclatement d’un conflit, qui va sûrement impacter gravement le commerce mondial et donc l’Alguarena, plutôt que de pondre des torchons diffamatoires, enrichis d’analyses ne se basant sur rien de sérieux. Je peux vous l’assurer, la frégate endommagée sera rapidement remise en bon état, les marins blessés au cours de l’affrontement se portent bien et ont pour certains déjà repris du service, et si nous avons de nouveau besoin des industriels wanmiriens pour renforcer nos forces maritimes, nous n’hésiterons pas à refaire appel à eux. Notre marine fédérale est en capacité de répondre avec efficacité et rapidité à toute agression pouvant toucher notre peuple ou celui de nos alliés, tout comme nous avons pleinement confiance en ces derniers pour répondre à leurs engagements dans le cas d’un tel scénario. Nous n’avons pas besoin de revenir plus sur ce sujet, qui n’est même pas un débat de mon simple avis”.

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Democracy du 4 mai 2017
Democracy


“The Bear's Awakening” : un phénomène politique à l’avantage de la droite


Le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA) lors d’un meeting de campagne dans la ville d’Osakyo, dans l'État-Républicain de Lerant, le 3 mai 2017.
Le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA) lors d’un meeting de campagne dans la ville d’Osakyo, dans l'État-Républicain de Lerant, le 3 mai 2017.

Le duel entre deux blocs politiques

Depuis le début de l’année, la campagne pour les élections sénatoriales intermédiaires de septembre bat son plein, notamment par l’apparition de deux camps politiques bien distincts, adversaires et mastodontes de la scène politique westalienne. On retrouve d’un côté l’Alliance Sociale et Démocratique, composée principalement du Front Populaire et Démocrate (FPD), de l’Union Sociale et Démocrate (USD), du Mouvement Social Hamajak (MSH) et du Parti des Ouvriers Libres (POL), soit la grande majorité des partis politiques de gauche, menés dans ces élections par le Premier Ministre Fédéral George Garandor (FPD), pour reproduire leur victoire de 2015 et renforcer les acquis électoraux depuis leur arrivée au pouvoir. Cette coalition gouvernementale se retrouve désormais face à une élection de mi-mandat où elle ne joue plus dans l’opposition, avec deux ans d’existence, de réussites, d’échecs et d’un bon bilan entaché par ce début d’année. Entre les entreprises qui font pression sur le gouvernement pour revenir sur des politiques de taxes des sociétés privées, la déconstruction du cœur de la loi Latender et le scandale du “Free snow”, l’exécutif aura autant de sujets sur lesquels se justifier face à l’opposition. Malgré tout, l'exécutif a déjà appliqué ses deux principales promesses avec brio en moins de deux ans, soit la révision de la loi Safety & Security, dans une quatrième version épurée de ses articles liberticides, et la réforme constitutionnelle “Belagri”, visant à renforcer la démocratisation de la société, approuvé par référendum par la population. Deux victoires populaires qui ont joué sur l’opinion des électeurs, tout particulièrement à une période où la droite avait encore bien du mal à se relever de sa terrible défaite aux différentes élections de 2015.

De l’autre côté, la toute nouvelle coalition de droite, l’Alliance Asfortiste, composée du Parti de l’Union Républicaine (PUR) et du Parti Libre et Démocrate (PLD), une force politique fondée fin 2016 avec des objectifs qui vont au-delà d’arrangements électoraux pour septembre, afin d’éviter une nouvelle débâcle, comme la défaite de 2015, en s'ancrant dans une alliance qui se veut sur la durée. Rassemblant asfortiens et hardenboristes, anciens rivaux désormais alliés de circonstances, les deux partis se sont rapprochés à la suite de la tournure libérale du PUR et de l’abandon d’une coalition de droite incluant l’extrême-droite, qui fut longtemps le principal obstacle pour que le PLD puisse accepter un tel accord. En effet, lorsque les asfortiens, les hardenboristes et les nationalistes du Parti National Westalien ont essayé de trouver un terrain d’entente en juillet 2015, pour faire barrage à l’ASD suite à son écrasante victoire aux élections représentatives, aucune alliance n’a pu voir le jour en raison des divergences idéologiques, trop importante entre les trois partis, amenant une droite divisée et affaiblie, face à une gauche unie et renaissante. Dès l’annonce de la fondation de l’Alliance Asfortienne, d’un commun accord, c’est le Sénateur de New Landor Henry Takajiwa (PUR) qui fut désigné pour mener la campagne électorale au nom des deux partis. Leader des libéraux au sein de son parti politique, il est internationalement connu comme le visage de la Grande République et architecte de la diplomatie westalienne dans son ouverture sur le monde, notamment par l’application de sa doctrine du “Kaiko-bu”, doctrine diplomatique qu’il a développé dans de nombreux ouvrages aujourd’hui reconnu à travers le monde. A l’intérieur du pays, sa popularité explose à partir de 2013, grâce au regain d’intérêt des westaliens pour les affaires internationales, auxquelles il est naturellement associé, tout particulièrement pour son talent dans le domaine. Il connaît un second pic de popularité en 2016, en se présentant comme “le seul conservateur à ne pas avoir fait profil bas” durant la période d’instabilité majeure du PUR, ayant notamment entraîné la scission de son aile traditionaliste, partit fonder le New Order of Westalia. Idéologiquement situé entre les deux partis de l’alliance, il fut un choix naturel et assez rapide pour les dirigeants du PUR et du PLD pour les représenter.

Explosion du sentiment anti-stérus : le point de non-retour

Un drapeau de la Fédération de Stérus en train de brûler au cours d’une manifestation anti-Stérus, Columbia, le 10 mars 2017.
Un drapeau de la Fédération de Stérus en train de brûler au cours d’une manifestation anti-Stérus, Columbia, le 10 mars 2017.

En plein milieu de la campagne, un événement majeur a complètement bouleversé les principaux thèmes abordés : l’officialisation de l’attaque de la Fédération de Stérus contre la Grande République de Westalia. Depuis plusieurs années, cet ancien membre de l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne a multiplié les actes d’hostilités à l’encontre de notre nation et de ses alliés, que cela soit en 2015, via la tenue d’une campagne de diffamation contre Westalia à l’international, un échec jusqu’à présent, et début 2016 avec la menace d’une guerre continentale via le déploiement, à proximité des eaux westaliennes et lermandiennes, d’une flotte regroupant jusqu’à 80% des bâtiments de guerres stérusiens actifs, un conflit avorté grâce à une médiation teylaise, qui n’aboutira cependant à rien face à une délégation stérusienne “venu négocier la reddition de ses adversaires plutôt que de sécuriser la paix en Aleucie”, pour reprendre les mots du Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor, lors d’une conférence de presse en mars 2016. Jusqu’à cet événement, le gouvernement fédéral avait toujours opté pour une désescalade des tensions, malgré la volonté stérusienne de monter crescendo en hostilité, amenant progressivement au développement d’un mouvement anti-Stérus au sein de la population westalienne, encore assez marginal jusqu’à cette année. En effet, sur la scène politique nationale, le Parti National Westalien (PNW) et l’aile traditionaliste du PUR, devenu plus tard le New Order of Westalia (NOW), étaient les seuls à tenir un discours ancré dans l’anti-stérusianisme pour leur politique internationale. Avec la publication du rapport d’enquête incriminant la Fédération vis-à-vis d’une attaque, qu’elle aurait réalisée le 22 octobre 2016, ayant entraîné la mort de seize soldats westaliens, cette vision est largement sortie du simple spectre de la droite radicale ou de l’extrême-droite, elle est devenue un phénomène majeur dans le pays, une pensée qui s’est rapidement répandue dans toute les strates de la sociétés, des classes populaires jusqu’à l’élite, de la gauche à la droite, aucun parti n’a pu échapper à cette vague anti-stérusienne qui a embrasé la population westalienne ces derniers mois.

A l’appel de collectifs de vétérans et de différents mouvements politiques, tels que le PUR, le NOW, le PNW et même le PLD, soit majoritairement la droite, bien que la présence notable du POL et du RC fut noté, de nombreuses manifestations contre l’agression stérusienne se sont tenues le 10 mars derniers, rassemblant dans le pays entre 1 200 000 personnes, selon le gouvernement, et 2 400 000 personnes, selon la somme des comptages de toutes les initiatives par les différents organisateurs, l’une des plus grandes manifestations de l’histoire de la Grande République qui a profondément marqué l’identité de notre pays, tout comme le regard de la scène politique westalienne sur cet événement. Au sein des manifestants, la possibilité d’une guerre est envisagée par beaucoup, un sentiment qui remet sur le devant de la scène les guerres viétiques de la seconde moitié du XXème siècle, successivement gagnées par les forces de l’Entente Aleucienne, principalement composées de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie, dont le parallèle avec la situation géopolitique actuel est assez flagrant. Dans la foule, le rejet de la Fédération de Stérus est très important : “On les attend les stérusiens, ils ne valent pas mieux que ces racailles de communistes viétiques ! On les a écrasés par deux fois, on réitérera en écrasant ces païens du sud en une seule fois !”, nous a confié un vétéran de la guerre de 82-84 venu manifester sa colère à Columbia. “Il est temps pour le gouvernement de sortir de son pacifisme et de son inaction latente face à ce genre de pays qui veulent nous détruire. C’est en voulant ne prendre aucune décision qu’on passe pour des faibles et que nos soldats se font tuer par ces barbares !”, s’est plainte à notre micro une habitante de New Landor. Au sein des manifestations, la présence des Légions horvanxiennes, ce groupe paramilitaire d’extrême-droite nostalgique de la dictature, a également défilé en tenue de combat et armes à la main, appelant à ce qu’une “croisade” soit lancée à l’encontre de la Fédération de Stérus, afin de “nettoyer l’Aleucie d’un peuple barbare, païen et inférieur”. Malgré tout, les appels à entrer en guerre contre Stérus reste très marginaux, au milieu des drapeaux stérusiens brûlés et des caricatures moqueuses de leur dirigeant, des manifestations présentés comme un “retour à la réalité” à destination du gouvernement fédéral, selon les organisateurs, qui le tiennent pour responsable de la morts des seize soldats dans le Scintillant et d’avoir laissé la Fédération agir comme bon lui semble en Aleucie, avec le risque désormais présent de mettre en danger le pays, appelant à plus de fermeté dans l'avenir.

“The Bear's Awakening” et la popularisation massive d’un concept nationaliste

1er phrase : “L’ours protecteur contre l’aigle maléfique”<br>2ème phrase : “Westalia doit protéger l’Aleucie de la bête stérusienne !”<br>“L’ours protecteur”, affiche de campagne de l’Alliance Asfortienne, publiée en mars 2017.<br>1er phrase : “Unis, nous sommes libres !”<br>2ème phrase : “Unis, nous protégeons l’Aleucie de la bête !”<br>“Westalia contre le monstre Pandoro”, affiche de campagne de l’Alliance Asfortienne, publiée en mars 2017.<br>
1er image : “L’ours protecteur”, affiche de campagne de l’Alliance Asfortienne, publiée en mars 2017.
2ème image : “Westalia contre le monstre Pandoro”, affiche de campagne de l’Alliance Asfortienne, publiée en mars 2017.

Si les positions du gouvernement fédéral ont été saluées par différents acteurs à l’international, elles n’ont pas été suffisantes pour rassurer la population qui critique le manque de fermeté contre la Fédération avant l’attaque et une diplomatie dite “de l’autruche” face aux différents actes d’hostilités subit par Westalia, et également la Lermandie, qui se sont accumulés avec les années. Ainsi, on se retrouve très loin des positions westaliennes lors des guerres viétiques, qui fut une doctrine réactive et capable de se mobiliser à l’international pour protéger ses intérêts, tout en cultivant l’image d'une nation puissante, ayant finalement été capable de participer aux deux plus importantes guerres du XXème siècle en Aleucie, dans le camp des vainqueurs. Sur les réseaux sociaux, des internautes qualifient le pays comme étant en “hibernation” depuis le début des années 90, et qu’il doit se “réveiller” pour redevenir une véritable puissance de premier plan sur le continent. Avec des parallèles assez évident avec l’ours de Westalia, symbole national, cette théorie porte le nom de “The Bear's Awakening” (= le réveil de l’Ours), un concept de certains cercles nationalistes des années 2000 qui a commencé à se populariser à grande vitesse au début des années 2010, avec l’ouverture sur le monde de la Grande République et “une reprise de conscience que notre nation n’a pas perdu ses capacités d’influence sur le continent, seulement endormis par des décennies d’inaction”, pour reprendre les termes utilisés par le Sénateur Henry Takajiwa, au cours d’un meeting de campagne. Entre l’holocauste d’Estham et l'agression stérusienne, ce concept est désormais inévitable sur la scène politique westalienne dont une grande partie de la population est convaincue de son bienfait. Ainsi, il a connu une couverture médiatique très importante au cours des manifestations du 10 mars, avec des slogans et des cris de ralliement, tel que “Wake up the Bear !” (Réveillez l’Ours !”), “It's time for the Fatherland to wake up !” (Il est temps pour la patrie de se réveiller !) ou encore “Make Westalia Great Again !” (Redonnons à Westalia sa grandeur !).

Si le New Order of Westalia et le Parti National Westalien ont sauté sur l’occasion de se réapproprier un sujet qu’il maîtrise depuis plusieurs années, le mouvement politique en à avoir le plus profité est sans contexte l’Alliance Asfortienne, qui a saisie cette opportunité pour devenir la vitrine de l’anti-stérusianisme en Westalia, une position qu’il n’avait pas ou peu jusqu’à présent. Dès le mois de mars 2017, le principal slogan de campagne de la coalition de droite est devenu “The Bear's Awakening”, suivi d’une vaste opération de publication sur les réseaux sociaux, de tracts ou d’affiches dans les rues sur ce concept, présentant la Grande République comme la nation protectrice de la démocratie et des peuples d’Aleucie, face à une Fédération de Stérus aux intentions mauvaises et belliqueuses, dont Westalia est souvent représenté comme dernière barrière face “au monstre”, visant tout particulièrement le Consul Cristobal Pandoro dans cette appellation. Au cours d’un meeting à Osakyo, comté stratégique à l’extrême-Ouest de Lerant, le Sénateur Henry Takajiwa (PUR) n’a pas mâché ses mots sur la nation désormais considérée comme “Ennemie” de la Grande République : “Trop longtemps, nous nous sommes reposés sur nos lauriers après avoir défait les viétiques, trop longtemps nous avons pensé qu’aucune autre menace ne pourrait nous frapper, qu’aucune nation sur notre continent oserait défier l’un des peuples les plus endurcies par des années des guerres et de lutte pour la démocratie et la liberté ! La Fédération de Stérus souhaite établir un nouvel ordre en Aleucie, un ordre où elle souhaite s’imposer comme la principale puissance de notre continent, dirigeant d’une main de fer et violente les peuples qui la composent ! Ce scénario, nous le connaissons très bien, nous l’avons déjà vécu il y a soixante ans et il y a trente-cinq ans : des communistes viétiques aux sombres ambitions pour l’Aleucie, aussi terrible que celles que souhaite imposer le tyran Pandoro. Par deux fois, nous avons protégé la démocratie, par deux fois nous avons démontré la puissance des nations protectrices des peuples et des libertés. Aujourd’hui, la Fédération de Stérus s’en prend aux deux nations piliers de ces nobles idées dans notre région : la Lermandie et Westalia, une nouvelle fois de plus. Il est temps de sortir de notre hibernation et de comprendre que la réalité géopolitique a changé : nous ne sommes plus confortablement installés sur nos positions historiques, celles-ci sont menacées et ce qu’elles représentent avec l'est aussi. Au lieu de faire amis-amis avec ceux qui collaborent avec Stérus, nous devrions resserrer nos rangs avec nos véritables alliés ! L’ASEA n’a ni l’influence, ni la cohésion suffisante pour répondre convenablement à cette nouvelle crise. Il y a une nécessité impérative de faire renaître de ses cendres l'Entente Aleucienne, protectrice de la démocratie, des libertés et de la paix. Nous devons le faire avec notre allié de toujours, la République de Lermandie, délaissé par le gouvernement actuel dans une stratégie géopolitique qui n’est pas la bonne en Aleucie. C’est avec les lermandiens et les peuples alliés qui nous sont loyaux que nous pourrons reconstituer un front contre la menace stérusienne, contre le monstre Pandoro !”.

L’Alliance Asfortienne et l’Union Horvanxienne, grandes gagnantes de ce phénomène

Évolution des intentions de vote entre le 15 septembre 2016 et le 1er mai 2017.
Légende :
ASD = Alliance Sociale et Démocratique
AA = Alliance Asfortienne
UH = Union Horvanxienne
RC = Rassemblement Communaliste
PE = Parti Écologiste

Notes
Note 1 : Entre le 15 septembre 2016 et le 15 octobre 2016, les intentions de vote pour l’Alliance Asfortienne sont la somme de celles du Parti de l’Union Républicaine et de celles du Parti Libre et Démocrate, la coalition de droite ayant été créée le 25 octobre 2016. Même chose pour l'Union Horvanxienne, qui regroupe le New Order of Westalia et le Parti National Westalien, jusqu'au 12 novembre 2016, date de la création de cette alliance.

Note 2 : Événements notables :
15 octobre 2016 = Victoire du “Oui” au Référendum.
25 octobre 2016 = Création de l’Alliance Asfortienne.
12 novembre 2016 = Création de l’Union Horvanxienne (NOW + PNW).
24 décembre 2016 = Holocauste d’Estham.
Début janvier 2017 = Crise du “Free snow”.
28 Février 2017 = Publication du rapport sur l’attaque du 22 octobre 2016.
10 mars 2017 = Manifestations massives anti-Stérus.


Déjà affaiblie par la crise du “Free snow”, début janvier, l’Alliance Sociale et Démocratique n’a visiblement pas réussi à surfer sur la vague du “The Bear's Awakening”, ses discours de modération inaudibles au milieu de ceux anti-Stérus. Ainsi, la droite a réussi à capitaliser sur cette agression, tout particulièrement l’Alliance Asfortienne, mais également l’Union Horvanxienne. Selon Marcus Odwent, Professeur en science politique à l’Université de New Landor, “le gouvernement a raté une opportunité politique de se redresser populairement après la crise du “Free snow”, laissant un boulevard à l’opposition de droite pour s’accaparer un électorat précieux et décisif. Selon moi, George Garandor aurait pu profiter de l’agression pour présenter la majorité comme un rempart politique face à Stérus, quitte à adopter un discours plus anti-stérusien que d’ordinaire, mais je pense que cette stratégie a dû se heurter à une opposition interne portant sur deux points : le premier est celui d’un parallèle trop important avec les idées de la droite radicale, qui avait le monopole de ce genre de discours jusqu’à présent, et le second est probablement en rapport avec la scepticisme grandissant envers l’ASEA, aujourd’hui assez lié aux discours anti-Stérus, reprochant à l’organisation son inaction quant à la défense de ses membres, alors que la diplomatie westalienne continue de promouvoir tête baissée les bienfaits de cette alliance régionale, envers et contre tous. Peut-être que le gouvernement reviendra sur un discours plus anti-Stérus dans l’avenir, mais le coche est déjà passé et la droite a déjà légitimé sa place dans le discours patriote, quitte à flirter un peu plus avec les idées nationalistes”.

Si l’ASD est toujours indiquée comme la formation avec le plus d’intention de vote pour les sénatoriales intermédiaires, en septembre, elle est désormais au coude-à-coude avec l’Alliance Asfortienne, qui augmente progressivement depuis octobre dernier, tandis que l’alliance de la majorité a déjà perdu quinze points en l’espace de huit mois, selon les dernières estimations issus des sondages réalisées au cours de ces derniers mois. Le traditionnel débat entre les différentes formations politiques a été annoncé pour le 14 août, qui se tiendra sur la chaîne Notizia TV, en madrerian, et qui devrait normalement réunir le Premier Ministre Fédéral George Garandor, pour l’ASD, le Sénateur Henry Takajiwa, pour l’AA, le Sénateur Alfred Eisendorf, pour l’UH, et le Sénateur Abel Ordan, pour le RC. Les thématiques attendues n’ont pas encore été annoncées, mais elles seront probablement liées à l’actualité, que cela soit la défense de la nation face à Stérus, l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne ou les conditions de vie des westaliens, pour ne citer que les plus probables. Si le chef du gouvernement réussit cet exercice périlleux, il pourra espérer remonter la pente dans les sondages, mais les conditions de ne sont pas forcément aussi parfaites que lors du dernier débat en 2015. Là où Simeon Belagri avait réussi à incarner toute la gauche et le centre face à une droite profondément divisée, George Garandor va devoir faire face à une droite restructurée en deux pôles et un adversaire de gauche, Abel Ordan, qui ne va sûrement pas lui laisser le monopole des sujets sociaux. Là où 2015 avait donné l’avantage aux sujets de prédilection de la gauche, 2017 semble être à l’avantage de la droite, reste à savoir comment les différentes coalitions arriveront à tirer profit de cette dynamique…
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Democracy du 27 mai 2017
Democracy


Le Parti des Ouvriers Libres claque la porte de la coalition de gauche


Le Délégué John Taranti (POL), également Secrétaire-général du Parti des Ouvrier Libre, lors de sa prise parole dénonçant l’Alliance Sociale et Démocratique, le 27 mai 2017.
Le Délégué John Taranti (POL), également Secrétaire-général du Parti des Ouvrier Libre, lors de sa prise parole dénonçant l’Alliance Sociale et Démocratique, le 27 mai 2017.

L’apogée des tensions internes au sein de l’Alliance Sociale et Démocratique

Au début de l’automne 2014, il y a bientôt trois ans, les principaux partis de gauche se sont réunis en une coalition historique pour essayer de renverser le pouvoir conservateur par les urnes, réunissant les asforitens du Front Populaire et Démocrate, les socialistes de l’Union Sociale et Démocrate, les autonomistes du Mouvement Social Hamajak et les ouvriéristes du Parti des Ouvriers Libres. Particulièrement soudée à ses débuts, la nouvelle Alliance Sociale et Démocratique bouscule la scène politique westalienne en remportant tour à tour les différentes élections de l’année 2015 : quatre États-Républicains sur six, aux élections représentatives, soixante-sept nouveaux sièges au Sénat, leur permettant de relégué le Parti de l’Union Républicaine au second rang et leur offrant par la même occasion la légitimité démocratique pour demander à la formation d’un gouvernement à leur couleur et, bien évidemment, la victoire de Simeon Belagri (FPD) aux présidentielles, achevant ce tsunami par un contrôle total du pays et face à une droite qui sera incapable de se présenter comme une véritable force d’opposition pendant presque une année entière.

Cependant, dès le début de cette nouvelle dominance de la gauche, après trente-quatre années d’absence au pouvoir, le Parti des Ouvriers Libres est écarté de la nouvelle composition du nouveau gouvernement Garandor I, les membres de l’Alliance craignant que l’intégration d’un Ministre d’extrême-gauche ne provoque un trop grand rejet de la population, tout particulièrement de l’électorat de droite, qui aurait pu sortir de “son état comateux bien trop rapidement et avec dans une visée idéologique encore plus radicale qu’avant”, pour reprendre les mots d’un sénateur bélagrien. Acceptant cette décision non sans amertume, une non-participation au gouvernement pouvant aussi avoir ses avantages politiquement, les élus POL ne vont pas manquer de marquer l’actualité et rappeler à quel point leurs ambitions idéologiques sont éloignées de celle du Front Populaire et Démocrate, son allié centriste le plus éloigné sur ce plan, par exemple en affirmant que le gouvernement lèvera l’interdiction du communisme d’ici la fin de l’année 2016, avant que le chef de l’exécutif fédéral George Garandor ne s’exprime publiquement sur le sujet, affirmant que “le décret du 15 décembre 1961 [d’interdiction du communisme] ne sera pas abrogé et qu’il n’y a aucun projet présent ou futur visant à réintroduire cette dangereuse idéologie en Westalia”. Point de bascule majeur, le Délégué John Taranti a particulièrement suivi et soutenu le texte original de la loi Latender, incluant le concept de “Revenu Minimum de Développement Social”, visant à imposer aux entreprises un salaire minimum, à l’image de ce qui est déjà appliqué dans l’État-Républicain de Dakantia, le Ministre Fédéral à la fonction publique et au travail, Edgar Latender (USD), ayant présenté son application régionale comme un exemple à suivre à l’échelle fédérale. Sans surprise, la droite toute entière s’est opposée à ce concept, sans vraiment avoir les moyens législatifs pour empêcher son adoption au Sénat, puisque que le “coup de cutter” dans ce texte viendra plutôt des membres de l’aile libérale du Front Populaire et Démocrate, qui se sont également opposés à l’application du RMDS, préférant proposer une version remaniée du texte, finalement adopté au Sénat et au Congrès Suprême. Cette version “de la honte”, pour beaucoup de socialistes et d’ouvriéristes, a fait couler beaucoup d’encre au sein de l’alliance, notamment par la voix de John Taranti : “Le peuple nous a élus pour appliquer un véritable programme social, pas une mascarade capitaliste où les grands groupes de l’oligarchie continuent de faire barrage face aux avancées sociales nécessaires. A quoi bon faire “une coalition de gauche”, si c’est pour que le prolétariat soit autant exploité que sous Hardenbor ! Westalia est en retard de plusieurs années dans ce domaine, pire, nous reculons ! Cela ne peut pas continuer ainsi !”, a-t-il déclaré lors d’une interview télévisée sur WNN.

Le départ ouvriériste de l’ASD : vers la fin de la dominance de gauche ?

Dans un communiqué et une prise de parole retransmise sur Internet en direct, le Secrétaire général du Parti des Ouvriers Libres a annoncé officiellement que son mouvement ne sera plus membre de l’Alliance Sociale et Démocratique, le 26 mai 2017. Avec beaucoup de rancœur, le leader d’extrême-gauche n’a pas mâché ses mots lors de son discours : “En 2014, on s’était promis une chose : chasser les autoritaristes du pouvoir, chasser Hardenbor de son trône d’argent et renverser la dictature oligarchique qui opprime le peuple depuis la fondation de notre nation. Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que l’Alliance Sociale et Démocratique n’est en réalité qu’un nouveau pantin de nouveaux oligarques, victorieux dans leur bataille d’influence face aux anciens “propriétaires” du pays. Au milieu de ces luttes en haut de la tour d’ivoire, le peuple continue à être opprimé, le peuple continue de subir les politiques économiques impitoyables du capitalisme qu’il pensait enfin voir disparaître, le peuple ne vit pas mieux qu’avant, c’est même l’inverse. Socialistes, sociaux-démocrates, sociaux-libéraux, voilà comment se sont appelés ces soit disant sauveurs populaires, avec leurs bonnes idées pleine de bonté et de justice sociale. Tout comme vous, camarades, nous avons été bernés dans une urgence de libérer la nation, par la possibilité d'offrir un avenir meilleur à nos enfants… Tout cela par des charlatans, des politicards tout aussi corrompus et sans âme que les précédents, qui cherchent le profit et la solidité de leur position, plutôt que le bonheur de leur propre peuple. En tant que Secrétaire général, je refuse que notre noble mouvement politique soit associé plus longtemps avec ces crapules. A partir d’aujourd’hui, ce vendredi 26 mai 2017, le Parti des Ouvriers Libres se retire de toutes les instances de l’Alliance Sociale et Démocratique, de façon définitive. Pour l’avenir, nous le laissons au peuple, par le choix des urnes, au cours des élections sénatoriales intermédiaires de septembre, où nous porterons un véritable programme social, visant à fonder une véritable démocratie populaire en Westalia, à renverser l’oligarchie capitaliste et à repousser le danger de l'autoritarisme renaissant !”.

Sur la scène politique, ce départ annonce la perte de huit sénateurs sur les deux-cent-trente-deux sièges qui étaient occupés jusqu’alors par des membres de l’Alliance Sociale et Démocratique. Cependant, ce départ annonce également la perte de la majorité absolue de l’ASD au Sénat, passant sur une majorité relative de deux-cent-vingt-quatre sénateurs, soit à trois sièges de la majorité absolue. Si politiquement cela représente un revers important pour cette alliance très hétéroclite, législativement l’ASD ne devrait pas trop s’inquiéter d’une perte de pouvoir ou d’un blocage du Sénat, les chances que le POL s'aligne sur les prises de positions de l’opposition de droite étant presque nulle sur la grande majorité des sujets. Rapidement interrogé à ce sujet, le Premier Ministre fédéral George Garandor, leader de facto de la coalition, s’est montré tout aussi critique que son ancien allié : “avec sa décision irréfléchie, le POL offre une porte ouverte à la droite hardenboriste pour un retour en force et un affaiblissement des véritables forces démocratiques du pays. Nous ne pouvons pas être d’accord sur tous les sujets, mais je pensais que la démocratie était au moins un sujet d’accord commun, ce qui n’est visiblement pas le cas. Le Délégué John Taranti préfère visiblement fantasmer sur une société communiste à la viétique, où toutes les libertés disparaissent, plutôt que dans la construction d’une véritable société égalitaire et libre de l’autoritarisme. Nous arriverons à faire sans eux et je leur souhaite bon courage pour les élections à venir, ils vont en avoir plus besoin que nous !”.

Sénatoriale intermédiaire : un nouveau coup dur pour le gouvernement fédéral

A l’approche des sénatoriales intermédiaires, le départ du Parti des Ouvriers Libres pourrait avoir un impact négatif sur le renouvellement des sièges de l’ASD, dont les intentions de vote étaient jusqu’à présent au coude-à-coude avec l’Alliance Asfortienne. Si le POL ne représente qu’un faible pourcentage, tout comme pour le Sénat, c’est sur ce petit électorat que les courbes pourraient s’inverser définitivement. Selon Marcus Odwent, Professeur en science politique à l’Université de New Landor, “plus que la perte de l’électorat ouvriériste, c’est une image de division qui commence à se forger depuis quelques mois pour l’ASD. Le départ du POL n’a pas grand-chose d’étonnant, puisqu’il était attendu à la suite des nombreuses dissensions avec les autres membres sur le plan idéologique. Mais John Taranti n’est pas le seul leader, ou plutôt ex-leader, de l’ASD qui a déjà fait savoir son mécontentement. Le Sénateur Gary Sikyatavo, Président du Mouvement Social Hamajak, pousse toujours plus vers une ligne radicale sur la question hamajak et fustige le temps que prend la rédaction des “nouveaux accords de Columbia”, ayant déjà appelé à traiter ce sujet en dehors des autres communautés, tandis que le numéro deux du parti, le chef Vipponah Shuman, beaucoup plus modéré et actuel Ministre fédéral à la Cohésion des peuples, cherche à constituer un texte solide sur le long terme et approuvée par la majorité de la population, à contre-courant de son leader. Avec l’échéance électorale qui arrive et le risque de voir la droite reprendre du terrain au Sénat, on peut s’attendre à ce que ces nouveaux accords soient un échec d’ici la fin de l’année, voire que cela soit le dernier clou de l’ASD en tant que Coalition de gauche”.

Assez rapidement, la direction du Parti des Ouvriers Libres a annoncé qu’elle présenterait des candidats dans “un maximum” de circonscriptions pour les élections de septembre, “même face à des candidats ASD”. Toujours selon Marcus Odwent, “John Taranti joue à un jeu à double tranchant : depuis plusieurs années, le POL connaît une chute électorale majeure, dont le seul bénéfice du réveil de 2015 a été de ne pas perdre plus d’influence que prévu, passant de quatorze sénateurs en 2005 à seulement huit en 2015. Avec l’émergence d’alternatives politiques pour son électorat traditionnel, que cela soit le Mouvement Social Hamajak ou le Rassemblement Communaliste, la pente risque d’être difficile à remonter pour ce parti qui, bien que moins influent, est l’un des mouvements politiques les plus anciens du pays, fondée en 1964 sur les cendres du Parti Communiste Westalien et actant de bons scores dans ses premières décennies d’existence. Aujourd’hui, le mouvement semble dépasser et cherche probablement à se démarquer du reste de la gauche, en ne s’associant pas à l’ASD, pour se présenter comme une alternative à cette dernière. Ils vont probablement miser sur la conquête des territoires entre les mains des socialistes, voire même du FPD, où ils ont le plus de chance de s’en sortir, notamment en Dakantia. Cependant, ils entrent tardivement dans la campagne électorale, pas trop tard, mais très tard. Cela pourrait leur jouer des tours, tout particulièrement quand les intentions de vote pour le Rassemblement Communaliste sont plus élevées que les leurs. Les communalistes ont cultivé cet esprit “alternative” et ils ont déjà planté leur drapeau sur ce terrain, ce qui va rendre d’autant plus difficile toute percée en septembre. A la question, qui des deux partis d’extrême-gauche s’en sortira le mieux ? Les données actuelles ne nous permettent pas de nous projeter suffisamment, la rupture avec l’ASD est encore trop récente”. Concernant le RC, des rumeurs d’accords électoraux entre les ouvriéristes et les communalistes ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, particulièrement dans les cercles de gauche, mais le Secrétaire Général du parti, Abel Ordan, a immédiatement rejeté cette éventualité sur ces mêmes réseaux : “J’ai quitté le POL en 2009, tout comme nombre de mes camarades de lutte, pour une très bonne raison : nous ne voulons plus de la gouvernance despotique de John Taranti. Il ne représente pas nos idées et son attitude est une honte pour l’émancipation des peuples. On ne peut pas se battre pour la liberté et la démocratie quand on se comporte comme un tyran en interne. Tant qu’il sera à la tête de ce parti, nous ne coopérerons pas avec les ouvriéristes”.
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Columbia Chronicle du 8 juin 2017
Columbia Chronicle


“United Healthcare” : la grande réforme de la santé


L'hôpital fédéral Friedrich Heiter, dans le centre de Fort Harvey, après sa rénovation, le 14 mai 2017.
L'hôpital fédéral Friedrich Heiter, dans le centre de Fort Harvey, après sa rénovation, le 14 mai 2017.

L’accès au soin : une garantie de plus en plus difficile à tenir

“La ruine, notre système est en ruine”, voilà les mots de la Ministre fédérale à la santé, Eleanor Declass (FPD-ASD), quelques jours après sa nomination à son poste, le 7 octobre 2015, pour parler de l'accès au soin et de l’état de la santé publique en Westalia. Alors que le coût de la vie augmente, mais où les revenus ne semblent pas suivre cette tendance, des études pointent du doigt un système de santé “défavorable aux populations les plus précaire”, qui commence même à devenir de moins en moins soutenable pour les classes moyennes, tout particulièrement pour les citoyens vivant en zones rurales. Depuis le début des années 2000, le nombre de cliniques et d'hôpitaux privés a augmenté considérablement dans les régions urbaines du pays, l’écrasante majorité dans la mégapole westalienne, au profit des hôpitaux publiques dont le nombre de fermetures, voir de rachat par le secteur privé, s’est banalisé au cours des deux dernières décennies. “Le système de santé a été déconstruit petit à petit, pour se reconstruire sur un modèle imposant la privatisation et l’augmentation des frais médicaux pour hyper-rentabiliser le malheur de nos citoyens, qui ne peuvent plus aujourd’hui soit se payer des soins basiques, soit avoir un établissement public proche de chez eux”, a complété Eleanor Declass lors de sa prise de parole le 7 octobre 2015, ayant avancé à l'époque le vote d’un budget 2016 insuffisant pour son ministère : “Les fonds accordés à la santé ne sont pas suffisants si on souhaite pouvoir changer quelque chose, il faut débloquer un financement conséquent pour renverser cette tendance dangereuse, qui est une véritable bombe à retardement, prête à exploser d’ici le début de la prochaine décennie !”.

En-dehors des villes, cette situation est d’autant plus présente, avec des hôpitaux parfois à plus de trois heures de route, privés ou publics, sans compter la consultation auprès de spécialistes, presque exclusivement situés dans les principaux centres urbains du pays, avec une moyenne d’attente de plusieurs mois pour un rendez-vous. Selon certains témoins, des hôpitaux privés profitent de cette situation en ayant mis en place des systèmes de priorisation des patients, suivant des offres de prise en charge très onéreuses : “Je devais rencontrer un cardiologue assez rapidement pour mes problèmes de tensions. A Geraldtown, l'hôpital le plus proche est privé et ils m’ont indiqué que je devais attendre plus d’un an avant d’en rencontrer un, sauf si j'accepte de souscrire à leur offre “premium”, qui m’aurait permis d’avoir un rendez-vous dans les deux mois. J’aurai dû sortir de ma poche mille-cinq-cent Talirs rien que pour avoir un rendez-vous, ce n’est même pas la facture des soins qui aurait suivi !”, nous a confié Philip, un cinquantenaire résident à Geraldtown, une ville rurale au centre de New Austaria, avant de poursuivre : “Au final, j’ai été obligé de prendre un train pour New Landor, a plus de sept heures de route de chez moi, pour avoir un cardiologue dans un hôpital public, avec qui j’ai pu avoir un rendez-vous deux mois après, grâce à beaucoup de chance. C’est une honte de devoir traverser la moitié du pays pour une consultation de ce genre”.

La réforme “United Healthcare” contre le lobby de la santé privée

La Ministre fédérale à la Santé, Eleanor Declass (FPD-ASD), lors d'échanges au Sénat concernant la réforme “United Healthcare”, le 1er juin 2017.
La Ministre fédérale à la Santé, Eleanor Declass (FPD-ASD), lors d'échanges au Sénat concernant la réforme “United Healthcare”, le 1er juin 2017.

Face à ces problématiques, le gouvernement fédéral s’est penché sur le développement d’une solution sur le long terme concernant les problèmes d’accès au soin. Présentée par la Ministre fédérale à la santé, Eleanor Declass, la réforme “United Healthcare” a pour but de “reconstruire le système de santé sur une base sociale et humaine”. En ligne de mire de l’exécutif : les établissements de santé privés, que la Ministre juge “insuffisamment encadrés, dans une trop grande optique de bénéfice au profit de l’humain et soutenus par un dangereux lobby responsable de cette situation dans le pays”. Ce “lobby” décrié par Eleanor Declass, c’est l’Organization of Independent Care Centers ou “OI2C”, une organisation financée par les groupes privés du secteur médical pour “la promotion des entités adhérentes, le partage de connaissances en commun et une aide à la formation des futurs médecins”, pour citer leur site web. Très influents dans le secteur privé de la santé, ils sont surtout connus pour avoir facilité le rachat d'hôpitaux publics, voire la fermeture de certains, au profit de l’établissement d’un adhérent, tout comme ils sont connus pour avoir popularisé les systèmes de priorisation payante. Qualifiée de “Mafia de la santé”, la direction de cette organisation est majoritairement contrôlée par la famille Darten, l’une des plus anciennes Dynastic famillies, dont le dirigeant a pourtant été un donateur important pour les campagnes électorales de l’Alliance Sociale et Démocratique, en 2015.

Ainsi, la réforme United Healthcare propose d'interdire les systèmes de priorisation sur une base financière, jugés inégalitaire, ainsi que la revente d'hôpitaux publics à des entités privées. D’un point de vue financier, la réforme souhaite également imposer un encadrement de la facturation des soins à la population, pour “supprimer les abus” et “alléger la lourde charge de nos concitoyens”. En parallèle, elle propose l’instauration de la Social Contribution to Healthcare ou SCH, qui serait une cotisation en partie salariale et majoritairement patronale visant à financer un fond “solidaire”, qui contribuera à la formation de nouveaux médecins, la construction d'hôpitaux publics et au remboursement de certains traitements. Pour cette dernière partie, la réforme United Healthcare liste également plusieurs types de traitements, qualifiés de “courant”, à rembourser partiellement ou totalement. Pour ce qui est du personnel travaillant dans le secteur public, la Ministre fédéral propose également dans son texte un augmentation de la rémunération de ce dernier “pour rendre le public plus attractif”, avec notamment des primes et des avantages majeurs pour ceux travaillant ou souhaitant travailler en zone rurale, l'option coercitive de forcer certains médecins à travailler dans ces zones, proposée dans une première version du texte avant publication, fut finalement abandonné, par la crainte que cela est un effet inverse, préférant séduire les nouveaux médecins et spécialistes à s’y établir, plutôt que de les y contraindre. Politiquement, ce projet s’ancre dans la grande ligne des grandes réformes sociales et démocratiques du gouvernement fédéral, depuis son arrivée au pouvoir en 2015, bien que le spectre du décortiquement de la loi Latender reste encore dans les esprits, où beaucoup espère que la réforme United Healthcare ne rencontre pas le même destin. Présenté par un membre du Front Populaire et Démocrate, force majoritaire de l’ASD, il reste à espérer que la Ministre fédérale Eleanor Declass arrivera à convaincre les membres de l’aile libérale, assez réticente à ce genre de projets sociaux trop important, tout particulièrement avec l’ombre des Darten derrière, alors qu’elle est elle-même une figure montante de l’aile progressiste de son parti.

Un contexte d'incertitude électorale

La présentation de la réforme United Healthcare au Sénat s’est tenue le 27 mai dernier, avec un vote pour une forme finale du texte prévu pour le 27 août 2017, un mois avant les sénatoriales. Si le texte arrive à faire consensus au sein de l’ASD, il devrait être adopté et envoyé vers le Congrès Suprême, dominé de peu par la droite, où le parcours risque d’être beaucoup plus chaotique. Dans la chambre haute, le texte risque d’être remanié et le gouvernement n’aura peut-être pas d’autre choix que de négocier avec la droite pour arriver à le faire voter, avant qu’il ne retourne au Sénat une dernière fois. Si le processus législatif se déroule sans encombre, la réforme United Healthcare devrait revenir entre les mains de la chambre basse fin septembre ou début octobre. Cependant, entre-temps, le Sénat pourrait avoir grandement changé à la suite des élections ayant précédé le retour de la loi, avec de premières estimations qui donnent une perte de sièges inévitable pour la coalition de gauche actuellement au pouvoir, ce qui pourrait obliger le gouvernement fédéral de renégocier une fois de plus avec la droite sur ce projet, qui pourrait donc repousser l’adoption de cette loi au cours de la fin de cette année ou au début de l’année 2018, dans un scénario de consensus rapide.

A ce stade-là, la bonne question est “que pense la droite de cette réforme de la santé ?”. La réponse est à l’image de la droite westalienne : divisée. Du côté de l’Alliance Asfortienne, le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA), leader de sa coalition pour les sénatoriales, a présenté le point de vue de son camp au cours d’une interview télévisée sur Jōhō NWK : “Est-ce qu’il y a le besoin de réformer notre système de santé ? Oui, c’est une nécessité et je la défends ardemment pour que nos concitoyens puissent voir leur droit au soin garanti et certain. Je soutiens l’idée qu’il y a une nécessité à construire de nouveaux hôpitaux, publics ou privés, avec des coûts de traitement justes, voire en partie remboursés pour soutenir l’effort social. Cependant, je ne suis pas d’accord sur cette croisade qui est faite contre le secteur privé, qui représente aujourd’hui la majorité des établissements de santé du pays. En cherchant à les mettre en laisse, madame Declass va uniquement aggraver le problème d’accès au soin, en s’attaquant aux principaux acteurs de ce secteur vital. Cependant, je suis plutôt pour que l’on mette en place un encadrement général sur la santé, afin que certains abus ne soient plus reproduits, mais cela doit se faire avec tous les acteurs et pas contre certains”. A la question si le PUR et le PLD voteront pour ou contre ce projet, le sénateur est resté plus vague : “En l’état, il y a une nécessité pour nos groupes de parlementaires d’examiner ce projet et d’échanger avec l’exécutif sur ce sujet. Nous n’actons rien pour le moment, mais notre présence dans les discussions est inévitable. Ils ne pourront pas reproduire à l’infini le coup qu’ils ont fait avec la loi Safety & Security IV”. Du côté de l’Union Horvanxienne, le discours beaucoup plus dur du Vice-président du New Order of Westalia, Arthur McAubert, s’est présenté moins conciliant que les asfortiens, au micro d'un journaliste de WNN : “La réforme United Healthcare est une nouvelle pierre à la construction d’un État-providence qui cherche à rendre dépendants les citoyens westaliens à un système socialiste décadent et incompatible avec la volonté de faire de la Grande République une nation compétitive à l’internationale. Les premiers qui pâtiront de cette réforme seront les classes moyennes qui vont servir de porte-monnaie gigantesque pour le gouvernement, tout comme les grands acteurs économiques qui sont le moteur de développement de notre pays. Madame Declass pointe l’Organization of Independent Care Centers comme le bouc émissaire de cette situation, mais c’est seulement une façon détournée pour le gouvernement de contrôler le secteur privé. C’est par la dynamique de ces acteurs que nous pouvons et devons être capable de donner les meilleurs soins possibles. Si l’exécutif souhaite faire quelque chose, c’est de contribuer au développement de ce secteur, pour que ces derniers cherchent à s’implanter dans les régions rurales, avec des avantages économiques ou des réductions d’impôts. La solution se trouve dans le privé, dans l’indépendance de nos citoyens, pas dans la soumission à un système qui pourra s’écrouler à tout moment et à la moindre crise”.

Électoralement, cette réforme est également un mouvement de l’Alliance Sociale et Démocratique pour essayer de remonter la pente populairement, alors que la droite est en pleine ascension et où le divorce avec le Parti des Ouvriers Libres est encore particulièrement frais au sein de la majorité. C’est également un moyen d’imposer un sujet de société sur lequel la gauche a son avantage, dans un contexte où la droite semble imposer de plus en plus ses propres sujets, dans cette campagne pour les sénatoriales intermédiaires. L’avenir de la réforme United Healthcare reste encore incertain, mais il est sûr qu’elle va donner lieu à de nouveaux débats à la mise en lumière d’une problématique nationale devenue inévitable pour tous les partis…
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The World du 18 juin 2017
The World


Conflit Hotsaline-Altrecht : la position délicate de la Grande République


Explosion résultant d’un tir de missile balistique hotsalien sur un aérodrome militaire altrechtois, à proximité de la capitale des Communes Unies d'Altrecht , Ehrenstadt, le 12 juin 2017.
Explosion résultant d’un tir de missile balistique hotsalien sur un aérodrome militaire altrechtois, à proximité de la capitale des Communes Unies d'Altrecht , Ehrenstadt, le 12 juin 2017.

L’embrasement rapide de l’Eurysie centrale

Au cours de la soirée du 12 juin, plusieurs dizaines de missiles balistiques sont tirés depuis l’Hotsaline, leurs objectifs : des sites stratégiques militaires altrechtois, des aérodromes pour être plus précis. Pour essayer de comprendre la raison de ce geste, il y a la nécessité de revenir presque une semaine en arrière, soit le 4 juin 2017. L’Altrecht connaît les dernières heures de sa monarchie absolue, celle d’une révolution brève et extrêmement sanglante : les institutions du pays saccagées, les autorités renversées et plus d’un million de morts en l’espace de trois jours, sans que des chiffres jugés sûrs ne puissent encore faire consensus au sein des observateurs internationaux, tellement la rapidité de cette révolution et le chaos qui en a suivi ne permettent que d’avoir une vision opaque de la situation dans le pays. Une chose est pourtant sûre, sur les ruines de l’ancien régime, une nouvelle forme de gouvernement semble s’établir, celle d’une autorité communaliste qui proclame assez rapidement la fondation des Communes Unies d’Altrecht, officiellement protégée par le Grand Kah, dont l’influence dans cette révolution est fortement certaine, au vu de la réaction rapide d’Axis Mundis dans cette affaire. La Kresetchnie, géographiquement proche du nouvel État révolutionnaire, est notamment composée de l’État de Réclamation Nationale d'Hotsaline. Au fur et à mesure de ces dernières années, cette dernière s’est progressivement retrouvé entourée de nations communalistes, aligné sur les politiques kah-tanaise et du Liberalintern, qui entretien un discours présentant l’Hotsaline comme une menace pour la stabilité régionale, dans un contexte d’évolution politique intérieur radicale et profondément nationaliste, cette a décidé de lancer une opération militaire visant à une frappe préventive des nouvelles forces altrechtoises, pour prémunir au cas d’une agression future sur la Kresetchnie et probablement pour mettre à mal l’élargissement de la sphère d’influence du Kah, dans un contexte stratégique leur étant favorable, la protection étrangère de l’Altrecht étant encore trop récente et insuffisamment développée pour être pleinement efficace, sans parler de la désorganisation totale de l’armée altrechtoise, contre-coup fatal d’une révolution rapide et sanglante, où les probables purges internes sont sûrement loin d’être terminées, laissant une capacité de défense militaire particulièrement affaiblie. Résultat : plusieurs aérodromes altrechtois sont détruit par des tirs de missiles balistiques hotsaliens, dont l’efficacité de la mission a entraîné des centaines de soldats morts ou blessés du côté du pays ciblé, dont une perte importante d'une partie du matériel de l’armée de l’air altrechtoise, que les capacités d’interceptions anti-missiles n’ont pas réussi à sauver.

Assez rapidement et sans surprise, plusieurs nations communalistes actives dans la région, l’Estalie, l’Illirée et le Grand Kah se lancent dans une opération militaire de représailles visant “à la démilitarisation complète de l'Hotsaline par l'anéantissement de ses moyens de projection et de frappe à l'étranger”, selon les propres mots des autorités de la Fédération des Peuples Estaliens, via le déploiement d’une force aérienne très importante. Pour contrer l’opération communaliste “Pale Tempest”, l'Hotsaline a déployé sa propre force aérienne et anti-aérienne dans l’objectif d’intercepter les forces coalisées ennemies, soutenu par le Royaume de Teyla dans le cadre d’accords défensifs communs. En parallèle, les deux nations ont joint leurs forces dans l’organisation d’une nouvelle opération de représailles à l’assaut éclair du Liberalintern, avec pour objectif de viser les nations communalistes ou sympathisantes présentent en Eurysie centrale, via de nouveaux bombardements aériens, avec un nouvel usage de missiles balistiques et de bombardiers, sur la Kaulthie, le Mährenie et l’Estalie. En l’espace de quelques jours, la région est devenue une véritable zone de guerre où la situation ne semble aller qu’en empirant, où l’escalade militaire pourrait bien dégénérer en un conflit majeur, où de nombreuses grandes puissances mondiales s'y trouvent déjà avec un pied dedans.

La diplomatie westalienne prise entre les deux camps

L’Eurysie centrale n’est pas vraiment une région d’intérêt pour la Grande République, pas plus qu’elle n’est d’un intérêt certain au sein de la population westalienne. Les grands titres de l’actualité hors-Westalia sont très majoritairement centrés sur l’Aleucie, si plus loin, cela concerne généralement les partenaires économiques non-aleuciens, dont la bonne santé est importante dans le suivi de la bourse et du commerce. C’est donc assez étonnant qu’un conflit se déroulant à plus d’une dizaine de milliers de kilomètres de notre pays fasse l'actualité en ce milieu du mois de juin. Si l’ampleur de ce dernier le positionne naturellement comme un sujet de discussion international majeur, c’est surtout la présence de deux acteurs qui le propulse dans les premiers titres westaliens : la présence du Royaume de Teyla et du Grand Kah, deux partenaires de la Grande République, dont le principal partenaire diplomatique hors-Aleucie. Autant dire que la question n’est pas vraiment les liens de Westalia avec l’Hotsaline ou l’Altrecht, dont les contacts officiels restent limités de part des intérêts de relations pour le moment inexistant, notre nation n'axant pas son développement diplomatique vers l’Eurysie centrale, déjà considérée comme une poudrière depuis plusieurs années. Malgré tout, l’actualité pousse à ce que ces pays soient beaucoup moins méconnus de la population westalienne, qui découvre d’un côté des communalistes révolutionnaires particulièrement sanglant et de l’autre un régime ethno-nationaliste belliqueux aux tendances néopaganistes douteuses. D’un côté comme de l’autre, ce sont des visions de sociétés complètement opposées au modèle westalien, libéral et multiculturel. Si le soutien du Grand Kah envers l’Altrecht n’a rien de surprenant du point de vue des observateurs internationaux, la participation du Royaume de Teyla au côté de l’Hotsaline se présente comme une plus grande incompréhension vis-à-vis de la diplomatie westalienne, qui a jusqu’à présent dressé un portrait très élogieux de la grande puissance eurysienne comme la clé à la crise aleucienne, un exemple de diplomatie pacifique et un pilier de la défense des démocraties libérales. Du point de vue des westaliens, l’Hotsaline est un parallèle particulièrement évident avec la Fédération de Stérus, si ce n’est pas une version pire de cette dernière, usant de ses forces militaires à répétitions pour frapper et détruire de nombreux pays, quand bien même ces derniers puissent-ils être communalistes. Le soutien à un gouvernement particulièrement belliqueux provoque la confusion au sommet de l’état, alors que de nombreux médias et d’influenceurs de gauche pointent le Royaume comme un acteur responsable de la guerre, dans une campagne d’influence généralisée depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, à la radio ou la télévision.

A la tête de la diplomatie westalienne, le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor, s’est rapidement activé à la rédaction d’un communiqué officiel avant que cet événement ne viennent perturber plus que prévu les positions de la Grande République et surtout le bilan diplomatique du gouvernement actuel à l’approche des élections, jusque-là l’un des points forts sur lequel pouvait se reposer l’exécutif. Pragmatique, le chef de la diplomatie s’est exprimé en faisant des parallèles historiques avec notre propre histoire, rappelant les conséquences des guerres idéologiques et préférant condamner les actions militaires, plutôt que les acteurs et leurs particularités problématiques pour certains, appelant aussi bien le Royaume de Teyla et le Grand Kah “à faire preuve de diplomatie et de responsabilité, en tant que grandes nations de notre monde pour mettre tout en œuvre, en commun, à la fin des hostilités en Eurysie centrale”, complétant que la Grande République “soutiendra toute initiative qui cherchera à établir une médiation pour la paix”. Ainsi, Richard Kaylor espère poursuivre l’entre-deux dans lequel la diplomatie westalienne se trouve en ne soutenant aucun acteur impliqué dans les affrontements et en condamnant l’usage de la violence. Malgré tout, conserver la bonne image du bilan diplomatique pourrait être plus compliqué à préserver que la simple publication de ce communiqué, selon le Professeur en science politique à l’université de Kaijotoshi, Shojiro Isayama, “c’est une situation assez incontrôlable pour l’exécutif, alors que leur gestion de la crise aleucienne est déjà critiquée et remise en cause par une partie de la population, principalement à droite. La présence du Royaume de Teyla comme médiateur sûr, malgré ses liens avec Stérus, est un peu le garant de la légitimité des choix du gouvernement sur ce plan. Voir une nation aussi estimée soutenir un gouvernement que l’on peut facilement identifier comme l’agresseur, à la même image que notre ennemi, va s’avérer être un problème pour l’avenir. L’autre problème pour le gouvernement, dans son communiqué, c’est de prendre des pincettes en détournant le regard sur ce caractère d’agresseur de l’Hotsaline, sûrement pour éviter de rentrer dans la rhétorique communaliste et garder de bonnes relations avec son principal partenaire eurysien. C’est une bonne stratégie sur le court terme… Si un cessez-le-feu est rapidement trouvé dans le mois. Si la guerre s’installe dans la durée, que d’autres opérations de bombardements majeurs surviennent ou que des populations civiles sont touchées de façon sévère, là ce ne sera plus tenable comme discours. Tout va se jouer dans les prochaines semaines, à voir si cet événement ne sera qu’une écharde rapidement retirée dans le doigt de l’Alliance Sociale et Démocratique ou si c’est un pieu qui va continuer de s’enfoncer dans le bilan diplomatique du gouvernement fédéral”.

Des premières critiques au sein de l’opposition

Le Président fédéral Simeon Belagri lors d’une interview sur la chaîne Notizia TV, le 17 juin 2017.
Le Président fédéral Simeon Belagri lors d’une interview sur la chaîne Notizia TV, le 17 juin 2017.

En pleine période de campagne électorale, il n’en faudra pas plus pour que la situation soit critiquée par divers acteurs de la scène politique, à commencer par… Le Président fédéral lui-même. En effet, au cours de la soirée du 17 juin, quelques heures après la publication du communiqué officiel, Simeon Belagri était présent sur le plateau du JT de Rachele Tabacchi, sur la chaîne Notizia TV. Si le chef de l’Etat a eu le droit à de nombreuses questions concernant l’actualité nationale, que cela soit un retour sur la crise du Free snow, l’attaque stérusienne, la loi Latender ou encore la réforme United Healthcare, il s’est retrouvé beaucoup plus démunie face aux questions concernant la guerre en Eurysie centrale, probablement moins préparé, perdant son calme et se montrant beaucoup moins subtile que son chef de la diplomatie, à la question sur la sûreté du Royaume de Teyla comme grande puissance de confiance pour la résolution de la crise aleucienne, malgré son soutien à l’Hotsaline, avec l’insistance de son interlocutrice : “[...]Que voulez-vous que je vous dise bon sang ? Vous voulez que j’apporte mon soutien par défaut à des hotsaliens franc-tireurs aux tendances fascisantes ?! Je comprends qu’il y a toute une histoire d’accords de défense entre eux et Teyla, c’est la même chose avec Stérus, et que les communalistes se multiplient dans la région, mais au bout de moment, il faudrait faire un bon ménage dans ces relations problématiques. Je suis sûr que le Royaume a autre chose à faire que de se retrouver dans des guerres à travers tout le globe pour défendre des gouvernements belliqueux. Finalement, c’est à cause de ce genre de nations, comme Stérus ou l’Hotsaline, qui tirent à tout-va, qu’on frôle des guerres générales entre les principaux blocs internationaux, on voit bien que c’est déjà tendu avec Carnavale, que le Churaynn n'a pas arrangé la chose et maintenant l’Hotsaline souffle à grand coup d’air sur les braises. Vous imaginez si le conflit dégénère ? Ce n’est pas une hypothèse, la probabilité que cela arrive est élevée, on voit bien que les communalistes sont prêts à prendre les armes et répondent de façon encore plus violente que l’agresseur. Je ne comprends donc pas pourquoi un tel soutien dans la région et surtout si violent”. La séquence est devenue rapidement virale, notamment pour le franc parlé du Président fédéral, beaucoup moins aseptisé que le discours officiel, mais visiblement apprécié en ligne. Une heure après l'interview, le chancellerie du Palais d’Argent a publié une rectification des propos du chef de l’État, dans une reformulation de sa prise de parole, préférant parler “d’escalade malheureuse dans laquelle le Royaume de Teyla a la responsabilité et le devoir, en tant que grande nation, de mettre fin au bruit des armes” ou encore “que la Grande République a toute confiance dans la capacité teylaise à choisir le chemin du dialogue, dans lequel elle s’est montré de très nombreuse fois compétente”, sans trop s’étaler sur le cas de l’Hotsaline, bien que le mal est déjà fait, avec la séquence déjà rediffusée en boucle sur les réseaux sociaux depuis hier soir.

Du côté de l’opposition, tous s'accordent à critiquer le gouvernement fédéral, mais tous d’un point de vue différent. Pour l’Alliance Asfortienne, on reproche plutôt un risque pour la Grande République d’un alignement forcée sur des décisions qu’elle ne partage pas, comme l’a expliqué Henry Takajiwa, dans une interview en direct sur internet, sur la chaîne d'un influenceur spécialisé dans l’analyse politique : “La Grande République n’est plus dans son isolationnisme latent, nous ne pouvons pas y retourner et nous sommes même propulsés sur le devant de la scène, qu’on le veuille ou non. Le risque, cependant, c’est de se retrouver entraîné dans des situations qui ne nous servent pas, ni à nous, ni à nos alliés. On cherche à se rapprocher de Teyla ? Bien, c’est une bonne chose, nous avons de nombreux avantages à en tirer. Mais est-ce qu’on doit obligatoirement les suivre aveuglément ? Est-ce que nous sommes contraints d’être liés aveuglément à des grandes puissances pour exister à l’international ? Depuis l’effondrement du Lofoten, l’Aleucie n’a plus de grande puissance internationalement du même calibre. C’est donc la foire aux eurysiens et paltoterrans qui viennent faire leur course pour combler le vide laisser. La Grande République est la première puissance du continent, mais elle n’a pas encore assez d’influence pour s’en revendiquer comme la grande puissance dominante. Il est temps pour notre nation de se réveiller, ce n’est pas à nous d’ouvrir la porte aux étrangers en Aleucie, mais c’est à nous de revendiquer la place qui nous attend depuis longtemps, pour garder le continent indépendant, unis et fort face aux différentes menaces qui planent dans cette période trouble pour l’humanité. Est-ce que cela veut dire qu’on ne doit pas coopérer avec les autres grandes puissances ? Non, ce serait un suicide diplomatique, mais je pense que le gouvernement devrait arrêter de penser qu’on peut devenir ami avec tout le monde, on voit bien là où ça nous a amenés aujourd’hui. La réalité nous a frappés et il vaut mieux se redresser avant qu’elle ne frappe encore plus fort”. Du côté du Rassemblement Communaliste, sans surprise, le soutien est entièrement dévoué aux actions du Grand Kah, vu comme un modèle de perfection par ces derniers, qui appelle le gouvernement à “rompre ses liens avec Teyla et à poursuivre le rapprochement avec le Grand Kah”. Du côté de la droite radicale, le discours est à l’inverse. Le Président du New Order of Westalia, Alfred Eisendorf, a publié un communiqué où il partage “son soutien le plus total au peuple libre de l’Hotsaline face à la peste rouge qui ravage le monde”, appelant quant à lui à “condamner le Grand Kah et soutenir l’effort de guerre hotsalien”, qualifiant le peuple de “vaillant, courageux, féroce” et surtout comme “la première ligne de défense dans la guerre qui approche contre la vermine communaliste”. Plus insolite encore, certains groupes membres des Légions horvanxiennes ont appelé à l’organisation de “légions internationales” pour aider l’Hotsaline en cas de prolongation du conflit, via l’envoi de volontaires pour soutenir une “nation frère dans l’adversité d’une menace commune”.

Quels risques en cas d’une prolongation de la guerre ?

Un avion de combat appartenant à la coalition communaliste, abattu par les forces hotsalienne, 14 juin 2017.
Un avion de combat appartenant à la coalition communaliste, abattu par les forces hotsalienne, le 14 juin 2017.

Selon Mark Tenley, professeur en géopolitique à l’Université de New Landor, “le conflit en Eurysie centrale est une nouvelle étape dans l’aggravement de la tension mondiale, un nouveau conflit qui pourrait s’étendre très rapidement à l’ensemble du continent et, par extension, à d’autres parties du monde. La Grande République est très éloignée géographiquement des différents protagonistes ou acteurs potentiels dans ce que l’on peut conceptualiser comme une future guerre mondiale, qui opposerait des démocraties libérales à des nations communalistes. Cependant, Westalia se trouve à mis chemin entre les deux blocs, neutre et diplomatiquement proche des têtes respectives de ces derniers, sa politique de non-alignement ne tiendra pas. En fait, cette politique est vouée à l’échec d’ici les prochaines années, avec l’augmentation des tensions et la position stratégique de la Grande République en Aleucie, les deux blocs vont pousser de plus en plus fort à un alignement de notre pays. Je suis persuadé que le gouvernement le sait déjà, mais essaie à peine perdue de se donner un rôle d'entremetteur, entre les deux blocs, une stratégie qui pourrait faire gagner quelques années, mais qui ne repoussera pas l’inévitable”. En cas d’un conflit majeur entre l’Organisation des Nations Démocratiques et l’Internationale Libertaire, le professeur s’inquiète aussi des terribles répercussions économiques que cela pourrait avoir sur le commerce international et donc sur l’épine dorsale de la Grande République : “De toute évidence, en cas de conflit généralisé, nous serons parmi les premières nations à en pâtir, avec des risques évidents dans le transit de nos marchandises, notamment vers l’Eurysie. Un bon moyen de compenser, ce serait de se reconcentrer sur les échanges régionaux, sinon d'internationaliser la vente d’armes westaliennes, une chose que l’exécutif a encore de la réticence à faire, mais dans un tel contexte, on aurait de quoi faire du bénéfice si on joue correctement”. L’autre grand risque identifié par Mark Tenley, c’est le risque d’une déstabilisation de l’ordre mondiale, tout particulièrement dans des régions auquel on s'attendra le moins : “On a tendance à l'oublier, mais l'OND et le Liberalintern joue un rôle crucial dans la création d’un statu quo dans certaines régions du monde. Leur présence seule permet d’éviter certains conflits et offre un médiateur de choix aux nations régionales. C’est par exemple le cas avec l’Aleucie et notre crise avec la Fédération de Stérus. Si aucune guerre n’a pour le moment éclaté, c’est parce qu’une interposition de l’OND est assez certaine pour stopper tout mouvement militaire, mais si cette dernière concentre toute son attention ailleurs, plus rien ne pourrait empêcher à notre continent de connaître à son tour une guerre régionale. La Fédération de Stérus n’attend sûrement qu’une telle occasion pour frapper à nouveau et le budget de la défense westaliens, qui augmente astronomiquement chaque année, est bien la preuve que la Grande République envisage cette éventualité avec beaucoup de sérieux, en tant que seule puissance militaire aleucienne et non-alignée capable de tenir tête aux stérusiens”.

Ce mois de juin 2017 s’annonce particulièrement sombre pour la suite de l’année. De l’Eurysie jusqu’à l’Aleucie, l’éclatement d’un conflit entre l’Hotsaline et l’Altrecht a eu un impact inévitable sur toutes les nations du monde, dont les répercussions restent à prévoir. Que le conflit évolue en guerre sur la durée ou que la paix soit rapidement ramenée dans la région, un mal a déjà été fait et cet épisode pourrait bien être qu’une partie du début d’une série tragique d'accroissement des tensions entre l’Organisation des Nations Démocratiques et l’Internationale Libertaire, alors que la guerre avec Carnavale est toujours d’actualité. La Grande République, au milieu de ce chaos diplomatique, cherche encore sa place pour s’en sortir le mieux possible, ou le moins mal possible, alors que les sénatoriales intermédiaires de septembre pourraient jouer un rôle certain sur l’avenir de notre pays, aussi bien à l’international qu’en interne, dans un risque où la majorité se retrouverait amputée de plusieurs sièges face à une droite renaissante, désormais prête à en découdre dans cette campagne électorale, dans le futur scénario d'un gouvernement affaiblie…
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Actualité du 1er janvier 2017 au 24 juin 2017.
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Actualité en Westalia du 1er janvier 2017 au 24 juin 2017

Sommaire de l’actualité :

  • 09/01/2017 : Crise du “Free snow”
  • 08/02/2017 : 116 ans après l’annexion des cités nipozams
  • 29/02/2017 : La Fédération de Stérus a attaqué la Grande République
  • 12/04/2017 : Inauguration du nouveau siège titanesque de Warsmith Industries
  • 04/05/2017 : Le phénomène “The Bear's Awakening”
  • 18/05/2017 : L’envois de fournitures à la mission humanitaire en Carnavale
  • 27/05/2017 : Le Parti des Ouvriers Libres quitte l’Alliance Sociale et Démocratique
  • 01/06/2017 : Un premier semestre 2017 qui rassure pour l’économie westalienne
  • 08/06/2017 : Débats sur la réforme “United Healthcare”
  • 18/06/2017 : De nouvelles tensions en Eurysie
  • 24/06/2017 : Procès des années conservatrices


Tempête de neige | Travail | Rassemblement Communaliste | George Garandor
09/01/2017 : Crise du “Free snow”


Entre le 31 décembre 2016 et le 3 janvier 2017, une importante tempête de neige a frappé la côte Ouest du pays, tout particulièrement la mégalopole westalienne, paralysant pendant plusieurs jours le pays à cause des chutes de neige importantes. Si les dégâts matériels et financiers sont énormes, jusqu’à six milliards de Talirs selon les premières estimations, cet événement restera surtout marqué dans l’histoire comme le déclencheur de la crise du “Free snow”. Cette période de l’année étant traditionnellement celle où les travailleurs retournent auprès de leur famille pour fêter Noël et le nouvel an, ces derniers se sont retrouvés bloqués sur les lieux de leurs congés, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de là où ils travaillent. Naturellement, une majorité d’entre eux n’a pas pu se présenter à leur poste de travail, parfois avec plusieurs jours de retard, entraînant un non-versement de salaires par leurs employeurs, pour ceux concernés, indignant de nombreux salariés qui considèrent que les aléas climatiques ne sont pas de leur responsabilité et qu’ils ont le droit d’être payé justement. Ainsi est né le “Free snow”, terme popularisé en ligne qui tourne en dérision la situation, relevant que les salariés ont au moins de la “neige gratuite”, faute de leur argent. Alors que les discussions entre le gouvernement fédéral, les syndicats et le patronat durent, pour trouver une solution, le Rassemblement Communaliste a organisé une manifestation à Columbia, mobilisant entre 5000 personnes, selon le Ministère fédéral aux affaires intérieures, et 50000 personnes, selon les organisateurs, réclamant un meilleure traitement des salariés, mais condamnant aussi la terrible gestion de l’exécutif sur la catastrophe climatique, notamment pour les personnes sans-abris, où environs une quarantaine d’entre eux ont péris à cause du froid, soit la moitié des morts de cette tempête.


Lerant | Nipozam | Histoire | Nakamaro Tanaka
08/02/2017 : 116 ans après l’annexion des cités nipozams


Le 8 février 2017 marque les 116 ans de l’annexion des cités nipozams par Henry Horvanx, en 1901. Sous la protection du Président à vie depuis 1896, ce territoire, bordant le Golfe de Kamishiwa, a toujours eu des liens particulièrement important avec Westalia, les centres urbains nipozams étant presque aussi ancien que les premières colonies austariennes installées au cours du XVIIème siècle, les populations locales furent des partenaires de longue date et l’une des principales portes d’entrée en Aleucie pour le Nazum. A la chute de la dictature, les nipozams vont jouer un rôle majeur dans la construction de la nouvelle Grande République et dans la fondation de la démocratie westalienne, avec l’un de ses représentants les plus célèbre : Stanislas Asfort, père-fondateur de la Grande République, dont la mère est une native de Kaijotoshi et son père le fils d’un immigré d’Eurysie centrale. Intégrée dans l’État-Républicain de Lerant, dont ils forment la grande majorité du territoire, la région devient rapidement un centre culturel riche, fruit d’une culture Aleucio-nazuméenne et terre d’immigration importante pour les populations du Nazum, particulièrement celles du Nazum de l’Est. Rapidement intégré à la mégalopole westalienne naissante, l’économie connaît un boom notamment grâce aux investissements du clan Akiyama, qui dispose d’une influence considérable sur cet État-Républicain, et continu d’être un centre commercial majeur, notamment avec le port de Kaijotoshi, le second port le plus important du pays, mais également par sa frontière avec la Lermandie, un partenaire majeur dont les échanges transfrontaliers font la richesse des acteurs économiques locaux. Ainsi, 116 ans plus tard, le Président de Lerant, Nakamaro Tanaka, a fêté cet événement au cours d’une cérémonie annuelle, également jour férié dans l’État-Républicain. Beaucoup plus régionaliste que ses prédécesseurs, le Président a appelé à ce qu'une consultation soit organisé pour que l’État-Républicain soit renommé au nom de Kamishiwa, beaucoup plus représentatif de l’histoire locale selon lui, sans rappelé son attachement indéfectible à la Grande République et à Westalia : “Nos terres ne seraient rien sans Westalia, tout comme les autres régions du pays ne seraient rien sans elle également. C’est ça Westalia : une union nationale de communautés différentes, mais à la fraternité éternelle et aux ambitions historiques de grandeur !”.


Attaque du 22 octobre 2016 | Fédération de Stérus | Militaire | Rapport d’enquête
29/02/2017 : La Fédération de Stérus a attaqué la Grande République


Dans un rapport d’enquête rendu public par le gouvernement fédéral, la Grande République accuse la Fédération de Stérus d’être l’auteur de l’attaque du convoi militaire survenu le 22 octobre 2016, avec le soutien d’un groupe de mercenaires : les Jaguars du Paltoterra. Dans une prise de parole officielle à la télévision, le Président Simeon Belagri a dénoncé cette attaque avec fermeté, accusant la Fédération de Stérus de vouloir plonger le continent dans une guerre dévastatrice pour assouvir ses ambitions impérialistes. En guise de réponse à cette agression, le chef de l’État a annoncé une liste de sanctions sévères à l’encontre de la Fédération, portant notamment sur une requalification du pays en tant qu’Ennemi de la Grande République, une première depuis plus de soixante ans, la Viétie communiste ayant été la dernière nation à avoir été qualifiée de la sorte dans le passé, jusqu’à sa disparition à la fin de la guerre de 82-84. Après les multiples agressions de la Fédération de Stérus à l’encontre de Westalia ces dernières années, la patience westalienne semble être arrivée à sa fin, elle qui avait toujours évité de se lancer dans l’escalade des tensions, fait désormais front face à son nouvel ennemi. Cependant, pas de représailles militaires en perspective, pourtant une solution de facilité souvent appliquée ces dernières années à travers le monde dans ce genre de cas, mais avec l’intention ferme que la prochaine agression ne se résoudra pas par des sanctions. Le Président fédéral ne ferme cependant pas la porte à une résolution pacifique de la crise, si la Fédération reconnaît son implication dans cette attaque, mais cette dernière dément pour le moment en être l’autrice principale. A l’internationale, l’allié historique, la Lermandie, a décidé d’appliquer les mêmes sanctions en guise de soutien diplomatique à Westalia. Également, la République Démocratique du Wanmiri, un allié très récent de notre nation, a également décidé de prendre la même décision, marquant l’internationalisation des relations de notre pays et un rapprochement tout particulier avec le Nazum. Cependant, du côté de l’ASEA, la réponse commune demandée par le Président fédéral semble être beaucoup plus difficile à trouver, alors que l’Akaltie a déjà remis en cause la véracité du rapport d’enquête…


Economie | Militaire | Warsmith Industries | Groupe Hardenbor | Conglomérat de Columbia
12/04/2017 : Inauguration du nouveau siège titanesque de Warsmith Industries


Dans la matinée du 12 avril, le puissant industriel de l’armement westalien, Warsmith Industries, a inauguré son nouveau siège à New Landor, la tour d'affaires la plus grande de la ville. Invités à cet événement, presque toute l’aristocratie new-landorienne était présente, avec notamment le Directeur-Général de Warsmith Industries, Joseph Postom, le Président du Groupe Hardenbor (qui possède Warsmith Industries), Henry Hardenbor, le Ministre fédéral de l’Industrie et de la Recherche, Frank Holden, l’ancien Président fédéral Victor Hardenbor, le PDG d’Akiyama Corporation, Hirayoshi Akiyama, et le PDG de la Humbert Aircraft Company, Charles Humbert, pour ne citer que les plus connus. En effet, plus que le siège du leader de l’armement national, c’est également la tour “Hardenbor”, le nom de ce nouveau gratte-ciel, qui servira également au pilotage du Conglomérat de Columbia, cet ensemble d’entreprises westalienne de l’armement fondé en 2012 pour construire un géant westalien de l’armement, nécessaire pour coordonner la grande demande de l’armée en termes de matériel et potentiellement avec une internationalisation du marché à la clé, d’ici la fin de la décennie, si tout ce passe bien. Si le déploiement des croiseurs de classe Aleucia, premier projet en commun du Conglomérat, est une réussite technologique, elle s’active actuellement au lancement prochain du tout nouveau chasseur-bombardier C-01 ‘Akuma’, issue d’un nouveau partage de connaissance entre Warsmith Industries et Akiyama Kajiya. Dans un contexte de multiplication des conflits armés dans le monde et tout particulièrement avec le risque de l’éclatement d’une guerre en Aleucie, le Conglomérat de Columbia joue un rôle de plus en plus majeur dans le réarmement de l’armée fédérale.


The Bear's Awakening | Patriotisme | Alliance Asfortienne | Henry Takajiwa | Fédération de Stérus
04/05/2017 : Le phénomène “The Bear's Awakening”


“The Bear's Awakening” est un phénomène politique qui a pris beaucoup d’ampleur depuis la publication du rapport d’enquête incriminant la Fédération de Stérus dans l’attaque du 22 octobre 2016. Théorie nationaliste de niche développée au cours des années 2000, elle dénonce en premier lieu l’état “léthargique” de la Grande République dans sa position de puissance régionale en Aleucie et dans sa capacité à assurer son contrôle sur le Nord-Ouest du continent, comme cela a pu être le cas entre les années 50 et les années 80, une période militaire et diplomatique très active pour le pays, avec sa victoire au cours de deux guerres majeures, au sein de l’Entente Aleucienne. Avec le retour de Westalia sur la scène internationale et la Fédération de Stérus qui menace la position du pays dans la région, cette théorie conceptualise que le pays va inévitablement sortir de son “hibernation”, que “l’ours va se réveiller” pour retrouver sa gloire passée et sa force d'antan. Si l’ambiance était à l’anti-communisme et l’anti-viétisme au XXème siècle, il semblerait que le nouvel ennemi commun qui réveillera le pays soit la Fédération de Stérus, avec l'explosion de l’anti-stérusianisme poussant une part importante de la population à soutenir le phénomène “The Bear's Awakening”. S’il est à l’origine un atout des mouvements nationalistes, c’est les asfortiens et les hardenboriens qui s’en sont emparés avec brio ces derniers mois, s'alignant de façon claire sur une position anti-Stérus et sur une volonté de redonner au pays sa grandeur passée. Pour preuve, lors des manifestations anti-Stérus du 10 mars 2017, ayant rassemblé entre 1 200 000 personnes et 2 400 000 personnes, c’est l’initiative de l’Alliance Asfortienne qui en a été le principal moteur, avec à sa tête le Sénateur Henry Takajiwa, leader de la campagne électoral de son camp, qui n’a pas manqué de tenir un discours très ferme sur le sujet, alors que l’exécutif et la coalition de gauche peines à s’accaparer les bénéfices de ce phénomène, qui semble plutôt lui être à son désavantage selon certains sondages.


Carnavale | Guerre | Humanitaire | Grand Kah | Simeon Belagri
18/05/2017 : L’envois de fournitures à la mission humanitaire en Carnavale


Dans un décret présidentiel, Simeon Belagri a annoncé l’application d’exceptions pour le don de matériel de première nécessité, que cela soit des vivres, des médicaments ou du matériel médical, à destination des ONG étrangères opérant dans la mission humanitaire actuellement pilotée par les kah-tanais dans la Principauté, tout en excluant toute participation direct de la Grande République en raison des sanctions appliquées actuellement à l’encontre de Carnavale. Si ce geste semble être avant tout un signe de renforcement des relations entre Westalia et le Grand Kah, le chef de l’État justifie avant tout son geste d’un point de vue humanitaire et chrétien : “Lorsque la ville d’Estham a été frappée de la plus grande tragédie humaine de notre histoire, nous avons immédiatement réagi pour que ses habitants puissent recevoir tout le soutien nécessaire dans ce qui est sûrement la période la plus difficile de leur vie. Fidèles aux enseignements du Christ, nous ne pouvons pas non plus détourner le regard sur les besoins d’une autre population, elle aussi victime de la pire société de notre histoire : la Principauté de Carnavale et je parle bien de son propre peuple. Si la menace carnavalaise doit être immédiatement stoppé, sa population ne doit pas être considérée comme le mal, mais comme une autre victime de cette folie humaine. Cependant, nous excluons tout envoi de personnel westalien sur place en raison des sanctions mise en place actuellement et du danger omniprésent dans ce pays, du moins jusqu’à au moins une stabilisation du contexte diplomatique avec l’ensemble des acteurs, dont nous rappelons notre appel à l’établissement d’un dialogue pour la paix”.


Parti des Ouvriers Libres | Alliance Sociale et Démocratique | John Taranti | Sénatoriales intermédiaires 2017
27/05/2017 : Le Parti des Ouvriers Libres quitte l’Alliance Sociale et Démocratique


Dans une prise de parole en ligne, le 26 mai 2017, le Secrétaire général du Parti des Ouvriers Libres, le Délégué John Taranti, a annoncé que son mouvement quitte définitivement l’Alliance Sociale et Démocratique, dont il est membre depuis fin 2014. Dernier épisode de tensions au sein de l’ASD, la bulle de solidarité apparente à gauche semble avoir été percée par le POL, qui avait déjà critiqué plusieurs fois les autres membres de sa coalition, notamment au cours de l’examen de la loi Latender, et n’avait jamais caché ses profondes différences idéologiques avec le Front Populaire et Démocrate, notamment sur la levée de l’interdiction du communisme, une proposition centrale au POL, mais dont les bélagriens ont rapidement déposés un refus catégorique. Très critique envers ses anciens alliés, le Délégué John Taranti n’a pas hésité à les comparer à l’ancien gouvernement conservateur, les accusant de servir “une nouvelle oligarchie” et les qualifiants de “crapules corrompues”, dans un divorce violent, mais sans surprise pour de nombreux observateurs qui s’attendaient à ce que cela survienne tôt ou tard, et ceci depuis 2014. A l’approche des sénatoriales intermédiaires, en septembre, c’est un nouveau coup dur pour la coalition de gauche, qui perd par la même occasion sa majorité absolue au Sénat, mais reste toujours le groupe majoritaire au sein de la chambre basse. Certains voient ce départ comme la fin de l’ASD, d'autres comme la fuite en avant du POL, qui n’arrive pas à se redresser politiquement depuis plus de trente ans, au profit de nouveaux partis de gauche, comme le Rassemblement Communaliste. Dans tous les cas, le grand gagnant de cette séparation ne peut être que la droite, qui a tous les intérêts à voir la gauche se désunir à l’approche des élections.


Economie | Croissance | Bourse | Commerce
01/06/2017 : Un premier semestre 2017 qui rassure pour l’économie westalienne


Le second semestre 2016 a été l’un des pires de ces dernières années, avec une croissance de 2,4%, un chiffre en comparaison très faible avec le premier semestre 2016 qui était à 9,8%, poussant l’année 2016 avec une croissance de 12,4%, presque moitié moins que l’année 2015 et ses 23% de croissance. S’il n’y a pas de catastrophe en vue pour l’économie nationale, elle semble tout de même marquer la fin de l’âge d’or économique westalien, dont la bulle de prospérité semble proche d’éclater d’ici les prochaines années, si la tendance ne s’inverse pas. Si le contexte international et certaines décisions du gouvernement fédéral sont en cause pour ce changement, les chiffres du premier semestre 2017 devraient être beaucoup plus rassurants que le précédent, avec une croissance estimée à 6,5%, bien meilleur qu’à la fin 2016, mais toujours pas aussi bien que les années précédentes. Le développement de l’industrie westalienne reste toujours le moteur de la croissance, tout particulièrement avec ses exportations à l’internationale qui ne baisse pas, mais le risque d’une guerre en Aleucie et l’instabilité politique attendue en prévision des résultats pour les élections de septembre font que les investisseurs se montrent beaucoup plus prudents, tout particulièrement ceux venant de l’étranger. Ainsi, il est fort probable que l’année 2017 ne soit pas une nouvelle année d’or pour l’économie westalienne, mais la hausse de ce semestre pourrait la présenter comme plus rassurante en termes de croissance que l’année 2016.


Santé | Réforme “United Healthcare” | Eleanor Declass | Sénat
08/06/2017 : Débats sur la réforme “United Healthcare”


La difficulté de l’accès au soin pour les westaliens est devenue avec les années un sujet de débat majeur et une problématique inévitable pour les différents mouvements politiques, qui ont tous leur propre idée sur comment la résoudre. Pour sa part, la Ministre fédérale à la Santé, Eleanor Declass, a présenté le 27 mai dernier son projet de réforme de la santé publique et plus généralement du secteur de la santé en Westalia, devant le Sénat de la Grande République. Nommée “United Healthcare”, cette réforme a pour objectif principal de mettre fin à la dominance du secteur privée, la Ministre ayant pointé du doigt la Organization of Independent Care Centers (OI2C), regroupement d’entreprises de la santé dans le privé, qu’elle qualifie de lobby de la privatisation et sa direction de “Mafia de la santé”, pour ses politiques d’hyper-bénéfice dans les hôpitaux et cliniques privés, avec la destruction volontaire du secteur public. En parallèle, la réforme prévoit de mettre en place la Social Contribution to Healthcare, une cotisation salariale et principalement patronale qui vise à la constitution d’un fond “solidaire” visant à la formation de nouveaux médecins, la construction d’hôpitaux publics et le remboursement de certains traitements. Dans cette optique, la Ministre souhaite encadrer le coût des soins à l’échelle fédérale et mettre en place un système visant à séduire le personnel de santé à travailler dans le public plutôt que dans le privé, alors que deux médecins sur trois en milieu hospitalier travaillent dans le privé actuellement. Du côté de l’opposition, la droite asfortienne n’a pas indiqué ses intentions de vote, mais rappel qu’elle “ne peut pas être ignoré sur ce sujet”, s’ouvrant au débat et à la négociation, critiquant notamment ce qu’elle considère comme un acharnement de la Ministre sur le secteur privé, mais approuvant certains points de la réforme, comme un encadrement plus important du secteur de la santé, afin d’éviter les abus. Le plus gros obstacle risque d'être en interne, avec les libéraux du FPD qui pourraient s’opposer à la réforme, notamment de par la présence de nombreux sénateurs bélagriens proches de l’OI2C. Avec un premier vote prévu en août 2017 au Sénat, les premières estimations donnent une adoption de la réforme au début de l’année 2018, avec une version probablement remaniée et négociée avec la droite, tout particulièrement avec l’approche d’un nouveau contexte post-sénatoriales intermédiaires.


Eurysie | Guerre | Carnavale | Hotsaline | Altrecht | Grand Kah | Teyla
18/06/2017 : De nouvelles tensions en Eurysie


Depuis le début de l’année 2017, l’Eurysie reconnaît un gain de tensions majeures, avec l’éclatement de plusieurs conflits armés, des révolutions sanglantes et des agressions militaires en tout genre. A la suite de l’holocauste d’Estham, survenu le jour de Noël 2016, en Empire du Nord, une guerre dévastatrice a débuté entre les forces de l’Organisation des Nations démocratiques et la Principauté de Carnavale. En l’espace de quelques mois, le territoire carnavalais a été bombardé à plusieurs reprises, a vu son régime changer profondément, s’alignant sur la Grand Kah et poursuivant la guerre en bombardant notamment le Royaume de Teyla, avec peu de succès jusqu’à présent, alors que les forces militaires carnavalaises semblent s’épuiser et que la poursuite du conflit provoque des tensions entre l’OND et le Grand Kah. Plus récemment, en Eurysie centrale, l’Altrecht a vu son gouvernement être renversé dans une violente révolution, provoquant des milliers de morts en l’espace de quelques jours, avant d’être renversé par un nouveau régime communaliste et aligné sur le Grand Kah. L’Hotsaline, s’inquiétant de l’établissement d’un énième gouvernement soumis à la sphère d’influence kah-tanaise à proximité de la Confédération de Kresetchnie, dont elle est membre, a décidé de lancer une frappe préventive sur l’Altrecht, entraînant un cycle de riposte armée entre l’Hotsaline, soutenu par la Royaume de Teyla, et différents membres du Liberalintern. En Westalia, le soutien teylais à une nation belliqueuse a surpris beaucoup de citoyens, entraînant l’ouverture d’un débat, où l’opposition profite de la situation pour remettre en cause le bilan diplomatique du gouvernement Belagri. Dans un communiqué officiel, la Grande République dénonce l’usage de la force militaire et appelle le Royaume de Teyla et le Grand Kah à prendre leur responsabilité pour rétablir la paix dans la région, sans pour autant cibler quiconque dans l’affaire. Si la déclaration officielle se veut la plus neutre possible, cela n’a pas empêché le Président fédéral Simeon Belagri de critiquer l’Hotsaline à la télévision, la comparant à Stérus, et s’interrogeant sur l’éthique du soutien teylais à cette nation. Bien que la Chancellerie du Palais d’Argent viendra rectifier le tir de ces propos, la séquence deviendra rapidement virale sur l’internet westalien, notamment pour le côté très franc-parlé du chef de l'État.


Politique | Victor Hardenbor | Akito Fujitawa | Alfred Eisendorf | PUR | Justice
24/06/2017 : Procès des années conservatrices


Dans un compte-rendu public, le tribunal fédéral de Columbia a confirmé la mise en examen de plusieurs membres de l’ancien exécutif conservateur, entre 1991 et 2015, pour des faits allant de la corruption, la prise illégale d’intérêt en passant par l’atteinte aux libertés fondamentales jusqu’au multi-homicides involontaires. Principales figures visées par ces appels à comparaître : l’ancien Président fédéral Victor Hardenbor, l’ex-Premier Ministre fédéral et Sénateur Akito Fujitawa, et l’ex-Ministre fédéral à l’unité nationale, ancien membre du PUR, et Sénateur NOW Alfred Eisendorf, dont ce dernier est visé par les accusations les plus lourdes entre sa tentative de censure du Democracy en 2014 et la répression sanglante qu’il a piloté en 1993 contre les manifestants pro-hamajaks. Qualifié de “Procès des années conservatrices”, il n’y a aucun précédent de ce genre pour d’anciens dirigeants westaliens depuis la chute de la dictature. Par la voix individuelle de leurs avocats, l’ensemble des accusés ont une fois de plus réfuté les accusations dont ils font l’objet, Alfred Eisendorf qualifiant même ces procès de “répression politique à l’encontre de l’opposition”, tandis que le Ministère fédéral de la Justice se défend de toute manipulation politique arbitraire derrière et seulement “le fruit de processus judiciaires indépendants”. Au cours de la journée du 24 juin, plusieurs manifestants se sont rassemblés devant le tribunal fédéral de Columbia, principalement une centaine de partisans du NOW venu défendre leur leader et contester les accusations, avant que le rassemblement ne soit mis en défaut par la police, qui a arrêté sept personnes dans l’opération, dont deux pour violence à l’encontre d’un policier, qui devront comparaître devant la justice d’ici la fin du mois. Pour ce qui est des anciens hauts dignitaires conservateurs, les dates de leurs multiples procès ont été étalées tout le long du second semestre 2018 et du premier semestre 2019.


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Diffusé le 14 août 2017, à 20h30
Notizia TV


Sénat 2017 : Face au peuple
Senato 2017: Di fronte al popolo


Image d’illustration : De gauche à droite, Abel Ordan, George Garandor, Henry Takajiwa et Alfred Eisendorf.
Image d’illustration : De gauche à droite, Abel Ordan, George Garandor, Henry Takajiwa et Alfred Eisendorf.


Contexte de l’émission : “Sénat 2017 : Face au peuple” est une émission spéciale produite par la chaîne de télévision madrerianne Notizia TV, première chaîne en Terracristo et troisième à l’échelle nationale. Ce programme est en réalité la seconde édition de la première version diffusée en direct le 20 juillet 2015, dans le cadre des sénatoriales primaires, qui a vu s’opposer les différents leaders des partis politiques de l’époque : Simeon Belagri, Arthur Horvanx, Justin Darfor et Henry Ross. Lors de sa première, l’émission a rencontré un succès très important, avec 78,6% de l'audience, soit 18,5 millions de téléspectateurs, marquant notamment l’histoire par une victoire politique de Simeon Belagri et de la coalition de gauche, dont le débat aurait joué un grand rôle dans l’opinion des électeurs. Pour cette édition 2017, dans le cadre des sénatoriales intermédiaires qui seront tenues en septembre, la direction de la chaîne a décidé de réitérer le concept en invitant les principales figures politiques de ces élections, toutes complètement différentes d’il y a deux ans, pour débattre sur les sujets d’actualité et essayer de convaincre les électeurs. Comme en 2015, le duo de journalistes qui animera le débat est composé de Landolfo Savastano, connu pour ses documentaires centrés sur la politique westalienne et plus récemment la géopolitique mondiale, ainsi que Rachele Tabacchi, présentatrice phare du journal télévisé et quotidien de la chaîne, devenue une habituée des interviews politiques en direct. Les invités sont pour leur part au nombre de quatre : Abel Ordan, Secrétaire général du Rassemblement Communaliste et Sénateur du Comté d’Alsberey, George Garandor, Premier ministre fédéral de la Grande République et leader de campagne de l’Alliance Sociale et Démocratique, Henry Takajiwa, Sénateur du comté de New Landor et leader de campagne de l’Alliance Asfortienne, et enfin Alfred Eisendorf, Président du New Order of Westalia et Sénateur du comté d’East-Coast. L’ensemble des échanges sont diffusés en direct et en madrerian, avec un sous-titrage en austarien et en dialecte de Kamishiwa disponible pour les téléspectateurs.

Informations sur les personnalités invitées :
  • George Garandor, Premier ministre fédéral et représentant de l'Alliance Sociale et Démocratique
  • Front Populaire et Démocrate (Parti membre de l'Alliance Sociale et Démocratique)
  • Henry Takajiwa, Sénateur du comté de New Landor, membre du Parti de l'Union Républicaine et représentant de l'Alliance Asfortienne
  • Parti de l'Union Républicaine (Parti membre de l'Alliance Asfortienne)
  • Alfred Eisendorf, Président du New Order of Westalia, Sénateur du comté d’East-Coast et représentant de l'Union Horvanxienne
  • New Order of Westalia (Parti membre de l'Union Horvanxienne)
  • Abel Ordan, Président du Rassemblement Communaliste et Sénateur du comté d’Alsberey
  • Rassemblement Communaliste

Retranscription de l'émission suivant les thèmes abordés :


L'émission s’ouvre sur un générique de quelques secondes, qui présente le logo de cette émission spéciale, avec une musique de fond, où l’on peut voir par transparence une vue par-dessus du plateau. Après le générique d’introduction, une transition rapide pose le focus sur les deux journalistes qui vont animer l’émission, tous deux assis devant une table blanche. A droite de l’écran, Landolfo Savastano, et à gauche, Rachele Tabacchi. C’est la journaliste madrerianne qui va s’exprimer en première, pour introduire les différents invités.

Rachele Tabacchi : Mesdames, messieurs, bonsoir. En septembre, les citoyens-électeurs vont se rendre aux urnes pour renouveler un tiers des sièges du Sénat, moteur démocratique d’une campagne électorale majeure et qui pourrait bien définir la suite du mandat du Président fédéral Simeon Belagri, élu depuis désormais deux ans. Entre la fin de l’année 2016 et aujourd’hui, la Grande République et le monde de façon générale ont connu une actualité récente, particulièrement riche, et des répercussions jusqu’au sein de notre société. Sur ce plateau, des idées vont vous être présentées, s’entrechoquées et peut-être vous convaincre quant au choix que vous ferez en septembre prochain, pour l’avenir de notre démocratie et de notre civilisation. Pour m’accompagner ce soir, mon confrère et éminent journaliste, Landolfo Savastano, nous aidera à la tenue d’un débat fluide et compréhensif pour tous.

Un changement de caméra se produit et on peut voir quatre pupitres, derrière lesquels chacun des candidats se tient debout, regardant droit devant lui. A partir de ce moment-là, à chaque prise de parole d’un des invités, une caméra viendra centrer l’image sur ce dernier.

Rachele Tabacchi : Au cours de cette soirée, nous allons être accompagnés des représentants des principales forces politiques pour les élections à venir cette année, venu exposer leur point de vue et essayer de convaincre les citoyens-électeurs de la pertinence de leur programme. En premier, Monsieur le Sénateur Abel Ordan, Secrétaire général du Rassemblement Communaliste.

Abel Ordan : Salutations fraternelles à tous nos concitoyens.

Rachele Tabacchi : En deuxième, Monsieur le Premier ministre fédéral George Garandor, leader de campagne de l’Alliance Sociale et Démocratique.

George Garandor : Bonsoir à tous, merci pour cette invitation.

Rachele Tabacchi : En troisième, Monsieur le Sénateur Henry Takajiwa, leader de campagne de l’Alliance Asfortienne.

Henry Takajiwa : Bonsoir à tous nos concitoyens venus nous écouter.

Rachele Tabacchi : Pour finir, notre dernier invité est Monsieur le Sénateur Alfred Eisendorf, Président du New Order of Westalia et leader de campagne de l’Alliance Horvanxienne.

Alfred Eisendorf : Merci pour cette présentation Madame Tabacchi et salutation à tous nos patriotes, citoyens et amoureux de Westalia qui nous écoutent ce soir.

Rachele Tabacchi : Les règles du débat de ce soir sont toujours les mêmes, nos invités ne doivent pas se couper la parole, la langue utilisée doit rester le madrerian tout au long des échanges et en essayant de respecter le sujet débattu. Tout au long de la soirée, nos invités vont pouvoir s’exprimer, chacun à leur tour, sur un sujet que mon collègue ou moi-même présenterons en introduction des échanges. Sur ces mots, je laisse Monsieur Landolfo Savastano nous présenter le premier sujet de ce débat.



Landolfo Savastano : Je vous remercie pour cette introduction. Afin de débuter cette soirée, je vous propose de commencer les échanges sur la situation économique de notre pays. Depuis 2013, la Grande République connaît une croissance historique, souvent qualifiée de nouvel âge d’or, au fur et à mesure que notre économie s’internationalise et que nous devenons une nation commerçante majeure à travers la planète. Cependant, le coût de la vie en Westalia augmente d’année en année, voyant certaines dépenses basiques augmenter drastiquement, l’achat de nourriture ayant connu une nouvelle augmentation cette année. En parallèle, plusieurs économistes prophétisent l’arrivée prochaine de l’éclatement de notre bulle dorée, de la fin de ce nouvel âge d’or, pointant une croissance de moins en moins importante, avec l’année 2016 particulièrement inquiétante, dont son second semestre qui a été le pire de toute la décennie. Messieurs, quelles sont vos propositions pour faire baisser le coût de la vie et pour redresser la croissance de notre pays ? Monsieur Garandor, vous pouvez commencer.

George Garandor : En premier lieu, il est important de comprendre que l’économie mondiale est chamboulée par les nombreux conflits qui éclatent un peu partout sur notre planète, tout particulièrement en Eurysie où ils sont les plus violents. Depuis le début des années 2000, la Grande République a construit sa croissance économique sur son commerce extérieur, avec des exportations de plus en plus importantes depuis le début des années 2010. L’âge d’or que nous connaissons n’est pas terminé, mais connaît un ralentissement dû à l’actualité internationale qui impacte toutes les autres nations. Nous restons toujours la nation avec la croissance la plus élevée du continent et nos exportations continuent de percer dans d’autres marchés alternatifs, tels que le Nazum, dans une diversification qui a tout naturellement permis d’éviter que les conflits eurysiens n'impactent plus notre économie. En continuant à trouver de nouveaux partenaires fiables dans la diversification de notre commerce, que cela soit au Nazum, au Paltoterra et peut-être même en Afarée si nous y trouvons plus d’opportunités, nous arriverons à retrouver le niveau de croissance passé, si ce n’est supérieur, tout cela grâce à deux ans de diplomatie stratégiquement bien mené. Pour ce qui est du coût de la vie, et notamment l’augmentation du prix des denrées alimentaires, le problème trouve son origine dans deux causes : la première est une revalorisation nécessaire des salaires, pour augmenter le pouvoir d’achat de nos concitoyens, et la deuxième se trouve chez certains fournisseurs qui spéculent sur ce genre de produit dans le but de s’enrichir sur le dos de la population. En tant que chef du gouvernement fédéral, je m’engage à ce que mon cabinet puisse mener à bien ces deux actions au cours des deux prochaines années et nous allons avoir le besoin du soutien de la population toute entière, lors du scrutin de septembre, pour nous donner les moyens de les atteindre.

Durant toute la prise de parole du Premier ministre fédéral, on peut voir les autres invités réagir avec beaucoup de désapprobation, entre le secouement de tête négatif d’Henry Takajiwa, le regard assassin d’Abel Ordan, prêt à dégainer ses arguments pour démonter ceux de Garandor, et le visage moqueur d’Alfred Eisendorf, qui semble rire au nez de l’intervenant, que l’on peut même parfois entendre légèrement dans le micro du Premier ministre fédéral, qui reste imperturbable face à des adversaires bien décidés à en faire la cible facile de ce débat.

Abel Ordan : Du bla-bla d’oligarque corrompu, comme d’habitude. Tout ce que cherche à faire Monsieur le Premier Ministre fédéral s’est de trouver des excuses et des boucs émissaires aux échecs de sa politique capitaliste et ultra-libérale. En effet, de la nourriture qui coûte plus cher que ce qu’elle ne devrait cela vient de corporations sans âmes qui se font leur beurre sur les besoins vitaux des gens. C’est un crime de la plus haute importance ce genre de stratégie commerciale, cela revient au même que de manipuler la vie de millions de citoyens qui peinent déjà à vivre correctement, financièrement. Le problème de ce genre de système, c’est que les entremetteurs, entre le consommateur et les producteurs, ont un pouvoir de contrôle beaucoup trop important, les consommateurs sont contraint d’acheter à prix élevé, tandis que les producteurs sont forcées de vendre leurs productions à un prix ridiculement bas et insultant pour leur travail. S’il faut faire quelque chose, c’est supprimer ces intermédiaires corrompus et mettre en place des circuits de ventes courts et solidaires entre producteurs et consommateurs. En produisant en priorité ce dont nous avons besoin et en faisant communiquer ces différents circuits entre eux, pour répondre au besoin de chacun des systèmes, via du troc ou des services, on créé un système indépendant qui ne repose plus sur le marché oligarchique et qui parvient à fonctionner parfaitement à un niveau d’administration très bas. La question n’est pas de savoir combien nos grandes corporations vont faire le trimestre prochain, c’est de rendre notre population capable de survenir à elle-même en adoptant un système solidaire, abandonnant la surconsommation, durable et local. Pour ce qui est des salaires, on aurait peut-être pu avancer à quelque chose avec la loi Latender, mais on voit bien que vos propositions ne seront qu’un nouveau mensonge, qui seront torpillées à la première occasion. Rien de surprenant, la population le sait déjà.

Henry Takajiwa : Monsieur Garandor n’a toujours pas compris que ce sont ses politiques économiques, soit disantes “sociales” qui ont provoqué ce déclin économique. Sous la gouvernance conservatrice, le pays a construit cet âge d’or, avec une qualité de vie qui s’est grandement améliorée au cours de la décennie, bien que du travail reste toujours à faire. En l’espace de deux ans, la gauche a voulu appliquer un programme idéologique qui a progressivement détruit les acquis économiques de ces dernières années. Si la nourriture coûte aujourd’hui tellement plus cher qu’il y a deux ans, c’est peut-être déjà parce que l’exécutif s’est amusé à pousser notre secteur de l’agriculture au naufrage. Lors de la crise rurale, on a vu Simeon Belagri déclarer haut et fort qu’il soutenait l'agriculture westalienne et une fois au pouvoir, que fait-il ? Il signe des accords facilitant grandement l’importation de produits agricoles akaltiens, détruisant toute une filière qui n’a pas reçu le soutien promis pour faire face à la concurrence étrangère, qui l’emporte en submergeant notre marché par sa quantité. Le problème ne vient pas du fait que nous importions ce genre de produit, mais plutôt comment et avec qui. Si le peuple nous porte de nouveau au pouvoir, nous apporterons deux changements majeurs : le premier va être une renégociation de ce traité avec l’Akaltie, dans lequel nous sommes clairement perdant économiquement, et favoriser d’autres partenaires plus fiables, comme la Lermandie. La seconde va être la rédaction de lois qui protégeront l’agriculture westalienne et qui obligeront le gouvernement à appliquer un programme de développement de ce secteur pour viser un maximum d’autonomie, pour que la production nationale soit valorisée, préférée et surtout sécurisée. L’enjeu d’une autonomie alimentaire est aussi important que notre capacité à nous défendre. Par ces politiques, nous arriverons à faire baisser le prix de ces denrées, permettant à nos citoyens de voir leurs dépenses quotidiennes se réduire progressivement. De même, il est important de travailler avec nos acteurs économiques pour que le salaire de nos citoyens puisse connaître une augmentation bloquée par la mauvaise gestion économique de la gauche. Supprimer les taxations discriminantes imposées à nos entreprises par la loi Latender et en incitant fiscalement ces dernières via des réductions d’impôt, nos sociétés vont nécessairement avoir beaucoup plus de marge pour augmenter les salaires. Cette situation va relancer le cercle vertueux qui augmentera naturellement la consommation et donc augmenter la demande, pouvant encourager de nouvelles hausses de salaires par de meilleurs rendements dus à la productivité, en plus de créer de nouveaux emplois. C’est l’ADN de notre société, pourquoi détruire un système qui a fait de nous une grande nation ? Cela restera toujours un plaisir dystopique de la gauche.

Alfred Eisendorf : Entre l’incompétent numéro un de Belagri, le terroriste pseudo-révolutionnaire et l’aveugle libéral, personne n’est capable d’apporter une réponse juste à la situation. L’économie est en cours de destruction par la gauche pour mieux contrôler le peuple, cette dernière cherche à le rendre dépendant et asservi par de fausses politiques sociales qui vont juste créer des profiteurs, des dépenses ahurissantes et des dettes dans tous les sens. On voit bien ce que ça donne aux gouvernements qui appliquent ce genre de politique : le citoyen moyen devient un être servile, qui ne jouit plus d’une liberté légitime, volée à sa vue. Lorsqu’on se rendra compte de cela, il sera déjà trop tard pour notre civilisation qui sombrera dans la décadence et finalement l’effondrement. Ce qu’il faut, c’est rendre nos citoyens les plus indépendants possibles, en supprimant tous ces nouveaux impôts dit “sociaux”, qui ne profitent pas à nos citoyens, mais juste à une élite décadente et complice. Nous devons soutenir à deux cents pourcents notre production nationale, pour nous diriger et favoriser la production de tout ce qui est westalien en priorité absolue, afin de faire vivre notre économie comme nous l’avons fait pendant des décennies, et générer du surplus qui pourra alors être vendu à l’international sans problème. Si vous faites confiance aux horvanxiens au cours de ces élections, nous soutiendrons une politique de chasse aux mauvais traités économiques qui valorisent trop les importations étrangères qui ne sont pas nécessaires, si ce n’est avec pour objectif de nous asservir progressivement en détruisant certains de nos secteurs. On voit bien ce que cela donne avec les accords signés avec ces sales traîtres d’akaltiens, une fois au pouvoir, c’est le premier qu’on fera sauter.



Après la prise de parole de chaque candidat et l’exposition de leur point de vue, la caméra se recentre à nouveau sur les journalistes et plus précisément sur Rachele Tabacchi, qui s’apprête à présenter le prochain sujet de cette émission.

Rachele Tabacchi : Selon un récent sondage publié par la Westalian Society of Opinion, l’accès à la santé remonte comme une des principales préoccupations des westaliens, qui attendent notamment qu’une réponse puisse se dégager à la suite des sénatoriales intermédiaires. Dans le rapport de plusieurs enquêtes indépendantes et officielles, il a été identifié que de nombreux abus, en termes de tarifications des soins, ont été appliqués par certains hôpitaux ces dernières années, dont plusieurs de nos concitoyens qui sont obligés de contracter des dettes pour ces soins, souvent sur plusieurs années dans les cas les plus extrêmes. La principale proposition avancée aujourd’hui est la réforme “United Healthcare”, présentée en mai dernier par le gouvernement fédéral, mais celle-ci fait déjà débat au sein de l’opposition, et même dans la majorité. Messieurs, qu’avez-vous à proposer pour résoudre cette problématique à laquelle nos citoyens attendent beaucoup sur le court terme ? Monsieur Ordan, vous pouvez commencer.

Abel Ordan : Vous l’avez correctement souligné, Madame Tabacchi, si notre système de santé a un problème, c’est à cause des nombreux abus qui pourrissent la vie de nos citoyens. Dans quel pays aussi avancé et “civilisé” comme le nôtre, des adjectifs que certains de mes adversaires aime mettre en avant, se retrouvent avec plus d'hôpitaux aux objectifs lucratifs que non-lucratifs ? C'est là le problème de notre société : un secteur privé, mafieux et inhumain qui considère la population comme des vaches à traire du fric, jusqu’à les avoir dépouillé de toutes leurs économies. Le problème n’est pas un manque de capacité ou de personnel, mais d'éthique, d'encadrement et de fonctionnement. Le Rassemblement Communaliste soutient la nationalisation totale du secteur de la santé. Tout comme notre défense militaire n’est pas confiée à des entreprises privées, il est nécessaire que notre population puisse bénéficier d'une santé libérée des griffes du capitalisme impitoyable, avec des soins gratuits pour tous et tout particulièrement pour les plus démunis. La peur de se retrouver endetté pour la moindre visite médicale doit être éradiquée. Si peur il doit y avoir, c’est pour cette mafia de la santé qui doit être démantelée et ses dirigeants jugés devant la justice pour l’extorsion et la mise en danger de millions de vies innocentes. Nous avons parfaitement les moyens de construire un système solidaire et humain de ce genre, cela se fait dans de très nombreux pays et cela n’a aucune raison de ne pas pouvoir se faire ici.

Henry Takajiwa : Détruire le secteur privé, comme semble vouloir le faire nos camarades communalistes et nos amis de la majorité présidentielle, c’est une porte directe vers la destruction de tout système de santé tout court. L'État n’a pas les moyens financiers, humains ou techniques pour supporter une nationalisation totale des hôpitaux et cliniques du pays. Dans un tel scénario, la population ne se verra pas garantir des soins gratuits, mais plus de soins du tout avec l’effondrement de ce qui est en place aujourd’hui, bien qu’imparfait, mais pour le moment fonctionnel. Est-ce que cela veut dire qu’il n’y a rien à faire pour la santé dans notre pays ? Non, bien sûr qu’il y a une urgence à réformer ce secteur au plus vite, en proposant un système capable d’assurer des soins abordables et de proximité à nos concitoyens. L’urgence ne se trouve pas à faire la chasse à tel ou tel hôpital pour purger notre société à la communiste, mais d’apporter une réponse concrète et qui apportera de l’aide aux westaliens les plus démunis. En plus d’un encadrement de la santé par l’établissement d’un nouvel organisme public plus sévère, nous devons travailler avec le secteur privé via le financement ou des exonérations d’impôts dans le fonctionnement des établissements de santés, tout particulièrement les établissements à but non-lucratif, pour pousser à une réduction des frais engendré par les soins. Le public a également un grand rôle à jouer, puisqu’il doit être, à partir de cette année, l’entité de proximité pour la population. Là où il manque des centres hospitaliers, l’Etat doit construire de nouveaux hôpitaux, là où il manque des spécialistes, les établissements publics doivent devenir de véritables centres d’experts aux salaires largement revalorisés et même avec du personnel débauché depuis l’étranger. Westalia doit devenir un rêve pour l’installation des médecins compétents étrangers, qui compléteront notre manque de spécialistes via des accords et des aides à leur installation.

Alfred Eisendorf : La santé. Oui, notre pays voit son système imparfait impacter nos citoyens, qui souffrent d’une incompétence générale de l’exécutif. Qu’est-ce que celui-ci propose en réponse ? Une collectivisation forcée et une extortion nationale où les westaliens vont être une fois de plus obligés de servir de porte-monnaie au gouvernement socialiste et communiste de monsieur Garandor ! Nos hôpitaux vont disparaître, nos médecins vont fuir à l’étranger et nous n’aurons bientôt plus de quoi soigner les plus bénignes des maladies. Voilà le futur que nous offre la gauche décadente et dangereuse si elle parvient à se maintenir au pouvoir le mois prochain. Pour résoudre la défaillance de notre système, c’est en nous appuyant sur la liberté et le dynamisme incontestable de notre secteur privé pour assurer une transition vers un nouveau modèle de proximité porté par ce même secteur. La fonction du gouvernement dans ce processus, c’est de faciliter l’implantation de nouvelles structures privées dans les régions en manque, potentiellement des structures plus petites qu’ailleurs, mais avec une présence médicale compétente et permanente proche de nos citoyens. Financer ce genre de projet et une exonération totale de taxe pour leur installation, ainsi que des réductions d’impôt, pas seulement pour le nouveau projet, mais pour l’ensemble du groupe derrière ce projet. Nous avons les moyens fiscaux d’apporter une solution à ce problème sans voler l’argent des westaliens dans le processus. Centre de proximité, revitalisation du secteur et incitation à baisser les frais de santé, voilà la recette pour sortir de cette crise.

George Garandor : À l'écoute des autres invités, on pourrait croire que le gouvernement essaie tantôt d’imposer un régime communiste et de l’autre être à la botte d’entreprises privées et malhonnêtes au profit de l’honnête citoyen finalement maltraité dans les deux cas. Il est important de rappeler que depuis plusieurs dizaines d’années, le budget alloué à la santé par mon gouvernement est le plus élevé, avec de premiers effets positifs ces dernières années, avec le nombre de médecins formés et sujet à des bourses publiques en augmentation. En effet, la réforme “United Healthcare” cherche à remettre à plat un système défaillant et condamné à sombrer si nous ne faisons rien aujourd’hui. Lorsque la majorité des centres de santé sont à but lucratif et que l’accès au soin devient de plus en difficile, c’est tout à fait normal que nous nous penchions vers là où se trouve le cœur de cette crise : les abus tarifaires du secteur privé. Si mon gouvernement s’attache à la plus grande liberté d’entreprendre pour nos acteurs économiques, je refuse que cela se fasse au profit de notre population, qui n’a pas à subir l’escroquerie organisée par certaines organisations pour leur soutirer tout leur argent et les pousser dans des dettes qu’ils auront bien souvent du mal à payer. Les frais d'hospitalisation et des soins réguliers sont parmi les premières raisons pour lesquelles de nombreux westaliens se retrouvent endettés et il est temps de changer ça en s’attaquant à la source du problème. Revenir sur un système beaucoup plus centré sur le public, avec des normes strictes et un encadrement visant à l’établissement de tarifs justes, me semble être la solution que nos citoyens attendent ce soir. Pour accomplir cet objectif et tendre vers un système de remboursements publics d’un maximum de traitements, il n’y a pas de honte à faire appel à la solidarité nationale pour sortir de cette crise, avec la mise en place de la cotisation “Social Contribution to Healthcare” qui va faire participer aussi bien notre population, mais surtout nos acteurs économiques dans le développement d’une santé de proximité et surtout accessible à tous.



Suite à une transition de caméras, l’image se recentre désormais sur le grand écran à la gauche des candidats, qui commence à diffuser une vidéo, dont les images transitionnent sur l’écran des téléspectateurs. Durant une trentaine de secondes, on voit défiler d’abord des images d’explosions sur un remorqueur militaire, l’un de ceux coulés le 22 octobre 2016 par la Fédération de Stérus, puis celles de la rencontre avec le Wanmiri, suivi du porte-avions Stanislas Asfort en haute-mer, un extrait du discours du Président Fédéral Simeon Belagri, dans lequel on l’entend dire “Toute la population de la Grande République se tient unie face à un nouvel ennemi contre qui nous ne plierons pas”, avant de transitionner sur des images récentes de la guerre en Eurysie centrale. A la fin de ce montage vidéo, la caméra se recentre sur le journaliste Landolfo Savastano, qui se prépare à présenter le prochain sujet.

Landolfo Savastano : Après avoir visionné ces images extraites de l’actualité diplomatiques de la Grande République, vous devez déjà deviner que le prochain sujet que nous allons aborder portera sur la diplomatie de notre pays. Le monde se mue vers une nouvelle époque de tensions planétaires, avec la multiplication des points chaux et des agressions militaires. Empire du Nord, Carnavale, Kabalie, Hotsaline, Altrecht, des nations touchés par la guerre et les armes… Dans ce contexte, Westalia n’a également jamais été aussi proche de rentrer dans un nouveau conflit armé depuis les années 80, avec la présence d’un nouvel ennemi : la Fédération de Stérus, à la suite de l’attaque contre un convoi militaire westalien le 22 octobre 2016, donnant un caractère militaire à la crise aleucienne. Positionnement de la Grande République, traités bilatéraux, ASEA et alignement international, je laisse nos invités s’exprimer concernant ce sujet pour lequel de nombreux westaliens attendent beaucoup de leur vision de la situation, s’ils venaient à gouverner, à la suite des prochaines élections. Monsieur Takajiwa, vous pouvez commencer.

Henry Takajiwa : Westalia est devenu incontestablement la plus grande nation de notre continent, que cela soit économiquement, militairement et diplomatiquement. Fiers de notre indépendance et de nos valeurs, nous avons réussi à nous faire une place de choix à l’internationale. Malgré tout, la Grande République se retrouve menacée sur plusieurs fronts : le premier est militaire, avec la présence de la Fédération de Stérus comme ennemi identifié. La question n’est pas de savoir si la guerre va survenir, mais quand. Dès maintenant, nous devons accentuer notre réarmement, établir des plans de défense et de contre-attaque, ainsi que mobiliser tous nos services pour mettre à mal préventivement la machine de guerre stérusienne. Le deuxième front, il est diplomatique, avec l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, paralysée par l’Akaltie et sa monarque autoproclamée, soumise au Consul Pandoro. Que cela soit au cours des menaces de guerre début 2016 ou l’agression que nous avons subi, cette nation, qui devrait être notre allié, ne s’est jamais mobilisée pour nous aider d’une quelconque façon, pire elle discrédite même nos appels à l’aide. Est-ce que la Grande République doit sortir de l’ASEA pour l'incapacité de cette alliance à remplir son rôle et ses blocages à répétitions ? Je n’irai pas répondre par l’affirmative, mais je pense qu’il y a une nécessité à revoir notre position au sein de cette organisation ou la structure de cette dernière, dont certains accords ne semblent pas être respectés par de nombreux membres, qui restent dans un silence complice lorsque Westalia ou la Lermandie se font attaquer. C’est d’ailleurs avec cette dernière que nous devrions reprendre un rapprochement diplomatique majeur, via des coopérations militaires, économiques et technologiques bilatérales.

Sur l’actualité internationale, j’ai entendu une volonté de rapprochement, aussi bien avec l’Organisation des Nations Démocratiques, qu’avec le Grand Kah. Deux entités que de nombreux points opposent cette année. Pour les kah-tanais, la méfiance doit rester de mise face à leur tendance à semer le trouble à travers le monde, mais le dialogue doit toujours être maintenu, tout particulièrement depuis qu’il a été rétablie, puisque cette nation est de toute évidence l’une des plus grandes puissances de ce monde, qu’on le veuille ou non, et où une nouvelle coupure des relations seraient une colossale erreur dans notre contexte de croissance. Pour l’OND, jusqu’à il y a peu, j’aurai eu tendance à dire que nous aurions eu tout intérêt à nous rapprocher de ces derniers, de par nos objectifs et visions visiblement proches de celles de la Grande République. Cependant, les événements récents m'inquiètent qu’un rapprochement trop accentué nous pousse dans des guerres et des crises qui ne serviront pas le peuple westalien, sans parler de l’influence beaucoup trop importante de cette dernière sur l’Aleucie, si nous venons à trop nous en rapprocher. La Grande République de Westalia doit se réveiller diplomatiquement et militairement : l’ours doit prendre la position qui lui revient de droit, celle de la première puissance incontestée de l’Aleucie, celle capable de faire tenir le continent debout face aux influences étrangères. C’est en traçant notre voie indépendamment que nous atteindront les sommets, plus qu’en devenant les laquais de telle ou telle puissance…


La prise de parole d’Henry Takajiwa fut plus longue que prévu, les journalistes lui faisant signe que son temps de parole pour ce sujet étant proche de s’écouler, lui permettant de conclure brièvement.

Henry Takajiwa : Pour conclure, nous devons rassembler l’Aleucie derrière nous, comme nous avons pu le faire contre les viétiques à l’époque. Tels sont les objectifs de notre nation : défendre la démocratie, les libertés et la paix sur le continent. Pour cela, il faut ressusciter l’Entente Aleucienne, c’est la seule solution pour accomplir ses objectifs, repousser les stérusiens à l’avenir et toute menace future. Le gouvernement propose la soumission à des tiers, je vous propose de forger notre propre route !

Alfred Eisendorf : Revoir notre position au sein de l’ASEA ? J’ai mieux : qu’on quitte cette maudite organisation dès que possible. De toute évidence, l’économie du marché intérieur n’est florissante que parce que l’économie westalienne est florissante. Nous sommes le pilier économique de cette alliance, sans qui les marchés n’auraient pas connu une ouverture aussi importante. Nous représentons aussi bien un marché important, de par notre importante population de consommateurs, par rapport aux autres membres, que pour nos exportations qui ont submergé l’Aleucie en deux décennies. Ils sont dépendants de nous, mais nous ne le sommes pas vis-à-vis d’eux. Militairement, avec l’Empire du Nord, déjà bien occupé en Eurysie avec Carnavale, nous sommes les deux seules nations capables d’assurer la protection du continent. Tous les autres membres sont entièrement dépendants de notre force en cas d’agression et n’hésiteront pas à faire usage de cet avantage. Mais lorsque la Grande République est agressée ? Silence radio dans le canal des aides. En-dehors de la Lermandie, qui est-ce qui nous a soutenu dans l’Alliance ? Visiblement, on a l’air d’avoir plus de valeur en tant qu’allié aux yeux du Wanmiri, à l’autre bout de l’océan et allié depuis seulement un an, que nos camarades aleuciens qui préfèrent éviter de se mouiller face à l’ogre stérusien ! Ce qu’il faut établir en Aleucie, c’est une ligne claire dans les prochaines années : une sortie de l’ASEA, la mise à genoux de Stérus via une réponse militaire, la chasse aux régimes communistes et la revendication d’une indépendance totale ! On va chasser ces terroristes kah-tanais de notre territoire et on va arrêter de faire confiance à ces hypocrites de l’OND qui veulent juste nous coloniser ! Voilà ce que c’est de voir l’Ours se réveiller : une Aleucie indépendante sous le leadership westalien !

George Garandor : Quitter l’ASEA serait une grande erreur pour notre nation, qui perdrait de nombreux avantages qui ont permis à notre pays de devenir ce qu’il est aujourd’hui et ceci en seulement quelques années. Oui, nous sommes probablement le plus grand pilier de cette alliance, mais cette position n’est pas une excuse pour faire ce que l’on souhaite et n’importe comment. Au contraire, cela nous donne un devoir de responsabilité majeure dans la direction que prend l’Alliance, qui ne s’arrange pas d’année en année. Nous devons mener vers une plus grande cohésion au sein de l’alliance et mettre fin à la main fantôme stérusienne au sein de l’organisation, qui reste la principale raison de son déclin aujourd’hui. Les États-membres doivent comprendre une chose claire : la Fédération de Stérus est un danger pour le continent et il n’est plus possible de rester les yeux fermés face à une menace qui va jusqu’à nous attaquer. Il y a encore de la matière à pouvoir les convaincre que former un front uni et solidaire permettra d’éviter une guerre, un conflit que les stérusiens sauront qu’ils ne pourront pas gagner. Nous vaincrons sans avoir tiré une seule balle et c’est ce que notre stratégie diplomatique cherche à faire : pousser la Fédération à favoriser les options de paix, au risque de provoquer sa propre chute dans son obstination à contrôler le continent par la violence et les menaces. En seulement deux ans, nous avons construit une réputation de pays à la diplomatie pragmatique et de confiance, capable de parler aussi bien au Grand Kah, avec qui nous avons accompli l’accord historique d’une reprise des relations, en faisant même un partenaire de la Grande République, qu’avec les nombreuses nations membres de l’Organisation des Nations Démocratiques, notamment le Royaume de Teyla, avec qui le rapprochement est naturel et surtout très bénéfique pour les westaliens. En s’ouvrant de cette façon à l’internationale, nous nous offrons une infinité d'opportunités, en Aleucie, en Eurysie, au Nazum, en Afarée et au Paltoterra. La multiplication des partenariats à travers le monde est ce qui permet à notre économie de continuer sa croissance historique, à nos citoyens des opportunités de développement historique, à notre image de se renforcer comme celle d’un peuple fiable, prospère et aux nombreux bénéfices de faire affaire avec nous. J’en suis convaincu, par le dialogue, nous sommes capables de devenir une grande puissance au commerce présent sur tous les continents et un réseau diplomatique qui fera de la Grande République un acteur incontournable des enjeux internationaux.

Abel Ordan : Si la Grande République doit faire quelque chose dans les prochaines années, c’est de se présenter comme la tête de pont des révolutions sociales en Aleucie. Cela passe notamment par une révision de nos traités avec les différentes nations du monde, en premier la sortie progressive de l’ASEA ou son alignement sur des politiques sociales, avec l’établissement d’un marché responsable et respectueux des communautés membres. Si cette organisation continue à creuser les inégalités entre les peuples et entre les classes, nous n'avons plus de raison de nous y maintenir à l’avenir. La Fédération de Stérus, dirigée par un gouvernement autoritariste et fasciste, est inévitablement la plus grande menace sur notre continent, par lequel nous devons établir un rapport de force capable de la dissuader de toute ambition expansionniste dans l’avenir ou de nouvelles agressions envers des nations innocentes. Pour soutenir ce projet, nous allons avoir besoin d’alliés puissants et loyaux, ce que l’ASEA ne peut pas fournir. Dans cette optique, nous devons faire évoluer notre relation avec le Grand Kah pour en faire un véritable allié de confiance, qui nous permettra de nous rapprocher de l’International Libertaire, qui prouve déjà de son efficacité en écrasant les forces totalitaires en Eurysie centrale. C’est d’ailleurs par ce prisme lointain que l’on peut également “faire le ménage dans nos relations”, pour citer notre chef de l’État, en arrêtant de nous rapprocher des régimes hypocrites de l’Organisation des Nations Démocratiques. Le Royaume de Teyla est la solution à la crise aleucienne ? Pourtant, il soutient un régime pandoresque sur son continent, pire, il participe activement au bombardement de populations et nations innocentes pour que son allié problématique garde la face. De l’autre côté, le Grand Kah se positionne comme une nation protectrice, une aide à l’émancipation des peuples et qui défend la paix, malgré l’opposition de toute une alliance aux ambitions impérialistes. Si vous voulez mon avis, il n’y a pas besoin de s’étaler plus sur le portrait de ces deux nations pour savoir avec laquelle nous avons le plus d'intérêt de travailler. En suivant l’exemple kah-tanais, nous pourrions devenir plus qu’un modèle de démocratie en Aleucie, mais un véritable phare de société égalitaire et à la réussite sociale évidente, au fur et à mesure des années.



Alors que l’émission approche de sa fin, la caméra est de nouveau centrée vers les deux journalistes. Identiquement à l’édition de 2015, Rachele Tabacchi va présenter le sujet servant de conclusion générale pour les différents invités.

Rachele Tabacchi : Après avoir échangé sur une suite de sujet divers et variés, se projetant vers l’avenir, nombreux sont nos concitoyens à se demander de quoi sera fait le futur de notre pays, comment sera recomposé la société westalienne dans un contexte où notre civilisation continue de se chercher un modèle et une situation politique stable. Chers Invités, si vous et la force politique que vous représentez viennent à remporter les élections de septembre et à former un gouvernement, à quoi pourrait ressembler pour vous la Grande République dans cinq ans ? Monsieur Eisendorf, vous pouvez commencer.

Alfred Eisendorf : L’état actuel de notre nation est actuellement déplorable : les communistes resurgissent de l’ombre pour nous menacer, on accorde à la vermine indépendantiste le droit de s’exprimer, on se fait marcher à l’international et l’insécurité n’a jamais été aussi élevé, avec un gouvernement complice qui supprime les lois assurant la protection de nos concitoyens, à laisser faire, nous allons devenir un pays de tafioles, les bouffons de notre histoire et les souffres-douleurs des pays étrangers. Si l’Alliance Horvanxienne est amené au pouvoir, dans cinq ans, notre pays sera parmi les premières économies mondiales, inséré dans le marché international, mais aussi sans grande dépendance de l’extérieur, avec un développement de notre production interne permettant aux mains du savoir-faire westalien de briller et de contribuer à notre indépendance. Autonomistes, indépendantistes, communistes, communalistes ou toute cette extrême-gauche dangereuse, nous démontrerons la menace qu’elles représentent pour notre société et nous la nettoierons de ses éléments qui menacent directement l’intégrité de notre grande civilisation. Diplomatiquement, la Grande République sera le leadership de l’Aleucie en matière d’indépendance du continent et de protection des nations aleuciennes, dans une réorganisation qui permettra la prospérité de notre continent sans avoir à être manipulé par les hordes de vampires étrangers qui rôdent actuellement dans les chancelleries aleuciennes. C’est un retour à l'essentiel : une Grande République prospère, une Grande République unis, une Grande République sûre et une Grande République forte.

George Garandor : Dans cinq ans, si le peuple renouvelle sa confiance, la Grande République deviendra non seulement un phare de démocratie et de liberté en Aleucie, mais un véritable exemple à travers le monde. Nous combattrons les inégalités sociales avec férocité et nous construirons une société où chacun peut prospérer, sans avoir à s’inquiéter pour son lendemain. Nous avons déjà commencé à travailler sur ces sujets, nous avons déjà accompli beaucoup de choses en deux ans, mais cela n’est qu’un début, qu’une base législative pour aboutir à la construction de cette société juste et libre pour tous. Une société où toutes les communautés de Westalia, qu’elles soient austariennes, madreriannes, nipozams, hamajaks ou même étrangères, pourront se sentir comme un peuple unis derrière les mêmes et nobles idéaux que nous portons. Le danger de l’autoritarisme est encore bien présent, comme a pu le démontrer par son discours Monsieur Eisendorf, et nos prochaines mesures permettront de sécuriser une bonne fois pour toute la démocratie westalienne, une démocratie libérale, sociale et humaine. A l’internationale, nous poursuivrons notre stratégie de partenariats avec les nations du monde, pour contribuer à la croissance de notre pays, qui se tiendra parmi les plus importantes de cette planète. En tant que leader diplomatique, par le biais de l’ASEA, nous aurons réussi à rétablir la paix en Aleucie et la coopération entre les différents peuples ne s'en sera jamais aussi bien portée et solidaire. Avec vous, avec humanité, dans un esprit de paix et de prospérité, c’est ainsi que nous construirons la Westalia de demain.

Abel Ordan : Le travail risque d’être long, cinq ans, c’est beaucoup et peu à la fois. Plus qu’une évolution de notre société, c’est une évolution de tout notre peuple que nous visons. Les mentalités doivent changer concernant notre façon de vivre, nous allons devoir progressivement abandonner ces modèles de vie consuméristes et capitalistes, pour laisser place à une société d'entraide, d’autonomie et d’égalité. Plus qu’une fédération, la Grande République devra entamer sa transformation en une nouvelle entité qui donnera encore plus d'autonomie aux pouvoirs locaux, via la décentralisation la plus importante possible, afin que les décisions qui vous concernent soient prises directement par vous-même et non quelques oligarques confortablement installés dans leur fauteuil à deux mille Talirs à Columbia. La force de changement ne se trouve pas dans des mouvements politiques déconnectés de la réalité, mais par les initiatives citoyennes qui cherchent à rendre notre monde meilleur, plus vivable, une société où le concept de pauvre disparaîtra avec celui de riche. Avec l’aide des nations déjà illuminées par ce modèle, tel le Grand Kah, nous arriverons à l’appliquer en Westalia et peut-être même ailleurs en Aleucie et dans le monde ! Nous avons tout ce qu’il nous faut pour réaliser ce projet d’une société sans manque, d’une société de partage entre les communautés, d’une société où tous les citoyens seront les dirigeants de notre nation, d’une société où la continuité n’est pas une finalité, mais un éternel recommencement, un cycle de révolutions sociales parfait !

Henry Takajiwa : En cinq ans, nous avons les capacités de pouvoir réparer les terribles dégâts causés par deux années de gouvernance socialiste. Rétablir sur les bons rails notre économie va être un objectif primordial pour permettre à notre pays de se relever, via la fin de l'acharnement de gauche sur nos acteurs économiques et un travail de proximité avec ces derniers pour faire de la Grande République de Westalia l’une des plus grandes puissances économiques du monde, un potentiel que nous avons déjà, aujourd’hui. La lutte contre l’insécurité et la montée de l’indépendantisme hamajak est un élément clé de notre futur, avec l'établissement de nouvelles lois sécuritaires, justes, respectueuses de vos libertés et suffisamment fortes pour que nos rues ne deviennent plus des marchés de drogues en tout genre, pour que nos campagnes ne soient plus le repère de terroristes anti-westaliens et pour que l’ensemble de nos communautés se retrouve au sein de l’Union Nationale, dans un esprit asfortien visant à protéger et à développer vos libertés les plus fondamentales. A l’internationale, la Grande République aura permis le rétablissement de l’Entente Aleucienne, avec nos amis lermandiens, pour permettre l’émergence d’une organisation alternative, loyale et à la cohésion plus importante. Grâce à la force gagnée en cinq ans, nous serons parvenus à mettre fin à la crise aleucienne, avec le soutien de nos voisins, et nous nous assurons que l’ensemble de l’Aleucie puisse voir cette période de paix être protégée par la puissance de la bienveillante Westalia. Nous avons accompli cet exploit une première fois en 1963, nous l’avons refait en 1984, nous pouvons le refaire d’ici à 2022 : l’Ours westalien se réveillera une fois de plus, dans les heures sombres de notre continent, pour le protéger à nouveau des menaces antidémocratiques et amené la prospérité attendue par tous les peuples.



Les caméras se braquent de nouveau vers les journalistes, quelques instants après que le Sénateur Henry Takajiwa ait fini sa prise de parole, concluant le débat de cette soirée.

Landolfo Savastano : Ce sera par ces mots que nous conclurons cette soirée riche en débat. Très chers téléspectateurs et citoyens de la Grande République, j’espère que l’exposition de la vision de nos différents invités a pu vous éclairer sur votre propre vision, puisse-t-elle avoir été enrichie par les discussions de cette soirée. Je remercie en tout premier lieu ma consoeur, Rachele Tabacchi, qui a animé cette émission avec moi, pour la seconde fois depuis 2015, en espérant que nous aurons l’occasion de pouvoir de nouveau collaborer ensemble pour vous offrir un travail d’aussi bonne qualité à l’avenir. Je tiens également à remercier l’ensemble des invités, au nom de la chaîne, pour avoir accepté notre invitation à débattre ce soir, en direct, devant des millions de westaliens, afin de partager leurs opinions sur les différents sujets abordés aujourd’hui. Citoyens-électeurs de la Grande République, n’oubliez pas d’aller voter en septembre pour le sénateur qui vous représentera pour ces quatre prochaines années ! Je vous souhaite à tous une très bonne soirée !

La caméra revient à sa position initiale, dans une vue du dessus du plateau. On peut voir que les invités commencent à quitter la scène, s’échangeant quelques mots, impossible à déterminer puisque les micros ont été coupés. Une musique de fond prend place avec un générique composé des noms des personnes ayant contribué à la réalisation de cette émission spéciale, jusqu’au moment où celle-ci se termine complètement, laissant la chaîne de télévision enchaînée sur le programme suivant.

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Democracy du 15 août 2017
Democracy

Débat Notizia TV : Entre un George Garandor ciblé de toute part et une droite qui prend sa revanche


Image d’illustration d’un plateau télévisé pour débat politique.
Image d’illustration d’un plateau télévisé pour débat politique.

Un rendez-vous réussi pour Notizia TV

Au cours de la soirée du 14 août 2017, la première chaîne télévisée madrerianne, Notizia TV, a organisé un débat en direct entre les chefs de file des principaux camps pour les sénatoriales intermédiaires, à savoir : le Premier Ministre George Garandor pour l’Alliance Sociale et Démocratique, le Sénateur Henry Takajiwa pour l’Alliance Asfortienne, le Sénateur Abel Ordan pour le Rassemblement Communaliste et le Sénateur Alfred Eisendorf pour l’Union Horvanxienne. Seconde édition du “Senato : Di fronte al popolo”, qui avait rencontré un succès important au cours de l’été 2015, à la veille des sénatoriales primaires et des présidentielles, la première édition a été un passage stratégique et historique dans la victoire de la coalition de gauche pour s’accaparer le pouvoir et éviter un potentiel blocage des institutions. A l’époque, Simeon Belagri s’était retrouvé face à une droite plurielle et profondément divisée à la suite de l’échec de leur réunion d’alliance à Reggio di Terracristo, quelques semaines plutôt, ouvrant le boulevard vers la formation d’un gouvernement, grâce à une campagne rudement bien menée par le très expérimenté Sénateur de Santa Maria, qui va finir par être élu à la tête de la Grande République. L’émission, appelée pour cette occasion “Sénat 2017 : Face au peuple” (traduction), a également rencontré un succès aussi important que la première édition : avec 18,8 millions de téléspectateurs, soit 78,9% de l'audience, il réalise un score légèrement meilleur qu’en 2015 (18,5 millions de téléspectateurs, soit 78,6% de l’audience de l’époque). Au cours de cette émission, on a pu assister à un Henry Takajiwa habitué des débats en direct, un George Garandor attaqué sur son bilan, un Alfred Eisendorf dans la surenchère idéologique et les premiers pas d’Abel Ordan dans un débat de niveau national.

Comme à chaque occasion de pouvoir commenter sur ces grands débats, le Democracy va vous présenter son analyse de la soirée du 14 août, en repassant sur chaque thème abordé, à savoir l’économie, la santé, la diplomatie et la vision future du pays. Pour illustrer notre analyse, nous avons commandé, à nouveau cette année, des sondages d’opinion auprès de la Westalian Society of Opinion. Temps forts du débat, affirmations des invités et réception par la population, nous allons faire ressortir la tendance de fond sur qui semble avoir le plus convaincu les téléspectateurs hier soir.

L’état de l’économie westalienne : la formule de droite qui semble convaincre

Economie

Le premier sujet abordé au cours de ce débat a été l’état économique du pays, que cela soit la croissance économique, le développement de notre commerce avec l’étranger, mais surtout les finances des citoyens westaliens. Depuis le début des années 2010, le “coût de la vie” augmente progressivement en Westalia, avec un pouvoir d’achat qui a de plus en plus de mal à suivre cette évolution pour compenser cet effet. Cette situation devient d’autant plus gravissime avec une explosion des prix sur la nourriture de façon générale, depuis le milieu de l’année 2016, et une crise rurale qui rend le pays de plus en plus dépendant de ses importations internationales pour la matière première nécessaire aux industriels de l’alimentation. Les différents candidats ont exposé leurs propositions pour inverser la tendance et maintenir le cap de cet “âge d’or économique” qui semble de plus en plus s’éloigner de nous. Sur ce sujet, c’est le Sénateur Henry Takajiwa qui semble avoir été le plus convaincant, avec un score de 37,3% d’approbation sur ce thème, grâce à sa vision très critiques de l’approche sociale du gouvernement concernant la gestion de l’économie, mais également sa volonté de revitaliser la production agraire westalienne grâce à des lois contraignantes pour le gouvernement, tout en faisant la traditionnelle promotion du modèle de réussite capitaliste, où les entreprises jouent un rôle centrale dans l’amélioration du revenu moyen des citoyens. Derrière lui, la vision sociale du Premier ministre fédéral George Garandor a tout de même convaincu 32,4% des téléspectateurs au cours de cette soirée, grâce à la défense du bilan économique de son gouvernement, sa volonté d’élargir les marchés d’exportations du pays, une nouvelle promesse de revalorisation des salaires et l’accusation de certains fournisseurs privés de spéculer sur certains bien de premières nécessités, les tenants responsables de la difficulté de vie des westaliens. Bien plus loin derrière, le Sénateur Alfred Eisendorf a tenu une ligne économique illibérale, probablement soufflée par son Vice-Président au NOW, Arthur McAubert, qui a tout de même convaincu 15,5% des téléspectateurs, en s’attaquant à toutes volontés de programme social, jugées comme “asservissantes”, tout en promettant de revoir de nombreux traités économiques et en défendant une ligne protectionniste radicale, faisant la promesse d’un retour à une production nationale autosuffisante. Bien que le moins convaincant des invités, le Sénateur Abel Ordan a tout de même obtenu 7,6% d’approbation des téléspectateurs selon notre sondage, soutenu par un discours très dissonant des autres politiques présents sur le plateau, avec une restructuration totale de la société sur un modèle communaliste, faisant la part belle à une autonomie locale radicalement élevée et un système de commerce “alternatif”, également très local.

Selon Agathe Belston, Professeur en science économique et sociale à l’Université de Columbia, “George Garandor est le seul qui ne s'aligne pas sur cette mode du protectionnisme et d'autonomisme qui semble gagner les différents partis politiques, sans distinction d’alignement. Si la position d’Henry Takajiwa met un pied dans cette logique, il reste tout de même un grand défenseur de la croissance économique du pays via un jeu d’import-export, qu’il a lui-même contribué à mettre en place au cours de ces dernières années. Malgré tout, des visions alternatives au modèle classique westalien, dit “néo-dartenien”, émergent au cours de ce débat : l’économie ultra-protectionniste et illibérale du NOW, qui défend une pensée rétrograde vers un système proche de ce que la Grande République a connu entre les années 90 et le début des années 2000, et la vision communaliste, qui souhaite quant à elle une déconstruction totale de notre modèle, qui est par nature son opposé. Il reste à voir comment cette tendance va affecter les politiques westaliennes dans les années à venir…”. Comme pour le débat de 2015, nous sommes allés directement interroger les westaliens sur cette question, les premiers concernés par ce sujet : “L’économie allait mieux sous Hardenbor, ce n’était toujours pas aussi bien que dans les années 70, mais au moins, c’était stable. J’ai voté à gauche en 2015 dans l’espoir qu’on puisse percer cet état, mais visiblement, ils se sont plus acharnés sur le système mis en place par les conservateurs que par l’amélioration de ce dernier pour notre quotidien, on voit ce que ça a donné”, nous a confié un retraité de Santa Maria, nous confirmant qu’il ira voter asfortien en septembre. En campagne, George Garandor semble ne pas avoir convaincu du tout sur ses positions : “Le gouvernement n’a rien compris à nos revendications, on est allé jusqu’à Columbia pour se faire entendre et au final, on se retrouve avec un traitement du secteur agricole encore pire qu’avant ! Au moins, les partis de l’opposition proposent des idées pour revaloriser notre métier… Pendant ce temps, l’exécutif signe des accords qui favorisent la concurrence étrangère !”, a déclaré à notre reporter un agriculteur du comté de Frisburg.

Réforme de la santé et difficultés du secteur : la popularité de la réforme “United Healthcare” à l’avantage de Garandor

Santé

La crise que rencontre le secteur de la santé et les difficultés rencontrées par nos citoyens concernant l’accès au soin a été l’un des sujets les plus attendus de cette soirée. Avec une approbation totale de 42,1% des téléspectateurs, le Premier ministre fédéral George Garandor a réussi son coup de promotion de la réforme “United Healthcare”, où ses chiffres semblent légitimer la popularité de cette dernière auprès de la population. Dernier gros dossier présenté pendant cette campagne électorale, le gouvernement a réussi à imposer un sujet majeur dans un contexte où la droite semblait avoir le dessus sur la majorité des thèmes pour ces sénatoriales. Malgré tout, le Sénateur Henry Takajiwa s’en sort avec un taux d’approbation de 31,6%, avec un discours où la droite semble s’être résignée à adopter une position beaucoup plus sociale que par le passé, soutenant certains points de la gauche par rapport aux abus de certains hôpitaux privés, la nécessité de développer le public, mais aussi en favorisant le développement du privés non-lucratif et voyant le secteur public comme la force à utiliser dans les zones mal desservies en terme de soin et surtout en matière de spécialistes, là où la gauche défend le développement général du public. Bien plus loin derrière, le Sénateur Alfred Eisendorf semble avoir rencontré beaucoup plus de mal à convaincre les westaliens, avec seulement 9,5% d’approbation, pour son système reposant principalement sur le secteur privé et refusant tout compromis quant à un développement du public “avec l’argent du contribuable”, accusant l'exécutif de vouloir transformer le citoyen moyen en un “porte-monnaie du gouvernement”. Proche derrière lui, le Sénateur Abel Ordan a tout de même réussi à convaincre 8,2% des téléspectateurs d’hier soir, une fois de plus avec un modèle communaliste visant la fin du secteur privé dans le domaine de la santé et une gratuité totale des soins pour l’ensemble de la population, accent particulièrement sa prise de parole sur la critique du gouvernement présent et passé, tout en voulant faire juger les dirigeants du secteurs privés de la santé pour “l’extorsion et la mise en danger de millions de vies innocentes”.

Dans les rues de New Landor, nous avons pu interroger les citoyens sur ce sujet et les propositions des différents partis : “Il y a une nécessité de réformer notre système de santé au plus vite. Le privé est en train d’étouffer le peuple westalien avec ses méthodes mafieuses qui l'enrichissent, mais endettent des millions de personnes à travers le pays. La réforme du gouvernement est ce qui doit être fait et ce que tous les westaliens attendent depuis longtemps : la garantie d’un accès au soin pour tous. Les abus sont tellement importants que même la droite soutient plusieurs points de cette réforme, tandis que l’extrême-droite reste obstinée dans sa volonté de ne rien changer, voire même de continuer à soutenir les ennemis du peuple”, nous a confié une employée de bureau. “Je viens de la campagne et j’ai déménagé en ville à cause des problèmes de santé de mon père, qui a besoin d’une assistance particulière et d’une proximité avec des spécialistes que nous n’avions pas avant. En zone rurale, c’est le parcours du combattant pour avoir un rendez-vous ou des soins accessibles facilement. Voir que les différents politiques commencent enfin à s’intéresser à ce sujet est rassurant, tout particulièrement pour ce qui est de l’accessibilité locale. Sans jugement de telle ou telle proposition, j'attends de voir comment notre gouvernement traitera ce sujet après les élections…”, nous a confié un jardinier du Landorian Royal Park. Les attentes sont importantes concernant l’accès au soin et le secteur de la santé pour l’après-élection, dont le premier vote au Sénat concernant la réforme “United Healthcare” doit se tenir le 27 août prochain.

La Grande République à l’international : Takajiwa conserve le monopole de la confiance sur son sujet de prédilection

Diplomatie

Depuis l’ouverture sur le monde, le thème de la diplomatie est devenu de plus en plus central dans l’opinion des westaliens qui suivent avec intérêt les différents événements mondiaux et les actions de la Grande République au sein de celui-ci. Cette année, le sujet semble avoir été le pilier de ce débat avec un contexte de pré-guerre avec la Fédération de Stérus, l’émergence du mouvement “The Bear's Awakening” et la guerre en Eurysie centrale, dont l’impact se ressent jusqu’à Columbia. Dans cette arène télévisée, il n’y a pas eu de surprise à voir le Sénateur Henry Takajiwa dominé ses adversaires, grâce à une approbation de 44,8% des téléspectateurs, dont la réputation en tant qu’ancien Ministre fédéral aux affaires étrangères et l’image de prospérité diplomatique qu’il a longtemps entretenu à ce poste ont probablement grandement aidé dans l’obtention de ce score. Contrairement aux positions d’Arthur Horvanx en 2015, toujours sur une ligne pro-ASEA, Henry Takajiwa a adopté la vision plus sceptique de son allié, le Délégué Justin Darfor (PLD), alors qu’il en est pourtant considéré comme l’une des principales personnalités fondatrices. Dans une prise de parole nettement plus longue que ses adversaires, le Sénateur à tout d’abord identifié clairement la Fédération de Stérus comme l’ennemie de la Grande République et sur la nécessité de se préparer à une défense militaire pour l’avenir, avant de critiquer fortement l’Akaltie et sa présence “parasitaire” dans l’ASEA, dans laquelle il a ouvert la question d’une sortie, sans pour autant soutenir cette idée directement. Sur l’actualité hors-Aleucie, il a avancé une volonté de positionner Westalia comme une nation indépendante des deux grands blocs internationaux, ni le Grand Kah et ses alliés, ni l’Organisation des Nations Démocratiques, mais comme un leader et protecteur des nations aleuciennes face à la “menace des influences étrangères”, avec la résurgence de l’Entente Aleucienne, supposément avec la Lermandie qu’il présente comme le partenaire prioritaire à l’international.

Loin derrière, mais tout de même avec une approbation de 21,7% des téléspectateurs, le Sénateur Alfred Eisendorf est le second invité à avoir le plus convaincu sur le thème de la diplomatie. Immédiat dans ses propos : l’horvanxien appel à une sortie immédiate de l’ASEA, revendiquant la Grande République comme le seul pilier économique et l’une des deux seules forces protectrices de ses membres, qui “sont dépendants de nous, mais nous ne le sommes pas vis-à-vis d’eux”. Accentuant sur l’absence d’aide de l’ASEA lors des différentes agressions stérusiennes. Il présente même un plan pour l’avenir du continent : “la mise à genoux de Stérus via une réponse militaire, la chasse aux régimes communistes et la revendication d’une indépendance totale”, supposant de nombreuses interventions armées en Aleucie, tout en rejetant catégoriquement l’OND et l’influence kah-tanaise, qu’il qualifie de “terroriste” pour cette dernière, avançant la nécessité d’une Aleucie “sous le leadership westalien”. Très proche derrière, avec ses 21,4%, le chef du gouvernement a été le seul à défendre l’ASEA, présenté avec la nécessité de “prendre ses responsabilités en tant que principal pilier de l’Alliance” pour la réformer vers un modèle avec plus de cohésion et en mettant “fin à la main fantôme stérusienne au sein de l’organisation”, jugé comme la principale cause de son déclin actuel et où il présente la Fédération comme le principal danger pour le continent. Hors-Aleucie, il maintient sa position favorable vis-à-vis du Royaume de Teyla, et plus globalement de l’Organisation des Nations Démocratiques, tout en incitant le développement d’une diplomatie pacifique et commerciale visant à faire de la Grande République une puissance commerciale majeure dans l’avenir. Tout dernier sur ce sujet, c’est avec le thème de la diplomatie que le Sénateur Abel Ordan a eu le plus de peine à convaincre hier soir, en comparaison avec les précédents sujets, avec seulement 4,2%, sa proposition d’un alignement avec le Grand Kah et l’Internationale Libertaire, et son rejet de l’OND et de Teyla ont naturellement mené à un certain désamour de ses propositions radicales et extrême. Cependant, il s’aligne sur la tendance jugeant la Fédération de Stérus comme l’ennemi numéro un du pays et l’ASEA comme une organisation ayant failli dans son rôle.

Selon Marcus Odwent, Professeur en science politique à l’Université de New Landor, “entre 2015 et 2017, il y a eu une nette augmentation de l’esprit anti-ASEA au sein de la population et cela se ressent au sein des discours des partis. Là où la critique de cette alliance était le jeu des extrêmes en 2015, aujourd’hui, c’est à peine si le gouvernement essaye de défendre cette organisation, dans un consensus général où le manque de soutien des États-membres lors des agressions stérusiennes, début et fin 2016, a profondément marqué les esprits. Ces événements ont contribué, d’une part à la considération d’un gouvernement faible sur le plan diplomatique, et d’une autre part à la croissance du phénomène “The Bear's Awakening”, qui se ressent dans le discours de presque tous les mouvements politiques désormais, avec les membres de l’Alliance Asfortienne en tête. Le peuple demande le rétablissement d’une diplomatie forte et d’une Grande République qui doit retrouver sa place de protectrice de l’Aleucie, comme il y a une trentaine d'années. Le rejet de l’ASEA a entraîné dans son sillon un rejet croissant d’un alignement international sur des blocs internationaux comme l’OND ou le Liberalintern, là où George Garandor essaye de nager à contre-courant de ce phénomène. Il est donc assez logique de voir Henry Takajiwa dominé sur ce thème, puisqu’il s’est positionné en seulement quelques mois comme “la voix du peuple” concernant ce sujet, tout comme les discours d’Alfred Eisendorf ont été légèrement plus appréciés que celui du Premier ministre fédéral, qui a encore beaucoup de mal à s’adapter à ce changement politique majeur dans le pays. L’attaque de Stérus a complètement changé les dynamiques de ces élections, et on voit bien qu’Henry Takajiwa a parfaitement réussi à les saisir avant tous ses adversaires”.

A Columbia, nous avons pu interroger quelques habitants qui ont majoritairement confirmé les propos du Marcus Odwent, bien qu’avec des nuances souvent différentes : “On ne peut pas rester dans une alliance qui ne nous aide pas, alors qu’on leur a tout donné depuis cinq ans”, s’insurge une jeune femme dans la vingtaine. “Entre les années 50 et les années 90, on a été l’une des premières puissances du continent, on sauvé l’Aleucie de la menace communiste par deux fois avec les lermandiens et maintenant, on se fait chier dessus par un païen du sud qui n’a jamais connu une seule guerre de sa vie. Où est passée notre grandeur ? Où est passée notre férocité ? Où est passé notre répondant ? Contre les viétiques, on les a fait taire à coup d’obus. Faisons la même chose à ces terroristes de stérusiens et à toute la racaille internationale qui ose encore nous rabaisser ! Il faut retrouver de notre superbe !”, nous a confié un vétéran de la guerre de 58-63 et de la guerre de 82-84, qui nous a assuré qu’il votera pour un candidat NOW en septembre.

Le futur de la nation : le succès de la vision Takajiwa

Futur

En guise de conclusion pour ce débat, les invités se sont vus poser la traditionnelle question de l’avenir du pays, où s'ils se sont prêtés à l’exercice de décrire comment sera la Grande République dans les cinq prochaines années, s’ils venaient à prendre le pouvoir en septembre. Si cette question se veut très large, elle est également un bon moyen pour les invités d’y parler brièvement de sujets qu’ils n’ont pas pu aborder au cours du débat et d’exposer leur vision politique globale. Dans cet exercice, c’est une fois de plus le Sénateur Henry Takajiwa qui remporte l’approbation des téléspectateurs, avec un taux de 36,3%, grâce à la présentation d’une Westalia réparé à la suite des “terribles dégâts causés par deux années de gouvernance socialiste”, notamment sur le volet économique en réaffirmant sa volonté de voir les acteurs économiques du pays jouer un rôle important dans cette optique. Il y aborde également le sujet de l’insécurité, grande oublié de ce débat, où il insiste sur le besoin de mettre en place de nouvelles lois sécuritaires “justes” et “respectueuses de [nos] libertés”, pour ne pas faire un trop grand parallèle avec l’ancienne loi Safety & Security III, bien qu’il accorde un point tout particulier à lutte contre l’indépendantisme hamajak et le terrorisme anti-westalien, dans une nouvelle version modérée du concept de l’Union nationale. Avec ses 27,7%, le Premier ministre fédéral George Garandor a quant à lui présenté son bilan comme un argument, tout en représentant toutes les promesses déjà connus de l’Alliance Sociale et Démocratique, qui sont la justice sociale, la création d’une société égalitaire avec toutes ses communautés, la protection et le renforcement de la démocratie, la lutte contre l’autoritarisme et bien évidemment sa volonté de voir la Grande République réformer l’ASEA tout en devenant un acteur diplomatique et commercial majeur dans le monde. Plus loin derrière, le Sénateur Alfred Eisendorf n’a convaincu que 16,6% des téléspectateurs dans son intervention, qui s’est vu être la description de sa société horvanxienne idéale : une grande puissance économique dans le monde, mais sans dépendance extérieure, centrée sur le savoir-faire westalien, le “nettoyage” de tous les individus reconnus comme des “autonomistes, indépendantistes, communistes ou communalistes [...] qui menacent directement l’intégrité de notre grande civilisation”, avec bien évidemment une vision diplomatique portant la Grande République comme la protectrice de l’Aleucie et prête à la chasse aux influences non-aleuciennes. Toujours dernier, le Sénateur Abel Ordan a seulement reçu l’approbation de 5,6% de la population qui, à l’image inverse du précédent, a présenté sa vision idéale d’une Westalia devenue un régime communaliste en moins de cinq ans, alignée sur les politiques du Grand Kah, dont il est devenu une extension sur le continent. Plus que cela, il présente la Grande République comme un berceau de la révolution sociale et communaliste en Aleucie, souhaitant faire partager son “savoir” aux autres nations du continent.

Toujours selon Marcus Odwent, “il est intéressant de voir que ces cinq dernières années sont toujours sous la même mentalité politique : celle d’un changement radical de la société westalienne, mais où nous cherchons toujours un modèle capable de répondre à ce besoin. C’est une période assez similaire à celle entre les années 50 et 70 qui ont vu de nombreux gouvernements se succéder, aussi bien de droite comme de gauche, avant de finalement se stabiliser politiquement. C’est un cycle politique assez commun en Westalia, souvent prédécesseurs de grands changements, et il devient de plus en plus évident que nous sommes toujours dans cette phase d’incertitudes qui nous empêchent d’avancer comme nous le souhaiterions, que cela soit sur le plan social, économique ou diplomatique. La Grande République devient un frein à elle-même dans cette situation, mais elle n’en ressort que plus forte une fois cette tempête passée. La question est toujours : à quoi va pouvoir ressembler notre pays une fois la stabilité retrouvée ? Ce qui est sûr, c’est que les élections sénatoriales de septembre vont rendre encore plus opaque la perspective d’une réponse sur le court terme…”.

L’impression des terracristiens : vers la perte d’un électorat clé pour le Front Populaire et Démocrate ?

Terracristo

L'État-Répbulicain de Terracristo concentre à lui seul 56 sièges de sénateurs à renouveler pour les sénatoriales intermédiaires, sur les 151 qui seront renouvelés dans tout le pays prochainement. Ainsi, le choix de tenir un débat en madrerian sur la chaîne d’information naturellement la plus suivie par les terracristiens est une étape stratégique pour tous les partis. En 2009 et en 2013, c’est dans cet État que le Front Populaire et Démocrate a réussi à se forger la place de principal parti d’opposition, où ce dernier détient actuellement l’écrasant nombre de 42 sénateurs, soit 75% des 56 sièges qui vont être renouvelés prochainement. Terracristo était déjà un bastion de la droite libéraliste, avant de pencher plus à gauche pour devenir celui du belagrisme, d’où le Président fédéral est originaire. Cependant, depuis plusieurs années, la droite conservatrice tente de reprendre du terrain dans une région qui lui est pourtant peu accueillante électoralement, avec le déploiement de figures célèbres localement, que cela soit avec Arthur Horvanx, acteur populaire et reconnu pour son soutien historique à la culture madrerianne, devenu Sénateur de Reggio di Terracristo en 2013, dès le premier tour, et plus récemment celui du Député Aureliano Celenza, proche de Victor Hardenbor Jr., un héro de guerre national depuis le dernier conflit viétique de 82-84, ayant sauvé pas moins de 13 soldats westaliens et lermandiens au cours d’une bataille sanglante, en plus d’avoir réussi à la capture et à l’élimination de plusieurs officiers ennemis au sein des forces spéciales westaliennes. Membre du PUR depuis 2013 et élu député dans l’Assemblée représentative de Terracristo en 2015, il vise désormais le Sénat en concourant pour l’un des sièges du comté de Santa Maria, dont il est déjà désigné comme favori, bien que la ville vote majoritairement FPD depuis 2007.

A la suite de ce débat, nous avons jugé intéressant de voir l’approbation des habitants de Terracristo vis-à-vis des différents politiques invités hier soir. Avec la confirmation d’une percée des idées conservatrices, Henry Takajiwa se hisse premier chez les terracristiens avec un score de 32,6%. Derrière lui, George Garandor recueille 28,8% d’approbation, ce qui reste élevé, mais clairement bien en dessous de ce qui aurait été attendu pour un représentant du Front Populaire et Démocrate. Derrière encore, on remarque une percée notable d’Alfred Eisendorf avec ses 13,7%, dont les idées du NOW connaissent une réception notable dans le nord de l'État-Répbulicain, notamment au niveau des communautés rurales austariennes et madreriannes vivant dans la région de l’End Plateaus, également zone avec la plus d’activités d’indépendantistes hamajaks et principale base d’opération du Southern Hamajak Liberation Front, groupe de terroristes hamajaks. Pour ce qui est d’Abel Ordan, il atteint un score de 6,4% d’approbation, ce qui est légèrement au-dessus du même sondage au niveau national, comme on pourra le voir après, qui marque tout de même une certaine réceptivité aux idées d’extrême-gauche dans l'État le plus au sud du pays. Il est tout de même intéressant de voir que 18,5% des sondés terracristiens n’ont accordé à aucun des invités leur approbation, une proportion très importante et qui permet encore de laisser le doute planer sur les résultats attendus dans l'État-Répbulicain en septembre.

L’avis globale de la population : l’Alliance Asfortienne, grande favorite pour septembre

Global

Avec un score global de 37,6%, il n’y a rien d’étonnant à voir le Sénateur Henry Takajiwa comme le grand vainqueur de ce débat, avec l’approbation largement acquis des téléspectateurs sur trois des quatre sujets présentés hier soir, en plus de remporter l’approbation des téléspectateurs terracristiens, qui est généralement le cœur de l’électorat du Front Populaire et Démocrate. Pour l’ancien Ministre fédéral aux affaires étrangères, ces résultats peuvent être interprétés comme le succès d’une stratégie d’omniprésence médiatique depuis la chute du gouvernement conservateur, s’étant forgé en tant que visage de l’opposition dans une période où cette dernière n’avait pas les capacités politiques de s’opposer correctement à la coalition de gauche dirigeant le pays. Membre du “Triumvirat conservateur”, chef de l’aile libérale, et homme politique à l’opinion encore très influente, le Sénateur de New Landor pourrait être l’homme fort de ces élections, qui le mettent en position de force, dans une résurgence de la droite dont il est l’un des principaux auteurs, après la terrible traversée du désert de 2015-2016, ayant notamment vu la naissance du NOW, excroissance extrémiste qu’il a poussé au départ.

Malgré tout, le Premier Ministre fédéral réussit tout de même à réunir 30,7% d’approbation concernant la globalité de sa prestation au cours de ce débat. Bien que le score puisse être jugé comme bon, il se présente inférieur à celui de son principal adversaire, ce qui va nécessairement placer l’Alliance Sociale et Démocratique en position de faiblesse pour les élections de septembre. Avec les différentes crises survenues depuis le début de l’année et les sondages de plus en plus inquiétants, le débat sur Notizia TV était l’événement dont il ne fallait pas rater le coche pour redresser la barre à un mois du premier tour. Cependant, George Garandor est finalement resté l’éternel second de ce débat, pire, il s’est même laissé légèrement surpassé par l’extrémiste Alfred Eisendorf sur le thème de la diplomatie, un bilan sur lequel le chef du gouvernement espérait pouvoir mettre en valeur pour ses élections, mais qui s’est finalement retournée contre lui. De source proche de la majorité, on pense déjà à l’après-élection, avec une défaite qu’il faudra encaisser et potentiellement un coupable à pointer du doigt : George Garandor, comme nous l’a confié un proche de la direction de l’ASD : “Le Premier ministre fédéral a mené une campagne désastreuse, là où il nous a fallu presque dix ans pour gagner la confiance d’une majorité de la population, il lui aura fallu moins de six mois pour la perdre. L’après-Garandor ne va pas être jolie à voir et il est clair qu’il devra prendre ses responsabilités s’il positionne l’Alliance dans une situation de difficulté politique en septembre”.

Avec ses 16,4%, le Sénateur Alfred Eisendorf marque la croissance des idées horvanxiennes au sein de la population avec une image beaucoup plus populaire que par le passé. Là où ses idées étaient incarnées par le Sénateur Henry Ross, son allié dans l’Union Horvanxienne et Président du Parti National Westalien, atteignant difficilement les 10% d’approbation en 2015 au cours du même débat, Alfred Eisendorf parvient à augmenter considérablement ce chiffre et ceci sur presque tous les sujets, seul le thème de la santé lui ayant visiblement fait défaut hier soir. Pour Marcus Odwent, “le succès du dirigeant du NOW comparé à celui de son allié est bien plus qu’une évolution des mentalités politique, c’est le choix de la personnalité qui représente ce camp qui a changé la donne. Henry Ross est certes connu, mais Alfred Eisendorf reste le “Général de fer”, l’homme qui a combattu les “révoltes hamajaks” pour beaucoup de westaliens, dont l’autre surnom de “Boucher des quartiers hamajaks” peut-être vu comme une médaille par un électorat de droite radicale qui ne vote pas nécessairement PNW, contrairement à ce que l’on peut croire. Médiatiquement, c’est un personnage presque omniprésent dans l’actualité depuis plus de vingt-cinq ans, un véritable menhir dans une génération politique où les plus anciens commencent à se retirer en raison de leur âge de plus en plus avancé. Il a donc la capacité de viser un électorat plus large que ses alliés, malgré les controverses et les polémiques qui ne semblent pas atteindre sa cote de popularité au sein de la droite radicale. En effet, le Sénateur est attendu au tribunal, au cours de l’année 2018, pour de multiples chefs d’accusation, portant principalement sur sa gestion sanglante des manifestations de 1993, ayant provoqué des centaines de morts, et sur sa tentative de censure de la presse en 2014.

Pour Abel Ordan, c’est la première fois qu’un communaliste arrive à se faire un chemin dans un débat de niveau national. Avec ses 5,8% d’approbation globale, il ne fait pas un mauvais score, tout particulièrement dans un contexte où son parti politique grimpe doucement dans les sondages, s’appropriant progressivement la position de premier mouvement d’extrême-gauche westalien, face à un Parti des Ouvriers Libres qui a de plus en plus de difficultés à s'y maintenir. Le sénateur d’Alsberey est le fondateur de son propre mouvement d’inspiration kah-tanaise : le Rassemblement Communaliste, résultant d’un schisme avec le POL en 2009, et qui réussira à faire sa première entrée au Sénat en 2015, avec trois sénateurs, résultant d’une campagne électorale à succès dans les zones rurales. Plus jeune invité au cours de ce débat, du haut de ses quarante-trois ans, il a surtout marqué par sa radicalité et sa volonté de se positionner en tant que principal opposant de gauche au gouvernement fédéral, avec des propositions qui cherchent à marquer les téléspectateurs, quitte à aller dans des extrémités aussi importantes, revendiquant une position qui cherche à déconstruire totalement la société westalienne. Présent dans presque toutes les manifestations sociales depuis 2015, il se démarque au cours de la crise du Free Snow, en faisant grimper jusqu’à 8% d’intention de vote le Rassemblement Communaliste, surfant sur la contestation populaire de l’époque, avant de descendre progressivement. Sans la présence de John Taranti sur le plateau, il a eu tout le loisir de pouvoir poursuivre son opération de grignotage électoral de la gauche sur la troisième chaîne télévisée du pays et devant des millions de téléspectateurs, au grand dam des ouvriéristes, qui restent les grands oubliés de cette soirée.

Un débat qui influence une fois de plus l’opinion publique

Évolution des intentions de vote entre le 15 septembre 2016 et le 15 août 2017.
Légende :
ASD = Alliance Sociale et Démocratique
AA = Alliance Asfortienne
UH = Union Horvanxienne
RC = Rassemblement Communaliste
PE = Parti Écologiste

Notes
Note 1 : Entre le 15 septembre 2016 et le 15 octobre 2016, les intentions de vote pour l’Alliance Asfortienne sont la somme de celles du Parti de l’Union Républicaine et de celles du Parti Libre et Démocrate, la coalition de droite ayant été créée le 25 octobre 2016. Même chose pour l'Union Horvanxienne, qui regroupe le New Order of Westalia et le Parti National Westalien, jusqu'au 12 novembre 2016, date de la création de cette alliance.

Note 2 :Événements notables :
15 octobre 2016 = Victoire du “Oui” au Référendum.
25 octobre 2016 = Création de l’Alliance Asfortienne.
12 novembre 2016 = Création de l’Union Horvanxienne (NOW + PNW).
24 décembre 2016 = Holocauste d’Estham.
Début janvier 2017 = Crise du “Free snow”.
28 Février 2017 = Publication du rapport sur l’attaque du 22 octobre 2016.
10 mars 2017 = Manifestations massives anti-Stérus.
26 mai 2017 = Le POL quitte l’ASD
mi-juin 2017 = Guerre en Eurysie centrale
14 août 2017 = Débat sur Notizia TV


Le débat sur Notizia TV peut-être largement considéré comme la dernière opportunité pour les différentes alliances et partis politiques de donner une bonne impression aux westaliens. A un mois des sénatoriales intermédiaires, on peut déjà constater une image plus précise des intentions de vote et qui reflètent les précédents sondages : celle d’une dominance de l’Alliance Asfortienne. Avec l’insertion des sondages sorties ce 15 août dans notre compilateur de sondages depuis le 15 septembre 2016, l’Alliance Sociale et Démocratique perd trois points dans les intentions de vote, chutant à 33%, tandis que les asfortiens grimpent de quatre points, avec une intention de vote estimée à 41%. Depuis le mois de mars, l’opposition de droite et la coalition de gauche mènent une lutte acharnée dans cette campagne pour savoir lequel des deux camps recevra le plus de soutien populaire pour les élections à venir. Cependant, depuis la crise du Free Snow, l’Alliance Sociale et Démocratique rencontre une chute d’intentions de vote aggravée par l'apparition de nouvelles crises et les manœuvres politiques de l’Alliance Asfortienne qui profitent de cette chute pour revenir sur le devant de la scène. Tout est bon pour s’opposer et contredire le gouvernement fédéral sur son bilan ou ses décisions récentes, qu’elles soient économiques, sociales et tout particulièrement diplomatiques, jusqu'à parfois tomber (ou retomber) dans le populisme. Le départ du Parti des Ouvriers Libres fin-mai a également mis à mal la cohésion de l’ASD en interne, qui est de plus en plus vue comme sur le point d’imploser, ne rassurant pas les électeurs qui recherchent à tout prix la stabilisation politique du pays.

Marcus Odwent pose ainsi un regard assez certain sur le résultat des élections à venir : “On observe un “effet 2013”, où les élections intermédiaires sont à la faveur de l’opposition. Cette année-là, le Front Populaire et Démocrate avaient réussi à rafler 64 sièges de sénateurs, contre 32 pour le Parti de l’Union Républicaine, affaiblissant la majorité absolue du pouvoir en place. Contrairement à 2013, dans une image cette fois-ci inversée, l’ASD a déjà perdu sa majorité absolue en mai, avec le départ du POL, restant tout de même avec une majorité relative solide. Avec les élections de septembre, il est quasiment sûr que cette majorité relative va être profondément affaiblie face à une défaite qui est déjà prévisible pour le camp présidentiel. A la place du Président fédéral, je commencerai déjà à me poser la question de qui va remplacer George Garandor à la tête du gouvernement fédéral. Les jeux ne sont pas encore faits, mais il va y avoir une nécessité évidente de négocier avec la droite pour faire tourner le pays correctement et la présence d’une personnalité de l’aile gauche du FPD au poste de Premier ministre fédéral va naturellement poser problème. Si le principal intéressé refuse catégoriquement d’envisager un départ, selon mes sources en interne, il faut s’attendre à ce que le prochain chef du gouvernement fédéral soit une personnalité plutôt issus des rangs libéraux du FPD et capable de parler avec la droite, notamment avec le Parti Libre et Démocrate, qui pourrait avoir un rôle clé après la recomposition du Sénat, une recomposition qui s’annonce historique tellement cette dernière est plurielles… Il reste à espérer que nos dirigeants et politiciens se montrent responsable pour ne pas paralyser le pays dans leurs luttes politiques”.
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Democracy du 30 septembre 2017
Democracy

Sénatoriales intermédiaires 2017 : la droite parade victorieuse et la gauche s’écroule sur ses propres terres


Le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA) saluant les journalistes devant sa résidence de New Landor, le 28 septembre 2017.
Le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA) saluant les journalistes devant sa résidence de New Landor, le 28 septembre 2017.

Un scrutin de mi-mandat décisif et l’ultime étape de la résurrection de la droite

Deux ans dans le passé, le 24 septembre 2015, la gauche unie remporte les sénatoriales primaires dans une victoire décisive lui permettant de se construire une majorité absolue au Sénat, un gouvernement fédéral et la voix manquante pour faire de Simeon Belagri le nouveau Président fédéral de la Grande République. Particulièrement entre 2013 et 2015, la droite conservatrice de Victor Hardenbor a connu de nombreux revers politiques pour ses décisions impopulaires, permettant à la gauche de s’unifier face à un ennemi commun, le faisant reculé au Congrès Suprême en 2014, lui prenant tour à tour les présidences des États-Républicains en 2015 et en occupant en permanence le paysage médiatico-politiques, aux cours des différentes manifestations contre le gouvernement fédéral d’Akito Fujitawa, puis d’Arthur Horvanx, afin d’imposer ses propres sujets face à une droite incapable de se rassembler pour faire face à ce que les observateurs de l’époque qualifière de “révolution jaune”, avec une population portant un espoir majeur de changement dans la façon de gouverner le pays, tournant la page à plus de deux décennies de règne indétrônable de Victor Hardenbor et du Parti de l’Union Républicaine, plongeant le mouvement dans une crise interne et une traversé du désert qui l'empêchera d’être une force d’opposition solide face à l’Alliance Sociale et Démocratique.

En 2017, la table semble avoir désormais grandement tourné en défaveur de cette dernière, dont le rêve de son propre règne indétrônable n’aura pas duré deux décennies, mais seulement deux années. Si l’année 2016 fut celle d’une force politique proactive dans la réalisation de réformes sociales et démocratiques, respectant ses principales promesses électorales et partant favorite pour les prochaines élections, l’année 2017 est celle de sa terrible chute. Débutant avec la crise du “Free snow” et des négociations gouvernementales avec les syndicats et le patronat décevantes, bien qu’ayant permis de sortir de la crise, marque le début d’une suite de difficultés majeures dans la gouvernance du Premier ministre fédéral George Garandor. Fin février, le gouvernement fédéral publie un rapport d’enquête incriminant la Fédération de Stérus pour l’attaque du 22 octobre 2016, un mouvement qui aurait dû servir de point rassembleur, mais qui s’est finalement retournée contre eux. L’une des plus grandes manifestations du pays, réunissant entre 1 200 000 et 2 400 000 personnes, à l’origine pour s’opposer à Stérus et démontrer l’unité du pays, va finalement se transformer en une tribune gratuite pour l’Alliance Asfortienne, qui y critiquera grandement le gouvernement sur son incapacité à se faire respecter à l’internationale et son manque de volonté de refaire de Westalia “une nation protectrice du continent face aux menaces comme la Fédération de Stérus”, un phénomène rapidement qualifié de “The Bear's Awakening” par les observateurs politiques. Entre la chute de la croissance économique, la trahison du Parti des Ouvriers Libres, qui ont choisi de faire cavalier seul, et l’impopularité du gouvernement fédéral, l’Alliance Sociale et Démocratique est arrivée sur la dernière ligne droite essoufflée et progressivement distancée par l’Alliance Asfortienne. Le succès du sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA) au débat télévisé l’ayant opposé aux autres chefs de file de ces élections, notamment le chef du gouvernement fédéral George Garandor, est probablement le dernier clou d’une défaite prévisible, où il n’était plus question de savoir “est-ce que la gauche va gagner ?”, mais plutôt, “à quel point va-t-elle perdre ?”, face à une droite qui marque officiellement sa renaissance.

La gauche avec une majorité instable et une droite asfortienne-hardenborienne devenue incontournable

Nouvelle composition du Sénat de la Grande République, après les élections sénatoriales intermédiaires de 2015.
Nouvelle composition du Sénat de la Grande République, après les élections sénatoriales intermédiaires de 2015.

Le 18 et le 25 septembre 2017, environ un tiers de la population a été appelé à se rendre devant les urnes pour réattribuer cent-cinquante-et-un sièges de sénateurs dans le cadre des sénatoriales intermédiaires, ces élections de mi-mandat décisives pour tout gouvernement qui souhaite maintenir sa majorité précédemment acquise deux ans auparavant. Cette logique n’échappe pas au cabinet Garandor et à ses alliés au sein de l’Alliance Sociale et Démocratique qui ont ardemment fait campagne pour conserver le plus de sièges possibles, alors que la popularité du gouvernement a considérablement chuté ces derniers mois, avec des pics d’impopularité ayant pu atteindre jusqu’à 66% de désapprobation au cours du mois de juillet, presque aussi pire que le dernier gouvernement Fujitawa II, en mars 2014, et ses 68% d’impopularité. Finalement, à la fin du second tour, le vote populaire a confirmé la chute politique de la coalition de gauche face aux différentes forces de la droite, qui connaissent des scores historiques pour des sénatoriales intermédiaires, des élections qui leurs fonts traditionnellement défaut, en raison du renouvellement de sièges dans des circonscriptions majoritairement de gauche ou du centre. Malgré tout, l’Alliance Sociale et Démocratique reste majoritaire au sein du Sénat, avec un total de 188 sièges, perdant un total de 39 sièges par rapport à la dernière composition, voire 47 sièges si on compte l’ancien membre de l’ASD qu’est le Parti des Ouvriers Libres. Ils perdent donc officiellement leur majorité absolue de 235 sièges, avec désormais un écart d’exactement 39 sièges, soit une position particulièrement difficile pour les deux prochaines années à venir, concernant la survie du gouvernement Garandor I.

De l’autre côté de l'échiquier politique, l’Alliance Asfortienne est la grande gagnante de ces élections, avec un total de 167 sièges, soit un gain de 30 sièges depuis 2015 et avec un écart de seulement 21 sièges par rapport à l’ASD. Cette victoire est le résultat d’une union des deux principaux partis de droites dans une alliance qui s’était avérée jusque-là impossible, combinée au choix rapide d’un leader de campagne populaire et qui a réussi à jouer avec brio sur une actualité dominé par les affaires internationales, soit un tapis rouge pour le célèbre diplomate Henry Takajiwa. Cependant, l’AA n’est pas en capacité de former un gouvernement, son objectif n’ayant pas été de le faire, mais il devient désormais une force politique avec laquelle le gouvernement est obligé de négocier pour faire passer n’importe quelle loi. En effet, même si toute la gauche s’unissait, elle ne rassemblerait que 204 sénateurs, tandis que toute la droite représente 246 sénateurs. Les hypothèses d’une union élargie de la gauche ou d’une union élargie de la droite pouvant être complètement écarté dans le contexte actuel, le Premier ministre fédéral n’aura pas d’autres choix que de jouer la carte des négociations en continu avec l’Alliance Asfortienne, une coalition beaucoup plus fréquentable en comparaison de son pendant encore plus droitier.

Au sein de l’Union Horvanxienne, c’était le baptême du feu pour le New Order of Westalia, qui a affronté sa première élection. Dans les sondages et analyses de 2016, le parti d’Alfred Eisendorf était présenté comme l’un des futurs grands perdants de ces élections, avec une bonne partie de l’électorat conservateur qui allait retourner auprès du Parti de l’Union Républicaine, dont le NOW est issu. Au fur et à mesure que les mois passèrent, les sondages devinrent beaucoup plus favorables à cette coalition de la droite radicale, qui a finalement réussi à faire élire 28 sénateurs sur les 151 sièges, réunissant désormais un total de 79 sièges, contre 76 avant cela, stabilisant sa position de troisième force politique au Sénat. Si le gain de sièges s’avère relativement faible en comparaison avec les autres, c’est finalement une surprise assez importante sachant que le NOW et le PNW ont principalement bataillé pour conserver les circonscriptions dont ils étaient déjà les représentants.

D’un point de vue plus précis, on remarque que le Mouvement Social Hamajak n’a pas été impacté par la chute de popularité de l’ASD, puisque le MSH a surtout fait campagne au sein des communautés hamajaks dans le but de renforcer sa base électorale, tout particulièrement en Horvanx, où elle a réussi à récupérer quatre sièges sur les trente-quatre remis en jeu. Le Parti Écologiste remporte également un nouveau siège, un de ceux du comté d'Astenberg, une zone urbaine en périphérie de New Landor, une popularité probablement issue de l’impact qu’a provoqué la terrible tempête de neige au début de l’année. Le Parti des Ouvriers Libres, ayant décidé de faire cavalier seul pour ces élections, à la suite de son départ de l’Alliance Sociale et Démocratique, a perdu un siège, l’un des deux qu’il possédait à Dakantia, n’ayant réussi à sécuriser qu’un seul poste de sénateur au cours de ces élections, la question de savoir si la chute a été amortie grâce à son départ reste encore ouverte au débat et à l’analyse. L’impact de ce départ se pose également concernant le Rassemblement Communaliste, principal rival d’extrême-gauche du POL, qui aurait pu potentiellement gagner plus de voix au cours de ces élections. Malgré tout, le RC marque de nouveau politiquement en gagnant trois nouveaux sièges au cours de ce scrutin, dont celui perdu par le POL. Les communalistes d’Abel Ordan, désormais un peu plus connu grâce à son dernier débat sur Notizia TV, se renforcent au Sénat avec un total de six sièges, doublant leur présence au sein de l'hémicycle en l’espace de deux ans.

Analyse : comment la gauche a-t-elle perdu Terracristo ?

Carte de répartition des 151 sénateurs nouvellement élus ou réélus dans chaque États-Républicains de la Grande République de Westalia, à la suite des sénatoriales intermédiaires de septembre 2017.
Carte de répartition des 151 sénateurs nouvellement élus ou réélus dans chaque États-Républicains de la Grande République de Westalia, à la suite des sénatoriales intermédiaires de septembre 2017.

C’est un lieu de bataille traditionnel pour les sénatoriales intermédiaires : l’État-Républicain de Terracristo et ses 56 sièges à pourvoir sont des incontournables, si ce n’est un passage hautement stratégique pour les différents partis politiques, qui y consacrent en moyenne plus de 40% de leurs meetings et déplacements de campagne. Terracristo, c’est également un territoire oscillant beaucoup entre le centre-gauche et le centre-droit, capable d’apporter les sièges manquants pour faire gagner une majorité à la gauche ou à la droite, suivant les années. Depuis 2009, l’État-Républicain est devenu un bastion du Front Populaire et Démocratique, principalement grâce à la popularité de Simeon Belagri qui est un natif de Santa Maria, avant de se conforter dans cette position en 2013. Cependant, en l’espace de quatre ans, entre 2013 et 2017, le FPD passe de 42 sièges sur 56, à 21 sièges sur 56, soit une perte de la moitié de ses sénateurs terracristiens, une défaite lourde de conséquence dans son bastion électorale, bien que le mouvement belagriste reste toujours majoritaire, mais face à une droite, notamment libérale, qui est en reconquête de ses terres perdu depuis 8 ans.

Pour nous aider à comprendre, cette chute historique, nous avons proposé à Marcus Odwent, Professeur en science politique à l’Université de New Landor, de revenir sur sa propre analyse qu’il avait livré à chaud au cours de la soirée électorale sur le plateau de WNN :

Peu après la publication des résultats, vous avez fait une comparaison de la situation actuelle avec l’ascension du FPD en 2009, ayant provoqué la chute politique du PLD la même année. Est-ce que nous sommes désormais dans un effet inverse entre les deux partis ?

Marcus Odwent : “Tout porte à croire que ces élections sont une version miroir des dernières sénatoriales. Terracristo a aujourd’hui la réputation d’être un bastion belagrien et on le qualifie même d'être une place-forte pour la gauche modérée westalienne, mais il est plus exact de dire que l’électorat terracristien alterne plutôt entre le centre-gauche et le centre-droit. Si on prend l’ensemble des sénateurs de ce territoire, donc pas seulement ceux élus dernièrement, Terracristo représente 95 sièges au Sénat. Sur cet ensemble, seuls 11 sont affiliés à des partis de gauche, le FPD exclu, et 12 avant la récente recomposition. On se retrouve donc aujourd’hui avec environ 12% d’élus de gauche, ce qui en fait en effet le second État-Républicain le plus à gauche, mais cela reste à peine plus que New Austaria et ses 9%, et extrêmement loin de la tête de liste qu’est Dakantia, avec ses 43% d’élus affiliés à un parti de gauche, toujours FPD exclu. Pour moi, ce changement majeur est avant tout le même phénomène de bascule qu’il y a eu en 2009 entre le FPD et le PLD : l’électorat centriste, probablement déçu, est retourné en partie vers ses représentants d’origines, les asfortiens de droite. Bien que le PUR ait réalisé un très bon score, ce sont les libéraux du PLD qui ont été le cœur de la campagne en Terracristo”.

Le Sénateur réélu du comté de Reggio di Terracristo, Arthur Horvanx (PUR-AA), à gauche, et le Sénateur nouvellement élu du Comté de Santa Maria, Aureliano Celenza (PUR-AA), à droite.
Le Sénateur réélu du comté de Reggio di Terracristo, Arthur Horvanx (PUR-AA), à gauche, et le Sénateur nouvellement élu du Comté de Santa Maria, Aureliano Celenza (PUR-AA), à droite.

Vous dites que le PUR a réalisé un très bon score. Pour être exact, il est passé d’un siège à onze sièges par rapport aux élections de 2013. Même à l’apogée de la Présidence Hardenbor, les conservateurs n’ont jamais aussi bien réussi en Terracristo. Sur WNN, vous avez parlé du succès d’une stratégie lente. Pouvez-vous entrer dans les détails ?

Marcus Odwent : “En 2013, le PUR a perdu tous ses sièges remis en jeu par les sénatoriales intermédiaires, il a cependant réussi à un gagner un nouveau grâce à l'élection d'Arthur Horvanx, se retrouvant donc en possession d’un siège sur les 56. Pour autant, cette seule élection, de celui qui allait devenir chef du gouvernement fédéral neuf mois plus tard, a été une opération de communication grandement réussie : non seulement, ils ont réussi à faire élire un descendant direct de l’ancien dictateur Henry Horvanx, mais en plus, ils l’ont fait en plein cœur d’un territoire presque totalement acquis à l’opposition. Acteur et producteur de films reconnus, icône de la pop culture et défenseur du patrimoine madrerian, Arthur Horvanx est sans aucun doute le parfait représentant à mettre en avant pour gagner le cœur des terracristiens. Si la stratégie n’a pas été reproduite en 2015, le pattern de 2017 est clairement le même que celui de 2013 : le soutien de personnalités populaires et sans antécédents politiques, ralliées à la cause du parti dont la “branche” madrerianne est en train de s’étoffer. Cela n’a rien d’étonnant depuis qu’Arthur Horvanx est devenu Président du PUR en 2015 et sa “plus grosse prise de guerre” cette année est sans aucun doute Aureliano Celenza. Considéré comme le “Héros de la guerre de 82-84”, celui qui a “coupé la tête du communisme aleucien” s’est retiré de son poste de commandant des forces spéciales westaliennes pour devenir député de l’Assemblée de Terracristo en 2015. Élu dès le premier tour cette année, il a non seulement humilié son adversaire de l’ASD, mais il a surtout réussi à devenir le premier sénateur conservateur d’un des trois sièges du comté de Santa Maria, soit le fief de Simeon Belagri, bien que la circonscription soit différente. C’est une stratégie lente, qui a mis quatre ans à se mettre correctement en place et, bien que le PLD a sûrement beaucoup contribué au succès de son allié dans la région, les quatre sénateurs terracristiens ayant reçu le taux de vote le plus important de l’État-Républicain sont des conservateurs, preuve que le PUR arrive à jouer stratégiquement ses figures populaires et “novices en politiques””.

Comparaison de la répartition des sièges (en %) entre les sénatoriales intermédiaires de 2013 et les sénatoriales intermédiaires de 2017.
Comparaison de la répartition des sièges (en %) entre les sénatoriales intermédiaires de 2013 et les sénatoriales intermédiaires de 2017.

Si le Front Populaire et Démocrate recul autant en Terracristo au cours de ces élections, est-ce que cela peut être un signe avant-coureur d’une chute dévastatrice pour 2019 ? Est-ce que ce phénomène est aussi important dans les autres États-Républicains cette année ?

Marcus Odwent : “Je pense qu’il est encore trop tôt pour dire si oui ou non le phénomène est d’ordre national. Terracristo est particulière, c’est là que les principaux partis ont le plus livré bataille, il y avait un objectif clair pour ces élections : détruire la base du FPD dans l’État, et cela a été parfaitement accompli. A l’échelle du pays, s’il y a effectivement une baisse générale du nombre de sénateurs belagriens, on oublie souvent que le FPD n’a en réalité qu’une présence assez minime dans les autres États-Républicains, dans le cadre des sénatoriales intermédiaires. Ses réussites majeures par le passé sont principalement dues à sa conquête électorale éclaire de Terracristo, qui représente en 2013 à elle seule les deux tiers des sièges qu’elle a gagné. En 2017, cela représente toujours 70% de ce qu’elle a obtenu. Est-ce que les autres partis arriveront à concentrer la majorité de leurs ressources sur une région en particulier pour 2019 ? Certains le feront, mais il est peu probable que les grandes alliances s'épuisent en un seul point, quand les opportunités de gains sont plus nombreuses et réparties plus équitablement sur le reste du territoire. La suite va plutôt dépendre de comment les partis vont saisir le nouveau contexte politique, tout particulièrement pour le gouvernement fédéral et son Alliance Sociale et Démocratique, qui n’ont pas d’autre choix que de redresser la barre s’ils veulent se maintenir au pouvoir dans deux ans.”

Le gouvernement Garandor et l’incapacité de gouverner sans la droite

Le constat que l’on peut tirer de ces élections est sans appel : la gauche ne peut désormais plus gouverner sans avoir à négocier avec la droite. Une situation qui ne s’était pas reproduite depuis les sénatoriales primaires de 1979, où les socialistes de l’Union Socialiste et Révolutionnaire des Ouvriers (ancien nom de l’Union Sociale et Démocrate), au pouvoir depuis à peine deux ans, ont gagné les élections, mais sans majorité claire face à une droite à quelques sièges d’écart, insuffisant pour gouverner, mais assez pour que les socialistes soient obligés de négocier chaque loi avec eux, notamment avec le Parti Asfortien (ancien nom du Parti Libre et Démocrate). Une période souvent qualifiée par les historiens de “cohabitations de l’ombre”, où les asfortiens n’ont pas intégré le gouvernement, mais ont occupé une place toute particulière dans les décisions du gouvernement, un accord “de bon sens” en pleine crise économique et avec le retour en force de la menace viétique, avant que les élections de 1981 ne viennent trancher définitivement le jeu politique en introduisant une majorité absolue pour les asfortiens. En 2017, le parallèle entre cette époque et la situation actuelle dans laquelle se trouve actuellement le pays est particulièrement frappant, en plus d’être dans la bouche de nombreux intervenants politiques et observateurs depuis le matin du 26 septembre. Sans surprise, il y a une peur que l’antagonisme entre les deux principales coalitions ne paralyse le pays pour les deux prochaines années, à minima, voir la crainte qu’un blocage total ne pousse à la dissolution des deux autres tiers du Sénat plus tôt que prévu par le Président fédéral Simeon Belagri pour débloquer la situation. En l’état, cette idée est complètement écartée selon des sources proches du chef de l’État. Du côté du Premier Ministre fédéral, George Garandor a annoncé qu’il ne déposerait pas la démission de son gouvernement, malgré les appels à démissionner venant de l’opposition et parfois même de son propre camp, tandis que Simeon Belagri a publié un communiqué sur ses réseaux sociaux pour réassurer “son entière confiance en son chef du gouvernement fédéral” et que "l’exécutif actuel a encore largement de la marge pour assurer son travail sans paralyser le pays”.

Le Délégué Justin Darfor (PLD-AA) et le Sénateur Arthur Horvanx (PUR-AA) à la suite de leur rencontre avec le Premier ministre fédéral George Garandor (FPD-ASD), interrogés par les journalistes dans la cour extérieure du Château de Pourpre, le 28 septembre 2017, à Columbia.
Le Délégué Justin Darfor (PLD-AA) et le Sénateur Arthur Horvanx (PUR-AA) à la suite de leur rencontre avec le Premier ministre fédéral George Garandor (FPD-ASD), interrogés par les journalistes dans la cour extérieure du Château de Pourpre, le 28 septembre 2017, à Columbia.

Au lendemain des élections, le Premier ministre fédéral a annoncé qu’il avait invité les représentants de l’Alliance Asfortienne au Château de Pourpre pour échanger sur la situation du pays et pour s’accorder sur une non-paralysie du pays. Une invitation confirmée et acceptée le même jour par les principaux concernés, qui ont convenu de la date du 28 septembre pour une rencontre. Au cours d’une réunion de deux heures et quarante minutes, le chef de l’exécutif a longuement échangé avec le Sénateur Arthur Horvanx (PUR-AA) et le Délégué Justin Darfor (PLD-AA), avant que les deux dirigeants de la droite ne sortent de la résidence officielle pour s’exprimer devant les journalistes, le représentant des conservateurs en premier : “Avec Monsieur le Premier ministre fédéral, nous avons été d’accord sur au moins une chose : le pays ne doit pas être paralysé à la suite de ces élections. Cependant, ces dernières montrent clairement que les westaliens souhaitent un nouveau cap politique plus à droite pour leur avenir. Si nous ne sommes pas d’accord sur de nombreux sujets, Monsieur Garandor a exprimé sa volonté d’intégrer l’Alliance Asfortienne dans les échanges législatifs concernant les prochaines lois qui seront votées au Sénat. Il n’est pas question d’alliance ou d’entente avec la gauche, mais bien de permettre aux textes que nous votons d’être plus représentatif de la nouvelle constitution politique du pays”. A son tour, le Délégué Justin Darfor a fait comprendre que rien n’était encore totalement décidé : “Nous avons discuté de nombreux sujets : santé, sécurité, diplomatie… Mais cette réunion n’a pas eu pour objet de nous aligner d’une quelconque façon sur une politique commune avec le gouvernement. Nous avons fait part de notre vision, nous avons fait savoir que nous étions disponibles pour échanger plus dans l’avenir, mais cela doit se faire avec une bonne volonté de Monsieur Garandor de nous écouter et de prendre en compte nos remarques dans l’avenir. Pendant deux ans, la gauche a pu faire à sa guise et saccager le pays, la droite sera désormais le garde-fou visant à stopper toute nouvelle extravagance capable de porter préjudice au pays. Nous n’hésiterons pas à censurer le gouvernement fédéral si tel est le cas. Le dialogue sera la clé de ces deux prochaines années, sans quoi il faudra que Monsieur le Président fédéral acte de l’incapacité de son cabinet à pouvoir gouverner le pays correctement”.

Si le contenu exact des échanges au sein du Château de Pourpre n’a pas été communiqué à la presse, il semblerait que le gouvernement Garandor ne soit pas la cible d’une première motion de censure ou d’une démission forcée à la suite de ces élections, du moins pour le moment… Une importante épée de Damoclès se trouve désormais au-dessus de la tête du Premier ministre fédéral qui va devoir faire preuve de négociation et de patience avec un nouveau Sénat qui lui est majoritairement défavorable. En effet, si les voix de l’Alliance Asfortienne et celle de l’Union Horvanxienne venaient à s’allier pour faire chuter l’exécutif, l’Alliance Sociale et Démocratique ne pourrait strictement rien y faire contre cela. Si, dans un avenir proche, les membres de l’Alliance Asfortienne et de l’Union Horvanxienne venaient à décider de former une “super-coalition” de droite, ils auraient toute la force politique nécessaire pour imposer un nouveau gouvernement doté d’une majorité absolue écrasante. Pour autant, un tel scénario semble extrêmement peu probable en l’état : le Parti Libre et Démocrate est un opposant farouche à toute alliance avec les nationalistes du Parti National Westalien, une position qui avait déjà contribué au célèbre échec du rassemblement des droites au milieu de l’été 2015. Même dans une hypothèse où le New Order of Westalia viendrait à rallier les asfortiens, la droite n’aurait pas les voix suffisantes pour former une majorité absolue au Sénat, ce qui peut potentiellement expliquer la posture négociatrice de l’Alliance Asfortienne avec le gouvernement, aucun des deux n’ayant la possibilité de réellement s’imposer sur l’autre.

Avec le risque d’une crise politique, la scène politique westalienne cherche à s’adapter aux changements

Dans l’ordre en partant de la première ligne, de gauche à droite : le Premier Ministre fédéral George Garandor (FPD-ASD), le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA), le Sénateur Gary Sikyatavo (MSH-ASD), le Ministre fédéral aux affaires intérieures Albert Parsent (USD-ASD), le Sénateur Alfred Eisendorf (NOW-UH) et le Sénateur Abel Ordan (RC).
Dans l’ordre en partant de la première ligne, de gauche à droite : le Premier Ministre fédéral George Garandor (FPD-ASD), le Sénateur Henry Takajiwa (PUR-AA), le Sénateur Gary Sikyatavo (MSH-ASD), le Ministre fédéral aux affaires intérieures Albert Parsent (USD-ASD), le Sénateur Alfred Eisendorf (NOW-UH) et le Sénateur Abel Ordan (RC).

Dans les discours post-élections des différents partis, un constat commun apparaît : le risque d’une crise politique imminente au premier désaccord entre la droite et la gauche, tous les deux incapables de gouverner le pays sans recourir à des moyens de négociations. Après plusieurs années d’antagonisation des relations entre ces deux grands blocs, le dialogue jusque-là si difficile à tenir semble être la seule solution pour que la Grande République puisse avancer sereinement dans ses réformes et ne pas se paralyser sur fond de désaccord idéologique. Pour Marcus Odwent, l’initiative du chef du gouvernement fédéral à renouer le dialogue avec les asfortien est une étape rassurante pour l’avenir : “Il est clair que George Garandor a dû ravaler sa fierté pour inviter ses principaux rivaux politiques à un échange porté par la promesse d’une doctrine de dialogue avec le Parlement, tout particulièrement avec le PUR et le PLD, seul groupe de la droite qui a également décidé de ne pas réitérer la carte de l’antagonisme à la suite des résultats, malgré une position de victoire claire pour leur propre camp. L’Alliance Sociale et Démocratique ne va pas avoir d’autres choix que de faire des concessions politiques si elle souhaite se maintenir au pouvoir, mais deux questions se posent dans ce contexte : “quelles concessions est-elle prête à faire ?” et “Est-ce que les autres membres de l’ASD sont prêts à accepter une telle situation ?”, le risque de paralysie est aussi bien à l’extérieur de la coalition gouvernementale, qu’à l’intérieur de cette dernière…”.

En effet, dans une interview que nous avons réalisé auprès du Sénateur Gary Sikyatavo, Président du Mouvement Social Hamajak, faire des concessions à la droite n’est pas une option : “J’en appelle Monsieur Garandor à faire très attention à ce qu’il souhaite mettre en place comme projet avec la droite. Dans cette “droite de dialogue”, il ne faut pas oublier qu’on y retrouve le Parti de l’Union Républicaine, un parti politique ouvertement hostile à l’autonomisme hamajak et qui est le responsable d’une horrible répression à l’encontre de mon peuple, en plus d’avoir contribué à la banalisation des discours anti-hamajaks. Si on leur fait des concessions, c’est à peu près sûr que les nouveaux accords de Columbia n'aboutiront pas ou sous une forme qui ne sera pas convenable pour nos communautés indigènes. Si Monsieur le Premier ministre fédéral souhaite que l’ASD tienne encore debout, je lui conseille de faire attention à l’avenir”, une déclaration forte pour l’avenir de l’unité de la gauche, tandis que le MSH peut se vanter d’être le seul membre de l’Alliance à avoir réellement augmenté son nombre de sièges total au cours de ces élections, l’électorat hamajak se tournant de plus en plus vers lui. Du côté des socialistes de l’USD, le Ministre fédéral de l’intérieur Albert Persant a reconnu “une défaite pour laquelle nous devons apprendre de nos erreurs. Ces deux dernières années, nous avons été aveuglés par l’effet d’invincibilité qui a suivi la chute des hardenboristes et l’impression que nous étions une force populaire sans comparaison. Si le peuple se retourne à nouveau vers la droite, c’est que nous n’avons pas assez fait preuve d’écoute à leur égard. L’ASD est la seule force politique à présenter des réformes sociales crédibles et attendues par le peuple, ce vote à droite est avant tout un vote contestataire à notre égard, un avertissement que nous devons nous ressaisir. Le gouvernement doit se réaligner sur une politique sociale plus accentuée, sans se mettre des bâtons dans les roues”, il a cependant accordé son soutien à la mise en place d’un “dialogue de proximité avec l’Alliance Asfortienne, qui est désormais incontournable dans nos discussions. En tant que socialiste, je ne céderai à aucune demande extravagante, anti-sociale ou anti-démocratique de leur part, mais en tant que westalien, je comprends que leur tourner le dos fera beaucoup plus de mal au pays. Un équilibre doit être trouvé ou nous devrons envisager le pire d’ici les prochains mois”.

Du côté de l’Alliance Asfortienne, le Sénateur Henry Takajiwa semble être devenu un incontournable des interviews journalistiques et un invité de tous les plateaux télévisés du pays. Si le leader de campagne n’était pas présent à la réunion du Château de Pourpre, les médias se sont retrouvées devant sa résidence privée à New Landor, où il est apparu décontracté en compagnie de sa femme, Kahori Takajiwa, de son fils unique, Arthur Takajiwa et de son petit-fils de six mois, Hector Takajiwa. Si la mise en scène d’une famille traditionnelle et chaleureuse pour les caméras ne fait aucun doute, c’est également l’intronisation réussie de son fils en politique, à la suite de sa récente élection au seul siège de sénateur du comté de New Landor remis en jeu pour ces élections, sur les cinq existant, dont un entre les mains du père. Devant les journalistes, Henry Takajiwa s’est exprimé sur la réunion qui s’est tenue quelques heures plus tôt dans la journée : “La gauche a compris que la gouvernance en roue libre est terminée. Le peuple a pu découvrir, non sans regret, l’incapacité de l’ASD à gouverner le pays en l’espace de deux ans. Il y a eu de nombreuses erreurs, certaines vont être difficile à réparer, nous n’avons jamais connu le pays en aussi mauvais état depuis plusieurs décennies. Pendant ce laps de temps, nous avons eu le temps de faire une introspection sur nos propres erreurs passées et c’est en présentant un programme proche du peuple et en phase avec la réalité que nous avons réussi à conquérir le cœur des citoyens. Il est peut-être temps pour Monsieur Garandor d’opérer de la même façon concernant sa politique à venir. En-tout-cas, j’espère que sa volonté de dialogue est sincère et que nous pourrons avoir de nouvelles preuves de ce changement de position dans les semaines à venir. La paralysie du pays n’est pas une finalité que nous recherchons et, jusqu’à preuve du contraire, j’ai l’impression que ce sentiment est partagé par toute la classe politique”.

Du côté de la droite radicale, le Sénateur Alfred Eisendorf s’est félicité de l’élan “populaire et patriotique” des électeurs. Contredisant les pronostics concernant sa formation politique, le New Order of Westalia a réussi à démontrer son ancrage sur la scène politique westalienne, au cours des premières élections du mouvement. Si le gain de seulement deux nouveaux sièges peut sembler bien peu, c’est surtout la sauvegarde de presque toutes ses circonscriptions remisent en jeu qui a surpris les observateurs. Une fois de plus, l'État-Républicain d’Horvanx a été le pilier de la victoire des droites radicales dans ces élections, où le NOW a réussi à faire élire ou réélire onze sénateurs sur les trente-quatre sièges à récupérer, contrairement au PUR qui en a seulement sécurisé quatre, en visant un électorat similaire, preuve que le schisme entre les deux mouvements est désormais correctement ancré dans la tête des électeurs. Malgré tout, Alfred Eisendorf a voulu se présenter magnanime dans son discours post-élection, en tendant une fois de plus la main à l’Alliance Asfortienne : “Nous avons nos différences, mais nous avons aussi beaucoup en commun politiquement, tout particulièrement la volonté de dégager la gauche du pouvoir, afin de rétablir l’ordre, la sécurité et la prospérité dans notre pays. En unissant nos forces, nous pouvons former un nouveau gouvernement d’union patriotique, solide et capable de guider le pays jusqu’à 2019 sans aucun problème. Prenez la main qui vous est tendue, plus tôt que de côtoyer une gauche qui ne fera aucune concession sur vos demandes”, une invitation qui est régulièrement faite par le Président du NOW, convaincu de la nécessité d’unir les droites, mais qui a trouvé lettre morte du côté des asfortiens, qui ont écarté l’idée.

Discrets vainqueurs de ces élections, le Rassemblement Communaliste a renforcé sa position au Sénat en doublant son nombre de sièges, passant de trois à six sénateurs. Sur les trois sièges obtenus, le parti peut se vanter d’avoir réussi à conquérir une des trois circonscriptions du State Capital of Columbia remise en jeu au cours de ces élections, celle couvrant majoritaire la ville périphérique de Charlestown, l’une des plus pauvres de l'État-Républicain, avec une forte minorité hamajak et notamment connue pour avoir été l’un des principaux lieux de la crise des ghettos dans les années 90. En plus d’un nouveau siège en territoire rural, dans le centre de New Austaria, c’est également un duel RC-POL qui a déterminé le gain du troisième, où le Sénateur ouvriériste sortant a perdu face à son rival communaliste avec un écart de 0,7%, marquant une nouvelle étape dans la lutte pour le contrôle de l’extrême-gauche westalienne. Dans son discours post-élection, le Sénateur et Secrétaire général du RC, Abel Ordan, s’est félicité d’une “propagation du discours communaliste à travers tout le pays”, plus que sur le gain de trois nouveaux sièges. En effet, si on prend le nombre de votes RC sur l’ensemble du territoire, les communalistes représentent à eux seuls 2,4% des voix valides, moins que ce qui était annoncé par les sondages, mais toujours plus que le POL et ses 2%. A la suite de la réunion au Château de Pourpre, le Sénateur a également appelé les forces de gauche à “ne pas collaborer avec la droite et de ne céder à aucune exigence anti-sociale de leur part. Si Monsieur Garandor ou Monsieur Belagri décident de copiner avec ces partis anti-populaires et anti-démocratiques, le peuple prendra acte de leur trahison à la cause sociale et nous le rejoindrons pour nous opposer à toute tentative d’attaque à l’encontre des citoyens du pays. J’en appel à tous les défenseurs du prolétariat, à tous les acteurs de lutte pour les droits des minorités, à tous les socialistes, ouvriéristes et partisans d’un monde plus juste à se rassembler autour de la bannière communaliste pour former une véritable opposition de gauche, une opposition capable de contrer les autoritaristes asfortiens, les fascistes horvanxiens et les corrompus belagriens. Si la droite vient à profiter de sa position pour déconstruire ou bloquer les avancées sociales, c’est une véritable guerre déclarée à l’encontre du peuple westalien, qui réclame ces réformes depuis plusieurs décennies. Nous nous tiendrons à vos côtés, citoyens libres de la Grande République, pour protéger vos droits et pour faire plier les oligarques !”.

Un avenir encore incertain et une première épreuve à venir : le passage du projet “United Healthcare”

Alors que le gouvernement s’organise pour faire face aux deux prochaines années dont il n’est même pas sûr de voir la fin, le Sénat va reprendre d’entrée sur une nouvelle examination du projet “United Healthcare”, revisité par le Congrès Suprême et de nouveau entre les mains des sénateurs. Cependant, entre son premier vote favorable fin août et son retour début octobre, l’image de la chambre basse a bien changé : la gauche ne domine plus. Désormais, la nouvelle version de ce texte, la troisième à prévoir, va devoir se faire via une négociation avec la droite asforitenne. Heureusement pour le gouvernement, ni le PUR, ni le PLD n’ont présenté une opposition totale au projet, mais des désaccords sur de nombreux points, notamment la réduction des aides pour le secteur privés et lui reprochant de ne pas faire de distinction entre le privé lucratif et le privé non-lucratif, qui est défendu par ces derniers. Les négociations autour de ce projet sont la première épreuve pour le gouvernement s’il veut montrer patte blanche à la droite et donner un bon signe quant à la stabilité politique du pays à l’internationale, où une déstabilisation de la Grande République pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les marchés aleuciens, notamment, en tant que première économie du continent, mais regroupant aussi de nombreux investisseurs. Pour Eleanor Declass, Ministre fédérale à la Santé, “une réforme de notre système de santé est nécessaire. Il y a certains points que nous pourrons négocier avec la droite, mais d’autres doivent être impérativement conservés, notamment le principe de la Social Contribution to Healthcare. Les westaliens ont le droit à un accès au soin humain et simple. J’ai déjà échangé à ce sujet après les élections avec Arthur Horvanx et Justin Darfor. Des échanges qui sont, pour le moment, cordiaux et constructifs, bien qu’aucun accord de fond n'ait encore été trouvé. J’inviterai très prochainement les principaux chefs de groupes au Sénat à échanger sur cette réforme dans une réunion à mon Ministère et j’espère que nous arriverons sur un texte majoritairement accepté”.

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Columbia Chronicle du 27 octobre 2017
Columbia Chronicle

Demande d’adhésion à l’OND et chute officielle du gouvernement Garandor


Le Premier ministre fédéral démissionnaire George Garandor annonçant la démission de son gouvernement devant les journalistes, au Château de Pourpre, Columbia, le 26 octobre 2017.
Le Premier ministre fédéral démissionnaire George Garandor annonçant la démission de son gouvernement devant les journalistes, au Château de Pourpre, Columbia, le 26 octobre 2017.

Un gouvernement en sursis depuis les dernières élections

Depuis la victoire de la droite au cours des sénatoriales intermédiaires, il y a presque exactement un mois, le gouvernement Garandor s’est rapidement retrouvé dans une position de faiblesse face à un Sénat lui étant majoritairement hostile de nature. En effet, sur les 453 sénateurs qui composent la chambre basse de la Grande République, 246 d’entre eux appartiennent soit à l’Alliance Asfortienne, soit à l’Union Horvanxienne, donc largement assez de voix pour renverser le gouvernement s’ils en déclarent la volonté. Très rapidement, le Premier ministre fédéral George Garandor a décidé de tenir une ligne de dialogue avec les membres de l’Alliance Asfortienne, dont l’approbation, ne serait-ce que relative, fut nécessaire pour espérer se maintenir un peu plus longtemps au pouvoir. Ainsi, à la sortie des urnes, le cabinet composé des membres de l’Alliance Sociale et Démocratique a évité une motion de censure pourtant attendue de la part de la droite, mais qui n’a finalement pas eu lieu “dans une volonté de ne pas paralyser le pays”, pour citer le Sénateur et Président du Parti de l’Union Républicaine, Arthur Horvanx. Au sein même de la coalition de gauche, cette stratégie politique divise, tout particulièrement du côté du Mouvement Social Hamajak où son Président a tracé une ligne rouge quant à quelles concessions seraient données à la droite, dans les prochains échanges législatifs, sous-entendant un départ du parti de l’alliance en cas de désaccord. Du côté des socialistes, le discours est aussi sur celui d’une ligne rouge à ne pas dépasser, mais le ton est beaucoup moins dans la menace et plus dans le rappel idéologique de ce qui unit cette coalition hétéroclite de gauche, dont son principal fondateur, le Ministre fédéral aux affaires intérieures, Albert Parsent (USD-ASD), a multiplié les rencontre avec ses alliés depuis début octobre pour resserrer les rangs. Avec la rentrée du parlement le 10 octobre 2017, les sénateurs ont commencé à travailler sur le projet de réforme de la santé “United Healthcare”, un dossier majeur de l’année 2017, déjà approuvée une première fois au Sénat en août, rejeté au Congrès Suprême en septembre et cette fois-ci de nouveau examiné pour aboutir à des négociations sur un nouveau texte. Au Sénat comme au sein du Ministère fédéral de la santé, les représentants des différents groupes participent à des commissions et des réunions pour s’entendre en amont sur un texte favorable pour la majorité, avant qu’il ne soit débattu au cours du mois de décembre 2017 et voté au début du mois de janvier 2018. Un processus assez discret, sans grande invective et qui, jusqu’à présent, avait donné l’impression que les principaux groupes de parlementaires pouvaient entretenir un dialogue constructif, sans menacer de censure le gouvernement à chaque intervention.

Un communiqué commun et une demande d’adhésion à l’Organisation des Nations Démocratiques

Au cours de la journée du 22 octobre, l’Organisation des Nations Démocratiques et la Grande République de Westalia ont surpris la scène internationale en publiant un communiqué commun de dénonciation de la Fédération de Stérus, concernant l’attaque du 22 octobre 2016, avec l’application de sanctions communes, presque identiques à celles déjà appliquées par le gouvernement fédérale. Ce soutien est considéré comme inattendu dans un contexte où le Royaume de Teyla, membre le plus influent de cette alliance, a toujours joué un rôle neutre et médiateur dans la crise aleucienne, tout particulièrement dans un contexte où elle entretient un pacte défensif avec la Fédération de Stérus. Déjà rejoint par la République de Lermandie et la République Démocratique du Wanmiri, c’est désormais un total de sept nouveaux pays qui se joignent pour faire pression sur l’impérialisme stérusien, certains parmi les plus influents et les plus importants du globe. Selon Mark Tenley, professeur en géopolitique à l’Université de New Landor, “la situation, pour la Fédération de Stérus, commence à devenir de plus en plus compliquée à tenir. Rien qu’en Aleucie, les sanctions lermandiennes et westaliennes, deux marchés majeurs sur le continent, ont eu un certain impact sur l’économie d’un pays, notamment sur son commerce vers l’international, où notre pays occupe un rôle central dans la région. Avec l’ajout des nations de l’OND, une alliance de premier plan, le coup va être terrible dans les prochains mois, tout particulièrement grâce à la fin de ses échanges avec son premier partenaire économique : le Royaume de Teyla, la perte fatale de son dernier allié majeur, qui s'aligne sur Westalia. Il ne serait pas surprenant que, d’ici à la fin de l’année 2018, le Consul Cristobal Pandoro soit contraint à la négociation, voir destitué de son poste pour un successeur qui n’aura pas d’autres choix que de négocier avec la Grande République pour sortir d’un isolement international qui va durablement affaiblir le pays si rien ne change, aussi bien sur le plan économique, que diplomatique”.

Encore plus surprenant, le communiqué annonce également le dépôt d’une candidature de la Grande République de Westalia pour intégrer l’Organisation des Nations Démocratiques, une information confirmée le même jour dans un nouveau communiqué publié par la chancellerie de la présidence fédérale. Si la volonté de rapprochement avec cette alliance internationale du gouvernement fédéral, tout particulièrement des bélagriens, est une connaissance commune dans le pays, peu d'observateurs auraient parié sur une adhésion de notre nation à cette organisation, pas aussi tôt, du moins. Depuis l’agression stérusienne, la confiance envers ce genre d'entités supranationales a profondément chuté, tout particulièrement avec l’amère expérience qu’est désormais l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. En effet, depuis que la Grande République a été agressée, aucune réponse commune n’est sortie de ses institutions, de l’ensemble de ses membres, soit huit nations, seule la République de Lermandie a officiellement apporté son soutien diplomatique à notre nation. Pire, l’Akaltie, une nation pourtant alliée, a remis en cause la véracité du rapport westalien, aggravant l’image négative de ce pays et de l’alliance commune. Ainsi, selon un récent sondage, 69% des westaliens ont une image négative de l’ASEA, tandis que 42% des sondés affirment vouloir que le pays quitte l’organisation, contre seulement 28% qui souhaitent y rester et encore 30% d’indécis. A l’inverse, la population soutient majoritairement la reconstitution d’une alliance locale avec la Lermandie, soit le projet de la “Nouvelle Entente Aleucienne”, promut et théorisé par le Sénateur Henry Takajiwa. Dans ce contexte, il n’est donc pas étonnant de voir que la population westalienne reste encore très méfiante de cette potentielle adhésion, avec le parallèle du contexte actuel qui pousse à cette réception tiède. Malgré tout, pour le Professeur Mark Tenley, “sur le plan diplomatique, il n’y a pas de barrière extérieure quant à l’adhésion de la Grande République à l’OND. La seule présence de ce communiqué est déjà une forme de pré-adhésion de notre pays à cette alliance, la candidature n’étant qu’une formalité à ce stade. Diplomatiquement, Westalia va se retrouver propulsé sur le devant de la scène internationale, probablement avec un rôle à jouer dans les dossiers carnavalais ou d’Eurysie centrale. Dans l’autre sens, le grand gagnant de cette adhésion sera sûrement l’Organisation des Nations Démocratiques. Si l’organisation est principalement eurycentrée, on peut considérer que la prise de Westalia conforte un objectif à s’internationaliser pour ces derniers, tout particulièrement en Aleucie. Si l’Empire du Nord est déjà présent dans l’alliance, l’ajout de notre pays permettrait à l’OND de sécuriser le contrôle du continent, avec le concours des deux plus puissantes nations aleuciennes, d'Est en Ouest. Il était supposé à une époque que ce tandem aurait pu être, plutôt, entre l’Empire du Nord et la Fédération de Stérus, en raison des nombreuses manœuvres de rapprochement teylaises, il y a quelques années, mais il semblerait qu’un comportement autocratique, violent et franc-tireur n’est pas un bon critère pour adhérer à cette alliance. Les projecteurs se sont donc naturellement tournés vers la Grande République, première puissance du continent depuis peu et sans alignement ancré à l’international, si ce n’est dans ses affaires régionales. Soit, comme je le disais, une véritable "prise de guerre" pour l'OND à l'international”.

Une réception mitigée concernant cette intégration future


Sondage d’opinion sur l’Organisation des Nations Démocratiques en Westalia, par électorat politique et pour l’ensemble du pays. Sondage commandé par le Columbia Chronicle et publié par la Westalian Society of Opinion, représentatif de l’opinion sur ce sujet au 27 octobre 2017.

La grande question que l’on peut désormais légitimement se poser est : “Comment cette adhésion a été réceptionnée en Westalia ?”. Ces derniers jours, les analyses étaient faites à chaud et purement par ressentie des observateurs politiques, mais le Columbia Chronicle a décidé d’aller plus loin dans la réception de cet événement historique, en commandant le premier sondage sur le sujet, afin de mesurer la popularité de l’Organisation des Nations Démocratiques dans le pays, à la suite du communiqué. De façon globale, une tendance semble se présenter : une population divisée et encore très indécise sur sa vision, bien que légèrement défavorable de quelques points, 36% de désapprobation contre 31% d’approbation de l’OND, avec presque un westalien sur trois qui n’a pas encore d’opinion tranchée sur le sujet.

Dans le sondage que nous avons commandé, nous avons également demandé aux sondés d’indiquer pour quel parti ils avaient voté (ou qui ils auraient voté) au cours des dernières sénatoriales, en septembre, afin de pouvoir se représenter l’opinion des électeurs, parti par parti. Sans surprise, à l’extrême-gauche du spectre politique, le rejet est catégorique concernant l’OND, avec des proportions assez similaires entre le Rassemblement Communaliste et le Parti des Ouvriers Libres. Selon Wesley Hecton, Professeur en science politique à l’Université de Kaijotoshi, “pour ces partis, c’est bien plus qu’un rejet d’une alliance composé exclusivement de “capitalistes”, c’est le rejet d’une organisation internationale qui s’est retrouvé et se retrouve à plusieurs reprises en position antagoniste face à d’autres puissances pour lesquelles ils sont bien plus favorable, que cela soit la Loduarie pour le POL ou l’Internationale Libertaire pour le RC, qui critiquent régulièrement l’OND dans leurs discours politiques”. Pour le reste de la gauche, à contrario, on retrouve la plus grande approbation de ce sondage, tout particulièrement de la part des électeurs du Front Populaire et Démocrate, avec un total de 67% d’approbation, contre 12% de désapprobation. Rien d’étonnant pour l’électorat d’un mouvement politique qui a toujours présenté l’OND comme une organisation naturellement fréquentable et proche sociétalement de la Grande République. Il en va de même pour les socialistes, qui n’ont jamais présenté l’OND comme une menace et se sont récemment alignés sur la politique de leur principal allié belagrien à ce sujet. Au sein de l’ASD, seuls les électeurs du MSH, soit la majorité des hamajaks, se montrent beaucoup plus dubitatifs concernant cette alliance, voir méfiants, avec 37% de désapprobations contre 24% d’approbation. Avec un programme diplomatique plutôt centré sur l’Aleucie et la cause indigène à travers le continent, l’OND n’est pas vraiment vu comme un partenaire de premier choix, tout particulièrement lorsque la majorité des nations qui la composent sont d'anciens colonisateurs ou d’anciennes colonies.

Toujours selon Wesley Hecton, c’est en observant les chiffres à droite que l’on trouve l’observation la plus intéressante aujourd’hui : “C’est à droite de l’échiquier politique que l’électorat semble le plus indécis sur la question. Si on prend les électeurs de l’Alliance Asfortienne, que cela soit au sein du Parti Libre et Démocrate ou du Parti de l’Union Républicaine, l’indécision atteint jusqu’à 35% pour les électeurs du PLD, dont l’échantillons montre surprenament un taux de désapprobation supérieur à celui du PUR et, inversement, un taux d’approbation inférieur à celui des conservateurs, probablement le résultat d’une ligne politique beaucoup plus ferme et beaucoup plus ancienne sur la question, contrairement à leurs alliés hardenboriens qui ont, au contraire, ont commencé à s'aligner sur ce sujet que très récemment. Il reste tout de même que la désapprobation est globalement supérieure du côté des asfortiens, tout comme elle peut l’être du côté de la droite radicale, sur des proportion largement supérieure et écrasante, tout particulièrement pour l’électorat nationaliste, qui rejete historiquement le rapprochement du pays avec les grandes organisations internationales, de par un sentiment isolationniste encore fort chez un électorat dont la mondialisation n’est pas perçu comme une chance”.

Concernant l’impact réel de ce communiqué et de ce ralliement aux sanctions westaliennes contre Stérus, c’est un soutien qui semble bien accueilli au sein de la population, bien que tous les citoyens que nous avons interrogés à ce sujet n’en font pas tous la même interprétation : “C’est important de trouver du soutien à l'international contre le danger stérusien, c’est à plusieurs qu’on trouvera le moyen de faire plier leurs ambitions expansionnistes. Je ne sais pas si c’est juste un soutien pour la forme ou un soutien sincère, mais j’espère que l’OND continuera sur cette ligne”, nous a confiés une jeune femme de Columbia. “C’est bien beau les sanctions, mais si les onédiens avaient réellement voulu nous aider, ils l’auraient fait bien avant, non ? On a perdu seize des nôtres, il y a un an maintenant, et on n'a pas entendu grands mots de leur part jusqu’à ces derniers jours. Si vous voulez mon avis, c’est bien de nous soutenir, mais c’est encore mieux de ne pas nous prendre pour des idiots, pour rester poli. Qu’ils nous donnent ce qu’il faut pour raser Barba et là, je les accueillerai le premier avec les bras ouverts !”, nous a confié un vétéran de la guerre de 82-84, également à Columbia.

“La décision de trop” pour l’opposition

Le Président du Congrès Suprême et Vice-Président du Parti de l’Union Républicaine, Victor Hardenbor Jr., interviewé par des journalistes devant le Palais de la Grande République, le 23 octobre 2017.
Le Président du Congrès Suprême et Vice-Président du Parti de l’Union Républicaine, Victor Hardenbor Jr., interviewé par des journalistes devant le Palais de la Grande République, le 23 octobre 2017.

Au sein de la scène politique westalienne, la publication a eu l’effet d’une bombe, une explosion que tous redoutent depuis plusieurs semaines et qui a finalement été déclenchée par la dernière partie du communiqué. En effet, selon plusieurs Sénateurs et Délégués, membres de groupes d’observations diplomatiques dans leurs chambres respectives, n’ont “pas été mis au courant du contenu exact du communiqué. Lors de notre réunion avec le Ministre fédéral aux affaires étrangères, la semaine dernière, on nous a assuré que le contenu du communiqué portait sur une dénonciation conjointe de Stérus avec l’OND, pas une adhésion à cette organisation. C’est une faute très grave du gouvernement, on ne parle pas d’un détail négligeable”, nous a confié particulièrement en colère le Sénateur du comté de Baseon, Hung Dae-Hyun (PLD). Assez rapidement, les principales figures de l’Alliance Asfortienne, principale coalition d’opposition au gouvernement, ont tour à tour dénoncé le gouvernement fédéral. C’est notamment le cas de Victor Hardenbor Jr., Président du Congrès Suprême et membre du “triumvirat conservateur” au sein du PUR, devant des journalistes venu l’interviewer au lendemain du dépôt de la candidature : “Il y a un mois, nous avons accordé notre confiance au gouvernement de Monsieur Garandor, dans un geste républicain de ne pas voir le pays paralysé, dans une stabilité basée sur une honnêteté réciproque et un dialogue en toute circonstance. Il semblerait que nous en ayons trop demandé à la gauche, qui a cru qu’elle disposait encore d’une majorité absolue au Sénat. Il est temps de vous réveiller, Monsieur Garandor, Monsieur Belagri. Le pouvoir est désormais entre les mains du parlement, la population ne vous a pas jugé suffisamment convaincant et compétent ces deux dernières années, votre caractère irresponsable se présente encore aujourd’hui. Le gouvernement fédéral doit se soumettre à un vote de confiance cette semaine, où nous nous chargerons de déposer nous-même une motion de censure contre le cabinet de Monsieur le Premier ministre fédéral. Soyez sûr que mon avis sera partagé par les autres membres du parti et par nos alliés du PLD. Nous vous avions mis en garde, vous avez encore joué l'ignorance, vous allez désormais vous prendre la réalité dans la figure”.

Quelques heures plus tard, devant les bureaux du Parti de l’Union Républicaine, le Sénateur Arthur Horvanx (PUR), le Sénateur Henry Takajiwa (PUR) et le Délégué Justin Darfor (PLD) ont tenue une conférence de presse devant les journalistes de la presse nationale et internationale, pour faire savoir que leur alliance ne “travaillera plus avec le gouvernement Garandor et qu’une alternance est désormais nécessaire à la tête de l’exécutif”. Dans sa prise de parole, le Sénateur Henry Takajiwa a présenté sa méfiance quant à l’intégration du pays dans l’OND : “On ne sait même pas dans quoi on se lance, le gouvernement ne sait pas du tout où il va. Est-ce que cette candidature est le prix à payer pour un soutien de l’OND ? Si c’est le cas, nous le déclarons à Monsieur le Président fédéral : Westalia n’est pas à vendre. Il faut arrêter de marchander avec la vie de plus de 65 millions de westaliens qui n’ont jamais eu leur mot à dire. Votre méthode est obscure et la compréhension des dessous de cette adhésion est particulièrement opaque. Au nom des partis membres de l’Alliance Asfortienne, nous exigeons une réexamination de la candidature et notre inclusion dans ce processus. Ce que le peuple souhaite savoir, c’est de comprendre dans quoi nous allons aller si on y adhère. Ce n’est pas rien comme décision et nous allons vérifier, point par point, l’intérêt ou le non-intérêt de cette adhésion”.

En comparaison du reste de l’opposition, les asfortiens sont ceux qui se montrent finalement les moins virulents dans l’annonce de cette candidature. En effet, au cours d’une diffusion en direct sur Internet, le Président du New Order of Westalia, Alfred Eisendorf, s’est montré très vindicatif contre le gouvernement et opposé à une adhésion dans l’OND pour le pays : “Le gouvernement socialiste corrompu essai maintenant de forcer la main à une adhésion dans une organisation qui prendra le contrôle du pays, en imposant ses normes et ses idéologies pseudo-démocratiques. Un exécutif de bras-cassés qui n'arrive pas à endiguer la menace d’extrême-gauche va rejoindre une alliance de lopettes qui n’arrivent pas non plus à stopper la peste rouge à travers le monde. Le NOW et nos partenaires dans l’Union Horvanxienne proposent un véritable plan de protection contre la racaille communiste et communaliste. On a été témoin des terribles horreurs dont ils ont été capables contre l’Hotsaline, mais l’OND se préfère des réponses molles dans une occasion où l’on doit envoyer un coup de poing dans la figure de ces terroristes soi-disant révolutionnaires. On n’a donc pas besoin de recevoir l'aide inutile de nations qui ont acheté le pays à Belagri et sa clique, les pires traîtres de notre histoire”. Du côté de l’extrême-gauche, le Parti des Ouvriers Libres et le Rassemblement Communaliste ont appelé à l’organisation d’une manifestation commune contre l’adhésion de Westalia à l’OND. Dans un communiqué, le Secrétaire-général du RC, Abel Ordan, s’est montré très critique de cette décision : “le gouvernement Belagri a trahi tout un peuple, mais aussi tous ses idéaux. Au lieu de choisir des nations de confiance comme le Grand Kah dans la crise aleucienne, il préfère remettre le destin du pays entre les mains d’une alliance de fausses démocraties, impérialistes et sanglantes où qu’elle mette les pieds. On voit ce que ça donne en Carnavale avec des massacres à ciel ouvert et le soutien militaire au régime fasciste d’Hotsaline, où le Royaume de Teyla a même bombardé des aéroports civils, participant à la mort de milliers d'innocents, dont au moins un westalien !”.

L’échec prévisible du vote de confiance et la démission de George Garandor

Attaqué de toute part, le Premier ministre fédéral a annoncé la tenue d’un vote de confiance devant les journalistes, le 23 octobre, où le destin de son gouvernement se jouera le 26 octobre, entre les mains des sénateurs, accédant donc à la demande des conservateurs. Au cours de ses échanges avec les journalistes, le chef de l’exécutif a tenu à défendre ses positions et à justifier de la nécessité d’une entrée de Westalia au sein de l’OND : “Nous sommes dans une époque où les menaces sont multiples : que cela soit de l'intérieur avec la recrudescence des mouvances radicales de toute part, ou de l’extérieur, avec la perspective d’une guerre contre la Fédération de Stérus, tout comme l’infestation parasitaires du Nord-Ouest de l’Aleucie par des nations étrangères au continent et aux intérêts belliqueux. Pour lutter contre tout cela, nous avons besoin d’alliés, de puissants alliés. Non, Westalia n’est pas une superpuissance contrairement à ce que certains veulent faire croire depuis plusieurs années. Notre puissance ne peut pas venir de notre seule force actuelle et des alliés plus ou moins fiables que nous avons aujourd’hui. L’Organisation des Nations Démocratiques a su démontrer sa réactivité dans ce genre de dossier, que leurs décisions passées soient critiquées ou non, et il est évident que nous partageons avec eux des intérêts et une vision commune capable de nous rendre plus forts. Westalia doit sortir de son éternel pré carré pour poser son regard vers l’horizon. C’est ainsi que nous pourrons évoluer dans le bon sens pour le pays”.

Le 26 octobre, en fin de matinée, l’ensemble des sénateurs étaient présents pour voter s’ils accordent leur confiance ou non au gouvernement fédéral Garandor I. Sans surprise, avec ses 246 voix, la droite entière a eu largement la capacité de renverser le vote en leur faveur, poussant à rendre un avis de confiance défavorable de la part du Sénat. A gauche, les différents partis n’ont pas tous suivi la même ligne de vote. Du côté de l’ASD et des écologistes, soit l’ensemble des 191 votes favorables, le soutien était attendu concernant ce vote, même de la part des trois sénateurs verts, dont le parti a officiellement soutenu l’adhésion du pays à l’OND peu après la publication du communiqué, tout en déclarant s’opposer aux “tentatives de déstabilisation du pays par la droite”, pour justifier leurs voix, sans pour autant “débuter une quelconque alliance avec le pouvoir”. Du côté de l’extrême-gauche, l’ensemble des sénateurs ouvriéristes et communalistes, soit 13 voix, on décidé de s’abstenir de voter, rappelant peu après le vote qu’ils “n’accordent pas leur soutien au gouvernement Garandor [...], mais qu’ils ne souhaitent pas soutenir un vote de confiance imposé par la droite hardenboriste”. Du côté de la droite, des asfortiens aux horvanxiens, la non-confiance de la chambre basse est présentée comme une victoire politique contre la gauche qui les avait violemment défait deux ans plus tôt. Pour le Professeur Wesley Hecton, “ce revers porté par la droite, c’est un scénario inévitable depuis le 25 septembre. Le gouvernement aurait dû chuter ou démissionner au lendemain des élections, à la suite de sa défaite, mais la détermination du Premier ministre fédéral à rester à son poste, soutenu par le Président fédéral, porte un coup à l’avancement des prises de décisions pour le pays. C’est également un coup de maître de la part de l’Alliance Asfortienne, qui a probablement choisi de ne pas faire chuter le gouvernement immédiatement, afin de polir un peu plus son image, avant de profiter du moindre désaccord pour affaiblir encore plus la gauche. La droite était déjà en position de force à la suite des élections. A la suite de ce vote, l’Alliance Asfortienne est désormais maître de l’avenir du pays”.

Trois heures après la tenue du vote, le Premier ministre fédéral George Garandor a présenté la démission de son gouvernement au Président fédéral Simeon Belagri, qui l’a acceptée. Pour le désormais ex-chef de l’exécutif, “le vote au Sénat a été clair, il n’est désormais plus possible pour le gouvernement, tel qu’il est, d’être légitime à diriger notre pays. Les élus ont exprimé leur opinion générale, un nouvel exécutif doit être composé dès à présent. Pour mon successeur, je souhaite faire part de mon souhait à ce que les sujets sociaux que nous avons ouverts et que nous avons programmés ne soient pas jetés à travers les fenêtres du Château de Pourpre. Le pays à besoin de ces réformes et il y a une nécessité de les mener à bien d’ici deux ans. Je tiens également à le rappeler, aucune formation ou groupe politique n’a la force de constituer un gouvernement capable d’outrepasser les échanges avec le Parlement. Désormais, le dialogue et le compromis vont être nécessaires entre tous les sénateurs et délégués pour que le pays puisse avancer. J’en appelle donc aux élus, à la suite de mon départ, à un apaisement des tensions politiques et à renouer avec le dialogue transpartisan. J’espère que la démission de mon cabinet permettra de donner l’élan nécessaire à ce futur constructif”.

Qui pour succéder à George Garandor ?

De gauche à droite : le Président du Sénat, Ronald Abek, le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor, le Sénateur Henry Takajiwa et le Ministre fédéral aux armées, Richard Maylan.
De gauche à droite : le Président du Sénat, Ronald Abek, le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor, le Sénateur Henry Takajiwa et le Ministre fédéral aux armées, Richard Maylan.

Au matin du 27 octobre, le Président fédéral a annoncé qu’il avait envoyé des invitations aux principaux groupes politiques westaliens pour échanger de la situation au Palais d’Argent, avec des rendez-vous pris tout au long de la semaine. On retrouve l’Alliance Asfortienne, le matin du 31 octobre, les représentants de l’Alliance Sociale et Démocratique, l’après-midi, suivi des écologistes, le 2 novembre au matin, suivi de prêt par les communalistes du RC, l’après-midi et finalement les ouvriériste du POL, le matin du 3 novembre. De ces échanges, Simeon Belagri a promis la nomination “d’un nouveau chef pour le gouvernement fédéral avant le 9 novembre”. Dans un même communiqué, il soutient la formation d’un nouvel exécutif capable de prendre des décisions pour le pays et en capacité de servir d’intermédiaire entre la gauche et la droite.

Dors et déjà, et ceci depuis septembre, plusieurs noms reviennent régulièrement comme potentiels successeurs à George Garandor. Au niveau de la coalition gouvernementale, le profil le plus probable est celui de Richard Kaylor, un proche du Président fédéral et également un ancien membre du Parti Libre et Démocrate. Le Ministre fédéral aux affaires étrangères a conservé plusieurs contacts au sein du parti asfortien, lui-même se revendiquant toujours de cette appellation, ayant notamment permis de négocier les voix du PLD lors du passage de la loi Safety & Security IV au Congrès Suprême, début 2016. Souvent cité comme le “numéro deux” du gouvernement fédéral, il incarne également une posture “moins à gauche”, plus pragmatique et plus libérale que George Garandor, qui se revendique social-démocrate, soit un profil plus acceptable pour la droite et beaucoup moins clivant que le précédent. Cependant, en tant que chef de la diplomatie westalienne, il est également derrière le dépôt de candidature de la Grande République pour rejoindre l’OND, ce qui pourrait être un motif de rejet pour l’Alliance Asfortienne. Malgré tout, il pourrait jouer de sa relation avec Henry Takajiwa qui, bien qu'opposés politiquement, ont régulièrement fait part de leur respect mutuel l’un envers l’autre, Richard Kaylor ayant notamment réadapté la doctrine du Kaiko-bu originel, celui théorisé par Henry Takajiwa, dans une version plus accentué vers le développement international et le pragmatisme diplomatique.

Toujours au sein du camp présidentiel, le nom de Ronald Abek revient plusieurs fois dans les discussions internes au sein du Front Populaire et Démocrate. Tout comme Richard Kaylor, c’est un ancien membre du PLD et asfortien revendiqué, ce qui le place également dans l’aile droite du FPD. Il est également déjà connu pour avoir été à la tête du gouvernement fédéral, entre 1989 et 1991, en tant que dernier Premier ministre fédéral du PLD, où de nombreux membres de son ancien cabinet l’on suivi lorsqu’il est parti formé le FPD avec Simeon Belagri. En 2015, avec la victoire électorale de l’Alliance Sociale et Démocratique, Ronald Abek a de nouveau été propulsé sur le devant de la scène en étant élu Président du Sénat par les sénateurs. C’est une figure politique qui est déjà connue des westaliens et, bien qu’il ait échoué à résoudre la crise des ghettos, il n’avait pas manqué de fermeté sur les questions sécuritaires de cette époque, dans un contexte actuel où l'écho de cette ancienne crise semble revenir vers nous. Il pourrait donc être un profil capable de convenir aussi bien au PLD qu'au PUR, très attaché à ces sujets de sécurité intérieure, dont le mouvement a souvent critiqué George Garandor pour son trop grand “laxisme” dans ce domaine.

La troisième option, moins orthodoxe pour le Président fédéral, serait de nommer une personnalité issue des rangs de la droite pour diriger le prochain gouvernement. C’est donc sans surprise que l’ultra-favoris de cette catégorie ne peut être qu’Henry Takajiwa, Sénateur du comté de New Landor et leader de campagne pour les dernières sénatoriales. D’un point de vue idéologique, le très médiatique diplomate est considéré comme un modéré au sein de son propre camp, mais également une personnalité qui favorise le dialogue, ayant tendu plusieurs fois la main au gouvernement pour négocier des textes de lois, dès 2016 déjà, notamment pour la loi Safety & Security IV, bien que George Garandor ne l’a en réalité que très peu reçu ce deux dernières années. La nomination d’Henry Takajiwa amènerait également une certaine influence du phénomène “The Bears Awakening” au sein des décisions du gouvernement, tout particulièrement diplomatique, dans un contexte où le sujet sur l’adhésion avec l’OND est encore très chaud. L’intéressé, pour sa part, a fait savoir qu’il se tenait disponible pour occuper le poste, d’après des proches du Sénateur.

La quatrième et dernière option que nous avons identifiée pourraient être une personne apolitique, mais familière avec cet environnement. Lors de la crise politique des années 50, la classe politique s’était tournée vers une personnalité issue de l’armée pour diriger le pays, le Général Joseph Borten, qui a occupé le poste de Président fédéral entre 1955 et 1963, au cours de deux mandats consécutif, où il a notamment réussi à concilier les partis politiques, tout en menant le pays contre les invasions viétiques. Ainsi, le profil du Général Richard Maylan pourrait être un bon choix pour le Président fédéral, pour ne pas se mettre à dos ni la gauche, ni la droite. Ministre fédéral des armées depuis 2010, entré au sein du gouvernement Fujitawa II, conservé successivement au sein du gouvernement Horvanx I et finalement par le gouvernement Garandor I, sa résilience s’explique par son titre de “Monsieur réarmement”, pilotant depuis plus de sept ans le programme de reconstitution d’une armée fédérale puissance et polyvalente. S’il est très discret médiatiquement et ne s’implique dans les affaires politiques uniquement lorsque cela concerne l’armée, ses proches affirment “qu’il ne refuserait probablement pas à ce qu’on le nomme au Château de Pourpre”, soulignant notamment “sa neutralité politique et sa vision particulièrement pragmatique de la gestion du pays”. Apprécié aussi bien des bélagriens que des asfortiens, son profil pourrait correspondre à ce que le chef de l’État recherche à la tête du gouvernement, il resterait à voir s’il aurait le pouvoir de mettre les partis politiques en rangs ou si son inexpérience en la matière ne l’empêche d'exercer correctement son poste.

Quatre potentielles options que nous avons pu identifier avec les informations à notre disposition actuellement, mais le Président fédéral reste pour le moment très opaque dans son processus de sélection et dans les communiqués publics. Le prochain chef du gouvernement fédéral va avoir un travail important à essayer de faire s’entendre l’Alliance Sociale et Démocratique et l’Alliance Asfortienne dans un jeu politique de plus en plus complexe et où les dossiers majeurs commencent à s’accumuler sur le bureau du futur Premier ministre fédéral. Dans tous les cas, une chose est sûre, la Grande République se retournera à nouveau un peu plus à droite, mettant fin à la parenthèse “jaune” ou “sociale-démocrate”, qu’a pu connaître le pays ces deux dernières années. La question reste de savoir, à quel point la droite aura-t-elle de l’influence dans ce futur gouvernement ?


HRP
Westalia-OND

Influencer la population et la politique westalienne

Après la publication de cet article, il est désormais possible d'influencer la population westalienne concernant sa perception de l'OND, que cela soit par la rédaction de post dans mes AE, l'organisation d'opérations ou d'événement que vous jugerez comme pouvant influencer l'opinion populaire. Vous pouvez venir me voir sur discord si besoin de plus détails (je sais que mon pays est assez complexe pour son RP interne). Pour la rédaction de post dans mes AE, si je juge que cela a la capacité de suffisamment influencer l'opinion, j'en prendrai compte. Pour les opérations, les règles sont les mêmes que celles employées sur tout le forum.

Pour bien comprendre ce qui permet d'influencer le sentiment pro-OND, anti-OND, voir l’indécision au niveau de la population, voici une liste d’éléments qui influence déjà la société, afin que ceux qui souhaitent influencer le pays savent sur quelle base partir :

Anti-OND :
- Méfiance récente envers les organisations internationales. (mauvaise expérience avec l’ASEA)
- - La peur de se faire entraîner dans des guerres.
- Campagne d’extrême-gauche contre l’OND en ligne.
- Droite radicale contre l’OND. (pour l’électorat de droite radicale uniquement)
- La guerre en Eurysie centrale et la mort d’un westalien dans les bombardement teylais. (Principalement à gauche)

Indécision :
= = Qu’est-ce que c’est l’OND exactement ? On y gagne quoi ? (Manque de connaissances au sein de la population sur l’alliance)
= Une alliance d’inconnus. (Pas d'attache populaire particulière envers les pays membres de l’OND)
= “The Bears awakening” et l’OND, est-ce que c’est compatible ? (Prendre la question ainsi : “Est-ce que l’OND est un atout pour Westalia à l’international ou est-ce qu’il faut la considérer comme une entité qui fait de l’ingérence dans le pays ?”)
= = Tous les yeux rivés sur Takajiwa. (Sur les sujets diplomatiques, Henry Takajiwa touche une population qui peut aller au-delà de son électorat. S’il s’est montré méfiant vis-à-vis de cette candidature, il n’a pour le moment pas exprimé une opposition directe à celle-ci ou envers l’alliance. Avec ce sujet, il est presque un faiseur de Roi.)

Pro-OND :
+ Ce sont des démocraties libérales, comme nous. (n’influence pas les extrémistes ou radicaux)
+ + Le soutien contre Stérus.
+ Le Président fédéral est pro-OND.
+ Une alliance anti-communiste/anti-communaliste ? (c’est une perception, mais l’électorat de droite et anti-communiste apprécie ça)

La tendance générale est donc : Indécise avec méfiance

Le soutien ou le rejet de la population n’est pas une condition impossible à contourner pour aboutir à une finalité dans cette intégration. Il s’avance assez clairement que ce sont les responsables politiques qui ont réellement la main sur le futur de Westalia sur ce sujet, tout particulièrement l’Alliance Asfortienne. Malgré tout, le soutien de la population est un facteur d’influence important dans leur positionnement sur le sujet.

Il est également possible de connaître l'avis actuel des différents blocs politiques, avec qui vous pouvez interagir depuis ce topic.

Voici la tendance actuelle pour l'opinion des blocs politiques :

Extrême gauche : Profondément hostile

Le reste de la gauche (sauf FPD et hamajaks) : Favorable

Mouvement Social Hamajak (gauche indigène) : Indécis avec méfiance

Le Front Populaire et Démocrate (centre-gauche) : Très favorable

L'Alliance Asfortienne (Droite libérale et conservateurs) : Indécis avec méfiance

L'Union Horvanxienne (Droite radicale à extrême-droite) : Hostile

Pour voir le poids politique de chacun, je vous invite à aller voir la nouvelle composition du Sénat.

Si vous avez des questions ou des idées, n'hésitez pas à venir me voir sur discord. L'objectif HRP est probablement de faire vivre cette tendance pendant au moins quelques mois InRP, même s'il vient à y avoir une adhésion dans l'OND entre temps. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de RP, donc à voir comment ça avancera si ça se poursuit. Je reposterai ces indicateurs sous les articles que je ferai sur le sujet ou dans un topic dédié, suivant le plus pratique à faire.

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