Posté le : 10 oct. 2025 à 21:38:40
Modifié le : 10 oct. 2025 à 21:45:49
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Sylva : « je me suis déjà fait percer les oreilles, donc je devrais logiquement pouvoir survivre à un coup de canon dans le ventre ! »
La naïveté de nos voisins outre-espérance nous fait bien rire, mais le déni ne les sauvera pas de la maladie.
Volet technique :
Sylva contredit ici son propre plan.
Citons la :L’opération Hippo est le principal effort contre la Principauté. C’est le plus massif, atteignant des effectifs sans précédent. Hippo vise d’abord à sécuriser une zone transformable en hub logistique, puis à exploiter la tête de pont initiale pour sécuriser l’ensemble des axes menant dans la capitale carnavalaise pour enfin en conduire le siège.
Il est bien spécifié que l’OND converge vers Carnavale où elle constitue UN hub logistique qui devient une zone de contamination privilégiée. Les forces de l’OND se concentrent également sur « des axes menant dans la capitale carnavalaise pour enfin en conduire le siège ». Les positions de l’OND sont donc connues et identifiées : ses forces se rassemblent sur les grands axes et autour de la ville. La mention d’un siège suppose que l’OND est suffisamment proche de Carnavale pour empêcher des sorties ou des percées. Autrement dit, les forces de l’OND forment un cordon resserré, elles ne sont pas éparpillées aux quatre vents. Enfin, au stade où les drones attaquent, l’OND est déjà partiellement dans la ville, là où l’efficacité des DCA non mobiles et de l’aviation est très limitée.
Citons la :Une fois la zone de débarquement sécurisée, les forces coalisées entameront leur progression à l’intérieur même de la ville. Celle-ci sera particulièrement méthodique, en établissant des corridors sécurisés pour soutenir l’avancée et en avançant le long des grands axes vers le centre-ville. Les forces de l’OND établissent plusieurs corridors humanitaires et incitent les civils à quitter la ville
L’OND sécurise des corridors dans les grands axes de la ville. Là encore ses positions sont connues par Carnavale. Comme précisé dans le plan de bataille de l’OND, les forces déployées sont conséquentes pour sécuriser les avancées de l’OND. Autant de cibles à infecter.
Enfin, Carnavale ne compte pas que sur la contamination par épandage direct de l’agent GUILGAMESH. Au contraire, le gros de la contamination se fait par transmission humaine dans les premières heures après avoir pénétré dans la Cité noire. L’OND organise des corridors humanitaire, encadre des populations paniquées, désordonnées, qu’elle cherche à faire sortir de la ville. Les aller-retours sont donc nombreux entre l’intérieur de Carnavale et l’arrière-pays. Les drones n’ont pas besoin de vaporiser directement au-dessus de la tente du lieutenant-colonel pour le contaminer : il suffit que celui-ci reçoive un compte rendu oral d’un officier qui aura lui-même discuté avec un chef de brigade qui aura été en contact avec un soldat encadrant un infecté. On sait que la transmission d’une maladie, en particulier dans des espaces densément peuplés (ville, camp militaire…) est exponentielle. Un homme en contamine deux qui en contaminent quatre... en quelques heures, ces chiffres deviennent rapidement vertigineux.
Citons la :Les forces de l’OND tirent parti de leur mobilité et de leur mécanisation pour alterner entre usure de la force ennemie par avancée méthodique avec appui-feu et « foudroyance », lançant régulièrement des raids blindés (« thunder runs ») pour isoler certains points de résistance ou sécuriser des zones d’intérêt particulier et des raids héliportés en avant de la force principale dans le cadre de missions de « recherche et destruction ».
Cette tactique montre bien que l'OND fonctionne par alternance, autrement dit qu'il y a des relais entre ses différentes forces sur le terrain qui alternent de place selon les moments. Une brigade contaminée a donc de nombreuses occasions d'en croiser une autre avec qui elle échange de position, les militaires zigzaguent, se déplacent dans les rues et ruelles, là où les blindés ne peuvent pas pénétrer et où la DCA et l'aviation sont inutiles. Les drones carnavalais ont autant d'occasion de frapper qu'un grand nombre de militaires avancent avec précaution, par progrès-retraites successifs, pour sécuriser des zones.
Volet sanitaire :
Confondre « se préparer sur son propre sol à des épidémies connues et d’origines naturelles » et « faire face à une arme de guerre de haute technologie spécialement conçue pour tuer dans des hôpitaux de campagne montés en trois jours » est un abus de confiance qui risque de perdre le Duché de Sylva. Les quelques anticorps développés au pays contre le paludisme ne suffiront pas à contrer un pathogène génétiquement modifiés à dessein de tromper le système immunitaire. Tout comme avoir eu les oreillons enfant n’immunise pas contre la rage, qui appartient pourtant au même groupe de virus, vivre pied nus dans la jungle ne rend pas immortel à une peste OGM. Il s’agit au mieux d’une belle histoire à raconter à son camarade mourant, à qui on ment en promettant qu’il va s’en sortir dans un ultime acte de pitié.
De la même façon, les réflexes sanitaires des Sylvois (utiles) en cas d’épidémies chez eux sont évidemment obsolète dans un contexte militaire sur un sol étranger. Se placer spontanément en auto-quarantaine dans un camp militaire monté la veille où le seul isolement possible se fait dans une tente en toile trouve rapidement ses limites. De la même façon, l’agent GUILGAMESH étant volatile, se laver les mains trouvera ses limites, particulièrement dans un camp militaire sans eau courante où les sanitaires sont partagés.
Repérer ses symptômes, c’est utile, mais l’agent GUILGAMESH est précisément conçu pour ne se réveiller qu’une journée après l’infection. Autrement dit, lorsque les premiers symptômes apparaissent, au moment où l'alerte est donnée, les camps sont déjà massivement contaminés et il ne reste plus qu’à prier pour être passé entre les gouttes. On ne parle pas ici d’une épidémie sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, où chacun aurait le luxe de s’examiner et de s’isoler, de signaler les cas contact et d'éviter de sortir. Il s'agit d'une contamination massive, ultra virulente, rapide, en deux temps, et dont le pathogène a été génétiquement modifiés à des fins spécifiquement militaires, c'est à dire précisément pour contourner les mesures sanitaires basiques. Si vous êtes contaminé, alors tous ceux à qui vous avez parlé ces 12 dernières heures le sont aussi.
La préparation NBC de l’OND n’est pas à nier. En revanche il est illusoire de penser que celle-ci puisse se déployer efficacement en trois jours. Un centre NBC demande une logistique lourde, l’installation de pièces stériles, l’approvisionnement en matériel et en énergie, le tout dans des complexes spécifiquement dédiés à ce type de menace. Or l’OND n’a rien spécifié de tout cela, elle ne possède que des camions et, d’après son plan de préparation, une centaine de médecins dont les trois quarts ont pour mission de faire de la reconnaissance. Tenter de gérer une épidémie dans l'urgence sans la logistique et les infrastructures dédiés c'est tout simplement prendre le risque de contaminer encore plus de monde en faisant fuiter la maladie. Inutile de le nier : l’OND est sans doute prête à se défendre chez elle, mais pas à Carnavale où elle a privilégié la rapidité et sous-estimé la menace.
Enfin, on relativisera certainement « le faible impact » que peut avoir une épidémie sur le moral des Sylvois. Il ne s’agit pas ici de serrer les fesses face à un virus saisonnier, connu et bénin, mais de voir ses camarades tomber par dizaines, souffrir de toux sanglantes et d’hémorragies oculaires, un camp entier incapable de faire trois pas hors de sa tente, évacués par des médecins en combinaisons hazmat. C’est une scène apocalyptique, pas un confinement à la campagne.
Volet médical :
L’agent GUILGAMESH est conçu pour frapper à retardement, mais frapper vite. Entre le moment de l’apparition des premiers symptômes et l’effondrement logistique de l’OND, moins d’une journée se déroule. Le temps de rapatrier l’agent dans un laboratoire, celui-ci a déjà quasiment terminé son œuvre. En imaginant que l’OND détecte l’agent GUILGAMESH aux premiers symptômes et le rapatrie à Teyla, le pays le plus proche, dans la foulée, trois heures se sont déjà écoulées. Il en faudrait le triple pour rejoindre Sylva. Autant dire que l’identification d’un agent OGM carnavalais, la découverte d’un remède et la conception d’un médicament adapté et livré sur place en quantité suffisante, le tout en moins de 24h est impossible. Par ailleurs, certaines maladies OGM n'ont tout simplement pas de traitement connus, d’où leur dangerosité.
En fin de compte, même si par miracle l’OND parvenait à rapatrier l’ensemble de ses troupes en urgence pour les soigner toutes à temps, l’objectif recherché par la Principauté serait atteint : briser leur élan, casser leur moral, gagner la bataille de Carnavale.