Un défi de taille, c'étaient là les justes termes afin de décrire cette situation intenable sur le long termes dans laquelle se trouvait les Optimates de Léandre désormais Fortuna. Dom Francisco Altarini, avait pris place depuis les aurores. au sein du bureau d'Erico Sionni, l'une des pointures restantes de l'élite Landrine qui on ne savait trop comment avait réussi à passer sous les radars des partisans de Di Grassi lors de la grande saisie. Certainement était-ce dû au fait en bonne partie car le Chauve en digne résistant des meilleures heures avait tourné casaque à un moment opportun pour passer dans le camp des vainqueurs et ainsi garder quelques miettes pour pouvoir y trépasser en silence et dans l'indifférence générale d'ici quelques mois, ce en emportant avec lui ce qui restait de "la faction du traitre". Quand à savoir si c'était un suicide volontaire ou juste qu'il était parfaitement délusionnel... Difficile à dire, le programme et la ligne directive de l'intéressé et des ténors Landrins était... Comment dire. Une invitation à sauter dans le gouffre. Une absurdité sans nom. Un délire de vieillard sénile. Ces gens étaient-ils seulement au courant que les rapports de force s'étaient inversés ? Que Di Grassi et les réformistes, fussent-ils mous, étaient désormais en tête ? Et qu'il fallait un cap clair et logique désormais prenant en compte ces conditions car elles étaient désormais posés et enterrés ? Un rétropédalage général était une lubie, une fantaisie, il était plus que temps de faire rentrer ça dans tous les crânes à moitié ou totalement dégarnis de ces sinistres imbéciles... Enfin, il y avait toutefois une poignée de points à conserver, voir même à étoffer et à améliorer, mais ceux ci demeuraient une minorité au sein d'un océan quasi sans fin d'âneries entremêlés à des rêves de gloire passés rivalisant avec celle de la folle de Lykaron à l'exception que cette dernière avait au moins des arguments et des moyens pour entamer une partie de ses ambitions, ce qui n'était plus le cas de ces perdants fragiles de Velsna.
Engoncé dans son fauteuil Francisco pondérait sa marche de manoeuvre, d'une part ce n'était pas comme si les Landrins auraient le choix de tergiverser, après tout c'est lui qui avait les fonds maintenant, merci cousin notamment, et la masse disposant du plus d'influence dans leur camp. Toutefois... Le problème était désormais la base électorale, traditionnellement celle ci était assez nombreuse afin de fournir une part confortable de sénateurs... Mais ça... C'était avant. Les nouvelles classes censitaires, les nouvelles lois et surtout les pertes importantes lors de la guerre civile avaient rebattus les cartes et il fallait compter désormais avec de nouvelles voix ainsi que la fuite potentielle de milliers d'autres, appâtés par des prairies à l'herbe plus verte ou libérés de leurs "obligations" par le trépas de leurs "suzerains". Lorsque l'on habitue des personnes à certains luxes, elles ne peuvent plus s'en passer, c'est ainsi, et Velsna venait de goutter au changement, personne n'accepterait un retour en arrière total, et même partiel à dire vrai, tout au plus l'on pouvait préserver quelques statuts quo avec des efforts... Ou bien suivre le courant et essayer de diriger l'embarcation vers des embranchements plus acceptables de la longue rivière du changement. La défunte UMT avait procédé ainsi, Fortuna aussi, alors pourquoi pas Velsna après tout.
Fortuna plutôt que Léandre... Oh oui, l'idée était séduisante et plus faisable que le plan landrin. Il y aurait des protestations certes, mais c'était ça ou l'effondrement de toutes façon, hors de question de camper sur des positions pourries et renfermées, place à un coup de balais et à un coup de peinture sur la devanture. Et pour se refaire une santé, il n'y a pas 20 000 solutions, il faut empêcher la fuite des voix d'une part chez la concurrence et les adversaire, mais aussi capter une part de toute cette réserve de nouvelles classes censitaires qui pourront faire la différence. Pour ce faire, Altarini à une idée déjà, une très simple à dire et que les Optimates auraient dû faire depuis longtemps. Mettre fin à ce simili de sectarisme et se doter de sang neuf afin de créer une nouvelle garde de jeunes loups ne se reconnaissant pas dans d'autres camps et en manque de reconnaissance, un nouveau fer de lance jeune, dynamique et patriote prêt à se jeter dans l'arène politique afin de faire ses armes sous la supervision de leurs ainées. En d'autres, l'union de l'expérience de l'âge, mais aussi et surtout de la connaissance de ces nouveaux milieux. Ceux là même qui veulent avoir un mot à dire sur les existences et leurs avenirs.
Pour le reste, quelques lignes majeures s'imposaient :
Cela serait déjà un bon début en attendant d'étoffer la chose et surtout de sonder les jeunes et nouveaux avis. Ce qui allait déjà donner énormément de travail en tant que tel. Bien plus que nécessaire à dire vrai car cela demeurait une tâche herculéenne.