21/02/2015
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đŸ—„ïž MinistĂšre de la MĂ©moire Nationale - Page 6

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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 8 octobre 2014
Jour 31
21h35

Cher Amour,

J’ai eu une journĂ©e trĂšs chargĂ©e que je me dois presque de te raconter. Si je me fais irritable, je te prierais de me pardonner car, mĂȘme en ayant terminĂ© de bosser Ă  14h, je souffre d’une fatigue extrĂȘme. De plus, j’ai perdu mon bip et si je ne le trouve pas avant demain, je risque de ne pas pouvoir entrer dans les locaux des MinistĂšres. Je me croirais de retour au lycĂ©e. Sanctionner l’oubli ou sanctionner la perte : voilĂ  une pĂ©dagogie dont chaque trait m’échappe.
[...]

23h03

Tu trouveras cela idiot, toi qui as toujours dit que croire en quelque chose qui n’était pas prouvĂ© relevait le l’idiotie, comme le fait de croire en l’existence d’un dieu. Depuis un petit moment, je me questionne prĂ©cisĂ©ment sur ce sujet. LĂ , j’écoute un podcast sur ce que serait Dieu en philo, et cela est si intĂ©ressant et censĂ© que j’ai peur d’ĂȘtre d’accord avec lui. Certes Christianisme, Islam et JudaĂŻsme m’écƓurent – dans leur pratique et dans le fait qu’ils aient toujours justifiĂ© les pires atrocitĂ©s du monde – et je reste me rend indiffĂ©rent. Mais imagine ! DĂ©iste ! Moi ! Je m’effraie vĂ©ritablement, et en mĂȘme temps tout cela est logique. Je ne suis pas totalement d’accord avec certains, et ma pensĂ©e va presque Ă  l’opposĂ©e : Dieu est pour moi tout ce qui n’est pas substance car pouvant se crĂ©er elle-mĂȘme. Or, pour les spinozistes, la substance englobe l’immatĂ©riel car tout est et l’un et l’autre, et ce qui est parfaitement cohĂ©rent. Tout ce qui est matĂ©riel possĂšde une image, et donc nous pourrions supposer que toute image dans notre esprit dĂ©coule de la substance, leur Ă©tant intrinsĂšques. Par exemple, pour une partie d’échec, le fou n’est pas juste du fois qui est taillé : c’est une reprĂ©sentation dans la l’imaginaire collectif et qui obĂ©it nĂ©cessairement Ă  des lois physiques ou, ici, aux rĂšgles du jeu, Ă  savoir le dĂ©placement en diagonal. Bref, je vais continuer le podcast – je pense en avoir besoin pour mieux cerner cette curieuse philosophie. Je t’aime. Tu me manques. J’aurais aimĂ© que nous puissions nous parler de tout cela en vrai. Ta voix me manque. Je t’aime vraiment trĂšs fort.
J’espĂšre ne pas ĂȘtre trop illisible ni comprĂ©hensible.

Dans l’attente de pouvoir Ă©changer quelques mots,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 9 octobre 2014
Jour 23
23h03

TrĂšs chĂšre (ex-)petite amie

Je t’aime beaucoup beaucoup.
Aujourd’hui, le Ministre de l'Économie est parti dans un dĂ©lire sans nom. Il a vraiment le papillon qui tape Ă  l’abat-jour – j’avais envie de placer cette expression ! Nous nous expliquions les causes sur la gentrification d'Hernani-centre, bref nous discutions – et travail en plus – lorsque tout Ă  coup il s’est Ă©nervĂ© violemment contre tous, et nous a demandĂ© de nous taire. Quelqu’un lui a dit « Mais Monsieur le Ministre, c’est vous qui nous avez dit de discuter de ce sujet et que cette rĂ©union ne se tiendrait pas sous forme de prĂ©sentation ! », ce Ă  quoi il a rĂ©pondu « Ah oui, c’est vrai ! ».
VoilĂ , comme tu le constates je n’ai pas grand-chose Ă  te dire. Je pense que je vais aller continuer d’écouter mon podcast sur la philo.

Plein de baisers,

Ton Piotr qui t’adore.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 10 octobre 2014
Jour 33
23h18

Ma formidable amie,

Je t’aime. Je n’ai rien envie de te dire d’autre. Cela n’exclue pas la pizza Ă  l’ananas bien sĂ»r, ni ma luciditĂ© quant au fait que je ne t’embrasserai sans doute plus jamais, ni mĂȘme que je sois dans un Ă©tat hors de tout chagrin en t’écrivant aujourd’hui. Je suis heureux de t’aimer, voilĂ  tout, et j’avais vraiment besoin de te le dire. Je ne t’aime ni pour les baisers, ni pour les cĂąlins, ni pour les discussions qui me manquent pourtant ; parfois je me surprends Ă  me demander pourquoi je t’aime. Je t’aime car tout chez toi me sĂ©duit. L’esquisse d’un sourire ou de son absence, ta proximitĂ© ou ta distance, ta richesse intellectuelle comme parfois ta simplicité : je t’aime.
C’est parfois difficile, tu le sais n’est-ce pas ? Tu sais que j’aime t’aimer n’est-ce pas ? Je voudrais pourtant que ce ne soit le cas, mais lĂ -encre Spinoza triomphe : le dĂ©sir au sens premier triomphe, mon libre-arbitre est rĂ©duit Ă  nĂ©ant par mon conatus. Je sais que tu ne liras pas cette lettre, mais j’aime imaginer que tu le feras et en profiteras pour t’informer sur ce sujet. Je suis naĂŻf ? Peut-ĂȘtre. Quoi qu’il en soit cela me plaĂźt et ne fait de mal Ă  personne. Je t’aime vraiment trĂšs fort. Ne crois pas que je le rĂ©pĂšte pour ne pas l’oublier : je le dis parce que je le sais, et non l’inverse. Je veux juste avoir l’impression de te le prononcer, et je retrouve en te l’écrivant une fraction de cette sensation que j’aime tant, car je t’aime tant. L’Amour !
Pendant que je t’écris j’ai une musique dans la tĂȘte. C'est magnifique, et que je t’encourage Ă  aller l'Ă©couter de bout en bout. Tu connais ce besoin pressant d’entendre ce qui hante, comme pour dĂ©livrer un esprit assujetti Ă  une mĂ©lodie trop envahissante. Ne me dis pas non, tu vois parfaitement de quoi je veux parler. Je t’aime.

Sur ces belles paroles,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 11 octobre 2014
Jour 34
23h56

Ma confidente,

J'ai Ă  prĂ©senter mes explications de presse Ă  Monsieur le Tsar demain. Je stresse. J’ai vraiment peur de rater, d’autant plus que je ne me suis entraintĂ© devant personne...
Aujourd’hui j’ai eu rendez-vous avec la psy. Il faudrait vraiment un suivi psy en dehors du boulot, je ne veux pas ĂȘtre vu comme le faible dans ce milieu compĂ©titif entiĂšrement masculin. Je suis tout de mĂȘme content, j’ai osĂ© dire tout ce que je voulais, mĂȘme ce-dont je n’ose te parler ici.

Mes paupiùres se referment toutes seules. Je t’aime. Excuse-moi pour le caractùre ridicule de cette lettre.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 12 octobre 2014
Jour 35
23h59

ChĂšre correspondante,

J’ai passĂ© mon entretien avec Monsieur le Tsar aujourd’hui. Il a trouvĂ© cela bien, et qu'Ă  l'avenir j'aurai peut-ĂȘtre un poste plus important. HonnĂȘtement je ne sais pas si je vais l’avoir. Je ne pense pas : j’ai trouvĂ© cela difficile. J’apprĂ©hende.
Actuellement, je suis chez mes parents. Les enfants de ma soeur dorment. Je me sens un peu seul. C’est le cinquantiĂšme anniversaire de couple de mes parents. Ils sont sortis Ă  Hernani-centre puis sont partis dormir Ă  l’hĂŽtel. Je prĂ©fĂšre sincĂšrement que nous n’ayons pas tenu deux ans plutĂŽt que de finir comme eux. Mais je t’aime toujours et me dire que nous ne sommes vraiment plus ensemble est difficile. Je l’admets, j’ai rĂ©ussi Ă  le faire, mais ce n’est pas pour autant plus facile de se le rĂ©pĂ©ter inlassablement.
Je ne sais pas trop quoi te dire. J’écris sur mon ordinateur car je n’ai pas de feuille. Je compte recopier cette lettre plus tard, ainsi qu’il faudrait que je recopie celles semblables Ă  des brouillons. Je ne sais pas si j’ai Ă©crit plus ou moins que d’habitude. De toute façon je ne le fais pas pour le nombre de caractĂšres ou de lignes : il n’y a aucune gloire Ă  en tirer . Je le fais car j’aime te parler.

Sentimentalement,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 13 octobre 2014
Jour 36
23h52

Ô mon unique amour et ma grande folie,

Excuse l’absence de majuscule : lorsque l’on cite on respecte la forme – et dĂ©jĂ  je m’en veux d’avoir mis une virgule au lieu d’un rien-du-tout, disons alors que la citation s’arrĂȘtait avant.
Mon Amour, j’ai repensĂ© Ă  ce que tu m’avais dit le dimanche 8 septembre au matin : «  Je pense que le break n’est pas une bonne idĂ©e » – en gros hein. Cela voulait-il dire que tu souhaitais que nous restions ensemble, comme je l’ai pensĂ© jusqu’à prĂ©sent, ou que tu voulais dĂ©jĂ  que nous nous quittions pour de vrai ? Je pense, aprĂšs mure rĂ©flexion, que la rĂ©ponse se trouve entre les deux. Sans doute voulais-tu dire qu’il nous fallait choisir entre l’un et l’autre, car le doute nous ferait tous deux souffrir. Je suis dĂ©solĂ©, je ne l’avais pas compris. Je me sens idiot. Tu ne sais pas combien cette nouvelle interprĂ©tation de tes mots me dĂ©chire le cƓur. Pourquoi est-ce que je continue de t’aimer ? Je n’en sais toujours rien, sauf que ça fait mal.

De mon profond chagrin,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 14 octobre 2014
Jour 37
23h34

Ma douce bien-aimée,

Je ne te ferai pas le rĂ©cit de ma journĂ©e d’hier : cela t’ennuierait et, mĂȘme de maniĂšre personnelle, je trouverais cela chiant Ă  mourir, car je ne veux revivre ni la prĂ©sentation nationaliste tout Ă  fait horrible, ni les absurditĂ©s officielles comme desservies en tout occasion. Non, en rĂ©alitĂ© j’ai appris des choses et avons fait quelques activitĂ©s utiles.
J’ai actuellement, au moment oĂč je t’écris, de la musique qui trotte dans ma tĂȘte. J’ai appris hier que le chanteur qui en Ă©tait Ă  l’origine n’était mort qu’en 2008, or je le pensais bien plus ancien. J’ai aussi appris qu’il Ă©tait un soutien aux droites de tous temps, comme celle du Parti Lovecraftien, mais cela ne m’étonne pas vraiment, je suis juste déçu.
Mon Amour je ne sais quoi te dire d’autre. J’ai sommeil et vais aller dormir. Tout Ă  l’heure, j’ai parlĂ© de toi avec une amie. Pendant un instant j’ai eu de l’Espoir.
Si tu m’envoies demain un message je serai le plus heureux des amoureux.

RĂȘveur,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 15 octobre 2014
Jour 38
23h10

Ma sublime Flora,

[...]
Maintenant parlons de toi : je t’aime. Évidemment, comme je m’en doutais, la rĂ©action apportĂ©e Ă  ce vieux message n’a suscitĂ© chez toi aucun comportement que je sois susceptible de discerner. Mon Amour, je ne voudrais pas que nous passions ce premier novembre loin l’un de l’autre. Je ne sais toutefois pas si j’aurai le courage de contempler encore ton silence.

Je tiens trĂšs fort Ă  toi.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 16 octobre 2014
Jour 39
22h13

Toi dont je suis Ă©pris,

Tu ne connais les douleurs de l’amourachĂ©. Sa souffrance t’est inconnue, et sans prĂ©tendre que tu es heureuse, je sais tes Ă©motions loin d’ĂȘtre suspendues aux dĂ©cisions de mon cƓur. Tu ne sais combien « s’enticher » est une verbe triste, car ta vie n’y est pas liĂ©e et que ta pensĂ©e s’y est soustraite. J’aime, et c’est lĂ  mon plus grand malheur ! J’ai pour unique raison un cƓur, et pour cƓur un artichaut. J’ai l’impression de peu Ă  peu mourir en n’étant rien d’autre que cela. L’Espoir nous est communĂ©ment exposĂ© en valeur motrice alors qu’elle est mĂšre mĂȘme de la langueur qui me navre malgrĂ© tant d’effort. Et comme le pressentaient le peu d’hommes intĂ©ressĂ©s par l’HumanitĂ© que par eux-mĂȘme : s’achĂšve cette gĂ©nĂ©alogie du chagrin par le suicide dont l’alanguissement est la cause premiĂšre. Si toi tu as voulu mourir – et le souhaite toujours – c’est alors sans doute que tu attendais quelque chose du monde. Je suis dĂ©solĂ© de ne pas avoir su te l’offrir.

Je t’embrasse fort,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 17 octobre 2014
Jour 40
23h06

ChÚre aimée,

Je ne veux pas te parler. Je prĂ©fĂ©rerais mille fois Ă©crire pour moi, lire, jouer. Pourtant je le fais
 Je le fais comme si je me forçais. Pourquoi ? Je ne sais mĂȘme plus. Tu me manques. Cette lettre est absolument pitoyable, Ă  l’image de mon Ă©tat, peut-ĂȘtre aussi de ma nature.
Tout est si compliqué : les autres, toi, l’Amour. Il est des instants oĂč j’aime t’aime, d’autres oĂč cette passion est regrettĂ©e. Que leur dirai-je aux autres demain, quand au vestiaire leurs yeux se porteront Ă  mon corps reflĂ©tant l’horrible chagrin de mon cƓur ? Deux l’ont vu la semaine passĂ©e, et dĂ©pit de ma volontĂ© de le cacher, et je pus rien y faire. Je ne veux pas qu’ils me voient comme celui dont la confiance n’est qu’une sorte d’illusion. Je ne veux pas ĂȘtre Ă  plaindre, je prĂ©fĂšre mourir. En toute circonstance, je crois prĂ©fĂ©rer mourir.

Désespéré,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 18 octobre
Jour 41
23h57

Je te déteste.

Je regrette vraiment de t’avoir connue. Tu es la pire chose qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© d’aimer.
J’ai croisĂ© MaĂźtre Amid, il m’a parlĂ© de toi. Je te dĂ©teste, comme je dĂ©teste ma mĂšre, comme je dĂ©teste la vie.
Tout chez moi te dĂ©teste. Ma raison te dĂ©teste, mon cƓur te dĂ©teste, mĂȘme mon corps plein de sang te dĂ©teste.
Il vaut parfois mieux renoncer à la vie qu'à son humanité.

Je ne ressens plus rien sauf une effroyable déception et une haine immense pour toi.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 19 octobre 2014
Jour 42
???

Je ne veux pas te parler.

Piotr.
1497
Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 20 octobre 2014
Jour 43
00h25

Mon adorable Amour,

Je t’ai parlĂ© et tu m’as rĂ©pondu. Je l’ai attendu longtemps, imaginĂ© sans cesse, et pourtant je ne savais quoi dire. Toi, tu t’exprimais presque sans gĂȘne, et je voyais bien que tu ne donnais aucune importance Ă  ce que nous sommes tous les deux.
J’ai cru en tes promesses, j’ai cru en notre Amour. Je le regrette. Ton absence d’affection dans chacun de tes mots, ta maniĂšre Ă  toi de souligner ce que tu veux faire remarquer : tout cela m’a Ă©teint.
Ces derniers temps, dans l’euphorie ou la souffrance, je n’étais plus que l’objet d’un Espoir, que le survivant d’un catastrophe sentimentale. Mon humeur chaque jour dĂ©pendait du sourire que tu m’avais dessinĂ© en rĂȘve ou de ton cadavre que je voyais et qui me hantait. Maintenant tout cela est fini. Je ne suis plus rien.
Jusqu’à prĂ©sent, je n’ai fait que croire en tes derniers mots, puis j’ai envisagĂ© le reste. MĂȘme si j’en avais l’impression, mĂȘme si je m’en doutais, je n’avais jamais exclu le fait que tu puisses m’aimer. Aujourd’hui, ce n’est plus un choix. C’est une rĂ©alitĂ© que je devais de toute façon subir une jour et que nous avons construit ensemble. J’espĂšre sans illusion que tu vis cela mieux que moi.
MalgrĂ© ce que j’ai pu te dire je ne te dĂ©teste pas. Je te regrette, c’est tout. Pour moi tu es comme morte, un mort n’est plus dĂ©testable. Et mĂȘme si tu es morte je continue de t’aimer. Je crois que j’aimerais ne plus t’aimer. Je crois que c’est pour moi un deuil : celui de notre Amour, de notre histoire, de notre vie ensemble, de notre communication, de toi ; tout cela est difficile et me manque.

De tout cela, ce qu’on peut retenir c’est que la personne dĂ©testable – et dĂ©testĂ©e – c’est moi.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 21 octobre 2014
Jour 44
23h55

Mon estimée Flora,

J’ai vraiment hñte que nous nous voyions. Je sais que cela signifiera la fin de notre relation, la fin de mon Espoir, mais non la fin de mon Amour pour toi. Il me tarde seulement de revoir tes yeux.
Cette nuit, sur trois rĂȘves, tu Ă©tais deux fois dans ma tĂȘte. La premiĂšre fois nous nous voyions, chez toi, et tu me donnais la main. Sans le dire, je savais que nous nous aimions, et j’aurais souhaitĂ© ne penser plus qu’avec cette image en tĂȘte pour le restant de la nuit. En vĂ©ritĂ©, je ne me rappelle plus vraiment le contexte, le dĂ©cor, mĂȘme ton visage. Je me souviens juste avoir savourĂ© ta splendeur. Je t’aime plus qu’infiniment.
Dans mon deuxiĂšme rĂȘves je te voyais embrasser quelqu’un, je ne sais pas qui. Le message Ă©tait clair, ton cƓur ne penchait plus de mon cĂŽtĂ©, mais tu Ă©tais heureux, et si tes paupiĂšres fermĂ©es tĂ©moignaient de ton bonheur les lĂšvres collĂ©es sur les siennes, c’est rĂ©jouis tout de mĂȘme que je te fis mes adieux.
Flora ce n’est plus un mystùre, il n’y aura plus jamais rien ente nous. J’espùre vraiment que cela te rend heureux, que tu l’attendais ou je ne sais pas, que cela vaille au moins positivement le chagrin de te perdre.

Et dire qu’au fond j’espùre encore


Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 22 octobre 2014
Jour 45
17h11

Mon attendrissante dulcinée,

Il faudrait que je t’envoie un message pour savoir quand exactement nous nous verrons, mais je n’ose pas ‘^^. Il faut dire que je suis impressionnable en Amour – tu le sais dĂ©jĂ  – et que ta beautĂ© est dĂ©sarmante. J’espĂšre au moins que cela aura lieu.
C’est inattendu, je sais, mais j’espĂšre de nouveau et crois en toi, en tes promesses, et plus gĂ©nĂ©ralement en nous. Je sais que je me suis parfois comportĂ© bĂȘtement ou conduit d’une maniĂšre impropice Ă  notre Ă©panouissement sentimental commun. Tu sais Ă©galement que ton attachement Ă  ton tĂ©lĂ©phone – dans tous les sens du terme – m’aura fait me poser de sincĂšres questions. Je ne demeure pas moins persuadĂ©, mĂȘme convaincu, que l’Amour doit se vivre pleinement, malgrĂ© les fautes humaines, et que vouloir le couple parfait signifie n’en vouloir aucun. Nous sommes tous deux trĂšs diffĂ©rents des autres et diffĂ©rents entre nous. Il nous est impossible de faire comme si cela n’était pas le cas tout comme il m’est impossible de ne pas t’aimer, car je suis sincĂšrement amoureux de la femme extraordinaire que tu es ; je le suis comme je ne l’ai jamais Ă©tĂ© et ne le serai plus jamais.
De nos baisers comme de nos disputes, je ne regrette pas un instant,

Piotr

PS – Quoi qu’il arrive, si tu dĂ©cides que tout est fini entre nous mais que tu regrette par la suite tes mots ou tes choix, je ne t’en voudrai jamais pour rien. Je t’aime de tout mon cƓur.
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