12/02/2017
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🏰 Troisiùme session d'inscription au Patrimoine mondial - Page 7

Pays : Empire Burujoa - Shogunat de Maronhi
Catégorie : Patrimoine mixte

Nom de la proposition :
“VILLES-SƒURS” KUROFUNARO (EMPIRE BURUJOA) & FUJIAO (SHOGUNAT DE MARONHI)

kurojao

Depuis leurs origines, Kurofunaro et Fujiao ont entretenu des liens Ă©troits, tant politiques que culturels, au cƓur de l’histoire de l’Empire Burujoa et du Shogunat de Maronhi. Kurofunaro fut la capitale royale d’Ylma Jina puis impĂ©riale du Burujoa jusqu’à la fin de l’expansion coloniale (Ve–XVIIe siĂšcles), tandis que Fujiao, d’abord simple village fortifiĂ©, devint la capitale de la colonie de Maronhi sous l’administration burujoise (XVIe–XVIIIe siĂšcles). Aujourd’hui, ces deux citĂ©s, distantes de plusieurs milliers de kilomĂštres, forment tout de mĂȘme un ensemble urbain et culturel exceptionnellement homogĂšne, oĂč l’influence architecturale, sociale et artisanale du Burujoa s’est perpĂ©tuĂ©e et adaptĂ©e aux contextes locaux.

La prĂ©sente candidature, dĂ©posĂ©e conjointement par le gouvernement impĂ©rial de Burujoa et le Shogunat de Maronhi, vise Ă  inscrire au Patrimoine mondial l’ensemble “Villes-sƓurs” Kurofunaro & Fujiao, en mettant en avant :

- Le rayonnement d’un mĂȘme modĂšle urbanistique et architectural, en contexte impĂ©rial et colonial, transmis et dĂ©clinĂ© dans ces deux citĂ©s.

- La vitalitĂ© d’une culture artisanale et conviviale, partagĂ©e : mĂ©tiers du bois, ferronnerie, cĂ©ramique, spectacles traditionnels, etc.

- Un rĂ©seau de ryokan et d’établissements d’hospitalitĂ© qui illustrent une mĂȘme conception du voyage, de la rĂ©ception et de la spiritualitĂ© transmise depuis le Burujoa continental.

Description détaillée des deux cités

Kurofunaro (ancienne capitale impériale)

Présentation générale
FondĂ©e au dĂ©but du Ve siĂšcle, Kurofunaro s’est rapidement imposĂ©e comme le centre administratif, religieux et commercial de l’Empire Burujoa, et avant cela du royaume d'Ylma Jinu. L’urbanisme y est organisĂ© selon un plan gĂ©omĂ©trique axial, oĂč l’on retrouve :
- Un palais impĂ©rial flanquĂ© d’un grand parc plantĂ© de cerisiers sacrĂ©s.
- Un quartier administratif aux bùtiments en bois laqué, ornés de toitures à courbure douce et couverts de tuiles vernissées plus ou moins sombres.
- Des ruelles commerçantes bordĂ©es de boutiques d’artisans (Ă©bĂ©nistes, forgerons, cĂ©ramistes) travaillant selon un style quasiment inchangĂ© depuis cinq siĂšcles.

ÉlĂ©ments architecturaux remarquables

Hikaridƍ (Pavillon de la LumiĂšre) : exemple typique de la « toiture en coque de navire inversĂ©e » et des charpentes en cĂšdres.

hikarido
Hikarido au coucher du soleil

Onmon (Grande Porte d’EntrĂ©e) : imposant portail en pierre de granit taillĂ©, flanquĂ© de deux lanternes de bronze (Dƍrƍ), que l’on retrouve Ă  l’identique dans l’ancienne enceinte de Fujiao.

Reizanji (Le Temple Mitoyen) : structure faisant Ă  la fois office de temple bouddhique et de sanctuaire aux religions animisto-polythĂ©istes locales, dont la configuration : aile principale, cours pavĂ©e, autels dĂ©diĂ©s aux divinitĂ©s maritimes sera reproduite Ă  l’identique Ă  Fujiao.

Patrimoine immatériel associé :

Spectacle traditionnel Kuro-Utage : danses masquées, Gagaku (musique traditionnelle), Taiko (tambours ylmasiens) transmis par des troupes itinérantes.

Artisanat du bambou laqué : vannerie, fabrication de diverses offrandes religieuses, qui ornent tant les demeures nobles que les auberges ryokan.

SystĂšme d’hospitalitĂ© (Ryokan Burujoa) : Ă©tablissement ancestral oĂč l’on offre au voyageur l’onsen (bain chaud), le repas kaiseki Ă  base de poissons d’eau douce, le tatami fait main et le futon traditionnel.

ryokan
Ryokan traditionnel Ă  Kurofunaro

Fujiao (ancienne capitale coloniale de Maronhi)

Présentation générale

FondĂ©e tardivement (XVe siĂšcle) comme village fortifiĂ© sous domination burujoise, Fujiao s’est muĂ©e en capitale coloniale lorsque la Maronhi a obtenu un statut particulier au sein de l’Empire. Le plan urbain de Fujiao est une transposition exacte du modĂšle de Kurofunaro, adaptĂ© aux besoins portuaires et militaires :

SeiryĆ«jƍ (Forteresse du Lion Bleu) : bastion en pierre grise, avec tour de guet octogonale, strictement calquĂ© sur la CitĂ© des Lions de Kurofunaro.

Quartier administratif colonial : une “rĂ©plique” du palais impĂ©rial de Kurofunaro, avec ses trois ailes, ses jardins en terrasse et ses toitures en tuiles vernissĂ©es.

palais
Palais colonial de Fujiao, réplique exacte de celui de Kurofunaro

Kƍgei-machƍ (Ruelle des Artisans) : alignement de maisons en bois reflĂ©tant un style similaire : porte fenĂȘtres en bois sculptĂ©, façades peintes en blancs et noirs


ÉlĂ©ments architecturaux remarquables :

Seimon (Grande Porte Septentrionale) : version presque identique de l’Onmon de Kurofunaro, hormis quelques motifs dĂ©coratifs propres Ă  la Maronhi, comme le crapaud.

Fusƍji (Temple de la Concorde) : calquĂ© sur le Reizanji de Kurofunaro, puisqu’il abrite Ă©galement deux autels (bouddhique et animisto-polythĂ©istes), mais avec des gravures en bambou originaires de Maronhi.

Toshibaire (Les EntrepĂŽts du Port) : alignement de hangars en bois dĂ©montables, reprenant Ă  l’identique le systĂšme de charpentes en hĂ©micycle inventĂ© Ă  Kurofunaro pour stocker le thĂ© et la porcelaine, mais aussi des boissons et autres produits propres au pays.

Patrimoine immatériel associé :

Spectacle Fujƍkƍ : inspirĂ© du Kuro-Utage, avec une forte influence maronhienne.

théùtre
Troupe de Fujƍkƍ en plein reprĂ©sentation, dans un théùtre de Fujiao

Artisanat de la cĂ©ramique bicolore, le Jaune-Rouge de Fujiao : poteries dĂ©corĂ©es de paysages fluviaux, d’aprĂšs les modĂšles burujois, mais cuites Ă  plus haute tempĂ©rature pour rĂ©sister Ă  l’humiditĂ© tropicale.

RĂ©seau de ryokan “Maronhi no Yado” : semblable aux ryokan burujois (futons, tatamis, onsen), mais agrĂ©mentĂ© de jardins aquatiques et de sculptures de coques de bateau stylisĂ©es.

Valeurs du projet :

Cette candidature est une candidature de valeur, forte et profonde. Elle transmet des valeurs humaines intenses et profondĂ©ment ancrĂ©es au service d’un amĂ©nagement urbain remarquable et d’un mode de vie traditionnel.

Des valeurs humaines :
Les deux citĂ©s illustrent le transfert et l’adaptation, depuis le Burujoa vers la Maronhi, d’un modĂšle architectural, urbanistique et culturel unique. Le tracĂ© orthogonal des rues, les techniques de charpenterie de cĂšdre, les formes des toits incurvĂ©s et les systĂšmes de drainage montrent une copie quasi conforme Ă  Fujiao de l’exemple de Kurofunaro, adaptĂ© aux conditions tropicales. Cet Ă©change de valeurs se traduit aussi dans la diffusion des spectacles : danses, chants, musiques
 qui constituent une identitĂ© partagĂ©e, diffusĂ©e Ă  la fois par des troupes itinĂ©rantes et par la prĂ©sence de théùtres fixes Kuro-Utage Ă  Kurofunaro, Fujƍkƍ Ă  Fujiao.

Un aménagement urbain et une architecture remarquable :
Kurofunaro et Fujiao forment un ensemble oĂč l’on observe la reproduction, sur deux sites distincts, d’un mĂȘme modĂšle de capitale coloniale. Une organisation spatiale commune marquĂ©e par un centre administratif et religieux flanquĂ© d’axes commerciaux structurĂ©s, qui se retrouvent Ă  l’identique dans les deux citĂ©s. Un langage architectural commun, composĂ© de charpentes de bois de cĂšdre, de toitures Ă  double courbure, de façades en bois laquĂ©, de lanternes de pierre et de portails monumentaux en granit. Des systĂšmes d’infrastructures identiques avec des canaux pour l’irrigation et l’assainissement, des rĂ©seaux de puits Ă  eau thermale (onsen) qui alimentent les ryokan.

ruelle
Ruelle traditionnelle de Kurofunaro, ou de Fujiao ?

Ces Ă©lĂ©ments forment des tĂ©moignages exceptionnels de l’application d’un plan urbanistique impĂ©rial Ă  deux contextes gĂ©ographiques diffĂ©rents : continent intĂ©rieur face Ă  jungle tropicale, tout en conservant une homogĂ©nĂ©itĂ© stylistique.

Un mode de vie traditionnel :
Les deux citĂ©s constituent aujourd’hui encore des centres vivants oĂč l’artisanat traditionnel, les pratiques théùtrales et la vie codifiĂ©e des ryokan font partie intĂ©grante du quotidien des habitants. Le maintien quasi intact des ateliers d’ébĂ©nisterie, des forges, des fours Ă  cĂ©ramique, ainsi que l’organisation des saisons de festivitĂ©s (Hanami kurofunarien, Matsuri de la Confluence Ă  Fujiao), tĂ©moignent d’un savoir-faire transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. L’urbanisme n’y est pas figĂ©, mais cohabite Ă©troitement avec ces pratiques, garantissant ainsi une intĂ©gritĂ© et une authenticitĂ© remarquables.

céramique
Céramiste maronhien à l'oeuvre dans son atelier de Fujiao

Authenticité et intégrité :

Cette candidature est celle de l’authenticitĂ©. L'authenticitĂ© des matĂ©riaux et des techniques, des formes urbaines et du patrimoine immatĂ©riel. Ainsi, la plupart des charpentes, toitures, et façades datent du XVIIe–XVIIIe siĂšcle, conservĂ©es grĂące Ă  une politique de restauration respectueuse des savoir-faire traditionnels : rĂ©emploi du bois de cĂšdre, tuiles vernissĂ©es manufacturĂ©es localement.Le tracĂ© gĂ©omĂ©trique initial : grille orthogonale, espaces de carrefours sacrĂ©s, canaux alignĂ©s n’a subi que peu d’extensions contemporaines, grĂące Ă  une rĂ©glementation urbaine contraignante. Les spectacles, l’artisanat et les rites sont transmis en continu, encadrĂ©s par des guildes et des confrĂ©ries locales.

Cette candidature est Ă©galement celle de l’intĂ©gritĂ©. Une superficie cohĂ©rente indĂ©niable, les pĂ©rimĂštres proposĂ©s au classement englobent l’ensemble des Ăźlots historiques, des temples-jardins, des circuits d’eau thermale, ainsi que les principales ruelles commerçantes. Une continuitĂ© d’usage unique depuis des siĂšcles, l’habitat traditionnel : maisons Ă  deux Ă©tages en bois, toits courbes est toujours la rĂ©fĂ©rence dans les deux citĂ©s. Les ryokan, les ateliers artisanaux et les salles de spectacles sont toujours en fonction.

MAISON
Maison traditionnelle Ă  Fujiao, ou Kurofunaro ?

Une protection rĂ©glementaire stricte, binationale et innovante, marquĂ©s par des dĂ©crets impĂ©riaux ancien, le statut de protection de l’ancienne capitale impĂ©riale est octroyĂ© dĂšs 1902 par le biais du ć€ä»Łæ–‡ćŒ–éș産 - Kodai Bunka Isan (Patrimoine Culturel Ancien), signĂ© Ă  Kurofunaro. La lĂ©gislation maronhienne sera plus ancienne, la principale protection de Fujiao sera accordĂ©e par le Pacte Maronhien pour la Conservation adoptĂ© en 1973 et garantit la prĂ©servation des sites et tradition de l’ancienne capitale coloniale. Enfin, la protection universelle des deux capitales est reconnue par le TraitĂ© de coopĂ©ration bilatĂ©rale culturelle, scientifique et environnementale, ratifiĂ© par les deux pays Ă  Fujiao en 2015.

L’art de la fĂȘte :

Cette candidature met Ă©galement en valeur l’art de la fĂȘte cultivĂ©e par les deux villes soeurs, et vise Ă  la prĂ©servation de trois grands Ă©vĂšnements. Toujours sur l'initiative du CPBM, en collaboration avec les administrations locales, le Kumi et les associations d’habitants, plusieurs festivals et manifestations sont organisĂ©s de maniĂšre commune dans les deux villes : Hanami, Festival des villes sƓurs et Matsuri de la Concorde.

C’est notamment le cas depuis 2013 avec un grand Hanami bilatĂ©ral, profitant de la floraison quasi simultanĂ© des cerisiers entre Kurofunaro et Fujiao plusieurs Ă©vĂšnements sont organisĂ©s dans les deux villes, comme des lectures synchronisĂ©es de poĂšmes classiques, des repas partagĂ©s en visioconfĂ©rence et de nombreux Ă©changes.

On peut Ă©galement parler du Festival des Villes Soeurs, organisĂ© en automne, il met Ă  l’honneur les arts et les savoirs faires traditionnels. Ainsi, des troupes de théùtre interprĂ©tant les mĂȘmes piĂšces mais reprenant les spĂ©cificitĂ©s locales dans l’autre ville, en clair les troupes maronhiennes se produisent Ă  Kurofunaro et les artistes burujois jouent Ă  Fujiao. De trĂšs nombreux ateliers sont ouverts au public et certains artisans et artistes se produisent mĂȘme au grand air pour toucher un grand public. Plusieurs compĂ©titions d’arts martiaux et de combats ont lieu dans les deux citĂ©s pour resserrer les liens entre les villes sƓurs. Si les festivitĂ©s ont lieu dans les deux villes, une alternance est effectuĂ©e pour l’organisation des plus grands Ă©vĂšnements, comme les grands spectacles nocturnes ou la visite des dignitaires, Kurofunaro les accueille en annĂ©e impaire et Fujiao les annĂ©es paires.

parade
Procession nocturne du festival des villes soeurs en 2015 Ă  Kurofunaro

Enfin, le plus grand Ă©vĂ©nement conjoint est le Matsuri de la Concorde, organisĂ© en Ă©tĂ©, c’est un des Matsuri, festival d’étĂ©, les plus rĂ©cents du Burujoa et de la Maronhi mais il est trĂšs rapidement devenu un des plus grands Ă©vĂšnements estivals. Au cours des 4 jours de fĂȘte, plus de 3 millions de visiteurs se rendent Ă  Kurofunaro, un peu moins d’un million Ă  Fujiao.

Pendant toute la durĂ©e du festival, les rues, places, temples et cours intĂ©rieures se transforment en scĂšnes ouvertes, oĂč se succĂšdent des reprĂ©sentations de théùtre d’ombres et de marionnettes ; des concerts de tambours gĂ©ants, flĂ»tes et cithares aux harmonies ; des arades de costumes historiques, ou des compĂ©titions d’artisanat en direct, oĂč les maĂźtres potiers, Ă©bĂ©nistes, tisserands et laqueurs travaillent devant le public, chacun sur un thĂšme commun annoncĂ© Ă  l’ouverture. Un des plus grands Ă©vĂšnements du Matsuri est le Grand DĂ©filĂ© Fluvial, un cortĂšge de bateaux historiques, vĂ©ritables palais flottants, ornĂ©s de sculptures, de tissus brodĂ©s, de laques dorĂ©es et de fanions. Chaque bateau est construit selon les techniques navales anciennes communes aux deux villes, habitĂ© par des troupes artistiques : danseurs masquĂ©s, musiciens, calligraphes, conteurs
 et prĂ©cĂ©dĂ© par des dragons aquatiques articulĂ©s tirĂ©s par des nageurs, incarnation des esprits des riviĂšres. Chaque soirĂ©e est clĂŽt par un grand spectacle pyrotechnique, identique entre les deux villes et tirĂ© chaque soir depuis un site diffĂ©rent. A la tombĂ©e de la nuit, les deux villes se parent de dizaines de milliers de lanternes en papier de riz, recrĂ©ant les soirĂ©es estivales des grandes heures des deux anciennes capitales.

feu
Feu d'artifice du Matsuri de la Concorde, 2e soir, Ă  Fujiao

Gestion et protection :

Cette candidature est Ă©galement celle d’une gestion rigoureuse des sites et d’une protection efficace du patrimoine matĂ©riel et culturel. Cela passe d’abord par une instance de gestion transnationale : le ComitĂ© Patrimonial Burujoa–Maronhi (CPBM), chargĂ© de coordonner la conservation, la recherche historique, la promotion culturelle et le tourisme durable entre l’Empire Burujoa et le Shogunat de Maronhi. BasĂ© Ă  Acalia, dans la rĂ©gion de Cendane, le CPBM dispose de bureaux dans de nombreuses villes burujoises et maronhiennes, les antennes de Kurofunaro et Fujiao sont parmi les plus grandes.

Plusieurs plans de gestion communs ont Ă©tĂ© mis en place, de larges zones tampons ont Ă©tĂ© mises en place autour de Kurofunaro et Fujiao pour maĂźtriser l’urbanisation contemporaine. Les habitants des deux citĂ©s doivent Ă©galement signer une charte, identique, en cas de travaux de rĂ©novation, ils s’engagent notamment Ă  ne pas utiliser des matĂ©riaux non conformes et Ă  rĂ©utiliser au maximum les matĂ©riaux de leur habitation.

A l’initiative des deux gouvernements, les universitĂ©s et centres de recherches des deux citĂ©s ont jumelĂ© et mĂšnent dĂ©sormais des programmes conjoints de documentation et de restauration des savoir-faire ancestraux, en particulier dans les domaines de la ferronnerie, de la charpenterie et de la cĂ©ramique.

Les administrations locales, comme la DĂ©lĂ©gation municipale et la ReprĂ©sentation prĂ©fectorale de Kurofunaro, et les services municipaux et provinciaux de Fujiao, en coopĂ©ration avec le CPBM, ont mis en place plusieurs programmes pour augmenter la participation des communautĂ©s. Des associations d’habitants ont Ă©tĂ© mises en place dans chaque quartier des deux villes, elles sont chargĂ©es d’animer la participation des riverains Ă  la vie de leur quartier via diverses initiatives comme des matinĂ©es de nettoyage des rues et cours d’eaux, des aprĂšs-midi de fleurissement ou des journĂ©es d’entretien du patrimoine
 Pour la symbolique, chaque association d’habitants de Kurofunaro est jumelĂ©e avec une association d’habitants de Fujiao.

netoyage
Nettoyage d'une rue de Kurofunaro par une association d'habitants

Le CPBM a Ă©galement mis en place le Kumi, l’association des confrĂ©ries de mĂ©tiers de Kurofunaro et Fujiao. Le Kumi regroupe toutes les confrĂ©ries, associations ou syndicats des mĂ©tiers traditionnels comme les artistes, les artisans et les aubergistes. Il est notamment chargĂ© d’unifier les rĂšgles qui rĂ©gissent les mĂ©tiers traditionnels dans les deux citĂ©s afin de garder l’unicitĂ© des savoirs faire, tout en conservant certaines spĂ©cificitĂ©s locales.

SynthĂšse :

Les “villes-sƓurs” Kurofunaro et Fujiao incarnent un hĂ©ritage unique : l’expression d’un modĂšle urbain et culturel Ă©laborĂ© au sein de l’Empire Burujoa, reproduit Ă  l’identique dans son ancienne colonie, le Shogunat de Maronhi. À travers la conservation de leurs planifications gĂ©omĂ©triques, de leurs bĂątiments jumeaux, de leur artisanat au bambou laquĂ© et Ă  la cĂ©ramique, ainsi que de leurs spectacles traditionnels, ces citĂ©s offrent au monde un tĂ©moignage vivant de l’harmonisation des peuples et des savoir-faire, au-delĂ  de toute frontiĂšre contemporaine.
Pays : Shogunat de Maronhi
Catégorie : Patrimoine naturel

Nom de la proposition : Réserve naturelle des marais de Kouhou
Photographies :

Touristes en pirogue dans la Réserve naturelle des marais de Kouhou. / Troupeau de zébus aquatiques de Kouhou.
Touristes en pirogue dans la Réserve naturelle des marais de Kouhou. / Troupeau de zébus aquatiques de Kouhou.

Description :
La rĂ©serve naturelle des marais de Kouhou se compose essentiellement d’une zone marĂ©cageuse et de savanes flottantes irriguĂ©es par le fleuve Matahou. Elle est uniquement accessible par voie fluviale et abrite des Ă©cosystĂšmes de mangrove, de savane inondable et de forĂȘt tropicale humide.

Parmi les 94 espÚces de mammifÚres présentes dans la région de Kouhou, 37 espÚces sont remarquables. 57% des espÚces protégées de la Maronhi sont présentes dans la réserve naturelle dont le caïman noir, le lamantin, la loutre géante, le jaguar, l'atÚle ou encore la tortue matamata.
La rĂ©gion de Kouhou est exceptionnellement riche en espĂšces d’oiseaux puisqu’elle accueille 521 espĂšces soit 74 % de l’avifaune du pays. On peut citer le hĂ©ron cocoĂŻ et le hĂ©ron agami, la grande aigrette, le coq-de-roche, la harpie fĂ©roce et la harpie huppĂ©e.
69 espĂšces d’amphibiens et 98 espĂšces de reptiles ont Ă©tĂ© inventoriĂ©es sur l’ensemble de la zone. Parmi celles-ci se trouvent 4 espĂšces de caĂŻmans : le caĂŻman rouge, le caĂŻman gris, le caĂŻman Ă  lunettes et le caĂŻman noir. Le zĂ©bu y est Ă©galement Ă©levĂ©, sur une grande partie de la rĂ©serve, pour sa viande rĂ©putĂ©e sur l'ensemble du territoire.

Les autochtones maronhos Ă©taient les premiers habitants de la rĂ©gion des marais de Kouhou. Des vestiges de ce passĂ© sont encore visibles, notamment une sĂ©rie de roches gravĂ©es. Avec l’arrivĂ©e des colons, la population autochtone baissa Ă  vue d’Ɠil du fait des maladies importĂ©es du vieux continent auxquelles peu survĂ©curent. C’est Ă  la fin du XVIIIĂšme siĂšcle que des colons du Nazum s’installent au village autochtone de Kouhou pour l'Ă©levage.

Une roche gravée de Kouhou. / Hoazin huppé. / Atipa (hoplias aimara).
Une roche gravée de Kouhou. / Hoazin huppé. / Atipa (hoplias aimara).


Etat de conservation :

La rĂ©serve naturelle telle qu’elle existe aujourd’hui a Ă©tĂ© créée par dĂ©cret en novembre 1979 et est protĂ©gĂ©e depuis. Les objectifs de conservation s'appliquent au maintien et au renforcements des effectifs de reptiles, tortues, poissons, oiseaux et autres, dont on mesure l'importance dans la rĂ©gion nord-ouest de Paltoterra. Sur ces bases, et de par la richesse unique sur le plateau maronhien, la rĂ©serve naturelle a eu les moyens de s'illustrer dans une gestion active des habitats d'espĂšces protĂ©gĂ©es conduisant Ă  l'accroissement de leurs populations ; un ensemble de programmes scientifiques d'Ă©tude de l'Ă©cologie et de la dĂ©mographie des espĂšces ; un programme original de recherches en milieu marĂ©cageux dĂ©passant le cadre de la rĂ©serve ; ainsi qu'une politique innovante et ambitieuse d'information et d'Ă©ducation de la population.

Cependant, des activitĂ©s d'orpaillage illĂ©gal dans les eaux du fleuve Matahou sont responsables de rejets importants de mercure, entraĂźnant de ce fait une contamination des espĂšces et des locaux vivant de l'Ă©levage et de la pĂȘche. La rĂ©serve naturelle abrite des espĂšces rares, en voie d’extinction et dont la rĂ©partition gĂ©ographique est trĂšs limitĂ©e comme le caĂŻman noir ou l’ibis rouge et des espĂšces remarquables et insolites comme l’hoazin huppĂ© (oiseau primitif) ou l’atipa (poisson). L’hoazin huppĂ©, souvent surnommĂ© « oiseau puant » en raison de l’odeur que dĂ©gage sa digestion fermentĂ©e, est un oiseau unique au monde. VĂ©ritable fossile vivant, il possĂšde des caractĂ©ristiques anatomiques primitives, notamment des griffes sur les ailes de ses jeunes, Ă©voquant les premiers oiseaux prĂ©historiques. Cet oiseau arboricole, endĂ©mique des zones humides du Paltoterra, joue un rĂŽle Ă©cologique important dans les Ă©cosystĂšmes riverains, mais reste extrĂȘmement vulnĂ©rable Ă  la dĂ©gradation de son habitat. De mĂȘme, l’atipa, ou hoplias aimara, est un poisson d’eau douce rĂ©putĂ© pour sa robustesse et son apparence prĂ©historique. PrĂ©sent dans les criques et fleuves de Maronhi, il est dotĂ© d’un systĂšme respiratoire lui permettant de survivre en milieu trĂšs pauvre en oxygĂšne. Poisson de fond, rustique et essentiel aux pĂȘches vivriĂšres locales, l’atipa incarne aussi la rĂ©silience d’un Ă©cosystĂšme menacĂ©. La contamination des eaux par le mercure, en perturbant sa chaĂźne alimentaire, reprĂ©sente un danger direct pour sa survie comme pour celle des populations humaines qui en dĂ©pendent.

Kouhou est l'un des phares mondiaux de la biodiversitĂ©. L'exploration scientifique de la Maronhi, et plus prĂ©cisĂ©ment celle de ses marais, est trĂšs ancienne. Les expĂ©ditions des explorateurs comprenaient dĂšs l'origine des savants naturalistes qui s'efforçaient de dĂ©crire les ĂȘtres vivants rencontrĂ©s et les classer en botanique et zoologie, ou de dĂ©crypter et d'adapter les connaissances ancestrales des habitants. Notre Ă©poque voit des bouleversements extrĂȘmement rapides et trĂšs souvent destructeurs des Ă©cosystĂšmes tropicaux. Dans ce contexte, la recherche sur l'environnement, la comprĂ©hension du fonctionnement de l'Ă©cosystĂšme sous tous ses aspects et Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles devient une vĂ©ritable course contre la montre. Or, ici plus qu'ailleurs, cette connaissance est la clef d'un Ă©ventuel dĂ©veloppement durable.
Les candidatures sont clÎturées, merci à tous les participants ! Le vote interviendra dans ce sujet.
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