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Activités étrangères à Teyla - Page 7

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La voix catholique - ✞



Tribune du Cardinal Alexius Palamas

29 janvier 2016


Chers frères et sœurs en Christ,

C'est avec une profonde inquiétude et avec gravité, mais aussi avec une détermination inébranlable que je m'adresse à vous aujourd'hui. En tant que cardinal de la très Sainte Église de Catholagne, mon devoir et mon serment est de veiller à l'intégrité et à la sainteté de notre Église, une institution millénaire qui doit être un phare de justice et de vérité dans un monde souvent obscurci par l'injustice et la corruption. Elle doit être un repère pour tous les croyants et non-croyants, peu importe leurs erreurs passées, quelles que soient leurs localisations en ce monde. Elle doit rassurer, apaiser, protéger.

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une menace grave pour sa religieuse mission. Une menace qui vise à corrompre le processus sacré et d'une importance extrême qu'est l'élection papale. La principauté de Carnavale, connue pour ses richesses extravagantes, ses agissements contestables et ses influences obscures, tente d'influencer le vote des très sages cardinaux électeurs en faveur de leur candidat, Fulbertrand Bienheureux, un jeune homme de seulement 17 ans, prétendant à la fonction papale sur commande des grandes familles oligarchiques de cette terre où la lumière divine peine à entrer au travers des nuages toxiques et des émanations polluées des usines.

Cette tentative de manipulation est une insulte d'une gravité sans nom à notre foi et à la tradition millénaire de notre Église, mais aussi une insulte au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Le conclave est un moment sacré où celui-ci, l'Esprit Saint, guide nos délibérations avec toute sa clarté céleste. Toute ingérence extérieure, motivée par des intérêts personnels ou matériels, encore plus par des intérêts cupides, est une profanation de ce processus divin.

Nous devons nous rappeler que notre Église est fondée sur les enseignements de Jésus-Christ, qui nous appelle à la pureté, à l'humilité et à la justice. Les agissements de Carnavale, en tentant de corrompre le processus d'élection papale par une proposition outrageuse de 3 000 Chèques Carnavalais et l'ouverture d'un compte anonyme à la Banque Princière Castelage, sont quasiment sataniques dans leur nature et sont aux antipodes des valeurs chrétiennes. Ils cherchent à utiliser notre sainte institution pour servir leurs propres fins, détournant ainsi notre mission divine.

Je vous exhorte, chers fidèles, à prier ensemble pour la protection de notre Église contre ces forces malveillantes. Prions pour que les cardinaux électeurs soient guidés par la sagesse et la grâce divine, et non par les tentations terrestres. Prions pour que la lumière de la vérité éclaire nos chemins et nous protège des ténèbres de la corruption.

Ensemble, nous devons rester vigilants et fermes dans notre foi. Nous ne devons pas permettre que les intérêts égoïstes de quelques-uns détournent notre Église de sa mission sacrée. Que la Vierge Marie, mère de l'Église, intercède pour nous et nous guide dans ces temps troublés.

En tant que fils de l'Église, j'ai toujours été guidé par les enseignements de notre Seigneur et par l'exemple de ceux qui ont consacré leur vie à la justice et à la vérité. Depuis mon plus jeune âge, j'ai été témoin des injustices sociales et des souffrances des plus démunis. Ces expériences ont forgé en moi une détermination à lutter contre toute forme de corruption et d'abus de pouvoir. Et la corruption est définitivement l'un des actes engrangeant le plus de misère dans ce monde.

Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à cette tentative de manipulation, il est plus important que jamais de rappeler les valeurs fondamentales de notre foi. Nous devons nous engager à protéger l'intégrité de notre Église et à défendre les principes de justice et de vérité qui sont au cœur de notre mission.

Je vous invite tous à vous joindre à moi dans cette lutte pour la justice et la vérité. Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix et défendre les valeurs sacrées de notre foi. Prions pour que l'Esprit Saint guide nos actions et nous donne la force de résister à toute forme de corruption.

J'appelle le très Saint-Siège à prendre des mesures concrètes devant cette tentative de manipulation qui n'est pas la première. Les autorités religieuses aquitagnaises avaient déjà tenté d'avertir la Sainte mère Église lors du conclave précédent, et nous reprenons cet appel aujourd'hui.

Que Dieu nous bénisse et nous protège dans cette mission sacrée.

Avec toute ma dévotion et ma confiance en la Providence divine,

Cardinal Alexius Palamas.

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Majëul Farche et l'OND, l'improbable histoire d'amour

Chronique : le leader de la droite gallèsante milite depuis plusieurs mois pour que le Duché de Gallouèse se rapproche de l'OND, au nom d'un supposé péril loduarien. Un revirement aux airs stratégiques pour celui qui critiquait autrefois l'hégémonie de cette institution, sur le plan militaire notamment, et qui avait pris sur lui de jeter un froid sur les relations gallo-teylaises.

Laurent Wauquiez
Le président du Parti radical-Chrétien et chef de la file « Modérée », Majëul Farche, le 2 janvier 2016 (CRÉDIT: PresseRC)

« On a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux ». Tout le monde a en tête ces vers de Jacques Belle dans Ne me plaque pas : l'idylle peut toujours revenir entre deux amants qui se sont disputés. Et aujourd'hui, Majëul Farche et l'Organisation des nations démocratiques (OND) sont ces amants. D’un côté, l’administration onédienne du teylais Jean-Louis Gaudion semble courtiser le Duché dans une lutte d’influence contre la Loduarie : le secrétaire-général de l’OND, ancien ministre des affaires étrangères de Teyla, a formellement invité la Gallouèse à adhérer à la charte de Manticore en 2015, comme l’a révélé le journal d’investigation L’Objecteur. De l’autre côté, le chef des « Modérés » au parlement gallèsant poursuit son offensive médiatique lancée pendant la campagne des législatives, visant à promouvoir un rapprochement avec l’OND. Tant et si bien que le président du Parti radical-chrétien (PRC), première force d’opposition, est désormais - de son propre aveux - la principale personnalité à promouvoir l’OND dans le paysage médiatique gallèsant. Pourtant, c’est peu dire que M.Farche n’est pas exactement le client idéal pour un rapprochement avec l’OND. D’abord parce que le Duché entretient des relations ambiguës avec cette institution de la diplomatie internationale.

Fondée en 2012, l’OND qui est parfois présentée comme concurrente de l’Union des Nations indépendantes et libres (UNIL) dont la Gallouèse fait partie, est l’une des principales zones d’intégration économique au monde (en proportion de PIB nominal mondial), tout en étant aussi, par son volet sécurité et défense, la plus large alliance militaire de la planète, et la seule qui produit un armement interopérable. Dès sa création, le traité de Manticore qui lui sert de base juridique s’est retrouvé sous un feu nourri en Gallouèse. Et chose rare, le Duc Bastien fut le premier à charger. Dans un entretient à la TVG, le chef de l’État dénonçait la volonté hégémonique de l’OND, accusée de s’approprier le « brevet » de la démocratie. Il a pourtant satisfait l’agenda onédien fin 2014, en étant le premier Chef d’Etat à se déplacer en Translavie du Sud (et en snobant toutefois les autorités locales). Quant au chef du gouvernement, Michal Trëvenon (gauche), il avait prophétisé « l’échec » de l’OND, et continue de s’en prendre à toute codification du droit international ; mais il a aussi organisé l’occupation de la Translavie avec les forces coalisées onédiennes.

Des relations à la je t’aime - moi non plus, donc, entre ce conglomérat qui prétend à l’hégémonie mondiale, et le petit Duché aux trois loutre dont le rattrapage économique des années quatre-vingt-dix et deux mille est en plein essoufflement. Or dans l’opposition, en particulier à droite, le succès économique de l’OND sert bien souvent de modèle. De même que sa charte de défense (la Charte de Bandarhan) qui permettrait de contenir la Loduarie, à l’heure du « péril rouge » annoncé par le député conservateur Paulus Nermilo lors l’ouverture de la VIe législature de l’Assemblée du Peuple. C’est dans ce contexte que Majëul Farche déclarait, le 7 octobre dernier en pleine campagne pour les élections législatives : « une fois élu, j’annoncerai mon intention de faire entrer la Gallouèse dans l’OND. Il est temps que nous nous donnions les moyens de la réussite ». Les propos sont forts : une adhésion de la Gallouèse à l'OND semblait bien lointaine, il y a de cela à peine un an, tant ces deux pôles étaient distant l'un de l'autre en dépit de leur évidente proximité idéologique et culturelle.

Et cela, c'est aussi, et avant tout, l'œuvre de M.Farche. Lui-même le reconnaît volontiers : il s'est souvent montré critique de la Charte de Banharhan (capitale du Faravan), celle qui régit les institutions militaires de l'OND. En 2012 en particulier, il avait marqué les esprits. Alors président du Conseil exécutif, élu quatre ans plus tôt, il était en campagne pour un second mandat, quand deux citoyens teylais furent abattus par l'armée loduarienne pour s'être introduit illégalement sur le sol loduarien. L'affaire, connue depuis à Teyla comme « l'assassinat de Marie et Corentin », avait été l'occasion d'une brouille historique entre le Quai de Ligor et Manticore. Dans un échange épistolaire resté secret, Majëul Farche et Jean-Louis Gaudion, alors ministre des affaires étrangères teylais, ont vivement montré leur désaccord sur la conduite de leurs cabinets respectifs. Ce qui avait transformé cette discussion en scandal d'État fut sa révélation par la reine Catherine III, qui se jugeait insultée, nécessitant l'intervention du Duc pour des excuses publiques, et la rétractation de Majëul Farche des affaires diplomatiques. Quelques mois plus tard, il perdait les élections exécutives face à Sophale Bardiou.

Mais depuis, le tribun infatigable est plus ragaillardi que jamais. Si son mandat au Cabinet l'avait éloigné du jeu parlementaire et avait avait permis l'émergence de nouvelles figures à droite, comme Valérie Jacques, la secrétaire-générale du PRC, ou Frédéric Crocaux, chef des conservateurs, les quatre ans qui ont suivi ont été ceux de son retour sous un nouveau jour. Il surfait sur la vague populiste de Trëvenon dans les années 2000 ? Voilà l'ancien ministre des transports (1994-1995) reconverti en champion des discussions apaisées. Il critiquait l'OND ? Le voilà son plus grand promoteur. Car celui qui a renoncé aux exécutive de cette année face à une Bardiou en état de grâce croit chaque jours un peu plus en ses chances d'accéder à la fonction suprême et de prendre la place de son éternel rival, Michal Trëvenon. Mais son revirement onédien n'est pas pour autant dénué de sens, ni de logique, il faut le reconnaître.

Dans une interview à la radio privée Gallondes, il a défendu sa position becs et ongles face à un Mathieu Bougereau qui n'a pu que s'incliner. « Quand nous avons échangé avec Jean-Louis Gaudion, en 2012, c'était à mon initiative, et c'était pour faire valoir mes désaccords, nos désaccords. Ça n'a pas empêché notre dialogue de rester cordial malgré sa franchise, et sa ne m'empêche absolument pas de conserver de bonnes relations avec monsieur Gaudion » a-t-il avancé. « Mais je pense que ce qu'il faut voir pour éviter les amalgames, c'est que la situation n'était pas du tout la même qu'aujourd'hui. J'insiste là-dessus parce que ça a beaucoup changé en quelques années, mais à l'époque, nous n'avions aucun canal de discussion avec l'OND. Nous n'étions pas protégés, absolument pas, et nous n'avions aucune garantie de ne pas nous retrouver sous le coup de leurs sanctions, voir d'actions coercitives, en cas de conflit ouvert avec la Loduarie. J'ai dû monter au créneau, j'ai fait mon devoir et je ne le regrette pas » ajoute M.Farche, en précisant qu'il n'est pas un diplomate. Il voit aujourd'hui les relations « amicales avec l'OND », qui « nous invitent à aller plus loin ».

Par ailleurs, le chef de l'opposition ne cache pas des désaccords avec plusieurs aspects de l'OND. « Il y aura évidemment beaucoup de choses à discuter » avance-t-il auprès des investisseurs de son parti, « parce que nous voulons défendre nos industries, notamment celle de l'armement ; aussi parce que nous voulons préserver nos intérêts, en matière de relations internationales ». Et de viser les tentatives de codification du droit internationales, auxquelles le PRC s'oppose et qui feront l'objet de négociations, mais qui « heureusement, n'avancent pas beaucoup » selon Valérie Jacques. C'est d'ailleurs surtout cette dernière qui prend le devant de la scène sur le sujet international. Comme c'est la coutume en Gallouèse, surtout pour qui veut une chambre aux Capucins (la résidence du premier ministre), Farche n'abonde pas sur la politique internationale. Chose surprenante chez ce Majëul Farche 2.0, il délègue de l'espace médiatique, en l'occurrence à Mme Jacques, n°2 du parti et proche du chef des députés de droite.

Celle-ci aurait même rencontré Jean-Louis Gaudion avant les législatives, et prévoirait une réunion avec le futur secrétaire-général de l'OND, l'ancien Secrétaire général de la Fédération zélandienne Siert Bruggink. Elle défend, elle, que le péril loduarien presse la Gallouèse de ne pas rester isolée plus longtemps sur la scène internationale, ce malgré les relations semble-t-il apaisée entre M.Farche et le dictateur loduarien Geraert-Wotjkowiak. Pour elle, il est temps que la Gallouèse prenne sa part dans la promotion de la démocratie - comprendre : qu'elle participe aux actions militaires parfois contestées de l'OND. Des postures que ne partage peut-être pas totalement Majëul Farche, mais qui ont le mérite de séduire les jeunes urbains de l'ouest, électorat pour l'instant du Parti Social pour la Liberté. Et puis après tout, qu'importe. Les stratégies qu'on appellera un jour « farchiennes » on un mérite : celui de payer, et de rester étonnamment cohérentes.

Joseph Cehon
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Sécurité nationale | Affaires étrangères | Justice | Politique intérieure


Velsna, la menace qui n'existe pas

Lors de la récente publication de l'Evaluation annuelle des menaces pour l'année 2016, le Service Permanent d'Intelligence Extérieure a, à la dernière minute, supprimé de sa publication la mention de Velsna comme menace à la souveraineté, sur demande de la Première ministre.
7 MARS 2016
Le 22 février dernier, le Service Permanent d'Intelligence Extérieure, SPIE, publiait en interne, au près d'une poignée de ministères et de services concernés, une longue note annuelle appelée "Evaluation annuelle des menaces pour l'année 2016". Cette note, classifiée, est aussi accompagnée d'un volet public, bien plus restreint et ne contenant aucune information classifiée. Comme depuis plusieurs années, la Loduarie Communiste figure à la première place de la première catégorie, "menace à la souveraineté". Cette catégorie se définit par l'existence d'une menace pesant directement sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de la République Fédérale ou de territoires faisant partis des intérêts vitaux de la République. Les autres catégories, "menace régionale" et "Etat perturbateur", se concentrent sur des Etats menaçant des stabilités régionales sans influence directe sur un territoire fédéral, ainsi que sur des Etats agitateurs et potentiellement prochainement menaçant.

Alors que la première catégorie comprend notamment la Loduarie Communiste et la Rimaurie, et que l'Illirée a fait une entrée surprise et rapide au rang d'Etat perturbateur, Velsna a elle été tout simplement supprimée du document et toute mention du pays retiré à quelques jours de la publication d'après plusieurs officiels. Non pas simple Etat perturbateur ou même menace régionale, la Grande République devait initialement être classifiée aux cotés de la Loduarie et de la Rimaurie comme menace à la souveraineté envers Tanska. Une décision stoppée nette, sur décision de la Première ministre.

La décision de l'inclusion initiale de Velsna reste encore cachée sous un voile opaque. L'Evaluation annuelle des menaces, ou EAM, est publiée chaque année, en mars, par le SPIE. La rédaction débute en novembre sur les données accumulées par les services ainsi que plusieurs ministères et les projections et prospectives pour l'année à venir. Le choix des pays et leur classification est introduite en octobre, lors d'une réunion interministérielle, et est ensuite sujette à de possibles réévaluation. Aucune information ne nous a été transmise sur la date à laquelle Velsna aurait pu être introduite, seulement sur son retrait.

Le document en lui-même, que le Sea Street Journal a pu lire, malheureusement sans avoir de copie, est bien plus long que ne l'est la note pour la Loduarie, et fait le double de celle pour la Rimaurie. Elle présente la Grande République comme un Etat marchand largement corrompu mais surtout extrêmement militariste et militarisée avec un équiement et un budget militaire surpassant largement les besoins de sa seule défense.

Notamment, la note compare deux Etats relativement similaire, l'Empire Listonien et la Sérénissime République de Fortuna, en mettant en parallèle les capacités militaires actuelles, à venir, les budgets de la défense officiels et réels ainsi que les dépendances envers les routes commerciales, notamment coloniales. Alors que Fortuna est considérée comme "largement plus dépendante" des routes commerciales et de sa flotte navale que Velsna pour l'assurance de la sécurité de ses territoires ultra-marins et coloniaux, ainsi que pour les routes commerciales, elle dispose d'un budget miliaire "inférieur officiellement, et très inférieur dans la réalité", et de capacités bien moindres. Velsna, qui compte 10 fois moins d'habitant que Fortuna ainsi qu'un empire colonial bien plus restreint, dépense officiellement deux fois plus que Fortuna, compte une force navale déjà plus importante et des prédictions navales la aussi bien supérieures.

Alors que Fortuna ne juge pas sa sécurité directement menacée et son commerce atteint par la piraterie ou les déstabilisations régionales, Velsna justifie en permanence ces achats par le sentiment d'insécurité envers son territoire et son commerce, sans que ce dernier n'ait été atteint ces dernières années à l'exception de la guerre civile, provoquée en interne juge la note.

Un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères et des Droits humains rencontré en marge d'une conférence poursuit "en réalité Velsna est une menace pour la démocratie bien plus sérieuse que ne l'a jamais été la Loduarie." Des mots qui se retrouvaient dans la note. Velsna, en discutant à la fois avec les régimes communistes mais aussi avec les régimes fascistes ne disposent d'aucune norme morale avance le rapport, la rendant parfaitement incompatible avec toute forme de Démocratie, et donc de compréhension des valeurs tanskiennes avance le rapport. Ainsi, si il est possible de discuter voir d s'entendre avec la Loduarie sur des questions de droits humains dans certains régimes, cela n l'est pas vec Velsna qui, de plus, s'allie avec ces régimes. L'officiel poursuit en rebondissant sur la Ligue de Velcal, "instrument de colonisation moderne par excellence". Difficile d'évaluer si il s'agit la d'une posture du ministère ou simplement d'un haut fonctionnaire partageant son opinion. Aucune posture publique ne va dans le sens d'une considération de Velsna comme une menace supérieure par rapport à la Loduarie.

Mais la - longue - note, va plus loin encore. Partant du postulat d'un système politique corrompu, en particulier dans la recherche du pouvoir et le possible achat de votes, elle note que l'industrie militaire, les soldats professionnels et de manière général l'entièreté du secteur de la défense prend une place de plus en plus croissante dans la politique velesnienne. Si officiellement, le budget de la défense n'est que de 114 milliards, le 3e mondiale, il serait en réalité plus élevé. Sur l'année 2015, il ne serait pas de 110 milliards comme le gouvernement l'annonce mais entre 116 et 122 milliards d'après la Direction économique du SPIE. Pour l'année 2016, alors que les projections estiment un budget à 130 milliards officiellement d'ici à la fin de l'année, il serait déjà, actuellement, de l'ordre de 145 milliards et atteindrait au moins les 160 milliards sur l'année avec certaines trajectoires jugées "peu crédibles" atteignant les 200 milliards.

La méthode de calcul n'a pas été diffusée par la Direction économique du service, mais d'après nos informations elle reposerait principalement sur l'estimation de l'externalisation de l'appareil militaire velsnien. Une estimation à 160 milliards, jugée "très crédible" et probablement "minimaliste" selon plusieurs analyses du SPIE, placerait Velsna comme premier budget militaire mondial, loin devant Alguarena et les Communes Unies du Grand Lah, le tout pour un pays de 8,8 millions d'habitants (contre 56 et 78) qui, officiellement, ne poursuit qu'une politique étrangère basée sur le commerce. Un tel budget placerait par ailleurs au minimum les dépenses militaires a plus de 10% du PIB.

Le système politique encourageant la classe dirigeante à la prise de risque initialement économique et commerciale pour atteindre le pouvoir se trouve ainsi engrené dans une quête de prise de risque militaire. La place croissante de l'armée dans la société civile, dans l'économie et dans l'industrie, au-delà de la militarisation accrue de la société velsnienne, pousse considérablement à la prise d'initiatives militaires dans le seul but d'accroître son capital politique interne, tout en justifiant l'extravagance des dépenses pour le pays estime la note.

Selon celle-ci et plusieurs analystes, cela rend l'Etat et sa politique étrangère "profondément instable, mais surtout particulièrement dangereuse". A l'inverse, la politique Loduarienne connait ses limites militaires et agit de manière finalement mesurée après une montée rapide des tensions lors des crises. L'absence de concurrence interne en Loduarie permettant au dirigeant de reculer en cas de crise sans coût politique interne, action "peu probable" et "couteuse politiquement" en Velsna selon un officiel tanskien à l'OND. Celui-ci ajoute "tout, dans le système Velsnien, pousse à la recherche d'une victoire politique pour accroitre son pouvoir. Hors, quand l'armée prend de la place, la victoire politique devient militaire."

A cela, le ministère de la Défense nationale ainsi que la Direction militaire du SPIE ajoutent que l'armée velsnienne est gouvernée par un commandement profondément "incompétent, ignorant des affaires militaires et stratégiques et principalement concentré sur la recherche du pouvoir en interne." Outre l'achat d'équipements sur étagères à chaque battement d'aile d'un papillon dans les tréfonds du Nazum, les analystes du ministère pointent l'incohérence de l'armée velsnienne, des manques mais surtout une structure basée sur des commandants ayant fait leurs premières armes dans les colonies, notamment en Achosie, et protégé par des mercenaires. La note mentionne ainsi notamment l'absence élevée de contrôle sur les hommes et leurs actions envers les civils et une incompétence générale du haut commandement compensé par l'immense somme d'argent dépensé pour le matériel. "La moindre unité militaire velsnienne repose sur du matériel indigène dont on ne peut exclure les effets de la corruption, des navires kah tanais, de l'artillerie raskenoise, des blindés alguarenos et des citoyens attirés par l'argent et la gloire plus que par le service en lui-même."

Le sentiment de menace permanente qui pèse sur le régime est vu comme étant une justification des achats militaires. Un membre du cabinet de la ministre de la Défense reconnaissait ainsi que "tout sert de justification à l'achat compulsif d'armement pour permettre aux dirigeants d'accroitre leur capital politique basé sur la chose militaire. Un navire de pêche au Nazum justifie un destroyer, un avion teylais qui décolle justifie l'achat de chasseurs, une grenade désencerclante dans une manifestation en Aleucie suffit à l'achat d'artillerie."

Enfin, la réaction Velsnienne à la crise en Illirée a profondément choqué le gouvernement Tanskien ont reconnu tous nos interlocuteurs. En quelques minutes, Velsna a déployé plus de 100 appareils dans les airs quand Tanska n'a fait que mettre les siens en alerte. "On ne fait pas décoller 100 appareils pour le commerce quand celui-ci n'est pas menacé", invoquait un député fédéral. Selon cet élu, présent à des réunions du Congrès Fédéral, la réaction velsnienne illustre plusieurs éléments: la paranoïa des acteurs politique, leur volonté de justifier les dépenses à chaque instant mais aussi envoyer un message clair aux Tanskiens. Il ajoute que personne dans le gouvernement n'a cru un mot de la justification officielle envoyée par les autorités velsniennes. Un ministre aurait qualifié cette réaction d'humiliante si elle n'était pas menaçante. L'ingérence dans la question Illérienne, en plus de l'alliance avec la Rimaurie a, pour plusieurs élus, scellé le cerceuil de l'hypothétique amitié avec Velsna. Un membre du gouvernement commentait ainsi "Nous n'avons jamais rien fait à l'encontre de Velsna. Nous avons fait décoller au maximum quelques drones lors de leur guerre civil pour surveiller au loin. Eux, ils s'allient à un régime fasciste sur notre nord, ils font décoller 100 appareils à nos frontières et maintenant ils veulent déployer des troupes en Illirée. Si ce n'est pas un régime ouvertement hostile, sans raison envers nous, je ne sais pas ce que c'est". Impossible d'avoir un commentaire de la Première ministre. Néanmoins, plusieurs le reconnaissent, "il y a des désaccords" dans le gouvernement sur la marche à suivre face à l'hostilité de Velsna envers Tanska et envers l'OND. Un camp est favorable a reconnaitre publiquement que Velsna menace Tanska alors que Tanska "s'en fout de Velsna", pour citer un élu, d'autres tempèrent, et au milieu Jaka Lakkas arbitre, tant bien que mal.

C'est sans doute cette position d'arbitre qui a poussé la Première ministre a annulé la publication publique de la synthèse, et en privé de la très longue note classifiée auprès des services dédiés. La porte-parole du gouvernement, Anneli Huttunen, le reconnaissait à demi-mot lors d'une discussion de couloir : si des diplomates tanskiens peuvent faire confiance à des Loduariens, ne jamais croire un Velsnien semble être devenu la règle.

Côté industriel, alors qu'aucune politique officielle n'a été émise, plusieurs patrons reconnaissent aussi que "personne n'a envie d'aller investir en Velsna", en particulier du côté de l'industrie technologique et désormais spatiale. Un effet simple le prouve, selon le ministère de l'Economie et des Finances, les échanges commerciaux avec Velsna ont si peu augmentés ces dernières années qu'ils sont désormais plus élevés avec de très nombreux pays hors du continent, alors que Velsna représente la 3e économie mondiale.
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LegislaTV, Journal parlementaire de la Grande République, informations offertes par le Groupe industriel Laurenti Alfonso a écrit : Fabrizio Lograno, 7 Mars 2016

Sea Street journal: "les menaçants velsniens", réactions entre indifférence et indifférence


International: depuis plusieurs jours, un article d'un journal étranger, chose rare dans notre cité, a quelque peu fait parler de lui. Pas tant au sein de la population, qui demeure avant tout focalisée sur les applis de rencontre et les matchs de football animant les rivalités entre les cités libres de la République, mais bien davantage en revanche, au sein de la classe politique au sein de l’hémicycle sénatorial. C'est d'abord en commission parlementaire des affaires étrangères que le papier a fait parler. Naturellement, les représentants des groupes eurycommunistes et communalistes ont sauté sur l'occasion pour dénoncé une énième fois "les extravagances et les élucubrations d'une bande d'onédiens paranoïaques.", ce à quoi la majorité conservatrice au pouvoir a tenté, encore une fois, de temporiser et d'appeler au calme. Non, ce n'est pas dans ces disputes et ces débats que nous trouveront une réponse à notre question du jour: qu'est-ce que ces excellences sénateurs ont pensé de cet article ? Pour répondre à cette interrogation, il a fallu en prendre à part certains, car il est de notoriété commune que la franchise est une denrée rare, en particulier dans le cadre de questions traitant de politique internationale. Par chance, nous sommes tombés sur le Doyen du Sénat, son excellence de 92 ans, Gabriele Zonta, qui n'a pas fait montre d'une très grande émotivité à l'annonce de la parution de cet article:

Zonta:Tanskoi ? Tanski ? Ah oui...ça ? Maintenant que vous le dites, j'ai souvenir d'avoir lu un truc dans ce genre là jeune homme. Ce que j'en ai pensé ? Eh bien, je pense que nos amis tanskiens ont l'air de se faire beaucoup de soucis pour pas grand chose. Ce n'est pas là quelque chose de nouveau à mon sens. Je suppose que c'est lié au régime politique dans lequel ils se sont forcés à évoluer. En plus de soixante ans que j'occupe une place au Sénat, j'ai pu comprendre que le cadre politique dans lequel nous vivons détermine beaucoup de nos choix, de même que notre vision du monde. Par exemple, les tanskiens: le modèle ultra-étatiste qu'ils se sont fixé a probablement affecté leur manière de traiter avec l'étranger. Je pense...qu'ils sont terrorisés par ce qu'ils ne peuvent pas contrôler, ou sur ce quoi ils n'ont pas de prise. C'est un sentiment naturel, je l'accorde, et des membres de notre Sénat l'ont également, je le sais fort bien. Mais la lecture de cet article fait clairement apparaître que les tanskiens, du moins leur classe politique, ont beaucoup de mal à accepter de partager la scène internationale avec les pays sur lesquels ils ne peuvent exercer une influence, ou dont le système de valeurs est différent. Cette volonté d'hégémonie culturelle, cela peut potentiellement donner lieu à des tendances interventionnistes préoccupantes. Mais là encore, nous n'avons que faire de voir les tanskiens se promener à l'autre bout du monde avec des M16. SI c'est là ce qui leur plait, nous y sommes indifférents. Le simple fait que Tanska dispose d'une liste d'ennemis attitrés devrait les questionner sur leur capacité à donner des leçons de sécurité au reste du monde, et sur leur propre degré de paranoïa. Notre cité, elle, n'a pas d'ennemis, pas plus qu'elle n'a d'alliés. Nous avons des partenaires commerciaux que nous traitons comme des partenaires commerciaux. Ni plus, ni moins. Le gouvernement tanskien s'est engagé dans une croisade quelconque, stérile et inintéressante, et qui par bien des aspects fait plus de mal que de bien à leur propre cause... Mais lorsque ceux ci auront fini avec leurs enfantillages et leurs aventures lointaines, peut-être accepteront t-ils d'entendre que Velsna est prête à leur offrir leur amitié à leur demande.

Journaliste:Qu'avez vous à dire sur les observations de l'évolution du budget annuel de la Garde civique ? Le document n'était pas tendre avec vous...

Zonta:Des critiques, notre cité en a toujours eu. C'est bien, cela signifie que notre politique est efficace. Je pense sur ce point, qu'il y a une incompréhension fondamentale entre notre gouvernement et le gouvernement tanskien, dans la manière de concevoir notre défense, mais rien n'est insurmontable. Tanska est habituée à se reposer sur un réseau d'alliances complexe, qui rend ses opérations moins couteuses et plus simples sur bien des plans. C'est là tout à leur honneur d'avoir cédé une partie de leur souveraineté à une organisation internationale, et cela comporte là des avantages indéniables. Nous, velsniens, avons fait un choix différent, plus difficile certes, mais plus gratifiant pour nos personnes, et c'est peut-être là un début d'explication sur les raisons qui pousserait le gouvernement tanskien à envisager Velsna comme un adversaire plutôt que comme un partenaire. L'armée tanskienne est conçue pour agir de concert, en coordination avec d'autres États. Ce que Tanska ne peut se permettre, alors c'est Teyla ou Caratrad qui le pourra. L'armée velsnienne, elle, est pensée pour agir en autonomie, et par conséquent, ne doit son propre salut qu'à elle même. Cela explique grandement les écarts de dépenses militaires: dans le monde actuel, jeune homme, j'ai bien peur que nous ne pouvons considérer agir en toute indépendance sans disposer d'une force armée capable de pouvoir à notre propre défense. Nous devons disposer de tout, en stock et en quantité, pour que ce corps civique que nous avons constitué il y a plus de mille ans continue d'agir de son propre chef et disposer de sa liberté de commerce, et sans interférence de l'étranger. Nous avons toutes les amitiés du monde pour nos amis tanskiens, et cela me fend le cœur de devoir expliquer à ces derniers que nous n'avons jamais rien eu contre eux, et que nous n'avons jamais entretenu d'hostilité d'aucune sorte avec ces derniers. Pourtant, et je l'ignore pourquoi, ces derniers semblent persuadés du contraire. D'ailleurs, une partie de nos sénateurs sur ces bancs ne savent pas où est Tanska, ce qui est un bon signe de notre volonté de bonne entente. En général, on aime ce qui est loin de cœur, et j'ai trouvé dans cet article, que l'élément le plus rassurant était indéniablement l'indifférence de certains députés tanskiens vis à vis de notre cité. C'est exactement le type de relation que nous aimerions entretenir avec ce gouvernement: une indifférence respectueuse. J'entends que cela devienne réalité dans les prochaines années.


Journaliste: Le journal mentionne pourtant l'opération de sécurisation de couloir aérien qui a eu lieu il y a quelques semaines en Baie de Teyla...C'est peut-être à cela qu'ils font référence, non ?


Zonta: Certes. Cette opération, sans prendre en compte son contexte, semble être prise comme disproportionnée, mais lorsqu'on y regarde de plus près, nous ne pouvons que soutenir une telle initiative. Savez vous à combien de kilomètres se situe Valinor de nos côtes, jeune hommes ? AU plus près ?


Journaliste: Euh...non ?


Zonta: 197 kilomètres. Presque assez pour pouvoir apercevoir leurs côtes de loin. Dans le contexte où nous assistons à l’émergence d'un régime communiste à nos portes, je pense qu'aucune réaction n'est disproportionnée. Et ce n'est pas Tanska qui dira le contraire, tant ils prennent cette affaire à cœur. Je trouve cela assez injuste, compte tenu que nous nous sommes engagés auprès de leurs alliés dans le sens d'une victoire politique indéniable de l'OND, et que nous n'avons jamais cessé de contacter Teyla et la Loduarie dans l'espoir d'obtenir une issue pacifique à cette crise. Même auprès de Tanksa: le commandement militaire de la Grande Tribune de la plaine velsnienne a fait preuve d'un sérieux et d'un professionnalisme à toute épreuve, en maintenant constamment un contact diplomatique avec nos partenaires tanskiens lors de cette crise, leur détaillant la totalité de nos itinéraires de patrouille, en montrant patte blanche à chacune de leurs demandes. Mais là encore, cela doit paraître insuffisant pour eux, et ceux ci ne semblent tout simplement pas accepter l'existence de Velsna comme entité politique. Voilà tout.

C'est la même histoire au sujet des importations: Je trouve le deux poids deux mesures de Tanska assez consternant: Velsna n'aurait pas le droit de se pouvoir en armes à l'étranger tandis que dans le même temps, les achats d'armes de leurs alliés teylais pour l'année 2015 ont été largement supérieurs aux nôtres ? Cet argument de l'importation d'armes pour justifier le danger n'a pas de sens. Contrairement aux armées onédiennes, l'armée velsnienne n'a jamais fait son entrée dans le territoire souverain d'un autre pays sans l'autorisation de son gouvernement légal. Bien entendu, j'évoque là le cas du Vaikonenland, situation pour laquelle l'ancien gouvernement communal n'avait donné son aval que sur le bout de sa langue au vu de la nature criminelle des rebelles,et dans un soucis de faire montre de notre bonne foi à nos voisins onédiens. Là encore, cela ne suffit pas pour eux, on dirait. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres: si nous étions hostiles au peuple de Tanska, pourquoi diable nous n'aurions été les contacter afin qu'ils puissent servir de médiateurs dans le cadre d'une négociation avec le gouvernement achosien ? Non. Je plains le peuple de Tanska, car je pense qu'il y a là au sein de leur gouvernement, soit des individus qui ne sont guère assez alertes pour constater nos appels du pied à l'amitié et à la bonne entente, soit des individus de mauvaise foi. J'aime à croire que la première option est la bonne, car je ne désespère jamais de la nature humaine. Certainement mon côté utopiste...



Journaliste: Que pensez vous des remarques faites sur les perspectives économiques des échanges entre Tanska et Velsna ?


Zonta: Comme nous l'avons déjà dit, nous sommes toujours ouverts à une amitié franche et honnête avec nos voisins tanskiens, et cela inclut également leurs entreprises. Si d'aventure ces dernières veulent échapper à un enfer fiscal qui n'a rien à envier à la Loduarie communiste en termes de perspectives de libre entreprise, ces derniers sont libres de traverser la mer et de s'implanter dans notre plat pays, à leur guise nous sommes toujours disponibles. Il n'est pas un secret que cela fait des années que c'est Teyla qui porte la croissance onédienne, pas Tanska, et ce n'est pas sans raison. Cela a indéniablement un lien avec l'influence socialiste de plus en plus prégnante dans ce gouvernement. J'ai la plus profonde admiration pour ces chefs d’entreprise qui doivent être, là bas, une espèce en voie de disparition.


Son excellence Sénateur Zonta est sans doute le parlementaire qui avait le plus à dire de cette affaire, et il ne nous a pas été permis, dans cet hémicycle, de recueillir davantage de témoignages de la situation, du moins parmi la majorité, dont l'attitude officielle reste éternellement prudente. Néanmoins, il y a un autre groupe social qui a paraît avoir été affecté, et auquel, dans notre métropole, nous ne pensons peu: les velsniens de l'étranger, et plus particulièrement les velsniens installés à Tanska. En effet, un certain nombre d'entre eux paraît parvoir été choqué par un article "faisant une promotion indirecte du racisme banalisé envers les velsniens". C'est en tout cas l'avis de Dom Pietro Genovese, expatrié lui même et fondateur du Comita anti-raciste velsnien (CAV). Ce dernier ne s'est pas fait prié de son intention de porter plainte contre le journal auprès de la jsutice tanskienne.



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Pietro Genovese



" Les velsniens indignes de confiance ? Qu'est ce que ça insinue exactement, hein ? Que l'on seraient fourbes par nature ? Voleurs ? Menteurs ? Cet article est une insulte à l'égard de tous les velsniens. Je ne sais pas si ses auteurs s'en rendent compte, mais la seule chose que je vois au travers de ce torchon, c'est que des pseudo journalistes répandent des légendes et des stéréotypes depuis leurs canapés. C'est de la banalisation de la haine pure et simple !"


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Quotidia, Le média de l'excellence, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 8 Mars 2016

Insolite: l'internet velsnien répond à Sea Street Journal par la moquerie


C'est une vidéo bien curieuse, au titre aussi obscure que mystérieux, qui semble depuis deux jours sur les réseaux sociaux velsniens, avant de contaminer lentement l'internet tanskien. Caméra posée sur une table de jardin, bouteille de "Prosceo" (célèbre alcool velsnien à base d'anis) d'un côté, bol de pistaches de l'autre, un certain "Marco", se décrivant comme un "célibataire endurci" et "ancien alcoolique", lance un défi face caméra:

"Alors. C'est pour répondre à toute la rédaction d'un certain journal de l'autre côté de la mer, qui dit qu'on est tous des menteurs. Je l'ai pris assez personnellement pour reprendre mon ancienne carrière de buveur légendaire... Moi je vous demande si un type qui est capable de descendre 1 litres 5 de Prosceo est un chicaneur...je ne pense pas. On va voir si je vais finir cette bouteille avant que le fonctionnaire tanskien moyen puisse terminer une note de service sans se relire dix sept fois. Aller...à la santé du colonel."

L'homme commence à descendre cul sec un grand verre de 50 centilitres, non sans emmètre des remontées entre chaque pause. On peut ressentir la finesse, la maitrise, l'art et la manière, la gestuelle, dans la prise en main de ses pistaches.

"C'est un peu serré quand même hein...mais on va le faire...on a pas le choix...on s'est engagé. Deuxième verre..."

La performance est légendaire. L'esprit Coubertin se ressent tout du long, la main du maitre ne tremble pas. Marco est décidément cet exemple de résilience et de persévérance que l'on connait. Lunettes de travers, les aigreurs d'estomac et les vertiges se font ressentir, mais celui-ci n'abandonne pas.

"Dernier verre. Celui là on va le faire à la santé du budget militaire velsnien. Impeccable...on va essorrer quand même...pour pas tricher. Pistache pour éponger."

Un dernier rot pour route, Marco fanfaronne: "Si Un tanskien veut bien me défier...il peut égaliser. Tous ceux qui veulent essayer..ils peuvent. Si il y en a qui égalise je tenterai avec la version 4 litres 5, avec beaucoup d'entraînement..."


La légende

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Crime organisé: loin de Velsna, la société des corragiosi se partage le monde

(lire le post "Mon nom est Michele", dans les activités internes de Velsna pour apprendre à connaître le personnage-point de vue plus en profondeur)



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Teyla. Qu'est-ce qu'on allait bien faire à Teyla, c'est bien moi qui vous le dit. Je me souviens de ce jour là, où le vieux Sal Alvarino, notre boss, nous a tendu des billets de ferry pour se rendre quelques jours plus tard de l'autre côté de la baie, dans la petite ville portuaire de Sainte-de-Tour. Pour y faire quoi ? Même en étant l'un de ses soldato, il avait refusé de me le dire. Tout ce qu'on nous demandait était de nous taire, de veiller à la sécurité de Sal comme son ombre, et de la boucler sur tout ce qui allait se passer là-bas. D'ordinaire, le genre de boulot qui débute comme ça, je sais comment ils vont finir...mais cela m'étonnait tout de même que l'on m'envoie enterrer des cadavres en territoire teylais, où les flics étaient pas dans notre poche alors que je pouvais le faire plus facilement au pays. Mais rapidement, j'ai compris que ce job là n'avait rien d'ordinaire. Déjà, on m'a demandé de me mettre dans mes plus beaux atours: je devais me faire plus beau qu'au mariage de ma frangine, ordre express du patron. C'est pas ordinaire comme instructions ça... Alors j'ai vite fait le raisonnement: de la représentation dans un endroit cossu, et avec des gens beaucoup plus importants que moi. Pas manqué, parce que sans le savoir, j'ai sans doute assister à l'un des évènements les plus importants de l'Histoire de la mafia des corragiosi velsniens, quelque chose qui ne se reproduirait plus avant des décennies.

A Sainte-la-Dune, ce n'était pas seulement notre bande, avec le vieux Sal à notre tête qui s'est réunie, mais il y avait convoqué de manière exceptionnelle les plus grandes pointures du milieu, amis comme ennemis, dans un hôtel-casino flambant neuf qu'il avait entièrement fait privatisé, sous un prête nom bien entendu. Les don s'étaient réservés une salle de conférence, une vingtaine de marioles réunis autour d'une jolie table: d'ordinaire on avait plus l'habitude de se tirer dessus dans les ruelles de Velsna. Les corragiosi, c'est un petit milieu, et tout le monde se connait. La partie la plus pénible de mon travail consistait à rester poli et respectueux avec des don qui jusque là avaient été en guerre avec notre clan.

Ces noms là, on les croisait tellement que je les retenait comme si ils étaient de ma famille, surnoms inclus: Il y avait Antonio Stamos, dit "le gros lard" et Franckie "beau" Carbone, qui étaient à la tête de la bande de corragiosi d'Achosie du Nord, ensuite, en face de lui mon, boss Sal Alvarino et moi, on s'était assis en plus milieu, parce que mon vieux don à sa fierté et qu'il pense être plus puissant que tous les autres, et notre territoire comprenait une partie de la capitale. A côté on retrouvait Freddo "le fortunéen", qui dominait les affaires en Leucytalée, et parce que son accent laissait paraître à des kilomètres l'endroit d'où il venait. Il était accompagné se don homme de main, Salvatore, dit "la bête", un type comme rarement j'en ai vu des aussi grands et avec des mains aussi larges. Et en bout de table on avait les corragiosi qui s'étaient installés à Sylva, avec Francese Spoletto et Pietro Genovese, alias "joli cœur". Genovese, on peut dire que c'était un sacré: c'est lui qui a fondé le comité anti-raciste velsnien, très actif auprès des diasporas velsniennes à l'étranger qui nous servent de relais, et qui lui sert de couverture pour ses activités chez les paltoterrans. Bref, vous voyez le dessin: ici, tout le monde se connait, et personne n'est avare quand ils s'agit de raconter ses exploits une fois la première bouteille de vin vidée, ce qui vaut la plupart de ces sobriquets.

Mais il y a un problème: on est comme qui dirait, une famille dysfonctionnelle. On se tire dans les pattes, et il suffit souvent qu'un don ayant un eu trop le sang chaud en ait marre pour finir par se tirer dessus. Depuis la nuit des temps, les corragiosi, les hommes d'honneur, paraissaient incapables de se s'empêcher de s'entretuer pour tel ou tel territoire. Chaque point de deal est une source de revenus, et le moindre troquet le plus minable à racketter est une excuse pour une nouvelle guerre intestine. La vérité, c'est qu'aucun d'entre nous est capable de tenir en place, et le problème avec la guerre, c'est qu'elle est mauvaise pour les affaires. Mais disons que mon boss, Sal, a le génie pour sentir le coup venir. Il m'avait dit quelques semaines avant cette rencontre que quelque chose se préparait et qui allait tout changer pour nous, comme quoi nous serions devenus tellement riches d'ici la fin de l'année que nous pourrions bientôt oublier toutes nos querelles inutiles. Pas crédule pour un sou, je lui avais juste répondu que ce jour arriverait quand les poules auraient des dents. Mais preuve en est que j'avais encore une fois sous-estimé le bonhomme.

D'entrée de jeu, une fois que tout le monde avait daigné prendre sa place, il a prit la parole le premier, comme un seigneur du haut de sa montagne qui prenait tout le monde de haut, comme si il avait déjà les cartes gagnantes dans sa manche. Il s'est mis à leur parler de l'ouverture du marché caribéno, comme quoi ces types produisaient assez de poudre blanche pour nous rendre riches jusqu'à la fin du siècle, que s'investir dans ce marché et irriguer les consommateurs eurysiens était l'avenir, et que nous ne pouvions pas passer à côté de ça. Car les caribéno étaient certes de grands producteurs de coca, mais lleur problème était qu'il fallait bien trouver des intermédiaires pour amener toute cette came sous le nez des consommateurs. C'était là qu'il y avait un créneau, c'était là qu'il fallait frapper avant de se faire doubler par d'autres bandes. Et pour finir, il répété une sorte de mantra, et qui restera gravée dans ma mémoire jusqu'à la fin de ma vie: "Sous l'ombrelle, il y a de la place pour nous tous.". Sous-entendu que toutes les bandes de corragiosi du pays et à l'étranger allaient avoir leur part, qu'aucun d'entre nous ne serait oublié et que c'était la seule et unique raison de notre présence ici, ensemble. Se partager le monde: voilà ce qui était au programme de cette réunion.

D'ordinaire, ce genre de discours aurait été acceuilli par la moquerie, ou par l'énervement. D'habitude, aucun don n'accepterait de se voir dicter sa loi par un autre, surtout que mon boss n'avait pas que des amis ici présent. Je me rappelle avoir eu peur l'espace de quelques instants, la main droite posée sur la crosse de mon flingue me démangeait. Mais au contraire, et ma grande surprise, les autres don ont paru intéressés. De l'argent facile, quoi de mieux après tout... mais immédiatement après avoir retenu leur attention, Alvarino enchaîna, et leur dit que la réception d'une telle manne financière nécessitait un degré d'organisation meilleur que tout ce que nous avions connu jusque là. Les sociétés de corragiosi avant cela n'avaient jamais connu de forme quelconque de stabilité: les clans apparaissaient et disparaissaient au gré des chefs et des guerres de rue. Les bandes existaient par dizaines, et la multiplicité des acteurs augmentait mécaniquement ces conflits fratricides. Alors, après avoir achevé de dire ces quatre vérités aux autres don, mon boss se leva de sa chaise, et solennel, leur dit qu'à compter d'aujourd'hui, il proposait que toutes les sociétés de corragiosi s'unissent dans le cadre de cinq grandes familles: une famille par territoire, et qui aurait une place bien précise dans la circulation des flux de drogue paltoterranne qui était sur le point de nous inonder.

Alvarino décrivait ainsi la place de chacun dans la grande organisation à venir, qu'il appela "La commission", et qui devrait se réunir les cinq familles à chaque fois que le besoin s'en ferait ressentir:
- La Famille Genovese, regroupée autour de Pietro Genovese. Eux, c'était le début de la chaîne. On leur avait donné le territoire du Paltoterra, déjà parce qu'ils avaient leurs réseaux là bas avec les velsniens installés à Sylva, une clientèle déjà établie, et qu'ils avaient des amis importants au Kah et chez les Caribeno. Ce serait les seuls qui seraient directement en contact avec nos vendeurs, et leurs relations sur les docks sylvois pourraient permettre de faire passer plus facilement de la marchandise en espace onédien, et de manière plus générale, dans toute l'Eurysie.
- La famille Carbone. Eux, ils se complétaient parfaitement avec les Genovese, étant donné que leurs activités au sein des sociétés écran comme le Groupe Laurenti Alfonso, étaient autant de débouchés clandestins où acheminer la marchandise dans plusieurs pays. Teyla, Tanska, Karty, Manche Silice, Fortuna... autant d'endroits dans lesquels ils sont présents.
- La Famille Di Luca: Les Di Luca étaient chargés d'unifier toutes les bandes de corragiosi au des diasporas des pays eurysiens. Ils étaient les meilleurs dans le domaine du racket de l'extorsion auprès de la diaspora. Naturellement, leurs contacts allaient faire d'eux les principaux distributeurs de la marchandise, et la répartir entre les petits vendeurs locaux.
- La Famille Colombo: Eux c'était un peu nos jokers si jamais la tracé "commercial" ordinaire était compromis ou saturé. Ils avaient beaucoup de relations avec le milieu politique fortunéen, et si besoin, ils avaient les moyens de faire voyager la marchandise sur des cargos de marchandise de Fortuna et de Manche Silice.
- La Famille Alvarino: La nôtre pour finir. Nous, on était en bout de chaîne. Notre boulot était de graisser la patte au milieu politique velsnien pour se les mettre dans la poche. C'est avec nous que la plupart des politiciens étaient en contact, et si un membre d'une des autres familles avait des problèmes, c'est avec nous qu'il fallait voir pour le sortir de la merde. Cette position était confortable: à aucun moment on approchait de près ou de loin la marchandise, tout en touchant des revenus dessus.

Pour finir, on s'est tous mis d'accord sur certaines règles élémentaires. En aucun cas ou aucune circonstance il ne devait être permis à une famille de prendre l'ascendant sur l'autre. Il n'y aurait pas de chef ici, simplement une direction collégiale qui discuterait des litiges possibles entre nous et des redécoupages de territoires. Les nouvelles règles impliquaient aussi le respect de l'autonomie et du territoire de chaque groupe local, la recherche de la collaboration plutôt que de l'affrontement: un mantra qui nous a suivi durant toute la réunion. Désormais, les coups fourrés, c'était fini...du moins en l'absence de l’approbation d'une majorité de la commission. Seule cette organisation avait désormais le droit de vie et de mort sur un corragiosi, et inutile de dire qu'il était malvenu de désobéir aux règles. La commission devait permettre, en dehors de ce trafic de drogue juteux, de « réguler » collégialement les autres activités lucratives de sorte à ne pas se marcher sur les pieds: jeu, trafic, prostitution, racket... tous les tarifs étaient désormais unifiés et systématiquement alignés pour ne pas se faire la guerre, un peu comme pendant ces réunions de groupes industriels qui décidaient d'un "marché de gentlemen". Une autre grande victoire de mon boss fut de décider de la création d'un système de fonds communs destiné à payer des pots-de-vin aux autorités et à financer les investissements spéciaux.

Notre organisation était comme une machine, très sophistiquée, et qui nécessitait de l'entretien constant, et des outils très pointus. On s'était déjà armés d'un véritable arsenal juridique et technique: notre comission nommait des représentants chargés de certains secteur d'activités, comme dans une vraie entreprise légale de chez légale. Nous avions un préposé à la prostitution, un autre pour les jeux d'argent et de hasard, tandis que le consigliere de notre famille avait hérité de la position de "contrôleur des relations publiques", sous entendu celui qui avait la main sur la caisse de pots de vins et qui étaot chargé de graisser la patte des politiciens. Enfin, pour les tâches les moins reluisantes, nous avions mis en place une branche chargée de l'exécution, après délibération des différents boss, des membres du crime organisé coupables de manquements ou considérés comme non fiables.

Au bout de quelques bouteilles est venu le temps des décisions plus difficiles à faire. Les boss ont très longuement discuté: au sujet du possible refus de certains corragiosi de se joindre à la nouvelle organisation. Sur cette question, les ordres ont été des plus clairs: la valise de billets ou le cercueil, "soit vous êtes avec nous et vous touchez votre part, soit vous êtes morts.". Mais nul doute que sur la question de la drogue, que nous allions avoir de la concurrence et ça, les don y ont pensé. Les wanmiriens étaient déjà sur le coup à Teyla: aussi, il fallait les éliminer le plus rapidement et le plus brutalement possible. L'heure était venue de poser nos sales pattes dans les affaires de tout le monde, et de profiter un peu de cet afflux de poudre...
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Réajustement du déploiement sylvois en Teyla !

Voila déjà trois années que le Duché de Sylva a déployé de manière permanente (bien que ce n'était pas originellement prévu) des forces aériennes en Teyla pour l'appuyer dans sa défense face aux répétées provocations du voisin loduarien. Ce déplacement de force s'était fait au gré de leur constitution, de manière relativement improvisée. Le revirement d'activité et de dynamique géopolitique en Eurysie avec l'éveil de Carnavale fut conséquemment l'occasion de réorganiser les forces de manière plus cohérente et selon les dernières structures mises en place. Cette force permanente comprendra en définitive une escadre aérienne multimission et un bataillon de DCA.
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Déploiement du Duché de Sylva au Royaume de Teyla


Informations générales :

Nom de l'opération : Vigilance Et Réponse Tactique (VERT)
Lieu de l'opération : Royaume de Teyla
Objectifs du déploiement et de l'opération : Protection du territoire teylais suite aux menaces loduariennes et dissuasion.
Hommes et femmes déployés : 646 (pilotes, opérateurs et techniciens)

Date du début de l'opération : 23 mai 2013
Date de fin : //


Effectifs :

Commandements :

Commandant d'escadrille multimission Christiane Battier
Commandant de bataillon Bérénice Coulomb

Matériel :

Escadre multimission :
  • 570 pilotes et techniciens,
  • 30 chasseurs-bombardier de sixième génération,
  • 1 avion radar de septième génération,
  • 1 avion de guerre électronique de huitième génération,
  • 6 avions ravitailleurs de neuvième génération.

Bataillon de DCA :
  • 276 soldats,
  • 4 véhicules radar de dixième génération,
  • 5 véhicules de transmission radio de dixième génération,
  • 20 lance-missiles antiaérien mobile de cinquième génération,
  • 6 véhicules légers DCA (6 VLTT de 11ᵉ génération + 6 canons antiaériens de 9ᵉ génération),
  • 24 camions de dixième génération,
  • 5 camions citernes de dixième génération,
  • 10 véhicules légers tout-terrain (dont cinq ambulances) de onzième génération,
  • 5 bulldozers de sixième génération,
  • 5 véhicules de dépannage de quatrième génération.

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Note interne de la Brigade d'Action "Fraternité" - Section Eurysienne
Destinataire : Direction du Commissariat Suppléant à la Sûreté - Section Eurysienne (CSS-SE)
Expéditeur : Bureau d'Analyse Stratégique et d'Opérations d'Influence – Eurysie Ouest (BASOI-EO)
Objet :
Stratégie d'Influence et de Radicalisation en vue des élections de 2017 au Royaume de Teyla
Classification : ███████████


I. Synthèse Exécutive


Le présent document détaille la stratégie d'influence indirecte à moyen terme visant le Royaume de Teyla, en capitalisant sur les contradictions internes de son système "néolibéral monarchique", l'effondrement idéologique de l'Eurycommunisme Loduarien, et les élections législatives critiques de 2017. L'objectif est de renforcer significativement les forces de la gauche radicale authentique, incarnées principalement par le parti "Avenir du Peuple" (A!), de déplacer la fenêtre d'Overton vers des positions anticapitalistes et de démocratie directe, et d'éroder la légitimité du consensus libéral dominant. L'opération "Réveil" s'appuiera sur des méthodes éprouvées d'influence numérique ("Alt-Left" expérimentées avec succès par le Bureau Aleucien en Westalia), de guerre culturelle ciblée, et de soutien indirect à la mobilisation de la classe ouvrière et des groupes marginalisés, en maintenant une discrétion absolue quant à l'implication du Grand Kah.

II. ANALYSE SITUATIONNELLE - ROYAUME DE TEYLA (Printemps 2016)

Teyla présente un terrain d'opération complexe mais riche en opportunités :

  • Contradictions du Modèle Dominant: Malgré une croissance économique réelle (le "Grand Versement"), celle-ci masque des inégalités structurelles croissantes (cf. Atlas INS Teyla), une précarité persistante et une fracture territoriale (urbain/rural, Nord/Sud). Ce décalage entre le discours de prospérité et la réalité vécue par la classe ouvrière et les régions périphériques est notre principal levier.
  • Faiblesse Structurelle de la Gauche Institutionnelle: Le MRU (au pouvoir) et la GR (républicaine modérée) sont perçus par une frange croissante de la population comme intégrés au système néolibéral, incapables de proposer une rupture réelle. Leur base ouvrière historique s'érode ou se sent trahie (cf. historique syndical, échec des "Grandes Grèves" face à la répression). Le gouvernement Rojas, malgré une rhétorique sociale récente, reste fondamentalement ancré dans le libéralisme et la coopération avec l'OND.
  • Vide Idéologique Post-Loduarie: L'effondrement de la Loduarie Communiste désoriente l'électorat Eurycommuniste (PET). C'est une opportunité unique pour A! de capter cette base militante en proposant une alternative radicale mais démocratique et non autoritaire, alignée sur nos principes communalistes. Le discours anti-OND, commun à A! et aux ex-PET, peut être un point d'entrée crucial, bien que risquant d’aliéner le reste de la population.
  • Crise de la Représentation et Attrait pour la Démocratie Directe: Le système électoral FPTP et la nature élitiste de la monarchie parlementaire nourrissent un sentiment de déconnexion. Les idées de référendum, d'assemblées citoyennes (portées par A! et testées dans nos opérations à Westalia) trouvent un écho croissant, particulièrement chez les jeunes et les déçus du système.
  • Montée des Tensions Sociales et Culturelles: Les débats sur l'identité, l'immigration (sentiment anti-lodurien exploitable), l'environnement, et la place de la monarchie créent des lignes de faille que nous pouvons exploiter pour polariser le débat et discréditer le "juste milieu" libéral. La "guerre culturelle" est déjà latente.
  • Pénétration Numérique Élevée: La forte utilisation d'internet, des réseaux sociaux et des forums (cf. Atlas Télécom Teyla) offre un terrain idéal pour nos opérations d'influence numérique décentralisées et difficiles à tracer.
  • Force Cible (A!): Bien que minoritaire, A! possède un programme aligné (communalisme, écosocialisme, démocratie directe, anti-OND), une leader (Nathalie Poutou) potentiellement charismatique si bien mise en avant, et une base militante motivée. Elle est la structure la plus apte à canaliser la colère ouvrière et à incarner la rupture.

III. Objectifs stratégiques

  • Consolider A! comme force hégémonique de la gauche radicale: Augmenter significativement son score aux législatives de 2017 (objectif minimal : présence parlmentaire, objectif idéal : >10%), absorber une partie substantielle de l'électorat et des militants PET/UP.
  • Fracturer le Consensus Néolibéral: Rendre la critique radicale du capitalisme, du libre-échange (OND/UEE/ASEA), et de la monarchie constitutionnelle audible et légitime dans le débat public teylais (déplacement de la Fenêtre d'Overton).
  • Mobiliser et Politiser la Classe Ouvrière: Transformer le ressentiment diffus des travailleurs et des précaires en une conscience de classe active et organisée, orientée vers A! et les actions directes (grèves ciblées, mouvements sociaux).
  • Affaiblir les Partis du Système (MRU/LR): Exacerber leurs contradictions internes, dénoncer leur "trahison" des classes populaires, les présenter comme interchangeables et au service des mêmes élites.
  • Promouvoir un Front Uni Radical (Tactique): Encourager les convergences programmatiques et les alliances électorales locales entre A!, les syndicats combatifs, et les éléments récupérables de la gauche, sous l'égide idéologique de A!.

IV. Méthodologie et tactiques indirectes

Phase 1 : Préparation et Semis Idéologique (Maintenant - Fin 2016)

    Guerre Culturelle Numérique:
  • Création et amplification (via réseaux de bots discrets et comptes "citoyens") de contenus (mèmes, vidéos courtes, infographies) critiquant férocement le libéralisme teylais, les inégalités, les privilèges de la monarchie/aristocratie, les coûts/risques de l'OND. Utiliser l'humour noir, la satire, l'émotion.
  • Promotion de narratifs de lutte des classes : Mettre en avant les difficultés des travailleurs, les fermetures d'usines, la précarité étudiante, les luttes syndicales (même mineures). Opposer la "vraie Teyla" (celle du travail) à l'"élite de Manticore".
  • Lancement de plateformes "alternatives" (blogs, forums, podcasts) pour diffuser des analyses plus profondes (critique marxiste/communaliste du système teylais, exemples d'autogestion internationale présentés de manière pédagogique).
  • Soutien Narratif à A!: Fournir (via intermédiaires "académiques" ou "militants internationaux") des éléments de langage, des analyses comparatives, des argumentaires clés en main pour renforcer le discours de Poutou et des cadres A! sur l'économie, l'écologie, la démocratie directe et la critique internationale.
  • Identification et Cultivation de Relais: Repérer via l'analyse des réseaux sociaux les influenceurs/militants teylais (même modestes) critiques du système et potentiellement réceptifs à nos idées. Les nourrir en informations, amplifier leurs contenus, les mettre en relation (virtuellement). Focus sur les syndicalistes de base combatifs et les militants écologistes radicaux.
  • Opérations de Démoralisation de l'Adversaire: Amplifier les récits sur les divisions internes de LR et du MRU. Relayer (voire créer via fausses fuites plausibles) des informations embarrassantes sur les liens entre les partis traditionnels et les lobbys industriels/financiers.

Phase 2 : Accélération et Mobilisation (Début 2017 - Élections)

  • [B]Campagne "La Vraie Voix des Travailleurs": Orienter la communication de A! (et des relais) sur les thèmes sociaux et économiques touchant directement les ouvriers et précaires (salaires, conditions de travail, services publics défaillants dans les zones rurales/périurbaines). Organiser (via relais locaux) des assemblées populaires, des distributions de tracts ciblées.
  • Saturation Mémétique et Virale: Intensifier la production et la diffusion de contenus courts et percutants liés aux thèmes de campagne. Utiliser les hashtags pour coordonner les messages et créer des tendances.
  • Désinformation Ciblée (avec extrême prudence): Envisager la diffusion d'informations légèrement déformées ou sorties de leur contexte pour nuire aux candidats MRU/LR sur des sujets sensibles (ex: leurs liens supposés avec des entreprises polluantes, leurs positions passées sur les droits sociaux). Risque élevé de détection.
  • Appel à l'Union Radicale: Juste avant le scrutin, lancer (via plateformes alternatives) un appel fort à l'unité du vote radical derrière A!, en présentant le vote pour GR/UP comme un vote perdu ou une caution au système ou en proposant une Union électorale. Tenter de provoquer des désistements locaux informels en faveur de A! dans certaines circonscriptions clés.
  • Surveillance et Contre-Ingérence: Surveiller activement les tentatives de contre-propagande des services teylais ou des partis adverses et y répondre rapidement via les réseaux.

V. Ressources et coordination

  • Mobilisation de l'unité "Infowar" du BASOI-AO spécialisée dans les opérations numériques.
  • Coordination avec les réseaux militants communalistes/anarchistes internationaux pour le partage de savoir-faire et l'amplification.
  • Utilisation de serveurs et plateformes hébergés hors de Teyla et hors de la sphère d'influence directe de l'OND/ONC pour garantir l'anonymat.
  • Budget initial alloué : ███████ unités internationales (principalement pour l'infrastructure numérique, la création de contenu et le soutien logistique indirect aux relais).

VI. Risques et mesures d’atténuation

  • Détection par les services teylais: Risque principal. Atténuation par la discrétion extrême, l'utilisation de multiples couches d'intermédiaires, l'évitement de toute action directement attribuable au Grand Kah. Focalisation sur l'amplification de discours déjà existants à Teyla.
  • Backlash anti-étranger/anti-Kah: Si l'opération est révélée, elle pourrait renforcer le nationalisme teylais et discréditer A!. Atténuation par la plausibilité des "acteurs" (présenter l'influence comme venant de la société civile internationale ou de groupes teylais authentiques).
  • Radicalisation excessive / Rejet par l'opinion: Le discours A! pourrait être perçu comme trop extrême. Atténuation en adaptant le langage, en mettant l'accent sur des thèmes consensuels (démocratie, justice sociale, écologie) avant d'introduire les concepts plus radicaux. Moduler l'intensité de la "guerre culturelle".
  • Échec de l'union à gauche: Le PET/UP pourraient refuser l'alignement ou la coopération. Atténuation en ciblant d'abord leur base militante désabusée plutôt que leurs directions.

VII. Conclusion

En concentrant nos efforts sur la mobilisation de la classe ouvrière, la critique du système néolibéral et l'utilisation éprouvées d’outils numériques et des tactiques "Alt-Left", nous pouvons raisonnablement espérer un renforcement significatif d'Avenir du Peuple et un déplacement notable du débat politique teylais vers la gauche radicale d'ici les élections de 2017. Le succès dépendra de notre capacité à agir avec subtilité, persévérance et adaptabilité.

Attendons désormais l’autorisation pour initier la phase 1.
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Le divertissement est l'ennemi de la Raison.


En ce samedi après-midi, les cafés de Manticore étaient bondés comme à leur habitude : les citoyens de la capitale luxuriante du Royaume de Teyla profitaient d'un week-end bien mérité après une longue semaine de travail. Au programme des actualités, les suets étaient divers : l'effondrement de la Loduarie aux portes du Royaume, le déploiement militaire sylvois sur le territoire royal face à la possible menace carnavalaise, les critiques sur le gouvernement d'Angel Rojas, les rencontres diplomatiques du Royaume qui s'enchaînent ou encore la campagne électorale pour les élections de l'année prochaine qui commence à s'ouvrir. C'est ce dernier sujet qui fait le plus de bruit parmi tous les autres récits : les élections législatives de 2017 ne seront pas les mêmes que la dernière. En effet, Teyla est libéré d'un poids monstrueux sur ses épaules, l'absence évidente de son encombrant voisin loduarien qui avait tendance à impacter durablement la vision politique des Teylais. L'ordre géopolitique changeant autour du paysage teylais avait modifié les priorités de la population mais à quel point ? Et en quelle mesure ? Les Teylais souhaitaient-ils le calme après la tempête loduarienne ? Ou voulaient-ils profiter de ce répit pour imposer du changement politique à leur nation ? Maintenant que la menace existentielle loduarienne avait été définitivement enterrée avec l'eurycommunisme en Eurysie de l'ouest, Teyla pouvait se recentrer sur sa propre politique et décider à sa manière de comment elle gèrera les prochaines années : va-t-elle conserver le statu quo social-démocrate du MRU, ou peut-être se tournera-t-elle vers les conservateurs de LR ? Les deux principaux partis sont scrutés par tous les médias et les analystes électoraux du pays mais on peut assister à un revirement politique majeur qui peut venir de n'importe où, en fonction des cartes que chacun décide de jouer. La fortune peut très bien tourner pour le PMLP, avec en tête de liste l'ancien Premier Ministre Antoine Cabasier qui est revenu d'entre les morts politiques pour briser la polarisation MRU/LR et imposer une troisième voie démocrate chrétienne. Mais au-delà de ces grands acteurs politiques, les extrêmes préparent aussi leur coup, autant dans l'extrême gauche que dans l'extrême droite. Et c'est ces extrêmes qui intéressent : pas les Teylais spécifiquement, en dehors des convertis, peu s'y intéressent encore à vrai dire. Mais pour les deux Estaliens qui boivent leur café dans un box d'un des cafés bondés du centre-ville de Manticore, c'est le sujet phare. Ygor sirotait le café que son collègue lui avait commandé, il fut surpris malgré tout : la qualité du café vendu à la capitale teylaise surpassait en tout point les machines à café surutilisés du siège du SRR à Mistohir, c'était une vraie bénédiction de travailler dans les pays développés : les risques de se faire attraper étaient plus grands mais le confort de vie au travail était déroutant. C'est ces rares moments qui lui faisaient apprécier son travail, parfois ingrat il fallait l'admettre.

"Je suppose que le café est à votre convenance.
- Il est excellent, je comprends pourquoi t'as choisi ce café et pas un autre.
- J'ai pris l'habitude depuis que je suis arrivé ici de prendre mon café ici avant d'aller travailler.
- Vous avez la belle vie au SAP, j'en serais presque jaloux.
"

Ygor sortit de sa poche un carnet de notes, scrutant en diagonale ce qu'il avait déjà pu noter en première observation et au briefing qu'il avait reçu dans un local pourri de Saint-De-Tour, de nuit, avant d'arriver à Manticore. Noter ses premières impressions était une habitude qu'il avait pris en Kartvélie au départ, c'était sa première mission opérationnelle alors il avait peur de ne pas être à la hauteur. Puis ensuite, il avait répété la même habitude au Nordfolklande. Dans les faits, c'est son observation de la société du Nordfolklande qui lui avait donné cette capacité un peu étrange de ressentir les sous-tenants des sociétés qu'il observait, comme s'il voyait distinctement les ficelles qui tenaient les institutions, les mentalités et les discours d'une nation et en conséquence, il savait quoi dire à qui. Pour cause, on lui avait demandé d'appliquer une stratégie étrange au Nordfolklande : financer à la fois les anarchistes, les communistes, les républicains et les fascistes. Un vrai boulot de schizophrène : un jour un trafiquant d'armes tcharnove, un autre homme d'affaires kartvélien, un autre encore un sympathisant fasciste samarien. Il avait volé tellement d'identités durant cette période. Tout cela avait cependant payé, il avait permis l'effondrement de cette monarchie réactionnaire désuète et obsolète. Il avait donc une confiance quasi-aveugle dans ce type d'habitudes qui lui donnait une bonne perception des sociétés où on lui avait demandé de foutre le bordel. Quoi, encore ? Oui, on se réinvente pas au SRR, l'objectif est souvent le même : mettre la pagaille. Néanmoins, ce qu'on avait demandé à Ygor semblait plus mesuré que les autres fois : en Kartvélie, on lui avait dit de financer des cellules paramilitaires pour prévoir des attentats contre le gouvernement ; au Nordfolklande, on lui avait dit de financer tous les opposants (de gauche jusqu'à droite) du gouvernement pour provoquer la guerre civile mais à Teyla, les directives du SRR étaient plus...modestes. "Infiltrer l'extrême gauche et l'extrême droite teylaise, favoriser leur campagne électorale, fragiliser l'establishment libéral en proposant des contre-modèles" lui avait-on expliqué. De l'électoralisme ? Il savait armer des militants et des groupes révolutionnaires, oui, mais la politique électorale ? On ne gagnait pas des élections avec des armes et des attentats, il le savait bien, alors pourquoi l'avait-on déployé auprès du SAP ?

"Il y a un truc qui me chiffonne avec ton histoire, Vlad.
- Je vous écoute.
- Vous comptez mettre le bordel mais comment ? Pour moi, le chaos, c'est la révolution, c'est le conflit civil armé. Mais vous, j'ai juste l'impression que vous voulez participer à la course des petits chevaux des sondages locaux.
- Je comprends votre confusion, monsieur. A vrai dire, nos méthodes diffèrent du GI. Vos méthodes sont...brutales, bien qu'elles marchent mais je crois que le directeur et le RAAF estiment que de telles méthodes ne sont pas la bienvenue à Teyla.
- Pourquoi ?
- Car ce n'est ni une nation instable, ni une nation pauvre et encore moins une faible puissance. On a affaire à un des mastodontes de l'OND et à une puissance militaire majeure. Vous savez, là où vous étiez, la raison pour laquelle les méthodes violentes ont étés employées, c'est parce que notre pays avait les moyens de soutenir une révolution et de faire pencher la balance au dernier moment dans le camp des révolutionnaires. Ici, c'est peine perdue.
- Soit, je vois l'idée, bien qu'il me semble que vous savez comme moi que le régime parlementaire est corrompu jusqu'à la moelle, peu importe la démocratie libérale dans laquelle nous nous trouvons dans le monde : il y aura toujours une puissante corporatocratie dans le dos des libéraux, des parlementaires complices et un environnement médiatique aux ordres des pressions gouvernementales et privées. Votre objectif, il me semble irréaliste et déraisonnable.
- Et c'est là où vous vous trompez, monsieur. On ne cherche pas à jouer les grands maîtres des élections en jouant au jeu électoral, on se joue du système et de ses failles pour insuffler le chaos. Comme vous avec nos voisins mais sans les armes. Notre méthode est psychologique et institutionnelle, elle n'est pas militaire comme la vôtre.
"

Ce jeune homme qui lui faisait face commençait l'agacer. Il était grand temps pour Ygor d'hâter les choses et d'aller dans le vif du sujet, il avait encore du pain sur la planche, notamment aménager l'appartement que le SETR lui avait gracieusement offert auprès d'un promoteur immobilier privé. Il avait hâte de changer d'air après les campagnes paumés d'Eurysie centrale de changer d'air et de goûter à la vie mondaine des grandes villes ouest-eurysiennes.

"Bon, et c'est quoi mon rôle dans tout ça ?
- Tout sera inscrit dans le drop qui vous sera confié quand vous retournerez chez vous. Néanmoins, j'ai quelques indications à vous donner.
- Allez-y.
- Vous devrez utiliser les outils numériques à votre disposition pour la mission et tous vos fonds seront aménagés par la cellule yukanaslave, c'est d'eux que vous recevrez vos fonds et que vous aurez à distribuer entre les têtes que vous souhaitez privilégier.
- Ah, la fameuse théorie de l'Hydre...j'en ai entendu parler.
- Les gros bonnets veulent tester l'efficacité de la théorie par la pratique ici même, je vous conseille de lire les écrits à son sujet. La théorie s'inspire même d'auteurs teylais, vous aurez aucun mal à les trouver dans les bibliothèques de la ville.
- Très bien.
"

Il se leva et partit sans attendre du café. Oh et il paiera l'addition, hein.
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L'État Profond et le Marais de Manticore : Qui Dirige Vraiment Teyla ?

Le Royaume de Teyla cultive avec soin son image de monarchie moderne, prospère et démocratiquement stable. Une façade séduisante, renforcée par une croissance économique enviable et une présence affirmée sur la scène internationale via l'OND. Pourtant, derrière les murs lambrissés de la Résidence Faure et les tours de verre du quartier des affaires de Manticore, un malaise profond s'installe dans l'opinion publique. De plus en plus de voix, longtemps réduites au silence ou cantonnées aux marges, osent désormais nommer ce qui ressemble à une oligarchie discrète mais omniprésente : le "Marais de Manticore", cet écosystème trouble où les destins politiques, économiques et médiatiques du royaume semblent se décider loin du regard des citoyens.

Sur le papier, Teyla fonctionne selon une alternance quasi mécanique entre le Mouvement Royaliste et d'Union, centre-gauche gestionnaire, et Les Royalistes, droite libérale-conservatrice. Une danse bien réglée, un théâtre d'ombres où les divergences affichées masquent mal un consensus fondamental sur les piliers du système : une économie largement néolibérale, une adhésion stratégique à l'OND et, bien sûr, la préservation de l'institution monarchique comme clé de voûte symbolique. Les figures de proue changent – hier Carbasier, aujourd'hui Rojas, demain peut-être Roberta ou Gaudion – mais la logique profonde demeure. Pour une part grandissante de la population, particulièrement dans les classes populaires et les régions périphériques délaissées par le "Grand Versement", ce bipartisme n'est qu'une illusion démocratique, un jeu de chaises musicales entre factions d'une même élite déconnectée.

C'est ici qu'intervient la notion de "Marais de Manticore". Moins un complot structuré qu'un réseau dense d'intérêts convergents, ce "marais" désignerait l'interpénétration profonde entre les hautes sphères politiques (des deux grands partis royalistes), le monde des affaires (les grands groupes industriels, financiers, agroalimentaires), les médias dominants qui façonnent l'opinion et même certains cercles de la vieille aristocratie ou de la haute fonction publique. On murmure l'existence de clubs discrets, de dîners où se négocient les nominations clés, les orientations législatives favorables, les couvertures médiatiques complaisantes. On pointe du doigt les "portes tournantes" qui voient d'anciens ministres pantoufler grassement dans les conseils d'administration, et des magnats de la presse dicter leur ligne éditoriale en fonction de leurs intérêts économiques ou de leurs amitiés politiques.

Prouver formellement l'existence de cette collusion systémique relève de la gageure, tant le système teylais maîtrise l'art de l'opacité polie et de la communication contrôlée. Mais les symptômes sont là, visibles pour qui veut bien regarder au-delà des discours officiels. Comment expliquer autrement l'impunité relative dont semblent jouir certaines figures politiques prises dans des scandales. Comment justifier des politiques économiques qui, malgré une croissance affichée, continuent de creuser les inégalités, comme le soulignent même les Atlas statistiques nationaux ? Pourquoi les préoccupations des travailleurs, des précaires, des habitants des zones rurales ou des minorités semblent-elles si rarement se traduire en actions politiques concrètes et structurelles, au-delà des "pansements sociaux" comme ceux de la récente Loi Cheval, dont les critiques soulignent déjà l'insuffisance face à l'ampleur des problèmes ?
Le sentiment grandit que les institutions démocratiques teylaises – le Parlement avec son scrutin peu représentatif, la Chambre des Nobles élitiste, une justice parfois lente face aux puissants – sont devenues des outils au service de ce "marais" plutôt que des instruments du pouvoir populaire. Les lois semblent écrites pour favoriser les grands intérêts, les médias dominants récitent une partition convenue, et la monarchie elle-même, avec son faste et ses privilèges héréditaires, sert de caution symbolique à cet ordre établi.

Cette perception d'une démocratie confisquée, d'un système manipulé par une élite auto-reproduite et indifférente aux aspirations populaires, nourrit une colère sourde et un cynisme grandissant. C'est un terreau fertile pour la contestation radicale. Que le "Marais de Manticore" soit une structure consciente ou simplement le résultat logique d'intérêts convergents dans un système inégalitaire importe finalement peu. Ce qui compte, c'est le sentiment de dépossession et de manipulation ressenti par une part croissante de la population teylaise.

Il est temps que cette colère légitime trouve une expression politique cohérente et puissante. Il est temps de refuser le faux choix entre les deux nuances de libéralisme monarchique que proposent le MRU et LR. Il est temps de dénoncer ouvertement la collusion entre le pouvoir politique, l'argent et les médias qui étouffe le débat démocratique. Il est temps d'exiger une rupture fondamentale, de réclamer des mécanismes de démocratie directe qui redonnent véritablement le pouvoir aux citoyens et aux travailleurs, de démanteler les privilèges et de s'attaquer aux racines des inégalités.
L'heure n'est plus aux ajustements à la marge, ni aux critiques timides. Le "Marais de Manticore", qu'il soit mythe ou réalité, est la marque d'une faillite démocratique et sociale pour sa part indéniable. Le sentiment anti-élite qui monte à Teyla n'est pas un populisme passager ; c'est un symptôme. Celui d'un corps social malade, et qui refuse de se laisser berner plus longtemps. Les forces qui sauront canaliser cette énergie, proposer une alternative radicale et crédible, et dénoncer sans relâche l'exploitation des mécanismes démocratiques par une élite prédatrice, pourraient bien être celles qui définiront l'avenir du Royaume. L'illusion du consensus teylais se fissure ; il appartient désormais aux forces de changement de la briser définitivement.
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Le mythe de la "Monarchie Démocratique" teylaise : quand le spectacle cache l'absence de pouvoir populaire.

Vu de l'extérieur, le Royaume de Teyla présente souvent l'image d'une nation dynamique, économiquement prospère et diplomatiquement active, solidement ancrée dans le concert des démocraties libérales eurysiennes via l'Organisation des Nations Démocratiques (OND). Pourtant, sous ce vernis de modernité et de rationalité économique, persiste un anachronisme fondamental, une contradiction qui mine la crédibilité de son engagement démocratique autoproclamé : sa monarchie. Loin d'être une simple survivance folklorique, la Couronne teylaise, actuellement incarnée par Catherine III, fonctionne comme un puissant symbole légitimant un ordre social intrinsèquement inégalitaire et constitue un frein majeur à l'avènement d'une véritable souveraineté populaire.

L'expression même de "monarchie démocratique", souvent employée pour décrire le régime teylais, est un oxymore savamment entretenu. La démocratie repose sur le principe inaliénable de l'égalité citoyenne et de la souveraineté émanant du peuple seul. La monarchie, par définition, repose sur le privilège de la naissance, l'héritage d'une fonction suprême – celle de Chef d'État – qui échappe à tout contrôle et à toute légitimité populaire directe. La Constitution de 1948, bien qu'établissant un régime parlementaire, n'a fait que codifier ce compromis boiteux, laissant à la figure royale des prérogatives symboliques et constitutionnelles (Chef des armées, promulgation des lois, droit de grâce) qui, même encadrées, rappellent constamment que le pouvoir ultime ne réside pas entièrement entre les mains des citoyens ou de leurs représentants élus. La référence constante aux "Droits Fondamentaux et Universels de l'Homme" dans le bloc de constitutionnalité teylais sonne étrangement creux lorsque l'institution même qui trône au sommet de l'État en viole le principe premier d'égalité.

Mais le rôle de la monarchie teylaise ne se limite pas à sa fonction constitutionnelle. Elle est surtout une formidable machine de production symbolique et de spectacle, dont l'objectif est de naturaliser l'ordre social existant et de détourner l'attention des contradictions du système libéral. Le "Bal des Courvoisiers", analysé ailleurs dans nos colonnes, en est l'exemple parfait. Ce qui était à l'origine une tentative post-guerre civile d'unifier une élite divisée est devenu une célébration annuelle du faste, de l'innovation technologique (au service du capital) et de l'unité nationale autour de la Couronne. Ce type d'événement, largement médiatisé, crée un sentiment d'appartenance collective non pas basé sur la citoyenneté active et la délibération démocratique, mais sur l'admiration passive d'un spectacle orchestré par le pouvoir et les élites économiques qui y gravitent. La popularité de la Reine Catherine III, surnommée la "Reine de la Prospérité" pendant les années de croissance du "Grand Versement", illustre parfaitement comment le symbole monarchique peut capter et incarner les succès (ou masquer les échecs) d'une nation, désamorçant ainsi la critique politique du système lui-même.

Ce spectacle a un coût, pas uniquement symbolique, mais aussi matériel. L'entretien des palais royaux, le financement des cérémonies, la sécurité entourant la famille royale représentent des dépenses publiques considérables. Dans un pays où, malgré la prospérité globale, persistent des poches de pauvreté, où l'accès au logement reste difficile pour beaucoup (comme l'a souligné la propre ministre du Logement), où les services publics font face à des contraintes budgétaires, cette allocation de ressources à une institution héréditaire pose une question fondamentale de justice sociale. Comment justifier l'opulence d'une famille régnante par droit de naissance face aux difficultés quotidiennes de millions de Teylais ? La réponse réside, encore une fois, dans la force du mythe et du symbole, soigneusement entretenus pour rendre cette inégalité acceptable, voire désirable.

Plus fondamentalement, l'existence même de la monarchie constitue un obstacle structurel à l'approfondissement démocratique vers des formes plus directes et participatives, comme le réclament les courants de la gauche radicale teylaise. Tant qu'un Chef d'État tire sa légitimité de l'hérédité et non de la volonté populaire exprimée, la souveraineté du peuple reste incomplète, médiatisée par une figure tutélaire. La présence d'un Roi ou d'une Reine au sommet de l'État entretient une culture politique où la loyauté envers une personne ou une dynastie peut primer sur la loyauté envers les principes démocratiques eux-mêmes. Elle favorise une personnalisation du pouvoir et décourage la mise en place de mécanismes où les citoyens exerceraient directement leur souveraineté sans intermédiaire, que ce soit par référendum d'initiative citoyenne, assemblées délibératives tirées au sort ou contrôle populaire des institutions. Une véritable démocratie ne peut coexister avec un trône.

La monarchie teylaise est donc loin de cet ornement inoffensif que ses défenseurs voudraient nous présenter. On s'approche plus du symbole ultime de l'inégalité de naissance dans un pays qui se prétend égalitaire. Un outil de spectacle puissant qui masque les rapports de force réels et freine la critique systémique. Elle représente un coût financier et moral difficilement justifiable au regard des besoins sociaux. Et surtout, elle constitue un verrou idéologique et institutionnel empêchant l'avènement d'une souveraineté populaire pleine et entière. Pour les forces de transformation sociale à Teyla, pour ceux qui aspirent à une démocratie réelle et à une justice sociale radicale, la question de l'abolition de la monarchie ne devrait pas être un tabou, mais une étape logique et nécessaire sur le chemin de l'émancipation collective. Le trône de la prospérité ne profite qu'à une minorité ; il est temps que le peuple teylais construise lui-même le siège de son propre pouvoir.
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Du "Mouvement du Crépuscule" à l'Intégration : La gauche institutionnelle teylaise a-t-elle oublié la Lutte des Classes ?.

Source : Revue Internationale d'Histoire Sociale et Ouvrière
Auteur : Dr. Elias Vancek (Historien spécialisé, implanté à Commune-Ville Libre)

Le Royaume de Teyla se présente aujourd'hui sur la scène internationale comme un modèle de stabilité monarchique et de prospérité économique libérale. Ses dirigeants vantent une croissance soutenue, une intégration réussie dans les structures mondiales comme l'Organisation des Nations Démocratiques (OND), et une société technologiquement avancée. Pourtant, derrière cette façade rutilante, une analyse historique des mouvements sociaux et politiques révèle une trajectoire complexe et, pour la gauche radicale, profondément décevante. L'histoire de la gauche teylaise est celle d'une domestication progressive, d'un renoncement à la lutte des classes au profit d'une intégration dans un système fondamentalement inégalitaire, que l'on pourrait qualifier de "monarcho-libéral". Des premiers soulèvements ouvriers du "Mouvement du Crépuscule" à la social-démocratie gestionnaire du Mouvement Royaliste et d'Union (MRU) actuel, le chemin parcouru semble avoir éloigné la gauche institutionnelle de ses racines combatives. Dans ce contexte, l'émergence de forces nouvelles comme Avenir du Peuple (A!) pose une question cruciale : assistons-nous à un possible retour aux sources radicales, adaptées aux défis du XXIe siècle ?

L'histoire ouvrière teylaise commence dans l'ombre et la répression. Le "Mouvement du Crépuscule", né dans les années 1880 de la misère des mines de charbon et de l'exploitation industrielle naissante, témoigne d'une conscience de classe précoce. Des réunions secrètes aux actes de sabotage contre l'outil de production, ces premières luttes, bien que désorganisées, portaient en elles une critique fondamentale du système. La légalisation tardive des syndicats en 1902, arrachée après des événements tragiques comme le massacre de la mine "Bernard & Charles", et les "Grandes Grèves" du début du XXe siècle marquent l'apogée de cette conflictualité. La Confédération et Union des Ouvriers (CUO) et sa branche politique naissante, Uni par la Gauche (UG), incarnaient alors une force capable de défier le pouvoir patronal et étatique, comme en témoigne la chute du gouvernement Lavoile en 1912 suite à la grève générale contre la Guerre des Bwrs. Les revendications étaient claires : réduction du temps de travail, fin du travail des enfants, dignité ouvrière. C'était une lutte frontale, une affirmation de la classe ouvrière comme sujet historique.

Cependant, même ces victoires portaient en elles les germes de la modération future. En obtenant la reconnaissance légale et quelques améliorations matérielles, le mouvement ouvrier institutionnel commençait, peut-être inconsciemment, à accepter les règles du jeu imposées par l'État monarchique et l'économie capitaliste naissante.

Le milieu du XXe siècle marque un tournant décisif. La base militante de la CUO s'érode, tandis que l'idéologie social-démocrate gagne du terrain au sein de l'UG. La scission de 1942 et la transformation en Rassemblement Pour la Gauche (RPG), avec l'épuration des éléments communistes, symbolisent cette rupture. Le RPG choisit la voie parlementaire et la respectabilité institutionnelle. La crise de 1948 est, de ce point de vue, révélatrice. Face à la menace de l'extrême-droite et à l'assassinat de son leader François Clément, la gauche, plutôt que d'appeler à une rupture révolutionnaire, choisit de soutenir l'intervention de la monarchie (Catherine II) et de participer activement à l'élaboration de la nouvelle constitution. Certes, cette constitution renforce les aspects démocratiques, mais elle sanctuarise la monarchie et le cadre capitaliste. La gauche devient "royaliste", un oxymore politique qui signe son intégration définitive au système.

Les mandats de Rose Mivèrgne (1958-1970), bien que marqués par des avancées sociales indéniables (allocations chômage, début de politique du logement), s'inscrivent dans une logique de gestion et d'aménagement du capitalisme, non de son dépassement. La réponse timide à la crise économique de 1966 montre les limites de cette approche : face aux secousses du marché, le gouvernement RPG choisit l'austérité plutôt que la confrontation avec le capital. L'État-providence teylais naissant ressemble davantage à un filet de sécurité pour maintenir la paix sociale qu'à un outil de transformation radicale.

L'arrivée au pouvoir de Pierre Lacombe et de son Rassemblement Pour la Royauté (RPR, ancêtre des Royalistes actuels) en 1980 inaugure une ère de contre-réformes néolibérales brutales. Dérégulation, privatisations (même si Teyla a une histoire limitée de nationalisations), affaiblissement du droit du travail, coupes dans les aides sociales : l'agenda est clair et vise à démanteler les quelques acquis sociaux antérieurs et à renforcer le pouvoir du capital.

Face à cette offensive, le Mouvement Royaliste et d'Union (MRU), né en 1976 de la mue définitive du RPG, apparaît largement impuissant. Malgré des mobilisations sociales et une opposition parlementaire, il ne parvient pas à bloquer les réformes structurelles. Le Congrès de Cielazur en 1992, tentative d'union de la gauche royaliste, montre déjà les limites de la stratégie : on cherche un programme commun pour gagner les élections dans le cadre existant, pas pour renverser le système. L'objectif est devenu l'alternance, la gestion, et non plus la transformation sociale. Le MRU, bien que critiquant Lacombe, accepte implicitement les fondamentaux de l'économie de marché libérale.

Le retour au pouvoir du MRU avec Florence Gaillard puis Angel Rojas (depuis 2012) n'a pas fondamentalement changé la donne. Certes, la période du "Grand Versement" a vu une amélioration du niveau de vie grâce à la croissance et à une politique budgétaire plus expansive. L'accès aux biens de consommation (technologies, culture) s'est démocratisé. Mais cette prospérité s'est construite sur les bases néolibérales consolidées par Lacombe et sur une intégration croissante à l'économie mondialisée (adhésion implicite ou explicite aux logiques de l'OND, de l'Espace Noor(d)croen).

La politique du gouvernement Rojas, bien que teintée d'un vernis social (Loi Cheval sur la cohésion sociale, aides au logement), reste fondamentalement ancrée dans le paradigme libéral. On cherche à "corriger les excès" du marché, à "accompagner les transitions", mais jamais à remettre en cause la propriété privée des moyens de production ou la logique de profit. La focalisation sur l'innovation technologique (Manticore 2030, 5G) et la compétitivité internationale (soutien aux exportations, recherche de partenariats type Drovolski) montre que l'objectif reste l'insertion de Teyla dans la compétition capitaliste mondiale, et non la construction d'une alternative. L'État teylais sous le MRU est devenu un gestionnaire efficace du capitalisme national, saupoudrant quelques mesures sociales pour maintenir la paix, mais ayant abandonné toute ambition de rupture. La "gauche de gouvernement" teylaise a internalisé le dogme néolibéral.

C'est dans ce contexte d'hégémonie du consensus monarcho-libéral et de démission de la gauche institutionnelle qu'émerge Avenir du Peuple (A!). Créé en 2014, ce parti, bien que numériquement faible à l'Assemblée (12 sièges), incarne une rupture idéologique claire. Son programme – communalisme, écosocialisme radical, démocratie directe, critique acerbe de l'OND et du capitalisme mondialisé – résonne avec les luttes originelles du mouvement ouvrier teylais tout en intégrant les préoccupations contemporaines, notamment écologiques.

Avenir du Peuple ne cherche pas à aménager le système, mais à le remplacer. Sa critique de la démocratie représentative et sa promotion de l'autogestion locale le placent en opposition frontale avec l'État centralisé teylais et les structures parlementaires traditionnelles. Son internationalisme, bien que différent de celui des eurycommunistes (plus proche du communalisme Kah-tanais ou de l'Internationale Libertaire), le distingue de la realpolitik de l'OND défendue par le MRU et, dans une certaine mesure, par LR.

Le défi pour Avenir du Peuple est immense. Il doit convaincre une classe ouvrière et des populations précarisées souvent désabusées par la politique, séduire les déçus du communisme autoritaire loduarien sans tomber dans un sectarisme contre-productif, et résister à la marginalisation médiatique et politique orchestrée par le "système". Il doit prouver que son projet n'est pas une utopie déconnectée, mais une alternative concrète et désirable.

L'histoire de la gauche teylaise est celle d'une lente dérive, d'un éloignement progressif de la base ouvrière et de la lutte des classes au profit d'une intégration confortable dans les institutions de la monarchie libérale. Le MRU, héritier de cette tradition, est aujourd'hui un parti de gestion, certes socialement plus attentif que la droite LR, mais fondamentalement aligné sur les préceptes néolibéraux.

Le vide laissé par cette trajectoire offre une opportunité historique à des forces nouvelles comme Avenir du Peuple. En renouant avec une critique radicale du système, en mettant l'accent sur la démocratie directe et l'écologie, et en s'adressant directement aux oubliés de la prospérité teylaise, les communalistes pourraient incarner le renouveau tant attendu de la gauche combative. Les élections de 2017 seront un premier test crucial. Le peuple teylais, et en particulier sa classe ouvrière, entendra-t-il cet appel à rompre avec un consensus qui semble avoir atteint ses limites ? Ou la force d'inertie du système monarcho-libéral parviendra-t-elle, une fois de plus, à contenir la contestation ? L'histoire reste à écrire, mais les lignes de fracture sont désormais visibles.
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Sans concession: les entretiens choc d'Altarini

La perte de la culture, analyse de haute volée de Mogador Altarini


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Les gens qui avaient 50 balais ou 60 balais à Manticore dans les années 80-90, leurs parents roulaient les r. Leurs parents roulaient les r. Les vieux de Manticore dans les années 90, ils envoyaient leurs gamins au rugby. Il les sortait par la peau du cul dehors et ils leur disait avec un accent:

*imite un accent vieillot teylais* " Eh, tu fais du rugby, toi ! Tu fais du rugby !"

c'était des phrases comme ça, ils parlaient comme ça. Et ça régalait parce que, quand tu as un accent comme ça, tu ne peux pas dire des phrases de grosse tanche efféminée... Voilà, c'est tout... il y a des trucs que tu peux pas prononcer quand tu parles comme ça. Essaye de dire dans cet accent des mots caratradais, de cette langue de dégénéré là... *accent supposé représenter un cadre d'entreprise*:

" Oui, on a fait un match-up sur la timeline. On a crée un open space et Agneugnegneu..."

Tu vois ça c'est vraiment le fléau de notre temps. Ces voix et ces accents-là, ceux de nos anciens, qu'ils soient velsniens ou teylais, ils ne pouvaient prononcer que des trucs géniaux. T'sais, tu jouais dans la forêt, et le vieux teylais te disait:
" Attention à pas vous faire dévorer par les ours."

Voilà, les mecs ils te mettaient la pression avec des légendes de la Guerre de Neuf ans ! Il foutaient la pression avec des trucs que tu disais au XVIIème siècle, et c'est comme ça qu'ils avaient le respect. Putain, mais... Vous vous rendez compte à quel point c'était génial de cohabiter avec des mecs comme ça ? Des vrais teylais bien baraque ! Les vieux teylais à leurs enfants à une certaine époque ils expliquaient qu'il y avait des sangliers qui venaient chasser les enfants dans la forêt. Les mecs disaient ça, quoi. Ils racontaient qu'il y avait des ours qui vivaient sous terre et qui allaient sortir pour nous éclater. C'était des mecs qui faisaient des contes et légendes du Moyen-Âge. Ils sont passés où ces teylais là ?! Je suis allé à Manticore le mois dernier, plus personne n'a un accent de vrai gars solide, là. J'y suis retourné, il n'y a que des gonzes qui sortent d'écoles de commerce.

Maintenant dans le nord du pays, ils ont tous un accent plat de citadin, complètement daubé du cul ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ils sont où, là, mes velsianophones solides qu'il y avait à la frontière avant ? Les types qui te faisaient flipper parce qu'ils étaient tous armés de fusils ? Avec leurs mains énormes et leurs bérets, là. Putain, ils me manquent...

Moi, je suis en déménagement tout le temps avec mon boulot, et je me déplace souvent à l'étranger. J'ai beaucoup été à Teyla même si j'y habite pas bien sûr, mais je me sens triste pour eux. Si j'aurais le choix, c'est dans le Manticore des années 80 que je voudrais aménager ! Et ça n'existe plus ! Alors, je suis avec mes valises au pied du camion et j'attends. J'attends qu'il se passe un truc, là. Est-ce qu'on peut avoir une bombe nucléaire là ? Qu'on reparte à zéro et que les teylais refassent des gonzes qui parlent avec un bon accent de la campagne ? Est-ce qu'on peut revenir à avant ? Avant les f**** de p*** ? Avant que ça parte en couille ? Quand il y avait pas encore de wanmiriens dans toutes les rues de ce pays ! Et que ça servait juste à marquer des buts à la coupe du monde plutôt que de voler le boulot des teylais ! Tu vois ce que je veux dire ? L'époque où les immigrés wanmiriens ça cassait pas les cou***** pour des menus spécifiques à chaque communauté à la cantine. Faudrait qu'une bonne fois pour toute, les teylais se sentent pousser des bu**** et leur disent: "On s'en fout de vos spécificités ! Marque un but, c'est ça qu'on veut !"

Voilà c'est tout. De notre point de vue à Velsna on se régalait à cette époque . On se régalait putain. Les teylais de maintenant, ça baisse les yeux. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je veux redécouvrir le Manticore de 1990. Et que ça bouge pas. Que ça reste inerte. Inerte, d'accord !? A ce train là bientôt les teylais vont payer leur baguette en eury ! La honte. Putain, cette ambiance lourde des années 80, elle y est plus. On a tout déconstruit, avec toutes ces réformes sociétales là, ou je sais pas quoi ! Teyla comme Velsna, nos deux pays nagent dans le nul. Plus rien n'a de figure ! Plus rien n'a de figure.... Même les vieux, ils sont décevants, maintenant. Parce que moi, à l'époque, on avait des vieux avec des accents de la campagne. Qu'est-ce qu'ils roulent, maintenant, les vieux ? Ils roulent dans des Courvoisier de bobo qu'ils ont acheté à crédit comme des f*** de p*** ! Ils sont infernaux, quoi. Même les vieux de maintenant, ils sont nuls. Les vieux d'avant, ils avaient fait des guerres ! Les types, ils regardaient dans le vide parce qu'ils avaient étranglé des loduariens à main nues. D'accord ? Pour le petit déjeuner en Achosie du Nord on allait taper du celte ! Ils s'étaient fait des mecs à mains nues. C'était ça, les vieux que les teylais et les velsniens avaient.. Nous, notre génération, on était en décalage avec les vieux, mais on les comprenait, on les respectait. Ils nous disaient des trucs, c'était extrêmement précieux.

Je suis triste quand je vois les élections teylaises moi j'te le dis, comme quand je vois la gueule du Sénat velsnien. Mais eux contrairement à nous tu vois, je crois qu'ils ont encore une chance. Le seul que je respecte dans tout ce tas là, le seul qui a encore des cou****, c'est Toneli. Lui il est solide Toneli. Il a déjà soulevé de la fonte Rojas ? Non j'pense pas non...
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Tromper, corrompre, détruire :

Sentez-vous aliénés, camarades, l'heure de la délivrance arrive !




La situation électorale à Teyla peut sembler complexe au premier abord, surtout si on se positionne du point de vue de la gauche et de l'extrême gauche teylaise. La gauche teylaise est un agglomérat disparate, désuni et rempli de sociaux-traîtres affiliés à l'establishment, tentant tant bien que mal de se vêtir des habits de l'idéologie socialiste sans jamais vraiment parvenir à être considéré auprès de ses pairs comme un véritable socialiste. Traîtres, c'est tout ce que l'on peut affirmer du MRU, ce parti soi-disant de centre-gauche qui s'est mêlé directement aux institutions du Royaume au point d'en devenir le chien de garde à gauche de l'hémicycle. Aux yeux des Estaliens notamment, il fallait bien comprendre que les partis comme le MRU sont considérés au mieux comme des Chevaux de Troie pour la quasi-totalité d'entre eux : le MRU aura beau s'affirmer comme parti protecteur des travailleurs, elle ne fait que faire avancer l'agenda néo-libéral, un agenda social, politique et économique qui dégouline de toutes les théories néo-classiques formulées pendant plusieurs décennies par la bourgeoisie possédante ouest-eurysienne afin de justifier le contrôle "méritocratique" des institutions par une petite classe dirigeante au mépris d'une masse qui aurait volontairement délégué son rôle d'exercice du pouvoir à des maîtres soi-disant élus. Si on ne peut que constater avec tristesse l'utilisation de la social-démocratie comme moyen de renforcement des programmes libéraux, d'aliénation sociale des individus et d'exploitation capitalistique de la population, on peut néanmoins supposer que les électeurs ne soient pas aussi dupes. La gauche teylaise est non seulement divisée à ce jour mais elle dispose aussi d'une marge de manoeuvre faible du fait de deux facteurs importants : l'extrême division des partis présents à gauche (rien que les différences entre le PET et l'A! sont importantes et les deux partis auraient du mal à s'entendre) et la faiblesse de leur électorat. C'est simple, à part la Gauche Républicaine, la gauche teylaise hors-MRU ne représente guère une menace pour les institutions teylaises et leur fonctionnement profondément libéral. L'establishment sait qu'il n'a rien à craindre de la gauche à cause de ces difficultés électorales et populaires importantes et cette confiance institutionnelle dans la faiblesse de la gauche est aussi et surtout liée à la position même du MRU : le MRU joue le rôle d'un parti de "gauche" en phase avec les institutions, avec le pouvoir et avec une forme de réformisme mou qui donne l'illusion aux électeurs de gauche de disposer d'une voix solide au sein des institutions législatives. Le vote du MRU, c'est un vote de compromis, un vote de sécurité pour la gauche qui séduit ceux qui veulent sembler contestataires mais trop non plus ; et c'est une position politique assez commune dans la plupart des régimes démocratiques représentatifs : les électeurs ne votent pas nécessairement pour le parti qui représente le mieux leurs idées politiques mais leur vote est à la fois conditionné par la réputation du parti, sa radicalité et sa vivacité sur le débat public sur les questions de fond. En somme, voter un parti modéré est un choix de sécurité et de stabilité car les Teylais n'ont pour le moment aucune réelle raison de se pencher vers un modèle plus extrême, à gauche ou à droite, tout simplement car le pays ne subit pas une période de crise intense, les institutions disposent d'une forte légitimité et le régime politique actuel ne montre pas ses failles structurelles à la vue de tous (ce que les crises ont tendance à révéler, ce qui explique la perte de confiance en un régime lors d'une crise et de ce fait, son renversement et son remplacement). Les Teylais n'ont pas assez étés violentés, aliénés et brûlés par le feu ardent de l'exploitation capitaliste de l'oligarchie qui les dirigent pour pouvoir s'orienter vers des choix extrêmes, ce qui explique en grande partie que la gauche reste principalement représentée par le MRU, un faux-parti, une fausse opposition politique qui s'assure de rediriger un maximum d'électeurs dans son camp pour calmer la contestation, qu'elle soit révolutionnaire (eurycommuniste/libertaire) ou républicaine (GR).

Frapper à gauche nécessite forcément de frapper donc sur les plates-bandes du principal parti teylais du MRU, c'est un passage obligé pour permettre l'ascension de nouveaux mouvements de contestation à gauche. Et pour cela, le SRR n'a d'autre choix que de jouer le jeu de façon plus pragmatique encore, quitte à sacrifier quelque peu son éthique révolutionnaire et libertaire pour laisser place à la discorde politique intérieure en promouvant tout ce qui pourrait faire chuter le MRU et pour cela, le SRR sait qu'il doit frapper à deux endroits : à gauche et...à droite.

Frapper le MRU lui-même :

KILL YOURSELFOpération : KILL MRU.
La première étape pour mener à bien la sape des élections teylaises consistait d'abord à affaiblir le MRU en lui-même. Comme nous l'avons implicitement déjà expliqués, pour renforcer la gauche eurycommuniste/libertaire, le seul moyen pour que ces mouvances politiques puissent obtenir de nouveaux électeurs est de les tirer du consensus social-démocrate du MRU pour les tirer plus à gauche dans la frange libertaire ou eurycommuniste afin de faire monter indirectement l'extrême gauche teylaise au dépend des partis plus modérés ou centristes de la GR ou du MRU. Pour affaiblir le MRU, plusieurs méthodes peuvent être employées mais la plus évidente est de s'en prendre directement à la crédibilité du parti. Si les Kah-tanais ont tendance à frapper le fond des institutions, leurs fondations elles-mêmes et à saper l'autorité des régimes néolibéraux par le récit narratif qu'ils véhiculent par une masse profondément désillusionnée et convaincue, le rôle des Estaliens ici ne sera pas de frapper dans le fond du problème mais bien de frapper sa surface en premier lieu, c'est-à-dire l'image du parti. Le MRU est un parti bourgeois et comme tout parti dans un système démocratique dominé par la bourgeoisie, il dispose d'une faille qui est inhérente à sa propre nature : son objectif de croissance. Avec le temps, il faut bien comprendre que la logique d'accumulation de capital au sein du capitalisme a eu ses propres répercussions dans les systèmes libéraux de telle sorte que les partis sont aujourd'hui obnubilés par la question de leur propre croissance, c'est l'unique fin de tout parti politique et cela sans aucune limite. En plus de cette croissance, le parti politique fonde celle-ci sur la passion collective dont elle en est la principale productrice dans la société politique. Pour un parti, le bien seul est une fin, tout ce qui appartient au domaine des faits est de l'ordre des moyens mais la pensée collective est incapable de s'élever au-dessus du domaine des faits. C'est une pensée animale. Elle n'a la notion du bien que juste assez pour commettre l'erreur de prendre tel ou tel moyen pour un bien absolu. Il en est ainsi des partis. Un parti est en principe un instrument pour servir une certaine conception du bien public.

La nature de ces partis est aussi leur faiblesse puisque leur image et leur discours social est extrêmement important pour provoquer la passion collective recherchée pour accumuler de l'électorat. Il suffit donc de frapper l'image du parti, de pervertir son discours dominant et pour cela, il n'est pas difficile de le faire car cela n'exige en vérité que quelques voies médiatiques précises, sans nécessairement avoir besoin d'infiltrer le parti en lui-même, bien que la surveillance des députés et autres officiels du MRU par le SETR sera chose essentielle afin de mener une sape véritable de la réputation du parti en lui-même. En effet, la première méthode sera purement et simplement de discréditer les grandes têtes du parti du MRU : le Premier Ministre Angel Rojas en tête bien sûr, Rosalie Chabas, Jean-Luc Bourgard ou encore Antoine Yve. Ces derniers sont les grandes cibles à faire tomber mais l'idée n'est pas de les cibler directement. Ce sont de grandes personnalités, bien trop importantes pour imaginer que leur entourage et leurs activités privées ne sont pas déjà strictement protégées par les services de renseignements teylais. Pivoter autour de ces individus est déjà d'une nature suspecte, il faut utiliser des intermédiaires et pour cela, il faut se pencher davantage sur les petits noms, les candidats du MRU dans les circonscriptions à majorité LR ou n'étant pas traditionnellement positionnés comme pro-MRU (en l'occurrence, il faudra cibler les candidats dans les régions de Courvoiselle, Bourssonne et Cielochâteau). Ces régions électorales ne sont pas de tradition social-démocrate pour la plupart, la plupart des scores effectués par le MRU en 2012 ayant étés faits davantage dans les régions de Calcaris, Valdorée et Manticore ; étant donné qu'on a de grandes certitudes que le MRU effectuera des scores plutôt mauvais dans les régions citées par défaut, on peut supposer que les candidats du MRU qui y sont affectés essaient par tous les moyens de trouver des options pour augmenter leur base électorale locale face à leur rival du LR ou PMLP qui arrivera tout juste sur la scène politique pour enlever davantage de voix aux deux partis traditionnels du pays. Il faudra donc mener une attaque psychologique intense sur ces candidats : leur faible électorat les rend moins importants dans la structure du parti du MRU et les rend donc plus vulnérables et plus faciles à isoler du reste du parti en menant des attaques psychologiques à outrance envers leur personne ou leur dignité : tags insultants sur les murs du domicile, campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux, dévoilement de photos privées (prises dans l'espace public si possible, bien qu'il soit facile d'en obtenir par simple piratage, dévoiler directement des photos piratées pourrait attirer l'attention des services de renseignements), campagnes de diffamation publics via des lettres anonymes ou par la publication de slogans durant les manifestations d'autres partis (de gauche ou de droite, peu importe). En bref, le but est de déstabiliser mentalement les candidats du MRU pour pouvoir mieux les exploiter par la suite. En effet, les candidats du MRU qui seront ciblés par ces attaques devront recevoir dans les semaines qui suivent le début des attaques psychologiques, il faut proposer subtilement à ces candidats une forme de "solution" ou de "soutien" venu de l'extérieur sous la forme d'un message bienveillant, d'une relation de mentorat (d'un média créé de toutes pièces, d'une ONG militante de l'exercice de la démocratie, etc.) ou à travers une proposition de réhabilitation publique. Ce soutien doit apparaître désintéressé et empathique au premier abord afin de pouvoir créer par la suite une forme de dépendance psychologique. Il suffira ensuite en coulisses de manipuler la perception du candidat sur ses propres capacités en la faisant dépendre d'une nouvelle source d'autorité autre que la hiérarchie du MRU qui l'aurait supposément abandonné. Ici, l'agent isole complètement le candidat du parti et renforce la relation asymétrique qu'il forme avec sa cible en manipulant le narratif. Ici, toutes les méthodes seront employées pour renforcer cette dépendance affective et psychologique : manipulation cognitive par dissonance, création d'obligations implicites, loyauté par isolation sociale, manipulation par l'empathie sélective, exploitation de la culpabilité, etc. Bien entendu, le SRR se chargera pour chacun de ces individus de mener des méthodes de piratage par fishing (ici, l'isolation psychologique rend les méthodes d'hameçonnage relativement aisées) et de fournir aux agents (estaliens ou locaux) un financement suffisant afin d'inciter le renversement des candidats en faveur de l'Estalie (indirectement) par l'incitation financière. Hmmm, la corruption.

L'idée de frapper les petits candidats avec un faible électorat n'est pas anodin : dans les faits, ces candidats peuvent être un certain nombre et avec du financement à travers des médias indépendants que le SRR va créer de toutes pièces à travers le financement de sa cellule en Yukanaslavie (cette cellule étant chargée de transférer les fonds financiers d'une ONG créée en Yukanaslavie chargée de "favoriser la démocratie et les Droits de l'Homme" afin de financer la quasi-totalité des têtes du SRR à Teyla sans suspicions des services intérieurs, les fonds venant d'un pays allié en l'occurrence et non de comptes off-shore obscurs ou de l'Estalie directement). Ces candidats, regroupés à travers les institutions médiatiques indépendantes mises en place par le SRR, seront ainsi largement incités par des méthodes de nudges classiques : default bias (proposer des options par défaut difficiles à changer par la suite comme inclure automatiquement des messages ou des postures politiquées dans des communications), salience (rendre visible ce que l'on veut faire remarquer aux candidats), framing effect (reformuler les mêmes informations en termes de gain ou de perte), commitment & consistency (obtention d'un petit engagement public qui force à un engagement plus profond à l'avenir), social proof (comparaison avec les autres effectuant ce qu'on attend d'eux pour forcer l'individu à céder au conformisme). L'idée est qu'à travers des incitations douces et subtiles, on puisse réorienter progressivement l'opinion des individus vers des pensées plus extrêmes ou controversées, qu'on arrive à leur faire dire ce qu'il ne souhaite pas exprimer explicitement dans le simple but de récolter des informations controversées envers eux pour faire couler le MRU. L'idée est de dévoiler progressivement sur toute la période électorale toute la liste de déclarations controversées de ces candidats dans les médias et sur les réseaux sociaux afin de provoquer l'indignation générale et utiliser l'étiquette du MRU de ces candidats pour associer ces déclarations au parti en lui-même, on notera évidemment que les déclarations récoltées et diffusées seront surtout les déclarations allant souvent en contradiction avec la ligne officielle du parti dans le but de briser la confiance des électeurs actuels du MRU afin de créer un sentiment de trahison qui radicaliserait l'électorat de gauche et les pousseraient à voter plus radicalement vers l'A! notamment (puisqu'on peut supposer à vrai dire que le PET ne recevra que peu de bénéfices directs de la stratégie de détournement électoral de la masse pro-MRU). Ces candidats isolés agiront donc comme la base même du discrédit sur le principal parti teylais mais ce n'est pas leur seul rôle. En effet, appartenance à un parti signifie aussi contacts. Le but pour le SRR, parmi tous les candidats visés dans les trois régions susmentionnées sera de trier sur le volet une poignée de candidats réellement influents au sein du parti, que ce soit des députés déjà membres du Parlement ou directement les grandes figures du parti que nous avons mentionnés. Ces cibles, triées sur le volet, vont recevoir de leur côté une attaque psychologique plus intense encore dans le but de les rendre malléables et surtout corruptibles auprès des agents estaliens qui se présenteront principalement comme des membres des LR afin de brouiller les pistes et la méfiance du parti vers ses adversaires politiques de droite que vers l'extrême gauche et surtout pour rendre l'idée de corruption plus acceptable pour les cibles : les magouilles politiques au sein de l'establishment politique sont courantes et sont moralement plus acceptables pour les cibles tandis qu'accepter un pot-de-vin d'un parti radical, qu'il soit d'extrême gauche ou d'extrême droite peut être davantage difficile à faire avaler moralement pour la cible qui aura tendance à faire fi de l'incitation financière pour laisser place à la supériorité morale face à un extrême potentiellement destructeur. En guerre psychologique, s'il y a bien un obstacle qui est souvent insurmontable à franchir, c'est bien le mur moral : bien que sa place diffère en fonction des individus, la moyenne voudrait que la majorité des cibles au sein du MRU auraient plus de mal à accepter un pot-de-vin en fonction de la radicalité de leur pourvoyeur. Alors en quoi ces cibles désormais corrompues, agissant de facto comme infiltrés et agents doubles dans le MRU, serviraient exactement ? C'est simple : organiser les tensions internes dans le but de fragmenter la base, diviser les cadres et créer de l'usure mentale au sein même du parti. Pour cela, les infiltrés seront incités ou payés pour effectuer des micro-conflits programmés au sein du parti en poussant à des débats internes artificiels sur l'identité idéologique du parti, sur les priorités de programme, sur les lignes stratégiques ; les infiltrés devront chacun de leur côté former des factions informelles au sein du parti afin de favoriser le factionnalisme au sein du parti. L'idée n'est pas de former uniquement des "sous-groupes" (à vrai dire, la simple rumeur de sous-groupes au sein du parti suffirait à provoquer l'effet recherché de division interne) mais de détourner progressivement le parti de ses objectifs principaux par des factions tantôt conciliantes avec la droite, tantôt conciliantes avec la gauche dans le but encore une fois de briser la confiance électorale et de rapprocher le vote des membres de ces factions informelles de partis extérieurs, notamment à gauche. Ces infiltrés pourront également, par leur position au sein du parti, organiser des fuites ciblées avec les informations qu'ils auront à disposition afin de montrer les désaccords, les propos controversés ou encore le mépris des politiques pour leurs électeurs, le tout pour continuer à briser le lien de confiance entre les électeurs et les cadres du parti en favorisant le sentiment du "tous pourris" qui est facile à répandre dès lors qu'on dévoile en peu de temps suffisamment de fuites et en ciblant l'aile gauche comme l'aile droite du parti. Les infiltrés seront également incités à adopter publiquement des attitudes ou des amitiés avec des fréquentations douteuses, notamment à droite, afin de pointer plus aisément l'hypocrisie morale des membres du MRU afin de favoriser le sentiment de désillusion des électeurs du MRU et les pousser à se réfugier à gauche. Il est à noter que l'ensemble des candidats ciblés, corrompus ou non, seront incités par les médias locaux créés de toutes pièces ou via les réseaux sociaux à adopter des stratégies électorales foireuses supposément populaires en créant des alliances contre-nature avec la droite, ou au contraire à prendre une position plus floue ou radicale tout en menant des combats marginaux ou impopulaires parmi la population afin de créer un décalage de masse au sein des cadres du parti avec la population et par preuve sociale à inciter les autres candidats non-ciblés du MRU à faire preuve de conformisme et ainsi déconnecter définitivement les cadres des électeurs. Il est à noter également qu'il sera nécessaire pour le SRR de sacrifier quelques-unes de ses taupes pour faire croire à une crise organique interne au parti : démissions théâtrales volontairement exagérés et épris d'indignation, création de micro-partis dissidents (pour siphonner, sans danger électoral, la base du parti et créer des preuves de divisions du parti afin de briser la confiance du public), etc.

Les médias indépendants mis en place par le SRR, à travers les réseaux sociaux, devront amplifier cet état de fait en menant une deuxième couche d'action politique : le sabotage symbolique. La spécialité du SAP, c'est de salir les valeurs, de désacraliser les figures fondatrices, de briser le mythe fondateur du parti. Pour cela, les réseaux sociaux sont d'une astuce redoutable : les équipes du SAP devront passer le plus clair de leurs journées à détourner les discours passés ou à venir des figures principales du MRU afin de démontrer aux spectateurs le contenu flou, technocratique ou cynique des discours du MRU ; Angel Rojas sera particulièrement ciblé avec une remise en question permanente de l'ensemble de son bilan avec des arguments-types faciles à retenir pour le Teylais moyen afin de lui faire comprendre aisément l'argumentaire anti-Rojas. L'objectif final du SAP est à terme d'orienter la vision du MRU aux yeux de la population du MRU vers une ligne molle, sans aspérité, sans clarté afin de le rendre gentiment inutile et créer un phénomène de mort lente du parti par désaffection de celui-ci au profit de partis certes plus radicaux mais aussi plus dynamiques.

Renforcer la Vraie Gauche :

TECHNOLOGY ARISE.La Nouvelle Guerre Politique : Longue Marche par les Institutions.
Frappez ce système de l'intérieur, il chutera !

Bien que les Estaliens ont jusqu'à là fait preuve d'une certaine violence quand il s'agissait d'ingérence politique dans les pays étrangers, le SRR n'oublie pas pour autant les expériences communistes du XXe siècle et les raisons des révolutions ratées du passé, souvent dû à une mauvaise application politique mais aussi par un manque de conviction des masses au projet communiste dans son ensemble, et ce peu importe sa nature. Ainsi, durant le XXe siècle, la subversion intérieure est apparue comme une évidence pour la gauche radicale à partir des années 1960 environ. Au lieu de faire la révolution par les armes, on infiltre lentement, patiemment, toutes les institutions du systèmes (écoles, médias, administration, justice, culture, etc.) afin de les subvertir de l'intérieur dans le cadre d'une stratégie plus globale de guerre prolongée contre le libéralisme politique. On entre dans le système bourgeois et libéral selon ses règles pour les tordre par la suite progressivement jusqu'à faire basculer les équilibres dans le bon camp. L'idée principale de la marche par les institutions est souvent d'influencer certaines catégories sociales précises (professeurs, journalistes, juristes, artistes) en leur fournissant au passage une grille de lecture critique approfondie du système politique libéral. Ces personnalités sociales ayant souvent tendance à jouer un grand rôle dans le fonctionnement des sociétés modernes, il suffit de les laisser gravir les échelons en adoucissant au premier abord leur radicalité pour mieux les intégrer ouvertement dans le système, briser la fenêtre d'Overton du pays ciblé et ainsi inculquer les idées radicales de ces personnalités comme partie intégrante du débat public de façon légitime afin de changer les normes, les discours et les valeurs du pays ciblé sans déclencher l'alarme gouvernementale ou réactionnaire.

Tout d'abord, il faut bien analyser la situation avant d'entreprendre la dite marche par les institutions en repérant en premier lieu les failles internes qui minent la cohésion interne teylaise : populations marginalisées, récits frustrés, groupes aliénés par la monarchie ou le libéralisme. Dans le cas de Teyla, le terreau fertile du SAP, ce sera les jeunes diplômés précarisés, les minorités invisibilisées, les travailleurs intellectuels sous-payés, les artistes hors-système. Ce sont ces franges qu'on va d'abord approcher, non pas frontalement, mais sous forme d'une offre de sens : celle d'un futur alternatif, égalitaire, horizontal où le pouvoir ne sera plus centralisé mais partagé, où les besoins supplantent les profits/ La cellule yukanaslave sera d'une utilité redoutable ici car le financement issu de ce pays onédien assurera au PET et à l'A! le soutien financier suffisant pour multiplier le travail d'encadrement intellectuel des marges citées ci-dessus sous des couvertures légales (cf. Théorie de l'Hydre une fois de plus) en multipliant le nombre d'ONG progressistes, de fondations culturelles, d'universités alternatives. Durant toute la période électorale, le rôle de ces acteurs financés sera de former les classes marginales à penser leur situation comme politique en leur donnant des outils critiques (issus de la pensée radicale dans un langage acceptable) et en leur offrant une assistance communautaire structurée pour encourager l'entraide et la solidarité (ici, c'est de la simple consolidation, on cherche à conserver l'électorat de base et potentiel pour éviter que la conjoncture politique n'affaiblisse les deux partis visés). De cette base politique professionnelle, nous devons par la suite organiser l'infiltration culturelle en faisant germer les concepts libertaires et eurycommunistes dans l'esprit des Teylais, lentement. Le financement de revues, la création de podcasts, de cercles de lectures supposément indépendants, de scènes artistiques locales (expositions, films, pièces engagées (issues généralement de la pop culture kah-tanaise)) seront mises en place afin de normaliser progressivement dans l'électorat de gauche un imaginaire dissident en le rendant simplement esthétiquement séduisant et intellectuellement sérieux. Les professeurs formés et militants doivent infiltrer les institutions éducatives, non dans l'objectif de renverser les doyens, mais doivent gagner des postes de chercheurs, influencer les concours d'entrée aux écoles de pouvoir. Chaque poste conquis devient une tête de pont, chaque syllabus modifié devient un virus idéologique injecté dans le système.

Ensuite vient le moment de coopter les cadres intermédiaires. Pas les ministres, ni es grands patrons : ils sont purement et simplement verrouillés. Ici, ce sont les fonctionnaires, les chefs de service, les administrateurs culturels, les conseillers municipaux qui sont visés. Ce sont eux qui appliquent les normes, définissent les priorités locales et orientent les subventions de l'Etat. Le but n'est donc pas de les attaquer mais de les séduire par la compétence et par l'emploi de réformes "justes, rationnelles, modernes". Ici, le PET principalement devra se charger de favoriser dans son programme politique les revendications de longue date des fonctionnaires d'Etat pour les séduire, notamment l'augmentation des salaires, la rationalisation des démarches administratives, la mise en avant de la transparence dans la fonction publique et dans le recrutement des fonctionnaires, la lutte contre le népotisme, le pantouflage ou la corruption. Ceux qui ne sont pas idéologiquement convaincus par ces promesses, il faudra les neutraliser et les intégrant directement dans les logiques bureaucratiques qui servent nos intérêts afin qu'ils mettent en oeuvre notre programme sans même en comprendre l'origine. Les plus influençables seront falttés, promus, entourés de collaborateurs conquis.

L'image du PET doit également être retravaillée de fond en comble car au moment du vote, la carte partisane doit être suffisamment forte pour dépasser la méfiance habituelle des Teylais et de la gauche teylaise en général envers la mauvaise image des eurycommunistes, conséquence héritée de la violente politique extérieure de la Loduarie et de sa confrontation permanente avec Teyla sur le plan politique et militaire. Le PET devra finir par sortir du bois à un moment donné en s'affirmant sur les réseaux sociaux et dans le débat public comme un parti avec un visage nouveau : jeunes, modernes, ancrés localement, porteurs d'une critique radicale du système. Ils doivent surfer sur les tendances synthétiques du ras-le-bol général des Teylais, rallier tous les mécontents de gauche dans un ultime affrontement électoral. Le PET doit mener des frappes de précision sur le plan médiatique, en s'appuyant des informations données en sous-main par le SRR à travers ses autres opérations (au sein du MRU, j'entends) afin d'exposer au grand jour les scandales de corruption (réels ou fictifs, le but est avant tout d'indigner en premier lieu) ou en dénonçant la répression policière par exemple. Chaque faille doit être amplifiée et narrativisée pour apparaître comme la conséquence logique d'un système libéral pourri.

Cependant, pour mettre sur pied la force de frappe électorale que doit devenir le PET, le SRR a besoin d'une chose essentielle, qui bloque dans le contexte teylais toute véritable ascension de la gauche teylaise hors-MRU : le tabou loduarien. Ce que le SRR nomme le tabou loduarien désigne la mémoire collective et les traumas historiques de la population teylaise envers leur ancien voisin occidental. Pour cela, la méthode du PET pour regagner le coeur des Teylais va être à la fois audacieuse et risquée. Tout d'abord, le PET doit assumer le rejet du modèle loduarien pour réussir, c'est presque évident que le PET ne peut que désavouer dans cette situation la Loduarie si elle veut pouvoir prospérer : les Loduariens sont présentés, sous la direction personnelle de Lorenzo, comme des révisionnistes du véritable eurycommunisme, des bureaucrates corrompus. Ironiquement, le PET doit s'appuyer sur une base identitaire teylaise. Le discours plus identitaire et "nationaliste" du PET sert deux objectifs principaux : le premier est de discréditer la droite quant à la réputation du parti d'être un "pion loduarien" en démontrant clairement l'hostilité du parti envers le modèle auquel il est comparé. Ensuite, le deuxième objectif beaucoup plus essentiel ici est la critique pure et dure du globalisme et du néolibéralisme de manière frontale et idéologique. Ces deux systèmes sont les ennemis naturels de l'eurycommunisme et en renforçant la dimension identitaire teylaise et en focalisant le débat public autour des crises économiques et des inégalités sociales dans le monde dû au capitalisme, on présente le parti comme l'alternative contre l'oppression globaliste, contre un monde où le capitalisme régit tous les aspects de la vie des individus, des ressources naturelles à l'identité culturelle. Le néolibéralisme est présenté comme une extension naturelle du capitalisme global qui écrase les peuples et les identités au profit des grandes multinationales et des élites mondialisées. C'est une vision alternative du consumérisme, du contrôle global et de l'industrialisation des sociétés humaines.

Lacrimosa, Lacrimosa :

CHRIST IS GODAlimenter la Bête Nationaliste.
Je suis le Foie Fasciste de Jack.

On reconnaît bien là toute la folie estalienne lorsqu'il s'agit de financer tous les acteurs. Le chaos, c'est la seule chose qui compte pour le SRR dans les âpres des sociétés qu'elle vise, c'est la seule finalité que l'organisation vise lorsqu'elle combat un adversaire dans l'ombre. La Révolution Véritable est une chose mais elle ne confère pas encore aux Estaliens la capacité d'éradiquer par les armes le capitalisme nauséabond dans une Grande Guerre Finale autodestructrice pour mettre fin à l'aliénation néo-esclavagiste des peuples. Le SRR doit utiliser donc toutes les armes à sa disposition pour enraciner les germes du chaos dans toutes les nations du monde et Teyla ne fait pas exception car non content de frapper le MRU, peu satisfait de faire du PET un outil politique d'extrême gauche au service des intérêts estaliens, le SRR va aussi alimenter son ennemi naturel : l'extrême droite. L'extrême droite teylaise est particulière puisqu'elle se base principalement autour de deux partis : les Traditionnalistes et le Parti Royaliste. Dans notre cas, c'est surtout le Parti Royaliste qui reste pour le moment le cas le plus intéressant puisqu'il est viscéralement anticommuniste, anti-OND et très conservateur sur de nombreux points. C'est le parti parfait en somme car il répond aux critères nécessaires à la finalité de notre opération : polariser la politique teylaise, diminuer la marge de manoeuvre de l'establishment en divisant sévèrement la dispersion de son électorat vers les extrêmes, à gauche comme à droite (puisqu'il est illusoire de penser à aller chercher les actuels électeurs des LR par exemple vers le PET et l'A!). Ainsi, afin de mener à bien cette polarisation politique, il nous faut un adversaire digne de ce nom. Dans tous les cas, même en imaginant que la propagande d'extrême droite soit "trop" efficace, nous serons gagnants dans tous les cas : le Parti Royaliste étant anti-OND et plutôt proche des courants du BNE et partisan d'une politique de rapprochement avec la Rimaurie, le retrait d'une Teyla d'extrême droite de l'OND pour un rapprochement avec le BNE ne sera que davantage bénéfique puisque cela retirerait à l'OND un de ses principaux acteurs en Eurysie, ne laissant alors plus que Tanska pour faire jeu égal sur le continent eurysien avec des puissances comme l'Estalie. Dans tous les cas, soutenir l'extrême droite reste rentable, bien que moralement discutable. Bah ! Comme si la morale faisait partie de notre boulot tiens !

La première étape pour renforcer l'extrême droite dans le cas de Teyla est de créer un double standard idéologique dans le débat public teylais. Le principe de bipolarisation politique repose sur la création de deux blocs opposés, dont le conflit politique est inévitable à terme. Pour favoriser l'extrême droite teylaise (Parti Royaliste), il est nécessaire que les têtes mises en place par le SRR cherchent à dissocier dans les médias la mouvance d'extrême droite de son passé historique pour la présenter comme un rempart contre le danger immédiat que représente l'UICS, l'Internationale Libertaire, le Grand Kah ou l'Estalie. En somme, le but est d'instrumentaliser les peurs collectives et les perceptions des menaces externes ou internes du pays en jouant sur le thème très rentable de l'invasion (migratoire, culturelle, économique, peu importe, une invasion fait cliquer). L'extrême droite devient la seule force capable de lutter contre ces dangers. En alimentant les tensions sociales autour de l'immigration, des droits des minorités, des différences culturelles ou ethniques, le but est de pousser la population à craindre une supposée homogénéisation imposée par le système libéral, les têtes devant se mettre en avant comme des porte-paroles du peuple pour se présenter comme l'antidote aux élites globalistes en créant un narratif où les élites politiques, médiatiques et économiques sont perçues comme étant déconnectées des préoccupations du peuple et complice du déclin du Royaume.

Le renforcement de l'extrême droite doit cependant se faire via les réseaux sociaux, nous devons éviter pour le moment d'encourager les affrontements physiques entre groupes de partisans afin de ne pas désavantager les opérations de renforcement de la gauche radicale dans le même temps. Les réseaux sociaux offrent à l'extrême droite un terrain idéal pour créer des communautés sous forme de "chambres d'écho" où les messages radicaux sont volontairement amplifiés et où les discours modérés ou opposés sont marginalisés. Ces groupes, que des agents infiltrés du SRR vont créer sur la même base que les méthodes employées au Nordfolklande, seront privés et devront permettre de renforcer la conviction et la radicalité des membres en leur offrant un environnement qui favorise le biais de confirmation en groupe. Contrairement aux méthodes à gauche, les fake news seront la principale arme de guerre médiatique des agents de renforcement du SAP à droite dans le but d'alimenter les peurs, les stéréotypes et les divisions. Cela passe également par l'élaboration de théories du complot afin de galvaniser la base électorale du parti, en implicitant une alliance secrète entre les libéraux LR/MRU avec les puissances libertaires (Estalie/Grand Kah) afin de crier à la trahison des élites libérales au profit des libertaires. Le but de ces théories du complot n'est pas seulement d'attiser la confiance des électeurs du Parti Royaliste envers leur idéologique mais aussi à justifier à l'extrême droite une méfiance envers les institutions actuelles du Royaume de Teyla, que ce soit le système législatif (en promouvant au passage une rhétorique régulièrement anti-parlementariste), les médias traditionnels afin de réduire davantage la crédibilité des outils médiatiques de l'establishment. En somme, il ne faut pas oublier que l'extrême droite contribue à sa manière à décrédibiliser encore davantage les partis majoritaires et le consensus libéral à sa manière avec de telles opérations : l'affaiblissement de la crédibilité des médias traditionnels par la droite réduit la marge de manoeuvre de l'establishment à contre-attaquer pour conserver la loyauté de son électorat ; la virulence et la radicalité de l'extrême droite peut favoriser une réaction inverse à gauche qui encourage à son tour la radicalité et donc le renforcement de la gauche radicale comme nous l'avions prévus ; enfin, établir une méfiance voire une haine mutuelle entre libéraux et réactionnaires permet de se prémunir après les élections législatives d'une coalition parlementaire de droite face à la gauche et donc de diviser encore davantage la réaction à une éventuelle poussée électorale de la gauche radicale aux prochaines élections législatives. En somme, on est gagnants sur tous les points. La cible principale reste le libéralisme à Teyla, le reste passe au second plan pour le SRR.
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