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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 23 octobre
Jour 46
22h36

Je suis amoureux ! Je suis vraiment très amoureux !

Je suis content que nous ayons discuté aujourd’hui, cela me rend très heureux ! Tu ne t’en rends pas compte en lisant cette lettre, mais je l’écrire sourire aux lèves.
J’ai cependant peur. Nous parlons sans nous poser de question, mais je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il reste un immense froid entre nous. Je sais que tu attends que nous nous voyions pour me dire que tout est fini. J’ai Espoir. Tu vas en avoir marre que je le répète à chaque fois et que cela change tout le temps mais c’est pourtant la réalité.
Actuellement je ne sais pas si je dois te parler franchement de tout cela, sachant que tu as pris soin de ne pas me répondre de « Je t’aime » ou de ne pas me retourner quelques politesses cordiales et peu désinvoltes que je t’ai adressé. Je ne sais pas si je dois faire celui croyant encore en une relation morte. Je ne sais pas si je devrais me comporter comme pour tout recommencer, quoique je me vois mal te proposer un date – chose que je ne t’ai jamais vraiment faite – car cela serait sans aucun doute très mal venu. Je ne sais pas quoi faire, mais j’y crois.

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 24 octobre 2014
Jour 47
???

Ma Flora dont j’attends impatiemment une réponse,

Je ne sais pas pourquoi j’ai tenu à tout te dire comme ça, sans réfléchir. Au moins tout est sincère… Tu n’as pas répondu. Pourquoi ? D’après Amid, c’est logique. Moi j’ai toujours confiance en toi, et je sais que tu vas finir par écrire quelque chose. J’ai vraiment besoin d’une réponse.
J’ai encore rêvé de toi ! Je ne sais plus exactement dans quel contexte, je sais juste que tu étais là. Tu me manques beaucoup. Je me suis réveillé seul dans un lit froid. J’aurais aimé pouvoir me blottir contre toi qui, dans ton gros pull bleu clair, m’aurais pris sous un bras et collé ta tête sur l’une de mes épaules. Ces petits moments à nous me manquent. J’espère que je pourrai un jour les retrouver.

Pour l’heure, je me contente de fixer ta photo – notre photo en réalité – qui n’a de cesse de me séduire,

Ton petit Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 25 octobre 2014
Jour 48
23h41

Chère âme sœur,

Je crois sincèrement que je préférerais des insultes à ton profond silence. Je ne sais pas s’il a pour objectif d’être décourageant ou s’il traduit une indifférent exceptionnelle. En revanche je sais qu’il ne dit pas « Je t’aime mon Piotr » mais « Lâche-moi pauvre con ». Deux ans à attendre chaque semaine de pouvoir passer du temps avec toi, deux ans à t’aimer sans fin, deux ans à considérer tes bras comme le foyer le plus tendre du monde et l’unique que je connaisse encore… Je ne comprendrai jamais comment tu as pu mettre de côté ces deux ans en si peu de temps, comme si mon départ avait été révélateur de tes envies, comme si tout ce temps passé ensemble tu ne faisais qu’attendre de me quitter, et même m’adresser la parole t’es maintenant une tâche coûteuse.
J’aurais aimé te dire que l’Amour c’est pour la vie, mais ce n’est pas vrai. C’est même complètement idiot : ceux s’enfermant dans cette absurdité tant sentimentale que morale finissent bien souvent dans une solitude affective sans nom. En revanche, aimer c’est c’est considéré à l’infini. C’est considérer l’autre, c’est se considérer soi, c’est considérer l’union formée et enfin considérer l’Amour en tant qu’existence. Lorsqu’on aime – véritablement – quelqu’un, il est impossible d’un coup de cesser de le faire – du moins je ne le pas. Or, lorsque tu décides de ne pas me répondre, du jour au lendemain, tu t’obstines à ne plus me considérer, faisant – si tu m’as aimé – de moi celui à la place singulière de celui n’existant même plus. Je suis, pour celle que j’aime, quelque chose qui n’existe pas. Je ne pense pas que tu me détestes en fait, car au moins tu me considérerais. Je crois sérieusement que tu n’as juste plus rien à foutre de savoir si j’ai un jour été là.
Tout est très mal dit, tu n’en comprendras sans doute rien. Je m’en excuse, j’avais simplement besoin de (te) l’écrire.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 26 octobre 2014
Jour 49
23h09

Flora,

Je ne supportais plus de passer ma vie à regarder mon téléphone dans l’Espoir que tu m’aies répondu. Lorsque j’ai vu que même en ayant lu mes messages tu ne répondais pas, j’ai décidé de ne pas prendre mon portable pour le weekend. J’espère au moins que lundi, en rentrant, ton silence ou tes mots aient mis fin au doute constant qui navre mon cœur. Si nous nous voyons – ce-dont je doute fort – je crois en ton humanité pour que tu m’annonces directement que mes espérances sont vaines. À la moindre incertitude de ta part je sais que je souffrirai.
Loin de toi et de toute communication possible entre nous, tu dois trouver ces instants normaux. Je t’imagine qui danse, qui chante, qui mange, qui discute… Je pense constamment à toi et me demande sans cesse ce que tu dois être en train de faire. Tu trouveras peut-être cela étrange. Honnêtement je n’en ai rien à faire. Je suis étrange de toute façon.
J’apprécie le fait de t’aime. Sincèrement. Cela est doux, plaisante : l’Amour que je te conçois je le trouve magnifique. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’égocentrisme, d’arrogance, de narcissisme ou de mégalomanie. Cette affection infinie est splendide par nature. En revanche, cela est sentimentalement épuisant. Je t’avoue me demander quand ce cirque entre nous sera achevé et plus précisément quand je cesserai de t’aimer – le cirque entre nous ne tenant qu’à cet unique point. Nous savons tous les deux que si j’arrêtais de t’aimer à partir de maintenant nous n’échangerions plus aucun message, et tu n’en serais pas triste ou heureuse : tu t’en fous complètement. Nous savons également pertinemment que si plus j’avais cessé de t’aimer, tout entre nous se serait stoppé de manière brutale et tu n’en aurais pas été atteinte. Je ne dis ni que tu es un monstre ni que tu ne ressens aucune émotion : je dis seulement que dans ce cadre là, entre nous, tu y aurais été différente. C’est cette indifférence qui caractérise le fait que tu ne sois plus amoureuse depuis un moment déjà.

Pour moi, cela est toujours tout à faire autre chose…

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 27 octobre 2014
Jour 50
18h29

Ma belle amoureuse,

Il m’est très difficile de me dire que tu auras quelqu’un qui, un jour, partagera avec toi une vie. Je crois que cela me fait peur, vraiment. Tu es magnifique. Tu est unique dans cette beauté, comme dans ton intelligence, comme dans ton sourire, comme dans tes étreintes. Nombreux doivent t’admirer. Et toi qui ne m’aimes plus, tu éprouves sans doute pour certains d’entre-eux peut-être une fascination, voire un affection, sûrement un intérêt. Un jour, comme si l’Amour n’était qu’un cycle, tu trouveras les deux ans passés ensemble insignifiants face à la moindre seconde que tu passeras en compagnie de celui – ou celle – qui aura pris la place que j’ai occupé. Lorsque nous nous aimions encore réciproquement, c’était quelque chose à laquelle je ne pensais pas. Cette « place » me semblait acquise, ton cœur se disait, parfois à défaut de l’être, séduit, et le rêve emportait la raison loin de la réalité. Dériver vers ce songe participa à la splendeur de nos instants, car hors du temps, hors de la logique, chaque baiser semblait délivrer le message de toute une éternité supposément acquise.
Si de l’Amour la candeur m’a conquis, je la regrette sous le nom de naïveté, et où je ne connaissais pas encore le mot « Espoir » : la vérité se conformait à mes croyances. Sous utopie sentimentale, mon dernier vœu aurait sans aucun doute été l’imagination du pire. Aujourd’hui qu’il n’est pas plus navrant que ton silence, je maudis ma vision et mes pensées du passé. Tu m’as toujours parue plus « terre à terre » que moi dans tous les domaines et toutes les disciplines. L’amour n’en était une exception. Si parfois tu te laissais imaginer un avenir sublime, tu étais consciente qu’il s’inscrivait dans un vaste songe – auquel j’ai toujours cru jusqu’à peu. Le dévouement qu’est l’Amour doit t’être bien triste au-delà des faits qu’il entraîne. J’aurais été incapable de tenir comme tu l’as fait jusqu’à présent – ou presque – en ne voyant que les faits (baisers, câlins, etc.) et conséquences (joie, tristesse, parfois regret) que cela entraînait. À être trop dans le réel, c’est comme si tu avais toujours ressenti l’Amour sans ne jamais le comprendre, sans ne jamais le connaître. Je t’en suis sincèrement désolé pour toi. J’espère vraiment qu’un jour, avec un – ou une – autre, tu t’ouvriras à ce bonheur.

Je t’aime ♥.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 28 octobre 2014
Jour 51
23h59

Ma Lumière,

J’ai aujourd’hui retrouvé les écrans que j’avais laissé à la maison l’espace d’un weekend. Je m’attendais vraiment à y voir une réponse à mes messages, sachant que tu les as lus.
Je t’avoue être vraiment désorienté : nous ne parlions plus, puis avons recommencé, puis apparemment c’en est de nouveau fini. J’attendrais que tu reviennes si tu veux le faire, ou je te laisserai tranquille. J’espère que nous nous verrons sans pour autant y croire. Tu feras comme chaque fois, tu n’auras pas le temps. Même un « Je ne veux pas en parler mais cela viendra » te demande trop d’effort ? Enfin ! Si je ne mérite même pas ton respect aies au moins la force de me le dire. Je crois que je t’en veux. Cela est rare, mais là, vraiment, je t’en veux. Tu sais que j’ai besoin que nous parlions. TU LE SAIS BORDEL ALORS POURQUOI TU NE LE FAIS PAS !?

Bonne nuit.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 29 octobre 2014
Jour 52
22h01

Mon charmant Amour,

J’aimerais penser plein de choses : que tu m’aimes encore, que ce qu’il se passe entre nous va se résoudre. J’aimerais sincèrement croire encore en tes belles promesses, quoique formulées à partir d’une affection dépassées et d’un lien entre nous qui est aujourd’hui rompu. J’aimerais tellement te dire que nous nous aimons encore autant. J’aimerais te dire « À demain » en sachant que nous partagerons une nuit où, même en ne te donnant que la main, je te saurai près de moi physiquement et dans ton cœur. Honnêtement, je n’avais jamais compris l’Amour au sens presque tactile du terme, où le contact vaut le mot et le baiser un poème. Je l’ai déjà ressenti oui, admiré sûrement, mais méprisé beaucoup aussi, regrettant des actes qu’aujourd’hui je regrette comme je te regrette toi. Je ne comprenais pas l’un et l’autre, pour moi le platonique et le charnel constituaient l’idéal et la folie. Maintenant je comprends. Je comprends cette abstraite force qui nous attire l’un vers l’autre, puis ce contact léger mais envoûtant qui traverse l’esprit. Je comprends que l’on tombe amoureux par sentiment mais que nous ne séduisons et partageons que par des actes dont l’intimité, et je ne parle ici que d’un baiser par exemple, constitue le moteur d’une vie guidée depuis un cœur charmé.

Un peu perdu mais très amoureux,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 30 octobre 2014
Jour 53
21h29

Chère merveille,

Je viens d’apprendre que je ne suis pas le seul dont tu ignores les messages. Je ne puis alors m’empêcher de me demander comme tu vas. Je serais sincèrement peiné de te savoir malheureuse. Lundi, il me semble que j’ai été difficile dans les lettres que je t’écris. Je te prie de bien vouloir m’en excuser ; la fatigue et la langueur me poussent dans une colère regrettable.
Aujourd’hui, j’ai mangé le dernier caramel que tu m’avais offert. C’est tout con. Je sais. Mais cela m’a procuré une sensation étrange, comme si plus encore qu’avant tu étais loin de moi. Alors j’ai senti ton parfum, relu quelques uns de tes mots, relu quelques vers des livres sur ma table de chevet, sans considération de leur auteur, et à la manière d’autrefois, lorsque nous nous aimions encore, je me suis allongé sur le côté droit du lit – je t’ai toujours laissé, à regret, la gauche – et j’ai parlé. Cette fois, tu n’étais pas là, mais ce n’était pas un problème. Tu trouveras cet acte fou, je le considérerai amoureux, mais je sais que tu en avais déjà conscience.
Si j’ai bien compris, demain tu seras quelque part – jusque là peu de place au doute. Je suppose que tu seras chez Roxane. J’espère que tu t’y amuseras, de la manière qui te rendra la plus heureuse, ainsi sans le savoir au fond je le serai aussi. Tu as toujours défendu que nous nous étions mis ensemble le 31 octobre et moi le 1er novembre. Peut-être auras-tu une pensée pour moi durant l’un de ces de jours qui viennent.

Avec tous mes hommages,

Piotr ♥.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Jeudi 31 octobre 2014
Jour 54
23h42

Princesse de mon cœur,

Je t’espère heureuse dans la vie que tu t’es choisie loin de moi. Je t’espère amoureuse, et pour de vrai cette fois, que tu ne gardes pas un mauvais souvenir de ce qu’est ce sentiment incroyable. Je t’espère sans regret, que nous ne soyons pas passé à côté d’un fabuleux destin.
Je n’oublierai pas ce baiser que nous avons échangé il y a deux ans, ni le tendre contact de ta main dans la mienne qui le précéda, ni ces nuits contre toi qui vinrent après.
Pour moi tu seras toujours cella qui m’aura sortie de mon confort pour m’ouvrir aux autres, celle qui par ses idées noires apprit à me faire craindre la mort.

Si plus jamais ton regard ne venait à croise le mien, je n’oublierai pas la couleur de tes yeux.

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Vendredi 1er novembre 2014
Jour 55
23h49

Amour,

Après deux ans à partager nos vies voilà que je ne sais quoi te dire ni même comment te parler. Je suis sincèrement triste que nous en arrivions là.
J’aurais espéré que nous nous verriez aujourd’hui, comme nous le devions. Je regrette beaucoup de choses : ce qui t’a amené à ne plus m’aimer, ce qui m’a amené à vouloir tout arrêter, ce qui t’a amené à oublier mon existence puis ce qui m’a amené à tout te dire avant de te voir. En revanche, des instants que nus avons passé ensemble je ne regrette pas la moindre seconde.
Avant minuit je t’enverrai un message. Je sais d’avance que tu n’y répondras pas. J’ai simplement besoin de le faire pour nous.
Tu sais, je ne te demande pas de m’aimer en retour. Ton malheur me ferait souffrir. Ce que j’aimerais vraiment, c’est une véritable conversation, face à face, afin que nous puissions discuter, car j’en ai besoin et que je sais que tu n’en souffriras pas trop. Je t’en prie, pour la dernière fois, accorde-moi ta voix. Je ne voudrais en arriver à d’autres moyens.

Difficilement,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Samedi 2 novembre 2014
Jour 56
23h58

Mon angélique Flora,

Je crois que j’ai honte. J’ai vraiment honte. Aujourd’hui j’étais avec des amis – dont Valentin avec qui j’aimerais d’ailleurs passer davantage de temps – qui m’ont demandé comment tu allais. Je ne savais pas quoi dire. J’ai tout inventé. J’ai imaginé des fois où nous nous étions vus, que tu étais malade mais que nous étions heureux ensemble. Je me sens coupable de l’avoir fait et le regrette sincèrement.
J’ai aussi honte d’encore t’aimer. Pour toi je n’existe plus. Moi j’aime penser à toi. Je me sens à la fois heureux de t’aimer et triste que tu ne m’aimes pas. Tu me manques beaucoup. M’amuser avec toi manque, t’entendre te confier me manque, même te voir me manque. Au moins, de là où je suis, avec trois fois rien je t’écris trois fois rien, même si c’est là une chose à laquelle je tiens énormément.
Cela te fera sans doute bizarre. J’ai besoin de te parler de ton odeur. En fait elle me manque atrocement. J’ai toujours le flacon de ton parfum. Le seul point positif que je puisse trouver au fait que nous ne nous soyons pas vu est le fait que tu n’aies pas pu me demander à ce qu’il te revienne, car même si tu me l’as donné je me vois mal t’empêcher de le reprendre.
Je suis content de t’avoir parlé. Je n’ai pas besoin de davantage : l’impression de passer un moment avec toi me suffit.

Cordialement, au sens premier du terme,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Dimanche 3 novembre 2014
Jour 57
16h41

Mon Ă©blouissante,

J’ai toujours Espoir de te voir répondre avant demain. J’ai toujours Espoir que nous nous verrons ce weekend ou celui qui viendra.

23h41

Demain nous serons tous deux au travail. En réalité, je serai content d’y aller après de si longs congés, je me morfondais jusqu’à présent dans mon lit jusqu’à me dire, parce que nous reprenions demain, qu’il fallait peut-être que je range mon appartement, que je me rase et que je prépare mes affaires pour demain. C’est à cette initiative qu’il y a une heure je me suis souvenu que je n’avais pas encore commencé mon travail. Je sens que je vais y passer un petit moment, d’autant plus que j’ai un projet à rendre demain matin aux équipes du Ministère de la Culture.
Mon Amour, il m’est bien difficile de ne pas te harceler de messages. Même bien intentionné, je sais que cela serait lourd. Il est simplement horriblement compliqué de lâcher prise et de s’avouer impuissant face aux circonstances. Tu me manques affreusement. J’aurais adoré, entre l’instant où ton inclination t’es passée et celui où nous nous sommes séparés, que tu m’apprennes à ne plus aimer. Cela m’aurait sans doute été d’une plus grande utilité et d’une moindre douleur que tes derniers « Je t’aime » mensongers – et que tu savais comme tels.
Si nous venions à nous revoir, j’espère que je trouverai le courage de te dire tout ce que je pense sans pour autant que cela passe pour des reproches, car ce n’en sont pas. Parfois, certains jours, je t’ai détestée, je t’en ai voulue, mais je n’ai jamais cessé de t’aimer. Tout ce que je voudrais que tu saches, c’est que j’ai été vraiment très heureux avec toi, et que tout le chagrin que j’endure n’est rien à côté de cela.

Avec un souffle de mélancolie au cœur,

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Lundi 4 novembre 2014
Jour 58
23h44

Dulcinée,

J’avais en un sens pensé que cet rentrée me divertirait, que je t’oublierai quelques instants, assez pour ne plus être malheureux de t’avoir connue ou heureux de t’imaginer : simplement être satisfait de vivre. Quelque part cela a fonctionné, quand mon esprit travaillait mon cœur cessait de crier, mes yeux de pleurer, mon corps de brûler. Il faudrait toutefois le nuancer : les humains sont faits pour se tenir la main et se donner des baisers. Moi je les regarde en passant, sans plaisir déplacé comme certains, juste parce qu’ils me rappellent le « nous » d’autrefois. Je ne peux pas leur en vouloir : ils ont raison de se moquer du monde et de vivre l’Amour comme s’il existait à leur place. Alors, car je suis responsable là encre de ne pas être comme eux, je les dépasse, je traverse de bout en bout ce jardin secret que se partagent mille amants, et sur le long manteau noir qui flotte risiblement derrière moi, mes pensées pour toi coulent et s’y confondent, perdues dans dans cet enfer constant que sont les autres.
Aujourd’hui, où je ne savais pas si je devais crier de joie ou de chagrin, quelqu’un en a décidé pour moi. Il était déjà tard, nous travaillons ensemble sur le futur projet de loi, et une goûte de mes yeux aurait de ma joue rejoint ma table. Mon amie, qui partageait mon bureau, m’a alors regardé, m’a souri. Je l’ai su sans tourner la tête : elle avait dans le geste jusqu’au détail qui indique l’intention dans devoir s’y intéresser. Puis, de son stylo bleu semblable au mien, elle fit à ma place un dessin, dans l’angle. J’abaissais la tête, c’était un cœur, puis je l’ai relevée, toujours sans me tourner vers elle. J’ai moi aussi souri. Ce petit cœur, en réalité, c’était bien plus que tous les mots possibles pour réconforter un proche : c’était l’intention de consoler sans l’échec qui suit inéluctablement. C’était la compréhension dans le deuil hypocrite d’une relation qui n’était pas la sienne et dont elle ne savait en réalité rien. Ailleurs que dans le monde divin où je te place, il me restait ce petit cœur. Aussi étais-je heureux.

Sans doute ton plus grand inconditionnel,

Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mardi 05 novembre 2014
Jour 59
23h48

Mon doudou,

J’ai vu que le message que je t’avais envoyé pour les deux ans passés après notre mise en couple était passé ce midi de « remis » à « lu ». Pourquoi après tout ce temps ? Seul toi le sait, mais cela m’intrigue.
[...]
Bref, je te laisse, je compte suivre les élections étrangères en direct – même si elles risquent, d’après les commentateurs, ne devenir intéressantes qu’après quatre heures du matin.

Gros bisous ! Je t’aime!

Ton Piotr.
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Lettre de Piotr Ă  Flora

Piotr a Ă©crit :Mercredi 06 novembre 2014
Jour 60
???

Mon très cher Amour,

Il est tard et depuis que je suis rentré j’ai la tête qui tourne ainsi que mal à la gorge. J’espère ne pas être malade. Hier j’ai suivi les élections jusqu’à 4h30 du matin environ, du coup j’étais horriblement fatigué pour ma journée. Ah, d’ailleurs, j’ai placé mon rendez-vous chez la psy en fin de semaine.
J’espère que toi ça va – mieux – et que tu dors bien actuellement. Je crois que je découvre ce qui est difficile désormais : perdre sa meilleure amie. On a souvent tendance à l’oublier, mais la personne qui partage avec nous sa vie est à la fois un confident, une personne de confiance, et un réconfort. Tout cela me manque. J’aurais aimé pouvoir t’appeler et, comme avant, parler de tout ce qui me passait par la tête. Je t’avoue aussi que, sans avoir eu beaucoup d’Espoir, cela me peine que tu ne répondes pas à mes messages et que tu t’obstines comme ça à me montrer ton désintérêt pour moi… J’ai compris Flora. Je veux juste te parler…

Affectivement,

Ton Piotr.
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