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Activités étrangères à Carnavale - Page 7

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https://i.imgur.com/3iBU75m.pngMunicipalité de Callinople
27.07.2017

Votre demande de construction d'usine a été acceptée !

Merci d'avoir choisi le Cap Pythéas, dème de Callinople, pour installer un joli jardin de Dalyoha Compagnie. Les espèces introduites seront à déclarer aux douanes. A ce jour seules quelques espèces invasives telles que la renouée du Burujoa et le chiendent d'Estham sont interdites. Les profits perçus seront versés sur votre compte bancaire à la Banque Océane en fin de chaque trimestre (fin de chaque mois IRL).

Messalie remercie ses Bienfaiteurs.

Note : planter un joli jardin crée de l'emploi à Callinople (mais surtout fait plaisir aux habitants), et donne un boost de faveur à la municipalité locale (Parti réformateur) pour les prochaines élections.
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Sylva : bégayer dans l’oreille d’un sourd

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Quelque part à l’autre bout du monde, dans un château gothique… L’inquisiteur Milovan Ionvenescu observait d’un œil vide la courtine en contrebas de la fenêtre où il avait pris place, une demi-heure plus tôt. Dans la pièce, deux agents subordonnés s’affairaient entourés d’ordinateurs et de documents papiers. Plusieurs projecteurs et écrans accrochés aux murs de la pièce montraient, en temps réel, la construction alambiquée d’un graphique aux airs de théories du complot, où des infos bulles se reliaient les uns aux autres par de minces filets rouges et bleus.

Finalement, l’un des deux subordonnés se leva de sa chaise et s’approcha de son supérieur.

— Inquisiteur ? Nous venons de recevoir un rapport de nos agents de terrain. Les signes qu’une tentative de déstabilisation populaire est en train d’être tentée se multiplient. Souhaitez-vous que vous l’imprime ?

— Laissez mon petit, laissez. En vérité je vous le dis, je pense déjà savoir ce qu’il y a dans ces pages.

Le subordonné lui adressa un regard éperdu – quoique invisible derrière son voile.

— Mais Inquisiteur, ce sont des rapports qui remontent tout juste du terrain, l’activité sylvoise…

L’inquisiteur détourna son visage de la courtine pour observer son subordonné. D’un geste amical, il lui fit signe de s’asseoir sur la moquette. L’autre Transblême se leva pour les rejoindre et imita son collègue.

— Laissez-moi vous expliquer. Le problème des Sylvois, voyez-vous, c’est que ce sont des socio-démocrates. C’est-à-dire qu’ils ne savent pas être subversifs ailleurs que dans les dictatures, or Carnavale n’est pas une dictature : c’est un pays qui ressemble simplement à Sylva… en plus radical. Comprenez cher ami, on ne fait rêver personne en lui proposant de revenir à un stade plus mou de son histoire. Pour soulever les foules, il faut promettre une sortie de crise, or la crise carnavalaise ne peut être résolue avec les outils des souciaux démocrates. Pire : ils la renforceraient. Comprenez que les Carnavalais vivent dans des conditions extrêmes, portés par des idéologies extrêmes et emportés dans une frénésie de grands projets tonitruent. Carnavale, contrairement à de nombreuses nations, ne s’appuie pas sur un tissu économique international, elle n’a pas sa place dans le monde extérieur sauf à se renier radicalement, or les fauteurs de troubles de l’OND n’ont pas cette ambition. En fait c’est tout l’inversent : ils promettent aux Carnavalais un avenir plus doux si les Carnavalais se séparent de leurs armes… mais c’est ne pas comprendre que la science carnavalaise est précisément ce qui fait la force de Carnavale. Ce qui lui permet de faire cavalier seul. Proposer de s’amputer de cela, c’est renvoyer la Principauté à un état de soumission aux autres puissances, c’est l’émasculer politiquement. Les Sylvois arrivent avec naïveté, persuadés qu’en promettant aux Carnavalais que s’ils se révoltent alors peut-être qu’ils auront un pavillon en banlieue et un chien… comment dire ? Personne ne rêve de Sylva. Personne ne se lève le matin en se disant « voilà un système pour lequel je suis prêt à mourir » c’est sans doute la limite la plus profonde et cruelle à toute opération visant Carnavale. Sylva tente de sauver les Carnavalais, mais les Carnavalais n’ont pas besoin d’être sauvés : ils ont besoin de trouver un sens à leur existence. Et cela, l’OND ne peut pas l’apporter, car leurs modèles de sociétés ne sont pas enviables. Alors ils bégaient dans l’oreille d’un sourd. Carnavale a depuis longtemps les tympans défoncés par la cacophonie qui règne chez elle.

— Et s’ils étaient marxistes ?

— Alors là je ne dis pas car il y aurait effectivement quelque chose de l’ordre du renversement. Vous êtes dans l’extrême capitalisme, il faut quelque chose d’au moins aussi extrême pour contrer ce récit. Il y aurait un mouvement dialectique de l’histoire, un dépassement. Or qu’avons-nous ? Des gens qui vous promettent le capitalisme en plus… modéré ? Personne ne meurt pour ça. Personne ne prend le risque de finir lobotomisé pour ça. Il faudrait qu’il y ait un terreau fertile pour la social-démocratie mais les Carnavalais n’ont jamais été des sociaux-démocrates. Ils ont été gouvernés par des Princes puis par des oligarques ; ils ont connu les syndicats, les mafias, la drogue et la folie. Pensez-vous vraiment que des bureaucrates au ventre mou sont en mesure de les séduire ? Allons donc… c’est un miracle si les fameuses « cellules » sylvoises n’ont pas déjà toutes été rackettées ou dévorées par je ne sais quoi. Sans parler des maladies… ces gens ont le cœur trop tendre et corps trop faible. Il faut de la voix pour être entendu à Carnavale, il faut de la démesure, de l’ambition.

— Il n’y a vraiment aucun risque subversif ?

— Non car le projet n’est précisément pas subversif. C’est une ambition tremblotante. Vous n’allez pas convaincre les plus pauvres qu’ils vivront mieux en affaiblissant le pays dans lequel ils vivent. C’est tout le contraire, c’est bien ce qu’ont compris les candidats à la mairie de Carnavale d’ailleurs : on ne se fait pas élire sur un programme d’auto mutilation. Cela reviendrait à dire : si vous vous empêchez de faire de la politique, si vous vous désarmez, si vous retirez ce qui fait de vous une grande et puissante nation, alors vous vivrez mieux. Mais qui pense cela ? Qui a cette naïveté à part des couards ? Les Carnavalais ne sont pas des couards, ils sont l’inverse de cela, ce sont des gens qui ont vécu dans la violence et la brutalité toute leur vie. Dans une société où se désarmer, c’est synonyme de mort, de subir des horreurs incommensurables. Les Sylvois viennent défendre les vertus de la faiblesse, qui peut y croire ? Personne en vérité. Les classes sociales les plus vulnérables de Carnavale sont soit un lumpenproletariat déspolitisé et barbarisé, soit dans le meilleurs des cas des gens conscients que l’heure du changement est venu. Or ce changement doit être puissant et radical, pour qu’enfin les classes prolétariennes goûtent à la richesse d’en haut. Mais cette richesse n’est pas créé ex nihilo. Carnavale est riche car elle est brutale et sans pitié. Dire aux Carnavalais de devenir moraux, c’est leur dire que jamais ils ne goûteront aux délices des étages supérieures. Sylva pense proposer un avenir joyeux aux Carnavalais, elle ne leur offre que la pauvreté éternelle, en les privant de ce qui aujourd’hui peut et pourrait faire leur richesse.

— Mais les pauvres n’ont-ils pas un intérêt évident à changer les choses ?

— Lorsqu’on est pauvre, on cherche à survivre. On n’a pas le temps pour faire des réunions pour parler de théorie politique. C’est la classe moyenne qui se soulève, les boutiquiers, les petits commerçants, or ces gens-là n’ont pas été impactés par la mort de la noblesse. Ils vivent déjà depuis des décennies dans un chaos relativement diffus, un peu plus ou un peu moins n’y changera rien. Il n’y a pas de peuple révolutionnaire à Carnavale car la crise constante est une opportunité permanente, il n’y a pas de blocage qui empêche et frustre une classe au point qu’elle désire se soulever, chacun dans son espace a la place pour prospérer.

— Je ne suis pas sûr de comprendre.

— Une révolution, cher ami, se fait lorsqu’un système entre en contradiction. Lorsqu’un groupe social estime que les règles en vigueur dans la société l’empêchent d’accéder à sa juste place. D’obtenir une juste rétribution pour ses efforts. Or ce groupe n’existe pas à Carnavale : la bourgeoisie profite actuellement de la place laissée vacante par la noblesse, elle fait des affaires, rachète des parts d’un marché gonflé par un puissant appel d’air. Les plus pauvres, quant à eux, n’ont pas d’aspirations frustrées : ils sont pauvres. Ils l’étaient avant, ils le resteront après. Vous savez, c’est à peine si ces gens savent qu’il y a eu des suicides ou des bombardements. Il y a bien des ouvriers qui ont dû perdre leurs emplois. Et alors ? Le marché prospère sur les ruines, le capitalisme radical se nourrit radicalement de la crise et déjà de nouvelles entreprises se montent, le départ des uns laisse des opportunités aux autres. Les satanistes partent pour l’Afarée ? Voilà des places à prendre, des boulots vacants, des responsabilités nouvelles. La crise engendre des opportunités. Elle devient dangereuse pour l’Etat quand l’Etat fait obstruction aux résolutions de la crise mais ce n’est pas le cas à Carnavale. A Carnavale l’Etat n’existe tout simplement pas, alors il n’y a que des solutions.

— Et ces classes intermédiaires ? Quel rôle peuvent-elles jouer ?

— Les classes moyennes ont peur du déclassement. Elles voient des opportunités qui apparaissent et craignent de ne pas les saisir à temps. L’OND parie sur la déstabilisation de la Principauté, mais c’est projeter sur elle ses propres turpitudes. Carnavale n’a pas, comme l’OND ou les communistes, une bureaucratie rigide. Comprenez : même leurs services diplomatiques n’existent pas, c’est dire le délabrement de l’Etat. Ils n’ont que des juges, des policiers et des entreprises. Et vous pensez que cela sera déstabilisé par la guerre ? Mais la guerre est une opportunité merveilleuse ! La guerre c’est le profit illimité, c’est la croissance à deux chiffres, c’est l’économie relancée ! Regardez d’ailleurs comme l’inflation s’est immédiatement résorbée dès que Carnavale est entrée en guerre : elle vivait jusque-là sous la coupe d’une élite, or en mourant, cette élite vient de relâcher les capitaux dans l’économie et soudain tout est possible. En vérité, je vous le dis, c’est le pire moment pour tenter une révolte : la Principauté va bien, elle prospère, elle grandit et talonnera bientôt les grandes puissances de ce monde. Pour qu’il y ait révolte il faudrait que les classes inférieures rejoignent les classes intermédiaires en crise. Or nous sommes là dans la pire configuration pour une alliance entre les plus pauvres et la classe moyenne, d’autant que Carnavale est stratifiée de façon assez violente et méprisante. Chaque palier de la pyramide sociale méprise celui d’en dessous. On ne s’allie pas avec des gens qu’on craint de devenir, surtout que l’élite oppressante est morte. Les gens préfèrent tenter de prendre sa place plutôt que de s’unir avec des gueux. Il faut être communiste pour prôner l’alliance des classes, or à Carnavale il n’y a pas de communistes, et Sylva n’est pas plus marxiste que la Transblêmie. Il leur manque le logiciel. Autrement dit, ils tirent à blanc. Voyez plutôt l’offre politique carnavalaise, elle est à l’image de la ville : il y a des fous, des marginaux, des nihilistes mais tous ont un projet. Quel est le projet de l’OND ? Quelle perspective peuvent-ils faire miroiter à un Carnavalais ? personne ne pense un seul instant que la Principauté de Carnavale va devenir une sage petite démocratie parlementaire, non seulement elle n’a pas la culture politique pour mais cela irait immédiatement à l’encontre de ses intérêts. Elle perdrait ses sources de revenus, deviendrait un pays parmi tous les autres. Si Carnavale veut rester forte et riche, elle doit aller de l’avant. Les candidats à la mairie l’ont bien compris, l’OND, elle n’a rien compris. C’est pour ça qu’elle échoue à dialoguer avec Carnavale, qu’elle échoue à obtenir la moindre concession. Qu’elle échoue même à vaincre sur le champ de bataille : Carnavale est hors du périmètre intellectuel de l’OND. Il suffit de regarder leur communication pour s’en rendre compte.

— C’est-à-dire ?

— Si vous lisez entre les lignes, vous verrez que Sylva fait le pari de l’absence de patriotisme des Carnavalais. C’est sans doute vrai dans une certaine mesure, mais on n’est pas patriote parce qu’on aime son pays : on est patriote parce que l’on définit la patrie comme son champ légitime d’action. Les patriotes considèrent posséder des droits sur un territoire, son patrimoine, mais aussi sur un peuple. Le patriotisme nous permet d’identifier l’espace symbolique dans lequel nous nous considérons souverains. Voilà pourquoi le patriotisme est si proche du nationalisme : car l’invasion de cet espace par un corps étranger nous braque et nous révolte. Il est perçu comme injuste. Or de ce point de vue, si je n’irai pas jusqu’à dire que les Carnavalais ont l’amour de leur nation – même si cela doit exister à la marge – je pense que les Carnavalais font preuve d’une forme de patriotisme extrêmement intense par certains aspects. Non parce que Carnavale leur offre, mais parce qu’elle a à offrir. La Principauté est un lieu unique au monde et les Carnavalais en sont les propriétaires. Toute la puissance souveraine de la Principauté leur revient : à eux la puissance balistique, le progrès scientifique, à eux le désert rouge, à eux tout. Carnavale offre des possibilités exceptionnelles, inégalées et les Carnavalais ont un droit dessus, de par leur naissance. Pourquoi croyez-vous que la xénophobie soit si prononcée à Carnavale ? Par opération du Saint-Esprit ? Non bien sûr. Les Carnavalais sont racistes parce que le joyau noir – le nom est éloquent – leur appartient et qu’ils considèrent illégitime à en profiter ceux qui ne sont pas blancs et natifs. Or que propose Sylva ? D’amputer ce joyau. De lui retirer de son potentiel unique au monde. C’est un contre-son-camp terrible qui témoigne de l’incompréhension profonde de ces gens.

— A votre avis, qu’est-ce qui peut faire bouger Carnavale alors ?

— En vérité, Carnavale a besoin d’un nouveau sens à son existence. Elle cherche comment employer la puissance ravageuse qui l’anime. Elle s’est lancé corps et âme dans un projet apocalyptique et après soixante ans de travail, celui-ci n’a pas abouti. La suicide a été une réponse à cela, mais tout le monde n’est pas suicidé et pour ceux qui restent, ils doivent se trouver une nouvelle voie. Un nouveau projet. Il faut voir la communication sylvoise pour se rendre compte du niveau de déconnection : on voit partout le mot « problème » mais les problèmes pour un Sylvois ne sont pas ceux d’un Carnavalais. Les problèmes des Sylvois, ce sont les poubelles qui débordent, les fins de mois difficiles et peut-être les moustiques. Les Carnavalais, eux, vivent dans une ruine vivante et grouillante, sans cesse en reconstruction, sans cesse en mouvement. Et vous voudriez leur vendre le plaisir d’une banlieue pavillonnaire ? Le problème des Carnavalais n’est pas le niveau de vie : leur problème c’est l’accès au divertissement, aux médicaments, aux drogues, aux prostitués. L’accès à la richesse et aussi une quête spirituelle. Les sectes font partie du paysage carnavalais, les militants eschatologiques, les humanistes radicaux, tout cela fait partie du quotidien, et les Sylvois proposent de remplacer cela par un tissu associatif bon enfant ? Mais allons ! Il fallait proposer la Révolution, la Grande révolution ! Avec un grand R ! Il fallait proposer le monde aux Carnavalais, pas des miettes de pain rassis qui n’a pas fait ses preuves. La ville est romantique, elle est donc fasciste et anarchiste tout à la fois. Carnavale a besoin d’une mission, d’un but, pas d’une vie confortable et bedonnante. Cela, c’est bon pour les socio-démocrates. Les candidats à la mairie l’ont bien compris : c’est la gloire ou la mort, un nouveau projet civilisationnel ou la destruction de la civilisation.

— Alors vous pensez que les opérations de déstabilisation de l’OND ne sont pas un risque ?

— Je suis persuadé qu’elles sont vouées à l’échec. Elles ne réunissent ni les conditions matérielles révolutionnaires (que Carnavale ne présente pas) ni les structures mentales nécessaires (que l’OND ne comprend pas). Leur prétention à remplacer politiquement les satanistes est dérisoire. Remplace-t-on une église par un local associatif ? La figure du Diable et la menace de Dieu hantent toujours Carnavale et les Sylvois viennent incriminer les armes de destruction massive ? Mais dans la psyché carnavalaise, ces armes SONT l’outil de Dieu, elles sont l’outil qui assure la puissance de la Principauté, celle qui a rasé une capitale entière d’un simple bouton. La foi et la technologie sont intimement liés à Carnavale : retirez la technologie et ils perdent la foi. Retirez la foi, et la vie n’a plus de sens. Les Carnavalais ne sont pas prêts à abandonner la religion. Ils ont peut-être tiré un trait sur leur vision eschatologique mais regardez : déjà ils s’engouffrent dans une nouvelle voie. A CRAMOISIE© c’est évident : le culte du Christ a été remplacé par le culte de la raison. L’industrie remplace l’Église et le travail acharné achète son salut non par la prière mais parce qu’il joue désormais un rôle central dans l’histoire des hommes : il la voie de l’humanité. Carnavale est sur le chemin d’un nouveau projet dantesque, qui se cherche, certes, mais dont les grandes lignes sont déjà tracées. La mort ou l’ambition, elle a choisi l’ambition, qu’il s’agisse d’aller dans l’espace, de sauver l’humanité de la mort, d’atteindre la transcendance des IA ou que sais-je ? Peu importe le contenu, tant qu’on a le but, or le but ne saurait être atteint sans que soi débridée et déchaînée la puissance industrieuse, le génie de ses ingénieurs et de ses savants. L’OND propose de les priver de cela. Son monde est un monde sans foi, un monde mort, mais l’âme carnavalaise est chaude. Elle brûle et dévore. Elle hante les rues de la cité noire. Oui je le crois, le Diable bat bel et bien le pavé. Cette ville n’a pas dit son dernier mot.

— Inquisiteur… si Carnavale n’a pas besoin de nous, pourquoi le Grand-Duc nous demande-t-il d’y intervenir ?

— Ses voies sont impénétrables. Mais je dessine néanmoins notre rôle. Les structures se défendent, résistent, mais elles ne descendent pas dans la rue. Nous sommes la main de l’histoire, ceux qui faisons advenir ce qui doit advenir. Car voyez-vous l’opération sylvoise souffre d’un paradoxe étrange : elle prétend prendre la place du tissu associatif sectaire luciférien. Or il s’agit là du moyen d’agir le moins discret du monde, en plus de demander des moyens humains démesurés. Soit les Sylvois sont milles et il est aisé d’en capturer la moitié, soit ils sont vingt et leur action est dérisoire. Dans un cas comme dans l’autre, nos agents trancheront rapidement cette ambiguïté. Libre à la Principauté de faire ce qu’elle souhaite de ces nouveaux otages. Une association cela demande un local, des moyens, un objectif aussi et surtout du temps. On ne gagne pas la confiance de gens pétris de xénophobies en quelques jours. Or plus Sylva tente d’agir concrètement, moins elle est discrète et plus elle s’expose. C’est grâce à cette impossibilité de faire de grandes choses discrètement que nous mettrons à mal leurs prétentions. Par ailleurs, et c’est l’un de leurs plus grands défauts : ils ne sont pas blancs. Les Faravaniens non plus d’ailleurs. Comprenez que se faire donner des leçons de politique par des métèques… cela ne va pas plaire aux Carnavalais. J’ai écouté leurs émissions, l’accent afaréen était… abominable.
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