
Le Miroir Rouge, définitivement radical.
Les Brigades Fraternelles : La Garde Communale au service de la souveraineté etznabiste

C’est dans ce refus salutaire que s’est inscrite l’offre kah-tanaise. Le modèle de milice populaire, au cœur des doctrines de la Garde Communale, offre une logique plus adaptée aux réalités de la jeune nation aleucienne. Les formateurs des Brigades de Formation Fraternelles déployés sur place ont donc pour mission de forger des unités ancrées dans chaque république et commune. L’objectif est clair : bâtir une force de défense émanant du peuple et lui rendant des comptes, où les soldats sont des citoyens avant d’être des militaires. Une garantie structurelle contre toute dérive autoritaire – un risque hélas trop présent dans les jeunes nations à peine sorties du joug colonial.
Au-delà de ces fondations idéologiques, la question centrale reste l’adaptation aux besoins immédiats. Sur le plan pratique, la priorité est d’asphyxier la Réaction. La menace terroriste que représente la branche locale de l'organisation des Raches n'est que le dernier soubresaut de la barbarie coloniale, une tumeur qui doit être excisée pour assurer l'avenir de la région. À cette fin, le Grand Kah transmet son savoir-faire éprouvé en matière de contre-guérilla, forgé dans les feux du Mokhaï et de la Communaterra. Les forces etznabistes sont ainsi formées en priorité aux doctrines de contre-insurrection et de guerre asymétrique.
Dans la praxis kah-tanaise, la contre-insurrection n'est ni une doctrine purement militaire, ni une pratique répressive. Elle est avant tout politique. Il s'agit de gagner le soutien des populations civiles en les intégrant pleinement aux processus démocratiques et économiques, afin d'isoler les terroristes et de permettre des opérations militaires ciblées et chirurgicales.
Parallèlement, les modules de formation se concentrent sur le contrôle démocratique de l'armée. S'inspirant des modèles libertaires déjà aprouvés, ils incluent l'élection des officiers de rang inférieur, la mise en place d’assemblées de soldats, et des sessions de critique et d'autocritique après chaque opération. C’est ce que nous confirme la Citoyenne-Capitaine Mextelt, du 2ème Corps d'Armée Léger, vétérane des opérations au Mokhaï : « Nous ne sommes pas ici pour leur apprendre à obéir, mais pour leur donner les moyens de ne plus jamais avoir à le faire. Le soldat ne doit pas être aliéné mais acteur de sa communauté. C'est primordial : la souveraineté commence lorsque le peuple tient le fusil. »
Au-delà de la menace rachiste, immédiate, l'objectif à long terme est de doter les Républiques Etznabistes d'une capacité de dissuasion autonome. Les risques de résurgence impériale, qu'ils viennent de l'Antérinie ou d'autres régimes "libéraux" du continent animés par un racisme latent envers les premiers peuples, sont réels. S'ajoute à cela la prédation des puissances de l'ONC ou de l'OND, toujours à l'affût d'une cible facile. La présence kah-tanaise en Aleucie tient donc du devoir internationaliste : comme l'a répété le citoyen-directeur Kitano, renforcer chaque bastion révolutionnaire est le seul moyen sûr d'affaiblir le système impérialiste mondiale.
Que les choses soient claires : le Grand Kah ne livre pas des armes à un État-client. Il transmet une doctrine de libération à un peuple frère. Cette présence est temporaire et ne durera que le temps nécessaire à la formation de forces etznabistes pleinement autonomes. En partageant son savoir-faire, le Grand Kah ne fait aujourd'hui que rendre au peuple etznabiste les outils de sa propre histoire, une histoire de liberté qui ne fait que commencer.