01/12/2014
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Actualités du Duché - Page 9

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La pédophilie légalisée en Sylva ?!

Voilà une nouvelle qui a fait grand bruit au sein du Duché, amenant nombre de partis et sujets à crier au scandale derrière un glissement fort inquiétant : les nouvelles mesures dans le cadre des campagnes de gestion de la pédophilie. Ont en effet été approuvés par la Haute Assemblée un programme d'étude cherchant à davantage comprendre cette déviance, et passant par le recrutement de... pédophiles, comme sujets de test. Les journaux ont publié des annonces de recrutement proposant ni plus ni moins aux concernés à venir postuler anonymement pour étudier leur cas, sachant que les non-pédophiles également sont invités à se joindre pour constituer un groupe témoin. La demande a sans surprise provoquée un certain choc et remit sur la table les discussions sur le sujet, notamment les plus véhéments appelant à ni plus ni moins tuer les pédophiles, au point où le gouvernement a dû s'exprimer pour calmer les hardeurs.

En premier lieu, il a été rappelé que la peine de mort est incompatible avec la civilisation et que le Duché de Sylva ne fera aucunement retour en arrière à ce sujet. Au-delà de l'aspect moral, c'est purement et simplement contre-productif. Les études se succèdent déjà sur la question et démontrent que ça ne réduit pas la criminalité, mais amène au contraire à aggraver les crimes avec l'assassinat des victimes et témoins, le coupable n'ayant plus rien à perdre. Pire encore, il est observé que nombre de pédophiles sont d'anciennes victimes, faisant supposer que cette déviance est parfois l'expression d'un traumatisme. Souhaiter tuer les pédophiles, et donc les potentielles victimes, c'est les pousser à se taire quand elles ont été abusées.

Les groupes conservateurs ont tout de même persisté en accusant de complaisance, voir de complicité le gouvernement, en indiquant que seuls des pédophiles pourraient prendre ce genre de mesure. Hormis le fait que les cas d'agressions sexuelles et pédophilies en Sylva s'observent davantage du côté conservateur du spectre politique, ce qui rend quelque peu hypocrite cette accusation à l'égard des groupes de gauche qui portent ce programme, cette accusation se base avant tout sur l'émotion. Le gouvernement et les collectivistes ont exprimé leur compréhension face à cette panique morale, indiquant que c'est avec une bonne communication que les choses seront résolues. Oui, la pédophilie est ignoble, répugnante et n'inspire aucune compassion, mais clamer qu'il faut tuer les pédophiles n'apporte aucune solution et ne protège pas les enfants. Tuer un pédophile (si tant est qu'on l'attrape) ne l'aura pas empêché de commettre une fois au moins son méfait. Les persécutions à l'égard des pédophiles les marginalisent, les poussent à se cacher, jusqu'à ce qu'ils saturent à cause de leurs immorales pulsions et se rencontrent anonymement sur des forums internet par exemple. Ils se confortent alors dans cette dynamique, rencontrent des pédophiles "expérimentés", se désensibilisent avec des contenus toujours plus extrêmes, et ce, jusqu'à passer à l'acte. Il faut être pragmatique, quand bien même le sujet est sensible (chose compréhensible en soi) : persécuter les pédophiles n'amène à rien.

Mais l'idée n'est pas de les tolérer, d'avoir de la compassion voir de la pitié (ceci dit, cela ne ferait pas de mal dans le cas d'anciennes victimes répétant un traumatisme). L'objectif est d'être constructif, et cela passe par un accompagnement des pédophiles avant qu'il ne passe à l'acte pour éviter le pire et justement protéger les enfants. Et c'est là l'objectif du programme : c'est une étude psychologique, psychiatrique et médicale visant à analyser les pédophiles pour déterminer les causes de ces déviances et même espérer trouver des solutions définitives, ou au mieux, des accompagnements sur la durée. Bis repetia, divers acteurs réactionnaires se sont scandalisés qu'on dépense de l'argent à les accompagner plutôt que de directement les enfermer, ce à quoi on rappelle gentiment les arguments précédemment évoqués.
Bien évidemment, le message se porte à l'ensemble de la population : pédophile ou non. Si vous l'êtes, ce n'est pas bien, et même très grave, mais on peut et on va vous accompagner si vous vous en donnez les moyens, ce qui est la meilleure solution. Si vous ne l'êtes pas, mais l'observez, il est inutile de procéder à du harcèlement, et devez plutôt le reporter aux autorités compétentes pour encadrer les suspects.

Ce dernier point est d'ailleurs très important, puisqu'aussi unanimement condamné que soit la pédophilie en Sylva (et à juste titre), force est de constater que la chose l'est en façade uniquement. L'essentiel des cas de pédophilies se manifestent dans le cadre familial et ne sont que rarement dénoncés par les proches. Pire encore, les coupables sont souvent protégés et les victimes poussées au silence en minimisant la chose et les culpabilisant de provoquer du tort si elles viennent à s'exprimer.
Cette campagne d'étude s'accompagnera conséquemment d'une sensibilisation à l'école, pour permettre aux enfants d'apprendre quels sont leurs droits, ce qu'elles peuvent et doivent refuser, comment elles peuvent chercher de l'aide. Les infirmiers scolaires et professeurs aussi seront formés à identifier les troubles et symptômes visibles chez les jeunes victimes de pédophilie (en plus de ceux des violences infantiles, faisant d'une pierre deux coups) et des services de police mis en place pour ce genre de cas. L'objectif n'est pas seulement de prévenir les cas de pédophilie en invitant les personnes déviantes à se présenter à des services médicaux dédiés pour se faire accompagner et éviter le pire, mais aussi de permettre aux enfants ou à leur proche de dénoncer des cas observés pour progressivement contrecarrer cette culture du silence.

Il y a par ailleurs un point qui inquiète et est déjà anticipé par les services psychiatriques dédiés : les futurs échecs. Ce genre d'étude est assez rare et récente et implique conséquemment une marge de progression importante avec des ratés. Autrement dit, certains sujets suivis se livreront potentiellement à ce crime. En plus d'affecter durement une victime (ce qui est le principal problème, rappelons-le), la chose sera médiatisée et contribuera à alimenter cette panique morale, ce à quoi les services dédiés répondent que c'est normal. Le sujet est épineux et inspire le dégout, il n'y aura rien d'anormal à ce que les gens s'offusquent de potentiels pédophiles sous surveillance qui passent à l'acte. L'objectif sera aussi de les suivre comme il se doit pour limiter les risques, mais aussi admettre quelque chose de simple : les patients qui abuseront d'enfants le feront avec ou sans suivis, mais d'autres patients qui auraient potentiellement commis pareil crime ne le feront peut-être pas avec un suivi approprié. Le résultat final ne peut qu'être égal ou préférable à la situation actuelle, mais ne pourra en rien être pire.

En conclusion, l'objectif final n'est aucunement de protéger les pédophiles (chose qui tend à se faire plutôt dans les sociétés traditionnelles pour ainsi dire) mais à acquérir les outils pour les "guérir" en étudiant leurs cas, plutôt que de les marginaliser et inéluctablement les pousser à se regrouper entre eux. Et cela passe par une fin de la marginalisation et, idéalement, la mise en place d'une société où la pédophilie est reconnue comme maladie mentale grave, mais dont il est possible et nécessaire d'obtenir un accompagnement plutôt que de se cacher. Et en plus de tout cela, les enfants seront sensibilisés à ce qui est normal ou non et auront à l'école ou ailleurs des oreilles attentives pour leur venir en aide si besoin.
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