Pour en revenir à nos insectes, les scolytes représentent un danger immédiat pour la flore locale. Ces insectes, en particulier le scolyte typographe, creusent des galeries dans le cambium (une fine couche sous l’écorce) pour y déposer leurs œufs. Ainsi, les femelles scolytes condamnent des arbres par milliers. Ces arbres là perdent peu à peu de la résinent, perdent leurs feuilles et leurs aiguilles, leur bois devient ocre comme de la rouille... L'épidémie de scolytes menace l'écosystème entier, en détruisant ce que la nature a de plus cher. En effet, les des populations entières de rossignols ont migré vers des forêts plus à l'est à cause de l'état des arbres dans les Hauts-Plateaux. Le scolyte n'est pas qu'un simple danger pour le paysage, il menace la faune et fait trembler l'épée de l'extinction qui prône déjà au dessus de plusieurs espèces d'animaux.
Comme si cela ne représentait pas assez de soucis, l'épidémie de scolytes menace aussi et surtout l'économie locale. En effet, dans le village de Lambaux qui se situe en plein cœur de la zone touchée par l'épidémie, les propriétaires de menuiseries s'alarment sur la qualité du bois. D'après Gilles, un ouvrier d'une entreprise dans la filière bois, "Cette espèce rétrécit le rayon du tronc qui peut être exploité en menuiserie. Nous sommes obligés de jeter du bois troué et consommé par les scolytes, ce qui a un fort impact sur notre revenu." En effet, le bois a perdu près de la moitié de sa valeur comparé aux prix de 2009, une catastrophe pour certains qui, pour éviter le chômage, décident quand même de vendre le bois consommé par les scolytes dans un acte de désespoir. Cela vient aggraver la situation, car des tables, des structures, même des bâtiments entiers sont souvent érigés à partir du bois provenant de ces forêts des Hauts-Plateaux. Le bois "scolyté" est alors bien moins résistant, fissure très rapidement et représente un danger majeur pour ceux qui fréquentent les bâtisses. Pour résumer, cette épidémie de scolytes touche nos paysages, notre faune, notre flore et notre économie, voire même notre sécurité.
Mais alors, à quoi est dû cet incrément soudain en scolytes dans la zone des Hauts-Plateaux ? D'après l'expert entomologue David Tegel, la réponse est simple: Le taux d'humidité est monté en flèche depuis ces dernières années, en partie à cause d'un réchauffement climatique latent. Cela a grandement favorisé le dévelopement de l'espèce, jusqu'à ce jour minoritaire. Qui plus est, pour améliorer la transpiration, certains arbres ont évolué pour déveloper un bois plus léger et doux, beaucoup plus facile à percer pour l'espèce invasive. "Chaque femelle peut pondre des dizaines d'oeufs; nous dis David. On peut estimer qu'à chaque trou de Scolyte dans un arbre sont ressortit douze autres scolytes, qui vont eux même faire plus de trous et se reproduire à une vitesse alarmante." Il estime d'ailleurs que d'ici fin 2015, les scolytes auront conquis à peu près 70% des arbres de la région Hauts-Plateaux. Qui plus est, selon des constats récents, les scolytes emmènent avec eux certains champignons qui se développent dans les cavités délaissés par les insectes une fois les œufs pondus. Ces champignons, tout aussi invasifs, font bleuir le bois, et les dévitalise complètement. On atteint un stade où la structure de l'arbre devient si molle que les branches sont susceptibles de tomber, laissant des forêts complètement dénudés de verdure avec quelques pylônes en bois sortant du sol, comme si un terrible feu de forêt était advenu.
Quelles sont donc les solutions pour contrecarrer cette invasion ? Elles ne sont guère simples: il faudrait faire appel à un effectif de garde forestiers réduits pour appliquer sur les arbres un pesticide spécifique qui empêche la formation de cavités dans les arbres. De plus, une des solutions envisagées aurait été de replanter des arbres avec des mutations génétiques qui leur offrirait une écorce plus solide et une résistance accrue à l'humidité. Toutes ces solutions ne sont malheureusement pas à notre portée à l'instant, la région n'a pas assez de personnel pour effectuer les travaux de désinfestation.
C'est là que rentre en jeu l'idée de faire appel aux garde forestiers par delà la frontière, à quelques kilomètres seulement de là, en Loduarie Communiste. Joindre nos forces nous permettrai de couvrir une plus vaste zone et de protéger le plus d'arbres possible pour contenir et éradiquer l'épidémie. Celle-ci pourrait potentiellement passer la frontière dans un épisode où nous ne serons pas capables de la contenir nous mêmes avec nos effectifs et notre budget. La Loduarie Communiste a donc intérêt à mettre ses différents de côté pour la préservation de notre patrimoine commun.
Cependant, la stratégie s'avère être hasardeuse. Il y a seulement quelques jours, des avions Loduariens ont intercepté sans vraisemblable raison des avions venant du Saint-Empire de Karty. Le régime Lorenziste en général peut être très imprévisible, et une simple demande comme celle-ci pourrait venir titiller la queue du dragon par inadvertance. D'autres sont de l'avis que la Loduarie peut s'avérer compréhensive au sujet d'un désastre environnemental qui peut bientôt toucher son propre pays. Quoi qu'il en soit, l'intervention de la Loduarie Communiste dans cette mission pour éradiquer les scolytes pourrait être notre seule solution pour parier au désastre.
Cette affaire est naturellement remontée au sein du gouvernement, car la question de l'intervention Loduarienne sur notre territoire est un sujet à manipuler avec la plus grande des précaution. Sans être naïf à la situation actuelle autour du pays, le gouvernement est paradoxalement plutôt favorable à la coopération avec nos voisins, en espérant qu'un événement comme celui-ci pourra créer - ou même solidifier - des liens diplomatiques.
Que vous voyez la situation comme une opération chirurgicale ou un tremplin pour lancer une histoire d'amitié insolite, le gouvernement espère convaincre sa ministre des affaires étrangères Lexa Roos d'envoyer une missive invitant à la coopération sur ce sujet là. Devons nous nous attendre à de bonnes ou de mauvaises surprises ? Après tout, il s'agit seulement d'envoyer des équipes de garde forestiers loduariens au delà de la frontière pendant quelques semaines...