La voute céleste avait toujours été particulièrement majestueuse dans le coin surtout lors des soirées chaudes de l’été novigradien. C’était en tout cas ce que se disait l’inspecteur au teint blafard qui arborait un long manteau noir assorti d’un béret grisâtre tandis qu’il fumait paisiblement sa cigarette. Derrière-lui les bruits sourds d’une bagarre interrompaient son songe, d’un geste de la main, il intima un ordre, les coups s’arrêtèrent net laissant place à un discret râle d’agonie. Avant de se retourner, l’homme jeta une dernière fois un œil en direction du petit village qui se dessinait au milieu des arbres plus bas dans la vallée.
« C’est bon ou il en veut encore ? » Annonça l’inspecteur d’une voix exaspérée.
Face à lui se tenait deux hommes, le premier était un costaud en jogging qui affichait le brassard de la police fédérale, celui-ci retenait fermement un second bonhomme, probablement un paysan local si on en jugeait par son accoutrement et sa mine effrayée. À genoux, l’homme haletait et réclamait d’une voix tremblante qu’on le laisse tranquille.
« Tu sais ce que tu risques, l’ami. T’es à nous maintenant, qui croirais un pauvre bouseux du fin fond de l’Ourak face à des agents fédéraux ? On pourrait te descendre maintenant ou mieux te coller au fond d’un trou parmi les meurtriers et les violeurs dans une prison fédérale ? Qui vérifierait notre version ? » L’inspecteur laissa apparaitre un rictus carnassier. « Moi j’ai envie d’être gentil avec toi, l’ami. Mais tu ne m’aides pas beaucoup à t’apprécier là… tu sais c’qu’on veut savoir, on t’a vu discuter avec un gars de la milice. » Impatient, l’homme fit de nouveau signe à son compagnon qui frappa au visage le vieil homme avec violence , une giclée de sang éclaboussa le sol.
« J’vais… j’vais… j’vais parler. Mais s’ils apprennent… que je vous ai aidé, je suis mort et mes filles aussi ! » Avoua finalement le paysan ouroul en hésitant.
« Mais c’est qu’il devient raisonnable celui-là ! » S’amusa l’inspecteur. « Et tu crois qu’il va arriver quoi à tes filles lorsqu’on t’aura enfermé à l’autre bout du pays ? » Il fit mine de lever la main.
« D’accord… d’accord. Me frappez plus ! Ils sont là, je ne sais pas combien ils sont, on pense qu’ils se planquent dans la vieille usine abandonnée près de la rivière à seulement 5km du village. Moi je… j’sais rien de plus, je leur vends juste des provisions de temps en temps, un type se ramène puis il emporte tout dans son camion… c’est tout… je le jure ! » déclara le vieillard tout en toussotant.
L’inspecteur le jaugea d’un œil sérieux pendant quelques instants qui parurent interminable, il se baissa au niveau de l’homme et finalement il afficha un large sourire alors qu’il écrasait sa cigarette contre le sol. « Enfin une décision intelligente, vieil homme. Si c’est la vérité on te relâchera sans rien dire pour ta petite affaire avec les terroristes. Si tu mens, crois-moi, tu ne reverras plus jamais le soleil. » Il se releva précipitamment et fit signe à son confrère policier. « Remets-le dans l’coffre, on veut pas qu’il prévienne ses petits copains, hein. » Avant même que le vieillard ait eu le temps de protester, le costaud lui attrapa le visage et lui scotcha la bouche avec un scotch épais de chantier. Il traina ensuite l’homme malgré sa vaine tentative de résistance et il le balança finalement dans le coffre de la voiture garée derrière eux qu’il referma à clef aussitôt.
« Tu te rends compte, le bleu. Si le vieux dit vrai, c’est peut-être la planque de Vitali. Nous avons fouillé toutes leurs précédentes cachettes et tous les indices nous mènent à penser qu’il est avec eux, c’est tout ce qu’il reste de la milice alors c’est peut-être lui qui est sur place avec ce groupe. Nos chefs vont être ravis, les médailles vont pleuvoir ! » S’excita l’inspecteur. « Appelle la direction des services de renseignements, dit-leur de ramener la cavalerie, je veux la totale, la crème de la crème, cette foutue usine ne se prendra pas à deux ! » Tandis que le jeune homme s’exécutait sans perdre de temps, l’inspecteur s’éloigna de nouveau en direction du bord de la route qui dominait la vallée en contrebas.
« Vitali, espèce d’enfoiré. Tu te caches sous notre nez à seulement 80km d’Ouressa. T’as vraiment peur de rien, hein. Cette nuit est ta dernière, profite, j’arrive bientôt avec les enfers. » Marmonna t-il pour lui-même en fixant l’horizon.
« C’est bon ou il en veut encore ? » Annonça l’inspecteur d’une voix exaspérée.
Face à lui se tenait deux hommes, le premier était un costaud en jogging qui affichait le brassard de la police fédérale, celui-ci retenait fermement un second bonhomme, probablement un paysan local si on en jugeait par son accoutrement et sa mine effrayée. À genoux, l’homme haletait et réclamait d’une voix tremblante qu’on le laisse tranquille.
« Tu sais ce que tu risques, l’ami. T’es à nous maintenant, qui croirais un pauvre bouseux du fin fond de l’Ourak face à des agents fédéraux ? On pourrait te descendre maintenant ou mieux te coller au fond d’un trou parmi les meurtriers et les violeurs dans une prison fédérale ? Qui vérifierait notre version ? » L’inspecteur laissa apparaitre un rictus carnassier. « Moi j’ai envie d’être gentil avec toi, l’ami. Mais tu ne m’aides pas beaucoup à t’apprécier là… tu sais c’qu’on veut savoir, on t’a vu discuter avec un gars de la milice. » Impatient, l’homme fit de nouveau signe à son compagnon qui frappa au visage le vieil homme avec violence , une giclée de sang éclaboussa le sol.
« J’vais… j’vais… j’vais parler. Mais s’ils apprennent… que je vous ai aidé, je suis mort et mes filles aussi ! » Avoua finalement le paysan ouroul en hésitant.
« Mais c’est qu’il devient raisonnable celui-là ! » S’amusa l’inspecteur. « Et tu crois qu’il va arriver quoi à tes filles lorsqu’on t’aura enfermé à l’autre bout du pays ? » Il fit mine de lever la main.
« D’accord… d’accord. Me frappez plus ! Ils sont là, je ne sais pas combien ils sont, on pense qu’ils se planquent dans la vieille usine abandonnée près de la rivière à seulement 5km du village. Moi je… j’sais rien de plus, je leur vends juste des provisions de temps en temps, un type se ramène puis il emporte tout dans son camion… c’est tout… je le jure ! » déclara le vieillard tout en toussotant.
L’inspecteur le jaugea d’un œil sérieux pendant quelques instants qui parurent interminable, il se baissa au niveau de l’homme et finalement il afficha un large sourire alors qu’il écrasait sa cigarette contre le sol. « Enfin une décision intelligente, vieil homme. Si c’est la vérité on te relâchera sans rien dire pour ta petite affaire avec les terroristes. Si tu mens, crois-moi, tu ne reverras plus jamais le soleil. » Il se releva précipitamment et fit signe à son confrère policier. « Remets-le dans l’coffre, on veut pas qu’il prévienne ses petits copains, hein. » Avant même que le vieillard ait eu le temps de protester, le costaud lui attrapa le visage et lui scotcha la bouche avec un scotch épais de chantier. Il traina ensuite l’homme malgré sa vaine tentative de résistance et il le balança finalement dans le coffre de la voiture garée derrière eux qu’il referma à clef aussitôt.
« Tu te rends compte, le bleu. Si le vieux dit vrai, c’est peut-être la planque de Vitali. Nous avons fouillé toutes leurs précédentes cachettes et tous les indices nous mènent à penser qu’il est avec eux, c’est tout ce qu’il reste de la milice alors c’est peut-être lui qui est sur place avec ce groupe. Nos chefs vont être ravis, les médailles vont pleuvoir ! » S’excita l’inspecteur. « Appelle la direction des services de renseignements, dit-leur de ramener la cavalerie, je veux la totale, la crème de la crème, cette foutue usine ne se prendra pas à deux ! » Tandis que le jeune homme s’exécutait sans perdre de temps, l’inspecteur s’éloigna de nouveau en direction du bord de la route qui dominait la vallée en contrebas.
« Vitali, espèce d’enfoiré. Tu te caches sous notre nez à seulement 80km d’Ouressa. T’as vraiment peur de rien, hein. Cette nuit est ta dernière, profite, j’arrive bientôt avec les enfers. » Marmonna t-il pour lui-même en fixant l’horizon.