03/06/2013
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Première rencontre entre la RFN et la Bundesrepublik du Walserreich à Novigrad C.F.

[Le 10 Octobre 2005, Novigrad C.F, RFN.]


Vue sur le Haut-Sénat Novigradien au cœur de la capitale fédérale.


L’aube se levait à peine sur la splendide capitale de la république fédérale de Novigrad. C’était une belle journée en perspective, le ciel était clair et dégagé, la voute céleste était tachée d’une lueur rosâtre qui donnait une tout autre apparence romantique à la vieille cité du Sud habituellement si sulfureuse. Tandis que la ville s’éveillait progressivement, une importante rencontre diplomatique se préparait en coulisse. Les hommes et les femmes de l’aéroport fédéral de Novigrad C.F s’activaient afin de tout mettre en ordre avant l’arrivée en avion du diplomate de la Bundesrepublik, une piste d'atterrissage spécifique près du terminal militaire avait été affectée à l’accueil de l’invité diplomatique et de sa délégation.

Varban Emilov Ilev, actuel ministre des affaires étrangères de la république fédérale, attendait déjà sur place se tenant prêt à recevoir d’une minute à l’autre son homologue étranger. Il avait fait venir un traducteur certifié pour l’occasion dans le cas où ils auraient des soucis de communication. Afin de satisfaire aux désirs du Chancelier, une dizaine de Gardes d’Honneurs attendaient l’arrivée du diplomate, ils avaient l’ordre de former une haie d’honneur pour l’étranger.

Une unité de la Garde d'Honneur Nationale.
Le Novigrad avait gagné ses marques en tant que nation avec laquelle il fallait compter. Rien ne pouvait plus empêcher le Walserreich de construire une relation solide avec ce partenaire qui entretenait de plus d'évidents liens culturels et historiques importants avec la Bundesrepublik. Une forte accointance politique et économique avait aussi son intérêt, bien évidemment, et tout cela constituait un potentiel qu'il était forcément très intéressant d'exploiter.

C'est la mission qui avait été confiée en ce jour à Herbert Zückerstürm, lui qui avait eu une carrière politique très tranquille au sein de l'Office pendant ces dernières années, mais bien plus active au sein de la CDU (Christliche Demokratische Union) dont il est un membre depuis de longues années. Il savait très bien que des succès diplomatiques contribueraient à une bonne image du Walserreich -et donc une forte popularité au sein de la population- mais que cette dernière serait renforcée encore, point de vue électorale, par la démonstration d'une parti sérieux, solide et tranquille comme la CDU, constitué d'experts maîtrisant sereinement les dossiers pour faire du Walserreich une puissance internationale.


df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Monsieur, soyez sûr de mon plaisir d'être ici. Nous avons eu, si j'ai bien compris, quelques problèmes dans l'avion, et le retard pris a été important, j'espère que vos services ont été avertis à temps par les miens et que nous n'avons pas trop dérangé votre emploi du temps. Dans tous les cas, nous sommes présents et plus que jamais prêts à construire ce lien entre nos deux pays qui a tant manqué.
Photo du Palais Sofia.

Depuis quelques temps, le gouvernement fédéral observait d’un œil inquiet la situation en mer du nord, ce n’était un secret pour personne, Novigrad se méfiait comme de la peste des nations septentrionales. Certains experts expliquaient cette attitude par le prisme d’une histoire violente parsemée de conflits eurysiens entre le nord et le sud, l’est et l’ouest, cette violence se retrouvant intériorisée au sein même de la culture novigradienne contemporaine. Néanmoins de cette méfiance traditionnelle était née l’ambition inavouée de Novigrad de se placer comme la forteresse de stabilité au cœur d’une région troublée par l’hostilité. S’ils voulaient réussir à se construire cette image tant espérée, la diplomatie novigradienne allait devoir réussir un tour de force en se constituant des partenaires de choix. C’était donc dans cette optique qu’allait se tenir cette première rencontre entre le Walserreich, une rencontre annonciatrice d’un nouvel espoir la civilisation eurysienne.

Le ministre se tenait fièrement au bout de la haie d’honneur, c’était un exercice qu’il commençait à connaitre jusqu’au bout de ses doigts. Ce petit homme au teint blafard et aux lunettes rondes était en réalité un négociateur charismatique et un polyglotte reconnu, c’était notamment cette dernière qualité qui avait retenue l’attention du Chancelier lorsqu’il avait eu l’occasion de former son gouvernement. Face à lui arrivait finalement le représentant de la Bundesrepublik, le ministre inclina légèrement la tête en sa direction, non seulement en guise de salutations mais aussi pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin de s’excuser pour le retard, c’étaient les aléas des calendriers diplomatiques.

« C’est un honneur de vous recevoir, Monsieur Zückerstürm, j’espère que le vol n’a pas été désagréable. N’ayez aucune inquiétude concernant le retard, nous étions préparés à une telle situation et nous avons bien évidemment été prévenus. Monsieur le Chancelier est prêt à vous recevoir directement au Palais Sofia, le siège de notre gouvernement, si vous voulez bien me suivre dans cet hélicoptère, vous aurez la chance de pouvoir apercevoir la splendeur de notre capitale depuis le ciel, en attendant de découvrir le célèbre palais qui fut autrefois le siège de la Grande-Principauté. » Annonça-t-il finalement.

Derrière lui se tenait un hélicoptère de transport appartenant vraisemblablement au gouvernement fédéral, la délégation embarqua rapidement dans l’appareil qui s’envola presque aussitôt en direction du cœur historique de Novigrad C.F. Depuis le ciel, la mégapole de presque treize millions d’habitants semblait gigantesque, la ville fumante et bouillonnante dévoilait toute sa beauté tandis que le soleil matinal rayonnait sur les toits de la cité à l’architecture caractéristique des vieilles puissances eurysiennes. Sur le chemin, Varban, le ministre, n’hésitait pas à faire office de guide touristique, décrivant parfois l’origine des monuments qu’ils apercevaient depuis le ciel.

L’hélicoptère se posa finalement dans le jardin d’une magnifique propriété entourée d’un vaste parc, une aire d’atterrissage ayant été mise à disposition pour les allées et venues des ministres dans ce secteur. Quelques agents de sécurités accueillirent la délégation qu’ils guidèrent à travers le chemin qui longeait la façade nord du palais. L’édifice quant à lui était impressionnant tant par sa splendeur que par sa taille, il était la preuve d’une histoire riche et prospère qu’on devinait aisément. Enfin, la délégation arriva près d’une petite fontaine où des sièges avaient été disposés tout autour afin d’accueillir les invités. C’était là qu’attendait le Chancelier qui trépignait d’excitation, souriant et bienveillant, il s’empressa aussitôt de serrer la main des représentants étrangers. « Bienvenues amis ! Novigrad est fière de recevoir les diplomates de la célèbre Bundesrepublik. Je ne vais pas vous mentir, nous avons beaucoup à discuter mais allez-y prenez vos aises ! » Il pointait du doigt les chaises auxquels étaient accoudés des petites tables rondes où il avait fait disposer des pâtisseries locales et quelques verres de vins.
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Messieurs, soyez sûrs que j'ai fait tout ce chemin pour honorer une promesse mais aussi poser les bases d'une parfaite et puissante alliance. J'ai cru comprendre, en étudiant de près vos papiers et votre politique, que vous n'avez encore que très peu orienter votre nation vers les terres et les mers du Nord. Puis-je vous demander pourquoi, avant que je ne vous encourage à briser cela en signant votre première alliance septentrionale ?
« Monsieur le Ministre, voilà une question particulièrement pertinente. Il est bien évident qu’en tant que nation eurysienne, la géopolitique de la Mer du Nord nous intéresse fortement. Néanmoins je dois dire qu’ici dans le Sud, nous restons relativement méfiants. Les tensions septentrionales ne font pas une bonne presse aux eurysiens du Nord, que ce soit à cause des exactions de l’EDLF ou encore l’interventionnisme Pharois. Toutefois si je dois répondre à votre question, je dirais que c’était parce que nous n’avions pas encore trouver le bon partenaire, c’est finalement la raison de notre invitation. » Le Chancelier en profite pour boire une gorgée d’eau. « Ce n’est pas un secret, nous souhaitons étendre notre marché sur la scène eurysienne. C’est pourquoi nous serions intéressés par l’établissement d’un traité de libre-échange avec votre nation. Il est d’ailleurs aussi important pour nous qu’une ligne de communication soit établie entre nos pays, la nomination d’ambassadeurs serait profitable si nous voulons maintenir une relation permanente entre nos administrations. » Il sourit avant de reprendre la parole. « Mais dites-moi, Monsieur le Ministre, quelles sont les aspirations de la Bundesrepublik en Eurysie ? »
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Vous connaissez sans aucun doute les positions économiques du Walserreich et vous ne saurez ignorer que le libre-échange est l'un des fondements mêmes de notre politique, que nous encourageons aux quatre coins du monde, dans le respect des volontés de chacun. Ce pourrait être sans l'ombre d'une hésitation le coeur même, le noyau à partir duquel tailler toute notre relation.

En ce qui concerne, l'Eurysie est un point d'appui géopolitique qui pourrait aider la Bundesrepublik à se sortir en large partie du carcan nordique qui serait un cimetière si nous y restions pour y mourir. Nous avons les reins suffisamment solides pour conduire un élan vital vers l'étranger sans avoir à craindre pour notre identité, et c'est ce que nous ferons. Par ailleurs, je ne saurais vous le cacher, mais les agitations géopolitiques du Nord, et notamment les absurdités du Pharois, nous poussent à chercher des alliés.
« Voilà des paroles emplies de sagesse. Le libre-échange en Eurysie devrait être une priorité pour nos deux nations, ensemble nous avons le pouvoir d’être à l’origine d’un nouvel axe commercial entre le Nord et le Sud. Imaginez les possibilités pour nos affaires communes, nos deux peuples profiteraient probablement d’une prospérité renouvelée. Croyez-moi Novigrad est en mesure de répondre à tous vos besoins éventuels, vous assurant ainsi une ligne de ravitaillement directe et interrompue depuis le Sud-Est. Bien sûr, nous sommes conscients de vos craintes vis-à-vis du Pharois, si je dois l’avouer, nous sommes réticents à une intervention militaire, nous vous attribuerons notre soutien dans le cas d’une agression territoriale sur vos frontières. Que dites-vous de ça ? »
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Je crois que c'est un bon début, à n'en pas douter, mais il faudrait peut-être prendre un peu de temps pour définir exactement ce que signifie "agression territoriale". Est-ce que vous l'entendez comme un pacte de défense mutuelle, au sens large du terme, ou, dans un sens plus restreint, un pacte de soutien en cas d'agression explicitement territorial ? Le Pharois constitue une menace qui s'étend bien au-delà de nos propres frontières.
« Je comprends bien votre questionnement. Néanmoins vous devez comprendre que nous ne souhaitons pas encourager la guerre en Eurysie, celle-ci ne serait pas profitable aux affaires et n’amènerait donc pas la cohésion eurysienne dont nous rêvons. Toutefois nous ne souhaitons bien évidemment pas que nos partenaires aient à subir des agressions territoriales, si demain une armée menaçait directement votre sol, nous serions prêts à intervenir en votre faveur. C’est en tout cas ce que nous sommes prêts à vous promettre pour le moment, nous verrons par la suite l’évolution de nos relations. »
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

C'est précisément en vue de la prévention de guerres potentielles que nous souhaitons tisser un vaste réseau d'alliances militaires. L'objectif est de créer ce que les médiévistes appellent un "monde gluant", en l'occurrence contemporain et sans féodalité, c'est-à-dire que les relations qui unissent chaque nation soient tellement fortes et nombreuses que lorsqu'une nation tente de se dresser contre toutes les autres, ces dernières se coalisent immédiatement contre elle. Un bloc solide permet de garder chacun à sa place dans la fosse géopolitique.
« Bien sûr, nous comprenons votre position, Monsieur le Ministre. Néanmoins il est un peu tôt pour nous engager dans une alliance totale. Nous vous proposons d’abord de développer nos relations à travers un accord commercial de première ordre. C’est un bon début, vous savez nous sommes moins expéditifs dans le sud, notre confiance elle se gagne au fur et à mesure. »
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Permettez-moi d'insister sur ce point : vous savez tout comme moi que la stabilité géopolitique est le meilleur allié du juste commerce. Ainsi, une alliance militaire renforcée est le meilleur moyen de créer un glacis géopolitique qui permet un commerce équitable. Qui accepterait de négocier avec une nation qui serait en permanence menacée physiquement par à peu près toutes ses voisines ?
« J’entend votre insistance, Monsieur le Ministre. Hélas comme je vous le disais c’est pour l’instant trop prématuré de notre côté. Néanmoins c’est déjà une première approche qui nous semble tout à fait convenable. Et puis pour le moment même s’il existe des tensions, vous êtes encore loin d’une guerre totale. Peut-être qu’en développant nos relations au fil des prochains mois, nous trouverons moyen de nous entendre pour une alliance plus structurée. Mais pour l’instant prenez notre première offre comme une offre de test pour voir si nos peuples vont se correspondre. »
df

Herbert Zückerstürm, Ministre des Affaires Etrangères de la Bundesrepublik du Walserreich :

Très bien, au moins je suis content que nous ayons pu aborder le sujet, nombre de nations sont trop frileuses pour ne serait-ce qu'évoquer les risques de guerre qui pourtant grondent à leurs portes. Il faut savoir constituer un monde de paix où chacun aurait les moyens de garder son voisin en respect, et dès que l'un tente de grimper sur les autres, il faut le briser, et j'espère que vous saurez faire le bon choix dès lors que la situation internationale nous mettra dans la situation.
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