[APPEL D'OFFRES] Recherches archéologiques sur le site de Kandor Mat

Le 19 Février 2006 – Année du Chien de Feu

Communiqué de monsieur le Doyen du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha, Anada Chaiyat

A l’attention des instituts universitaires, centres de recherches et organismes non gouvernementaux


Mesdames, messieurs,


C’est avec un plaisir non dissimulé que je viens vous annoncer que la gestion du site archéologique de Kandor Mat, vient de passer sous la présidence de l’Université d’Agartha de la Troisième République du Jashuria pour une période de cinq ans. A l’occasion de cette nouvelle passation, nous tenons à remercier nos prédécesseurs, qui ont su prolonger les travaux archéologiques autour de ce site millénaire. Grâce à l’implication de la communauté internationale depuis la réouverture des fouilles dans ce site d’importance mondiale, la recherche avance à grand pas pour la reconstitution de l’histoire de cette cité millénaire.

Le site de Kandor Mat, perdu au fin fond des jungles de la Péninsule, est l’un des joyaux de l’architecture nazumie. Véritable témoignage du savoir-faire et de la puissance de l’Empire Yahudharma dans la Péninsule, ce site gigantesque perdu au fond des jungles est réputé pour avoir été le siège des premiers Dieux-Soleils au cours du premier millénaire. Accueillant plus de 700 000 âmes au fait de sa gloire, cette capitale-monde de plus de 400 km² a complètement disparu dans l’oubli, suite au déplacement de la capitale de l’empire vers le sud de la Péninsule au cours du XIVe siècle. Abandonné et effacé des tablettes et des écrits par les Dieux-Soleil, le site de Kandor Mat a été retrouvé par les archéologues eurysiens au cour du XIXe siècle, suite à l’effervescence politique des nations péninsulaires dans le sillage de la disparition des restes de l’Empire Yahudharma.

Recouvert par la jungle et seulement habité par quelques communautés villageoises venant y récupérer quelques pierres pour leurs propres constructions, le site de Kandor Mat a été ausculté par les archéologues eurysiens avant de faire l’objet d’une attention particulière par les nations péninsulaires, désireuses d’empêcher le pillage et d’approfondir leurs connaissances historiques. Afin de préserver le secteur, une gestion internationale fut mise en place afin de pouvoir accueillir la fine fleur des archéologues mondiaux et de faire en sorte que ce site ne puisse être accaparé par personne. L’enjeu était clair : l’étendue de l’Empire Yahudharma dans la Péninsule et la multiplicité des nations qui pouvaient décemment s’en revendiquer risquait de constituer à terme le ferment d’une renaissance de l’Empire et par conséquent … de nouvelles guerres péninsulaires. La gestion du site fut donc imaginée dans un esprit de concorde.

Depuis la création de cette coopération internationale, la présidence de la gestion du site a tourné entre les différentes nations ayant financé les recherches archéologiques autour du site. Grâce aux efforts concertés des différents organismes universitaires, privés et étatiques, de nombreux artefacts ont pu être retrouvés, des temples déblayés et le site en partie cartographié. Mais beaucoup reste à faire pour reconstruire l’histoire de ce site, son étendue réelle et son rayonnement dans l’espace péninsulaire.

A l’occasion du renouvellement de la présidence des fouilles archéologiques du site, la Troisième République du Jashuria, par l’intermédiaire de l’Université d’Agartha, souhaite aujourd’hui dévoiler son nouvel appel d’offres à l’attention des archéologues du monde entier afin d’étudier plus précisément le site de Kandor Mat. Cet appel d’offres comprend les sujets suivants et se déroulera sur une année :

• L’analyse de la flore de Kandor Mat : Des spécimens inconnus d’orchidées et de plantes ont été trouvées dans les anciens jardins du site. Leur identification et leur utilité potentielle restent à faire.
• L’étude de la sépulture 34 de Kandor Mat : au cœur de la cité intérieur du site se trouve la sépulture 34. Parfaitement préservée, cette dernière a récemment dévoilé un réseau de souterrains qu’il convient d’explorer pour en découvrir les mystères. Les équipes sont prêtes à lancer des excavations, mais le réseau de tunnel semble tentaculaire.
• L’étude de la fresque B78 : sur le mur d’enceinte d’un des temples de Kandor Mat – secteur B78 – se trouve une fresque qui vient d’être partiellement restaurée et dégagée. Présentant des inscriptions en Yahud ancien, elle semble être un plan de la cité, hypothèse qu’il convient de confirmer et qui pourrait mener à d’autres découvertes.
• La restauration de la coupole du Temple du Matin : l’un des temples dédié au Soleil du Matin dispose d’une coupole en bois partiellement effondrée. Les archéologues ont estimé qu’il serait possible de la restaurer en suivant les techniques traditionnelles. L’équipe archéologique devra produire dans un premier temps un prototype qui sera ensuite testé à échelle 1 avant d’être proposé pour la restauration du temple
• Etablissement du projet touristique pour 2006 – 2012 : en parallèle des explorations archéologiques, la direction internationale du site souhaiterait revoir complètement son dispositif touristique pour les prochaines années. Certaines parties du site ont été libérées pour accueillir des touristes et la direction souhaiterait établir avec un organisme agréé un plan marketing afin de promouvoir le site au niveau mondial. Cette campagne devra aussi permettre de débloquer de nouveaux fonds pour les recherches.

D’autres thématiques de recherche peuvent bien entendues être proposées par les organismes souhaitant participer. Les fonds alloués par les Etats nous permettent de financer en partie de nouveaux projets de recherches archéologiques et botaniques sur le site. Nous attendons de la part des organismes souhaitant participer un dossier complet dont vous trouverez l’ensemble des éléments en annexes de cette annonce. Ce dossier comprendra une présentation de l’équipe qui sera employée sur place, de son expérience académique et pratique ainsi qu’une description du projet de recherche que vous souhaitez mener dans les environs de Kandor Mat.

L’examen des dossiers sera réalisé par la commission d’experts de la gestion internationale du site. Une réponse sera adressée aux organismes retenus un mois après la réception des dossiers.



Nous espérons que cet appel à projet saura retenir votre entière attention.


Veuillez agréer, mesdames, messieurs, mes salutions.


Bien à vous.


Anada Chaiyat, Doyen du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

Tahiat Tayiba, Saydi Anada Chaiyat, Doyen du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha,

C'est avec réel intérêt et un entrain grandissant que nous avons pu lire votre communiqué quant à la passation de ce site d'exception sous la responsabilité de la célèbre Université d’Agartha. Dans un cadre favorisant l'apprentissage, la reconstitution et avant tout le respect de l'Histoire et de son environnement, nos paires ont immédiatement contacté les écoles de l'Althalj afin de pourvoir à votre demande d'une collaboration internationale d'études, de restauration et d'embellissement de la prestigieuse cité de Kandor Mat.

Il y a tant à comprendre de ces aïeules de l'Empire Yahudharma, qui auraient été mentionnées dans certains écrits antiques d'Althaljirs.

Bien entendue, nulle prétention de l'Althalj à chercher joyaux et pierres précieuses ; nos écoles forment de nombreuses historiennes et archéologues, mais aussi des botanistes, naturalistes. Les grandes instances Althalj se sont concertées et ont désigné la Science de la Nature comme prioritaire pour ce projet extraordinaire, si d'ordinaire l'Althalj peut y contribuer. C'est avec un grand enthousiasme que les Ecoles de la Grande Botanique d'Icemlet et Ifilku souhaiteraient participer à la préservation et l'étude de la flore et faune d'un site de cette taille et d'une richesse et diversité incomparable dans ce monde moderne et bouleversé.

C'est à travers son environnement qu'une civilisation est façonnée et inspirée et cette réalité est d'autant plus vraie lorsque le monde se voulait simple et que la nature était proche de l'humanité.
C'est à travers les cultures, les fleurs et plantes ou les insectes et animaux que s'est nourri, fut bercé et inspiré tout un peuple et qu'ainsi nous apprenons chaque jour plus sur l'expertise des ancêtres, qu'aujourd'hui nous perdons ou avons perdue, telles la médecine, la phytologie et la contemplation.
C'est à travers le site de Kandor Mat que peut aussi se créer le premier partenariat inter-écoles Jashuria - Althalj, Agartha - Icemlet Ifilku, et redorer une discipline qui se perd et qui dispose encore de nombreux potentiels civilisationnels.


Paix intérieure et Curiosité de chaque chose,

28.02.2006 - Université Internationale de Lianhua

A l'attention de monsieur Anada Chaiyat, Doyen du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha,


Monsieur,

C'est avec un réel intérêt que nous avons pris le temps d'étudier l'appel d'offre concernant l'étude du site de Kandort Mat. Vous n'êtes sans doute pas au fait de la situation de notre université mais sachez que notre section historique est en phase d'évolution grandissante. Nous constatons un fort engouement pour l'histoire de notre nation et des générations précédentes du nazum qui semblent être le sujet de prédilection de la jeune génération. Dans l'objectif de favoriser la recherche et l'éducation de nos jeunes dans un environnement historique et scientifique, nous nous donnons pour mot d'ordre de dédier nos ressources à l'apprentissage et à l'enseignement.

Dans ce cadre, nous avons l'approbation des couronnes afin de dédier des ressources supplémentaires à la recherche du domaine historique et archéologique et nous nous sommes penchés sur le cas de Kandor Mat, une étude approfondie nous permettraient de mettre en relation des étudiants meijihua avec de nombreux chercheurs, apprentis et étudiants du monde entier et cela passe en premier lieux par les jashuriens.

Cela entre aussi dans le cadre de nos recherches menées actuellement sur les civilisations antérieures au royaume et ayant constitués les prémices de notre histoire, dans ce sens, une étude sérieuse de la fresque B78 ainsi que des sépultures du site de Kandor Mat pourrait apporter des réponses ou des pistes aux nombreuses questions et zones d'ombre de notre histoire commune. C'est donc avec fascination et plaisir que nous souhaitons participer à ses projets de fouilles et d'études.

Nous souhaitons aussi, par la même occasion, vous soumettre l'idée d'un échange inter université. Dans ce cens, établir une collaboration à long terme pour des échanges universitaires. Nous pensons que cela pourrait profiter à nos jeunes étudiants et permettrait de renforcer nos liens culturels par le biais de l'éducation et l'enseignement. Nous avons songé à un partenariat orienté sur les cursus linguistiques dans un premier temps, mais aussi pour les parcours de sciences sociales et historiques et pourquoi ne pas aussi échanger sur les parcours plus techniques. A ces fins, l'étude du site archéologique serait une bonne première approche et pourrait constituer les prémices d'un partenariat à plus long terme.

En espérant que nous partageons les mêmes visions de l'enseignement,

Amicalement

A l'intention du Doyeb Anada Chaiyat, du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

Monsieur, permettez-nous en premier lieu de nous présenter. Nous ne représentons pas exactement une université, mais plutôt un collectif de nature largement interuniversitaire et internationale dont vous aurez peut-être entendu parler : nous sommes des membres de l'Ordre des tlacuiloque. Notre proposition émane cependant du chapitre de chevalier universitaire Yetek Zaremukovy seul, bien qu'ayant été préalablement approuvée par les tlacuiloque.

Les Chevaliers universitaires sont, par essence, un groupe dédié à la protection du savoir, à la préservation des connaissances, et à la transmission des apprentissages. Notre mission est moins portée sur la recherche que sur les différents pôles l'entourant nécessairement. Organisation d'une logistique, gestion de situations et d'imprévues de nature climatique, géologique, médiatisation d'évènements et, c'est peut-être là l'aspect le plus tristement célèbre et romancé, protection des lieux de connaissance. Vous savez ainsi peut-être comment d'autres chapitres ont tenus le sièges de ruines au Varanya, ont démantelés des réseaux de contrebandier au sud du Paltoterra et ont, c'est vrai, empêchés l'exécution d'autodafés d'ouvrages anciens dans certains pays du Nazum.

Notre demande est simple. Nous espérons en premier lieu chroniquer les nombreuses découvertes effectuées autour du site, non pas dans leurs conclusions qui reviennent à leur découvreur respectif, mais dans leur élaboration, étapes hélas bien souvent méconnue du public, et qui mériterait selon nous une plus grande médiatisation. Nous parlons d'effectuer des portraits du personnel du site, des photographies de presse, ainsi que l’élaboration à terme d'une série de documentaire visant à rendre compréhensible pour un œil extérieur, la démarche archéologique et universitaire.

Ensuite, et c'est là l'aspect peut-être plus inhabituel, voir polémique, notre ordre aimerait recevoir l'autorisation de participer à la sécurisation des ruines. Il y a deux cas de figures dans lesquelles il faut redouter le vol et la contrebande de reliques. Le premier, ne nous concernant pas, est celui où le gouvernement d'une nation laisse faire par corruption ou désintérêt. Le second, qui nous inquiète, est celui où de nombreux individus, de nombreuses nationalités, se rassemblent dans une région relativement pauvre et délaissée pour en révéler toutes les richesses. Plusieurs membres de l'Ordre se sont montrés très inquiet par la possibilité que quelques désastres que nous avons déjà observés par le passé ne se reproduisent ici et espéraient donc, en somme, recevoir votre autorisation pour prendre part à la sécurisation du site.

Respectueusement,

Constantinos Nicodemou, représentant du Chapitre Yetek Zaremukovy des chevaliers universitaires.

Université Ishimura d'Heon-Kuang,

À l'attention de monsieur Anada Chaiyat, Doyen du Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha,

Cher ami !

Pour commencer je tiens à renouveler les félicitations que nous avions déjà exprimé officieusement lors du transfert de la gestion de Kandor Mat à votre université. Votre dynamisme et votre volontarisme redynamiseront à coup sûr un chantier qui, pour être honnête, en avait bien besoin. J'imagine que vous devez dors et déjà crouler sous les dossiers et les synthèses diverses de telle manière que je ne m'attends par à ce que vous me resituiez immédiatement. Notre département d'archéologie avait était constitué à sur le chantier du site Ishimura, à Heon-Kuang, à l'occasion duquel nous avons obtenus une certaine expertise dans plusieurs domaines parmi lesquelles l'étude et la restauration de bassin d'eau. C'est cette compétence précise qui nous avait valu une invitation à travailler sur Kandor Mat par vos prédécesseurs. À l'heure actuelle la sécurisation des plans d'eau du site est plus ou moins terminée et nous espérions donc pouvoir prolonger notre présence ici en nous intéressant à d'autres sujets.

Plus spécifiquement, nous aimerions comparer la flore de Kandor Mat à celle d'Ishimura, qui a donné à Heon-Kuang son nom de cent jardins du vieux royaume, et étudier les fresques et l'architecture des lieux dans le but d'éclairer notre compréhension de l'histoire régionale à travers ce site. Nous pensons sincèrement qu'en mettant en commun les découvertes effectuées sur le site Ihismura et celles effectuées à Kandor Mat, nous pourrions progresser plus rapidement et mettre à jour de nouvelles pistes de réflexion ou d'interprétation de notre histoire continentale commune.

Je vous laisse juger du dossier que je vous fais parvenir par la même.

Amicalement,

Pang Leap,
Représentant du département d'archéologie de l'Université Ishimura d'Heon-Kuang

Expéditeur : Institut de biologie de Balaya, Banairah
Destinataire : Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha

Chers confrères, chères consoeurs,

Je me présente, Sarim Mestah, actuelle cheffe d'équipe d'un groupe de recherche botanique sur la flore nazuméenne. Je voudrais tout d'abord vous féliciter pour votre investiture pour la gestion du si célèbre et si splendide secteur de Kandor Mat. Que de passionnantes découvertes qui ont été faites là-bas, et pourtant tant de choses encore à comprendre !
Comme vous avez dû le comprendre, mon équipe vous écrit afin de vous proposer son aide dans ce si grand projet, et ce particulièrement dans l'étude de la flore du site archéologique. La recherche en ce domaine à Balaya est passée au rang de tradition historique, et nous nous réjouirions de pouvoir mettre notre savoir et notre expérience en le domaine au service de cette étude. Notre équipe regroupe actuellement une vingtaine de chercheurs, il sera donc possible d'explorer le secteur le plus précisément possible, et d'autant plus si vous acceptez des équipes étrangères supplémentaires.

Dans l'attente de votre réponse,

Sincèrement,

Sarim Mestah, enseigneur-chercheur à l'Institut de biologie de Balaya, département botanique.

A l’attention de monsieur Hakim min Alzuhur, maître des écoles de la grande botanique de l’Althalk.

Monsieur,

Votre proposition a été patiemment examinée par notre comité scientifique lors de la dernière session de juin 2006. Votre dossier, très complet, a retenu l’attention des membres du comité international pour la nouvelle période de fouilles et d’analyses du site de Kandor Mat. Lors de la session d’analyse des offres, le comité a été unanime sur la qualité de votre projet et désire le voir mis en œuvre dans les délais les plus brefs.

Le site de Kandor Mat recèle effectivement des trésors floraux qui n’ont rien à envier aux richesses matérielles que sont l’or et l’argent. Les Sciences de la Nature comptent parmi nos alliées les plus précieuses pour comprendre le règne du vivant et l’évolution des espèces, bien plus que ne sauraient le faire la recherche de trésors enfouis tels que des pierres précieuses. Votre proposition de participer à l’élaboration d’un secteur sauvegardé pour le patrimoine naturel a donc retenu toute notre attention.

Dans le cadre de cette collaboration, l’Université d’Agartha, par le biais de sa coopération scientifique avec les laboratoires publics d’agronomie, a favorablement donné suite à votre proposition. Vous trouverez dans le pli ci-joint les propositions de partenariats avec l’Ecole de la Grande Botanique ainsi que les démarches administratives à remplir avant d’intégrer le site de Kandor Mat. Bien entendu, notre institution fournira un appui logistique et matériel, tandis que vous resterez maître des explorations scientifiques et des recherches menées sur le site historique.

Nous avons d’ores-et-déjà demandé aux équipes sur place de vous attribuer une place et des quartiers dans le complexe scientifique afin que vous puissiez vous y installer dans les plus brefs délais et mener vos recherches dans les meilleures conditions possibles. Nous attentons énormément de cette collaboration, qui s’avèrera, j’en suis persuadé, des plus prolifiques.

En vous souhaitant le meilleur, l’inattendu et l’improbable.

Cordialement

Doyen Anada Chaiyat, Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

A l’attention de madame Xie Wuying, directrice générale de l’UIL,

Madame Xie,

Votre réponse à l’appel d’offres lancé sur les différents sites de Kandor Mat a retenu l’attention de notre comité scientifique lors de la dernière session d’analyse des propositions. Nous tenons à vous confirmer que votre proposition a été retenue par le comité scientifique, grâce à la qualité de votre mémoire scientifique et de votre approche, qui se veut stimulante et correspond bien aux défis que le Nazum et sa communauté scientifique doivent relever.

Archéologue moi-même, je ne peux qu’abonder dans votre sens sur votre approche archéologique. Votre volonté de faire intervenir des étudiants en histoire et en archéologie sur site a été remarquée par notre comité scientifique et fait parti des forces de votre proposition. C’est dans cette optique que nous vous proposons d’étudier la fresque B78 ainsi que les sépultures du site de Kandor Mat.

L’enjeu historique de ce site pour la reconstitution de l’histoire du Nazum du sud est particulièrement crucial. Comme vous le savez, ce site monumental n’a pas fini de nous livrer ses secrets et nous espérons que vos étudiants, comme vos équipes de terrain, seront à même de relever le défi que nous pose l’Histoire avec un grand « H ».

J’en profite aussi pour vous assurer, à titre personnel et en tant que Doyen du Département d’Archéologie, que votre proposition de collaboration universitaire via des échanges internationaux, colloques, conférences, séminaires, … a été approuvée par notre administration ce matin même. Nos départements de linguistique, d’histoire, de sciences sociales et d’archéologie sont d’ores-et-déjà en train de concevoir l’armature administrative de ce partenariat qui j’en suis sûr, permettra de former la génération de scientifiques de demain.

Nous avons d’ores-et-déjà demandé aux équipes sur place de vous attribuer une place et des quartiers dans le complexe scientifique afin que vous puissiez vous y installer dans les plus brefs délais et mener vos recherches dans les meilleures conditions possibles. Nous attentons énormément de cette collaboration, qui s’avèrera, j’en suis persuadé, des plus prolifiques.

En vous souhaitant le meilleur.

Cordialement

Doyen Anada Chaiyat, Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

A l’attention de monsieur Constantinos Nicodemou, en sa qualité de représentant du Chapitre Yetek Zaremukovy des Chevaliers Universitaires.

Chevalier Nicodemou,

La proposition de votre auguste ordre n’a surpris que les plus jeunes membres de notre comité scientifique, peu au fait des missions de l’Ordre des Tlacuiloque et de votre Chapitre. Nous ne connaissons que trop bien les faiblesses des hommes, pour n’être nous-mêmes que de simples mortels : avidité et cupidité, ignorance et bétise, rage et colère, jalousie et orgueil. Les faiblesses des hommes conduisent à la ruine le savoir accumulé pendant des générations. Nous n’avons que trop bien suivi la démolition des antiques cités du Varanya, reléguées à l’état de poussière entachée de sang. Nous connaissons aussi malheureusement les réseaux de contrebande qui prospèrent dans les sites les moins surveillés. Et enfin, nous ne pouvons que pleurer, devant la destruction d’œuvres littéraires, jetés manu-militari par nos voisins dans la Baie d’Azur.

Mais malgré tous les défauts des hommes, il subsiste les Lumières : un élan d’humanisme, de bonté et de sagacité … une créativité sans pareille dans l’univers et une propension à protéger, préserver, perpétuer et transmettre. C’est cette mission, infiniment complexe et ingrate, mais ô combien stimulante et pleine d’espoir que les scientifiques du monde entier espèrent porter en rejoignant le domaine scientifique. Mais tous ne sont pas des combattants et nos armes sont faites de mots et non d’acier. Un sage a un jour dit que la plume est plus forte que l’épée, mais malheureusement, nos chairs ne peuvent entraver la course d’une lame acérée.

Votre proposition, si elle a pu interloquer notre comité scientifique, a néanmoins reçu un accueil favorable, une fois le malentendu sur la nature de votre Chapitre dissipée. L’épistémologie du savoir, la manière dont la science se fait en action, est un domaine d’une richesse que peu soupçonnent et en cela, votre proposition a retenu toute notre attention, même celle des plus indécis. Car la recherche n’est pas simplement une affaire de trouvaille géniale, d’Eureka, ou de génie. La recherche est méthode, processus, essais et erreurs, hypothèses, problématiques, … et aujourd’hui, le public a besoin d’être au courant que nous ne sommes pas des apprentis sorciers, manipulant des éprouvettes comme d’autres façonnent de merveilleux cocktails.

Votre seconde proposition est celle qui a déclenché le plus de boucliers levés, mais elle a été acceptée à la majorité par notre comité scientifique. Le Nazum n’est pas un continent calme. Notre histoire, aussi tumultueuse que les vagues de la mer Blême, en fait un terrain propice au pillage et à la contrebande. Aussi, notre comité scientifique a autorisé, par la présente missive, le chapitre des Chevaliers Universitaires de Yetek Zaremukovy à participer au renforcement de la sécurité du site de Kandor Mat pendant toute la durée de cette présidence tournante.

Nous avons d’ores-et-déjà demandé aux équipes sur place de vous attribuer une place et des quartiers dans le complexe scientifique afin que vous puissiez vous y installer dans les plus brefs délais et mener vos recherches dans les meilleures conditions possibles. Nous attentons énormément de cette collaboration, qui s’avèrera, j’en suis persuadé, des plus prolifiques. Vous pourrez prendre attache avec le service de sécurité déjà présent sur le site afin d’accorder vos violons et faire en sorte que nul ne puisse troubler la quiétude du lieu par des actes de pillage ou de contrebande.

En vous souhaitant le meilleur.

Cordialement

Doyen Anada Chaiyat, Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

A l’attention de Pang Leap, en sa qualité de représentant du département d’archéologie de l’université Ishimura d’Heon-Kuang

Cher confrère,

Il n’est nul besoin de vous féliciter à nouveau pour le travail exemplaire que votre équipe a mené sur la restauration des plans d’eau du site de Kandor Mat. Cette tâche, de grande ampleur, a été menée d’une main de maître et fait parti des grandes fiertés de l’archéologie et de la restauration moderne du Nazum. C’est avec un plaisir infini que nous accueillerons le département d’archéologie de l’université Ishimura à nouveau sur le site de Kandor Mat pour l’étude de la flore et des fresques.

J’en profite aussi pour vous informer de l’extension prochaine de la base scientifique sur le site. Vos quartiers vont être réaménagés d’ici quelques semaines afin d’accueillir quelques dizaines de personnes supplémentaires. Soyez assurés que vos affaires seront conservées en l’état le temps de la réorganisation du site. Si vous le souhaitez, nous pouvons parfaitement vous réserver un emplacement temporaire le temps que les travaux d’extension soient menés.

En vous souhaitant le meilleur et en espérant vous revoir très bientôt.

Amicalement

Doyen Anada Chaiyat, Département d’Archéologie de l’Université d’Agartha.

PS : Je reviens rapidement sur notre dernière discussion puisque le sujet me trotte dans la tête depuis maintenant deux mois. Selon vos dires, les bassins du temple du dieu Seth sur le site de Metarikan en Afarée ont été construits dans le même temps que les colonnades à l’extérieur du temple. Cela m’a toujours paru étonnant car, comme nous en avions convenu lors de notre dernier déjeuner, le marbre avec lequel le bassin est fait est issu d’une carrière différente de celui qui est utilisé pour les colonnades. Or cette carrière, que nous supposons être celle qui est située à Yeterum, située à 200km en amont du fleuve, n’a été exploitée que sous la Troisième Dynastie, soit trois cent ans après la date de construction des colonnades. Comment expliquer la présence de ce marbre ? Les constructeurs disposaient-ils d’une autre carrière produisant le même marbre ? Si ce n’est pas le cas, cela remettrait en question la théorie selon laquelle tout le parvis du temple ait été construit durant la même période. Cela nous amènerait à l’hypothèse que ce temple, bien loin d’avoir été abandonné durant l’interrègne, a bel et bien continué à fonctionner et s’est étendu sous l’action des pharaons. Cela nous conduirait aussi à revoir quelque peu l’architecture des réseaux de carrière dans la région afaréenne le long du fleuve. S’il existe d’autres carrières de la Seconde Dynastie, nous devrions pouvoir les trouver !