04/06/2013
08:26:12
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Activités étrangères à Albigärk

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Activités étrangères à Albigärk

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants d'Albigärk. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur d'Albigärk, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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Albigärk et le Syndikaali réunis

Histoire d'amour ou histoire d'horreur ?
La Capitaine Ministre Martta s'improvise conteuse au chevet de la Commune.


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Après plusieurs mois de négociations politiques avec l’Empire Listonien et la Commune d’Albigärk au sujet des modalités de l’indépendance de celle-ci, la chose est à présent définitivement actée et a pris forme le 11 mai dernier faisant de la journée une date désormais historique pour la région. Historique également est la visite officielle de la Capitaine Martta, ministre de la Culture et des arts du Syndikaali, dans ce qui est désormais un pays indépendant. Il s’agit donc de la première visite d’une ministre pharoise sur le sol de la Commune depuis cinquante-sept ans, lors de sa prise et dissolution par la Listonie.

Un évènement sans conteste d’une grande importance pour les deux pays puisqu’il vient symboliquement marquer le premier pas vers un retour à l’étroite collaboration quasi symbiotique qui unissait à l'époque ces deux entités albiennes avant la prise de guerre. Un demi-siècle plus tôt, Albigärk concentrait sur son territoire la quasi-intégralité des universités d’art et de sciences humaines du Syndikaali et servait de ville étudiante majeure pour un pays encore relativement arriéré sur certains points. Ce tissu économique très particulier survivait littéralement sous perfusion de l’économie pharoise pour laquelle il faisait office en retour d'espace de rupture, passage initiatique et formateur pour la jeunesse au moment où celle-ci prend son envol et dont il assurait le rayonnement culturel à travers l’Eurysie.

C’est un retour à cette fructueuse collaboration qui est appelé de ses vœux par la ministre Martta, dans la plus pure tradition décentralisatrice et autonomiste pharoise. Un projet qui toutefois se heurte à de nombreuses difficultés.

Tout d’abord, 2006 n’est plus 1949, date de la chute d’Albigärk, aussi bien en termes d'enjeux culturels, économiques que démographiques. L’invasion listonienne a laissé des traces et si Albigärk était jusqu’alors la capitale rayonnante et collaborant étroitement avec les trois puissantes nations de la péninsules albienne, elle s’est retrouvé rapidement reléguée au statut de colonie listonienne parmi d’autres, perdant de fait son statut privilégié. Une nouvelle donne qui, couplée avec la volonté impériale de diversifier l’économie de la province pour la rendre plus autonome financièrement, a grandement impacté le dynamisme des institutions universitaires albienne dans une volonté parfois assumée d’en réduire l’influence culturelle jugées dangereuses pour l’assimilation des colons listoniens.

Aussi, le Syndikaali qui était à l’époque une puissance économique et militaire mineure, a su se relever de l’amputation de la Commune et reconstruire un tissu universitaire et culturel efficient sur le reste de son territoire. Aujourd’hui, nombreux sont ceux à s’interroger sur la place que peut réellement occuper la Commune par rapport à son imposant voisin et si les promesses de la Capitaine Ministre Martta de renouer avec l’ancienne tradition de coopération symbiotique entre les deux entités ne se fera pas obligatoirement au détriment d’Albigärk. Une crainte qui s’ajoute à celles de voir l’autonomie politique de la région écrasée par celle du Pharois et réduite à une parodie de démocratie sans réel pouvoir d’autodétermination.

Enfin, reste la cruciale question de la population listonienne sur place, désormais pharo-listonienne, de la place qu’a occupé et qu’occupera encore la Commune au sein du lointain Empire Eurysien et de l’impact de cinquante ans d’hégémonie de ses mœurs sur le territoire. Qu’on le veuille ou non, les Listoniens sont bien là et ne partiront pas, un retour à l’époque où plus de 70% de la population d’Albigärk était composée de pharois âgés de moins de vingt-cinq ans semble donc compliquée et on est en droit de se demander comment s’intégreront les anciens colons, dont nombreux sont natifs de la ville, à la nouvelle donne promise par le Syndikaali.

De fait, tout est à reconstruire à Albigärk. Son tissu universitaire moribond doit être revigoré, son incapacité structurelle à assurer son autonomie sans perfusion économique d’une entité plus puissante pose question et la cohabitation entre listoniens et pharois, même réunis sous une seule double-nationalité, interroge. La promesse d’autogestion politique se heurte à la volonté assumée du gouvernement du Syndikaali d’un retour à l’état précolonial qui ne pourra se faire sans décisions politiques fortes et de grands investissements financiers.

Même si pour le moment, l’heure est aux célébrations, nul doute que la crise d’Albigärk ne fait que commencer.
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Ministère des Affaires étrangères

COURRIER DIPLOMATIQUE CONFIDENTIEL


33 AVENUE DU ROI ALEXANDRE II
LINKOGRAD, DISTRICT III
SVOBANSKY-NORMANIE



À l’attention de Monsieur Nemeo II, Roi d’Albigärk.

L’heure est venue de donner ensemble une nouvelle impulsion à la paix et à la réconciliation. J’appelle donc la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir à un cessez-le-feu mondial d’ici à la fin de l’année pour calmer toutes les tensions présentent en Eurysie afin d’en faire un havre de paix et de fraternité comme il le fut jadis.

Aussi, pour parvenir à ces fins, j’invite les représentants d’Albigärk, à assister dans les jours qui suivent, à une conférence internationale afin de rayer de la carte toute forme de tensions qui menacerait la race humaine, la souveraineté des peuple et la fraternité.

Nous en appelons aux dirigeants et aux nations avides de paix, d’égalité et de sécurité.

Je vous prie d'agréer, monsieur Nemeo II, l'expression de ma considération distinguée.


Eleonóra Kemenes
Eleonóra Kemenes
Ministre des Affaires étrangères


Ministère des Affaires étrangères


La présente missive est confidentielle, en cas de perte merci de la transmettre le plus rapidement possible au Consulat ou à l’ambassade svobansk - normanienne la plus proche. En cas de divulgation du contenu confidentiel, les auteurs de ce crime d'État s’exposent à de fortes sanctions et exposent également leurs pays à une crise diplomatique. Les services de renseignements svobansk - normaniens se réservent le droit de tracer la présente missive jusqu’à ce que celle-ci soit arrivée à bon port.
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Le contre-modèle pontarbellois comme vecteur de rapprochement pour les ex-colonies listoniennes

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Les ruines de l'Empire laissent le champ libre à tous les destins.

C’est une prise de conscience, « un tragique éclat de lucidité » dira le poète Orlando Pesao, farouche partisan du décolonialisme qui s’est engagé à travers ses œuvres en faveur d’un relâchement progressif de l’autorité impériale listonienne et pour l’intégration des territoires coloniaux au sein de sphères régionales qui leurs sont plus naturelles.

« Il faut faire confiance aux mouvements de l’histoire » écrivait-il déjà en 1997, puis « les empires sont des archaïsmes, comme les arbres ils doivent perdre leurs feuilles quand s’en vient l’automne ».

« Des mots, juste des mots » commente-t-il amer aujourd’hui, lorsqu’on lui demande son avis sur l’évolution du projet décolonial listonien. « J’ai naïvement pensé qu’en renouant avec leurs sphères culturelles précoloniales, mes compatriotes s’émanciperaient progressivement des jougs qui leur étaient imposés. J’ai trop cru dans le poids de la culture, de l’art, j’ai sous-estimé les autres forces de ce monde, je le regrette aujourd’hui. »

La raison de ce revirement intellectuel ? Le triste destin du Pontarbello, un petit Etat terroriste situé sur la pointe sud de l’Aleucie, et dont les crimes de guerre ont été rendus publics quelques mois plus tôt, de la pire des manières possible. « Nous étions beaucoup à penser que notre passé colonial nous jetterait naturellement dans les bras les uns des autres, mais en assassinant brutalement quatre ambassadeurs, le Pontarbello nous a montré que cette fraternité était loin d’être acquise. »

Si les chefs d’Etat ont rapidement pris acte de l’apparition sur la scène internationale d’un Etat terroriste, pour les intellectuels, penseurs et artistes Listoniens et ex-Listoniens, le coup est plus difficile à encaisser. Beaucoup avaient fondé de grands espoirs sur le mouvement décolonial qui touchait l’Empire depuis presque deux ans et n’est à ce jour toujours pas achevé. Inédit dans son ampleur, il laissait espérer l’avènement de valeurs post-coloniales et anti-impérialistes à travers le monde grâce à l’émergence d’une avant-garde libérale et démocrate.
Mais s’émanciper d’un Empire ne présuppose en rien la qualité du régime amené à le remplacer, voici la dure leçon qu’a enseigné le Pontarbello aux Listoniens.

« Nous pensions à un mouvement un peu mécanique de l’histoire, il y avait quelque chose de positiviste chez nous, je sais que cela peut sembler un peu archaïque mais quand vous avez vécu toute votre vie sous l’autorité féodale de Listonia, croyez-moi le progrès n’est pas un mot creux. Finalement il faut reconnaître que la décolonisation peut aussi bien être une grande avancée qu’une régression. »


En toile de fond de ces réflexions se dessine la théorie « des deux chemins » qui renvoie dos à dos progrès et réaction.

« L’Empire Listonien est littéralement une force conservatrice : elle veut maintenir le statu quo, préserver l’ordre dans ses possessions, par la force si nécessaire. Face à cette puissance conservatrice, il y a deux outils pour combattre : le progrès, ou la réaction. Le progrès émancipe, la réaction échange une force brutale contre une autre, concurrente. Je ne dis pas que l’un ou l’autre de ces outils est meilleur ou plus efficace, il faut simplement acter qu’il existe deux chemins et que tout le mouvement décolonial doit en avoir conscience si nous ne voulons pas répéter les erreurs commises au Pontarbello. »

En raison du caractère spectaculaire et très actuels des processus de décolonisation engagés dans l’Empire Listonien, ces-derniers ont bénéficié d’une grande attention médiatique et sont, depuis deux ans, scrutés à la loupe par les journalistes et chercheurs du monde entier.
A l’origine de la théorie « des deux chemins », il y a l’analyse comparée de la trajectoire de plusieurs territoires aujourd’hui totalement indépendants vis-à-vis de l’Empire.

D’un côté, le cas canonique de la République Hafenoise illustre parfaitement « un chemin » : celui de l’indépendance par la volonté populaire et sa réalisation grâce à un processus démocratique non-violent. On se souvient que lorsque certains groupuscules révolutionnaires avaient essayé de prendre le pouvoir à Port-Hafen en se servant de l’indépendance comme prétexte, le maire de la ville, monsieur José Esteban, avait mis le holà à ces manifestations sécessionnistes et imposé la tenue d’un referendum afin de laisser le peuple décider souverainement de son avenir.
Un pari réussi puisque les Hafenois ont voté massivement pour l’indépendance de leur territoire, qui s’est donc déroulée sans aucune effusion de sang, et avec l’aide de la communauté internationale. En Aleucie, plusieurs pays frontaliers tels que la République de Saint-Marquise et le Reynaume Aumérinois ont ainsi apporté leur soutien politique et économique à la jeune République Hafenoise, lui permettant de survivre à la coupure brutale des relations avec sa métropole.

Aujourd’hui, Port-Hafen est parfaitement intégré au tissu économique de sa région, bénéficie de la protection de plusieurs nations et participe pleinement aux prises de décision des instances continentales. En multipliant les protecteurs, à l’instar de la Commune de Kotios, la République Hafenoise a su préserver sa souveraineté aussi bien économique que politique et fait figure de modèle à suivre pour la plupart des partis indépendantistes non-révolutionnaires.

Pour ceux qui, au contraire, n’envisagent la décolonisation que comme une part de la lutte des classes, c’est l’indépendance de Jadida qui est plus généralement convoqué en exemple. Suite à la rupture des communications entre Listonia et ses colonies, Jadida a dû rapidement apprendre à composer avec cette nouvelle donne en s’engageant sur le chemin de l’autonomie et en nouant des liens avec les territoires frontaliers, à commencer par celui de la République directe de Banairah. Un parti indépendantiste a vu le jour et proposé un projet politique à la population dont il a finalement obtenu l’adhésion.
Toutefois, contrairement à Port-Hafen, les autorités impériales de Jadida ont refusé de laisser leur destin aux mains du peuple par la mise en place d’un referendum d’autonomie. Dans une impasse, les indépendantistes de Jadida ont donc été contraints de faire fuir le gouvernement colonial pour restaurer un minimum de souveraineté populaire. Ce renversement du pouvoir s’est fait dans la violence mais sans effusions de sang majeures. Aujourd’hui, Jadida a adopté le modèle communal révolutionnaire qui place le peuple au centre du jeu politique grâce à des processus de vote et de consultation populaire. Le soutien rapide et affiché des grandes puissances régionales a permis à Jadida de conserver l’indépendance et la souveraineté qu’elle venait de conquérir.

Plus en phase avec les ambitions révolutionnaires d’inspirations communaliste et socialiste, le cas de Jadida fait lui aussi figure de modèle pour les mouvements indépendantistes et décoloniaux à travers le monde.

Avec Jadida et Port-Hafen, la communauté internationale a pu observer deux situations prototypiques d’indépendances réussies, tendant vers plus de démocratie, de souveraineté populaire et de libertés individuelles face à un Empire Listonien au fonctionnement encore d’inspiration féodale.


Comparé à ces deux territoires, le cas du Pontarbello apparaît alors comme un contre-modèle évident.

Arrivée à la tête du gouvernement grâce à un coup d’Etat militaire, on aurait pu espérer que la junte décide après sa victoire de rompre avec la tradition de féodalité listonienne en mettant en place un processus constituant pour rendre le pouvoir au peuple, grâce à l’usage de la démocratie. Il n’en fut rien, ce qui ne manqua pas, déjà à l’époque, d’inquiéter certains observateurs internationaux.
Tout au long des mois qui suivirent son arrivée au pouvoir, la junte s’activa à renforcer son emprise sur ce nouveau territoire qu’elle ne contrôlait que très superficiellement, faute de pouvoir s’appuyer sur une véritable force militaire autonome. Elle eut alors recours au mercenariat, allant jusqu’à se transformer rapidement en Etat client, dont la légitimité ne tenait qu’à sa capacité à maintenir la paix sociale par la violence et parce qu’elle avait recours à l’achat d’armes aux industries Benca, triste visage du complexe militaro-industriel Alguarenos.

A noter que si la République de Saint-Marquise ou le Banairah travaillèrent chacun activement pour accompagner les colonies indépendantes dans leurs processus d’émancipation démocratique, il est notable d’observer que l’Alguarena préféra cyniquement maintenir à sa frontière ce qui, dans les années qui suivirent, aller devenir un véritable Etat terroriste.
Peu dupe de la situation, la communauté internationale s’émue d’ailleurs assez peu de cette « indépendance » aux airs de chaises musicales pour dictateurs, et contrairement à Port-Hafen qui fut reconnu par un grand nombre de nations et reçu la visite de plusieurs chefs d’Etat, ou de Jadida qui put bénéficier de la reconnaissance des principaux acteurs politiques régionaux, seule l’Alguarena reconnu à l’époque le Pontarbello. Ni le Grand Kah, ni l’Izcalie, ni la République Copabaricienne ni aucune nation d’Aleucie ne considéra ce petit territoire comme autre chose qu’une scorie dictatoriale, confirmant que sa légitimité politique ne tenait qu’à la force brute.

Toutefois, il faut se replacer dans le contexte des années 2007-2008 et reconnaître qu’alors la situation dans l’Empire Listonien était particulièrement confuse. C’est pour cette raison, et faisant acte de foi, que plusieurs territoires et ex-territoires impériaux, récemment indépendants ou en phase de l’être, décidèrent d’envoyer au Pontarbello leurs ambassadeurs, afin d’initier un dialogue déjà entamé entre eux, et inclure tous les territoires Listoniens indépendants sans présupposer de leur capacité à s’intégrer à la communauté internationale.

La suite, nous la connaissons. Une colonne de véhicules ouvre le feu sur les ambassadeurs, tuant plusieurs civils désarmés alors que ces-derniers avaient manifesté explicitement leur intention d’engager des pourparlers.

Un crime de guerre authentique, filmé de plein pied, qui a valu au Pontarbello d’être immédiatement rangé parmi les territoires terroristes, ce-dernier étant incapable de mettre en place une diplomatie internationale avec d’autres nations que ses maîtres.


C’est de cette comparaison que naît la théorie « des deux chemins ».

Indiscutablement, la République Hafenoise, Jadida ou le Pontarbello sont aujourd’hui des territoires indépendants de l’Empire Listonien.
La chose est à nuancer pour le Shibh Jazirat Alriyh qui est toujours sous autorité impériale, Albigärk qui fut rétrocédée ou Porto Mundo qui a choisi d’adopter le statut de port-libre du Syndikaali – un système politique spécifique à la région du Détroit qui permet à des territoires politiquement indépendants de se placer sous la protection militaire du Pharois en intégrant son système fédéral. Chacun de ces trois territoires présente des spécificités particulières liées à son histoire, d’où le fait de ne nous concentrer dans notre analyse que sur les trois pays précédemment décrits.

Puisque indépendants, République Hafenoise, la Commune Révolutionnaire Constituante de Jadida et le Pontarbello peuvent chacun à leur manière servir d’exemple pour les partis indépendantistes cherchant eux-aussi à acquérir leur souveraineté. Une situation qu’ont parfaitement compris les ex-colonies Listoniennes et dont le maire de Port-Hafen, monsieur José Esteban, compte bien se servir pour faire entendre sa voix au sein de la communauté internationale, malgré son statut de micro-nation.

Le cas d’Albigärk mis à part, qui n’obtint l’autonomie que grâce à la pression militaire du Syndikaali pour lui rendre son indépendance, la République Hafenoise est la première nation post-coloniale listonienne à avoir acquis son indépendance par elle-même et pour elle-même. Une primauté qui lui donne un statut très particulier auprès des mouvements indépendantistes du monde entier et dont son Président a déjà usé pour apporter son soutien à plusieurs initiatives décoloniales, telle que celle de Porto Mundo ou du Shibh Jazirat Alriyh.


Mais José Esteban ne semble pas vouloir s’en tenir à si bon compte et rehaussé de l’amitié Saint-Marquoise et Pharoise, il entend désormais jouer un rôle plus actif dans la décolonisation listonienne.

« Pour ceux qui rêvent d’indépendance » a-t-il ainsi commencé son discours face aux caméras de la presse internationale amassées devant son hôtel de ville « il n’y a que deux destins possibles : la liberté, ou une nouvelle soumission, plus terrible encore. »

Dans la ligne de mire du maire de Port-Hafen, le Pontarbello et sa vassalisation aux Îles Fédérées de l’Alguarena, qui en ont fait un sordide pantin grâce à la pression militaire qu’elles exercent sur ce petit territoire aleucien.

« Quand donc les Pontarbellois ont-ils été consultés ? Et s’ils l’avaient été, qu’auraient-ils pu choisir entre le fouet de l’Empire et les fusils de la junte ? Ceux qui un jour levèrent les yeux vers les étoiles et purent prononcer le doux nom de liberté, ceux-là reposent aujourd’hui dans les fausses communes de la dictature. »

Mais José Esteban ne semble pas souhaiter se cantonner au rôle de dénonciateur dans le vent. Fort de son aura à l’internationale et chez les Listoniens en tant que président du premier territoire à avoir acquis son indépendance, soutenu par le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise, deux nations connues pour la force de leur réseau diplomatique, José Esteban a promis de ne pas « se laisser reproduire le drame pontarbellois » et de « lutter de toutes [ses] forces contre la tentation terroriste ».

Mais quels moyens pour de telles ambitions ? Celle de former, avec les autres colonies listoniennes, une ligue politique, capable de s’exprimer d’une seule voix sur les question de colonialisme, et de peser diplomatiquement sur les grandes nations du monde pour encourager et accompagner « le chemin de l’émancipation par la démocratie ».

José Esteban le reconnaît lui-même : « le Pontarbello a été un électrochoc, nous réalisons que si ils sont laissés à eux-mêmes, les mouvements de libération nationale peuvent tomber sous la coupe de nations voyous et prendre des formes de régimes parfois pires encore que celui de l’Empire Listonien. »

Conscient que les choses sont difficiles au Pontarbello, José Esteban a tout de même souhaité adresser des mots réconfortants à ceux qui, il y a encore deux ans, étaient ses compatriotes :

« Nous ne vous oublions pas. Nous savons qu’un même sang nous rapproche, une même culture, une même langue, dans sa diversité, mais aussi dans ses similitudes qui nous imposent aujourd’hui une fraternité commune. Comme nous, vous avez rêvé de liberté, d’émancipation et pour vous, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’étau froid de l’oppression que vous avez combattu s’est refermé encore plus durement sur vous et dans cette marmite plombée, le soleil peine à passer.

Mais il brille, ce soleil ! N’en doutez jamais ! Par-delà le couvercle noir, par-delà la peur, la servitude, il brille et nous pouvons en attester car pour nous, oui, il brille bel et bien. Notre vœu le plus cher est à présent de pouvoir partager avec vous, vous qui fûtes nos compatriotes hier et être aujourd’hui toujours nos frères, nous voulons partager le bonheur de ce soleil qu’on appelle liberté, et qui est nécessaire aux hommes pour vivre.

Ne perdez pas espoirs, Pontarbellois, ne perdez jamais espoir. Une bataille perdue, peut-être oui, mais la guerre, elle, ne cesse jamais qu’une fois la victoire remportée. Cette liberté, cette joie, vous y goûterez aussi, pourvu que vous teniez bon et lorsque le couvercle noir tombera, lorsque dans le grincement sinistre de sa chute le soleil de nouveau apparaîtra, nous serons là, prêts à vous tendre la main et à partager avec vous cette joie authentique, cette joie conquise contre l’oppresseur. Tous les oppresseurs. »

Un discours qui marquera l’histoire, pour de nombreux observateurs internationaux, et qui inaugure une nouvelle phase du décolonialisme que certains politologues qualifient déjà de « tardive ». Alors qu’il parvenait à la fin de son discours, monsieur José Esteban a assuré qu’il engagerait dès cette après-midi un processus de rapprochement diplomatique avec tous les gouvernements et partis indépendantistes de l’Empire.
Si les ambitions de ce rapprochement se confinent pour l’heure à la seule sphère listonienne, un conseiller municipal nous a confirmé que José Esteban ne comptait pas s’arrêter là et souhaitait constituer une force politique capable de soutenir toutes les ambitions décoloniales à travers le monde, sans distinction de colonisateur.

« En tant qu’homme politique engagé dans ce mouvement, je pense avoir une responsabilité dans la tournure des événements du Pontarbello. Nous aurions pu apporter notre aide, notre soutien, envoyer des observateurs. Au lieu de quoi nous avons laissé ce régime terroriste s’installer et si j’espère que tout cela finira bien, je ne peux qu’appréhender les souffrances que devront subir d’ici là les Pontarbellois. » déclare Esteban ensuite, face aux questions des journalistes.

Cette prise de position, très médiatisée, en se posant comme un contre-modèle au Pontarbello, achève d’ostraciser ce-dernier déjà particulièrement isolé sur la scène internationale. La nature terroriste du régime et les preuves de crimes de guerre apportées contre lui le place mécaniquement au ban des nations et monsieur José Esteban entend personnellement dénoncer de toute ses forces le caractère criminel du gouvernement en place.

« Comme beaucoup à Port-Hafen, je pleure la perte d’un ami qui m’était cher, monsieur Arthuro Leon, notre ambassadeur. C’était un homme admirable, très érudit et attaché aux enjeux décoloniaux, il espérait porter la parole des Listoniens libérés et c’est pourquoi il s’est porté tout de suite volontaire pour représenter la République Hafenoise au Pontarbello. Sa mort est un véritable drame, il a été tué pour ses idées, pour ses valeurs. Voilà pourquoi il est particulièrement important, aujourd’hui, de rappeler notre attachement à la liberté, à la démocratie, à la fraternité, contre ceux qui pensent être en mesure de nous intimider. »


Sans doute préalablement informés des ambitions d’Esteban, les autres territoires indépendants de l’Empire Listonien n’ont pas tardé à réagir au discours du Président.

A Porto Mundo, le maire Edmundo Estrella qui devait suivre en direct le discours de son homologue, s’est immédiatement mis en scène au téléphone où il répondait favorablement à la proposition de se rencontrer avec José Esteban.
Interrogé sur la présence du Gouverneur O Prefeito, José Esteban a expliqué « ne pas vouloir parler au nom de Son Excellence » sachant que la situation au Shibh Jazirat Alriyh pouvait le mettre dans une position difficile vis-à-vis de l’Empire dont l’indépendance n’est pas actée, malgré le soutien de sa voisine althaljir en faveur d’un tel processus.
Enfin, la Commune d’Albigärk a annoncé mettre préparer immédiatement la tenue d’une Assemblée Générale afin de discuter de son engagement dans l’action décoloniale.

Si donc les ambitions d’Esteban semblent prometteuses, une dernière inconnue demeure : quelle légitimité accorder à certains acteurs décoloniaux lorsque plusieurs prétendent au titre sur un même territoire ?
La question du Kodeda est rapidement arrivée dans la conversation, plusieurs journalistes souhaitant connaître la position de José Esteban vis-à-vis du clan Saadin ou du PIK. A cela, le Président de la République a expliqué qu’il ne pouvait prendre au sérieux que des mouvements se réclamant explicitement de la démocratie et de la liberté :

« Le cas du Pontarbello est édifiant, je sais que dans les premières heures du décolonialisme, beaucoup d’intellectuels ont insisté sur l’importance de ne pas faire preuve d’une forme de nouvel impérialisme idéologique, en imposant un modèle eurysien à des territoires qui, historiquement, n’ont jamais été favorables à nos systèmes politiques modernes. Mais je crois que ces précautions se heurtent aux faits : si nous n’insistons pas sur l’importance de nos valeurs dans le processus de décolonisation, nous risquons de troquer un tyran pour un autre. Tous les Listoniens ont droit à la liberté et je crois, parce que je m’inscris dans la tradition humaniste, que nous aspirons tous à un socle commun de droits fondamentaux.
Je peux comprendre l’importance donnée à la tradition, et je ne suis pas le dernier à mettre en avant les spécificités culturelles hafenoises, mais je ne peux pas engager le dialogue avec quelqu’un qui ne me donnerait pas les garanties suffisantes que le projet qu’il défend permettra à mes compatriotes de ne plus être asservis.

Voilà pourquoi j’assume avoir parlé récemment avec plusieurs représentants du PIK et grâce aux renseignements d’observateurs internationaux respectables au Kodeda, dont le Pharois Syndikaali, l’Athalj ou encore la Sérénissime de Fortuna, il m’apparaît aujourd’hui que le PIK est le seul parti véritablement de libération nationale au Kodeda. Ses représentants seront donc officiellement conviés à notre rencontre. »

Une prise de position qui n’était pas forcément évidente, ni facile à prendre, mais qui a le mérite d’affirmer très clairement les ambitions et les exigences du mouvement décolonial listonien. José Esteban ne cache donc pas sa conscience de devoir s’exprimer avec fermeté auprès de la communauté internationale, sur des questions pourtant hautement sensibles.
Si certains y ont vu « la carrure d’un chef d’Etat », d’autres journalistes se sont inquiétés qu’en exprimant dès maintenant son soutien à tels partis plutôt que d’autres, le mouvement décolonial ne se retrouve divisé en cas de défaite de ces-derniers.

« Divisé, nous le sommes déjà, le Pontarbello l’a prouvé. » commente Orlando Pesao, le poète. « Maintenant il faut agir. »


La question pharoise, moins innocente qu'il n'y parait.

Enfin, la question pharoise a naturellement été abordée, le journaliste interrogeant le maire à ce sujet a d’ailleurs tenu à souligner un potentiel conflit d’intérêt, les forces militaires du Syndikaali se trouvant en territoire hafenois – à leur invitation cependant.
A cette question, José Esteban a assuré renouveler sa confiance au gouvernement Pharois « un allié précieux aujourd’hui comme hier, pour tous ceux qui rêvent d’émancipation. »

Loin de se cantonner à un banal rapport de force, l’enjeu de la présence pharoise dans les colonies listoniennes est en effet très sérieusement abordée par les experts et commentateurs internationaux. Cette dernière est en effet paradoxal : tous les territoires coloniaux listoniens se sont vu, en 2007, doté d’une base pharoise, plus ou moins développée, mais comptant a minima une cinquantaine de militaires pour tenir le drapeau. Tout mouvement indépendantiste doit donc composer avec une présence étrangère sur son territoire, présence notoirement connue pour son attachement aux valeurs libertaires et décoloniales.
Pour autant, les Pharois ne sont jamais intervenus militairement sur les territoires sécessionistes. Port-Hafen a eu recourt à un referendum, Porto Mundo également, Albigärk a été rétrocédée avant la signature du pacte de Fraternité, Jadida s’est contenté d’ignorer les forces pharoises sur place et le Pontarbello a fait son coup d’Etat dans son coin.

Le Syndikaali n’est donc, a première vue, pas une force émancipatrice active sur laquelle un mouvement révolutionnaire armé pourrait s’appuyer et pour cause : officiellement Pharois et Listoniens sont alliés. C’est d’ailleurs au nom de cette alliance que le Syndikaali a apporté son aide aux populations listoniennes lorsque celles-ci se sont trouvées isolées brutalement de la métropole en 2007.

Le paradoxe est là : si le Syndikaali n’est jamais intervenu militairement pour « libérer » un territoire, il a toutefois permis à un grand nombre de ces-derniers de survivre malgré la rupture des liens avec Listonia. Une action coûteuse mais loin d’être anodine puisqu’en plus de renforcer la confiance des Listoniens envers les Pharois, elle a permis de créer les conditions de l’indépendance, sans pour autant y pousser. Ainsi, c’est parce que Port-Hafen a réalisé que son intégration au sein des sphères économiques saint-marquoise lui était tout aussi profitable sinon plus que d’appartenir à l’Empire qu’on commencé à rapidement apparaître des mouvements indépendantistes.
Un cas proche de celui de Porto Mundo qui a compris l’intérêt d’intégrer le système fédéral pharois particulièrement permissif, plutôt que de continuer à suivre la politique protectionniste de l’Empire qui le rendait peu concurrentiel face aux autres port-libres du Détroit.
Bien qu’il ne soit pas indépendant, le Shibh Jazirat Alriyh suit une chemin similaire : l’intervention pharoise et althaljir dans l’économie de la province et leur présence militaire ont permis au Gouverneur Paolo O Prefeito de prendre des initiatives politiques qui lui auraient valu une destitution voire une arrestation s’il s’était trouvé seul face aux autorités impériales.

La présence pharoise est donc un vecteur d’émancipation, plus qu’un acteur. On ne peut dire que le Syndikaali ait pris politiquement une part active dans l’indépendance des colonies, mais il est incontestable que sans lui, ces-dernières auraient connu un destin beaucoup plus complexe et sans doute sanglant.
Au regard de cette analyse, la situation au Pontarbello nous apparaît sous un jour plus clair : en choisissant de constituer le Syndikaali comme un ennemi plutôt qu’un allié, les indépendantistes pontarbellois n’ont eut d’autres choix que d’avoir recours des moyens plus violents pour asseoir leur légitimité sur le territoire. Se vendre à des compagnies de mercenaire et imposer un gouvernement par la force brute ont été des solutions logiques pour une junte en mal de légitimité.

Ainsi, la théorie « des deux chemins » prend une dimension plus matérialiste. Il s’agit moins de valeurs que de conditions matérielles de libération. Port-Hafen, Jadida, Porto Mundo ou le Shibh Jazirat Alriyh ont tous eut recours, à divers degrés, au réseau diplomatique pharois qui les a mis en lien avec des acteurs régionaux afin de faciliter leur survie, une fois coupés de la métropole. Le Syndikaali, dès la chute de Listonia, a fait parvenir des vivres et des produits de première nécessité, mais conscient qu’il ne pouvait supporter seul le poids d’un Empire croulant, a travaillé dès les premières semaines avec les nations frontalières pour permettre aux colonies de survivre le temps qu’un nouvel ordre international se mette en place.
Le seul territoire à avoir choisi de ne pas mobiliser ce réseau, privé des conditions matérielles de sa survie, a donc été contraint de se vassaliser à son voisin immédiat, l’Alguarena, en devenant un Etat client.

Fort de ce constat, plusieurs commentateurs se sont amusés à parler, pour la théorie « des deux chemins » de modèle miroir « Alguareno-Pharois ». Vous avez le choix entre la junte militaire avec l’Alguarena, ou la démocratie avec le Syndikaali.
Une opposition certainement un peu trop binaire et qui ne prend pas en compte la complexité de chaque situation, mais qui a le mérite d’être simple à comprendre, et facile à médiatiser. Il faut dire que l’escarmouche opposant les forces Kah-Tanaises, nation connue pour son démocratisme, à celles de l’Alguarena autour du Pontarbello trouve une lecture assez amère au regard des derniers événements survenus chez ce-dernier.
Si la victoire de l’aviation des Îles Fédérées a pu être présentée comme quelque chose de positif à l’époque, à présent que le Pontarbello se révèle être devenu un Etat terroriste, plusieurs commentateurs internationaux revoient leurs copies et commencent à se demander si une victoire Kah-Tanaise n’aurait pas été préférable.

« L’Alguarena a protégé le régime du Pontarbello et celui-ci est maintenant gouverné par une junte militaire qui assassine des civils et des ambassadeurs. On est en droit de se demander à quel jeu jouent les Îles Fédérées et si le gouvernement d’Aserjuco n’a pas cyniquement préféré soutenir des criminels à sa botte qu’une démocratie qui aurait risqué de se rebiffer. »

L’Alguarena, vecteur de dictature ?
Le Syndikaali, porteur de démocratie ?


Quand on voit le destin de la Commune de Kotios ou de celle d’Albigärk, comparé au Pontarbello, on est en droit de le croire, d’autant que c’est précisément à Kotios que les forces pharoises et kah-tanaises ont mis fin à un coup d’Etat fasciste avec succès. Une opération que les Kah-Tanais ont sans doute voulu renouveler au Pontarbello et empêché par l’Alguarena.

Il y a donc matière à faire cogiter les libéraux du monde entier qui voyaient sans doute dans l’Alguarena et son appartenance à l’ONC un champion des valeurs du libre marché, marché économique mais aussi des idées et un vecteur de démocratie libérale. Les faits semblent désormais plus complexe et l’Alguarena apparaît moins comme une démocratie morale que comme une nation cynique, prête à toutes les compromissions pourvu que les gouvernements qui en sortent soient à sa botte.

Portée par des faits objectifs et ruminée dans les cercles de penseurs décoloniaux et libéraux, la théorie des « deux chemins » dessine un futur complexe pour le monde, où les forces de la liberté s’opposeront vraisemblablement à celles de l’oppression et de la dictature.
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Poisson volant

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Quelque part au nord d’ici l’industrie militaire tournait, pièce après pièce, on bâtissait des avions. Un chef d’œuvre de technologie, qui avait, par l’action de quelques cerveaux et d’investissements réfléchis, aboutis une pièce de carlingue aérodynamique, bourrée de composants électroniques. Un sacré beau projet, bien que personne ne sache exactement comment cela fonctionnait, car il fallait autant d’ingénieurs que de physiciens, ouvriers, métallurgistes, soudeurs et d’autres métiers encore, à peser la peinture au gramme prêt qu’on aspergeait sur les ailes, pour ne pas déséquilibrer l’appareil.
Il faut comprendre la chaîne pour comprendre le monstre, chaque étape, chaque action successive, de l’idée qui germe dans les cerveaux de l’état-major, le secrétariat fiche et résume, le politicien hoche la tête, les commissions valident, les ordres partent. Où ? La machinerie gigantesque qu’on appelle société se met en branle, les aciéries reçoivent commandent, les camions transportent les outils, les télécoms s’assurent que les coups de fils passent, le boulanger prépare des sandwichs pour des dizaines de milliers de travailleurs et à la fin, par une sorte de miracle tant les couacs et contretemps s'enchaînent et s'accumulent, sans qu'on comprenne comment, cela accouche d'un avion. Incroyable : il vole. Mais il vole comme une perceuse perce, un boulon boulonne, un gaufre nourrit son homme. C'est un miracle quand on sait ce qu'il a fallu pour en arriver là, car on ne parlera pas de l’impérialisme, des ressources extraites loin des frontières, acheminées par navire, les contrats commerciaux, qui engagent d’autres marchandises, le pétrole contre la finance, le produit brut contre le produit fini, un prêt contre une avance, une promesse contre une promesse, qui engage des juristes, des commissaires, des contrôleurs, on passe des lois, on fonde des institutions, des organismes, pour vérifier que tout se passe bien, que les règles sont respectées, on engage des cerveaux, du temps, des salaires pour goupiller la logistique, les drapeaux flottent, les mains se serrent. C'est un miracle, que cela vole, perce ou boulonne. C’est le monde entier qui se trouve dans les avions du Pharois Syndikaali.


Loin du bruit, cependant, au sud, à Albigärk, dans une salle de classe dont les larges fenêtres ouvrent sur la mer, un apprenti pilote s’ennuie. Il sait qu’il a de la chance d’être là où il est : il se prépare à intégrer l’une des professions les plus prestigieuses du monde. Pilote de chasse, un corps d’armée qui existait à peine, vingt ans auparavant et maintenant… il a travaillé, beaucoup, passé les concours, attendu les résultats, il a stressé, s’est inquiété, et voilà maintenant, il y est, le cul vissé sur une chaise, le regard désespérément attiré par la fenêtre.
Les pompes, les tractions et le cardio, il le paye cher, maintenant qu’il faut rester assis, sans bouger, prendre des notes. Les muscles démangent et ce n’est de toute façon pas encore demain qu’il montera dans un avion.
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6h, Piekkanen, dans la chambre d'une jeune femme.
- Biip, Biip, Biiip
- ...
6h20
- Biip, Biip, Biiip, Biiiip, Biiiiip
- ...
6h40
BIIIPPPP, BIIIIIIIIPPP, BI, CRACK.
- Putain de réveil de merde !

Elle regarde l'heure.
- Merdeeeeee ! La D ! Je suis en retard !

Elle prit sa douche, s'habilla rapidement, pris une pomme, puis elle se dépêcha de prendre son bus.
- Attendez !
Le bus s'arrêta.
- Merci, mon Dieu, c'était pas le jour à râter mon bus merci infiniment, dit-elle au chauffeur.
- Y-a pas de quoi Marju', j'te connais.
- Merci d'exister Kaarlo.
Il leva son béret en signe d'acquiescement.

Une fois arriver à la gare, elle décida de passer vite fait à la cafèt habituelle.
- Salut Ilmari, comment-tu vas ?
- Impec et toi ? Je te sers comme dab ?
- Ouais steuplai.
- Alors c'est le grand jour, ça y est, tu nous quittes, tu quittes l'île du Nord pour la péninsule, dit-il avec un goût amer dans la bouche.
- Ouais ça y est après tant d'effort, j'y suis enfin !
Il lui servit un café et une part d'Omenapiirakka .
- T'as peur ?
- Carrément, mais je vais m'y faire j'en doute pas.
- T'as l'air fatiguée ?
- J'ai quasi pas dormi. Tellement pas que j'ai failli louper mon bus.
- Comme dab quoi.
- Oh, ça va, qu'est ce que t'as à me parler comme ça aujourd'hui, fais gaffe, j'appelle le boss, je suis cliente, je te signale.
- Tu m'abandonnes seul dans cette ville de plouc pour aller dans un paradis du savoir laisse moi avoir le seum.
- Je t'abandonne pas t'inquiète on se reverra.
- Ouais, mais même, par principe...
En partant, elle sera pendant un long moment son ami dans les bras avant de partir prendre son train direction le port de Kekkonen. Si, longtemps qu'elle faillit en louper le train...

Elle embarqua aussitôt dans un navire de transport, direction Paasilinna, une fois arriver au port.
- Putain, tu vous allez me manquer, ville et pays de kassos, mais c'est pour mon bien, pensa-t-elle.

Arriver dans la capitale, même musique, elle sauta dans un nouveau navire, go to Albigärk. La vieille Albi.
- J'en ai tant entendu parler, tant entendu de louange envers cette ancienne capitale royale, une aujourd'hui commune anarchiste-étudiante, pensa-t-elle.
- Ça va mdame ? dit un vieux qui la regardait bizarrement.
- Ouais, je suis juste nostalgique, je quitte ce que j'ai toujours connu pour autre chose.
- Vous allez à Albigärk ? Moi aussi, je suis enseignant à Avaruusyliopisto, à Albigärk 3.
- Oh, c'est vrai ! J'y vais moi aussi, mais pour y étudier !
- Vous m'en voyez ravis !
Les deux finir le trajet ensemble jusqu'à l'arrivée tant attendu pour Marjukka...


Le Finnevalta envoyait de plus en plus d'étudiant et d'étudiantes à Albigärk, c'était maintenant une certitude. Comme Marjukka, pas moins de 823 étudiants Finnevatai ont été envoyer à Avaruusyliopist et des milliers dans toutes les universités d'Albigärk en plus de ceux qui y était déjà. Mais surtout à Albigärk 3. Des objectifs militaires se cachent derrière cette manœuvre ? Sûrement. Le développement de l'aviation Finnevaltaise, en s'y grand retard par rapport au autre pays ? Certainement. La formation des employer le nécessaire à la nouvelle industrie qui émerge rapidement au Finnevalta ? Absolument. Mais surtout pour développer des programmes spatiaux tant fantasmé par la présidente Finnevaltaise. On le sait sont rêve est d'aller dans l'espace et dans une moindre mesure d'emmener le Finnevalta à la conquête de l'espace. D'où arriver de Marjukka et de ses camardes...
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Bagarre : Un homme de 20 ans repart avec le nez cassé pour avoir dit "Bon chien-chien"

Ce 14 Juin 2012, une bagarre dans le centre-ville de la petite ville d'Albigärk a éclatée et a laissé un homme avec un nez cassé. La raison? L'homme ce serait exprimé devant un portrait de sa majesté canine en disant "Bon chien-chien". Pour les habitants très attaché à leur monarque et notamment un homme, la remarque n'est pas passée. Ainsi, les deux hommes ce serait battus pendant plusieurs minutes avant que l'attaquant ne casse le nez de l'homme qui s'est exprimé. Une vidéo a d'ailleurs été prise et cumule déjà quelques dizaines de milliers de vues. Interrogé, l'homme au nez cassé aurait en fait voulu exprimer sa compassion et son amour pour le Roi Némo II. Le Roi Némo II quant à lui n'a pas fait de déclaration à ce sujet.

Cependant, cette bagarre met en question l'attachement de la population pour leur roi canin. En effet, selon le politologue kolisien Kurck Daffert la situation pose question :

Il est vrai que les albiens et la population toute entière d'Albigärk a toujours été très attachée aux valeurs véhiculées par le roi Némo II qui est vraisemblablement un bon monarque. D'ailleurs, hors des frontières d'Albigärk quand on demande à certains ce qu'ils pensent du dirigeant albien il en ressort que c'est un dirigeant qui a du chien. En dehors des frontières d'Albigärk, il est clair que le Roi Némo II est positivement vu..

Ainsi, le dirigeant canin est un monarque vu comme "juste" et avec un caractère particulier. Du côté de la population, en près de 10 ans on ne recense aucune manifestations de la part de la population ce qui peut être considéré comme une preuve d'union nationale pour un roi qui semble satisfaire 100% de la population.
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