29/06/2013
08:15:18
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

Valse avec les requins : Lutharovie - Pharois

4526
Organiser la transition

https://www.zupimages.net/up/22/07/6lz2.jpg

Prenant un peu tout le monde par surprise, en Lutharovie comme au Pharois, la décision du Président à vie Pavel Goslov de se retirer de la scène politique lutharovienne a naturellement entrainé un branle-bas-de-combat chez son voisin eurysien. Le prospère partenariat lutharo-pharois, largement construit sur la stabilité du régime Lutharovien et la relation de confiance que le Syndikaali entretenait avec son président, ce changement à la tête de l’Etat est considéré avec méfiance par les autorités pharoises qui craignent naturellement de voir émerger une tête plus hostile à leurs intérêts.

Si cette petite révolution est considérée comme une mauvaise nouvelle par le Parti du Progrès qui a construit son influence en Lutharovie grâce aux bonnes relations entre son porte-parole, le Capitaine Mainio, et le président Pavel Goslov, d’autres formations politique pharoises pensent à juste titre avoir un coup à jouer. C’est le cas du Parti Communiste Pharois (PCP), en position de force au gouvernement depuis les dernières élections, et qui pourrait bien tenter sa chance en jouant sur sa proximité idéologique logique avec le régime communiste lutharovien.

C’est sans doute ce calcul qui a poussé les trois ministres communistes pharois à organiser au lendemain de la déclaration de l’ex-président Goslov une rencontre avec les principaux représentants du Parti Communiste de Lutharovie. Outre l’ambition assumée du PCP de nouer le premier de bonnes relations avec leurs homologues d’outre-golfe, l’objectif plus officieux est aussi de mettre en avant la ligne communiste-libertaire dans ce pays au régime autoritaire.

Bien sûr, personne ne s’attend à ce que la Lutharovie devienne du jour au lendemain une nation crypto-anarchiste, mais les différents pas faits pour l’ouverture du pays sont encourageants : la ville de Merengrad est prospère et offre un avant-goût de la libre association aux Lutharoviens, l’ouverture et les échanges touristiques avec le territoire du Syndikaali favorisent le désenclavement et la récente adhésion – encore en cours d’examen – de la Lutharovie au projet Universitas fait espérer un léger assouplissement du régime en faveur des libertés et droits individuels.

Une stratégie que le Pharois assume officieusement depuis le début, assez peu partisane de l’ingérence directe, la nation pirate reste fidèle à son credo philosophie : « laisser le temps au temps ». En somme, multiplier les gestes de bonne volonté et d’amitié avec la Lutharovie et compter sur une ouverture progressive du régime à des idées similaires et compatibles avec celles du Syndikaali.


https://www.zupimages.net/up/22/07/inap.jpg

C’est relativement discrètement que les ministres pharois débarquèrent à Merengrad le lendemain du Congrès annuel du quinze novembre 2006. La transition post-Goslov avait certainement aiguisé les appétits et ambitions des pontes du Parti Communiste et il fallait craindre des coups dans le dos. Le Syndikaali ne souhaitait pas donner l’impression de faire de l’ingérence, ce qui aurait pour risque de délégitimer ses candidats, d’un autre côté le soutien du puissant voisin Pharois à tel ou tel nom serait certainement un argument de poids dans la balance.

Il fallait donc la jouer fine. Laisser planer la rumeur d’un soutien sans pour autant l’afficher au grand jour.

C’était cela qui avait décidé la mise en place d’une rencontre officieuse, à Merengrad, la ville étant connue pour sa relative opacité quant aux affaires qui se faisaient entre ses murs. Symboliquement, c’était aussi ici que l’ex-président Goslov avait rencontré pour la première fois un ministre Pharois, ceux du PCP se plaçaient donc dans cette filiation.

Le Citoyen Sakari, ministre de la Défense territoriale, la Capitaine Marketta, ministre de la Planification et le Citoyen Kyllikki, ministre des Propriétés publiques et du Bien Commun, débarquèrent sans grandes pompes sur le port de Merengrad. Fussent la garde militaire rapprochée qui les escortait et les insignes rouges et or, aux couleurs du Grand Parti des Travailleurs, pas grand-chose ne les distinguait à dire vrai des autres badauds, dockers, commerçants et pirates qui faisaient leur vie sur le port.

Il fallait montrer sans montrer, laisser savoir sans dire. On se dirigea vers le Vallankumouksellinen Hotelli, haut lieu de rassemblement des intellectuels rouges internationaux, pour y attendre l’arrivée des ploutocrates lutharoviens, autour d’un verre de schnaps et de petits gâteaux secs pas très bons.

Un nom en particulier était ressorti dans les préparatifs de cette rencontre, celui de Stanislav Zakharov, un cadre ambitieux du Parti Communiste de Lutharovie qui, disait-on, avait ses chances pour succéder au siège de Pavel Goslov. Désireux de se trouver des alliés dans la course au pouvoir, il avait exprimé discrètement son amitié pour le Syndikaali et une certaine ouverture d'esprit quant au fait de nouer des liens plus intimes avec son voisin nordique, ce qui n'était évidement pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Restait à voir ce que valait réellement ce Zakharov et s'il avait ou nom l'étoffe d'un partenaire fiable pour les Pharois. C'était tout le but de cette rencontre.
1643
Vallankumouksellinen Hotelli

Il était vingt heures.
À Merengrad, l'hôtel Vallankumouksellinen, aussi appelé Vallankselinsky, était particulièrement vivant, comme chaque soirée. Des intellectuels venus des quatres coins de la Lutharovie se réunissaient chaque jours pour débattre, une cigarette à la main, autour d'un verre d'alcool dans le hall d'entrée. Il y avait dans l'hôtel un grand restaurant plutôt calme, où les habitants et certains ouvriers prenaient leur repas. Le bar de l'hôtel au sous-sol était quant à lui très bruyant et animé. Les ouvriers venaient régulièrement au comptoir après une longue journée de travail et des intellectuels se donnaient rendez-vous autour des tables de billards.

Intérieur hôtel

Les ministres Pharois, eux, furent menés à une salle assez discrète, réservée aux rencontres diplomatiques et secrètes. Des gardes en uniforme ouvrirent les portes de la salle, avant de les refermer doucement derrière les ministres, laissant ceux-ci seuls dans la pièce.
Après cinq minutes d'attente environ, un homme entra dans la pièce. Celui-ci n'avait pas une carrure impressionnante et il était plutôt petit, il ressemblait légèrement à Pavel Gosslov de loin. Il portait une barbe épaisse et bien entretenue, qui commençait à se décolorer, tout comme ses cheveux. Cet homme avait dans la cinquantaine, peut-être était-il un peu plus jeune que Pavel Gosslov.

- Je me présente : je suis Stanislav Zakharov. Vous êtes les ministres Pharois venus à ma rencontre je suppose. C'est un plaisir de vous avoir ici.

Il prit un verre sur la table basse où était posée un verre pour lui. Il prit une gorgée de ce qui s'apparentait à de la vodka. Il reprit la parole d'une voix grave, calme et posée :

- Je n'ai pas besoin de vous résumer les événements qui sont survenus récemment. Je suis membre du Politburo et je possède donc une certaine influence sur le parti communiste, mais ça je pense que vous le savez déjà.
2002
https://www.zupimages.net/up/22/08/9evz.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/dw3j.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/t32g.jpg

De gauche à droite, le Citoyen Killikki, ministre des Propriétés publiques et du Bien Commun, la Capitaine Marketta, ministre de la Planification et le Citoyen Sakari, ministre de la Défense territoriale.


Installés dans le petit salon, les trois Pharois donnent un spectacle bigarré. Le plus jeune, Sakari, relit ses fiches avec une application de bon élève. La seule femme, la Capitaine Marketta a des allures de gamine avec ses tâches de rousseur et son air angélique, elle va pourtant sur ses quarante ans et chaque année vécue a fait d’elle une meneuse de plus en plus redoutable. Plus indolent, lascivement allongé sur une banquette, le Citoyen Kyllikki, ministre des Propriétés publiques et du Bien commun, semble penser à autre chose et regarde les mouches voler.

Lorsque Stanislav Zakharov pénètre dans le petit salon, Sakari se lève comme un ressort pour l’accueillir. Les deux autres le salue d’un geste de bienvenue, sec pour Marketta, vaporeux pour Kyllikki.

Sakari : « Monsieur Zakharov, c’est un plaisir de vous rencontrer. »

La capitaine sourit aux paroles du lutharovien, hoche la tête d’un air entendu.

Marketta : « Nous savons le principal, oui. »

Sakari : « Même si la situation reste confuse, on ne va pas vous le cacher. »

Kyllikki : « Et nous sommes ici pour l’éclaircir n’est-ce pas ? Alors ne perdons pas trop de temps en circonvolutions de politesses… Monsieur Zakharov… nous venons vous apporter notre aide… »

Sakari : « Notre proximité politique et économique avec votre nation est jugée stratégique par notre gouvernement. La Lutharovie est l’un de nos plus proches voisins, un membre important de l’Internationale Communiste un partenaire de confiance en mers du Nord. Merengrad est un port central de la région et... »

Kyllikki : « Ce que le gamin essaye de dire avec les formes, c’est que ni la Lutharovie ni le Syndikaali n’ont intérêt à voir émerger à la tête de la Lutharovie un camarade inamical. Nous prenons donc les devants. »

Marketta hoche la tête.

Marketta : « La succession de Pavel Goslov est un risque autant qu’une chance. Le Parti Communiste Pharois souhaite se rapprocher de votre pays, mais pour cela nous avons besoin d’un ami à sa tête. »

Kyllikki : « Et cet ami, ce pourrait être vous, monsieur Zakharov. »
1302
Il y eut un court instant de silence. Zakharov semblait pensif, avant de regarder un par un dans les ministres Pharois dans les yeux.

- Si je suis nommé Président par le Parti Communiste, je vous assure que le travail que nous avons fait, nos deux nations, mains dans la main à Merengrad, durera. Malheureusement certains dans le parti sont sceptiques, voire contre de l'implantation de la Merenelävät à Merengrad. Parmi eux, Alexeï Vorpenko, un membre influent du parti et l'un des membres les plus conservateurs. Il a critiqué maintes fois le Pharois Syndikaali et est un élément dangereux pour les relations Lutharo-Pharoises. S'il devenait Président, tout le travail que nous aurions accompli entre nos deux nations tomberaient à l'eau.

Stanislav fit une courte pause en buvant en coup sec le reste de vodka qu'il restait dans son verre.

- Il y a un autre membre du parti qui peut être un allié, ou un ennemi. Il s'agit d'Ivan Gosslov, fils de Pavel Gosslov. Il est positionné entre les "progressistes" et les "conservateurs". Il a fait une ascension fulgurante des échelons du parti ces dernières années et est devenu un membre influent du parti malgré le fait qu'il ait trente ans, ce qui est jeune pour un membre du Parti Communiste qui siège au Congrès.
Il peut être un grand atout pour nous si nous arrivons à le rallier de notre côté. Cependant, s'il se présente seul pour la fonction suprême, il peut être un ennemi, qui constituerait un barrage contre moi. Je pourrais peut-être prendre un rendez-vous avec lui d'ici les jours qui suivent...
2540
https://www.zupimages.net/up/22/08/9evz.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/dw3j.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/t32g.jpg


Le ministre du Bien commun hocha la tête aux explications de Zakharov.

Kyllikki : « Et bien au moins les choses sont dites et bien dites ! Ne reste plus qu'à mettre en place une stratégie pour vous mettre au pouvoir monsieur Zakharov, et nous quitter bons amis ! »

Tranchant avec l'indolence de son homologue, Sakari reprit la parole, l'air soucieux.

Sakari : « Pas si vite camarade ! Il reste encore quelques détails à régler. Monsieur Zakharov, nous sommes prêts à vous apporter notre soutien pour cette période de transition, et vous disposerez du poids du Pharois , symboliquement, et techniquement, et celui de ses agents. Mais j'ai besoin de garanties : et l'une d'elle est un engagement pour soutenir notre projet de rapprochement des nations bordant l'océan du nord. Nous travaillons depuis quelques mois à réunir les pays du nord de l'Eurysie et du Nazum, autour d'une même table, et d'un conseil de défense capable de préserver les intérêts spécifiques de la région. »

Le jeune homme jeta un oeil à ses collègues, Marketta lui répondit d'un hochement de tête, comme pour l'encourager à poursuivre.

Sakari : « Si la Lutharovie, sous votre présidence, acceptait de s'engager dans un tel projet, ce serait un geste symbolique fort. Nous pourrions également convaincre la République du Prodnov, et le Vogimska suivrait naturellement. C'est un effet domino, si les principales puissances de la région s'unissent, les autres n'auront pas vraiment d'autres choix que de se joindre à leur table. »

Il marqua une hésitation.

Sakari : « Encore une chose, plus... complexe. »

Marketta : « Nous souhaiterions vous voir prendre la tête de l'Internationale Communiste, monsieur Zakharov. Ce qui aurait pour effet concret de rapprocher, à travers nos deux pays, les deux plus grandes alliances militaires du monde. C'est à ces deux gestes que nous conditionnons notre soutient. Et qu'ensemble, nous ferons de la Lutharovie et du Pharois Syndikaali une union géopolitique de première importance. »

Kyllikki : « Le Parti Communiste Pharois est en position de force à l'heure actuelle, monsieur Zakharov, mais nous ne pouvons prétendre gouverner seuls encore. La situation aux assemblées nous oblige à nouer des alliances, mais en renforçant nos relations avec les autres nations communistes, nos compatriotes se tourneront naturellement vers nos idées. La matérialisme dialectique guide des stratégies électorales matérialistes : là où se trouve le profit, là où se trouvent les débouchés, les électeurs pharois iront. La prospérité appelle à l'engagement, l'espoir suscite le vote, les opportunités, quelles que soient leurs natures, donnent envie d'en savoir plus. C'est aussi simple que cela. Renforcer nos partenariats économiques et politiques avec des nations rouges est une première étape nécessaire pour la conquête du pouvoir au Syndikaali. »

Marketta : « Nous ne sommes pas si différents, au fond. »
1666
Zakharov réfléchit longuement aux propositions de ses interlocuteurs.
L'Internationale Communiste était devenue l'ombre d'elle-même depuis quelques années déjà. Seul deux pays font partie de cette organisation, symboliquement. Depuis longtemps, Pavel Gosslov voulait la réformer et être à la tête de l'alliance, mais jamais il ne s'était véritablement exprimé sur le sujet au siège de l'Internationale. Si Zakharov devenait Président, l'idée de prendre la tête de l'Internationale était viable.

- Je compte déjà être à la tête de l'Internationale. Nous autres communistes, nous devons nous unir à cette organisation afin de constituer une vraie puissance diplomatique sur la scène internationale. Aujourd'hui, les pays communistes sont divisés, il sera donc de mon devoir de rassembler ces pays autour d'un même objectif et d'une même organisation. Seuls et divisés nous ne pouvons tout simplement pas survivre.

Concernant votre souhait de réunir les pays de l'océan du nord autour "d'une même table", je suis un peu plus sceptique. Je suis totalement d'accord avec vous sur cette idée et je soutiens votre initiative. Cependant, vous le savez bien, certains conservateurs du parti communiste sont formellement contre une quelconque alliance avec le Pharois ou n'importe quel autre pays fonctionnant au libre marché et au capitalisme. Prendre une telle décision est risquée. Pavel Gosslov arrivait à concerter le parti communiste, notamment parce qu'il avait réussi à s'imposer dans la politique de la Lutharovie. C'est le petit-fils du fondateur du régime, il était au pouvoir depuis dix-neuf ans et avant ça premier ministre durant dix ans. Moi au contraire, je suis fils d'un artisan et membre du Politburo depuis bientôt huit années. Ma légitimité est moindre. Je pourrais facilement me prendre un coup dans le dos par mes camarades conservateurs du parti communiste. En somme, cette opération est risquée, mais je pourrais la tenter.
2002
https://www.zupimages.net/up/22/08/9evz.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/dw3j.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/t32g.jpg


Le jeune ministre de la Défense territoriale hocha la tête, avec tout le sérieux juvénile qu'on connaissait aux jeunes gens passionnés.

Sakari : « Heureux de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde. Les ennemis de l'Internationale communiste ont beau penser que celle-ci n'a pas d'avenir, nous savons nous que son sommeil reste en veille et son potentiel en germe. Qu'émergent une poignée de puissances rouges et nous aurons là une alliance naturelle d'envergure. La Lutharovie a le potentiel, par son ancienneté et sa réputation, pour en prendre la tête. »

Il adressa un furtif coup d’œil à ses camarades.

Sakari : « L'entrisme politique est une pratique courante après tout, et une stratégie honorable. »

Toujours à moitié allanguis sur sa banquette, le Ministre des Propriétés publiques et du Bien commun hocha la tête.

Kyllikki : « Nous ne sommes pas ici pour faire de la philosophie morale, il y a ce qui marche et ce qui ne marche pas, si vous nous dites que nos propositions ne fonctionneront pas, monsieur Zakharov, nous prenons acte et nous en changeons, voilà tout. »

Marketta : « En ce qui concerne cette union de protection des mers du Nord, il ne s'agit pas de s'ouvrir au libre marché, je vous rassure. Merengrad et est restera tant que nécessaire l'unique porte d'entrée de la Lutharovie aux influences étrangères, que nous filtrons méthodiquement. En vérité il s'agit même de se donner les moyens de se défendre face à des tentatives d'ingérences. Toute glorieuse que soit la Lutharovie, si demain elle faisait l'objet de tentatives de déstabilisation commerciales ou politiques, elle pourrait compter sur l'aide du Syndikaali, mais cette aide serait d'autant plus légitime que nous pourrions la justifier par un accord de soutien mutuel. Élargir cet accord à tout l'océan gelé pourrait nous permettre de cadenasser la région et nous assurer que celle-ci sorte définitivement de girons étrangers. »

Sakari : « Toutefois, si vous jugez que c'est encore trop tôt, nous pouvons attendre. »

Kyllikki : « La priorité, monsieur Zakharov, est pour l'heure de vous placer au sommet de l'Etat. Comme vous l'avez dit vous même : rien n'est fait encore. Mais je suis ravis de savoir que nous partageons au moins sur les grandes lignes des vues communes. »
806
- Et je suis heureux de vous avoir de mon côté, ajouta rapidement Zakharov.

Il finit son verre de vodka avant de rougir légèrement, il avait forcé sur l'alcool. Il parut soudainement pensif. Un silence pesant et gênant régnait dans la pièce.

- Sinon, ne vous inquiétez pas pour cette union de protection des mers du Nord. Elle aura lieu, vous avez ma parole. Du moins, si je suis nommé Président. Le jeu auquel nous jouons est dangereux et un coup dans le dos peut vite arriver.
À présent, je vais devoir convaincre le maximum de membres du parti, et c'est là qu'Ivan Gosslov entre en jeu. Je prendrais contact avec lui. S'il est de notre côté, il y a de grandes chances que je sois nommé, et il y aura facilement près de deux tiers du parti communiste favorable à ma nomination à la fonction de Président de la République Socialiste Fédérative de Lutharovie.
Bon. Je pense que j'ai fait le point de la situation, pour ma part. Mais peut-être que vous avez quelque chose à ajouter ?
414
https://www.zupimages.net/up/22/08/9evz.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/dw3j.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/t32g.jpg


Les ministres échangèrent un regard.

Marketta : « Tout semble clair de notre côté monsieur Zakharov. Reste toutefois une question en suspend : la nature de notre soutient. Une simple rumeur en votre faveur suffira-t-elle ? Ou souhaitez-vous une intervention plus, physique ? Y compris en contactant amicalement nous-même Ivan Goslov pour lui faire part de notre point de vue ? »
431
Zakharov réfléchit quelques instants, avec un air très concentré. Il finit par prendre une légère inspiration puis répondre à ses interlocuteurs.

- Je pense qu'une simple rumeur suffira. Si vous contactez Ivan Gosslov, vous pourriez éveiller la colère de la ligne conservatrice du parti communiste, en apprenant que des politiques Pharois s'immiscent dans les affaires de trop de personnalités politiques en Lutharovie. Une rencontre avec moi-même aura suffit, et une simple rumeur en ma faveur suffira.
344
https://www.zupimages.net/up/22/08/9evz.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/dw3j.jpg https://www.zupimages.net/up/22/08/t32g.jpg


La Capitaine Marketta hocha la tête.

Marketta : « Le message est passé, monsieur Zakharov. Nous agirons avec toute la subtilité des contrebandiers. »

Kyllikki leva son verre.

Kyllikki : « здоровье ! Comme on dit chez vous ! Honoré d'avoir pu rencontrer le futur dirigeant lutharovien. »
Haut de page