17/06/2013
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Rencontre Vogimska - Novigrad (Octobre 2006) - Terminé

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Place principale de la capitale.

[26 Octobre 2006 à Novigrad C.F]

La relation entre les slaves du sud et ceux du nord en Eurysie de l’Est était une longue histoire à la fois mouvementée et cordiale. Durant la longue épopée impérialiste de Novigrad, le pouvoir s’était constamment tourné vers le nord à la recherche d’une proximité culturelle qui facilitait grandement les relations entre les peuples. Fille de l’hellénisme mais aussi héritière des varègues, ce peuple slave qui avait migré vers le sud pendant le haut moyen-âge, la civilisation novigradienne avait le cœur qui balançait régulièrement entre la Leucitalée raffinée et les cousins nordiques dont elle avait hérité le tempérament. Ce n’était donc pas la première fois que Novigrad se mettait en quête d’établir des relations avec le Vogimska, c’était néanmoins la première fois qu’elle le faisait en tant que deux nations capitalistes. Auparavant ce fut vraisemblablement la République Soviétique de Novigrad, ce berceau du socialisme dans la région et ceci dès le 19ème siècle. Puis encore plus en arrière, cela avait été la Grande-Principauté de Novigrad alors même qu’elle construisait son empire helléno-slavique. En définitive, une longue histoire encadrait les relations entre ces deux nations aux traits culturels parfois si proches et parfois si différents.

Novigrad C.F, homonyme du pays qui portait le même nom, l’antique Novir, était une cité sans pareille qui resplendissait du faste de l’ancienne monarchie slave qui avait régnée sur ce territoire pendant près d’un millénaire. L’architecture majestueuse de la ville contrastait bien évidemment avec les banlieues bétonnées héritées de l’ère soviétique et qui encerclaient la mégapole d’environ treize millions d’habitants. C’était le cœur du pouvoir fédéral qui dominait désormais le pays, ce régime qui avait pris finalement la forme d’une société capitaliste et en constante libéralisation. C’est donc naturellement au sein de cette capitale si particulière que la rencontre entre les représentants du Vogimska et ceux du gouvernement fédéral allait avoir lieu. Pour l’occasion, le Chancelier Antov en personne allait être présent afin d’accueillir avec les honneurs la délégation qui devait atterrir d’un moment à l’autre. Bien sûr, un bataillon de la Garde d’Honneur était aussi présent ainsi qu’un orchestre militaire, tout avait été fait pour un accueil en grande pompe. Le programme de la journée était d’ailleurs significatif, un défilé militaire devait parader au cœur de la ville en présence du gratin du pouvoir novigradien. C’était sans aucun doutes, un subtil message qu’on adressait aux dignitaires étrangers, l’économie novigradienne n’était pas encore au summum sur la scène international mais la militarisation du pays en faisait désormais un acteur important dans la géopolitique internationale.

Bientôt alors que l’accueil réglementaire fut de mise, la délégation étrangère fut transférée par hélicoptère vers le centre-ville où le défilé allait imminemment faire son grand départ. Ils furent conduits jusqu’à une loge construite au sommet de l’estrade qui surplombait la célèbre place de la liberté où quelques milliers d’hommes se préparaient pour un défilé en l’honneur de l’anniversaire de la chute du régime soviétique novigradien. Le Chancelier attendait la délégation dans la Loge, tandis qu’ils se présentaient à lui, il entamma les négociations sans perdre plus de temps.

« Bienvenue à vous, chers amis du Vogimska. C’est un honneur pour notre nation de vous recevoir, c’est sans aucun doute un moment historique, voilà bien longtemps que Novigrad n’avait accueillie nos cousins du nord. Mais excusez mon impolitesse, je me présente à vous plus convenablement. Je suis Alexandrov Logan Antov, Chancelier de Novigrad. J’espère qu’aujourd’hui sera l’occasion pour nos administrations respectives de se rapprocher en vue d’un accord plutôt ambitieux. Nous n’avons pas caché nos intentions dans nos lettres diplomatiques auprès de vos représentants. Mais j’imagine que vous avez vous aussi vos intentions en ce jour. »
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Les deux dirigeants se serrent la main, Kazantsev affiche un léger sourire.

Volomyr Kazantsev : « Bonjour monsieur le Chancelier. Merci de votre accueil. C'est également un honneur d'être ici. Novigrad est une cité magnifique, je suis heureux d'être là. »

Les propos de Kazantsev semblaient être scriptés et mal appris. Sa voix est tremblante et très irrégulière, son regard particulièrement grave, il semble également avoir des pertes d'équilibre qui restent tout de même rares.

Volomyr Kazantsev : « Où allons-nous maintenant monsieur Antov ? » ; Demande-t-il en regardant le Chancelier.
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Pendant quelques instants, Alexandrov observe le vieil homme d’un air surpris, la forme de ce denier ne semblant pas être au mieux, une inquiétude traverse alors l’esprit du Chancelier, angoisse qu’il chasse aussitôt de ses pensées. « Asseyez-vous, Monsieur le Président » Dit-il finalement dans un russe parfait tout en guidant Kazantsev vers un siège sur la loge surplombant le défilé militaire où des centaines d’hommes défilaient en contrebas. D’un geste vif, il ordonne à une hôtesse de servir un café à son invité puis il reprend son discours. « Monsieur Kazantsev, je ne vais pas perdre plus de temps dans les convenances, j’imagine qu’après ce long voyage, vous avez hâte que nous commencions les négociations. Comme le savez déjà, cette invitation n’est pas anodine, depuis nos dernières réformes visant à établir administrativement l’internationalisation du marché novigradien, nous avons la volonté de mettre en place des partenariats exclusifs pour le continent Est-Eurysien. Avec notre soutien et notre collaboration, nous espérons permettre l’émergence d’une puissance capitaliste dans le nord de la région est-eurysienne. Autant dire que nous avons suivi avec insistance la chute du régime communiste au Vogimska et l’établissement de votre gouvernement. Nous sommes aujourd’hui très satisfaits du déroulement de votre gouvernance, néanmoins force est de constater qu’il y a encore un long chemin pour relever le Vogimska, le régime socialiste ayant ouvert de nombreuses fractures sociales à sein de votre population. Je vais être direct avec vous, nous avons les moyens de soutenir massivement votre gouvernement et d’aider au renforcement de votre nation. C’est pourquoi nous avons dans un premier temps le souhait d’établir un contrat commercial de libre-échange avec le Vogimska, celui-ci permettra aux sociétés novigradiennes et vogimskanes de pouvoir investir librement sur nos deux marchés. De plus, nos sociétés nationales sont prêtes à subvenir à tous les manques auxquels votre territoire ne pourrait pas subvenir. À cela nous aimerions ajouter une clause de collaboration scientifique et un accord universitaire, par ses moyens nous espérons pouvoir permettre au Vogimska de se former en ingénieurs et scientifiques à notre contact. » Il prend quelques secondes de pause afin de boire une gorgée d’eau. En contrebas, les blindés défilent sur la place.

« Bien évidemment, nous sommes conscients de la situation sécuritaire du Vogimska. Et c’est probablement sur ce sujet que vous avez le plus d’attentes. Le cancer communiste est à vos portes et il risque de se propager à l’ensemble de notre région. C’est une menace que nous prenons tout particulièrement au sérieux, en ce jour de l’anniversaire de la chute du régime soviétique de Novigrad, nous n’oublions pas la menace rouge. Sur un autre plan, nous sommes aussi au courant de l’augmentation de la criminalité sur votre territoire, nous sommes donc prêts à établir un partenariat sécuritaire en vous fournissant des formateurs de nos divisions anti-terroristes et en vous livrant nos dernières technologies utilisées par notre ministère de l’intérieur. » Il se tait un instant alors que les forces d’élites qui défilent entament un chant militaire. « Le renforcement de votre gouvernance est au cœur de nos préoccupations, nous avons besoin d’un allié fiable dans le nord. C’est pourquoi la République fédérale est prête à un engagement concret en votre faveur. Si nous signons aujourd’hui ce traité, la République fédérale de Novigrad se portera garante de votre gouvernement. Ce qui signifie concrètement qu’en cas de coup d’état non démocratique ou d’invasion étrangère, nous serions prêts à engager l’ensemble de notre puissance pour maintenir en place votre état démocratique. J’espère que vous êtes conscient du sérieux de cette offre très généreuse. Mais ce n’est pas tout, le menace que porte vos voisins sur la démocratie vogimskane est prise au sérieux pour notre Etat-Major, nous proposons donc un pacte défensif impliquant des exercices militaires communs, la collaboration de nos services secrets, tout cela dans l’objectif d’endiguer la menace rouge dans le nord. Afin de concrétiser cette opération de terrain, nous vous demandons le droit d’établir une base militaire sur votre sol strictement limitée à la présence de 2 500 soldats maximum et déployables rapidement à votre demande. Comme vous le comprenez maintenant, c’est un traité important qui se joue aujourd’hui pour notre avenir commun, nous sommes prêts à investir dans le Vogimska et nous le prouverons dès la signature de ce traité en fournissant un premier investissement en matériel afin de permettre à votre armée d’établir une présence aérienne défensive. » Cette fois-ci cette nouvelle pause indique clairement que c’est au tour de son confrère chef d’état d'énoncer ses attentes.
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Kazantsev fait durer la pause. Sans dire un mot, il observe pendant une trentaine de secondes le défilé militaire en contrebas. Son regard se tourne vers le Chancelier Antov.

Volomyr Kazantsev : L'installation ne serait-ce que d'une seule base militaire étrangère sur le sol vogimskan serait extrêmement mal accueilli par la population, et j'y suis personnellement très défavorable. Pour revenir au cœur du sujet, je suis persuadé que la menace rouge n'est plus un problème, vous savez les communistes ont fui en Lutharovie. Je pense que les communistes ont de quoi s'inquiéter du réveil de la démocratie et de la libéralisation en Eurysie de l'Est. Je pense qu'ils s'en inquiètent, je suis persuadé que Belleski et Komenov en font des cauchemars toutes les nuits. Nous savons que les idéaux démocratiques commencent à se développer discrètement à Prodnov, et le Vogimska n'est pas étranger à ce phénomène. La chute du communisme Est-Eurysien n'est plus qu'une question de temps.

Le président boit une gorgée de son café, en renverse malencontreusement quelques gouttes sur son pantalon.

Volomyr Kazantsev : Le véritable fléau c'est la criminalité. Je vais vous confier que j'ai préféré combattre mes compatriotes communistes plutôt qu'être du côté des mafias, si j'avais le choix tous les chefs bandits seraient déjà fusillés.
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Le Chancelier ne fut pas réellement surpris du refus, sa stratégie était de négocier haut, cela donnait plus de poids aux propositions. « Je comprends vos réserves sur l’établissement d’une telle base opérationnelle, nous sommes peut-être trop hâtifs, établissons tout d’abord une relation de confiance. Néanmoins ne sous-estimez pas le rapport de force en Eurysie de l’Est, vous êtes probablement au courant qu’environ la moitié du gouvernement Pharois est acquis à la cause communiste, les rapports avec la Lutharovie et le Pharois se sont d’ailleurs intensifiés. Avec un tel axe dans votre environnement proche, la menace est bien réelle sans une puissance pour vous soutenir. » Il prend une gorgée à son tour tandis que la tribune se met à trembler sous le vrombissement des tanks qui défilent en contrebas. « Parlez-moi un peu plus de ce fléau qui vous concerne autant ? Nous pouvons vous proposer notre aide mais encore faut-il comprendre le défi auquel vous faites face. »
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Volomyr Kazantsev : « Nous sommes au courant en ce qui concerne les idéologies au sommet du Pharois Syndikaali. Depuis quelques mois déjà nous nous détachons progressivement de leur influence, d'où ma présence ici aujourd'hui. La menace communiste est toujours là, je vous l'accorde. Nos frontières ne sont pas sûres… D'ailleurs la frontière Prodnovo-Vogimskane est toujours militarisée depuis plus d'un an, je dirais deux peut-être… Je n'ai toujours pas eu l'occasion de dialoguer avec les représentants Prodnoviens, aucune réponse pour le moment. Je crois que quelque chose se prépare, si vous voulez mon avis, et ça ne doit pas être valable que pour Prodnov. Quoiqu'il en soit, jamais plus le Vogimska ne connaîtra d'époque aussi sombre que celle du communisme. Je ne sais pas quelle conception du communisme ont ces États frères du Vogimska. »

Kazantsev porte une fois de plus sa tasse à sa bouche, boit quelques gorgées avant de la reposer.

Volomyr Kazantsev : « Quoiqu'il en soit, pour en revenir à la frontière Prodnovienne, aucun conflit ni aucune escarmouche d'aucune sorte n'est à signaler. Je suis informé qu'un rassemblement des nations sous influence pharoise doit se tenir courant 2007, j'y serai chaleureusement invité ainsi que les représentants de Prodnov, j'ose penser que certaines remarques seront faites à ma Nation sur le sujet du putsch de 2005. Je… Prenez la parole, je vous prie. »
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« Je suis heureux de voir que vous prenez la situation au sérieux. Comme je l’ai déjà dit, nous espérons pouvoir former un bloc solide en Eurysie de l’Est. Si Prodnov et la Lutharovie ne sont pas des menaces immédiates, nous préférons nous prémunir pour l’avenir, une telle force ne doit pas devenir une épine dans le développement vertueux de la région. Et nous comptons donc bien évidemment sur le fier Vogimska pour empêcher l’émergence d’une telle menace pour l’économie que nous bâtissons. » Il observe un instant son interlocuteur dans les yeux. « C’est une bonne chose qu’ils vous invitent, nul doute que cela vous permettra d’en apprendre un peu plus sur ce qui se prépare en coulisse. » Antov fouine soudain dans un dossier puis tend finalement une liste vers Kazantsev. « En attendant nous sommes prêts à prouver notre bonne foi au sujet de l’avenir des relations entre Novigrad et le Vogimska. Il est très important pour nous que vous deveniez une puissance montante, c’est pourquoi nous avons l’intention de vous faire la preuve de notre engagement dès la signature de notre traité commun. Observez donc cette liste, ce sont les dotations en matériel militaire que nous vous céderons dans l’objectif de poser les fondations de votre présence aérienne. J’espère que vous appréciez le sérieux de notre offre d’une valeur de 33 500 000 Ƒn. » La liste indique 4 avions de chasse, 4 avions d’attaque au sol, 8 hélicoptères légers polyvalent et 10 canons antiaérien mobile.
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Volomyr Kazantsev : « La Nation Vogimskane toute entière vous remercie. Les forces armées Vogimskanes étaient en effet démunies de force aérienne depuis la chute du régime communiste, nous pouvons dire que c'est un grand renouveau pour l'armée Vogimskane. »
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« Très bien… très bien. » Alexandrov voyait bien que son homologue ne lui disait pas tout mais l’heure n’était pas aux interrogatoires. « Voici le traité en question, mes juristes se sont occupés de la rédaction. » Il tend le document à Kazantsev.

Traité Novi-Vogimskan.
Accord bilatéral de 2007 entre Novigrad et le Vogimska.

Préambule.

Ce traité diplomatique engage les gouvernements de la République fédérale de Novigrad et de la République du Vogimska. Ces accords font office de garantie légale de droit international en l’attente des ratification par les institutions législatives des états concernés. Le respect des accords engage la responsabilité des autorités novigradiennes et vogimskanes.

Article I – Ce présent traité entérine un accord de libre-échange entre Novigrad et le Vogimska, celui-ci implique une diminution des taxes et des contrôles douaniers pour les sociétés en provenance des deux pays et souhaitant investir ou vendre leur produit sur ces deux marchés.

Article II – Ce présent traité implique un accord scientifique et universitaire afin de permettre l’échange de professeurs, d’experts et d’ingénieurs entre les deux pays afin d’harmoniser les méthodes scientifiques ainsi que de confirmer la reconnaissance des diplômes.

Article III – Cet accord prévoit la création d’une route aérienne réglementaire entre Vogymsk et Novigrad C.F, les deux nations s’engagent à assurer la sécurité du pont aérien.

Article IV – Cet accord autorise la création de visas spécifiques afin de faciliter l’accès des citoyens au territoire des deux pays respectifs.

Article V – Novigrad et le Vogimska entameront une collaboration policière et judiciaire impliquant un droit d’extradition.

Article VI – Ce traité entérine un accord militaire défensif ainsi qu’une collaboration des renseignements militaires entre Novigrad et le Vogimska.

Article VII – La République fédérale de Novigrad s'engage à garantir la souveraineté du gouvernement démocratique Vogimskan ainsi que l'intégrité territoriale de la nation.

Rédigé à Novigrad C.F, en présence des représentants légaux des deux nations,

Signature :
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Kazantsev saisit le document.

Volomyr Kazantsev : « Merci. »

Il prend le temps de le lire, prend le stylo qui lui est prêté et signe le document. Il rend ensuite le document à son homologue Antov.

Volomyr Kazantsev : « Bien. »
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« Fort bien, Monsieur le Président. J’espère que c’est le départ d’une longue relation fructueuse pour nos deux peuples. Le ministère de l’armement s’occupera du transfert des avions dès le début de l’année 2007, en attendant nous nommerons officiellement un ambassadeur pour venir s’installer à Vogymsk, nous recevrons le vôtre bien évidemment et nous mettrons à disposition l’hôtel-particulier qui servait autrefois d’ambassade pour le Vogimska, un édifice symbolique pour la remise en place de nos relations. » Un sourire puis les deux hommes se dirigent vers l’habituelle séance photo et conférence de presse qui fait suite aux rencontres diplomatiques.
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