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Activités étrangères à Jadida

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Activités étrangères à Jadida

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants à Jadida. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de Jadida, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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RAPPORT
Rapport interne au ministère de la Diplomatie
10/08/2007 | SECRET DÉFENSE
Par Lazaros Priscidis, spécialiste Afarée orientale au ministère

Cémétie croix symbole dynastique

Sous l'influence de puissances étrangères, la péninsule de Jadida, à cheval entre le continent afaréen et le Nazum sur l'île d'Ictriane, a pris son indépendance au cours de la première moitié de l'année 2007 vis-à-vis de l'ancien empire colonial listonien. Territoire d'un peu moins de quinze mille kilomètres carrés, soit la taille de la cité-État d'Ictre située sur la même île, il est peuplé de quelques un million et demi de jadidiens désormais placés sous la férule d'une autorité communaliste et révolutionnaire. Avec un Produit intérieur brut estimé à huit milliards de dollars internationaux en août 2007, la péninsule de Jadida revendique une richesse par tête chiffrée à cinq mille dollars par habitant et par an, soit moins que la moyenne régionale marquée par le Mériéthyl au nord avec 18 000 $/habitant, le Banairah à l'ouest avec 26 000 $/hab et le Yufraïstan à l'est avec 15 000 $/hab.

Un territoire définissable donc comme sous-développé, avec une économie plutôt tournée vers le tourisme et le secteur tertiaire, ce qui est confirmé par une densité de population plutôt élevée, aux alentours de cent habitants au kilomètre carré. Sur une superficie aussi restreinte, les possibilités d'autonomie alimentaire du territoire sont faibles et la péninsule reste encore largement dépendante économiquement de l'ancienne métropole coloniale, la Listonie. Mais l'effondrement de l'Empire listonien et de son tissu économique laisse présager la fin de la relation privilégiée entretenue avec Jadida, de fait une fenêtre de tir potentielle pour l'expansion économique sur ce territoire nouvellement décolonisé. Mais de nouvelles influences étrangères confirment la convoitise engendrée par ce territoire nouvellement indépendant et aux frontières politiques encore instables.

En effet, le nouveau régime constituant mis en place provisoirement dans la ville de Jadida revêt un caractère révolutionnaire et politiquement instable qui laissent deviner une probable instabilité dans la région. Étant donné les antécédents dans la région, la présence de Jadida aux portes du Varanya républicain inscrit la péninsule dans un contexte géopolitique particulièrement difficile ; pourtant, la circulation commerciale cruciale dans le secteur maritime de la mer des Bohrins entre Orient et Occident rend nécessaire la stabilisation régionale après les très difficiles années 2004, 2005 et 2006 pour l'économie mondiale qui a pâti et du long contournement de l'Afarée à des fins commerciales et sécuritaires et de l'effondrement de l'Empire rémien et de la voie d'eau de l'isthme de Théodosine sur le sol impérial qui peine aujourd'hui à rouvrir dans un contexte local difficile.

Jadida, nouvelle perle de l'Orient varanyen ? C'est donc l'idée qui se dégage, autour de la perspective d'une insécurité grandissante dans le bassin de la mer des Bohrins et autour des principales voies d'eau qui connectent Nazum et Eurysie, avec la Cémétie et Jadida dans l'axe maritime. S'il est nécessaire d'accompagner la prise d'indépendance du territoire péninsulaire, le maintien de la stabilité à tout prix pour éviter les heurts précédemment rencontrés lors du passage en force dans la crise varanyenne de 2004 semble être la seule solution afin d'éviter et un conflit généralisable et une déstabilisation permanente de la région postimpériale varanyenne, avec la perspective plus globale de saper le potentiel économique du secteur. Encore une fois, les crises dans la mer des Bohrins doivent devenir un vrai sujet diplomatique, au risque de consacrer ce bassin comme une arva vacua pour les cémétiens, varanyens et iskandriotes.
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Logo du laboratoires d'idées Centre pour le Progrès Social, Cémétie
NOTE ANALYTIQUE
Jadida : éviter l'écueil varanyen
18/08/2007 | Par Ermis Manotis, député cémétien

Le territoire fraîchement indépendant de Jadida, au cœur de la mer des Bohrins, entre Afarée et Nazum, revêt indubitablement un caractère stratégique tant pour la Principauté de Cémétie que pour le Banairah, le Varanya, l’Iskandriane et les autres puissances riveraines afaréo-nazuméennes mais aussi au-delà de l’espace intercontinental Afarée-Nazum, puisque la péninsule de Jadida se place au carrefour des échanges commerciaux mondiaux. Dans un détroit aussi précieux que celui-ci, la présence de Jadida, du Varanya, de l’île de Bina, de l’Iskandriane au travers de la péninsule d’Ictre mais également du Banairah et de la Cémétie par projection de puissance passée ou présente est symptomatique d’un détroit sous tensions internationales.

Dans la note qui suit, adressée au laboratoire d’idées Κέντρο Κοινωνικής Προόδου (Kéntro Koinonikís Proódou, « Centre pour le Progrès Social » en hellénique) de la part d’Ermis Manotis, député du Κεμετιακό Φιλελεύθερο Κόμμα (ΚΦΚ, « Parti Libéral Cémétéen ») à la Vouli, le Parlement cémétéen, il convient d’établir que le sujet de cette note n’est pas de remettre en question l’intervention au Varanya, ses motivations qui sont éminemment politiques plus que géopolitiques, mais simplement d’imaginer d’abord les causes de l’échec et ses conséquences puis dans un second temps d’esquisser les contours d’une nouvelle stratégie en la matière, cette fois-ci concernant le cas de Jadida ; un exemple parmi tant d’autres mais qui peut revêtir un caractère symbolique par sa géolocalisation.

Lors de l’éclatement de la guerre civile de l’ex-Empire varanyen, le détroit de Jadida s’est vu ébranlé par un confit d’une ampleur régionale sans précédent, avec l’implication de plusieurs États notamment la Cémétie et la République fortunéenne, qui ont participé à aggraver les hostilités et à les faire escalader à l’échelle d’abord nationale varanyenne puis internationale avec la surmilitarisation du détroit de Jadida et de la mer des Bohrins au travers de la présence de flottes de guerre de la Cémétie, de l’Arkencheen, d’Albel et de Fortuna. Cette implication militaire internationale dans les deux camps du conflit n’ont servi les intérêts d’aucune puissance locale, renforçant l’instabilité tant sur le sol varanyen que dans les eaux régionales.

Combien d’États afaréens déjà instables ont dû encaisser une immigration varanyenne forte, entraînant le courroux de populations déjà précaires ou d’institutions parfois très hostiles à l’accueil favorable de certains gouvernements ? La guerre au Varanya, en plus d’être un conflit au caractère fortement démocratique dans le camp révolutionnaire, a été un séisme pour les rares démocraties afaréennes. N’est-ce pas le cas aussi pour le Nazum, qui a connu le retrait progressif de l’Empire varanyen de ses côtes au cours du vingtième siècle ? Combien d’États, riverains de la mer des Bohrins, ont dû faire face aux conséquences inattendues du conflit qui, en l’espace de deux ans, a asséché le commerce régional ?

Alors Jadida, située dans une région connue pour de précédentes tentatives de déstabilisation (au Varanya notamment) mais aussi pour des jeux d’influence internes (entre États riverains de la mer des Bohrins) comme externes (entre puissances étrangères en quête d’influence peu chère mais très rentable dans un secteur aussi stratégique), n’est-elle pas un nouveau Varanya ? Sans conflit pourtant, rien n’exclut la possibilité que différentes factions croisent le fer sur le territoire de la cité de Jadida, peuplé d’un peu plus d’un million et demi d’habitants. De conflit conventionnel au Varanya, les modes d’affrontements armés sur le continent afaréen pourraient bien évoluer vers des confrontations urbaines et plus informelles.

En ce sens, il devient pertinent pour la Cémétie de questionner son engagement passé dans un conflit très conventionnel et les possibilités de maintenir l’ordre dans un continent chaotique qui s’inscrit lui-même dans un contexte international d’anarchie des relations : la Principauté a-t-elle encore une place à prendre dans la stabilité régionale ? Quelle modalité en cas de conflits localisés mais internationalisés par des puissances étrangères ?

LES LEÇONS DE L’ÉCHEC VARANYEN : L’AIGLE QUI PLANAIT AU-DESSUS DE BEHEDETITE

Avec la chute du dernier bastion impérial qu’était la satrapie sur l’île de Bina en 2006, c’est l’ensemble d’un conflit décennal qui a pris fin en apothéose avec un soulèvement rebelle sur l’île jumelé à une intervention rapide des forces armées révolutionnaires dans la foulée de l’évacuation des troupes cémétéennes. Plus qu’un simple revers militaire, c’est une défaite géostratégique pour la Principauté : après deux ans d’âpres combats coûteux en vie des deux côtés, la monarchie finissait tout de même par s’effondrer au Varanya après l’exil du Shahrban (satrape) Shahab al-Shah depuis l’île de Bina jusqu’aux ports orientaux de la Principauté.

Cette défaite se caractérise avant tout pour la Cémétie sur le plan stratégique et militaire : avec les effectifs étrangers les plus importants engagés dans le conflit, la Principauté n’a pas su tourner la situation à son avantage, malgré des premiers succès tactiques notamment dans le sud du pays où les troupes coalisées du Varanya, de la Cémétie et de l’Albel ont écrasé la ligne de front révolutionnaire avant de devoir se replier suite aux défaites engrangées dans l’ouest du pays par le reste des troupes loyalistes.

Cette guerre de front, bien que partiellement réussie par la contribution cémétéenne, était une première pour les troupes de la Principauté de Cémétie : le dernier conflit majeur connu par l’armée remontait aux années 1960, dans les zones désertiques du nord du continent afaréen qui plus est. Rien à voir donc avec le terrain particulièrement escarpé de la Corne de l’Afarée, où les troupes révolutionnaires, bénéficiant de meilleures tactiques à la guérilla et la guerre asymétrique, ont tenu en respect des hommes mieux armés et parfois même plus nombreux.

En ce sens, le Varanya était une nouveauté ; un passage du feu qui ne s’est pas particulièrement bien déroulé pour le corps expéditionnaire cémétéen, au vu des revers successifs subis, de la défaite finale mais aussi et avant tout des pertes humaines et matérielles cumulées. Cependant, la grande majorité de l’état-major cémétéen s’est tiré de cette opération sain et sauf, au prix de milliers de vie cémétéennes – autant mettre à profit ce savoir acquis au prix du sang, tout aussi machiavélique que soit cette considération. Au contraire, le sacrifice de milliers de vies dans les deux camps devrait justifier de ne plus reproduire de telles erreurs – de jugement, entre autres.

Au premier plan de celles-ci, le manque d’expertise et de connaissance du terrain local. Malgré l’envoi de quelques émissaires, diplomatiques comme militaires, le Varanya est resté une terra incognita pour les cémétiens jusqu’au débarquement des troupes ; un comportement qui pourrait relever de l’amateurisme, révélant les criants manquements de l’état-major en la matière. Les troupes cémétéennes ont été débarquées tel un corps expéditionnaire : pourtant, l’absence d’une supériorité technologique et numérique flagrante n’a fait qu’aggraver cet amateurisme sur des questions qui relèvent plus de considérations géopolitiques que tactiques et géostratégiques. Ainsi, les méthodes inadaptées n’ont pas opéré l’effet escompté sur le sol varanyen.

Mais les fautes commises au Varanya sont-elles uniquement de la responsabilité de l’état-major cémétéen ? Deux autres acteurs sont à incriminer dans ce processus menant à l’échec inévitable, voire prévisible, du Varanya. D’abord, les troupes impériales : sous-équipées, trop nombreuses pour un faible équipement, mal entraînées, il était plutôt question de corps d’armée quasiment inopérant entre eux que d’une véritable armée impériale. Au-delà de la hiérarchie inefficace sur le terrain, il s’agissait également de graves manquements, autant liés à la nature autoritaire et arbitraire du régime de Thadamis que des initiatives et magouilles d’officiers en manque d’encadrement.

Si l’inefficacité de l’armée impériale a été décisive dans la défaite au Varanya au travers de son manque de cohésion et d’outillement, la faute est en partie à remettre sur la coalition loyaliste qui s’est progressivement mise en place autour de l’initiative cémétéenne. Parmi ces États, un fourre-tout de gouvernements intéressés par des perspectives diverses et variées au Varanya : lutter contre l’influence étrangère en Afarée et dans le monde, mettre la main sur l’un des détroits les plus importants de la région, soutenir un régime monarchique et conservateur… Autant de motifs qui ont motivé des disparités de volontés et d’objectifs au sein l’état-major interallié.

D’un point de vue plus cémétéen, un autre élément très clair vient structurer les arguments justifiant l’échec cémétéen au Varanya sur le plan militaire : le manque de préparation. Qu’il s’agisse de la connaissance du terrain, des chaînes d’approvisionnement, de la qualité de l’équipement, de l’entente avec les alliés loyalistes, la Cémétie a clairement fait défaut de temps et de moyens prenant parfois des années à être institués pour organiser tout un appareil de guerre. Quid de l’approvisionnement, du complexe militaro-industriel de guerre ? Si l’industrie militaire est en pleine croissance en Cémétie, cette expansion ne vient se calquer que trop tardivement sur le conflit varanyen et la demande liée.


Un autre élément vient alors dans la balance : la préparation allant au-delà du simple fait matériel. Comment convaincre la population cémétéenne à s’engager ? Mieux, comment convaincre la population varanyenne de s’engager pour le Shah ou au moins de ne pas rallier les révolutionnaires ? Sur l’île de Bina comme sur le continent, la coalition loyaliste a opéré à deux reprises la même erreur : s’appuyer principalement sur les structures en place, à savoir d’abord les institutions impériales ensuite les institutions régionales concernant le Varanya continental puis l’île de Bina respectivement. Pourtant, sur le plan militaire comme sur le plan politique, cet appui est à remettre en question : avec la réputation qu’on lui connaît au sein de la populaton varanyenne, la monarchie autoritaire et ses légats étaient plus qu’instables comme fondations pour construire l’opération Behedetite. Si le sujet de cette note n’est pas de questionner la légitimité impériale, il est bien de se questionner sur la pertinence des moyens utilisés pour soutenir le Shah.

Or, le clair manque d’investissement politique du terrain a coûté cher à la Cémétie et à ses alliés au Varanya : la terrible image de la dictature impériale a contribué à nourrir les revendications du camp révolutionnaire, chez qui les franges les plus dangereuses ont rapidement été matées en interne et dans la propagande rebelle par les émissaires étrangers venus nourrir le foyer révolutionnaire. En lieu et place des islamistes duجبهه اسلام (« Front de l’Islam ») et des communistes du اتحادیه آزادی‌بخش کمونیست (« Ligue Communiste de Libération »), le جبهه ملی وارانین (« Front National Varanyen ») s’est retrouvé unifié sous la férule des républicains et libéraux de l’اتحاد ملی وارانیان (« Alliance Nationale Varanyenne »), beaucoup plus difficiles à éliminer dans la bataille médiatique que les mouvances radicales révolutionnaires.

L’absence de soutiens liés à la cause impériale, couplée à une victoire de la propagande rebelle lourdement appuyée par des experts étrangers, en particulier arkencans, a largement contribué à la défaite impériale sur le plan politique : perte totale de légitimité du régime de Thadamis, recul des lignes d’allégeance et de la potentielle ligne de front Nord-Sud en cas d’éclatement du conflit et moins d’engouement patriotique à la défense du pays contre les interventions étrangères. Au contraire, les varanyens ont plutôt perçu l’intervention cémétéenne et la résistance du Shah comme un acte belliqueux et antinational, là où les révolutionnaires ont pris pour apparats la libération du pays ; une opposition qui s’est superposée à la hiérarchie sociale entre classes hautes et classes basses.

Un désastre pour l’image de la Cémétie à l’international également, qui se voit déshonorée de par son intervention militaire coûteuse et inefficace et de par son soutien à un régime autoritaire qui rappelle les heures sombres de la monarchie cémétéenne, lors des répressions des années 1980. La corruption du régime de Thadamis a aussi grandement joué : en sous-équipant l’armée impériale par des détournements de fonds, en éloignant des officiers de la monarchie pour les projeter soit dans la délinquance en col blanc soit dans le camp adverse, chez les révolutionnaires, avec l’exemple du général de corps d’armée Farzad Mashayekhi et de sa défection, suivi par des dizaines d’officiers cruciaux pour la défense du pays.

Il convient donc de tirer des leçons des erreurs commises dans l’engagement ; de même qu’il n’est pas question de remettre en cause la légitimité de l’intervention cémétéenne puisque ce n’est pas le but de cette note, la responsabilité de l’échec varanyen n’est pas tant liée à la dimension militaire de l’opération Behedetite en elle-même mais plutôt à tout ce qui encadrait, précédait, préparait et devait succéder à la dimension militaire de l’opération cémétéenne. Rien ne garantissait en effet que la présence de soldats cémétéens soit bien accueillie de prime abord, et encore moins qu’elle garantirait la survie du régime impérial de Thadamis.


JADIDA ET L’ESQUISSE D’UN PLAN D’ACTION INNOVANT

Au vu des caractéristiques actuelles de la cité de Jadida, jetée encore tout récemment dans les tourments de l’indépendance, il convient de souligner deux choses : les similitudes avec le Varanya, notamment la dimension géographique (au carrefour entre Afarée et Nazum, sur un détroit stratégique pour la mondialisation des échanges) et la composition ethno-culturelle (un substrat démographique varanyen très fort) mais aussi et avant tout les différences qu’il faut nécessairement citer avant d’entamer toute comparaison. Au premier rang de celles-ci, les disparités politiques : régime informel issu de la colonisation listonienne et de son départ, Jadida est en pleine instabilité politique avec l’absence d’une direction claire par un régime politique établi.

En plus de la dimension institutionnelle, la diversité politique de Jadida : entre la population de colons lusophones, mieux lotie que le reste des jadidiens, la population sémitique issue d’une première colonisation commerciale de la péninsule, similaire à la peuplade ivrite présente sur les rives orientales de la Cémétie et dans la ville sainte de Samareia, et la population « native » composée de varanyens farsiphones, les divergences d’intérêts politiques sont certaines. D’une part, la demande de plus d’égalité, notamment sociale et économique, par les varanyens de Jadida risque d’entrer en conflit avec le mode de propriété actuellement entretenu par l’ancienne population coloniale d’origine listonienne.

Comment réconcilier et concilier les intérêts divergents d’anciens colons, de nouveaux « maîtres de chez soi » et d’une tierce population, marchande et à la recherche de stabilité garantissant le commerce ? L’instabilité à Jadida est certaine, d’autant plus au vu du tournant révolutionnaire que prennent les choses notamment sous l’influence, entre autres financière, du Grand Kah, puissance révolutionnaire et communaliste paltoterrane qui envisage de vouloir exporter un modèle auto-gestionnaire et révolutionnaire dans la péninsule jadidienne, ce qui représente un risque certain pour la stabilité locale.

Alors quel accent mettre en matière de politique étrangère de la Cémétie à Jadida ? Déjà, le recours à un acteur politique légitime doit être clair et sans embûche. Une forme de pouvoir qui concilie à la fois des valeurs démocratiques mais aussi un idéal de paix sociale et de stabilité, afin d’opérer une transition douce – terme qui doit devenir clé dans le lexique politique jadidien. L’appui sur un système institutionnel stable, avec une administration adaptée au territoire péninsulaire, doit permettre d’établir des réformes en faveur de la stabilité à Jadida. Parmi ces réformes, les mesures démocratiques, les compensations douces et la justice sociale doivent figurer au premier rang d’une réconciliation nationale, avec la perspective du co-développement de toutes les communautés.

Il s’agit avant tout de développer, pour les un million et demi d’habitants de Jadida, une politique communautaire respectueuse des revendications de chaque cénacle d’individus. Quelle gouvernance adopter pour un million et demi de jadidiens ? Une gestion à l’échelle conseillère, elle-même divisée en échelons communaux et de quartiers pour redistribuer et le pouvoir et les moyens entre les différentes communautés. Au travers d’investissements directs étrangers, à l’image de ce qu’entreprend déjà le Grand Kah à Jadida, la finance étrangère doit servir de lien structurant pour le pays.

Au vu de la structure économique du pays, l’agriculture vivrière risque de devoir disparaître pour laisser la place à une politique agricole industrielle, qui prendra des années avant de se mettre en place correctement ; en attendant le développement d’une hypothétique agriculture autonome, Jadida est un marché ouvert à tous au sein duquel la production agricole cémétéenne doit pouvoir tirer son épingle du jeu avec la construction d’un partenariat privilégié, directement en contact d’abord avec les jadidiens et ensuite avec les institutions en place. Le développement économique doit devenir un moteur de légitimité politique pour le pouvoir jadidien.


Mais qu’imaginer comme scénario en cas de conflit sur le sol jadidien ? Au vu des tensions communautaires pouvant exister, quel avenir pour la petite nation jadidienne naissante si anciens colons et anciens colonisés s’entredéchirent ? Quid de la juste redistribution des richesses si l’expropriation devient la norme pour Jadida ? Rien ne garantit la fin programmée d’un cycle de violences une fois que celui-ci commence. Au vu des heurts provoqués au Pontarbello, ancien comptoir listonien à la configuration étonnamment similaire à celle de Jadida, que faire en cas d’éclatement d’une guerre civile, surtout en cas d’implication de puissances étrangères ?

Tout d’abord, il convient de préparer la Cémétie à tout type d’intervention. Le développement du complexe militaro-industriel et de ses retombées positives pour l’appareil de guerre cémétéen doit être accompagné, par plus de planification et moins de corporatisme handicapant pour la fonction régalienne qu’est la politique étrangère. Toute participation militaire de la Cémétie devrait se dérouler selon un schéma simple, d’abord de soutien financier et matériel, ensuite humain. Avec un Produit intérieur brut de 670 milliards de dollars internationaux, la Principauté se place en effet dixième dans l’économie mondiale, et première sur le continent afaréen : avec une telle supériorité économique et financière locale, la Cémétie doit avant tout miser sur le pouvoir de l’argent.

En finançant aux bons endroits la désescalade militaire et le maintien des lignes voire la victoire du camp légitimiste contre toute tentative de déstabilisation révolutionnaire, la Cémétie assurerait de fait sa victoire sans pour autant impliquer comme elle a pu le faire par le passé des dizaines de milliers de soldats entraînés et de nationalité cémétéenne au prix de leur vie pour un certain nombre d’eux. L’intervention frontale est en elle-même l’ultime recours humain à l’ultime recours matériel à l’ultime recours militaire à l’ultime recours politique, en quelque sorte. De telles décisions doivent être pondérées et hiérarchisées correctement, sous peine d’envoyer un énième corps expéditionnaire dans un charnier de l’autre côté de la mer des Bohrins.

De même, avant d’entamer un conflit de front entre deux camps bien établis, il convient d’établir un statu quo pacifique avant même toute hostilité. L’établissement d’un dispositif de pacification, avec des lignes de maintien de la paix, doit être crucial. En ce sens, la Cémétie doit commencer à s’appuyer sur un réseau d’alliés afaréens, leucitaléens et nazuméens qui lui manque actuellement cruellement : le Banairah, lui aussi impliqué financièrement à Jadida, figure au premier plan de ces potentiels partenaires sur lesquels s’appuyer pour mener une politique jadidienne, afin à la fois de circonscrire les interventions et influences extra-afaréennes, mais aussi d’établir la paix et la prospérité au sein du territoire jadidien.

VERS UNE AFARÉE AUTONOME ?

S’il convient donc de souligner les nombreuses erreurs commises sur le terrain par la coalition loyaliste au Varanya, à commencer par la Cémétie impréparée et trop confiante en sa supériorité technique, les erreurs ont en réalité été commises en amont de l’opération Behedetite, où le manque de préparation politique et analytique s’est caractérisé par des erreurs de jugement et un effet papillon très fort, allant jusqu’à la défaite du régime de Thadamis et la chute du satrape sur l’île de Bina. Toute intervention future, qu’elle concerne notre exemple de Jadida ou un autre contexte afaréen, doit faire l’objet d’une préparation plus fine ; mais aussi d’autres méthodes, plus discrètes et fines, en s’appuyant à la fois sur l’expérience cémétéenne au Varanya mais aussi et surtout sur ce qui a fonctionné pour les ennemis du Shah en matière de guerre informelle et de basculement de la légitimité. De même, la Cémétie doit rapidement sortir de son isolement local, sous peine de conserver un étranger proche qui lui soit totalement étranger.

La Principauté de Cémétie doit servir de point d'appui aux constructions nationales postcoloniales, quand bien même il s'agirait de soutenir des régimes autoritaires, dans la mesure où les réformes démocratiques arriveraient inévitablement avec la prospérité économique qui peut parfois être le corollaire de l'autoritarisme. S'il s'agit ici d'adopter une posture pragmatique, il convient aussi de souligner que plus que la démocratie, c'est la stabilité qui garantit le commerce et l'émancipation, avec à la fois la promesse démocratique et la construction d'un avenir commun autour du projet national. Jadida ne peut devenir une nouvelle Kotios, cette cité-état du nord de l'Eurysie où les influences internationalistes ont pullulé à tel point de faire s'enfoncer la petite cité péninsulaire dans un chaos anarchisant certain - sous l'influence de puissances étrangères qui n'ont rien à envier au conflit varanyen en matière de cruauté promue.
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Chers compatriotes,

Monsieur José Esteban, Président de la République Hafenoise, tenait à vous informer de sa volonté de tenir un discours très prochainement à propos des évènements du Pontarbello et du décolonialisme listonien de manière générale.
Ci-joint le résumé du discours, dans le souhait de ne pas vous prendre au dépourvu et de vous permettre de réagir comme il vous semblera approprié.

Monsieur José Esteban fait également savoir à la Commune de Jadida son désir d'engager des rapports diplomatiques avec elle, afin d'adopter une position commune face aux désirs indépendantistes qui touchent l'Empire de toute part.

Veuillez agréer de nos salutations distinguées,
Cabinet de monsieur José Esteban, chef du gouvernement provisoire de la République Hafenoise


En pièce jointe, le discours du maire.
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Le contre-modèle pontarbellois comme vecteur de rapprochement pour les ex-colonies listoniennes

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Les ruines de l'Empire laissent le champ libre à tous les destins.

C’est une prise de conscience, « un tragique éclat de lucidité » dira le poète Orlando Pesao, farouche partisan du décolonialisme qui s’est engagé à travers ses œuvres en faveur d’un relâchement progressif de l’autorité impériale listonienne et pour l’intégration des territoires coloniaux au sein de sphères régionales qui leurs sont plus naturelles.

« Il faut faire confiance aux mouvements de l’histoire » écrivait-il déjà en 1997, puis « les empires sont des archaïsmes, comme les arbres ils doivent perdre leurs feuilles quand s’en vient l’automne ».

« Des mots, juste des mots » commente-t-il amer aujourd’hui, lorsqu’on lui demande son avis sur l’évolution du projet décolonial listonien. « J’ai naïvement pensé qu’en renouant avec leurs sphères culturelles précoloniales, mes compatriotes s’émanciperaient progressivement des jougs qui leur étaient imposés. J’ai trop cru dans le poids de la culture, de l’art, j’ai sous-estimé les autres forces de ce monde, je le regrette aujourd’hui. »

La raison de ce revirement intellectuel ? Le triste destin du Pontarbello, un petit Etat terroriste situé sur la pointe sud de l’Aleucie, et dont les crimes de guerre ont été rendus publics quelques mois plus tôt, de la pire des manières possible. « Nous étions beaucoup à penser que notre passé colonial nous jetterait naturellement dans les bras les uns des autres, mais en assassinant brutalement quatre ambassadeurs, le Pontarbello nous a montré que cette fraternité était loin d’être acquise. »

Si les chefs d’Etat ont rapidement pris acte de l’apparition sur la scène internationale d’un Etat terroriste, pour les intellectuels, penseurs et artistes Listoniens et ex-Listoniens, le coup est plus difficile à encaisser. Beaucoup avaient fondé de grands espoirs sur le mouvement décolonial qui touchait l’Empire depuis presque deux ans et n’est à ce jour toujours pas achevé. Inédit dans son ampleur, il laissait espérer l’avènement de valeurs post-coloniales et anti-impérialistes à travers le monde grâce à l’émergence d’une avant-garde libérale et démocrate.
Mais s’émanciper d’un Empire ne présuppose en rien la qualité du régime amené à le remplacer, voici la dure leçon qu’a enseigné le Pontarbello aux Listoniens.

« Nous pensions à un mouvement un peu mécanique de l’histoire, il y avait quelque chose de positiviste chez nous, je sais que cela peut sembler un peu archaïque mais quand vous avez vécu toute votre vie sous l’autorité féodale de Listonia, croyez-moi le progrès n’est pas un mot creux. Finalement il faut reconnaître que la décolonisation peut aussi bien être une grande avancée qu’une régression. »


En toile de fond de ces réflexions se dessine la théorie « des deux chemins » qui renvoie dos à dos progrès et réaction.

« L’Empire Listonien est littéralement une force conservatrice : elle veut maintenir le statu quo, préserver l’ordre dans ses possessions, par la force si nécessaire. Face à cette puissance conservatrice, il y a deux outils pour combattre : le progrès, ou la réaction. Le progrès émancipe, la réaction échange une force brutale contre une autre, concurrente. Je ne dis pas que l’un ou l’autre de ces outils est meilleur ou plus efficace, il faut simplement acter qu’il existe deux chemins et que tout le mouvement décolonial doit en avoir conscience si nous ne voulons pas répéter les erreurs commises au Pontarbello. »

En raison du caractère spectaculaire et très actuels des processus de décolonisation engagés dans l’Empire Listonien, ces-derniers ont bénéficié d’une grande attention médiatique et sont, depuis deux ans, scrutés à la loupe par les journalistes et chercheurs du monde entier.
A l’origine de la théorie « des deux chemins », il y a l’analyse comparée de la trajectoire de plusieurs territoires aujourd’hui totalement indépendants vis-à-vis de l’Empire.

D’un côté, le cas canonique de la République Hafenoise illustre parfaitement « un chemin » : celui de l’indépendance par la volonté populaire et sa réalisation grâce à un processus démocratique non-violent. On se souvient que lorsque certains groupuscules révolutionnaires avaient essayé de prendre le pouvoir à Port-Hafen en se servant de l’indépendance comme prétexte, le maire de la ville, monsieur José Esteban, avait mis le holà à ces manifestations sécessionnistes et imposé la tenue d’un referendum afin de laisser le peuple décider souverainement de son avenir.
Un pari réussi puisque les Hafenois ont voté massivement pour l’indépendance de leur territoire, qui s’est donc déroulée sans aucune effusion de sang, et avec l’aide de la communauté internationale. En Aleucie, plusieurs pays frontaliers tels que la République de Saint-Marquise et le Reynaume Aumérinois ont ainsi apporté leur soutien politique et économique à la jeune République Hafenoise, lui permettant de survivre à la coupure brutale des relations avec sa métropole.

Aujourd’hui, Port-Hafen est parfaitement intégré au tissu économique de sa région, bénéficie de la protection de plusieurs nations et participe pleinement aux prises de décision des instances continentales. En multipliant les protecteurs, à l’instar de la Commune de Kotios, la République Hafenoise a su préserver sa souveraineté aussi bien économique que politique et fait figure de modèle à suivre pour la plupart des partis indépendantistes non-révolutionnaires.

Pour ceux qui, au contraire, n’envisagent la décolonisation que comme une part de la lutte des classes, c’est l’indépendance de Jadida qui est plus généralement convoqué en exemple. Suite à la rupture des communications entre Listonia et ses colonies, Jadida a dû rapidement apprendre à composer avec cette nouvelle donne en s’engageant sur le chemin de l’autonomie et en nouant des liens avec les territoires frontaliers, à commencer par celui de la République directe de Banairah. Un parti indépendantiste a vu le jour et proposé un projet politique à la population dont il a finalement obtenu l’adhésion.
Toutefois, contrairement à Port-Hafen, les autorités impériales de Jadida ont refusé de laisser leur destin aux mains du peuple par la mise en place d’un referendum d’autonomie. Dans une impasse, les indépendantistes de Jadida ont donc été contraints de faire fuir le gouvernement colonial pour restaurer un minimum de souveraineté populaire. Ce renversement du pouvoir s’est fait dans la violence mais sans effusions de sang majeures. Aujourd’hui, Jadida a adopté le modèle communal révolutionnaire qui place le peuple au centre du jeu politique grâce à des processus de vote et de consultation populaire. Le soutien rapide et affiché des grandes puissances régionales a permis à Jadida de conserver l’indépendance et la souveraineté qu’elle venait de conquérir.

Plus en phase avec les ambitions révolutionnaires d’inspirations communaliste et socialiste, le cas de Jadida fait lui aussi figure de modèle pour les mouvements indépendantistes et décoloniaux à travers le monde.

Avec Jadida et Port-Hafen, la communauté internationale a pu observer deux situations prototypiques d’indépendances réussies, tendant vers plus de démocratie, de souveraineté populaire et de libertés individuelles face à un Empire Listonien au fonctionnement encore d’inspiration féodale.


Comparé à ces deux territoires, le cas du Pontarbello apparaît alors comme un contre-modèle évident.

Arrivée à la tête du gouvernement grâce à un coup d’Etat militaire, on aurait pu espérer que la junte décide après sa victoire de rompre avec la tradition de féodalité listonienne en mettant en place un processus constituant pour rendre le pouvoir au peuple, grâce à l’usage de la démocratie. Il n’en fut rien, ce qui ne manqua pas, déjà à l’époque, d’inquiéter certains observateurs internationaux.
Tout au long des mois qui suivirent son arrivée au pouvoir, la junte s’activa à renforcer son emprise sur ce nouveau territoire qu’elle ne contrôlait que très superficiellement, faute de pouvoir s’appuyer sur une véritable force militaire autonome. Elle eut alors recours au mercenariat, allant jusqu’à se transformer rapidement en Etat client, dont la légitimité ne tenait qu’à sa capacité à maintenir la paix sociale par la violence et parce qu’elle avait recours à l’achat d’armes aux industries Benca, triste visage du complexe militaro-industriel Alguarenos.

A noter que si la République de Saint-Marquise ou le Banairah travaillèrent chacun activement pour accompagner les colonies indépendantes dans leurs processus d’émancipation démocratique, il est notable d’observer que l’Alguarena préféra cyniquement maintenir à sa frontière ce qui, dans les années qui suivirent, aller devenir un véritable Etat terroriste.
Peu dupe de la situation, la communauté internationale s’émue d’ailleurs assez peu de cette « indépendance » aux airs de chaises musicales pour dictateurs, et contrairement à Port-Hafen qui fut reconnu par un grand nombre de nations et reçu la visite de plusieurs chefs d’Etat, ou de Jadida qui put bénéficier de la reconnaissance des principaux acteurs politiques régionaux, seule l’Alguarena reconnu à l’époque le Pontarbello. Ni le Grand Kah, ni l’Izcalie, ni la République Copabaricienne ni aucune nation d’Aleucie ne considéra ce petit territoire comme autre chose qu’une scorie dictatoriale, confirmant que sa légitimité politique ne tenait qu’à la force brute.

Toutefois, il faut se replacer dans le contexte des années 2007-2008 et reconnaître qu’alors la situation dans l’Empire Listonien était particulièrement confuse. C’est pour cette raison, et faisant acte de foi, que plusieurs territoires et ex-territoires impériaux, récemment indépendants ou en phase de l’être, décidèrent d’envoyer au Pontarbello leurs ambassadeurs, afin d’initier un dialogue déjà entamé entre eux, et inclure tous les territoires Listoniens indépendants sans présupposer de leur capacité à s’intégrer à la communauté internationale.

La suite, nous la connaissons. Une colonne de véhicules ouvre le feu sur les ambassadeurs, tuant plusieurs civils désarmés alors que ces-derniers avaient manifesté explicitement leur intention d’engager des pourparlers.

Un crime de guerre authentique, filmé de plein pied, qui a valu au Pontarbello d’être immédiatement rangé parmi les territoires terroristes, ce-dernier étant incapable de mettre en place une diplomatie internationale avec d’autres nations que ses maîtres.


C’est de cette comparaison que naît la théorie « des deux chemins ».

Indiscutablement, la République Hafenoise, Jadida ou le Pontarbello sont aujourd’hui des territoires indépendants de l’Empire Listonien.
La chose est à nuancer pour le Shibh Jazirat Alriyh qui est toujours sous autorité impériale, Albigärk qui fut rétrocédée ou Porto Mundo qui a choisi d’adopter le statut de port-libre du Syndikaali – un système politique spécifique à la région du Détroit qui permet à des territoires politiquement indépendants de se placer sous la protection militaire du Pharois en intégrant son système fédéral. Chacun de ces trois territoires présente des spécificités particulières liées à son histoire, d’où le fait de ne nous concentrer dans notre analyse que sur les trois pays précédemment décrits.

Puisque indépendants, République Hafenoise, la Commune Révolutionnaire Constituante de Jadida et le Pontarbello peuvent chacun à leur manière servir d’exemple pour les partis indépendantistes cherchant eux-aussi à acquérir leur souveraineté. Une situation qu’ont parfaitement compris les ex-colonies Listoniennes et dont le maire de Port-Hafen, monsieur José Esteban, compte bien se servir pour faire entendre sa voix au sein de la communauté internationale, malgré son statut de micro-nation.

Le cas d’Albigärk mis à part, qui n’obtint l’autonomie que grâce à la pression militaire du Syndikaali pour lui rendre son indépendance, la République Hafenoise est la première nation post-coloniale listonienne à avoir acquis son indépendance par elle-même et pour elle-même. Une primauté qui lui donne un statut très particulier auprès des mouvements indépendantistes du monde entier et dont son Président a déjà usé pour apporter son soutien à plusieurs initiatives décoloniales, telle que celle de Porto Mundo ou du Shibh Jazirat Alriyh.


Mais José Esteban ne semble pas vouloir s’en tenir à si bon compte et rehaussé de l’amitié Saint-Marquoise et Pharoise, il entend désormais jouer un rôle plus actif dans la décolonisation listonienne.

« Pour ceux qui rêvent d’indépendance » a-t-il ainsi commencé son discours face aux caméras de la presse internationale amassées devant son hôtel de ville « il n’y a que deux destins possibles : la liberté, ou une nouvelle soumission, plus terrible encore. »

Dans la ligne de mire du maire de Port-Hafen, le Pontarbello et sa vassalisation aux Îles Fédérées de l’Alguarena, qui en ont fait un sordide pantin grâce à la pression militaire qu’elles exercent sur ce petit territoire aleucien.

« Quand donc les Pontarbellois ont-ils été consultés ? Et s’ils l’avaient été, qu’auraient-ils pu choisir entre le fouet de l’Empire et les fusils de la junte ? Ceux qui un jour levèrent les yeux vers les étoiles et purent prononcer le doux nom de liberté, ceux-là reposent aujourd’hui dans les fausses communes de la dictature. »

Mais José Esteban ne semble pas souhaiter se cantonner au rôle de dénonciateur dans le vent. Fort de son aura à l’internationale et chez les Listoniens en tant que président du premier territoire à avoir acquis son indépendance, soutenu par le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise, deux nations connues pour la force de leur réseau diplomatique, José Esteban a promis de ne pas « se laisser reproduire le drame pontarbellois » et de « lutter de toutes [ses] forces contre la tentation terroriste ».

Mais quels moyens pour de telles ambitions ? Celle de former, avec les autres colonies listoniennes, une ligue politique, capable de s’exprimer d’une seule voix sur les question de colonialisme, et de peser diplomatiquement sur les grandes nations du monde pour encourager et accompagner « le chemin de l’émancipation par la démocratie ».

José Esteban le reconnaît lui-même : « le Pontarbello a été un électrochoc, nous réalisons que si ils sont laissés à eux-mêmes, les mouvements de libération nationale peuvent tomber sous la coupe de nations voyous et prendre des formes de régimes parfois pires encore que celui de l’Empire Listonien. »

Conscient que les choses sont difficiles au Pontarbello, José Esteban a tout de même souhaité adresser des mots réconfortants à ceux qui, il y a encore deux ans, étaient ses compatriotes :

« Nous ne vous oublions pas. Nous savons qu’un même sang nous rapproche, une même culture, une même langue, dans sa diversité, mais aussi dans ses similitudes qui nous imposent aujourd’hui une fraternité commune. Comme nous, vous avez rêvé de liberté, d’émancipation et pour vous, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’étau froid de l’oppression que vous avez combattu s’est refermé encore plus durement sur vous et dans cette marmite plombée, le soleil peine à passer.

Mais il brille, ce soleil ! N’en doutez jamais ! Par-delà le couvercle noir, par-delà la peur, la servitude, il brille et nous pouvons en attester car pour nous, oui, il brille bel et bien. Notre vœu le plus cher est à présent de pouvoir partager avec vous, vous qui fûtes nos compatriotes hier et être aujourd’hui toujours nos frères, nous voulons partager le bonheur de ce soleil qu’on appelle liberté, et qui est nécessaire aux hommes pour vivre.

Ne perdez pas espoirs, Pontarbellois, ne perdez jamais espoir. Une bataille perdue, peut-être oui, mais la guerre, elle, ne cesse jamais qu’une fois la victoire remportée. Cette liberté, cette joie, vous y goûterez aussi, pourvu que vous teniez bon et lorsque le couvercle noir tombera, lorsque dans le grincement sinistre de sa chute le soleil de nouveau apparaîtra, nous serons là, prêts à vous tendre la main et à partager avec vous cette joie authentique, cette joie conquise contre l’oppresseur. Tous les oppresseurs. »

Un discours qui marquera l’histoire, pour de nombreux observateurs internationaux, et qui inaugure une nouvelle phase du décolonialisme que certains politologues qualifient déjà de « tardive ». Alors qu’il parvenait à la fin de son discours, monsieur José Esteban a assuré qu’il engagerait dès cette après-midi un processus de rapprochement diplomatique avec tous les gouvernements et partis indépendantistes de l’Empire.
Si les ambitions de ce rapprochement se confinent pour l’heure à la seule sphère listonienne, un conseiller municipal nous a confirmé que José Esteban ne comptait pas s’arrêter là et souhaitait constituer une force politique capable de soutenir toutes les ambitions décoloniales à travers le monde, sans distinction de colonisateur.

« En tant qu’homme politique engagé dans ce mouvement, je pense avoir une responsabilité dans la tournure des événements du Pontarbello. Nous aurions pu apporter notre aide, notre soutien, envoyer des observateurs. Au lieu de quoi nous avons laissé ce régime terroriste s’installer et si j’espère que tout cela finira bien, je ne peux qu’appréhender les souffrances que devront subir d’ici là les Pontarbellois. » déclare Esteban ensuite, face aux questions des journalistes.

Cette prise de position, très médiatisée, en se posant comme un contre-modèle au Pontarbello, achève d’ostraciser ce-dernier déjà particulièrement isolé sur la scène internationale. La nature terroriste du régime et les preuves de crimes de guerre apportées contre lui le place mécaniquement au ban des nations et monsieur José Esteban entend personnellement dénoncer de toute ses forces le caractère criminel du gouvernement en place.

« Comme beaucoup à Port-Hafen, je pleure la perte d’un ami qui m’était cher, monsieur Arthuro Leon, notre ambassadeur. C’était un homme admirable, très érudit et attaché aux enjeux décoloniaux, il espérait porter la parole des Listoniens libérés et c’est pourquoi il s’est porté tout de suite volontaire pour représenter la République Hafenoise au Pontarbello. Sa mort est un véritable drame, il a été tué pour ses idées, pour ses valeurs. Voilà pourquoi il est particulièrement important, aujourd’hui, de rappeler notre attachement à la liberté, à la démocratie, à la fraternité, contre ceux qui pensent être en mesure de nous intimider. »


Sans doute préalablement informés des ambitions d’Esteban, les autres territoires indépendants de l’Empire Listonien n’ont pas tardé à réagir au discours du Président.

A Porto Mundo, le maire Edmundo Estrella qui devait suivre en direct le discours de son homologue, s’est immédiatement mis en scène au téléphone où il répondait favorablement à la proposition de se rencontrer avec José Esteban.
Interrogé sur la présence du Gouverneur O Prefeito, José Esteban a expliqué « ne pas vouloir parler au nom de Son Excellence » sachant que la situation au Shibh Jazirat Alriyh pouvait le mettre dans une position difficile vis-à-vis de l’Empire dont l’indépendance n’est pas actée, malgré le soutien de sa voisine althaljir en faveur d’un tel processus.
Enfin, la Commune d’Albigärk a annoncé mettre préparer immédiatement la tenue d’une Assemblée Générale afin de discuter de son engagement dans l’action décoloniale.

Si donc les ambitions d’Esteban semblent prometteuses, une dernière inconnue demeure : quelle légitimité accorder à certains acteurs décoloniaux lorsque plusieurs prétendent au titre sur un même territoire ?
La question du Kodeda est rapidement arrivée dans la conversation, plusieurs journalistes souhaitant connaître la position de José Esteban vis-à-vis du clan Saadin ou du PIK. A cela, le Président de la République a expliqué qu’il ne pouvait prendre au sérieux que des mouvements se réclamant explicitement de la démocratie et de la liberté :

« Le cas du Pontarbello est édifiant, je sais que dans les premières heures du décolonialisme, beaucoup d’intellectuels ont insisté sur l’importance de ne pas faire preuve d’une forme de nouvel impérialisme idéologique, en imposant un modèle eurysien à des territoires qui, historiquement, n’ont jamais été favorables à nos systèmes politiques modernes. Mais je crois que ces précautions se heurtent aux faits : si nous n’insistons pas sur l’importance de nos valeurs dans le processus de décolonisation, nous risquons de troquer un tyran pour un autre. Tous les Listoniens ont droit à la liberté et je crois, parce que je m’inscris dans la tradition humaniste, que nous aspirons tous à un socle commun de droits fondamentaux.
Je peux comprendre l’importance donnée à la tradition, et je ne suis pas le dernier à mettre en avant les spécificités culturelles hafenoises, mais je ne peux pas engager le dialogue avec quelqu’un qui ne me donnerait pas les garanties suffisantes que le projet qu’il défend permettra à mes compatriotes de ne plus être asservis.

Voilà pourquoi j’assume avoir parlé récemment avec plusieurs représentants du PIK et grâce aux renseignements d’observateurs internationaux respectables au Kodeda, dont le Pharois Syndikaali, l’Athalj ou encore la Sérénissime de Fortuna, il m’apparaît aujourd’hui que le PIK est le seul parti véritablement de libération nationale au Kodeda. Ses représentants seront donc officiellement conviés à notre rencontre. »

Une prise de position qui n’était pas forcément évidente, ni facile à prendre, mais qui a le mérite d’affirmer très clairement les ambitions et les exigences du mouvement décolonial listonien. José Esteban ne cache donc pas sa conscience de devoir s’exprimer avec fermeté auprès de la communauté internationale, sur des questions pourtant hautement sensibles.
Si certains y ont vu « la carrure d’un chef d’Etat », d’autres journalistes se sont inquiétés qu’en exprimant dès maintenant son soutien à tels partis plutôt que d’autres, le mouvement décolonial ne se retrouve divisé en cas de défaite de ces-derniers.

« Divisé, nous le sommes déjà, le Pontarbello l’a prouvé. » commente Orlando Pesao, le poète. « Maintenant il faut agir. »


La question pharoise, moins innocente qu'il n'y parait.

Enfin, la question pharoise a naturellement été abordée, le journaliste interrogeant le maire à ce sujet a d’ailleurs tenu à souligner un potentiel conflit d’intérêt, les forces militaires du Syndikaali se trouvant en territoire hafenois – à leur invitation cependant.
A cette question, José Esteban a assuré renouveler sa confiance au gouvernement Pharois « un allié précieux aujourd’hui comme hier, pour tous ceux qui rêvent d’émancipation. »

Loin de se cantonner à un banal rapport de force, l’enjeu de la présence pharoise dans les colonies listoniennes est en effet très sérieusement abordée par les experts et commentateurs internationaux. Cette dernière est en effet paradoxal : tous les territoires coloniaux listoniens se sont vu, en 2007, doté d’une base pharoise, plus ou moins développée, mais comptant a minima une cinquantaine de militaires pour tenir le drapeau. Tout mouvement indépendantiste doit donc composer avec une présence étrangère sur son territoire, présence notoirement connue pour son attachement aux valeurs libertaires et décoloniales.
Pour autant, les Pharois ne sont jamais intervenus militairement sur les territoires sécessionistes. Port-Hafen a eu recourt à un referendum, Porto Mundo également, Albigärk a été rétrocédée avant la signature du pacte de Fraternité, Jadida s’est contenté d’ignorer les forces pharoises sur place et le Pontarbello a fait son coup d’Etat dans son coin.

Le Syndikaali n’est donc, a première vue, pas une force émancipatrice active sur laquelle un mouvement révolutionnaire armé pourrait s’appuyer et pour cause : officiellement Pharois et Listoniens sont alliés. C’est d’ailleurs au nom de cette alliance que le Syndikaali a apporté son aide aux populations listoniennes lorsque celles-ci se sont trouvées isolées brutalement de la métropole en 2007.

Le paradoxe est là : si le Syndikaali n’est jamais intervenu militairement pour « libérer » un territoire, il a toutefois permis à un grand nombre de ces-derniers de survivre malgré la rupture des liens avec Listonia. Une action coûteuse mais loin d’être anodine puisqu’en plus de renforcer la confiance des Listoniens envers les Pharois, elle a permis de créer les conditions de l’indépendance, sans pour autant y pousser. Ainsi, c’est parce que Port-Hafen a réalisé que son intégration au sein des sphères économiques saint-marquoise lui était tout aussi profitable sinon plus que d’appartenir à l’Empire qu’on commencé à rapidement apparaître des mouvements indépendantistes.
Un cas proche de celui de Porto Mundo qui a compris l’intérêt d’intégrer le système fédéral pharois particulièrement permissif, plutôt que de continuer à suivre la politique protectionniste de l’Empire qui le rendait peu concurrentiel face aux autres port-libres du Détroit.
Bien qu’il ne soit pas indépendant, le Shibh Jazirat Alriyh suit une chemin similaire : l’intervention pharoise et althaljir dans l’économie de la province et leur présence militaire ont permis au Gouverneur Paolo O Prefeito de prendre des initiatives politiques qui lui auraient valu une destitution voire une arrestation s’il s’était trouvé seul face aux autorités impériales.

La présence pharoise est donc un vecteur d’émancipation, plus qu’un acteur. On ne peut dire que le Syndikaali ait pris politiquement une part active dans l’indépendance des colonies, mais il est incontestable que sans lui, ces-dernières auraient connu un destin beaucoup plus complexe et sans doute sanglant.
Au regard de cette analyse, la situation au Pontarbello nous apparaît sous un jour plus clair : en choisissant de constituer le Syndikaali comme un ennemi plutôt qu’un allié, les indépendantistes pontarbellois n’ont eut d’autres choix que d’avoir recours des moyens plus violents pour asseoir leur légitimité sur le territoire. Se vendre à des compagnies de mercenaire et imposer un gouvernement par la force brute ont été des solutions logiques pour une junte en mal de légitimité.

Ainsi, la théorie « des deux chemins » prend une dimension plus matérialiste. Il s’agit moins de valeurs que de conditions matérielles de libération. Port-Hafen, Jadida, Porto Mundo ou le Shibh Jazirat Alriyh ont tous eut recours, à divers degrés, au réseau diplomatique pharois qui les a mis en lien avec des acteurs régionaux afin de faciliter leur survie, une fois coupés de la métropole. Le Syndikaali, dès la chute de Listonia, a fait parvenir des vivres et des produits de première nécessité, mais conscient qu’il ne pouvait supporter seul le poids d’un Empire croulant, a travaillé dès les premières semaines avec les nations frontalières pour permettre aux colonies de survivre le temps qu’un nouvel ordre international se mette en place.
Le seul territoire à avoir choisi de ne pas mobiliser ce réseau, privé des conditions matérielles de sa survie, a donc été contraint de se vassaliser à son voisin immédiat, l’Alguarena, en devenant un Etat client.

Fort de ce constat, plusieurs commentateurs se sont amusés à parler, pour la théorie « des deux chemins » de modèle miroir « Alguareno-Pharois ». Vous avez le choix entre la junte militaire avec l’Alguarena, ou la démocratie avec le Syndikaali.
Une opposition certainement un peu trop binaire et qui ne prend pas en compte la complexité de chaque situation, mais qui a le mérite d’être simple à comprendre, et facile à médiatiser. Il faut dire que l’escarmouche opposant les forces Kah-Tanaises, nation connue pour son démocratisme, à celles de l’Alguarena autour du Pontarbello trouve une lecture assez amère au regard des derniers événements survenus chez ce-dernier.
Si la victoire de l’aviation des Îles Fédérées a pu être présentée comme quelque chose de positif à l’époque, à présent que le Pontarbello se révèle être devenu un Etat terroriste, plusieurs commentateurs internationaux revoient leurs copies et commencent à se demander si une victoire Kah-Tanaise n’aurait pas été préférable.

« L’Alguarena a protégé le régime du Pontarbello et celui-ci est maintenant gouverné par une junte militaire qui assassine des civils et des ambassadeurs. On est en droit de se demander à quel jeu jouent les Îles Fédérées et si le gouvernement d’Aserjuco n’a pas cyniquement préféré soutenir des criminels à sa botte qu’une démocratie qui aurait risqué de se rebiffer. »

L’Alguarena, vecteur de dictature ?
Le Syndikaali, porteur de démocratie ?


Quand on voit le destin de la Commune de Kotios ou de celle d’Albigärk, comparé au Pontarbello, on est en droit de le croire, d’autant que c’est précisément à Kotios que les forces pharoises et kah-tanaises ont mis fin à un coup d’Etat fasciste avec succès. Une opération que les Kah-Tanais ont sans doute voulu renouveler au Pontarbello et empêché par l’Alguarena.

Il y a donc matière à faire cogiter les libéraux du monde entier qui voyaient sans doute dans l’Alguarena et son appartenance à l’ONC un champion des valeurs du libre marché, marché économique mais aussi des idées et un vecteur de démocratie libérale. Les faits semblent désormais plus complexe et l’Alguarena apparaît moins comme une démocratie morale que comme une nation cynique, prête à toutes les compromissions pourvu que les gouvernements qui en sortent soient à sa botte.

Portée par des faits objectifs et ruminée dans les cercles de penseurs décoloniaux et libéraux, la théorie des « deux chemins » dessine un futur complexe pour le monde, où les forces de la liberté s’opposeront vraisemblablement à celles de l’oppression et de la dictature.
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Aux représentants de la Commune de Jadida,

J'ai l'honneur de vous convier officiellement à Port-Hafen pour un sommet diplomatique des ex-colonies listoniennes et leurs alliés les plus directs. Comme je l'ai exprimé ce matin face à la presse, le temps est venu pour ceux qui ont réussi avec succès à prendre leur indépendance, ou sont en voie de l'être, de porter une parole conjointe afin de détourner nos compatriotes de certaines décisions mortifères qui n'auraient d'autres effets que de les mener à l'impasse.

Il est plus que temps de renouer des liens, au regard du passé qui nous habite et du destin qui nous attend. Je serai plus qu'heureux de discuter de cela avec vous ou vos délégués à Port-Hafen.

Veuillez agréer de mes salutations distinguées,
José Esteban, chef du gouvernement provisoire de la République Hafenoise
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8 août 2009 - L’Armée Nationale du Pontarbello Libre publie la vidéo des détenus dont les autorités de Jadida pensaient condamner l'exécution.


Portraits des "diplomates" retenus captifs au Pontarbello.
Erreur de communication pour les autorités du Jadida, après que la classe politique pontarbelloise ait publié une vidéo montrant les prévenus sains et saufs.


“L’important en matière de diplomatie, ce n’est pas qu’on déclare, mais à quel moment on le fait. Retenez toujours que l’instant importe plus que le contenu…” avait commenté Ursula Pacheco, philosophe de l’empire listonien du XIXe siècle.

Une maxime lourde de sens, après la parution d’un communiqué officiel en provenance de l’Assemblée Communale Nationale du Jadida pour condamner de prétendues exécutions de diplomates étrangers par l’Armée Nationale du Pontarbello Libre. En effet, le parti pris affiché par les autorités de l’Assemblée Communale Nationale du Jadida, visant à condamner des crimes qu’ils ont pris pour acquis sur la base d’une vidéo mise en scène, amène forcément le risque d’une contre-démonstration de la part des autorités pontarbelloises. Et en la matière, celles-ci n’ont eu que peu de choses à faire, considérant la capture desdits diplomates. Une vidéo, cette fois-ci tournée par les forces de l’ANPL montre donc les quatre personnalités que l’on qualifie de “diplomates” mais qui se sont pourtant retrouvées mises en arrêt, au sein d’une garnison pharoise installée illégalement au Pontarbello.

“La qualification de diplomates étrangers pour désigner des personnes entrées illégalement sur notre territoire et s’adonnant à des représentations interétatiques au sein de factions armées entamant un acte de sédition à l’encontre de nos soldats, pose question quant au degré d’investissements des autorités du Jadida dans ces actes criminelles” avait déclaré Marziabo Becerra, ministre aux affaires étrangères pour le compte du Pontarbello.

“Quoiqu’il en soit, si le degré d’hostilité du Jadida à l’égard du Pontarbello reste à préciser, il nous est d’ores et déjà possible d’affirmer que les déclarations de son gouvernement affiche un caractère éhonté et fallacieux, considérant la détention actuelle de plusieurs prisonniers, à savoir les quarante-quatre soldats pharois, dont parmi eux quatre blessés, ainsi que les quatre prévenus qualifiés de diplomates.”

Effectivement et à ce stade, rien ne permet aux autorités pontarbelloises de déterminer avec précision que les quatre individus arrêtés en compagnie de la garnison militaire pharoise, étaient engagés sur une mission diplomatique. En l’état et considérant le refus d’obtempérer des soldats pharois pour lesquels ils se sont portés garants, ils sont davantage présentés sous le statut de coauteurs pour des faits de complicité de crimes. L’opposabilité d’une vidéo pharoise dénonçant les supposés assassinats de diplomates, diplomates présentés en vie au sein de vidéo de contre-démonstration émise par les autorités pontarbelloise, tombe nécessairement à l’eau.

Une prise de parole d’autant plus stupide de la part des autorités de Jadida, que celle-ci intervient consécutivement à l’annonce faite des autorités pontarbelloises, actant la présentation devant un tribunal, des prisonniers de guerre dont les pseudos diplomates arrêtés ce jour-là en compagnie d’un commando pharois armé et récalcitrant dans la péninsule pontarbelloise.
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El Boletin

10 août 2009 - L’Assemblée Communale Nationale du Jadida est mise en défaut par sa condamnation d’execution qui n’ont pas eu lieu.


Les prisonniers actuellement détenus par le Pontarbello et en instance de procès
La vidéo de prisonniers capturés par les autorités pontarbelloises au titre de la lutte contre la contrebande, a mis à mal les condamnations publiques des autorités du Jadida, accusant le Pontarbello d'avoir exécuté ces derniers.


L’Armée Nationale du Pontarbello Libre publie une vidéo des quatre personnalités capturées lors de l’opération contre la contrebande, l’Assemblée Communale Nationale du Jadida est désavouée après avoir condamné leur prétendue exécution.

Les soldats pharois, ainsi que les personnalités de plusieurs états capturées sur les lieux de la fusillade, sont apparus dans une vidéo officielle du gouvernement pontarbellois, le 30 juillet dernier, à l’occasion de leur présentation devant un tribunal militaire où ils sont accusés d’actes de rebellion avec armes et d’assassinat sur des membres des forces armées pontarbelloises, en intervention.

Cette date, naturellement choisie en corrélation avec ‘ouverture du procès des prévenus, n’est le fruit du hasard mais s’inscrit dans un plan de communication désirant rappelant que les soldats pharois actuellement détenus au Pontarbello le sont au titre d’une enquête judiciaire et non au titre d’un enlèvement ou d’une séquestration. “Ces prévenus ont été appréhendés par des unités de la police militaire pontarbelloises, elles ont refusé d’obtempérer et ont ouvert le feu, tuant deux représentants de la loi, époux et père de famille. Leur neutralisation et leur incarcération provisoire ne sont aujourd’hui liées qu’à cet acte infâme perpétré sans raison valable et avec la volonté de tuer pour dessein… Leur jugement suivra et peut-être les condamnations aussi. Qu’il soit dit et su de chacun que l’actuelle détention des prévenus ne correspond en rien à une sentence ou un châtiment, mais l’installation préalable d’une décision de justice à venir, entraînant ladite sentence” a présenté le juge Ortega Bardareira, en charge du dossier politique ultra sensible du moment.

Le mouvement indépendantiste, aujourd’hui à la tête de l'État pontarbellois par l‘intermédiaire du général Leopoldo Sapateiro, a eu à cœur de réinvestir les champs institutionnels de son pays. C’est pourquoi la tenue de ce procès tient un rôle important dans la communication du pouvoir à l’international, car il incarne la volonté des autorités du pays à démontrer un fonctionnement classique aux autres “grandes” nations de ce monde. Une manière d’entamer un long et laborieux processus de normalisation, compte tenu du contexte révolutionnaire qui a vu naître ce petit État, installé sur la péninsule Sud-aleucienne.

Il y a des enjeux politiques à travers ce procès, même si le gouvernement pontarbellois met un point d’honneur à distinguer ce qui relève de sa compétence et de celle qui appartient aux autorités judiciaires, ou bien encore celle d’un tribunal militaire. Une connotation politique, notamment marquée par l’intervention suscitée chez les autorités du Jadida, enthousiastes pour aller condamner l'exécution présumée de personnalités que le Pontarbello vient pourtant de présenter vivantes aux yeux du monde entier et à travers le déroulé du fameux procès. ulle exécution et nulle séquestration, les autorités judiciaires de la République d’Union Nationale du Pontarbello ont par ce geste, démontré le caractère “fallacieux et éhonté” des discours empruntés par les autorités du Jadida.
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