07/06/2013
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1 - Géographie et géologie du Majanda

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Les écoles au Majanda sont rares mais la géographie y est considérée comme un enseignement de base. Il est très important de savoir se localiser, connaître et comprendre ses alentours dans la culture Majandienne.

Cela est illustré par un dicton très courant qu'on assène au premier qui dit s'être perdu : « Le lion restera le ventre vide s'il ignore où se trouve les gazelles ». Il s'agit de la version polie. Quand on est un peu plus méprisant, c'est la version suivante qu'on emploie : « Tu as de la bouse d'hippopotame sur le visage ! » Comprendre : « À force de se perdre, tu vas te retrouver au derrière d'un hippopotame en train de marquer son territoire sans s'en rendre compte et vu la bête, faut pas être bien malin.»

Il est l'heure de la leçon de géographie et Monsieur Bantou, le maître d'école, sort d'un placard une carte aux couleurs encore vives mais qui servit à éduquer bien des générations de petits garçons. Il l'accroche au-dessus du tableau.

Carte très jolie de l'altitude au Majanda

Il les laisse regarder quelques instants puis commence :
« Alors les enfants, qu'est-ce que vous voyez ? »

Les mains restent désespéramment baissées et les regards fuient dans toutes les directions possibles sauf la sienne. Il désigne donc un volontaire.

« Bin, il y a différentes couleurs pour les différentes altitudes.
- Que disent ces couleurs ?
- Il y a une couleur pour chaque altitude. C'est bizarre m'sieur, c'est quoi moins de zéro en rouge, là ?
- Ça veut dire qu'une partie de notre pays est sous le niveau de la mer. Si on creusait un grand canal depuis la mer, elle viendrait envahir cette zone. Souvenez-vous bien de cet endroit, on en parlera dans notre prochaine leçon. Une autre couleur qui vous interpelle ?
- Pourquoi il y a du marron foncé qu'à gauche, monsieur ? Demanda un autre écolier.
- Parce que ce sont les montagnes qui sont à l'Ouest de notre pays. Qui connaît le nom de cette chaîne de montagne ?
- Moi, je sais ! Moi ! C'est la chaîne des Mortels ! Pourquoi qui ya ce nom, Monsieur Bantou, dîtes ?
- C'est parce qu'il est très difficile de franchir ces montagnes et que beaucoup de gens y perdaient la vie. Savez-vous où se terminent ces montagnes ? »

Le maître décida de ne pas prolonger le silence qui s'était soudainement abattu sur ses pupilles et donna la réponse :

« Elles se poursuivent jusqu'au Banairah, tout au nord de la péninsule. Vous vous souvenez de l'autre jour quand je vous ai dit que la planète était recouverte de plaques qui se déplaçaient les uns par rapport aux autres ? La péninsule du Basmeti où nous sommes - oui, Liafan, je devine ta question, le Basmeti était un tout petit pays au nord de la péninsule, on ne sait pas pourquoi on a nommé cette péninsule comme ça – est une plaque comme ça. Il y a plusieurs millions d'années, notre péninsule s'est détachée d'un autre continent et les mouvements tectoniques l'ont déplacée petit à petit, quelques centimètres par an, jusqu'au reste de l'Afarée. Comme il est toujours poussé, il s'enfonce dans l'Afarée et créée la chaîne de montagnes des Mortels.
- M'sieur ? On va mourir alors  ? Notre terre va disparaître ?
- Non Yasey, tout ça se fait très lentement. Nos fils, les fils de nos fils et leurs fils jusqu'à au moins cent générations vivront sans voir de changements majeurs. »

La sonnerie les interrompit.

« Allez, tout le monde dehors ! On continuera plus tard. »
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Quelques jours après, Monsieur Bantou fouilla à nouveau dans son placard. Un chahut se fit entendre.

« Chapo ! C'est fini ? »

L'intéressé se figea sur place. Comment le prof avait-il deviné que c'était lui ? (Réponse : c'est toujours Chapo) Le maître sortit avec une nouvelle carte qu'il accrocha au tableau.

carte des cours d'eau et fleuves majeurs du Majanda
(à lire après le reste du post)
Spoiler
Mer Bahari

« Pour la géographie d'aujourd'hui, hydrographie !
- M'sieur, ça veut dire quoi « hydrographie » ?
- C'est l'étude des cours d'eau et des étendues d'eau. Qu'est-ce que vous connaissez comme type d'étendues d'eau ?
- La mer !
- Les lacs !
- Les rivières !
- Non, ça ce sont des cours d'eau, tout comme le sont les fleuves. Je vais vous laisser recopier sur vos cahiers pour apprendre les noms. Avant cela, vous avez des questions ?
- M'sieur, ça veut dire quoi « perpétuel » ?
- Ça veut dire qui existe tout le temps, même lors de la saison sèche. Les cours d'eau qui sont en violet n'ont pas une eau de couleur violette, hein ! C'est juste pour montrer qu'ils ne sont pas en eau tout le temps, ce sont des wadi. Oui, Yasey, on écrit double v-a-d-i mais aussi o-u-e-d-i, comme tu veux. Lors de la saison sèche, il n'y a plus d'eau, que les lits des rivières et des lacs. Ou alors quelques petites traces insignifiantes. L'eau revient lorsqu'il y a des précipitations en amont. C'est alors très dangereux. L'eau arrive avec beaucoup de force, d'un seul coup et emporte tout sur son passage : les débris qui sont tombés durant la saison sèche, la poussière ou un passant malchanceux. Il faut vraiment faire attention.
- Mais m'sieur, ici, on est à Vukani, il n'y a pas de wadi.
- En effet, mais sachez que cela existe et qu'il faut se renseigner sur là où vous promenez sinon on vous dira que vous avez de la bouse d'hippopotame sur le visage.
- Beuah ! Je veux pas qu'on me dise ça !
- Moi non plus.
- C'est pour ça qu'il faut étudier. Bon, deux choses. Tout d'abord, pouvez-vous m'expliquer pourquoi le Toubou ne va pas vers la mer, comme tout fleuve qui se respecte ? Non ? Pas d'idée ? Vous vous souvenez de la dernière carte, celle des altitudes ? Allez la voir et comparez, une idée ?
- Il est sous le niveau de la mer ?
- Oui, très bien ! Le lit du Toubou l'emmène vers cette zone sous le niveau de la mer, comme on n'a jamais vu l'eau prendre un escalator pour grimper le paysage, le Toubou reste coincé là, dans sa cuvette. Vous prenez note, hein ? Bon, dernier point. Vous ne trouvez pas qu'il manque quelque chose à cette carte ?
- Non, je vois pas.
- Moi non plus.
- Je vous donne un indice. Il manque le nom à une étendue d'eau. Vous trouvez ?
- Non.
- Toujours pas ? C'est de la crotte de gazelle que vous avez dans les yeux ! Il manque le nom de la mer ! Il n'est pas marqué Bahari ! C'est pourtant la plus grande étendue d'eau du pays ! Le concepteur de la carte était comme vous : tête en l'air ! Maintenant, recopiez et levez la main si vous avez une question.»
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Lorsque les écoliers arrivèrent en classe ce matin là, Monsieur Bantou avait déjà disposé une carte sur le mur :

carte des villes du Majanda

Les élèves grognèrent un peu en comprenant l'objet de la leçon du jour. Après quelques questions classiques du style « où est la capitale ? (Vukani) Quelle est la seconde plus grande ville du pays ? (Nkosen) La troisième ? (Delani)» l'intérêt des garçons était vite retombé. Ce n'étaient que des noms sur un fond blanc. Il insista :

«Est-ce que vous remarquez un motif particulier ? Après un silence pesant, il poursuivit : Est-ce que vous pouvez grouper les villes ? Je donne un bon point à celui qui me trouve une réponse. »

L'intérêt se sentit un peu plus palpable mais il n'était pas fulgurant. Une main se leva doucement :

« On pourrait dire qu'il y a toutes les villes de la côte ?
- Oui, tout à fait, confirma Monsieur Bantou. Une autre idée ?
- On dirait que les villes du haut font une ligne, avança l'un d'eux.
- Sur une carte, on dit le Nord pour le haut. Mais oui, tu as tout à fait raison. Regardez, vous allez mieux comprendre. Je superpose la carte des rivières et des lacs. »

Sur une feuille transparente, les réseaux hydrométriques étaient dessinés :

carte des villes du majanda et des fleuves et courts d'eau

« Ici, on voit bien que les villes suivent les cours d'eau.
- À cause de l'agriculture, m'sieur ?
- Exactement : nos ancêtres se sont installés près des cours d'eau - permanents ou non - où la terre était plus facile à travailler. Avec les bonnes récoltes, les familles se sont agrandies et des villes ont émergées petit à petit.
- M'sieur, ça ferait quoi si on mettait l'altitude avec les villes ?
- Je ne pense pas que ça ferait grand chose. Mais puisque l'altitude a un lien avec les cours d'eau, ça ne serait pas très différent. On va essayer. »

Il superposa la carte de l'altitude - opaque puisqu'elle n'était pas conçue pour ça - sur celle des villes. Il les plaça face au soleil pour mieux faire jouer la transparence. Le résultat n'apprenait pas grand chose mais les enfants apprécièrent le fait de déchiffrer.

carte des villes associées à l'altitude du Majanda

« En fait, il y a plutôt autre chose d'intéressant à voir avec les villes. C'est le climat. »

Il sortit une autre carte de son placard et la suspendit, laissant quelques minutes aux enfants pour l'observer.

carte du climat majendien avec les villes principales du pays

« Voyez les villes sont plus nombreuses dans les zones de climat montagnard et nettement moins denses dans les zones désertiques et tropicales. On peut voir que chaque zone climatique a « sa » grande ville. Vukani pour l'océanique, Nkosen pour le montagnard, Delani pour le désertique, et, dans une moindre mesure, Siphephelo pour le tropical. Mais dans ces deux derniers climats, toutes les villes sont construites non loin d'un court d'eau, même semi-annuel. Bon, je vous laisse recopier cette carte et pour la prochaine fois, vous me trouvez à quoi correspondent ces climats et vous me rédigez un texte explicatif sur chacun d'eux. »
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