ReligionsIl existe de nombreuses religions au Grand Kah, dont les principales sont le shintoïsme et le catholicisme, importées par les colons, et le teotlisme, natif de la région. Ces dernières peuvent être exprimées simultanément grâce un syncrétisme largement défendu par l’Union dans les premières années de son histoire et trouvant ses origines dans la période coloniale. Il n’est pas rare de voir des rites, des traditions ou des mythes de religions différentes être mélangés à l’échelle locale, notamment grâce à l’aspect animiste d’un certain nombre de cultes se prêtant à ce genre de réappropriation. Les kah-tanais ont un rapport assez neutres aux religions, ceux d'entre-eux qui entretiennent une vie spirituelle et en pratiquent souvent plusieurs en même temps.
Le Grand Kah ne dispose pas de statistiques officielles permettant d’établir le poids exact de chaque communauté religieuse, ainsi les estimations doivent se fonder sur des enquêtes d’opinion dont l’exactitude reste relativement discutée. On peut cependant affirmer que l’Union est un pays très divers du point de vue des religions, doté d’une forte tendance à la mobilité des croyants malgré une décroissance relativement constante du nombre estimés d’individus se réclamant d’une religion. Durant les siècles coloniaux, les esclaves déportés d’Afarée et du Nazum du sud ont amenés leurs propres cultes qui se développèrent malgré les pressions gouvernementales et se mélangent aux cultes officiels, donnant naissance à d’importants mouvements afro-kah-tanais. De même, la relative liberté offerte par le contexte colonial poussa plusieurs communautés persécutées - protestants, juifs, sikh, sectes musulmanes - à tenter l’aventure coloniale. Ce phénomène d’immigration religieuse s'intensifie largement après la révolution, qui octroya des droits égaux à chaque individu quelle que soit son origine, sa couleur de peau et sa foi - puis encore durant le XIXème siècle, durant lequel l’Union organisa une politique pro-migratoire favorisant l’exil de communautés religieuses.
Depuis la fin du XXème siècle et la dernière révolution, les religions organisées subissent une forte décroissance du nombre de leurs adeptes en partie due à des politiques confédérales laïcistes, en partie due à la perception populaire faisant des cultes organisés (notamment l’Église Catholique) des collaborateurs actifs de la Junte renversée. Le nombre de personnes se déclarant agnostique ou sans religion augmente fortement, dépassant les 60%, et le taux de pratique religieuse est relativement faible.
Malgré le caractère hostile aux religions et à leur influence du régime communaliste, la pratique religieuse est autorisée et défendue par les textes et accords révolutionnaires, tant que cette dernière ne cherche pas à “exercer une influence sur le fonctionnement démocratique de la société”. De nombreuses législations communales et accords confédéraux encadrent ainsi son fonctionnement, visant à assurer qu’aucune forme de culte ne puisse émerger comme pouvoir politique. Le Grand Kah est, en pratique, une nation laïque. De même, le système économique Kah-tanais rend difficile l’installation d’un temple sans l’accord des communes, qui seules peuvent prêter leur terre, et est structurellement impropre à toute accumulation de richesses par un culte.
Enfin, les communes exclaves sont dotées de leurs propres spécificités religieuses et socio-culturelles liées à leur éloignement géographique avec les communes continentales. On note par exemple que les communes afaréennes sont à majorité musulmanes. Cependant le développement de la tendance irréligieuse y suit le même cours que dans le reste de l’Union.
TeotlismeLe terme même de Teotlisme est assez discutable. Donnant l’impression qu’une religion soudée et unitaire existerait, similaire parmi les différentes grandes sociétés organisées du continent Paltoterra. Et si on ne peut pas nier des racines communes et un important métissage entre les religions de l’Empire Yuhanaca et celle des différentes sociétés de la corne nord, où se trouve désormais le Grand Kah, le terme teotlisme reste relativement insuffisant pour désigner la réalité historique et culturelle de ces cultes.
Le teotlisme qualifie ainsi la foultitude de panthéon animistes et de religions organisées dont le principal lien, outre la proximité géographique et culturelle, et une conception panthéiste des choses : les dieux et esprits ne sont pas distincts des choses, les dieux et esprits sont les choses. C’est le principe du "teotl" auquel cette désignation doit son nom.
Diversement présent et diffusé à travers les âges, le teotl est un terme nahuatl désignant l'aspect sacré ou divin d'une chose. Plus précisément, il faut concevoir le teotl de façon similaire au concept de "mana". Le teotl est, en somme, un pouvoir. Une énergie en mouvement et mutation constante. Qui crée, forme, guide et dépend de la réalité physique. Le teotl est à la fois l'univers et son contenu. Les dieux y tiennent une fonction duale de divinités (personnages auxquels on voue un culte) et d'énergie que l'on peut incarner, invoquer, se traduisant dans des formes ou des phénomènes tels que le sang, le cours d'une rivière, le feu mais aussi le chant, l'art, l'expertise, la science. Le terme teotl n'était pas utilisé par tous les peuples et différentes langues utilisent différents termes pour le désigner.
D’autres caractéristiques du teotlisme sont le recours à des calendriers astronomiques extrêmement détaillés et précis, la construction de temples monumentaux de forme pyramidale, le recours au sacrifice d’objets, d’animaux et d’humains, généralement de prisonniers de guerre. D’importants débats divisent les théologues et historiens sur l’aspect religieux ou culturel de ces aspects : le teotlisme s’incarne-t-il dans la construction de temples et l’organisation de cérémonies selon des principes astraux ? Ces cultes sont-ils caractérisés par leur aspect esthétique où sont-ils avant tout une forme d’animisme panthéiste ? Ces questions sont importantes, car plusieurs religions sud-paltoterrannes, disparues ou encore pratiquées, s’éloignent des définitions les plus englobantes du teotlisme en omettant certains aspects (sacrifices, cultes astraux, pyramides) tout en conservant des conceptions similaires telle que la présence d’un concept proche du teotl.
Les kah-tanais parlent ainsi plus volontiers de “religions natives”, “religions meso-paltoterrannes”. Le terme teotlisme sera cependant utilisé ici pour désigner l’ensemble des cultes natifs de la région, ceux-là partageant de toute façon de nombreux syncrétisme, aspects similaires, auxquels la seule distinction culturelle ou religieuse ne suffirait pas à retirer toute signifiance.
ChristianismeLe Christianisme représente, au sein du Grand Kah, un cas particulier. Comparable au Shintoïsme en ça qu’il s’agit d’une religion importée par des colons et diffusée à des fins de contrôle de la population et de légitimation du pouvoir politique, la conquête graduelle de l’ensemble du territoire par les damïo nazuméens plaça finalement l’importante population eurysienne de la côte Est du Grand Kah dans une position défavorable faisant de leur religion une religion minoritaire et relativement réprimée.
Ainsi, lors de la révolution, le démantèlement des cultes organisés répondant au pouvoir politique colonial ne fut pas appliqué à un christianisme aux institutions moribondes et dont les fidèles parmi les plus fervents s’étaient largement ralliés à la révolution. Le christianisme, et plus précisément son pendant catholique, partait ainsi sur de bonnes bases dans le nouveau régime. Cependant, et sans surprise, l’Église favorisa rapidement les courants les plus conservateurs de la société et se rallia ainsi au premier puis au second Empire, perdant en popularité et, peu à peu, la lutte culturelle l’opposant à une union de plus en plus laïcisée. Le coup final fut donné en 1992, lorsque la quatrième révolution mit un terme à la Junte militaire réactionnaire à laquelle s’étaient ralliées une partie de l’institution religieuse. La peuple comme des révolutionnaires ne supportèrent pas cette énième trahison et l’Église Catholique n’évita l’interdiction pure et simple que par l’action de certains de ses membres qui, s’étant illustrés par des actes de résistance et de lutte durant la dictature, prirent à leur charge la réorganisation de ce que l’on qualifiait alors de « Vieille pourrie ».
C’est que le christianisme kah-tanais, malgré une nette résistance des institutions, s’est adapté au contexte culturel national pour devenir une religion de plus en plus progressive, se concentrant sur les messages d’amour, de paix et de partage du Nouveau testament et effaçant progressivement l’ensemble des héritages les plus conservateurs. Ce phénomène, particulièrement observable au sein des mouvements protestants, toucha aussi le catholicisme par l’intermédiaire de la Théologie de la Libération, mélangeant chrétienté et influences socialistes. Le cas particulier catholique est concrètement l’expression de la purge des éléments traditionnels de l’Église après la révolution et de leur remplacement par les tenants de la Libération.
Ainsi, l’Église Catholique kah-tanaise est un genre de compromis : reconnaissant encore le Saint Siège qui les reconnaît aussi, l’Église refuse cependant de nombreux aspects du dogme équivalent. Reprenant des éléments du protestantisme kah-tanais, elle ordonne des femmes prêtes et évêques, autorise le mariage de ses membres, a des positions relativement ouverte (en comparaison aux tenants traditionnels du catholicisme) sur les questions de genre, d’identité et de droit de bioéthique. Véritable anomalie, beaucoup d’observateurs s’attendent à ce qu’un pape un peu conservateur finisse par acter le divorce entre la Catholagne et l’enfant rebelle.
Les autres mouvements religieux tenant du christianisme se sont importés avec les vagues d'immigrations successives. On compte ainsi quelques églises orthodoxes, temples protestants et, depuis peu, une influence limitée mais notable des EAU.
ShintoïsmeLe Shintoïsme kah-tanais n’existe pas, en tant que telle, sous la forme d’une religion réellement organisée. S’il serait de toute façon absurde de parler du shintoïsme au singulier, et de nier la nature multiple et protéiforme de cet ensemble de croyances, la remarque tient son importance du fait que, fut un temps, il existait une doctrine Shinto organisée, gérée par l’État et fermement régulée sur les territoires paltoterrans de l’actuelle union.
D’abord apporté par les marins chargés par la couronne burujoise d’établir des comptoirs au "Nouveau Monde", le Shinto ses répandus comme les autres croyances nazuménnes au gré de la colonisation. Une importante résistance des religions organisées autochtones amena à une série de conflits sanglants, mais le shintoïsme obtint une position dominante dans la région lorsque cette dernière fut finalement entièrement conquise par les colons burujois. C’est à ce moment que le Shinto passe du statut de croyance désorganisée à foi institutionnalisée et au contrôle centralisé : soucieux d’éliminer les religions antérieures et de lutter contre l’influence encore importante de la chrétienté, les daïmios burujois organisent des chasses aux sorcières et des inquisitions. Si aucune action trop radicale n’est prise contre les temples et textes indigènes, la situation demeurant particulièrement explosive dans plusieurs régions du pays, une évangélisation est organisée aux plus hauts niveaux de l’administration coloniale, donnant une forme de Shinto d’État dont le clergé avait un statut de fonctionnariat et la doctrine faisait de la famille du daïmio de lointains descendants de la déesse du soleil Amaterasu.
Le Shintoïsme fut brusquement abandonné en 1783, lorsque les révolutionnaires obtinrent les manettes du pouvoir et décapitèrent le dernier daïmio colonial. La politique de démantèlement des cultes voulu par les franges les plus radicales de la population donna lieu à des saisies massives de biens matériels et immobiliers, à la destruction de nombreux autres, à des autodafés, des assassinats, et une intense propagande visant spécifiquement les croyances Shintoïstes. La répression s’arrêta progressivement, et pris finalement fin avec l’avènement du premier empire. Le Shintoïsme institutionnel, totalement détruit, avait disparu pour de bon.
Mais de nombreuses croyances Shinto y survécurent, soit parce que leur caractère animiste et certains éléments de leur philosophe se prêtait à un mélange avec les doctrines mystiques autochtones, soit par l’action de populations continuant de pratiquer leur foi dans le secret, puis réinvestissant les temples à la fin de la période insurrectionnelle. Désormais le Shintoïsme kah-tanais est avant-tout une histoire de quartier. Les temples sont entretenus par leurs communautés communales, les croyances mystiques dans certains flux d’énergie et kamis persistent dans les régions à forte population nazuméenne, l'ensemble se mélange à d'autres croyances dans des mesures comparables à celles du vaudou, et le Shinto n’a plus aucune vocation politique, moralisatrice ou évangélisatrice. Elle persiste, sans plus.
Les religions territorialesSont surnommées religions territoriales celles que l'on trouve dans les communes exclaves. Bien que profitant aussi de l'important syncrétisme kah-tanais, ces territoires lointains jouissent de leurs propres conditions historiques amenant à des paysages culturels et, dans le cas présent religieux, divers.
Les Communes Exclaves de Heon-Kuang sont par exemple un important foyer de taoïsme Zhuangzi qui s’y est développé durant tout le moyen-âge avant d’être progressivement repoussé par l’apparition du bouddhisme. Ancienne capitale du royaume d’Ishimura, la région que couvrent les actuelles communes comptait de nombreux temples et universités des deux croyances. La pensée taoïste fut finalement adoptée par la classe politique du royaume, amenant à son développement et à sa survie. Ce furent même, en partie, des leaders religieux adeptes des écrits de Zhuangzi qui poussèrent le territoire à rejoindre l’Union du Grand Kah. En dehors de cette importance présence du taoïsme et du bouddhisme, Heon-Kuang et le siège d’un nombre important de sectes, sans cesse transformées par le va-et-vient des visiteurs, travailleurs expatriés et immigrés. Une office intercommunale de la religion a d’ailleurs été organisée avec pour objectif explicite de surveiller leur activité et de réduire leurs moyens d’action, empêchant la consolidation de nouvelles religions mais maintenant un certain chaos au sein du petit monde spirituel régional.
A Reavin, le culte organisé n’est pas de mise et l’anti-cléricalisme ouvrier du vingtième siècle évolua en de véritables politiques publiques de répression durant la révolution. Si une faible population catholique existe encore, et que les fois individuelles sont tolérées, l’immense majorité des lieux de cultes installés par les colons vinhois sont à l’abandon, ou utilisés pour d’autres rôles. Des règles très strictes sur la laïcité et la limitation de la parole religieuse dans l’espace public ont été décidées par les communes, qui les renouvellent fréquemment. Il reste cependant un certain nombre de spiritualités locales, mélange de croyances de marin et de pensée autochtones, donnant lieu à un discret culte des esprits selon lequel la ville aurait son propre avatar, la Reavinoise. On peut parfois voir fleurir d’éphémères autels lui étant dédié à elle, ou à quelques citoyens importants, morts en martyr durant la révolution ou disparus en mer.
Les Îles Marquises, en important centre marchand puis principale porte entre l’Eurysie et l’Aleucie, fut un important lieu de brassage religieux. Chaque communauté qui s’y étant attardé voulant y laisser sa marque, la plupart des religions y glissèrent plutôt comme l’écume sur le sable, ne laissant derrière elle qu’un peu d’humidité. La culture celtique aidant, on y trouve des formes lointaines de paganisme daman, et quelques églises chrétiennes de petite taille. Un culte des esprits et des fées y est aussi pratique, évoluant en parallèle au renouveau Wicca. Les Îles Marquises sont d’ailleurs un important lieu de pèlerinage pour les adeptes de cette nouvelle religion, et connut un grand tourisme spirituel durant les années 70, en pleine période New Age.
A Nellnely, ce sont les spiritualités polynésiennes qui dominent, depuis le démantèlement du shintoïsme d’État. On y trouve un important corpus mythologique accompagnant un culte des ancêtres désorganisé. L'adaptation locale des concepts de Kah s’est faite en l’assimilant à celui, comparable, du Mana. Une résurgence des anciennes croyances s’est faite pour répondre au vide laissé par la destruction systématique d’un culte shintoïste qui avait cherché à occuper tout l’espace spirituel de l’île. Il s’est renforcé avec l’arrivée des premiers penseurs décolonialistes, incitant les populations locales à revendiquer leur identité culturelle en réponse à l’occupation des territoires insulaires par des empires étrangers.
A Somagoumbé et Gokiary, c’est principalement l’islam qui domine depuis les invasions arabes dans le nord de l’Afarée, malgré une longue histoire de tolérance religieuse. Gokary, notamment, devint dès le douzième siècle un important port libre, où des flottes de navires de cabotage passaient pour acheminer des biens (puis des esclaves). Le conseil urbain de ce port édicta au cours des siècles plusieurs décrets visant à favoriser le commerce avec les étrangers et la tolérance religieuse. Plusieurs communautés de population opprimée ailleurs se mirent dès-lors à y émigrer. Cultes animistes pré-islamiques, juifs venant parfois même d’Eurysie, de très nombreuses confréries soufies dont l’influence changea définitivement la face de la ville. La seule particularité de Somagoumbé, sur le plan religieux, fut l'implantation de communautés composées d'esclaves afro-aleuciens libérés, qui y établirent de petites colonies où l'on pratique encore à ce jours un mélange unique du catholicisme imposé à leurs ancêtres et des doctrines animistes plus anciennes. Les deux communes afaréenens sont à ce jour les plus ouvertement spirituelles de l’Union. L’islam soufi de Gokiary et les croyances vaudous des habitants de Somagoumbé restent à ce jour unique par leur force et leur vigueur dans une union tendant plutôt vers la laïcisation progressive de la société.
Les "Religions naturelles"Aussi surnommée religions philosophiques, cultes philosophiques, cultes de la raison, religions révolutionnaires, les religions naturelles sont en fait un ensemble des systèmes de pensée organisés selon des principes se voulant plus "rationnels", tel que ceux prêchés par certains penseurs de Lumières. Leur histoire suit celle de la pensée rationaliste et matérialiste, et d'un besoin de concilier la nouvelle conception philosophique et scientifique du monde et un certain désir de mysticisme que les Lumières et certains de leurs héritiers considéraient innées à l'humain et nécessaire au bon fonctionnement des sociétés humaines.
Si on peut rattacher les religions naturelles à quelques auteurs ou textes précis du dix-huitième siècle, soit critiquant l’importance de la religion dans le fonctionnement de l’État, soit mettant en avant les contradictions de plus en plus évidentes entre les différents mythes fondateurs, croyances mystiques et les dernières découvertes scientifique, le premier culte naturel véritablement établit fut le Culte de la Raison. Organisé par plusieurs penseurs révolutionnaires dans l’un des temples désaffectés de Lac-Rouge, l’organisation obtint rapidement une ampleur lorsqu’elle reçut le patronage du Protecteur de la Révolution, Talebot Lavigne. Le but premier de ce culte était d’établir une Église nationale, partant des savoirs scientifiques pour interpréter le divin, plutôt que le contraire. Plusieurs cérémonies publiques, festivals et manifestations furent organisées et plusieurs temples de la Vérité furent ainsi établit. Leur fonctionnement communal et décentralisé amena cependant à de nombreuses différences, tant dans les buts recherchés que dans les méthodes des adeptes. Le principal point commun était la reconnaissance d’un Être Suprême, genre de dieu absolu, émanation de l’ensemble de la vérité et, par conséquent, de l’action de ceux qui la modifiaient, soit un avatar du peuple. Cette inversion des valeurs scandalisa certains groupes plus conservateurs, et la simple notion de l’Être suprême poussa les partisans d’une laïcisation de la vie publique à accuser le Culte de chercher à restaurer le pouvoir politique des Églises à son profit. Le culte disparu avec l’accalmi révolutionnaire, puis fut interdit sous le premier empire. Son influence historique est encore visible dans certains documents légaux, ainsi que dans le titre d’un des hymnes kah-tanais.
De nombreux mouvements se développèrent dans sa continuité tout au long du dix-neuvième siècle. Le plus souvent autour de philosophes ou de prêtres réfractaires à la ligne de leur culte d’origine. Ces mouvements philosophiques et religieux continuent d’exister à ce genre, dans une pratique généralement individuelle des préceptes de tel ou tel philosophe, et plus rarement sous la forme de tradition communales héritées de la grande influence que pu avoir l’une de ces Églises naturelle sur la région.