03/07/2013
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- Histoire, Géopolitique - Grande École de Léongrad

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GRANDE ÉCOLE DE LÉONGRAD


Grande École de Léongrad

La Grande École de Léongrad est la deuxième plus grande Université de Clovanie, derrière la Grande Université de Legkibourg. Les amateurs d'histoire s'y pressent pour écouter les cours des célèbres professeurs qui y enseignent, à condition bien sûr d'avoir le niveau nécessaire au franchissement de ses deux lourdes portes. Régulièrement, des textes ayant pour sujet l'histoire et la géopolitique de notre monde sortent des murs de cette enceinte et sont lisibles aux yeux de tous.

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Article - géopolitique


Le Gondo, éternel terrain de jeu des nations ?



Par Lionel Melinkov, professeur à la Grande École de Léongrad.



Lorsque Son Excellence Impériale et le Président Flavier-Bolwou avaient donné le feu vert de l'opération Chrysope, ils présageaient déjà les remous internationaux qu'une telle entreprise pouvait engendrer. Le pays était alors morcelé entre différents groupes aux idéologies diverses, tous proclamant leur légitimité à s'emparer du pouvoir. Aussi, les deux états-majors avaient dès lors affiché leur volonté, celle de pacifier un pays meurtri par la guerre depuis trop longtemps. Avec la paix comme unique objectif, ces hommes se sentaient investis d'une mission historique. Il s'agissait alors de construire une nation. Mais les nations n'émergent pas sans obstacles, et si l'on pouvait penser que le Gondo avait eu son lot de déconvenues, d'autres adversités l'attendaient encore sur le chemin de l'unité.

En effet, il était prévisible que certaines grandes puissances afaréennes s'effarouchent de voir une puissance extérieure pénétrer dans leur pré-carré. L'Althalj avait montré son agacement au simple survol des avions clovaniens de l'Océan d'Espérance, ce qui avait logiquement interrogé le gouvernement de la République Impériale. Pourquoi montrer une telle hostilité face à l'intervention clovanienne, alors qu'aucune des grandes puissances d'Afarée ne s'était jamais préoccupée de la situation politique du Gondo ? Ces gouvernements se satisfaisaient-ils du chaos régnant sur le pays, accommodés de ce voisinage inoffensif leur permettant un contrôle total de la région ? L'épaisse couche de mystère voilant ces questions restait entière, et l'Empereur n'avait en réalité pas la volonté de s'engouffrer dans de telles interrogations. Se concentrer sur l'objectif principal, telle était la ligne de conduite à adopter si l'on voulait voir le conflit se résoudre le plus rapidement possible.

Une autre supposition avait émergé dans les esprits clovaniens. L'émoi de certaines puissances venait peut-être du fait que le seul mot d'empire suffise à effrayer les esprits modernes. Des esprits étrangers ont vite fait l'amalgame entre empire et impérialisme, déguisant à leurs yeux l'intervention clovanienne en invasion barbare. Une entreprise pacifique était vite métamorphosée en abordage belliqueux dans les esprits d'aucuns, ce qui ne put que faire changer du tout au tout les objectifs clovaniens. Peut-être aussi que certains esprits ne peuvent guère concevoir que toute grande œuvre historique comporte son lot de sacrifices, et que le combat vers la paix passe bien souvent par les armes et le sang. À la vue de l'épée, le simple d'esprit prend peur, pensant que le diable ne se combat qu'avec des bons sentiments.

La réponse à ces conjectures apparaissait en fait bien plus évidente et pouvait facilement être trouvée dans les intérêts portés par différentes grandes puissances dans le territoire du Gondo. L'Armée Démocratique se revendiquait du communisme, ce qui ne pouvait qu'attirer de son côté toutes les puissances rouges et libertaires de ce monde. Cet état de fait expliquait directement la propagande récemment menée par le Grand Kah dans le Nord du pays. Ce dernier accusait grossièrement les soldats clovaniens d'impérialisme, tout en cherchant à rallier les gondolais à leur propre empire. Faire du Gondo une province parmi tant d'autres en lui ôtant tout caractère national, tel était l'objectif de la grande puissance libertaire.

Le voisin septentrional avait aussi mis son grain de sel dans ce mélange disparate, alors que les alliés primains agissaient à leur tour en territoire gondolais. Le résultat était alors le suivant : des super-puissances s'affrontant sur un petit territoire afaréen, morcelant à nouveau le Gondo dans un puzzle d'influences étrangères. Les événements prenaient une toute autre tournure que celle prévue par l'état-major clovanien : des mesures devaient être prises.




Lionel Melinkov.
10/01/2011
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