*Actualités , édition du soir*
D'une manière toujours aussi épurée et calme, l'introduction du programme du soir s'affiche à l'écran : en rouge et noir, on voit apparaître "BNH-1", puis une petite antenne stylisée envoyer quelques ondes à l'aide de sa parabole en forme de croissant. La mélodie de l'édition du soir joue en arrière-plan alors qu'apparaît le plateau-télévision et que se dessinent les traits de la présentatrice Samila, une des présentatrices de la chaîne publique nationale.
Présentatrice télévision BNH-1 Samila Messoudi
Bonsoir et bienvenue sur Bnh-1 dans le journal du soir. Au programme, les informations nationales et internationales en résumé. Pour plus de détails sur les sujets du jour, n'hésitez pas à vous référer aux émissions suivantes au programme sur notre antenne.
Sourire léger, pause, et début du premier sujet. A l'écran, de vastes surfaces grises et bleues se détachent du jaune ocre rocailleux du désert du Jaarallah et du Hajid : des centrales géothermiques, mais aussi des centrales solaires, certaines photovoltaïques, d'autres héliothermiques, se concrétisent dans les pixels des images de synthèse. Plusieurs officiels du ministère de l'énergie, du ministère de l'industrie et le Khasser apparaissent à l'écran, étudiant des plans, serrant des mains, puis plusieurs projections d'efficacité énergétique se succèdent alors que Samila aborde l'actualité en elle-même :
" "Montrer la voie d'une énergie pérenne et fiable", tels sont les mots du Khasser Saroud Al'Tenhè lors de sa rencontre officielle avec les dirigeants de l'entreprise minière publique Kara Korp, experte en énergies fossiles et dérivés pétrochimiques et mastodonte de l'économie banairaise. Le géant économique tient depuis maintenant 4 ans une véritable politique de diversification de ses activités, qui s'étendent désormais de l'industrie pétrolière à l'industrie métallurgique en passant par les matériaux de construction et les énergies renouvelables : géothermie, solaire et éolien, voilà de quoi ont parlé les ministères de l'énergie et de l'industrie avec le Khasser et le président de la corporation minière. Alors que le marché du pétrole fait craindre une baisse des rentes de l'or noir avec l'entrée du Rasken, de l'Esmea et de plusieurs autres pays dans le cercle des pays producteurs, le Khasserat pousse d'autant plus fort à la diversification de l'économie banairaise, en passant notamment sur des énergies renouvelables dont la connaissance théorique et technique donnerait un avantage décisif, un potentiel marché d'exportation d'infrastructures dans le cadre du secteur du BTP, mais également de maintenance ou de technologies de pointe, notamment via l'aérospatial, où les satellites d'un programme spatial afaréen pourraient avoir besoin de hautes compétences dans les panneaux photovoltaïques, un programme certes encore à l'état de projet, mais qui fait rêver les milieux scientifiques et pan-afaréens. Le plan de diversification de l'énergie tient également pour but de, je cite, "apporter de la résilience au système matériel et économique national" et "de préparer l'avenir à moyen et long terme". Le spectre toujours redouté d'un pic définitif de la production pétrolière incite les instances nationales à "prévoir au mieux et optimiser l'utilisation des ressources nationales" dans le cadre d'un scénario pessimiste des ressources pétrolières présentes sur le territoire, ce afin de n'utiliser le pétrole que pour des usages de défense nationale, de productions à haute valeur ajoutée et de contrats financièrement intéressants, notamment les exportations à l'étranger. La rencontre avait suscité quelques inquiétudes quant à des prévisions alarmistes sur les énergies fossiles, mais recueillit au final plus de commentaires rassurés que le contraire. A la clé : efficacité économique et énergétique, et collaboration accrue entre les ministères. Du côté de la géothermie, le ministère de l'énergie va proposer aux Benbhè de la région du Hajid l'installation d'une première centrale géothermique sur la base des puits pétroliers désaffectés de la région. Cette première expérience, fort documentée grâce aux données de l'ancien site, devrait permettre selon le ministère de gagner l'expérience nécessaire à la continuation du projet de géothermie prévu dans la région. La région, ainsi que celle du Jaraallah, devrait accueillir en cas de réponse positive des Benbhè deux centrales héliothermiques et deux centrales solaires photovoltaïques dans un but double d'expérimentation et de production. Les centrales héliothermiques semblent conquérir l'opinion des professionnels pour son efficacité supérieure, son absence de besoins en métaux rares et sa production nocturne en différé. Les panneaux solaires, quant à eux, seront installés sur de grands centres industriels afin d'utiliser l'espace disponible sur les toits et étudier leur utilisation dans de tels contextes. Quant au projet éolien, celui-ci est toujours à l'étude, notamment quant à sa position en mer ou sur terre.
En l'attente, plusieurs projets avec le ministère de l'économie et des transports sont en cours afin de déterminer les leviers possibles à une restructuration de la filière.
Petite pause, et changement d'images : cette fois-ci, d'énormes tas d'algues forment un mur à l'écran, alors que de douces vagues portent les bâteaux côtiers d'une exploitation du nord du pays.
Sécurité alimentaire au Banairah : qu'en est-il en cette fin de mandat du Qasse ? Beaucoup mieux, d'après le collectif TAHLEB de spécialistes de l'Institut de Recherche Agronomique de Balaya : grâce à la croissance sans précédent du secteur des algues, et plus particulièrement de l'algoculture, le pays peut désormais compter sur un apport conséquent en masse calorique, mais surtout en nutriments essentiels comme plusieurs vitamines, notamment la vitamine B12, et divers minéraux, dont le magnésium. Les macro-algues ont le vent en poupe, et cela entre autres parce qu'elles n'ont pas ou peu besoin de surface sur la terre ferme, qu'elles ont de hautes concentrations en nutriments essentiels, qu'elles ne perdent pas leur valeur nutritionnelle lorsqu'elles sont séchées ou encore de leur facilité de transport. Et au vue des espaces maritimes banairais, le potentiel est énorme : eaux chaudes, courants marins nourriciers et grandes capacités portuaires, le secteur de l'algoculture n'est pas prêt de rétropédaler. Alors que l'eau reste toujours un facteur limitant pour les cultures hautement mécanisées qu'on retrouve en Eurysie et en Aleucie/Paltoterra, la culture des macro-algues en mer et en lagon dispense de l'utilisation d'eau douce, une aubaine pour une agriculture nationale qui pousse toujours plus loin ses techniques d'économie d'eau avec le paillage mécanisé ou encore les pratiques agroforestières. En ce début d'année 2011, le tonnage du secteur des macro-algues est estimé à un million de tonnes, et implique dans les 300 entreprises de production, de transport et de transformation, avec un nombre d'emplois s'élevant à plusieurs dizaines de milliers. L'augmentation de l'offre d'emplois tiendra majoritairement selon TAHLEB du secteur de la transformation, qui en cas d'excédents commerciaux, pourrait soit exporter la production alimentaire à l'étranger, soit utiliser le restant en tant que produits médicaux, cosmétiques, dans les biocarburants ou encore comme colorants dans l'industrie textile.
[EN REDACTION...]