Vologiyev, Vogimska.
Les gens courent, les sirènes hurlent, la population semble désorientée, perdue. Éclairée par les lumières bleues et rouges des gyrophares, une petite fille demande ses parents en pleurant pendant qu'à un mètre de là, un homme agonise, la moitié du visage arrachée et une jambe en moins. Les militaires se pressent, pour ceux n'ayant pas déjà été embarqués pour des blessures graves. Une épaisse fumée noire se disperse dans l'atmosphère, et l'odeur des mitrailleuses encore chaudes se retrouve dans tous les nez, si bien qu'elle pourrait réveiller les corps sans vie gisant au sol.
Une demi-heure auparavant, les coups de feu fusaient de tous côtés dans ce quartier de Nord-Vologiyev, peu après la détonation de 3 puissantes bombes en plein lieux publics, bondés à l'heure de pointe en ce lundi 17 novembre. Alors que les médecins et les militaires sont à l'œuvre, des coups de feu en rafale se font entendre dans la distance. À quelques centaines de mètres au sud de là, une nouvelle tuerie de masse s'additionne à celle d'auparavant, s'étant suivie d'une fusillade. Les militaires en alerte maximale se pressent sur leur radio pour demander des explications à leurs collègues en patrouille, il semblerait donc que la soirée n'est pas terminée.
L'hôtel de ville de Vologiyev est attaqué et sur les marches coule le sang de cinq hommes et femmes abattus froidement sans raison. Les terroristes, retranchés à l'étage du bureau de monsieur le maire de Vologiyev, demandent une rançon munis d'un mégaphone, « 111 550 000 Vg, et la démission de Koshetchkine si vous voulez revoir votre maire de capitale. ». Le message est difficilement décrypté, certains des soldats, par nervosité n'ont même pas pu retenir leur rire en entendant le risible accent de l'individu. Pour la plupart des soldats, aucun doute, il s'agit d'un accent Albien.
Quinze minutes plus tard, deux snipers sont postés sur le toit d'un bâtiment situé juste en face de l'hôtel de ville. Dans le même temps, l'entièreté de la ville est déclarée en état de siège, des checkpoints sont donc installés rapidement à chaque entrée de la capitale, mais aussi à l'intérieur de la ville. Les dialogues s'avèrent compliqués entre le négociateur et les terroristes, l'accent de l'individu accentue la difficulté pour le dialogue de passer, d'autant plus qu'il est le seul de son commando composé à priori de trois personnes à savoir communiquer en russe.
Lorsqu'un sniper rapporte que l'un des preneurs d'otages vient de pointer d'un geste vif son arme de poing sur la tête de monsieur le maire, le ton monte pour le négociateur, qui ordonne que l'otage soit traité correctement. Sur ordre du dirigeant Koshetchkine, un groupe d'unités des forces spéciales est immédiatement envoyé devant la porte du bureau du maire, munis d'un bélier et d'un bouclier. À l'instant où l'ordre au nom de code Epsilon est donné, les sniper exécutent chacun deux des preneurs, pendant qu'au même moment les forces spéciales enfoncent la porte. Le troisième terroriste encore en vie prend le temps d'abattre le maire d'une balle dans la tempe, puis jette son arme, se met à genoux les mains derrière la tête, faisant exactement ce que les hommes des forces spéciales lui demandent de faire.
À l'extérieur, des dizaines d'ambulances et de véhicules militaires entournent le bâtiment. Les hommes du commando des forces spéciales escortent avec prudence leur prisonnier en direction de leur blindé. L'homme semble inexpressif, il ne dit rien alors qu'il est amené avec violence jusqu'à son entrée dans le blindé, qui part immédiatement de la scène.
« Les services de renseignement sont formels, tous les individus impliqués dans les attentats viennent du Pharois Syndikaali » Indique Boris Koshetchkine, Dirigeant de la République du Vogimska lors de son discours, « à l'heure où je m'exprime, un groupe rattaché aux opérations spéciales effectue une descente dans un appartement à Mostrigrad pour démanteler ce qu'il reste des terroristes semant la terreur ce soir dans les rues de notre capitale. » Il s'essuie nerveusement le front avec un mouchoir avant de reprendre, « Je pense évidemment aux victimes et à leurs proches, un hommage national sera rendu vendredi. Je pense également à notre maire, Nikita Ivanovich Soukhoroukov, sauvagement abattu par les chiens. » Un peu plus tard, il annonce que « l'expulsion immédiate de tous les ressortissants Pharois, Albiens, Lutharoviens, Norstalkiens et Kah-tanais, bien que ces derniers ne comptent qu'une petite dizaine d'individus, a été votée à l'unanimité au parlement Vogimskan, ainsi qu'une loi permettant la confiscation des armes à feu de toute personne considérée comme dangereuse ou suspecte. Le vis a aussi été serré sur les autorisations d'acquisition d'une arme à feu. Ont également été créés des unités anti-communistes, afin de lutter contre le communisme, illégalisé au Vogimska depuis 2005. Enfin, après entretien avec monsieur le Reponsable des Armées Artem Vladimirovich Baranov, nous en avons conclus que doivent être rapatriées les troupes stationnées en République Libre du Prodnov, elles seront placées en vigilance maximale dans les plus grandes villes du pays, y compris Nazadzhan et Monorosk, avec une attention particulière sur Vologiyev, où seront stationnés deux fois plus de régiments qu'ailleurs. Les services de renseignements intérieurs et extérieurs travaillent d'arrache pied à l'heure actuelle. Ces mesures extrêmes doivent être prises, il en est nécessaire au vu de l'offensive des Pharois et de leurs alliés sur le territoire Vogimskan. » Après quelques formalités, il ajoute que « le procès de l'individu arrêté par les services spéciaux aura lieu demain, mardi 18 novembre au matin au tribunal centrale. Est requise la peine de mort pour terrorisme, espionnage, multiples homicides volontaires, assassinat sur haut fonctionnaire, recel de malfaiteur, non-dénonciation de plusieurs crimes de troisième catégorie, non-assistance à personne en danger, détention d'armes de quatrième et cinquième catégorie non-déclarée et sans autorisation de port d'armes, trouble à l'ordre public, dégradation de bien public, destruction de bien public, dégradation de bien privé, destruction de bien privé. »
Le dirigeant terminera son discours calmement, toujours souhaitant ses condoléances, l'air grave.