01/07/2013
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[RP] Nasabis - La bonne fortune se présente au Kodeda.

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La bonne fortune se présente au Kodeda

Nasabis
Nasabis est le capitale du Kodeda, sa ville la plus peuplée et son plus grand port. Elle est le cœur de l'autorité impériale dans la région.


C’était une journée tout à fait commune à Nasabis, la capitale kodedane fulminait de vie sous une chaleur écrasante. La ville avait toujours été tournée vers l’océan, c’était une cité portuaire typique de l’âge d’or colonial de Listonia. De nos jours, la ville abritait de nombreuses communautés disparates, on trouvait de tout à Nasabis, des commerçants juifs aux ouvriers kodedans, des bourgeois métropolitains aux fortunes coloniales locales, c’était une cité cosmopolite et vivante. Si le retour de l’armée impériale à Nasabis avait fait grand bruit il y a encore quelques mois, les habitants s’étaient désormais habitués à la présence des soldats. La capitale semblait bien éloignée des évènements qui se déroulaient en ce moment-même dans les campagnes, c’était comme si ici rien n’avait d’emprise sur la vie locale.

Tandis qu’un mystérieux inconnu se baladait naïvement au cœur de la masse, les yeux de la couronne ne l’avaient jamais quitté. Nasabis était le siège du pouvoir loyaliste dans la région, l’Empire était donc de partout et tous les yeux étaient de potentiels informateurs. Au détour d’une étroite allée commerçante, un homme était accoudé contre le comptoir d’une minuscule échoppe où on servait vraisemblablement un alcool local particulièrement odorant. Tout autour, les marchands de tapis, d’épices et d’autres marchandises exotiques se disputaient pour attirer l’attention des passants. Avant que l’étranger ne dépasse l’échoppe, l’homme lui attrapa le bras. « Vous avez fait un long voyage. Qu’est-ce qui amène un homme tel que vous dans ce trou ? » Dit-il avec une assurance déconcertante. Il était de taille moyenne, l’allure athlétique, une tignasse brune en bataille et des yeux bleus perçants. Malgré son teint légèrement bruni par le soleil, il n’avait visiblement rien d’un kodedan. « Que diriez-vous de prendre un verre ? Je suis certain que je peux vous aider à trouver votre chemin. »
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Avancer, tout droit, toujours tout droit, c'est là la doctrine des agents de terrain la plus vertueuse selon les célébrités des loges du second cercle extérieur. Peu importe les obstacles, les imprévues et les désagréments, il fallait toujours garder en tête la finalité et se donner les moyens de l'atteindre, c'était là l'essence même de leur travail et peu en importait les détails propre à son déroulement, en soit la fin justifiait les moyens. Le problème étant que la fin était bien souvent nébuleuse et laissée à interprétation. Cette fois ci entre autre, Léone qui déambulait dans la belle Nasiba était le pinacle que l'on pouvait atteindre dans le domaine, de fait, les pontes avaient pris les dispositions qui s'imposaient afin de conserver le secret sur ce qui devait l'être tout en laissant filtrer le nécessaire de tel manière à ce que seuls certaines personnes soient au fait de certaines choses. En d'autres termes, un pur charabia incompréhensible qu'il ne fallait pas prendre au mot.

Enfin, au delà de l'improvisation indécente, et en dépit de ce fameux porte-documents qui semble-t-il devait être remis avec son contenu à une personne d'intérêt qui se "présenterait d'elle même" et qui apparaîtrait comme le choix évident une fois venue, il fallait donner le change auprès de tout ces yeux qui s'étaient braqués sur le fortunéen dès son arrivée. La couronne Listonienne était sur les dent après tout et c'était compréhensible avec tous les agents à la solde de puissances étrangères et en l'espèce pas seulement des espions, il y avait de quoi s'inquiéter... Et surtout de quoi veiller au grain à ce que l'unique îlot encore épargné par l'agitation régionale demeure en paix et au calme pendant encore longtemps. Nonobstant dans un registre plus terre à terre, il y avait aussi certainement cette volonté d'éviter toute forme de sabotage pouvant advenir et qui risquait de compromettre l'intégrité de la seule force opérationnelle de l'Empire qui pouvait s'opposer en toute légitimité et fermeté aux ingérences en tant que tel à savoir l'armée. Car oui, si Nasabis apparaisait encore comme la perle du Kodeda, le coeur de l'activité commerciale, financière, culturelle et ainsi de suite dû à l'activité dans ses rues et à la joie relative qui y régnait encore, la réalité était plus nuancée.

Il suffisait en effet de gratter un peu sous les sourires pour constater l'angoisse et l'incertitude, même si on essayait de penser à autre chose ici, tout le monde savait ce qui se tramait à l'extérieur, dans la région. Ils avaient après tout vu ou entendu parler de ces fameux sauvages venues de l'est du continent qui semaient la terreur ci et là, ces hommes prestes en tenues sinistres qui allaient et venaient à la tombée de la nuit aussi, et que dire des pharois qui même après des années de cohabitation laissaient encore perplexe dû à tout ce qui se disait sur leurs comptes et leurs liens avec la piraterie et le marché noir. Non, personne n'était dupe et cela, Léone le ressentait au plus profond de son être, cette apparence joviale, calme, éloignée de tout n'était qu'une façade car la réalité était une ambiance lourde et pesante, le calme apparent n'était là que pour signaler l'approche de la tempête. Et n'en déplaise aux partisans du déni, les soldats omniprésents grinçant des dents qui avaient transformés la moitié de la ville en camp militaire ne faisaient qu'ajouter à cet état de fait plus d'éléments afin de prouver son existence.

Donner le change, avec l'état actuel des choses, et avec tous ces yeux qui se braquaient sur la personne sans aucune discrétion, toutes ces formes qui se dérobaient rapidement sans aucun tact, filant assurément prévenir la ronde... Une tâche complexe, si ce n'est impossible. Et il y avait fort à parier que la Cour le savait pertinemment, en soit ils l'avaient partiellement prévenus, c'était une de ces mission ingrate de messager officieux où le plus simple était d'attendre de se faire cueillir. Que voulez vous. Les voix des porteurs de masques sont impénétrables. Toujours est-il que par esprit joueur et assurément par habitude, l'intéressé n'allait pas rendre la vie facile au moindre délateur. Se dérober à la vue de certains et avancer en donnant l'air de flâner dans les ruelles de la ville afin de les perdre était un jeu d'enfant face à tout ces amateurs.

Un jeu qui dura jusqu'à ce qu'une main robuste saisisse le bras du fortunéen. Ce dernier s'arrêta net dans sa course et tourna la tête vers celui qui avait osé procéder ainsi. Bien que le soleil tyrannique oblige Léone à arborer des lunettes teintés, son regard n'en demeurait pas moins vif et acéré. En inspectant son interlocuteur du jour de haut en bas, le constat fut saisissant. D'une part, l'individu malgré les affronts de l'astre solaire et assurément une présence accrue au Kodeda n'avait rien d'un typique local, c'était là l'évidence même, ce qui contrastait d'autant plus si l'on notait que humble échoppe vendant à priori des spiritueux n'était point au meilleur carrefour de la ville afin de faire fortune, surtout lorsque l'on pouvait se dire que étant probable au vue de son accent qu'il vienne de métropole, il aurait pu obtenir de l'administration quelques "privilèges commerciaux". Qui plus est, à mieux y regarder, la carrure de l'individu n'allait pas, mais vraiment pas avec son officine. La poigne ferme et puissante en témoignait déjà, mais de toute évidence, l'intéressé semblait plus à sa place dans un régiment militaire que derrière le comptoir d'une taverne. Ma foi, si cette farce pouvait tromper les locaux, pourquoi pas. Cependant, un espion savait en reconnaître un autre, après tout le dénommé Léone avait aussi des traits communs avec son nouvel interlocuteur.

Cependant, c'était sans doutes là l'occasion qu'il attendait, peut être même l'un de ces tours de passe passe dont les pontes de la cour avaient le secret. Un éclair de génie traversa l'esprit du fortunéen quand son interlocuteur l'invita à prendre un vert. Les instructions du briefing revenant immédiatement dans son esprit et notamment un conseil à première vue hasardeux qui avait rapport à l'histoire du pays. Un simple sourire cordial sur le visage du fortunéen celui ci se contenta d'une réponse assurée.


Léone - Les affaires, toujours les affaires mon brave, on ne cesse jamais de les poursuivre. Ceci dit, je ne serais pas contre un rafraichissement au vue du règne du soleil par ici. Ceci dit, les tords-boyaux d'Albi et les simili de boissons paltoterranes me sont insupportable. Aussi, auriez vous à tout hasard l'un de ces fameux vins blanc qui font la réputation de Listonia ?

Des réponses innocentes à premières vues, mais lourdes de sens pour qui avait un minimum de savoir en histoire et qui connaissait un tant sois peu ses codes. Après tout, lorsqu'il y a plusieurs siècles de cela les puissances occidentales d'Eurysie, jalouse du triomphe de leurs homologues du sud, décidèrent de s'élancer dans une série d'expéditions visant à voler les fruits d'un dur labeur de plusieurs siècles, il fallut bien organiser une réponse commune et la symbolique étant ce qu'elle est, le Blanc était semble-t-il une couleur mise à l'honneur afin de rallier la justesse d'une cause, la défense sacrée des intérêts contre les envahisseurs malvenus. Nonobstant, les vignerons se souviennent encore de l'époque pour ses grandes récoltes, comme quoi...
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L’homme laissa paraitre un rictus satisfait à l’évocation de la boisson. « Un bon choix, mon ami. » Dit-il l’air amusé. Il siffla ensuite entre ses doigts et aussitôt un vieil homme basané se présenta à eux, c’était lui qui tenait vraisemblablement le bar. Le listonien s’adressa au vieil homme dans un dialecte local puis ce dernier disparu quelques instants derrière les épais rideaux qui cachaient l’arrière-boutique de la minuscule échoppe. Pendant ce bref instant, l’homme détailla son nouveau compagnon avec insistance, son observation quasi malaisante fut bientôt interrompue par le tenancier qui revenait avec une bouteille de vin en main. « Je m’appelle João. » Dit-il sobrement tandis que le vieil homme débouchonnait le vin blanc qui ne portait d’ailleurs aucune étiquette. D’un geste vif, il expédia le tenancier vers d’autres clients puis emportant deux verres avec lui, il fit signe au fortunéen de le suivre, ils s’installèrent sur des chaises en bois disposées près d’une petite table à l’écart. « J’espère que ce sont des affaires qui valent le déplacement, si vous voulez un conseil, ici ils n'aiment pas le dérangement. » Annonça-t-il d’une voix amicale une fois que les coupes furent remplies. Il jeta un œil en direction du porte-document puis il détourna le regard vers la foule qui s’agglutinait devant les échoppes de l’autre côté de l’allée marchande. « Votre présence n’est pas attendue, mais elle ne nous surprend pas non plus. Ils sont prêts à vous écouter mais ils veulent du concret, vous êtes prévenu. » Dit-il subitement avec un sérieux surprenant qui contrastait avec son attitude précédente.
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