23/06/2013
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Proclamation de la République kaulthe

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Les évènements suivants se sont exclusivement passés le 21 avril 2009 à Warenburg. Prenez garde de ne pas mentionner d’évènements postérieurs à cette date.

Il est conseillé d’avoir lu au moins le résumé rapide de la Confédération kaulthique d’avant-guerre, et le « résumé » de la Guerre kaulthique, pour comprendre les enjeux de ce sommet.


Ancien Palais impérial de Warenburg

21 avril 2009, Warenburg

Les citoyens warenbourgeois ont connu une peur constante ces derniers mois.

La ville a d’abord croulé sous les manifestations de mai et juin 2006 menée par les Libéraux contre le régime impérial en place. L’esprit des manifestants était animé par un agacement et une fatigue continus, cumulés depuis des années. Le régime isolationniste et élitiste du régime que l’on nomme désormais le « Premier Empire » était encore un régime privilégiant l’aristocratie, et, plus tardivement, la haute bourgeoisie.

Le mouvement libéral de Warenburg rassemblait à la fois des ouvriers voulant plus de libertés, des petits patrons voulant s’émanciper du système corporatiste limitant toute innovation venant du bas, mais aussi des intellectuels dénonçant un régime fermé et en déclin.


Ces manifestations, présentées ainsi, semblent être pleine d’espoir. Mais, pour ces manifestants, c’était le dernier souffle d’un peuple épuisé. Un souffle animé par la peur de ne plus voir d’avenir, et d’être enfermé dans le cycle constant de l’obéissance et du travail.

Toutefois, ce souffle eut la chance de rencontrer les querelles politiques des élites, et l’Empereur Franz vit dans ce mouvement une opportunité pour évincer les têtes couronnées qui s’opposaient directement ou indirectement à son pouvoir. Les déclarations de ce jeune empereur se tournèrent presque constamment vers la cause libérale, celle de la souveraineté du peuple et de la garantie des libertés individuelles. Mais son discours furent aussi tournés vers une Kaulthie unifiée, émancipé des gouvernements locaux hérités d’une féodalité encore récente.


Cependant, les discours de l’Empereur ne suffirent pas à atténuer la peur des Warenbourgeois. En Arovaquie, l’armée impériale rencontrait de la résistance, et à tout moment, les Arovaques pourraient renverser la balance, et punir les Kaulthes de leurs ambitions impérialistes. Dans le sud-est de la Confédération kaulthique, les Communalistes, aspirant à une démocratie décentralisée et sociale, prirent les armes et refusèrent l’autorité des dirigeants locaux. Les Libéraux kaulthes ne virent pas cette insurrection comme celle de leur démocratie, mais comme celle de ce qu’ils nommaient avec mépris « Anarchistes », et qu’ils considéraient comme des idéalistes révolutionnaires, qui cherchaient constamment le combat, et défiaient constamment l’autorité.

L’ « Anarchisme » subit alors les attaques d’une propagande intense non seulement de la part de la Couronne impériale, mais aussi des gouvernements locaux, des entreprises et des corporations. On pointait du doigt un discours incohérent et divisé au sein de ce mouvement, régie uniquement par un désir destruction. L’Anarchisme, pour les Kaulthes, ce n’était pas l’avènement d’un nouvel espoir démocratique : c’était l’anéantissement de la civilisation par des furies vengeresses.

Enfin, après la menace des Arovaques et des Communalistes, il y avait la menace de l’OTSK, l’Organisation du Traité pour la Sainte Kaulthie, une organisation réactionnaire menée par des dirigeants féodaux ligués contre l’Empereur. Au sein de l’OTSK, on comptait des fanatiques religieux rigoristes, dont le conservatisme effraierait même le plus conservateur des paysans. Si l’OTSK marchait un jour sur Warenburg, la croix sur les libertés du Peuple serait définitive. Et l’OTSK présentait une menace d’autant plus importante qu’elle était soutenue par de nombreux provinciaux, avides de voir s’effacer la menace du changement, annoncé par le régime impérial : on préférait le risque effrayant de devoir appliquer des principes moraux inimaginables pour le petit paysan plutôt que de laisser place à un régime libéral instable incapable de remplir une des fonctions fondamentales de l’Etat : protéger des sujets.


Toutefois, les Libéraux de Warenburg connurent au fur et à mesure de la guerre de petites victoires. L’avènement du Second Empire posait les premières pierres d’un régime certes fragile mais démocratique. Face à une majorité apolitique de la population, le mouvement libéral avait une chance assez forte de pouvoir enfin assoir ses revendications, et de les inscrire pour la première fois sur le papier kaulthe.

En octobre 2007, l’OTSK s’effondre. La Réaction paraissait vaincue, au moins sur le plan militaire, malgré la fuite de nombreux de ses leaders en Mährenie.

En mars 2008, l’Empereur abdique, laissant place à un gouvernement mené par le libéral Konrad Lindenbaum. Un cessez-le-feu avec le Valheim, le nouvel Etat proclamé par les Communalistes, est alors signé, et des élections sont annoncées.

La victoire libérale est très vite annoncée, bénéficiant de l’abstention de la majeure partie de la population, encore apolitique. Les trois partis qui se disputent la majorité sont tous trois libéral : le Parti Libéral défend un libéralisme politique et économique, et une ouverture très forte au monde ; le Parti National-Libéral défend un libéralisme politique et une économie nationaliste et protectionniste ; enfin, le Parti Chrétien défend un libéralisme, toutefois limité sur le plan moral.


La course au pouvoir se fait dans les règles de l’art. Les intellectuels, dont l’influence a redoublé grâce à ces victoires, s’assurent que les élections ne seront pas truquées. De nombreux mécènes permettent à tous les partis kaulthes de bénéficier d’un financement pour leur campagne.

Le Parti National-Libéral avait rencontré un succès fulgurant dans les sondages à l’annonce de sa création, se plaçant entre le Parti Libéral et le Parti Chrétien, et donc remportant les voix de nombreux indécis.

Cependant, la campagne a été bouleversée par un scandale médiatique autour des cadres du Parti Chrétien, notamment son dirigeant Christoph Popper, accusé de viols sur mineurs. Le Parti Chrétien s’est donc effondré, entrainant une réaction en chaîne : les électeurs les plus à droite du Parti Chrétien se tournent vers l’extrême droite, illustrée par la Ligue Conservatrice. Un climat de peur s’instaure alors parmi de nombreux hésitants, progressistes, face à un possible retour en arrière. Le Parti Libéral connait alors une hausse nette dans les sondages, hausse accentuée par une présence médiatique très forte, un soutien des intellectuels et une habileté rhétorique de ses meneurs, dont Jakob Möser, déjà connu comme l’un des premiers grands dirigeants du mouvement libéral, et Jorg Feigenspan, le dirigeant du parti.


Ainsi, le Parti Libéral a réussi à obtenir la majorité à l’Assemblée populaire, chambre basse du Parlement kaulthique. Après une habile négociation avec le Parti National-Libéral, Jorg Feigenspan a réussi à se faire élire Prince-Régent sur un programme d’unification national, de progrès en matière de liberté, mais aussi sur une ouverture au monde inédite pour la Kaulthie.

Après des mois de tensions et des années d’épuisement, c’est un nouvel espoir qui nait chez les Warenbourgeois. Feigenspan leur a promis la liberté, individuelle et collective, politique et économique, et la liberté garantie.


Aussi, Feigenspan s’est tourné vers le monde. Il veut ouvrir le mandat du Parti Libéral dans un spectacle sans précédent. Dans les heures qui suivent, il annoncera officiellement les trois premières mesures de son gouvernement, des mesures majeures :

- L’unification de la Kaulthie : les gouvernements féodaux seront officiellement abolis, même si la Mährenie et le Valheim resteront, de fait, indépendants pour l’instant.

- La proclamation de la République kaulthe : Feigenspan confirmera ainsi l’avènement d’un régime écarté du joug aristocratique, et dont la démocratie sera une valeur fondamentale.

- L’ouverture de la Kaulthie : Feigenspan proclamera officiellement la fin de l’isolation kaulthe, diplomatique autant que culturelle et économique. Il le fera devant plusieurs grands dirigeants de démocraties libérales. Aussi, Feigenspan devrait probablement annoncer la candidature de la Kaulthie à l’ONC, entamant ainsi un processus long, qui ne s’aboutira sûrement qu’après la guerre.


Il reste cependant plusieurs enjeux pour les Kaulthes, qui sont encore loin d’avoir atteint leurs objectifs : Feigenspan va-t-il entamer des réformes sociales, pour le peuple kaulthe encore trop exploité par les propriétaires terriens ? Va-t-il protéger l’économie et la souveraineté nationales, comme le voulait son homologue du Parti National-Libéral, Konrad Lindenbaum ? Va-t-il continuer la guerre contre le Valheim, ou va-t-il entamer des négociations pacifiques ? Va-t-il abolir toutes les institutions aristocratiques qui résident encore dans le système démocratique actuel ? Va-t-il réussir à convaincre à la fois les dirigeants internationaux et le reste du Parlement pour que la Kaulthie intègre l’ONC ?
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Vers 14h, la foule se rassemble devant la porte est du Palais Impérial, sur la Place de l'Impératrice Rose. Ici aura lieu le discours censé proclamer la République kaulthe, discours approuvé par le Parlement après plusieurs semaines de débats sur le passage d'un "Empire démocratique" à une République kaulthe.

Dans les premiers rangs, des sièges et des bancs ont été installés pour les convives officiels, que le Prince-Régent Jorg Feigenspan est accusé d'avoir "invité arbitrairement". Parmi eux, plusieurs représentants d'Etats démocratiques et libéraux, des quatre coins du globe. Des Etats que la très prochaine République veut approcher dès les premières heures après sa proclamation. Il y a aussi plusieurs dirigeants des insurrections libérales de mai et juin 2006, souvent assez proche du cercle de Feigenspan.


Vers 14h30, après que l'hymne kaulthe ait été chanté, le Prince-Régent Jorg Feigenspan monte sur une estrade, devant l'entrée du Palais Impérial. Il commence alors son discours :

Illustration

Citoyens, citoyennes


Nous, Kaulthes, avons combattu depuis plusieurs années un régime impérial, qui a refusé les droits et la liberté à son peuple. Des droits et une liberté antique, usurpé par un petit groupe restreint de personnes qui se transmettaient le pouvoir par le sang.

Mais notre peuple n’est pas faible ni ignorant, et nous voyions déjà la vérité des abus de ce régime. Certains se sont régulièrement levés contre ce régime oppresseur, mais l’ascension de tout les Kaulthes contre l’Empire a réellement commencé il y a 3 ans.

Devant la menace grandissante d’un peuple éveillé, prêt à s’emparer de ce qui devrait depuis toujours lui appartenir, les dirigeants de ce pays ont pris peur. Certains d’entre eux ont décidé de sauter sur l’opportunité et de tourner l’insurrection en leur faveur, d’autres l’ont vu comme la fin d’une ère de privilèges et ont décidé de contre-attaquer.


Divisés, ils n’ont pu taire l’insurrection comme ils l’ont tant de fois fait dans le passé. C’est donc un peuple kaulthe unifiée face à une aristocratie divisée qui est parvenue à contraindre l’Empereur d’organiser ces premières élections nationales.

De cette manière, le peuple kaulthe a pu exprimer ses souhaits quant à la gouvernance qu’il souhaite. Et il a fait le choix d’une démocratie, libérale et nationale.


Aujourd’hui est un tournant majeur dans l’histoire de la Kaulthie : c’est son unification, c’est son réveil. Les Kaulthes, aujourd’hui, sont unifiés en une seule et unique nation, démocratique et libre.

Aujourd’hui, devant les yeux des Kaulthes et du monde, je proclame donc, devant vos yeux, l’avènement de la République kaulthe.

La République kaulthe est l’unique et ultime Etat du peuple kaulthe. Elle est sa gemme, son flambeau rayonnant, elle est prête à défendre son histoire et ses valeurs.

La République est la protectrice du Peuple, qui garantit son indépendance vis-à-vis des intérêts personnels et égoïstes de l’aristocratie, et de l’opportunisme de certains Etats étrangers.

La République kaulthe est démocratique, et n’est pas le fruit d’une insurrection vaine au profit d’un pouvoir vain. Elle est et sera toujours élue par les Kaulthes, tous les Kaulthes, sur un même pied d’égalité. Elle est la Kaulthie, elle est le Peuple.

La République kaulthe est la République du Peuple kaulthe, dans son entièreté, et se battra jusqu’au bout pour finaliser la réunification des Kaulthes sous un seul et même Etat, une seule et même République : la République kaulthe.


Cette République nait dans une période de crise et de combats, et devra d’abord répondre à ces enjeux. Si nous avons déjà verser beaucoup de sang et déjà prouver notre courage et notre détermination, le combat est loin d’être fini. En réalité, il ne fait que commencer.

Nous devons d’abord commencer par permettre à notre démocratie de fonctionner et de perdurer, afin de ne plus jamais rencontrer l’oppression d’un quelconque régime. Nous devons, de ce fait, protéger les institutions de la République, et réformer l’Education.

Ensuite, nous devrons permettre à chacun de pouvoir accéder au statut et au métier qu’il mérite, indépendamment des héritages de biens et de sang. Nous devrons nous battre pour la méritocratie, et la République devra permettre à chacun d’être ce qu’il souhaite.

Enfin, nous devrons relever l’économie kaulthe. Nous devrons permettre aux Kaulthes d’obtenir ou de récupérer leurs emplois injustement perdus, à la fois à cause du régime impérial et des multiples conflits que nous avons vécus. Nous devons permettre aux entreprises de naitre, prospérer et perdurer librement, en continuant la libéralisation des marchés et en combattant le traditionalisme encore trop implanté au sein du pays.

Aussi, nous devrons permettre le libre-échange avec les Etats étrangers, que le commerce kaulthe puisse renaitre après un siècle d’isolation.
La Kaulthie a un potentiel économique considérable : la République cherchera à l’atteindre.


Toutefois, la République, si durement acquise et encore si fragile, devra être défendue par son Peuple. Au sud, les Anarchistes n’ont pas reconnu notre République comme le seul Etat capable de mener le Peuple kaulthe à la prospérité, et à la liberté. Les Anarchistes, influencés par quelques leaders opportunistes, veulent diviser les Kaulthes de nouveau, et scinder définitivement la Kaulthie. Ils veulent la destruction de notre Etat, et de tout Etat kaulthe qui pourrait unir le Peuple.

Les Anarchistes sont les ennemis de la République. Nous devrons nous battre et verser le sang contre leur folie destructrice.

Enfin, la République marque la fin d’un siècle de fermeture diplomatique, et d’isolationnisme. Désormais libéré, le Peuple kaulthe devra se protéger des ingérences étrangères, et rester indépendant. Mais, surtout, il devra coopérer avec les multiples Etats qui partagent nos valeurs, et respectent notre liberté. La République kaulthe sera une République diplomatique.


J’aimerais donc conclure ce discours en annonçant la mesure qui représente la finalité logique de telles proclamations. La Kaulthie veut rejoindre le cortège des défenseurs de la Liberté et de la Démocratie. Ainsi, il est tout naturel qu’elle veuille intégrer l’ONC. Je vous annonce donc ici la candidature de la République kaulthe à l’Organisation des Nations Commerçantes.

Kaulthes, face à la menace des Féodaux et des Aristocrates, face à la menace d’Anarchistes impitoyables et destructeurs, et face à la menace d’un monde toujours plus chaotique, nous devons rester unis. Unis sous une seule bannière : celle de la République, une République démocratique, libre et indivisible.

Vive les Kaulthes, vive la Kaulthie : et vive la République !


Quelques heures après le discours, Jorg Feigenspan a invité les représentants internationaux présents durant son discours au sein du Palais Impérial, qu'il compte bientôt renommer. Il compte dialoguer avec eux, notamment sur les conditions d'une adhésion kaulthe à l'ONC.
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La noblesse de Carnavale ne manque jamais une occasion de faire une petite promenade. Ça tombe d’ailleurs bien : la Kaulthie est tellement pittoresque ! On peut profiter du beau temps et marcher dans l’herbe sans souliers en riant et en se jetant des fleurs.
Mais s’il y a bien une chose qu’aime plus que tout la noblesse de Carnavale, c’est d’assister aux réceptions des pauvres. Ca aussi c’est très pittoresque ! Il y a des discours, des hymnes nationaux et plein plein de jolies mots par exemple : liberté ou alors indépendance, qu’il est amusant celui-ci alors !

A la tribune, Blaise Dalyoha applaudit beaucoup. Encore ! Encore ! Et comme c’est lui qui a le fric, tout le monde l’imite pour se faire bien voir. Une autre !

Maintenant il faut manger, déclare Pervenche Obéron. La vieille a faim et les discours ça creuse alors tout le monde file au buffet en piaillant. Miam des petits fours ! Oulala c’est très chaud cette tarte aux poireaux !
Ce n’est pas aussi raffiné qu’à Carnavale, mais la Kaulthie ne peut pas se permettre d’importer des légumes de l’autre bout du monde, comme les gens civilisés.

Après le repas, les plus riches iront taper à la discute avec Jorg Feigenspan.

Vous avez bien raison de dénoncer ces anarchistes, mais pourquoi ne pas juste les interdire ? Tenez, voilà pour votre femme, un cadeau de chez nous. C’est un échantillon de virus, ne le laissez pas à portée des enfants ! Sur un leader syndical un peu turbulent, c’est très efficace.

Mais bon, on n’est pas là pour faire des cadeaux non plus, il faut rentabiliser le carburant pour venir. Monsieur Feigenspan est un homme qui sait parler à ses invités et une seule phrase compte vraiment dans son discours. L’ouverture au libre-échange de la Kaulthie.
Monsieur Castelage s’en lisse la moustache et madame Obéron a l’œil qui pétille. Monsieur Dalyoha s’en fiche, lui. Il a délégué la gestion de ses comptes à une armée de juristes et de financiers qui s’en occupent très bien à sa place !

Bientôt on pourra manger des poires de Kaulthie à Carnavale, et les pauvres Kaulthes pourront se faire greffer des reins carnavalais !
Importation, exportation, balance commerciale, c’est vraiment génial le grand marché mondial !
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