6h23,
Grand Aéroport de Legkibourg.
Gaspard Razoumikhine commençait à s'impatienter. Les dernières semaines avaient été quelque peu tranquille, et cette rencontre diplomatique avec les dirigeants de Finnevalta avait le potentiel pour le tirer de son ennui récent. Depuis quelques minutes, son genou commençait à le démanger et ses mains se tordaient derrière son dos. Eh quoi ! Il avait une envie brûlante de serrer des mains, d'échanger des formules de politesses en langue étrangères, de faire cligner ses yeux intelligents devant les représentants étrangers, ce qui lui manquait depuis ces derniers temps. Le ministre tourna son regard vers son souverain. Ce dernier, ses épais sourcils froncés par la concentration, dirigea son regard acéré vers lui, lui annonçant tacitement l'arrivée des visiteurs.
En réalité, cette rencontre n'avait pas grand intérêt. Se faire des amis sur la scène internationale, aussi modestes soient-ils, serrer des mains moites et ridées, échanger des sourires aussi niais que lourds d'enjeux géopolitiques... Bref, le temps des tensions avec les communistes était révolu. Ces derniers jours, Gaspard Razoumikhine brûlait d'envie de renvoyer une lettre au secrétaire général avec qui il avait tant conversé, juste pour voir. Un peu d'adrénaline, il en avait besoin. Après tout, il ne faisait pas ce métier pour rien.
Mais si cette rencontre avec les représentants du Finnevalta ne comportait pas d'enjeu très important, elle en impliquait tout de même un petit : celui de montrer aux invités la beauté de la Clovanie. En effet, dans sa dernière lettre, Madame Pasi Pokka avait apposé à l'illustre nom de la capitale clovanienne l'adjectif de humble. A la lecture de ce surprenant qualificatif, le Ministre avait haussé les sourcils en signe d'étonnement, et il avait tout de suite après résolu de prouver au plus vite à sa correspondante que Legkibourg ne connaissait point d'humilité. Grandeur, magnificence, Beauté, voilà des mots qui auraient pu convenir. Et puis, qui sait, peut-être que cette entrevue pourrait porter des fruits intéressants, sur le point de vue économique, politique, militaire, que sais-je ?
Tandis que Razoumikhine se perdait dans ces réflexions, un bruit de moteur se fit entendre. L'avion de la présidente arrivait. Les genoux du Ministre Impérial des Affaires Etrangères se détendirent.
En réalité, cette rencontre n'avait pas grand intérêt. Se faire des amis sur la scène internationale, aussi modestes soient-ils, serrer des mains moites et ridées, échanger des sourires aussi niais que lourds d'enjeux géopolitiques... Bref, le temps des tensions avec les communistes était révolu. Ces derniers jours, Gaspard Razoumikhine brûlait d'envie de renvoyer une lettre au secrétaire général avec qui il avait tant conversé, juste pour voir. Un peu d'adrénaline, il en avait besoin. Après tout, il ne faisait pas ce métier pour rien.
Mais si cette rencontre avec les représentants du Finnevalta ne comportait pas d'enjeu très important, elle en impliquait tout de même un petit : celui de montrer aux invités la beauté de la Clovanie. En effet, dans sa dernière lettre, Madame Pasi Pokka avait apposé à l'illustre nom de la capitale clovanienne l'adjectif de humble. A la lecture de ce surprenant qualificatif, le Ministre avait haussé les sourcils en signe d'étonnement, et il avait tout de suite après résolu de prouver au plus vite à sa correspondante que Legkibourg ne connaissait point d'humilité. Grandeur, magnificence, Beauté, voilà des mots qui auraient pu convenir. Et puis, qui sait, peut-être que cette entrevue pourrait porter des fruits intéressants, sur le point de vue économique, politique, militaire, que sais-je ?
Tandis que Razoumikhine se perdait dans ces réflexions, un bruit de moteur se fit entendre. L'avion de la présidente arrivait. Les genoux du Ministre Impérial des Affaires Etrangères se détendirent.