13/07/2013
13:40:12
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Conversation téléphonique entre Priscyllia et le Saint-Empire Karpok Unifié

Monika Poliakov avait demandé, chose rare en Priscyllia, un effort de modernité à l'occasion de cet appel confidentiel entre les représentant-e-s du ministère de l’intérieur et de la sécurité du SEKU et les représentant-e-s de la RAP.

Ainsi, une ligne sécurisé fut ouverte entre la maison de la rapporteuse générale, l'ambassade priscylienne au Saint-Empire, et le ministère en question.
Monika Poliakov, ayant convié chez elle quelques camarade-stratèges et membre de la commission d'enquête concernant les faits de Falcon, siégeait au bout de sa table à manger, devant un microphone. Au centre de la tablée, une petite enceinte allait retransmettre ce que le téléphone recevrait, mais seul la rapporteuse pourrait y répondre.

A l'ambassade, Wassim avait choisi la solitude, et s'apprêtait modestement à recevoir l'appel seul, assis à son bureau, son portable contre l'oreille.

L'un des camarades stratèges à Aërola s'occupait de la ligne, et disposait d'un bouton préalablement programmé pour déclencher l'ouverture de la ligne à l'heure convenue.
Heure convenue qui arriva.

- Camarades, interrompez vos conversations, j'ouvre la communication.

Deux bips sonnèrent avant que Wassim ne décroche, saluant promptement l'assemblée dont il n'avait pas vraiment connaissance.

Il ne manquait plus que les karpokiens...
A la suite de la communication diplomatique entre le Ministère de la Défense Karpokien et la Rapporteuse générale de l'assemblée générale de la république autonome de Priscyllia, l’information a été donnée au Ministère de l’Intérieur, sous couvert du Palais.
Ainsi, après quelques recherches et investigations, le Ministère a donné son feu vert pour établir une communication téléphonique avec la République autonome de Priscyllia, en leur proposant, comme convenu, un rendez-vous téléphonique.


C’est au Palais, dans la partie la plus sécurisée, que se retrouvent Nicholaï Glinka, Ministre Impérial, Ministre de l’Intérieur, Priba Balatan, Ministre Impérial, Ministre de la Défense et des Armées, accompagnés tous les deux de leur directeur de cabinet le tout, sous la houlette du Grand Chambellan et du secrétaire général du Palais.
C’est donc autour d’une large table ronde où se trouve un micro en son centre, qu’ils se retrouvent assis. On leur sert du thé et quelques biscuits à la cannelle. Comme souvent à l’intérieur du Palais, le décor est chargé, le style est ancien. Bien que la salle ne soit pas très grande, la hauteur du plafond fait résonner la voix des différentes personnes.

Le Grand Chambellan anime un court briefing avant de déclarer :

« Bon merci beaucoup pour ces éléments. Tout le monde est prêt ? Monsieur le Ministre Impérial, je pense que nous pouvons commencer l’appel. Je vous laisse le soin d’entamer la discussion, Monsieur le Ministre Impérial de l’Intérieur vous pourrez évidemment compléter ou simplement prendre la parole. Pour ma part, je ne prendrai pas part aux échanges et me limiterai à l’écoute.
Commençons !
»
...connexion établie....communication ouverte....

Le bourdonnement sourd de la liaison s'activa des deux côtés de l'appel diplomatique entre Priscyllia et le SEKU. Monika Poliakov prit la parole en première.

Camarades karpokiens, j'espère que la connexion vocale qui nous unit pendant ce court instant d'échange est d'assez bonne qualité pour que vous puissiez ressentir la proximité que Priscyllia voue à votre nation.

Nous vous avons contacté par les voies diplomatiques dans le cadre d'une piste dans l'enquête sur l'attentat de Falcon : l'envoi d'un avion kamikaze sur notre base aérienne militaire ayant fait 21 morts dans nos rangs.
Comme nous vous l'avons déjà communiqué, nous avions procédé suite à cet attentat suicide à une arrestation préventive, celle d'Ivan Kamazarov, qui tentait alors de quitter le pays d'une manière très suspecte. Si il était alors très probable que le lien entre lui et les attentats existe, nous n'avions aucun moyen de le prouver, et donc aucune raison de le détenir plus longtemps. C'est pour cette raison que nous l'avons libéré à la fin du délais légal, en le sommant, sans pouvoir le contraindre, à ne pas quitter le territoire le temps de l'enquête, sous peine de devenir le principal suspect de l'affaire.

Si nous vous contactons, c'est parce qu'il a effectivement quitté notre territoire vers le votre. Mais ça, nous ne le savions pas jusqu'au mois dernier. La véritable motivation de son arrestation est bien plus solide, et je vais laisser ma camarade de la commission d'enquête vous la transmettre.


Un petit laps du temps s'écoule, au cours duquel on entendit quelques frottements et déplacement dans la salle où s'était installé Monika Poliakov et son équipe. Une voix plus fluette, moins assuré, pris finalement la parole.

- Je suis Lucie Prodav, Combattante de la Révolution au sein des Forces Révolutionnaires Armées de Priscyllia et membre de la commission d'enquête sur les faits de Falcon.
Il y a plus d'un an, le 26 avril 2008, le réservoir de kérosène numéro 3 de la base aérienne militaire de Falcon était touché par un avion tombant en piqué du ciel. L'explosion entraine la mort de 21 soldats priscylliens et de nombreux dégâts matériels. L'identité du pilote est difficilement retrouvée au bout de plusieurs semaines dans les débris calcinés de la scène de crime : Mikhail Koukhoff, un priscyllien né sur le territoire et ayant selon ces voisins, des affiliations au GASP, le Groupe d'Action pour la Souveraineté Priscyllienne. C'est, pour ne pas faire long, un collectif visant à transformer la république libertaire de Priscyllia en un état fort et centralisé, souverain.
Je reprend.
Dans la même période, on nous signale la disparition inquiétante d'un homme : Ivan Kamazarov. Le lien entre les deux enquête se fait rapidement lorsque des témoins anonymes dénoncent par une lettre au Comité des Affaires Stratégiques et Révolutionnaires, les affiliations de Kamazarov avec le GASP.
Immédiatement, nous retrouvons sa trace et l'arrêtons à bord d'un petit avion, dans un aérodrome non-officiel, sur le point de décoller. Dans ses poches, plusieurs lettres, la plupart destinés à des activistes du GASP vivant à l'extérieur du territoire. Rien de condamnable, le GASP n'étant que suspect dans l'affaire... Le contenu était par ailleurs, très inintéressant, puisque parfaitement personnel et dénué d'informations quand aux faits reprochés. Cependant, une dernière lettre est retrouvé sur le tableau de bord de l'appareil : ce sont des condoléances à la famille de Mikhail Koukhoff, félicitant celle-ci d'avoir donné naissance à un "patriote héroïque", "mort pour la nation"...
Aussitôt, Kamazarov est mis à l'abri dans un appartement de restriction en attendant plus de preuve. Mais elles n'arriveront pas, et vous connaissez la suite... Il fuit.
Avant même d'apprendre son départ irrégulier du territoire, nous avons interrogé maintes fois sa famille, résidant en Priscyllia. Au début muette et ignorante des affiliations d'Ivan au GASP, il se révéla rapidement que les parents en savait un peu plus. La mère fut la première à avouer lors d'un entretien de soutien psycho-social que son fils vouait une haine intense vis à vis, notamment, de la figure de Koliman. Puis, suite à cela, elle confessa à demi-mot aux membres de la commission d'enquête que son fils avait souvent parlé de prendre les armes contre l'AGCRAP.
Finalement, le père, impassible jusque là, nous fit transmettre par voie postale un dossier dans lequel nous avons retrouvé plusieurs centaines de correspondances entre Ivan et d'autres membre du GASP sur le territoire. La semaine d'après, les parents nous firent parvenir leur vœux de ne plus contribuer à l'enquête.

Cependant, il y a dans ce dossier des documents prouvant point par point que Kamazarov est l'acteur principal de l'endoctrinement de Mikhail Koukhoff au sein du GASP, et qu'il a fourni par ses propres moyens l'appareil piégé responsable de la mort des 21 soldats.
Il annonce, dans sa dernière lettre, partir vers le Saint-Empire après "la réussite de l'opération" afin "d'attendre que le calme revienne sur ce pays tourmenté".
Nichalaï Glinka prend la parole et répond :

« Bonjour madame Prodav,
C’est le Ministre des Armées et de la défense qui vous parle, Nicholaï Glinka. Déjà, nous tenons ici à vous formuler à nouveau nos sincères condoléances et notre total soutien. Les individus dont vous nous parlez sont suivis depuis leur arrivée par le service de sécurité intérieur qui dépend directement du Ministère de l’Intérieur. Je passe la parole au Ministre qui sera plus à même de vous détailler la situation telle que nous la connaissons ici.
»

Priba Balatan :

« Bonjour à tous.
Les deux individus se nomment, ou se font nommer, Ivan, ce qui corrobore avec l’individu recherché et Akhman. Tout porte à croire qu’ils ont réussi à pénétrer dans le pays le long de la frontière avec le Bolthorkoy et qu’ils se trouvent désormais dans la région de Lawik. Il s'agit d'une région peu peuplée, rurale où la population est peu enclin à aider spontanément des inconnus. C'est pour nous un réel avantage.
Ils ont été vus la dernière fois dans un village de moyenne montagne. Les accès sont sécurisés et de nombreux fonctionnaires sont mobilisés.
Il ne fait pas de doute qu’ils sont pris en tenaille mais, un dernier rapport nous disait qu’il était probable qu'ils soient tous les deux armés.
C’est pourquoi, nous évitons d’agir rapidement et nous procédons par encerclement de plus en plus rétrécis…
Que savez-vous précisément du passé de ces deux individus ?
Que savez-vous de ce « Akhman », correspond-il lui aussi avec une personne connue de vos services ?
Ont-ils des formations militaires ?
Leur profil psychologique a-t-il été étudié ou est-il connu ?
Nous voulons anticiper tout problème et prévoir toute éventualité lorsque nous seront face à eux, ce qui ne serait tardé, vous l’avez bien compris.
»
Lucie Prodav reprit la parole tout de suite après les questions du ministre Balatan.

Monsieur le ministre, je vais tenter de répondre à vos questions point par point.
Dans vos déclarations, un premier point m'intrigue. Nous n'avons, à ma connaissance, et mes camarades du CASR semble valider cela, aucune information à propos d'un individu dénommer Akhman. Absolument aucun document n'est lié à lui, et il nous est totalement inconnu dans le cadre de cette enquête...
En ce qui concerne Kamazarov, il est administrativement connu par le CASR pour avoir atteint le niveau de formation le plus haut au sein des FRAPs, avant de démissionner brutalement il y 5 ans. Depuis, aucun de ces voisins n'est en capacité de nous dire quelle activité il pratiquait, et certains témoignages, peu fiables mais existants, par d'un homme impulsif, et particulièrement réactionnaire en ce qui concernait la politique priscyllienne. Ses parents nient cependant ce point, mais affirment un goût prononcé pour l'armée, et une recherche perpétuelle de l'"héroïsme militaire" qu'il n'avait put trouver dans le fonctionnement horizontale de l'armée priscyllienne.
Nous vous avertissons donc sur un point : Kamazarov est formé militairement, et est capable de se défendre avec ou sans arme. Son arrestation doit donc se faire avec une attention particulière.
Il y a d'ailleurs peu de chances pour qu'il se rende de lui même : les priscylliens ne se rendent pas, et les membres du GASP revendiquent un attachement particulier au sacrifice... Si nous préférerions amplement que son arrestation soit pacifique, nous avons de fort doute sur la possibilité de cette hypothèse...


Monika Poliakov se pencha derrière Lucie pour prendre promptement la parole.

- Aussi, nous voudrions nous assurer que Kamazarov puisse être interrogé au plus vite sur notre territoire. Nous souhaiterions par exemple, être averti à l'avance de son arrestation, afin d'envoyer un avion démilitarisé et médicalisé le récupérer mort, vivant, ou blessé, sur votre territoire. En ce qu'il est de l'autre individu, nous le soumettronsà cette occasion à un contrôle d'identité intégral afin de vérifier sa nationalité... Nous ne pourrons aviser qu'après pour son cas, je pense....
Les différentes personnes présentes dans la salle écoutent avec attention les propos. Le grand Chambellan ne semble pas très heureux d’apprendre, de la part de la République autonome de Priscyllia, qu’il n’y aurait qu’un seul ressortissant de leur pays. Qui est donc Akhman ? Est-il possible qu’un Karpokien participe à de telles actions ? est-ce un otage ?

Son regard à la fois interrogatif et agacé se tourne vers le Ministre de l’intérieur qui, un peu déstabilisé décide de prendre la parole pour répondre aux interlocuteurs de Priscyllia.

Nicholaï Glinka :

« Écoutez, nous ferons notre possible concernant une arrestation sécurisée. Le problème est qu’il ne faut pas qu’il se sente pris dans une tanière car il n’aurait aucun intérêt à se rendre, d’autant que vous nous le décrivez comme souhaitant faire preuve d’héroïsme et il est fort possible qu’il veuille terminer sa vie en martyr politique. Ses connaissances militaires peuvent également faire craindre des possibles pertes chez nos fonctionnaires.
Si les opérations tournaient mal, il va de soi qu’il nous faudra, vous et nous, faire preuve de discrétion totale. En effet, mourir en martyr sans que personne ne le sache, c’est réduire à néant cette volonté. L’inverse pourrait malheureusement entraîner d’autres à vouloir prendre ce chemin morbide à des fins idéologiques.
Quoi qu’il en soit, je vais directement prendre les renseignements sur le terrain et nous allons pouvoir dans les heures prochaines, intervenir et maîtriser le ou les individus.
Dans le cas ou celui-ci est maîtrisé, vous aurez la possibilité de venir le chercher à Santa Lawik, où il sera détenu à l’aéroport jusqu’à votre arrivée.
Nous rappellerons dès que possible.
A bientôt pour de bonnes nouvelles je l’espère
».

Une fois la communication interrompue, le grand chambellan se tourne à nouveau vers le Ministre et lui parle d’un ton glacial :

« Monsieur le Ministre impérial, je vous invite à vous questionner sur la qualité de vos renseignements recueillis par vos services de renseignements intérieurs. Il me semble très curieux, au regard des moyens mis à votre disposition, qu’une telle erreur d’appréciation ait pu arriver. Cela ne remet pas simplement en cause votre compétence, cela remet en cause la capacité de l’Empire tout entier, aux yeux d’un pays partenaire, quant à l’efficacité de ses services. J’attends désormais de vous que vous résolvez de façon positive cette affaire ».

Une fois ces mots prononcés, le Grand Chambellan se lève et quitte la pièce, accompagné du secrétaire général du Palais qui lui emboite le pas. Les autres personnes assises autour de la table prennent le soin de terminer leur thé, de discuter un peu avant de retrouver leur ministère. Seul Nicholaï Glinka et son directeur de cabinet sont sortis rapidement de la salle de réunion juste après les représentants du Palais.
Le Ministre d’État impérial a été invité au Palais suite à l’arrestation de l’individu de la république autonome de Priscyllia. A cette occasion, Nicholaï Glinka a donné un rendez-vous téléphonique avec les homologues de Priscyllia pour les informer et organiser les évènements futurs.
Il est reçu par le Grand Chambellan et le secrétaire général du Palais. Le rendez-vous se fait cette fois dans le bureau feutré du Grand Chambellan.

Le Grand Chambellan :

« Monsieur le Ministre impérial avant de commencer l’appel, je souhaite un point précis sur les évènements passés. Je vous remercie de nous livrer ici tous les détails afin d’effectuer un point de situation précis pour mon rapport à l’Empereur. »

NicholaÏ Glinka :

« Très bien Monsieur le Grand Chambellan.
L’individu nommé Ivan a tiré sur le pauvre Akhman, paysan âgé, qui habitait dans une ferme sur les hauteurs d’un village de moyenne altitude dans la Province de Santa Lawik. Ils étaient tous les deux repérés depuis quelques heures et le contact visuel a permis de constater avec quelle cruauté il a tiré sur le vieil homme, sans aucun remord.
Dès ce moment précis, le commandant du groupe d’intervention a décidé de passer à l’action pour l’interpeller. En arrivant à portée de tir, le groupe a effectué un contact avec lui afin de lui demander de se rendre. Lorsque le premier policier est entré dans la grange, la porte était piégée et a explosé en le blessant. Heureusement qu’il avait une tenue de sécurité adaptée, et bien qu’hospitalisé dans l’hôpital de Santa Lawik, il s’en sortira.
La décision a donc été prise de le stopper. Le tireur d’élite a tiré sur la main qui tenait son arme dès qu’il s’est approché de la fenêtre. La balle lui a arraché la main et l’avant-bras, mais pour lui non plus, ses jours ne sont pas en danger et il a été rapidement pris en charge par le médecin du groupe d’intervention.
»

Le Grand Chambellan :

« Merci Monsieur le Ministre impérial. Je vous félicite et félicite également les hommes sous votre responsabilité. Ce sont en effet de grands professionnels. J’irai voir la famille du vieil homme et vous irez à l’hôpital remercier le policier blessé. Vous pouvez désormais appeler nos correspondants de la république autonome de Priscyllia. »

Nicholaï Glinka compose le numéro de téléphone sur la ligne sécurisée :

« Bonjour chers amis, je reviens vers vous sur le sujet qui nous préoccupe. Je vous informe que l’individu a été interpellé avec succès, non sans difficulté d’ailleurs, et qu’il est désormais détenu comme évoqué précédemment au sein de l’aéroport de Santa Lawik.
Pour information, il a assassiné le dénommé Akhman et avait piégé la totalité de l’habitation. Dans le feu de l’action, le suspect a eu le membre droit arraché par une balle afin qu’il ne puisse pas tirer sur le groupe d’intervention.
Il a été opéré avec réussite dans la foulée.
Voilà, même si son acte odieux mériterait un jugement au sein de l’empire Karpok, nous vous le livrons comme convenu et nous attendons désormais vos modalités pour la suite des évènements
».
Assis devant son écran, un soldat des FRAP était chargé d'attendre patiemment d'éventuelles demande de communication vers l'assemblée générale, alors qu'une séance était justement en train se tenir. Presque assoupis, il entendit néanmoins le petit bip sonore indiquant une communication entrante : Le Saint-Empire Karpok appelait.
En connaissance des évènements qui s'y déroulaient, le soldat redirigea immédiatement l'appel vers le combiné sécurisé de la maison de Monika Poliakov, qui répondit sur le champs.


- Camarade Poliakov, une communication de l'empire karpok.

- Merci, transmettez.

L'appel commença sur les mots de Nicholaï Glinka. Monika écoutait silencieusement, debout devant son bureau, les mots du ministre impérial, préparant mentalement une réponse qui conviendrait aux membres du CASR, qui ne pourrait être à ses côtés rapidement. Avoir une bonne appréciation de la position de chacun, voici le travail d'une rapporteuse générale.
Elle laissa, après les déclarations du ministre, un petit flottement, avant de répondre avec assurance.

- Camarades, vous ne pouvez pas imaginer comme cette nouvelle soulage le peuple priscyllien d'un poids juridique insupportable. Grâce à vous et vos hommes, nous seront peut-être enfin capable d'en savoir plus sur les affaires qui secouent notre pays depuis quelques mois. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissant. Il est fort malheureux que l'un de vos habitants ait été tué par ce sanguinaire, et nous jurons que la justice priscyllienne prendra en compte ce crime. Nous vous proposons par ailleurs d'organiser un éventuel procès avec vous, afin de prendre en compte les réclamations des proches d'Akhman.
Je vais faire partir un avion diplomatique médicalisé, ainsi qu'une équipe de soignant et de soldats. Ils devraient arriver dans peu de temps pour récupérer Ivan et l'amener en lieu sur, où nous pourrons entamer un procès pour ses actes odieux.
Je suis certaine de l'attention que notre diplomate chez vous, le camarade Wassim, aura d'aller remercier vos équipes.

Pour finir, nous souhaiterions vous proposer un remboursement total de l'opération, y compris des soins qu'elle a nécessité. Faites nous savoir le montant de celle-ci lorsque vous serez en mesure de nous le signifier.
Le Ministre impérial interroge du regard le Grand chambellan qui l’invite à répondre. Le secrétaire général du Palais glisse un papier avec quelques notes afin que le Ministre puisse répondre à Mme Poliakov.

Nicholaï Glinka :

« Très bien, faisons ainsi. Nous allons accueillir votre avion à l’aéroport de Santa Lawik.
Le dénommé Yvan est tout à fait conscient, encore un peu groggy de l’anesthésie mais lucide.
Je trouve l’idée intéressante en ce qui concerne le procès. Soit, nous faisons venir chez vous un Procureur impérial afin qu’il participe finalement à un seul et unique procès où l’assassinat du Karpokien serait évoqué à charge. Soit, nous faisons venir un Juge impérial qui fera partie de la cour, au même titre que vos magistrats qui instruisent le dossier.
En ce qui concerne votre proposition de dédommagement, nous partons du principe que l’arrestation d’un malfrat sur notre territoire fait partie de nos obligations envers notre population, qu’elle que soit la nationalité de ce dernier.
Partant de ce principe, nous ne doutons pas que si un jour l’Empire avait besoin de votre aide, nous aurions votre soutien.
»
Bien évidemment, nous vous garantissons que Priscyllia ferait de même si la situation venait à s'inverser dans des circonstances futures.
En ce qui concerne le procès, nous souhaiterions ouvrir bientôt un conseil de justice complexe, et nous vous confirmerons après enquête, par voie diplomatique, les places auxquelles vous aurez droit dans son organisation. Nous vous garantissons que vous serez parti prenante de ce procès, et que la justice sera gagnante, pour vous comme pour nous. Cependant, je tiens à souligner que ce procès se fera sous le régime juridique priscyllien, bien différent du vôtre. Cette différence m'amène à vous conseiller d'assurer la connaissance de ce fonctionnement aux personnes qui vous représenteront lors du procès, histoire d'éviter tout malentendu...
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