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Exclave de Reaving

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Drapeau de l'Exclave de Raeving

Nom officiel : Vangardist Republic of Aleucia
Nom courant : Commune de Reaving

Idéologie officielle : Kah (communalisme libertaire), Avant-gardisme Smithien

Devise officielle : Aleucia, wipe the slate clean !
Hymne officiel :
Whirlwinds of danger !

Devise officieuse : We are and remain.
Hymne officieux :
Depuis la fin de la révolution, le vieil hymne révolutionnaire est généralement délaissé au profit de chansons autrement plus mélancoliques - et moins polémiques.
Which Side Are You on?

Population (données Décembre 2009) : 3 104 179
Densité : 100.7 hab./km²
Plus grandes villes : Reaving
Superficie : 30 824 km²

"Heu welCome to RevaChol !
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Histoire de la Commune de Reaving

La péninsule fut cartographiée dès 1501 par un groupe d’explorateurs hispaniques qui laissèrent place à deux missions catholiques organisant la construction de colonies religieuses dans la région. Ces colonies furent bientôt suivies de plusieurs ranchs et comptoirs de trappeurs, qui passèrent sous le contrôle du Vinheimur à la fin du même siècle et de plusieurs guerres de conquête. La ville de "Pueblo", future Reaving, passe ainsi sous le contrôle du nouvellement établit duché de Caliaman. Elle compte alors quatre vingt personnes (environs vint familles) et cinq-cent vaches. Des concessions sont offertes par le jeune duché à tout colon désirant s’y installer, assurant la croissance progressive de la colonie au cours des deux siècles à venir. En 1810, la tribu Maseawam occupait environs trente-deux villages dans la région le long de la péninsule. Le commerce avec les colonies de la région assurait une relative prospérité à ce qui restait une région isolée et extrêmement éloignée du commerce intercontinentale, traditionnellement orienté vers l'Eurysie. Cela changea avec l'arrivée de plusieurs industriels dans la région : le 18 Août 1835 est ainsi créé le port de Reaving, avec pour aspiration d'en faire un important port commercial ouvrant une nouvelle route vers le Nazum. La colonie fut légalement établie deux ans plus tard, obtenant une relative autonomie administrative en 1837, la perdant en 1839, la retrouvant en 1841. Le port industriel de Reaving se développa rapidement grâce au commerce de la soie entre le Nazum et l'Aleucie, attirant une population sans cesse plus importante originaire des deux continents, non sans quelques escarmouches occasionnelles entre colonies de cultures différentes. Ce fut la ruée vers le pétrole qui transforma la ville en plus important centre de transport de marchandise et de passager de la côte Ouest, amenant de nouveaux investissements et de développement d'un campus universitaire, de nouvelles industries et d'une conception nouvelle de ce que devait être la ville.

En effet, durant la seconde moitié du XIXᵉ siècle, plusieurs groupes sociaux, mouvements et institutions se battaient pour imposer leur propre projet politique et urbain à la région : les autorités centrales vinhoise luttaient pour conserver le contrôle de la ville la plus turbulente de la fédération : des mouvements nationalistes espéraient en faire la capitale d’une Caliaman libre, les industriels locaux essayaient d’ériger une cité industrielle moderne, la classe moyenne urbaine planifiait la démocratisation de la ville et, pendant ce temps, les anarchistes espéraient libérer ses travailleurs de l’oppression et de l’exploitation capitaliste. Cela ne pouvait qu’aboutir en une myriade de conflits – souvent violents – pour le contrôle de la ville et de la région tant avant que pendant la guerre d’indépendance.

Reaving a subit une importante mutation à partir des années 1850, lorsque l’accumulation de forces économiques se déploya au-delà des murs du vieil avant-poste colonial qui encerclait la cité et son port, et était globalement considéré par l’intelligentsia locale comme la manifestation physique d’une période économique passée, une barrière à la future prospérité régionale. Durant ce que certains décrivirent comme une phase progressive d’urbanisation bourgeoise, l’élite politique et économique dépensèrent des trésors de détermination en vue de construire une cité capitaliste moderne pouvant refléter la montée en puissances de la bourgeoisie. Cette vision urbaine était nourrit par l’idéalisme des planificateurs urbains et architectes, qui considéraient que la démolition de l’enceinte coloniale et l’extension de la cité amèneraient un progrès sans pareil pouvant à terme maximiser la prospérité de tout ses habitants. Le plus célébrer de ces planificateurs était Theodore Lacost, un penseur progressiste dont le plan utopique et ambitieux pour une extension urbaine rationnelle devint la base du développement de Reaving en 1859. Le plan de Lacost visait à réarranger les rues surpeuplée et mal conçue de la cité coloniale, dite « Old Town », qui devait à terme être connectée à un réseau de satellites industriels édifiés par-delà les murs coloniaux. Pour se faire, le plan était de construire des extensions qui, pour Lacost, deviendraient le cœur d’une nouvelle ville sociale et inclusive, permettant le mélange des classes au sein d’un environnement fonctionnel où la population pourrait interagir et profiter d’une nouvelle égalité civique et architecturale.

La grande contradiction de l’urbanisme bourgeois était qu’il faisait preuve d’une foi totale et aveugle envers les forces du marché. Cette subordination du processus d’urbanisation aux intérêts uniques de la bourgeoisie et des propriétaires terriens locaux assura que les plans égalitaristes de Lacost demeurent une chimère : Les propriétaires des dortoirs ouvriers se mobilisèrent avec succès contre son plan – comme ils se mobilisèrent avec succès contre toute tentative réformiste ultérieure. Bien que certains bidonvilles-dortoirs furent sacrifiés pour permettre la construction de nouvelles avenues et voie d’accès, connectant le port aux extensions industrielles de la ville, les plans de relocalisation de la population au sein de nouveau quartier fut ainsi totalement abandonné. C’est un exemple assez caractéristique de la façon dont furent menés toutes les extensions de la ville avant son indépendance. Répondant à des ambitions bourgeoises, contrées par d’autres ambitions bourgeoises, et donnant généralement un compromis assurant une réalisation relative des ambitions économiques sans répondre aux volontés sociales.

La population de Reaving, multiculturelle et coincée dans des quartiers relativement insalubres (puis dispersée dans divers quartiers ouvriers lors des rénovations de 1909), acquis rapidement sa propre culture et d’importantes notions de solidarité de classe, renforcée par l’établissement de véritables ghettos ouvriers et d’une planification urbaine visant de plus en plus ouvertement la séparation totale et absolue des classes sociales au sein de leurs quartiers respectifs. Les premiers syndicats de tendance anarchistes et socialistes apparurent dès 1860 et se développèrent notamment à partie de 1884, avec l’arrivée de Peyton J. William Smith, exilé politique et auteur socialiste qui rédigea plusieurs traités universitaires sur le « paupérisme » et d’autres ouvrages, officieux, à destinations des classes laborieuses et devant servir de préambule à leur révolution. Si Smith ne vu jamais l’accomplissement de son ambition révolutionnaire, son influence sur la région fut durable et, pour beaucoup, l’une des sources principales de la radicalisation des mouvements locaux de travailleurs.

Il convient cependant de rappeler plusieurs grèves, parfois violentes et de longue durée, émaillent l’histoire prérévolutionnaire de la région. On peut ainsi évoquer le blocage des usines de la périphérie en 1875, réglé par une intervention de l’armée, le grand pillage coordonné des nouveaux centres commerciaux en 1898, l’incendie volontaire dans les quartiers bourgeois en 1905 et, ce que beaucoup vécurent alors comme le préambule d’une insurrection généralisée, la grève générale des dockers de 1937 qui, considérant la similarité de l’évènement de 1952, peut effectivement être considéré comme une répétition générale de la part de mouvements alors hautement organisés et jaugeant probablement de leurs forces.

Le socialisme Reavinois s’est aussi construit en opposition à un nationalisme Caliaman généralement monarchiste et d’inspiration fasciste, dont les grands ténors n’hésitèrent pas à se rallier à la cause de la police et de l’armée lorsque la contestation sociale semblait trop inconvenante, ou menacer les intérêts économiques des dirigeants – souvent bourgeois – des mouvements indépendantistes. Il existe cependant un livre noir de la collaboration révolutionnaire entre socialistes et « interventionnistes », futurs fascistes, dont les forces se divisèrent lors de la révolution entre partisan de l’Ordre et partisan de l’Indépendance, rejoignant respectivement la cause du gouvernement Vinhois et des révolutionnaires.

La révolution se déclara pour de bon en 1952. Organisée de longue date par les mouvements socialistes de la région rassemblés au sein du Vangardist Movement for the Liberation of the Aleucian Workers, cette insurrection prit cependant des aspects plus organiques, notamment pour conserver le plus longtemps possible l'avantage d'un genre de légitimité populaire : tout commença donc par une grève des dockers, organisée en réponse à la charge de travail jugée trop important par les dockers. Considérant inacceptable que le premier ports de la côte Ouest surmène ses employés, ceux-là désiraient une augmentation de leur salaire et le recrutement de six-cent dockers supplémentaires. Après l'échec des négociations, il y eut plusieurs manifestations virant à la provocation et aboutissant à la mort accidentelle d'un gréviste aux mains des forces de l'ordre. La grève, en fait préparée de longue date et ne cherchant qu'un prétexte, fut ainsi rejointe par employés des usines alentours puis, ce qui fit peut-être paniquer le gouvernement vinhois, par les techniciens des plateformes pétrolières faisant la richesse de la région. Répondant à la rhétorique de plus en plus agressive des journaux conservateurs, le Vangardist Movement for the Liberation of the Aleucian Workers décida qu'il était temps d'assumer sa portée révolutionnaire et ses trois leaders - qui valurent au mouvement le surnom de Triumvirat - remirent au gouvernement Vinhois et aux travailleurs du continent la Sunset proclamation, déclarant par décret populaire le début d'une révolution prolétarienne et la proclamation de la Vangardist Republic of Aleucia. Cette République d’Avant-Garde, surnommée la Vangrep, était un système conçue conformément aux théories de Smith : dirigée par une cellule de révolutionnaires professionnels, organisée pour le combat et la lutte clandestine comme ouverte, elle se nimbait de secret et de violences et fonctionnait selon un principe souvent vertical de « centralisme démocratique », malgré une démocratisation avéré de tout les espaces publics et économiques de la vie régionale. La Sunset Proclamation est, pour beaucoup d'historiens, le début réel de la guerre civile. L'armée révolutionnaire, la Caliaman Citizens Militia devait renverser l'ordre Aleucien et mener une guerre d'un, dix, cent ans contre le capitalisme continental en vue d'établir une utopie socialiste. Cette utopie resta à l'état de pur fantasme, contrairement à la guerre qui dura bien une décennie pleine durant laquelle cette armée, composée de Reavinois et de volontaires étrangers, multiplia les tentatives d’incursions dans le duché voisin de Caliaman, et les actes terroristes et subversifs partout sur le territoire. La guerre s’enlisa à partir de 1963, pour trois années finales de siège durant lesquelles les rives de la République furent bombardées à répétition par une flotte coalisée espérant ainsi faire céder le gouvernement révolutionnaire, après plusieurs tentatives infructueuses d’occuper le sol.

La « Cité Holocauste » fut finalement délivrée de ses souffrances lorsqu’après plusieurs mois de négociation les représentants de la République demandèrent la médiation du Grand Kah, proposition qui fut acceptée par les pays coalisés, fatigués de mener une guerre sans succès contre un ennemi parfaitement fanatique, et jouissant malgré tout d’un relatif soutien populaire rendant tout le conflit hautement polémique. L’accord, signé en 1967, fut nommé la Dawn Proclamation, stipulant la dissolution du Triumvirat et de la Caliaman Citizens Militia, et l’installation aux frais du Grand Kah d’un système démocratique en Reaving. Privé de son gouvernement, vidé et traumatisée par la guerre, privée de ses espoirs révolutionnaires et de tout soutien international, la population de la commune décida finalement de rejoindre la confédération du Grand Kah en 1969, pour ne plus jamais la quitter.

Malgré d’importants efforts de reconstruction et une intégration jugée réussie dans la Confédération (Reaving participa activement à la guerre civile opposant les citoyens de l’Union à la junte de 1985), Reaving reste une région profondément traumatisée par la guerre, marquée par la destruction et hostile aux pays capitalistes. Il y est de tradition de dire qu’un « Bourgeois n’est pas un être humain », en références aux destructions de la guerre civile et au siège de la ville, dont plusieurs éléments sont encore aujourd’hui mis en valeur par la municipalité, tel que des blockhaus éventrés, des croiseurs étrangers échoués, des trous de mitraille dans les bâtiments historiques. La Reavin Citizens Militia, qui a remplacé la Caliaman Citizens Militia, en reprends intégralement la structure et reste une force d'invasion en état d'alerte permanent ayant même servi de base à la Garde communale lors de la conception d'un corps dédié aux opérations extérieures.

Enfin, lentement mais sûrement, le port industriel de Reaving cherche à retrouver son ancien statut de plus important port de la côte Ouest, pour que bientôt les grandes usines de la péninsule produisent non-plus des armes mais des produits faisant la richesse de la commune.
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