Activités étrangères dans l'Ordre de Wielźmin

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants de l'Ordre de Wielźmin. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de l'Ordre de Wielźmin, sinon quoi ils pourraient être invalidés.

Jésus est-il un camarade ?


Dans un Prodnov largement divisé par la guerre, mis face aux limites d’un certain modèle communiste, la quête de sens religieuse revient par la petite porte. Alors que le gouvernement Malyshev a d’autres chats à fouetter que de promouvoir l’athéisme d’Etat et que l’Eglise Mécaniste, importée par les travailleurs du Tahoku, s’implante dans les ghettos de travailleurs immigrés, les églises orthodoxes réouvertes en 2006 ne désemplissent pas. Le peuple a faim de pain et d’espoir alors que le pays s’enfonce, une fois de plus, dans un conflit tragique.

Au cœur de ce marasme, en pleine crise de la modernité, désillusion des promesses de Grand Soir et de prospérité économique par le libre marché, la figure du Christ est autant un refuge que force de proposition. Le message de Jésus n’a jamais été opposé aux valeurs de la gauche, saupoudrée d’un peu de matérialisme, il s’y articule avec une étonnante pertinence. En République Sociale du Prodnov, le mouvement réactionnaire en backlash de la proposition progressiste communiste n’a pas eu le temps de se déployer et les hommes de foi doivent composer avec le fond de l’air, plus que jamais socialiste. Qu’à-cela-ne-tienne ! ils feront avec. Les « popes rouge » comme on a commencé à les surnommer, rejetons bâtards de l’Eglise orthodoxe et du Parti Communiste du Prodnov, ont repris le flambeau des comités de quartier. Pas question d’annoner la sainte propagande d’Etat, cependant, cette nouvelle approche du culte, fortement inspirée de la théologie de la libération, se veut son pendant oriental.

Alors que le niveau de vie de la région peine à décoller, la pauvreté peut être combattue ou sacralisée. Tandis que le gouvernement Malyshev apparait trop empêtré dans ses guerres pour lutter efficacement contre la misère, pour l’homme du commun la sainteté semble plus aisément accessible que la richesse. « Bienheureux, vous qui êtes pauvres, parce que le royaume de Dieu est à vous. » résonne sous la croix orthodoxe, la traverse à sa base représente la miséricorde venue soulager les souffrants. Heureux les damnés de la terre, ils sont les préférés du Seigneur. Heureux les forçats de la faim, car ils recevront la terre en héritage.

Plus résignée que son équivalent catholique, cette théologie slave de la libération invite à embrasser la pauvreté au lieu de la subir, et d’en faire le moteur d’une action collective. « Nul ne pourra être sauvé s'il laisse son frère derrière lui, car le pêché est structurel et collectif : un homme qui meurt de faim ensanglante les mains de l’humanité entière. » Le riche, celui qui a tout, celui-ci est deux fois coupable et son âme restera aux portes du royaume de Dieu.

A quelques dizaines de kilomètres seulement de l’Ordre de Wielźmin, le laboratoire culturel et religieux qu’est devenu en peu de temps le Prodnov fera-t-il réagir la très conservatrice Eglise catholique de l'ordre monastique ? Le succès des mouvements catho-marxistes était déjà connu grâce aux jeunesses ouvrières chrétiennes et au mouvement des prêtres rouges en Eurysie occidentale, mais jamais cette mouvance n’avait trouvé écho si loin dans l’est, au cœur des communismes slaves. Précurseur d’un renouveau théologique régional ou simple effet de restructuration sociale dans un pays martyr ? L’avenir, seul, le dira.