09/08/2013
18:32:42
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Rencontre Zhongwei-Shuharri

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Décembre 2009, port maritime de Hangjiang. Sous une fine pluie d'un hiver doux, l'hydravion shuh atterrit sur l'eau face à la métropole, faisant sa première arrivée sur le sol zhongwo. En signe de bonne volonté de la part des autorités nationales, une haie d'honneur avait été organisée pour accueillir la délégation invitée. Là, le Premier ministre, Son Excellence Yu Zhihao, attendait impatiemment la sortie de ses homologues shuhs. De forte corpulence, le général de l'Armée nationale révolutionnaire portait un costume trois pièces, arborant une médaille militaire, celle de l'ordre du Trépied sacré. Prenant un mouchoir pour s'essuyer de quelques gouttes d'eau qui tombaient sur son front, le ministre n'eut que le temps de poser son carré de tissu sur sa tête, avant que la porte de l'avion s'ouvre et laisse descendre les hauts représentants des Terres australes. Rangeant rapidement sa serviette dans sa poche, monsieur Zhihao s'avança et salua d'une poignée de main ferme mais chaleureuse ses invités : « Ah ! Vos Excellences, soyez les bienvenues à Hangjiang. J'espère que votre voyage fut agréable. Mais venez donc, je vous prie ! Nous avons des voitures qui nous conduiront jusqu'au lieu de la rencontre où Son Excellence le Président de la République nous attend. »
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Sur le vrombissement de l'avion, l'on pouvait entendre le léger crépitement de la pluie qui tombait sur l'habitacle. Yuu, sur les conseils de Shao, se hâtait de troquer sa robe kharinne pour un tailleur plus adapté à la diplomatie entre nations. Elle se sentait un peu déphasée, l'hydravion l'avait amené à un autre moment de la journée, et entre son départ à Okkaluin et son escale à Hohhothaï, la température extérieure avait augmenté de plus de 50 °C. Elle avait déjà connu ça assez souvent, mais le choc n'était pas toujours aisé à encaisser. Elle avait passé la nuit à Hohhothaï, ce qui lui avait permis de récupérer un peu, mais elle elle devait se concentrer pour s'orienter aussi bien spatialement que temporellement. Elle avait toujours autant de mal avec les chaussures à talon, elle enfila plutôt une chaussure de travail, formelle aussi, mais qui lui permettrait de marcher. Elle vérifia ses cheveux, vérifia qu'elle était toujours propre, puis sortit de la cabine d'eau. Shao lui lança : "Tu es très belle ! Ça se passera bien, crois-moi". Le pilote, dans le haut parleur indiqua "Nous allons bientôt arriver au port, j'attends l'autorisation d'accès, attachez vos ceintures !". Elle accompagna Shao et Ould à une rangée de siège, en prit un et attacha sa ceinture.

Shao lui donna un tout petit récapitulatif des points les plus importants à connaître de la culture zhongwo. "Le régime du Zhongwei comme Hohhothaï vient de connaître de gros bouleversements, la rencontre que l'on va faire est comme un nouveau départ. Attention par contre, tu l'as peut-être remarqué dans les missives, ils sont plutôt traditionalistes et croient en une vision de la famille confucéenne, notamment la piété filiale, l'individualisme commence à se développer, et l'égalitarisme qui va avec. Ils considèrent que le Nazum est en quelque sorte décadent, surtout l'Empire Xin d'ailleurs. Ils sont très méfiants envers le maintien de régimes politiques archaïques et autoritaires, il est assez difficile d'imaginer comment ils se représenteraient notre régime politique qui n'est pas exactement ce que l'on imaginerait en pensant à un régime en phase avec l'air du temps. Pour les salutations, commencez par la personne la plus haut placée, probablement celle qui vous adressera la parole, puis, fais comme moi, je serais là pour t'aider. Ne t'inquiète pas qu'ils craignent autant de faire un faux pas que nous, et en plus, vous êtes vraiment pas connus, donc on saura être compatissants les uns envers les autres, donc détends-toi ! C'est tout bon ?"
"Je crois"
"Oh, et le cadeau, à deux main ! Un pour celui qui t'accueille, un pour le président, si on t'en offre un en retour, on ne sait jamais, prends-le à deux mains aussi et ne l'ouvre pas devant lui, ce serait montrer que le contenu du cadeau compte plus que la rencontre"
"Tous ces trucs à penser, ça me rappelle ma première fois à Hohhothaï !"
"Hahahaha ! Je vous laisse imaginer ceux du Comité à l'époque ! Franchement, vous, ceux du Sud, vous êtes les gens les plus bizarres que je connaisse"
"On fera au mieux pour pas être trop bizarres haha !"
"En fait, j'aime aussi travailler avec vous pour ça..."

Cet avion n'avait pas vu une piste d'atterrissage depuis des lustres, il passait de port en port depuis qu'il était arrivé chez eux. Peut-être reconstruire les trains d'atterrissages que ces avions pouvaient contenir serait utile un jour, mais les dix hydravions restaient beaucoup trop sollicités pour le moment

La conversation fut interrompu par le pilote qui annonçait avoir eu l'autorisation d'entrer dans le port, l'hydravion changea de direction, passa par dessus une digue en ralentissant, puis se posa en un gros éclaboussement dans une zone dégagée. Les passagers commencèrent à se lever pendant que l'appareil se déplaçait vers le quai. Yuu prit le premier cadeau - contenant un pot en céramique majeq - deux autre équipiers ouvraient la porte et installaient la rampe. Elle franchit la porte, pour retrouver le soleil aveuglant des tropiques. Elle fit de son mieux pour garder son calme et s'accommoder aussi rapidement que possible à l'extérieur. Et elle aperçut finalement la haie d'honneur dont la République du Zhongwei les gratifiait. Arrivant sur le quai, un homme, le premier ministre Yu Zhihao de se dont elle se souvenait, vint leur serrer la main (étonnant ce code de bienvenue qui ne venais ni du Zhongwei, ni des Terres australes, mais que l'on apprenait à exécuter comme code par défaut de la diplomatie internationale), et leur souhaiter la bienvenue. Elle répondit :

"Excellence, le voyage fut agréable, je vous remercie de vous en enquérir, je vous prie de bien vouloir accepter ce présent de la part de l'Union des Terres australes et c'est avec plaisir que nous venons rencontrer Son Excellence le Président de la République"
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La distinction de Son Excellence Yu Zhihao fut clairement perceptible alors qu'il recevait le cadeau entre ses deux mains. Il s'inclina légèrement en signe de reconnaissance et passa le présent à l'un de ses subalternes. Ce dernier prit le don avec précaution et fit une révérence respectueuse envers l'expéditeur. Le Premier ministre esquissa un sourire et convia la délégation shuh à prendre place dans les voitures. Le trajet jusqu'à Shanmen, la capitale, s'effectua en silence. Chacun semblait impatient d'arriver à destination et d'entamer les véritables discussions, en présence du président du gouvernement central.

Finalement, après un périple interminable, le cortège diplomatique arriva à l'entrée du siège du Gouvernement de Protection nationale. La foule agitée qui brandissait frénétiquement des petits drapeaux shuhs et zhongwo en guise de bienvenue les salua. Les portières des véhicules s'ouvrirent, laissant entrevoir une entrée spectaculaire qui rappelait un palais impérial. Cette ancienne résidence impériale, transformée en un lieu de pouvoir républicain, incarnait une splendeur architecturale incomparable. Érigé sur une superficie de plusieurs hectares, le majestueux édifice était habillé de briques jaunes, de marbre blanc et de tuiles vernissées, conférant à l'ensemble un charme élégant et distinctif. Le porche d'entrée monumentale, soutenu par des colonnes élancées richement ornées de sculptures en relief, accueillait les visiteurs avec une solennité sans pareille. Le bâtiment principal, quant à lui, était surmonté d'un toit à double pente en ardoise et en cuivre, où se dressaient des dragons impériaux finement sculptés dans la pierre. À l'intérieur, les salles du palais témoignaient de la richesse culturelle et artistique du Zhongwei. Les murs étaient décorés de fresques élaborées représentant des scènes de la vie impériale, tandis que les plafonds étaient ornés de motifs complexes en bois sculpté. Les portes et les fenêtres étaient incrustées de jade, d'ivoire et d'autres pierres précieuses, ajoutant une touche de raffinement et de sophistication à l'ensemble. Le parc environnant le palais était tout aussi magnifique, avec ses étangs et ses jardins luxuriants, ses ponts en pierre, ses pagodes et ses kiosques d'observation. Les allées bordées d'arbres offraient une vue panoramique sur Shanmen et sur les montagnes lointaines, créant ainsi une atmosphère paisible et sereine propice à la réflexion et à la contemplation.


Intérieur du hall principal


La rencontre tant attendue entre le président du gouvernement central, le Généralissime Sun Lei, et la délégation shuh s'est déroulée dans la salle de réception, où une atmosphère solennelle régnait. Le président, revêtu d'un costume traditionnel de soie brodée, se tenait majestueusement au centre de la pièce : « Soyez les bienvenus ! Je vous attendais avec une impatience non dissimulée. J'ose espérer que la traversée des pittoresques paysages du Zhongwei, malgré la distance qui sépare Hangjiang de Shanmen, a été des plus agréables pour vous. Permettez-moi de vous dire, avec toute la déférence qui vous est due, que c'est un honneur véritable que de vous accueillir dans ces lieux empreints d'une histoire riche et d'un charme tout à fait exquis. Mais je ne voudrais pas m'égarer dans les détails, car nous avons soigneusement préparé un dîner de bienvenue pour vous accueillir comme il se doit au Zhongwei. »
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La traversée des pittoresques paysages du Zhongwei avait été... Onirique. Elle était tentée de chercher son reflet, pour savoir si elle reconnaitrait son visage. Il s'imprimait en elle un désert de rizière, terre nourricière prise au prix d'efforts intenses aux forêts et aux montagnes. Une étrange désolation fertile d'un sol mis au travail par de moins en moins d'organismes, et même de moins en moins d'humains, une Révolution Verte ! Ça lui évoquait beaucoup de choses ! L'agriculture pouvait fracturer une société, elle était bien placée pour le savoir. Son nom lui-même en témoignait.

Concentre-toi.

Criait une voix en elle.

Elle était en train de représenter des dizaines et des dizaines de peuple auprès d'un pays étranger, c'est un long périple dont le voyage lui-même n'est que la première étape. La scène devait être assez drôle à observer de l'extérieur. Un président en habits traditionnels se tenant dans une bâtisse majestueuse faisant état de la grandeur d'une nation millénaire, face à une bande d'autochtones mal réveillés et de révolutionnaires faisant au mieux pour se tenir. Se ressaisissant de son mieux, elle commença à assembler des phrases diplomatiques avec les mot qu'elle arrivait à capturer sur le courant.

"Salutation à vous, Excellence. L'honneur nous est réciproque, et nous vous sommes profondément reconnaissants de nous avoir accordé une rencontre en ce lieu. Nous nous efforcerons au mieux d'honorer l'attention et l'hospitalité que vous nous accordez"

Le cadeau passé au président, personne de haut rang s'il en faut, était un stylo plume artisanal de Braha, en bois, peint en rouge (car même les Zhongwo aime le bonheur), grâce auquel l'on pourrait écrire l'avenir commun de nos futures nations (bien que souvent, on utilisera plutôt des ordinateurs).

"Et c'est avec grand plaisir, et une faim non dissimulée, que nous accueillons avec enthousiasme ce dîner de bienvenue".
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