10/08/2013
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Conversation téléphonique entre la Clovanie et le Gondo

2016
Le 13 décembre 2009,
11h41,
Palais de la Gloire, Legkibourg.


Pétroléon V s'était levé de bonheur. Assis à son bureau et réglant encore quelques petites affaires, il attendait l'arrivée imminente de certains de ses ministres. Razoumikhine des Affaires Étrangères ainsi que Joffrin de la Guerre et des Armées étaient de la partie. Il avait devant lui une petite pochette verte flanquée du mot "Gondo" écrit en capitales au feutre rouge. À l'intérieur, tous les projets que son gouvernement et lui avaient médité quant à ce pays.

Il attendait avec impatience cette conversation avec le Président du Gondo. Même s'il ne s'agissait que d'un simple coup de téléphone, il plaçait beaucoup d'espoirs dans ce petit État afaréen. Tourisme, lutte contre les rebelles, nombreux étaient les objectifs clovaniens au Gondo.

Trois coups retentirent à la porte du Bureau de l'Empereur. Ayant autorisé les visiteurs à entrer d'une voix forte et décidée, Pétroléon V vit apparaître dans la grande pièce les deux hommes qu'il attendait, accompagnés d'une secrétaire portant le gros téléphone noir qui servait pour ce genre d'occasion. Celui-ci posé devant lui, il composa le numéro transmis par les représentants gondolais et actionna le haut-parleur.

Pétroléon V :

Monsieur le Président, bonjour. Nous sommes très honoré de pouvoir correspondre avec vous ce matin. Nous attendions depuis longtemps que le lien se fasse entre nos deux nations. Nous avons pris l'initiative, et vous y avez répondu favorablement sur tous les points : rien ne pourrait Nous faire davantage plaisir. Nous entrevoyons un avenir radieux entre Clovanie et Gondo, et nous espérons qu'il pourra se réaliser. Laissez-moi vous présenter les deux merveilleux hommes qui se trouvent à mes côtés en ce moment-même.

Tout d'abord, Monsieur Gaspard Razoumikhine, dont vous avez déjà pu apprécier la plume, Ministre Impérial des Affaires Étrangères.

Razoumikhine :

Bonjour Monsieur le Président, très honoré.

Pétroléon V :

Et à sa gauche, Monsieur Paul Joffrin, Ministre de la Guerre et des Armées. Il est ici pour évoquer le sujet des groupes rebelles que, sans pessimisme aucun, nous nous devons de nous débarrasser avant de passer aux joyeux sujets.

Joffrin :

Très honoré aussi, Monsieur le Président.

Pétroléon V :

Bien, maintenant que les présentations sont faites, nous pouvons entamer cette discussion.


Au Palais Présidentiel de la RDLG, dans le cœur du quartier le plus chic de Sainte-Loublance, le cabinet de Désiré Flavier-Bolwou était en effervescence depuis plusieurs heure quand le téléphone sonna. Le chef d’état avait lourdement insisté sur l’importance qu’il accordait à cette réunion.

Le président décrocha en haut-parleur et salua l’Empereur, puis écouta attentivement les premières paroles de leur interlocuteur, avec les ministres des affaires étrangères et de l’intérieur convoqués pour l’occasion. Quand il eût terminé, Flavier-Bolwou prit la parole.

Désiré Flavier-Bolwou :

Je dois d’abord vous informer que je suis accompagné de monsieur Denis Nkessa, ministre des affaires étrangères, et aussi de monsieur Jean-Claude Mbihan qui est le ministre de l’intérieur. Nous sommes ravis de pouvoir discuter d’un partenariat avec la Clovanie, sur lequel vous nous préciserez vos attentes. Mais avant tout, sachez que de notre côté les objectifs sont assez simples. Nous sommes prêt à toute forme de partenariat économique, du pont touristique notamment, que vous avez déjà abordé. Mais rien ne pourra se faire dans l’état actuel du pays ! Le premier sujet est donc, pour nous, celui de la collaboration militaire en vue de pacifier les rebelles... ou plutôt d’éradiquer ces vermines, haha !

Denis Nkessa :

Soit dit en passant, Excellence, je tient à vous préciser par honnêteté que les partenariats plus économiques nécessiteront de se plier au coutumes locales... Comme on dit chez nous : "chaque ouvrier mérite sont salaire" si vous voyez ce que je veux dire.

Désiré Flavier-Bolwou, avec amusement :

Ce que veux dire le ministre, c’est que l’argent des investissements ici ne va pas d’un point A à un point B sans profiter du paysage !
Le 13 décembre 2009,
11h43,
Palais de la Gloire, Legkibourg.



Pétroléon V :

Bien sûr, rien n’est plus normal que de se conformer aux coutumes locales des pays avec lesquels on veut commercer ! Nous ferons le nécessaire pour établir entre nos deux nations les rapports les plus cordiaux, et absolument rien ne se fera sur votre sol qui serait en désaccord avec vos mœurs et vos lois. Et vous avez parfaitement raison lorsque vous insistez sur la nécessité de pacifier avant tout ce magnifique pays qu’est le Gondo, avant d’entreprendre quoi que ce soit. Ce n’est pas sur un terrain boueux et infesté de mauvaises herbes que peut pousser la plus belles des fleurs, si Nous en croyons Nos connaissances en botanique. Enfin, vous voyez tout à fait ce que Nous voulons dire. Sur ce point, je laisse la parole à Monsieur Joffrin.

Joffrin :

Monsieur Flavier-Bolwou, je tiens premièrement à vous signifier l’honneur que vous me causez en plaçant en nous votre confiance. L’Armée Impériale ne vous décevra pas, je vous le garantis. Mais avant d’entamer une quelconque opération militaire, il nous faut d’abord en savoir davantage sur ces fameuses hordes rebelles. Où agissent-ils ? Quel est leur mode opératoire ? Combien sont-ils, environ ? Disposent-ils d’un soutien extérieur ? Une fois ces renseignements pris, nous pourrons décider du nombre de soldats à envoyer au Gondo et de la stratégie à adopter.
Désiré Flavier-Bolwou :

Bien sûr ! Jean-Claude, je vous laisse faire les quelques précisions nécessaires ?

Jean-Claude Mbihan :

Bonjour Excellence. Si tout c'est bien passé, nous avons dû envoyer il y a quelques jours à votre palais une carte résumant les positions ennemies sur le territoire national. Vous l'avez reçue ?


Sur demande de l'Empereur, un secrétaire entre pour apporter la carte estampillée "ministère de l'intérieur et des armée de RDLG".

carte représentant les zones de contrôle des rebelles au Gondo
La carte susmentionnée

Jean-Claude Mbihan :

Donc là vous avez un aperçu des zones occupées par les rebelles à l'heure actuel. Même si beaucoup de mouvement existent, seulement quatre groupes contrôlent une part significative du territoire. En bleu ciel, vous avez le "Groupement Armé Légitimiste Kwandaoui" et ses mouvements affiliés, des factieux putschistes, qui sont pratiquement sous contrôle. Mais dans la zone hachurée que vous devez voir au centre, ils conservent malgré tout beaucoup de partisans qui multiplient les attaques contre les forces de l'ordre, contre nos soldat... Et sur ce point, je pense que c'est là que votre intervention sera très utile : tout ces excités se calmerons s'ils savent que l'Armée est dotée de nouveau moyens ! Ensuite vous avez à l'Est le principal problème. Le "Mouvement de Libération Likra" ou "MLL" si vous préférez. Ils ont rallié beaucoup de groupes rebelles et révolutionnaires, des gens un peu de tous bord en fait. Mais ils ont bien fédéré le coin. Et surtout, ils tiennent plusieurs zone sensibles. La région de Togubele déjà : retranchée derrière de fleuve Gonda, avec seulement deux ponts routiers encore debout, et une ville très importante. Notez que nous avons récemment réussi à reprendre un pont et à nous approcher de Togubele, mais la progression est difficile. Et puis plus à l'Est, ils tiennent un grand territoire le long de la frontière. Nous pensons que leur but est de prendre la péninsule de Kergouël où se trouve Porzh-Erwan. En tout cas c'est sûr que s'ils en occupent la majeure partie, alors ils pourront la contrôler entièrement et prendre la ville. L'une des plus grandes du pays ! Ils ont aussi rallié une partie du littoral sud, ce qui nous met sous la menace d'une rupture de la liaison autoroutière avec cette région. Là, ce serait la fin. Donc c'est ici que nous déployons la plus grande partie de nos efforts. Et puis par ailleurs, deux autres mouvements sont significatifs : le "Mouvement Indépendantiste Pitsi - Liberté" et d'autres mouvement pitsi, que vous avez en jaune au nord. C'est une ethnie séparatiste qui n'est active que dans l'arrière-pays. Il y a aussi à l'ouest l'Armée Démocratique : qui n'a en fait rien de démocratique puisque ce sont des communistes ! Ces deux dernières factions sont de moindres menaces et n'occupent que des régions rurales, mais elles sont difficiles à repousser en raison de la nature du terrain : une épaisse jungle au nord et les montagnes à l'ouest. Je vous ai aussi mis sur la carte la grande route, qui est la seule autoroute ; ainsi que les trois endroit pourvus d'aéroports pour poser des troupes : y compris un aéroport de campagne. Voilà pour un résumé de la situation.
Il est difficile pour nous, avec nos moyens, d'évaluer leur nombre. Le MLL doit compter autour de... je dirais... autour de 15 000 combattants. Pour les autres factions, la guerre est très asymétrique et le chiffre peut être très variable. Et puis concernant le matériel, là aussi, le MLL est les seuls à être vraiment doté de mitrailleuses, de quelques mortiers... Les autres c'est pick-up et mitraillettes. Mais leurs lignes sont difficiles à franchir et nous avons peu de renseignement. En même temps, les espionner ne serait pas très utile : leur équipement est rudimentaire. Donc je vous rassure : ils n'ont pas d'avions, pas de blindés !

Desiré Flavier-Bolwou :

Pas plus que nous d'ailleurs...
Le 13 décembre 2009,
12h00,
Palais de la Gloire, Legkibourg.


Joffrin :

Il semble clair qu'il faille sécuriser en priorité le périmètre de Porzh-Erwan. Je pense que ce sera à cet endroit que nous ferons atterrir nos troupes. Il faut à tout prix faire reculer le MLL si nous voulons conserver l'avantage. S'il advenait que ces hommes s'emparent de l'aéroport ou qu'ils coupent l'autoroute, nous aurions alors bien plus de mal à nous engager dans cette opération. Mais le Groupe Kwandaoui présente aussi un danger. Si j'en crois la carte que nous avons sous nos yeux, leurs actions les mènent non-loin de Sainte-Loublance. Il faudra aussi déployer des hommes à cet endroit.

Pétroléon V :

Tout à fait. Si vous êtes d'accord, nous déploierons donc des troupes par avion dans les deux villes de Sainte-Loublance et Porzh-Erwan, toutes deux munies d'un aéroport. Cela permettra dans un premier temps de faire bonne figure aux yeux des habitants de la capitale, n'est-ce pas ? Cela leur redonnera du courage et de l'espoir, et surtout, nous pourrons alors nous rencontrer. Car oui, Nous comptons nous déplacer en personne au Gondo. Ce magnifique pays en vaut bien la peine. Il est dans la tradition de notre Empire que le souverain participe aux opérations militaires. J'espère que cela vous convient.

Joffrin :

Une fois que nos régiments auront débarqué, nous nous occuperons en priorité de reprendre les côtes Sud occupées par le MLL. Ainsi, nous pourrons emprunter la voie routière de l'autoroute en toute sécurité. L'objectif suivant sera ensuite de regagner peu à peu du terrain sur ces vermines. Une fois le MLL éliminé, nous pourrons nous concentrer sur les groupes du nord du pays. Nous avons pensé à baptiser cette opération "Chrysope", du nom d'un petit insecte vert prédateur de puceron. On dit que les larves chrysopes peuvent dévorer plus de 600 pucerons en quinze jours... puissions-nous en faire autant !
Désiré Flavier-Bolwou :
Eh bien voilà qui nous réjouit ! Excellence, nous nous ferons un plaisir de de vous recevoir à Sainte-Loublance. Bien sûr il faudra le temps que l’opération chrysope se mette en place. Mais si vous souhaitez passer plutôt quelques jours avant l’arrivée de vos troupes, nous pourront signer formellement ce partenariat militaire. En tout cas j’imagine que nous pouvons considérer cette discussion comme un accord verbal, pour le moment. Souhaitez-vous désormais évoquer un partenariat économique ou en avons-nous fini ?
Le 13 décembre 2009,
12h20,
Palais de la Gloire, Legkibourg.


Pétroléon V :

Excellente idée, Monsieur le Président. Nous arriverons donc dans un premier temps à Sainte Loublance, afin de pouvoir Nous entretenir avec votre vénérable personne. Ainsi, nous pourrons véritablement sceller cette aide Clovanienne par un traité, et pourquoi pas discuter d'autre sujets. Nous avons hâte de rencontrer le peuple Gondolais, auquel nous allons témoigner notre attachement par les armes ! Pour ce qui est des questions économiques, nous en discuterons à Sainte-Loublance, qu'en dites-vous ?
Désiré Flavier-Bolwou :

Parfait ! Dans ce cas nous attendons votre visite avec impatiente ! Laissez-moi vous souhaiter par avance un bon voyage.


Puis il raccrocha, satisfait.
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