27/06/2013
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[Fujiwa / Jashuria] Rencontre à Sokcho - 17 Octobre 2010 [TERMINEE]

Visite officielle de la représentation jashurienne
17 Octobre 2010

C'est dans une journée ensoleillée sur les terres du Fujiwa que Sumalee Saeloo, la Seconde ambassadrice du Jashuria, arrive à l'aéroport international de Sokcho-Han à bord de l'avion jashurien. Des journalistes locaux et internationaux sont présents pour couvrir cet événement historique. Le Premier ministre fujiwans, Toru Sera, attend sur le tarmac avec des hauts fonctionnaires fujiwans, des membres du Cabinet et des représentants des forces armées. L'avion des visiteurs atterrit et, quelques instants plus tard, les portes s'ouvrent. La Seconde ambassadrice Sumalee Saeloo descend les escaliers, suivi de sa délégation composée de conseillers et d'experts en divers domaines. Le Premier ministre Toru Sera s'avance pour saluer chaleureusement Sumalee Saeloo avec une poignée de main, tandis que les photographes immortalisent cet instant. Les hymnes nationaux des deux pays retentissent, joués par une fanfare militaire, pendant que la Seconde Ambassadrice et le Premier ministre se dirigent vers la limousine officielle pour se rendre au bureau du Premier ministre fujiwans.

Le soleil matinal éclaire le paysage urbain de Sokcho, tandis que la limousine officielle transportant le Premier ministre Toru Sera et Sumalee Saeloo glisse silencieusement à travers les rues. Les deux protagonistes arrivent devant le bureau du Premier ministre fujiwans, où l'air est imprégné d'anticipation. Des drapeaux jashuriens et fujiwans flottent avec grâce le long de l'entrée, leurs couleurs vives symbolisant l'amitié et la coopération entre les deux nations. À l'intérieur du bâtiment, les collaborateurs et les hauts fonctionnaires attendent patiemment, leurs visages reflétant une sincère cordialité. Le Premier ministre Toru Sera, au visage sincère et bienveillant, guide Sumalee Saeloo à travers les couloirs du bureau. Il partage fièrement l'histoire et la culture de son pays, montrant les différentes salles de réunion et les œuvres d'art qui jalonnent les murs. Empreinte de de solennité et de raffinement, les deux dignitaires finissent par s'installer face à face sur leur fauteuil respectif autour d'une table savoir-faire artisanal fujiwans.

Toru Sera: « Madame l'Ambassadrice, permettez moi de vous souhaiter une nouvelle fois la bienvenue au Fujiwa. Nous sommes honorés de vous accueillir ici et espérons que votre séjour sera agréable et fructueux. Je tiens à vous dire combien je suis enthousiaste à l'idée de travailler ensemble pour renforcer les liens entre nos deux nations et explorer de nouvelles possibilités de coopération. »

Il avait été au préalablement averti à Madame Saeloo que si elle avait besoin de quelque chose, elle ne devrait pas hésiter pas à le faire savoir.
Visite officielle de la représentation jashurienne
13 février 2010

La Seconde Ambassadrice du Jashuria appréciait grandement ces moments où les nations nazuméennes pouvaient se parler de vive voix. Au vu de l’ambiance électrique du Nazum ces dernières semaines, il paraissait important que le Jashuria montre que la voie diplomatique restait l’option privilégiée dans les relations internationales. A ce titre, la Troisième République du Jashuria avait décidé de marquer un grand coup en acceptant volontiers l’invitation du Fujiwa à une rencontre officielle. Le Fujiwa comptait parmi les alliés historiques du pays et la proximité du pays avec la partie septentrionale du Jashuria permettait de grandement fluidifier les échanges de marchandises via Azur.

Les liens historiques entre le Fujiwa et le Jashuria s’étaient renforcés ces dernières années et nombreux étaient les Jashuriens, notamment les frontaliers, à avoir de la famille au Fujiwa et inversement. Il fallait dire que la législation jashurienne facilitait grandement les déplacements à l’extérieur du pays et avait établi des contrôles assouplis aux frontières pour améliorer la fluidité des échanges entre les deux nations. Sumalee Saeloo, bien qu’issue de l’ancienne aristocratie jashurienne et fortunéenne, possédait des cousins éloignés issus du Fujiwa. Il était d’ailleurs assez commun de rencontrer des officiels jashuriens venus de la région d’Azur possédant des ancêtres fujiwans.

Enveloppée dans une belle robe de soie noire et or, l’ambassadrice offrait aux photographes et aux caméras un sourire détendu. L’Ambassadrice de Glace n’était pas la diplomate la plus avenante et amène du Jashuria, mais elle connaissait l’étiquette et savait que ces moments sous les flashs des appareils photos et les objectifs des caméras étaient importants pour assurer la parfaite représentation de son pays à l’international. Le Jashuria devait paraître comme une république digne de confiance et se montrer à la hauteur de sa réputation diplomatique.

Lorsque les flashs cessèrent et que les caméras furent loin, l’ambassadrice fut conduite dans le bureau du Premier Ministre, où des rafraîchissements les attendaient. Assise sur un confortable fauteuil, l’Ambassadrice laissa sa suite s’installer à part sur les chaises prévues pour les accompagnateurs et rendit la politesse à Toru Sera.

« Monsieur le Premier Ministre, c’est un plaisir que de me retrouver avec vous aujourd’hui à Sokcho. Je ne doute pas que mon voyage sera des plus agréables et que nous saurons tisser ensemble les liens d’une collaboration plus poussée entre nos deux nations. »

L’un des diplomates jashuriens se leva et tendit à la Seconde Ambassadrice une tablette numérique contenant l’ordre du jour ainsi que les principaux points qui allaient être abordés durant cette réunion. Bien entendu, les Jashuriens avaient eu la délicatesse de les discuter entre eux en amont et n’arrivaient pas les mains dans les poches.

« Nous pouvons aborder les premiers points dès à présent, monsieur le Premier Ministre. Nous sommes impatients de pouvoir approfondir les relations entre le Fujiwa et le Jashuria. »
Toru Sera: « Bien, je me permets alors de rentrer dans le vif du sujet. Avec l'ouverture du Fujiwa au Nazum et au reste du monde, moi-même et mon Cabinet incitons un fort développement économique pour rattraper notre retard par rapport à d'autres nations. Des travaux de libéralisation partielle sont dans les plans de ma gouvernance depuis bientôt 3 années. Je veux donc profiter de cette occasion pour des projets concrets avec ce que votre marché et votre expérience économique peuvent nous offrir. Et que cela vous soit aussi profitable pour le Jashuria et le Nazum. Tout d'abord, je propose la création d'une zone économique spéciale à la frontière entre nos deux pays. Cette zone encouragerait les investissements étrangers et faciliterait la collaboration entre nos entreprises locales en offrant des incitations fiscales et réglementaires avantageuses. Enfin, la priorité serait également de développer des infrastructures de transport transfrontalières, telles qu'une ligne ferroviaire à grande vitesse et des liaisons routières modernes. Cela faciliterait les échanges commerciaux et renforcerait les liens entre nos populations. »

Il marque une pause dans sa prise de parole en buvant une gorgée d'eau.

Toru Sera: « Si vous acceptez ces premières ébauches d'idées, je pense qu'il serait également préférable de créer un comité conjoint d'investissement et de coopération entre le Jashuria et le Fujiwa. Ce comité identifierait et soutiendrait les projets de collaboration entre les entreprises de nos deux pays, dans les secteurs qui nous intéressent tout deux. Le comité pourrait offrir des financements, des ressources techniques, ainsi que des conseils en matière de réglementation et de gestion. Il faciliterait également les partenariats entre les entreprises et les institutions de recherche pour stimuler l'innovation. Qu'en pensez-vous? »
L’ambassadrice tapota quelques notes sur la tablette et prit une gorgée de thé, proposée par le service d’accueil diplomatique du Fujiwa. Elle regarda quelques instants par la fenêtre avant de répondre à Toru Sera.

« Nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que nos économies ont tout intérêt à œuvrer conjointement et que nos Etats respectifs peuvent concourir à des projets qui, s’ils étaient menés seuls, n’auraient que peu de sens. C’est pourquoi votre idée de mettre en place une zone économique spéciale pourrait … et je dis bien pourrait … être envisagée. Cela permettrait à nos deux régimes fiscaux et économiques d’entamer une ébauche de dialogue et d’établir les bases d’une coopération, voire d’une harmonisation commune. Il va de soi que nous sommes particulièrement preneurs de ce type d’expérience et que l’établissement d’une zone économique spéciale agirait dans ce sens. »

Elle ouvrit un fichier sur sa tablette et fit apparaître sur le grand écran du bureau du Premier Ministre une carte de la zone frontalière entre le Fujiwa et le Jashuria. On pouvait clairement y voir la région d’Azur et les îles du Fujiwa. Elle zooma sur la zone orientale de Vijaya, l’une des grandes villes du nord, à proximité de la frontière fujiwane et listonienne.

« Si d’ordinaire, j’aurai tendance à privilégier la zone orientale de Vijaya pour une telle expérience, je crains que la présence de l’enclave listonienne de Macao ne soit un problème sur le court terme. Voyez-vous, la présence de cette ville déclassée de l’empire listonien reste un chancre dans le développement de la région. Appauvrie, Macao n’est plus que l’ombre d’elle-même et nous ne pouvons décemment pas offrir un tel spectacle sur les côtes septentrionale de nos pays respectifs. En revanche, et ceci est des plus intéressants, nous pourrions aisément couper l’herbe sous le pied de l’empire listonien et redonner un coup de fouet à nos économies respectives en investissant grandement dans l’établissement d’une plateforme logistique à la sortie de la baie d’Azur, au niveau des anciennes îles limésiennes. »

Elle montra sur l’écran la série d’îles, dont certaines étaient la propriété du Fujiwa et d’autres, appartenant à ce qu’il restait de la Thalassocratie limésienne, qui s’était effondrée au début du nouveau millénaire. Il ne restait sur ces îles que des Fujiwans et des Limésiens. Pourtant, la zone était d’un intérêt stratégique majeur et le Jashuria avait à cœur d’y investir.

Carte de l’archipel limésien

« Certaines de ces îles appartenaient auparavant à la Thalassocratie limésienne, enfin … ce qu’il en reste. Le pays n’existe plus, et une partie de ces îles restent inoccupées. Nous savons que le peuple du Fujiwa habite sur une partie de cet archipel depuis des générations, mais nous sommes persuadés que nous pouvons mettre à profit nos industries communes pour créer une plateforme logistique sur l’une des îles afin de créer une tête-de-pont permettant aux navires en provenance du nord du Nazum ou de l’Aleucie de faire une escale sans nécessairement passer par nos plus grosses mégalopoles. Cela nous permettra, à terme, de fluidifier le trafic maritime et de profiter de ces nouvelles installations pour forger une économie durable. Nous avons déjà mis en place un tel dispositif avec le Banairah sur l’île de Destanh. Le projet est couronné de succès et s’est traduit par une belle augmentation du trafic maritime et du commerce international entre l’Afarée et le Nazum. Nous entretenons des liens cordiaux avec les populations limésiennes restées sur place suite à la chute de la Thalassocratie. Il va de soi que nous pouvons mettre à profit ces liens, avec votre expertise, pour créer une zone économique spéciale permettant de valoriser nos savoir-faire et dans le même temps, de redonner du travail aux Limésiens, qui, nous le savons tous, ont été des marins hors pair. »

Elle marqua une pause, laissant l’idée d’un port international dans les îles limésiennes germer dans l’esprit du ministre.

« Quant à votre proposition d’améliorer les infrastructures transfrontalières, il s’agit là d’une idée qui a toute notre attention. Il y a de cela quelques années, nous souhaitions développer avec le Burujoa un projet de liaison ferroviaire marchande nommé le Ruban Dorée. Malheureusement, les tensions politiques ainsi que l’effondrement de certains pays participant au projet ont considérablement retardé la mise en œuvre de cette liaison. Nous serions ravis de pouvoir réactiver ce projet avec le Fujiwa comme partenaire principal. Bien entendu, une fois ce projet stabilisé et « sur les rails », nous pourrons tout à fait envisager de l’étendre jusqu’au Burujoa voisin. La famille régnante sera probablement ravie de pouvoir participer à un tel projet et nos ingénieurs se tiendront prêts. Qu’en dites-vous ? »

Le projet d'une liaison transfrontalière allait peut-être permettre de réactiver ce vieux projet un peu fou de créer une liaison continentale du sud vers le nord du Nazum ... un excellent moyen de désenclaver les territoires et de moderniser le continent.
Après avoir écouté attentivement les paroles de son invitée, le Premier Ministre Sera reprend de manière individuelle chaque point évoqué.

Toru Sera: « Je suis honoré de constater que cette zone économique spéciale puisse vous séduire. Je suis convaincu que cette expérience sera bénéfique pour nos deux pays, en renforçant nos relations économiques et en créant de nouvelles opportunités pour nos citoyens. Cela forgera une certaine expérience du libéralisme pour le Fujiwa. Ainsi, nos futurs projets économiques seront plus efficaces et rapides à mettre en place. En ce qui concerne l'emplacement, nous ne sommes pas assez bien documentés sur le cas de la colonie listonienne. Bien que cette enclave soit frontalière avec le Fujiwa, nous ne possédons pas encore de relations diplomatiques formelles. C'est dans cette optique que je vous fais confiance quant au choix d'investir dans les anciennes îles limésiennes. Bien que certaines îles soient inhabitées, il nous faudra tout de même mener des travaux qui respecteront les locaux fujiwans installés sur place. Je suis conscient que l'amélioration des conditions économiques de ces îles aura un impact positif sur les conditions de vie des locaux, mais je veux m'assurer de leur approbation officielle. Cela dit, ce n'est pas une problématique très difficile à gérer, je m'en occuperai. »

Le Premier Ministre marque une pause en réajustant ses lunettes de manière à toujours rester présentable.

Toru Sera: « Votre proposition concernant l'amélioration des infrastructures transfrontalières et la relance du projet de liaison ferroviaire marchande, le Ruban Doré, est très intéressante. Je comprends les défis passés et les obstacles politiques qui ont entravé la réalisation de ce projet, mais je suis très optimiste quant à la possibilité de le réactiver avec le Fujiwa en tant que partenaire principal. Nous restons une nation avec un lien privilégié avec le ferroviaire et nous avons beaucoup d'avenir dans ce secteur. Nous sommes également ouverts à l'idée d'étendre le projet jusqu'au Burujoa voisin une fois qu'il sera stabilisé et en cours de réalisation. Collaborer avec la famille régnante et leurs ingénieurs contribuerait à assurer le succès du projet et à renforcer davantage les relations entre nos nations. Nous connaissons le Burujoa de loin malgré un projet commun sur le nucléaire, et en venir à un autre projet commercial sera une nouvelle opportunité d'intensifier nos relations. Dans l'ensemble, nous sommes enthousiastes à l'idée d'explorer cette opportunité et sommes impatients de discuter des détails et des étapes à suivre pour concrétiser le projet du Ruban Doré. »
L’ambassadrice de glace sembla visiblement satisfaite des réponses du Premier Ministre. Voilà une nouvelle qui réjouirait les investisseurs, les historiens et plus généralement le peuple jashurien, qui n’avait de cesse de réclamer depuis des années que le Jashuria remette le pied sur les îles limésiennes. C’était une nouvelle de grande ampleur pour la République des Deux Océans que d’arriver à un accord historique sur cette question. Sumalee Saeloo n’était pas femme à sourire, mais en cet instant, elle se serait bien prêtée au jeu. De même, la réactivation du Ruban Dorée serait un projet qui serait porté à son crédit, ce qui rabattrait le caquet à cette pimbêche de Lalana Preecha.

C’était en définitive une excellente journée pour l’éternelle seconde qu’était Sumalee Saeloo, Seconde Ambassadrice du Jashuria … Mais d’autres sujets restaient à traiter.

« Passons si vous le voulez à notre prochain ordre du jour, à savoir l’effondrement de la République du Mokhaï face aux forces communistes. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a quelques jours, la jeune République du Mokhaï est tombée sous les coups des forces coalisées d’Aoki Saburo, l’ancien candidat à la présidentielle et membre fondateur de l’Union de la Résistance. Ce boucher s’est rendu coupable de pas moins de 50 000 morts en l’espace d’une semaine, dont quelques Jashuriens dont nous avons eu le plus grand mal à faire rapatrier les corps.

La décapitation de l’appareil d’Etat fragile du Mokhaï au profit des communistes constitue une source d’instabilité pour la région. Il s’avère que si nous laissons les communistes s’installer durablement dans cette partie du Nazum, de grandes répercussions sont à craindre pour la sécurité des populations. La Troisième République du Jashuria a demandé solennellement aux nouveaux dirigeants illégitimes du Mokhai de lui livrer Aoki Saburo pour être jugé, ainsi que la tenue d’élections libres et la réinstallation de l’assemblée constituante créée avant la chute du pays.

Il va de soi que nous ne pouvons laisser cette situation perdurer. Mon pays est en train de procéder à la mise en place d’une série d’opérations militaires visant à saborder le régime de Saburo avant qu’il ne prenne ses marques et ne parvienne à menacer directement la vie de nos concitoyens. Nos pays ont trop souffert du communisme pour le laisser s’implanter à nouveau dans le Nazum. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples. Nos informateurs nous ont confirmé que la position de faiblesse apparente du régime de Saburo a attiré des prédateurs bien plus inquiétants comme la Transblêmie. Il est à craindre que si le régime de Saburo, qui vient officiellement de candidater à l’Union des Nations Communistes et Socialistes, se retrouve affaibli, les Transblêmiens n’en profitent pour purger la population locale.

Afin de pacifier la situation et veiller à ce que celle-ci reste sous contrôle, nous aimerions que la République du Fujiwa prenne position pour l’extradition d’Aoki Saburo et sa parution devant un tribunal international pour juger des crimes de guerre. »


Toru SERA: « Permettez-moi tout d'abord de vous exprimer mes sincères condoléances pour la perte des vies jashuriennes lors des récents événements tragiques au Mokhaï. La situation est, en effet, extrêmement préoccupante. Et je vois que celle-ci mobilise l'attention de beaucoup de nations nazuménnes.

Je suis d'accord avec vous sur le fait que la montée du communisme au Mokhaï constitue un réel défi pour la stabilité et la sécurité de notre région. Le Fujiwa a également souffert des conséquences néfastes de cette idéologie, et nous comprenons pleinement votre volonté de mettre un terme à cette menace grandissante. Cependant, je dois souligner l'importance de prendre en compte les risques liés à une intervention militaire dans la région. Comme vous l'avez mentionné, l'affaiblissement du régime de Saburo pourrait donner lieu à une intervention opportuniste de la Transblêmie, avec des conséquences désastreuses pour les populations locales. Et j'ai bien peur que plusieurs acteurs armés se retrouvent tous au Mokhaï faisant indirectement monté un risque d'escalade qui dépassera le territoire communiste. Nous avons déjà été mobilisé par d'autres pays sur le Mokhaï.

Tout en étant fermement opposés au communisme et aux actions de Aoki Saburo, je pense qu'il est crucial d'adopter une approche mesurée et concertée pour résoudre cette crise. Je soutiens l'idée de demander l'extradition d'Aoki Saburo et sa comparution devant un tribunal international pour répondre de ses crimes de guerre. Cela constituerait un signal fort pour montrer que de telles actions ne sauraient être tolérées. Plus nous serons à quémander l'extradition d'Aoki Saburo, plus les chances seront de notre côtés. Je tiens à préciser que le Fujiwa ne pourra pas s'engager dans une intervention militaire directe en raison de nos capacités et ressources limitées et même dans le cas contraire j'y serai réticent. Toutefois, cela ne signifie pas que nous resterons inactifs face à cette crise.

Je suis prêt à travailler avec le Jashuria et d'autres partenaires régionaux pour élaborer une stratégie commune visant à restaurer la paix, la stabilité et la démocratie au Mokhaï. Cela pourrait inclure des mesures diplomatiques et économiques pour exercer une pression sur le régime de Saburo, ainsi que des actions visant à soutenir les forces démocratiques et pacifiques au sein du pays, si il en existe. »


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La réponse de Toru SERA, Premier Ministre de l'État du Fujiwa, était formulée avec prudence et diplomatie. Il savait pertinemment que sa position pourrait ne pas satisfaire pleinement les attentes de son invitée. Les enjeux étaient importants, et le Fujiwa devait trouver un équilibre entre ses propres intérêts et ceux de son allié, le Jashuria. La situation délicate au Mokhaï exigeait une approche prudente et bien pensée, et Toru SERA était conscient que des actions trop radicales pourraient avoir des conséquences imprévues et potentiellement désastreuses. Dans cet esprit, il cherchait à assurer à la Seconde Ambassadrice que, bien que le Fujiwa ne puisse pas s'engager militairement, il demeurait engagé dans la recherche d'une solution pacifique et durable à la crise.
Dans le monde de la diplomatie, les déclarations d’intentions étaient quelque chose de particulièrement prisé et Sumalee Saeloo le savait. En jouant cartes sur table et en n’essayant pas de plumer en permanence son adversaire, on pouvait apparaître comme un acteur fiable du jeu entre les nations. Le Jashuria savait que le Fujiwa n’irait pas jusqu’à participer aux interventions militaires, mais le pays estimait que dans le meilleur des cas, il se rangerait à l’option diplomatique et une condamnation ferme du régime de Saburo. Le Jashuria n’attendait pas plus du Fujiwa.

« Cela nous convient parfaitement et nous sommes ravis de voir que le Fujiwa prend à cœur le sujet de la diplomatie et de la condamnation des actes de Saburo, sans pourtant prendre part à une intervention militaire. C’est un choix tout à fait respectable et nous sommes ravis que le Fujiwa prenne au moins la défense de la liberté au Nazum et de la justice envers les citoyens du Mokhaï, assassinés par Saburo. Nous ne prendrons pas ombrage du fait que vous ne souhaitiez pas entamer une intervention militaire à nos côtés.

La diplomate reprit une gorgée de thé et attendit que son interlocuteur prenne la suite de l’ordre du jour.
Toru SERA: « En abordant la question de l'intervention militaire et de notre armée, je tiens à souligner que mon gouvernement a récemment lancé un programme de réarmement militaire, approuvé par la Diète. C'est dans cette perspective que je sollicite votre attention sur ce sujet crucial. Pendant trop longtemps, l'armée fujiwanne a été en retard par rapport aux normes internationales, occupée à gérer notre guerre civile et notre réunification. Désormais, nous aspirons à combler ce retard. Je tiens à vous rassurer que nous ne nous sentons pas directement menacés par nos voisins, dont vous faites partie, aux côtés du Jashuria et de l'Empire Listonien. Toutefois, le contexte géopolitique nazuméen peut évoluer rapidement, comme en témoigne la situation au Mokhaï. Les Fujiwans méritent de se sentir en sécurité sur leur territoire, et c'est pourquoi une procédure visant à professionnaliser nos forces armées et à renforcer notre équipement a été votée et approuvée. »

Il marque une pause, en buvant son thé, avant de reprendre. Il ne lâche pas son invitée du regard par respect.

Toru SERA: « J'ai entendu dire que le Jashuria possède des stocks d'armements inutilisés. Mon gouvernement et moi-même, ainsi que notre ministère de la Défense, souhaitons obtenir votre soutien pour éventuellement acquérir ces surplus afin de renforcer nos réserves matérielles. Je suis également ouvert à d'autres propositions qui pourraient aller dans cette direction. En somme, le Fujiwa serait enchanté de conclure un partenariat dans le domaine militaire avec son proche voisin, c'est-à-dire vous. »
”Monsieur Sera, j’ai bien entendu votre demande concernant la modernisation de l’armement du Fujiwa. Il est vrai que si la Diète approuve la mise en place d’une politique de modernisation de l’armée du Fujiwa, nous ne pouvons qu’apporter notre concours à cet objectif des plus louables. Le continent nazuméen a durant des décennies été le dernier wagon du complexe militaro-industriel mondial. Nos industries ont trop souvent délégué à des firmes étrangères au continent le soin de designer et de fabriquer l’armement de nos troupes. Il est de notoriété commune que la fortification de ces industries militaires s’est grandement faite aux dépends des industries locales, subordonnant le Nazum et ses pays à des intérêts étrangers. Nous sommes conscients que l’indépendance militaire du Nazum ne se fera qu’au prix de décennies de développement et qu’il ne sera pas possible d’échapper totalement aux ingérences des autres puissances dans notre marche vers le Progrès. De nombreuses nations auront tôt fait de vouloir empêcher cette indépendance du complexe militaro-industriel en introduisant aux forceps du matériel bon marché. Nous savons par exemple, que les guerrilleros de l’Union de la Résistance du Mokhaï ont été armés pendant des années par la Loduarie communiste, créant les conditions pour le renversement du pays. Il va de soi que plus nous serons dépendants de cela et plus nos nations prendront le risque d’être déstabilisées.”

La seconde ambassadrice prit le temps de regarder la skyline fujiwane au loin. Elle ne pouvait que consentir aux demandes du Fujiwa. Le Nazum avait besoin de paix et de stabilité pour se hisser au sommet. Toru Sera avait raison : les nations voisines ne posaient pas de problèmes particuliers et se montraient plutôt pacifiques … même l’Empire Listonien. Pourtant, il valait mieux être prudent et la Diète avait totalement raison de vouloir améliorer son complexe militaro-industriel en faisant appel à ses proches voisins. Elle avait haussé un sourcil à l’évocation des stocks militaires inusités des entrepôts et poudrières jashuriens … Ainsi donc, l’information avait fuité. L’Arsenal de Guandi continuait à vouloir faire des affaires, au mépris des demandes de la classe politique jashurienne de se faire discret. Bon … ce n’était pas bien grave. Ces armes seraient mieux utilisées entre les mains des Fujiwans, c’était certain.

”Nous pouvons tout à fait vous fournir les armes dont vous avez besoin, jusqu’à ce que vous soyez en mesure de développer votre propre complexe militaro-industriel. Notre objectif n’est pas de reproduire les méthodes de ceux qui vous vendent de l’armement au-delà des mers. Nous pouvons tout à fait envisager un partenariat entre l’Arsenal de Guandi, les différentes industries militaires jashuriennes et les vôtres afin de construire un combinat militaire qui aura à terme, plus de valeur que de simplement vous vendre de l’armement. A ce titre, nous croyons sincèrement dans la plus-value que peut offrir un partenariat de long terme qui irait plus loin que de simplement vous donner nos excédents. Ceci n’annule cependant pas notre offre qui consisterait dans un premier lieu à vous fournir nos excédents, mais nous aurions tout intérêt à aller plus loin et à développer avec les ingénieurs fujiwans des équipements communs, ou à minima des projets militaires pouvant être par la suite développés dans les industries civiles. En vertu de l’amitié que le peuple jashurien porte au peuple du Fujiwa, nous serions particulièrement intéressés par ces perspectives.”
Après avoir écouté attentivement les mots de la Seconde Ambassadrice, Sumalee Saeloo, une lueur d'intérêt se reflétait dans les yeux de Toru Sera, le Premier Ministre du Fujiwa. Un silence doux, chargé de respect et d'attention, s'était installé dans la pièce au fur et à mesure que l'ambassadrice dévoilait ses pensées. Chaque mot, chaque idée, avait été soigneusement pris en compte par le Premier Ministre.

Toru SERA: « Madame l'Ambassadrice, vos propos sont des plus pertinents et reflètent une vision que nous partageons. En effet, notre dépendance actuelle vis-à-vis des fournisseurs étrangers pose des questions de sécurité et de souveraineté. En nous associant, nos deux nations pourraient non seulement combler les lacunes dans notre armement mais également stimuler notre industrie locale. Je suis absolument d'accord avec vous sur l'idée d'un partenariat de long terme plutôt qu'une simple transaction. L'association des talents et des ressources de nos pays pourrait nous permettre de développer conjointement des technologies de pointe pour nos forces armées, renforçant ainsi notre position stratégique sur la scène nazuméenne .L'importance de la transparence et du respect mutuel dans ce processus ne peut être sous-estimée. Et le Fujiwa, ayant un secteur manufacturier de grande importance dans son économie nationale, compte bien collaborer avec le vôtre. »

Après avoir fini sa précédente déclaration, le Premier Ministre Sera prit un moment pour collecter ses pensées, puis reprit sa prise de parole avec un ton encore plus assuré.

Toru SERA: « Je tiens à souligner que le Fujiwa porte un intérêt particulier à la spécialisation de son complexe militaro-industriel, notamment dans les domaines maritimes et aéronautiques. Comme vous le savez, nous avons un riche héritage maritime et une longue tradition de navigation et d'exploration. Nos côtes sont une ressource essentielle, tout comme l'espace aérien qui les surplombe. Dans ce contexte, nous sommes déterminés à développer des technologies de pointe qui renforceront notre puissance maritime et aérienne. J'ose dire, et ce n'est pas sans raison, "Celui qui commande sur mer possède un grand pouvoir sur terre". C'est une maxime qui résonne avec une grande vérité pour le Fujiwa. Je suis convaincu qu'en combinant nos ressources et notre expertise avec celles du Jashuria, nous pourrons élaborer des solutions de défense innovantes et efficaces pour nos forces maritimes et aériennes. »
La Seconde Ambassadrice parut satisfaite des propos de Toru Sera et sourit discrètement. L’Arsenal de Guandi serait ravi de pouvoir créer un partenariat avec le complexe militaro-industriel fujiwan. De même les chantiers navaux de la région d’Azur seraient particulièrement contents de pouvoir saisir l’opportunité de quelques commandes supplémentaires. Les Fujiwans étaient certes d’excellents marins, mais les Jashuriens disposaient d’installations pour les armateurs que leurs homologues fujiwans n’avaient pas encore. Il serait particulièrement intéressant d’aider les Fujiwans à s’équiper dans les prochaines années. Avec le développement de la région d’Azur, c’est toute la côte est du Nazum qui allait profiter d’un boom économique. Il était certain que le Jashuria saurait saisir cette occasion, notamment avec le développement du Negara Strana, proche voisin du Jashuria et du Fujiwa.

« C’est donc entendu, monsieur Sera. L’Arsenal de Guandi ainsi que nos industries aéroportuaires et navales recevront le mot de la part du Cercle Intérieur de développer des partenariats avec le complexe militaro-industriel du Jashuria dans les meilleurs délais. Nous aurons bien entendu quelques mois de préparation, afin que les différentes Pagodes concernées par ce partenariat puissent se réunir et décider des meilleures actions à mener, mais je suis certaine que nous en sortirons tous gagnants. »

Elle se redressa sur sa chaise et lança un regard à son équipe, qui continuait à prendre des notes.

« Bien, monsieur Sera. Cette conversation fut des plus productives et il me semble que nous sommes sur la même tonalité, ce qui est des plus plaisants. Nous aurons plaisir à travailler avec le Fujiwa dans les prochains mois et nous sommes persuadés que cette coopération commence sous de bons auspices. »

Elle referma sa tablette et croisa les doigts, en signe d’attente. Il n’était pas poli de poser la question « avez-vous d’autres sujets à aborder ? » … Après tout, les ordres du jour étaient préparés et négociés à l’avance. Mais il pouvait toujours y avoir d’agréable surprises, des points de dernière minute …
Le Premier Ministre fujiwans se leva de sa chaise avec grâce, signifiant ainsi la fin de la rencontre. Son visage affichait un sourire courtois, mais son regard laissait entrevoir une lueur de détermination. Il savait qu'il était temps de mettre un terme à la conversation et de permettre à la Seconde Ambassadrice du Jashuria de partir.

Toru SERA: « Je vous remercie sincèrement pour cette rencontre fructueuse. Vos perspectives et vos suggestions ont été très précieuses pour nous. Nous prendrons en considération ces opportunités de collaboration et d'échanges dans le domaine maritime entre nos deux nations. Avant de vous quitter, Madame l'Ambassadrice, je souhaite vous informer qu'une déclaration officielle sera faite à la presse pour expliquer en détail les engagements que nous avons pris aujourd'hui. Nous tenons à ce que nos concitoyens et la communauté nazuméenne soient informés de cette collaboration prometteuse entre nos deux nations. »

Le Premier Ministre fit quelques pas vers la porte, invitant subtilement l'ambassadrice à le suivre. Il était conscient du temps limité de tous les participants et de l'importance de respecter les protocoles diplomatiques. D'un geste discret de la main, il indiqua à son assistante de se préparer à accompagner l'ambassadrice. Celle-ci s'approcha rapidement et prit sa place à côté de la Seconde ambassadrice, prête à lui fournir toute l'assistance nécessaire lors de son départ. La Seconde Ambassadrice Sumalee Saeloo répondit par un sourire bienveillant et exprima sa gratitude envers le Premier Ministre et son équipe pour leur accueil chaleureux. Elle prit congé en saluant respectueusement le PM et son assistante, avant de se diriger vers la porte.

[17 Octobre 2010 - Rencontre terminée]
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