Aéroport de Sainte-Loublance.
Le vol avait été long pour Pétroléon V. À vrai dire, il n'avait jamais voyagé aussi loin durant ses 38 ans d'existence. Il s'en était toujours mordu les doigts, de ne pas aller à la rencontre de ce beau monde et de tous ces continents qui avaient tant à lui apporter. Il regrettait de ne pas avoir visité toutes les merveilles du monde dont il avait tant rêvé pendant son enfance, et le souvenir de ces petites années le plongeait dans une rêverie contemplative. Il s'agissait là des années où il ne savait pas quelles fonctions l'attendaient, où il pouvait rêver à foison sans que la moindre contradiction ne vienne lui effleurer l'esprit. Mais le plus important, c'était la Clovanie. La Clovanie avant tout. Pour un Empereur, cela allait de soi. Il avait tant à faire sur le sol de sa patrie, tant à régler, à réformer, à débattre. Et cela avait porté ses fruits : décollage formidable de l'Armée Impériale, ouverture d'une aviation militaire, progrès scientifiques épatants, des traités alliances à en toucher le plafond, et nous en passons. Oui, cela avait porté ses fruits, si bien qu'il pouvait ce jour-là se permettre un voyage en Afarée. Ce jour-là, il pouvait apporter son aide à un pays estimé et tenter de peser dans la balance des nations de ce continent foisonnant de richesses.
Il atterrissait ce jour-là sur le goudron de l'aéroport de Sainte-Loublance, où l'attendait le Président Gondolais. À bord de l'avion de cinquième génération vendu par les amis de Fortuna il y avait un ou deux ans, l'Empereur avait amené du beau monde. Tout d'abord, celui qui l'accompagnait dans toutes ses visites diplomatiques, la clé de voûte de ses systèmes d'alliance et la plume par laquelle les ambassades du monde entier connaissaient les désirs de Son Excellence Impériale : Monsieur Gaspard Razoumikhine, Ministre Impérial des Affaires Étrangères. Le regard dur et glacial de ce blond au visage fermé cachait en réalité un comportement amical connu de tous et une plume aussi belle que les paysages qui défilaient à travers le hublot, devant ses yeux pensifs.
Avec lui, Paul Joffrin, le Ministre de la Guerre et des Armées, qui avait eu tant à faire ces dernières années. Aux premières années du règne de Pétroléon V, il n'avait en réalité pas accompli grand chose de grandiose, il fallait l'avouer. Il faut dire aussi que l'Empereur n'orientait guère ses projets vers les considérations militaires. Mais depuis 2007, il avait répondu à toutes les exigences d'une réouverture à l'international, et continuait de les remplir. C'était sous son ministère que les effectifs des soldats professionnels s'étaient multipliés par six, et que l'Armée clovanienne pourrait bientôt prétendre au titre de plus grande armée du monde. En somme, il avait reconstruit, rebâti, recrée une armée qui n'avait plus aucun pouvoir. Mais à ce moment-là, ses efforts allaient se concrétiser. Il allait mettre toute la puissance clovanienne développée en si peu de temps au service d'une cause noble : la paix au Gondo.
Quelques hommes du bataillon de Saint-Alain, la garde rapprochée de l'Empereur, étaient présents, non pour assurer sa sécurité, mais avant tout pour faire montre des capacités et de la discipline clovanienne en matière de combat. Des secrétaires, serviteurs, et tout une kyrielle de hauts dignitaires étaient de la partie, et, pour tout dire, l'avion était plein à craquer. Les hommes et les femmes étouffaient, premiers signes d'un rude climat afaréen, et Pétroléon V bouillait d'envie de sortir de l'avion et de serrer la main amicale du Président Gondolais.
Un choc se fit sentir : l'avion avait atterri.
Il atterrissait ce jour-là sur le goudron de l'aéroport de Sainte-Loublance, où l'attendait le Président Gondolais. À bord de l'avion de cinquième génération vendu par les amis de Fortuna il y avait un ou deux ans, l'Empereur avait amené du beau monde. Tout d'abord, celui qui l'accompagnait dans toutes ses visites diplomatiques, la clé de voûte de ses systèmes d'alliance et la plume par laquelle les ambassades du monde entier connaissaient les désirs de Son Excellence Impériale : Monsieur Gaspard Razoumikhine, Ministre Impérial des Affaires Étrangères. Le regard dur et glacial de ce blond au visage fermé cachait en réalité un comportement amical connu de tous et une plume aussi belle que les paysages qui défilaient à travers le hublot, devant ses yeux pensifs.
Avec lui, Paul Joffrin, le Ministre de la Guerre et des Armées, qui avait eu tant à faire ces dernières années. Aux premières années du règne de Pétroléon V, il n'avait en réalité pas accompli grand chose de grandiose, il fallait l'avouer. Il faut dire aussi que l'Empereur n'orientait guère ses projets vers les considérations militaires. Mais depuis 2007, il avait répondu à toutes les exigences d'une réouverture à l'international, et continuait de les remplir. C'était sous son ministère que les effectifs des soldats professionnels s'étaient multipliés par six, et que l'Armée clovanienne pourrait bientôt prétendre au titre de plus grande armée du monde. En somme, il avait reconstruit, rebâti, recrée une armée qui n'avait plus aucun pouvoir. Mais à ce moment-là, ses efforts allaient se concrétiser. Il allait mettre toute la puissance clovanienne développée en si peu de temps au service d'une cause noble : la paix au Gondo.
Quelques hommes du bataillon de Saint-Alain, la garde rapprochée de l'Empereur, étaient présents, non pour assurer sa sécurité, mais avant tout pour faire montre des capacités et de la discipline clovanienne en matière de combat. Des secrétaires, serviteurs, et tout une kyrielle de hauts dignitaires étaient de la partie, et, pour tout dire, l'avion était plein à craquer. Les hommes et les femmes étouffaient, premiers signes d'un rude climat afaréen, et Pétroléon V bouillait d'envie de sortir de l'avion et de serrer la main amicale du Président Gondolais.
Un choc se fit sentir : l'avion avait atterri.