« On voit croire que j'ai défroquée et le nom de ma famille sera déshonoré » La mère Louise, déconfite et en nuisette assise sur sa couche, est toujours flanquée de ces moniales, belliqueuses et hommasses, arborant tout types d'armes.
La plus hommasse reprend :
« L'honneur est un concept d'homme et de noble … Vous êtes une femme et une moniale, ma mère, l'honneur n'est pas votre problème ! Votre problème, ma mère, est le salut de vos sœurs et le châtiment des misérables ! »
La mère Louise, intimidée par toute cette troupe, obtempère, s'habille avec l'aide des sœurs et bafouille quelques mots peu audibles et sans doute peu glorieux. Elle se demande combien de personne dans l'histoire se sont mise à la tête d'un groupe parce qu'on lui a fait violence puis elle se souvient qu'elle n'avait pas choisie d'entrer au couvent dans son enfance ni d'être élue abbesse et se renforce alors en elle la conviction qu'elle n'a jamais choisie sa destiné et qu'elle est totalement entre les mains de Dieu.
Une fois habillée, elle rédige une lettre dans laquelle elle déclare quitter l'Ordre pour suivre une mission sacrée puis elle quitte l'endroit discrètement avec une petite valise sous l'escorte de sœurs en arme.
La rumeur prétendra que l'abbesse a défroqué pour partir avec un amant (ce qui est la ritournelle habituelle et qui arrive régulièrement), les plus informées diront qu'elle est partie avec une amante (peu plus rare mais encore classique), et celles qui savent tout se tairont (ce qui là, par contre, est très inhabituel). Le mot d'ordre est le silence absolue avant de frapper, quand toutes seront prêtes.
Quelques StatistiquesPour l'heure le groupe se compose de quelques nonnes plus ou moins hystériques, et en rupture de ban : - Louise, l'abbesse de l'Ordre au statut honorifique et potiche, dont la mission implicite est de servir Représentation Crédible sur le plan de la hiérarchie puisqu'elle est abbesse, de la noblesse puisqu'elle est issue d'une famille baronique, et beauté puisqu'elle est belle et coquette (autant que peut l'être une nonne).
- Son premier assesseur, Sœur Michelle, qui dans les faits exerce tout les pouvoirs et qui est l'hommasse dont on a parlé en chapitre premier.
- Une dizaine de moniales converses, d'abstraction paysannes, pas toutes hommasses mais toutes rustaudes et débrouillardes
- Trois sœurs d'extraction noble mais de la petite noblesse d'épée, noblesse domestique (donc des filles de policier, militaire, agents de mairie et autres choses semblables) Le chateau Balmer, Maison-MèreCe petit groupe, pour ne pas dire cette bande, se cache pour l'heure dans une vieille ruine au milieu des bois de Formont et appartenant à un baron vétéran, le Baron-Colonel de Balmer. Lequel, endeuillé de sa fille unique, une jeune abbesse de 16 ans en Carnavale, est bien décidé à la venger par le biais des nonnes. Il va instruire ces dames à l'art de la guerre et financera également le matériel photo pour mettre en place la propagande de l'Ordre. Il va de soit que les exercices guerriers sont réservés aux sœurs et non à l'abbesse qui répugne à se jeter dans la boue en dehors des séances photo...
C'est ainsi que dans l'antique Chateau Balmer, motte castrale haut-médiévale que recouvre les bois denses et mystiques de Formont, que se forme et se structure l'OMMAS, à l’abri des regards des curieux et nourris par le ressentiment d'une vieille famille appeler à disparaitre.