09/08/2013
20:59:39
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[Grand Kah / Loduarie] Camp militaire Loduarien au Mokhaï : rencontre sous très haute tension [Terminé]

Suite de ce poste.

Les représentants kah-tanais étaient au nombre de trois. Deux hommes, un petit asiatique et un latino à lunettes, et une femme, grande, d’ethnie nord-afaréenne. Dans l'ensemble ils ressemblaient à des civils, portant des vêtements adaptés au climat humide et chaud de la région, de grosses chaussures de marche, et des vestes où l'on avait coud un patch indiquant "OMPM".

Ils s’étaient comporté très poliment avec les loduariens, observant leur installation avec une certaine curiosité et évitant soigneusement de parler entre eux, ou de dire quoi que ce soit de plus que le strict nécessaire aux soldats qui les avaient interrogés à leur arrivée. Lorsqu'ils aperçurent le commandant, les représentants vinrent à sa rencontre. Le latino lui tendit la main.

Merci de nous recevoir. Je m'appelle Pedro Espina. Puis il indiqua ses deux collègues. Voici Wan Ah et Charifa Laroui. Nous venons ici pour essayer d’établir un canal officiel entre vous et l’OMPM. Il sourit d'un air entendu. Nous avons tout intérêt à nous parler, je crois.
Le commandant serra la main à chacun des délégués Kah-Tanais.

Camarades, salutations, et bienvenue dans notre camp militaire. Je suis le commandant Fabien Durette, actuel responsable de l'opération militaire Loduarienne au Mokhai. Et en effet, nous avons à discuter.

Il prit sa radio et demanda quelque chose en russe, de manière à ce que les délégués ne comprennent pas.

Срочно нужны 2 боевые бронированные машины для сопровождения, а также 1 бронетранспортер на моей позиции, у входа в лагерь.
Будьте готовы принять любой мой заказ.
Законченный.


Puis il s'adressa à nouveau aux Kah-Tanais.

Une escorte blindé arrive pour nous emmener à un endroit propice à la discussion.

Ils attendirent quelques minutes dans un silence pesant, puis les véhicules blindés arrivèrent.

http://www.strategic-bureau.com/wp-content/uploads/2017/05/BTR-82A-003.jpg ET MERCI VAST

Bien ! Si vous voulez bien monter à bord, leur indiqua le commandant.

Les véhicules partirent en direction de bâtiments à l'écart, plus loin dans le camp. Ils allaient vers le bureau du commandant.
Les véhicules blindés les déposèrent, puisle commandant les fit rentrer dans son bureau.

Avant toute chose, vous avez soif ? Je peux vous servir de nombreuses choses, dit-il en se servant lui même un verre d'eau pétillante.

Bien. Qu'avez vous donc à nous dire ? Vous avez la parole.
– De l’eau, indiqua celui qui avait été désigné comme Wan Ah. Nous vous remercions.

Puis à Pedro Espina de continuer. Il parlait d'un ton courtois, égal. Comme si toute la situation ne le concernait que vaguement. S'il avait un opinion sur les risques que faisaient courir les loduariens à la démocratie naissante du Mokhaï, il arrivait parfaitement à les dissimuler.

– Bien-sûr. Comme vous le savez, nous représentons l'OMPM qui a pris le parti de soutenir la démarche réformiste de l'Assemblée populaire. Je crois que vous ne reconnaissez pas cette assemblée. En fait nous aimerions des éclaircissements sur la mission loduarienne dans la région. Quels sont vos ordres, commandant ?

La dénommée Charifa Laroui acquiesça.

– L'OMPM a laisser vos véhicules circuler en ville et même récupérer le camarade Aoki Saburo. Nous aimerions savoir si il s'agit d'un enlèvement, le leader suprême est nominalement encore le chef d’État de la république.
Le commandant leur servit chacun un verre d'eau de source.

Notre mission ici est très simple. Nous devons protéger le Mokhai de toutes les ambitions impérialistes des nations voisines, le Jashuria en tête, protéger le peuple du Mokhai et le Camarade Aoki Saburo. Concernant Aoki Saburo, ce n'est en aucun cas un enlèvement, mais une mise en sûreté.
De plus, oui, nous considérions les actuels membres de l'assemblée, du moins une importante partie, comme des traîtres, au vu de leur dernières déclarations. Ils ne faudrait pas qu'ils oublient grâce à qui ce qu'ils font est possible. Sans notre l'aide de la Loduarie, la révolution au Mokhai ne se serait pas fait et rien n'aurait été comme maintenant. Ainsi, cette assemblée à une dette envers nous et envers Aoki Saburo.
– Probablement, approuva le latino-paltoterran sans trop s’avancer.

À côté de lui, Wan Ah fit la moue.

– Nous sommes conscients des risques impérialistes menaçant le Mokhaï, fort heureusement le système conciliaire mis en place y est assez étanche, surtout avec notre protection. Mais concernant la dette de l’assemblée... À ce stade il semble qu’elle ait décidé de se recomposer lors d’élections générales. Laisserez-vous ces élections s’organiser normalement ? Si vous souhaitez intervenir contre l’assemblée, est-ce que ce sera par des moyens militaires ?

– Nous craignons, ajouta Charifa Laroui, qu’une action militaire menée à l’encontre du parlement ne mette en pérille la stabilité du Mokhaï et n’amène à des pertes civiles.
Fabien fit tourner son eau pétillante dans son verre.

Franchement, je ne sais pas encore ce que nous allons faire. J'étais en pleine réunion pour discuter de nos prochaines opérations au Mokhai au moment où vous êtes arrivé, alors je ne peux rien vous dire pour le moment car rien n'a encore été décidé.
Par contre, une chose est sûre : quoi que nous fassions, il y aura des pertes civiles. Les milices, qui ont participé activement à la révolution, ne vont pas facilement digérer le fait que l'assemblée décide d'enterrer leur action, surtout quand on a pu voir leur détermination pendant cette révolution, malgré les pertes que les milices ont subit. Non, il est évident que les choses vont s'embraser bientôt, et que quel que soit nos actions, il y aura des morts dans les prochains jours, voir des attentats.
– C'est un risque dont nous avons pleinement conscience, conscéda l'arabe avant de soupirer. Manifestement la situation de la région lui inspirait une certaine tristesse. Elle avala une gorgée d'eau et Pedro Espina continua.

– C'est même l'une des raisons du déploiement de l'OMPM. Le pan militaire - dont nous ne faisons pas partie, moi et mes camarades sommes des observateurs civils - doit neutraliser les milices. Si, heu, eh bien si elles essaient de mener une action militaire frontale ou de guérilla.

Il toussota.

– Mais les loduariens sont plutôt d’accord avec la position politique des milices pro-Saburo, non ? Comptez-vous les assister ? Dans l'idéal nous espérons pouvoir évacuer un maximum de civil si un conflit entre armées modernes se profile.
En effet, nous sommes plus du côté de Saburo et des milices actuellement. Mais nous n'assisterons personne tant que l'assemblée n'aura pas franchit un pas de plus dans la traîtrise. Ainsi, nous leur laissons un certain temps pour retirer leurs réformes qui défient les principes de la gauche, comme la nouvelle acceptation du capitalisme au sein du Mokhai. Si l'assemblage refuse, nous n'aurons d'autre choix que de soutenir le bon camp. Malgré les pertes que cela pourrait occasionner.
Il acquiesça à nouveau.

Un conseil doit se tenir entre une commission de l’Assemblée populaire et des conseillers kah-tanais pour parler de la reconstruction de l'économie. Il me semble que nous leur conseillerons de se diriger vers un modèle de propriété collective et de planification collaborative. Enfin c’est au-delà du sujet. Une dernière question : nous supposons que vous ne suivrez pas l'injonction de l’Assemblée vous intimant de quitter le sol du Mokhaï ?
Bien.
Pourvu que cette assemblée fasse le bon choix.
De plus, nous sommes là pour accomplir une mission, et nous l'accomplirons. Nous sommes les seuls à pouvoir calmer les milices, étants les seuls de leur côté, alors, oui, nous restons, quoi qu'en dira l'assemblée.
 Je comprends. Cela risque de pousser l'assemblée et les milices lui étant fidèles à des actions violentes, je suppose que la stratégie de notre chef de mission sera de temporiser.

Il soupira et termina son verre d'eau avant de se lever, imité par ses deux acolytes.

Nous allons informer l'OMPM et l'Assemblée des résultats de cette discussion. Merci encore de nous avoir reçu, commandant.
Le commandant se leva également et les raccompagna dehors.

Merci à vous d'être venu. Si nous pouvons éviter un conflit, c'est toujours mieux.

Il se dirigea vers les véhicules blindés.

Si besoin, ceux-ci peuvent vous ramener. Passez une bonne journée. Moi, j'ai une réunion à reprendre.
 Nous avons une jeep à l'entrée du camp. Charifa Laroui eut un petit rire. Par les temps qui courent mieux vaut ne pas trop s’approcher de Ghaliya en véhicule loduarien.

Les trois envoyés saluèrent le commandant, et traversèrent le camp à pied, toujours silencieux. Dans l'ensemble, on avait fait que confirmer ce que le commandement de l'OMPM redoutait. Il ne pourrait pas y avoir de solutions pacifiques à la situation. Pas parce que les loduariens étaient fondamentalement mauvais, mais parce qu'ils avaient des ordres, et que ceux-là les rendaient inflexibles.

Malheureusement pour eux, les kah-tanais avaient leurs propres instructions, et la confrontation semblait maintenant inévitable.
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