Edition spéciale économie du 20 juillet 2012Où en est l'économie du Royaume?Dans cette article scientifique, notre spécialiste des questions économiques, commerciales et financières se penche sur la question du bilan économique du pays, avec les avancées et les reculs constatés, sur les sujets qui restent à traiter par le Gouvernement de Sa Majesté, et sur le possible avenir économique de l’Aquitagne.
Depuis 1995 et les très importantes réformes menées par Sa Majesté le défunt Roy Philippe VII, le Royaume connait une forte période d'industrialisation, d'une intensité égale à sa rapidité fulgurante. En effet, l'autorisation royale d'utiliser des machines agricoles tel que des tracteurs, des moissonneuses batteuses, d’ensileuses et d’arracheurs, mais aussi d’intrants chimiques permettant d'enrichir les sols et d'augmenter la production, ou encore d'herbicides, d'insecticides ou de fongicides, a permis d'augmenter durablement les rendements agricoles sur le sol aquitagnois. Cette augmentation se vérifie par les chiffres : en 1991, on estimait à 19,7 millions le nombre de tonnes de blé produites, or sur l'année 2011, la production nationale était de 42,3 millions de tonnes. Et le blé n'est pas le seul à bénéficier du miracle industriel: le maïs (+107%) et l'orge (+116%) ont également explosé le nombre de tonnes. Rien que le secteur céréalier est concerné par une hausse générale de 112 %. Les secteurs viticole, maraîcher, laitiers, et l'élevage n'y échappent pas: la technologie a permis à tous le secteur agricole de connaître une explosion des rendements. Le Royaume, qui n'a plus connu de famines dès le début du XXème siècle et mangeait à sa faim depuis lors, malgré quelques pénuries alimentaires par décennie, a donc à sa disposition de quoi se nourrir bien plus que de nécessaire. Il aurait été inutile, ridicule et tout bonnement stupide de laisser toutes ces denrées pourrir dans des greniers et des silos à grain, aussi l’Aquitagne a-t-elle fait le choix d’exporter ses excédents agricoles et alimentaires ( qui représentent, d’après la Chancellerie à l’Économie et aux Finances, environ 28 % de la production ). Les démarches ont donc été entamées par la Couronne auprès des partenaires commerciaux du Royaume à l’internationale pour que ceux-ci importent ces excédents et contribuent à faire du Royaume une puissance commerciale. Sur ce point, le Gouvernement de Sa Majesté a encore beaucoup de travail et de dossiers à traiter.
Mais l’évolution de l’agriculture aquitagnoise n’a pas eût pour unique conséquence une augmentation des rendements. En effet, non seulement la production a doublé pour une même surface de terre cultivée, mais le nombre de paysans nécessaires à la production s’est effondré : il a été divisé par 17. Ainsi, une très grosse partie de la population (80,36%) s'est retrouvée sans emploi, et le Royaume s’est trouvé à deux doigts d’une crise économique et financière majeure. Seulement le Gouvernement d’alors fut d’une réactivité remarquable en lançant le plus ambitieux et le plus important plan gouvernemental pour le plein emploi au monde, et celui-ci se révéla d’une efficace au-delà des espérances de chacun. Le défunt Roy Philippe VII fit le choix de mettre toute cette main d’œuvre potentielle au service d’une industrialisation rapide du Royaume. Ainsi, la Couronne encouragea par le biais de subventions la création d’entreprise du secteur secondaires, dérégula l’économie industrielle en supprimant une partie des réglementations gouvernementales imposées à ce secteur, accorda des rabais fiscaux aux jeunes firmes issues du plan, et plafonna par décret les taux d’intérêts des emprunts effectués par ces mêmes entreprises à 1,9 %. Le Roy fit également importer en Aquitagne le concept de capitalisation boursière en créant la Bourse de Flaviume, ce qui permis à nombre de compagnies industrielles de se financer en ouvrant leur capital aux actionnaires. Nombreux furent les sceptiques de l’époque, qui refusèrent de croire qu’une telle politique, qui ne répondait ni au courant libérale puisqu’elle plafonnait les taux d’intérêts, et n’était pas interventionniste puisqu’elle dérégulait en défiscalisait le marché industriel. C’était à leurs yeux un amas de dépense et de pertes de revenus fiscaux pour le Gouvernement, qui se solderait par un échec, les choses ne pouvant se faire aussi rapidement. Sa Sainteté le Pape lui-même, sans en faire part au grand public, confia au Roy son scepticisme.
Contre toute attente, les résultats furent au rendez-vous fixé par le Gouvernement. Les entreprises, que tout favorisait dans ce contexte, apparurent en grand nombre, employant une grande partie des chômeurs aquitagnois. Le secteur du BTP connut une explosion de son activité, car il fallait construire des usines, toujours plus d’usines, pour produire, toujours plus. Ainsi, pendant près de cinq ans, la moitié des ex-paysans du Royaume construisait des usines où l’autre moitié travaillait en tant qu’ouvriers à produire des voitures, des téléviseurs, et tant d’autres objets du quotidien que les Aquitagnois d’alors ne connaissaient que si peu. Cependant, un autre défi émergea pour le Roy : l’explosion de l’activité du BTP ne peut être éternelle, et tous les économistes savaient bien qu’à un moment ou un autre, l’activité chutera. Le Gouvernement prévu donc deux axes d’actions : tout d’abord, il fallait encourager les municipalités, les Comtés et les Grands-Duchés du Royaume à faire appel aux entreprises de construction pour entamer un aménagement urbain dont avait grand besoin le Royaume, refaire à neuf les routes, et construire des résidences salubres et hygiéniques. Ceci permis au secteur de la construction de maintenir une certaine activité. Mais ce n’était pas suffisant, et il paraissait évident que le marché allait connaître une vague de licenciements pour soulager les finances d’un secteur qui allait incessamment connaître des baisses de bénéfices. D’où le deuxième axe d’action gouvernementale, qui prévoyait de proposer à ces licenciés d’entamer les études que leurs désirs et aptitudes pouvait leur permettre de suivre. Sur les 9.087.400 personnes concernées par ce plan, 16 % firent le choix d’un cursus rapide en visant l’obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP) leur permettant d’exercer des métiers d’artisanat, encore très en vogue et très bien rémunéré en Aquitagne, ou encore des professions du secteur tertiaire, c’est-à-dire du service à la personne, ne nécessitant pas un niveau de formation et de qualification élevé. 29 % suivirent les cours d’Écoles de Commerce, et purent fonder leurs entreprises après l’obtention de leur diplômes, 11 % réussirent les concours, pourtant très sélectif, des Universités permettant de travailler en tant que cadre, ou fonctionnaire de Seconde et Première Classe. Ainsi, le plan contribua a donné d’avantage d’importance aux études, et ce durablement, car il est désormais possible de faire des études et de s’élever socialement dans l’esprit des Aquitagnois. D’une pierre deux coups. Cependant le Chancelier à l’Éducation a annoncé récemment la volonté de la Couronne de se doter d’Universités d’excellence avec un rayonnement à l’international, pour attirer les étudiants étrangers. L’avenir nous dira si le défi fixé par Sa Majesté le Roy sera accompli, mais au vu du vivier intellectuel qui se forme aujourd’hui dans nos écoles avec une rigueur et une ambition toute aquitagnoise, on peut être raisonnablement confiant.
On a vu précédemment que beaucoup d’Aquitagnois anciennement paysans se sont tournés vers le secteur tertiaire, celui des services à la personne. En effet, le pays produisait énormément de richesse, et le Roy avait exigé que les salaires soit élevés, tant pour des raisons de justice sociale que pour créer un pouvoir d’achat qui constitue la demande des entreprises, et donc une certaine stabilité économique (en effet, si les entreprises produisent en payant leurs salariés une misère, qui achètera leurs biens, puisque la plupart des salariés sont des acheteurs, mais qu’ils n’en ont pas les moyens ?). Ainsi, le marché connaissait une très importante demande en produits du secteur secondaire et en services. D'autantD’autant qu’avec le plan gouvernemental pour le plein emploi, une très importante part de la population avait changer de lieu de résidence pour se tourner vers les villes, qui concentraient alors et qui concentrent toujours le plus d’emplois. Les campagnes étaient donc en partie désertées (mais le Roy fut prévoyant en mettant en place un programme pour que les services à la personne restent présents à la campagne).
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DataRoyal, 2010Ainsi, les villes, qui comptaient désormais leurs habitants par millions, concentrèrent, en plus des emplois, la plus forte demande car le plus fort pouvoir d’achat. On put alors observer la reconversion professionnelle de nombre d’Aquitagnois, qui se tournèrent vers l’économie de service en devenant commerçant majoritairement. Ainsi, la demande put être satisfaite, et les vagues de licenciements issues de l’industrie (qui du fait de la robotisation et de l’optimisation du travail écrémait les rangs de ses salariés) engloutirent les chômeurs dans le commerce de proximité.
Le nouveau pouvoir d’achat des sujets de Sa Majesté posait d’autres problèmes. Tout d’abord, la demande risquait, à un moment ou à un autre, de devenir supérieure à l’offre, ce qui créerait un risque très important d’inflation généralisée. Mais le Roy et son Gouvernement anticipèrent la hausse des prix et créèrent la Banque Centrale d’Aquitagne, qui reçu pour mission de contrôler la dynamique des prix en ayant un certain pouvoir sur le plafonnage des taux d’intérêts, et sur la quantité de liquidités présentes dans la masse monétaire. La masse de fonctionnaires formés par l’ouverture des Universités au grand public permit à la BCA de contrôler d’une main de fer inflation et déflation, qui depuis la création de la Banque Centrale n’ont jamais excéder les 2 %. La Banque Centrale d’Aquitagne avait aussi à sa charge le contrôle de la masse monétaire, ce qui constituait un défi autrement plus complexe. En effet, le Roy avait réformé par décret la livre Aquitagnoise, qui jusqu’ici circulait sous forme de pièces en or, argent et bronze, et qui tenait sa valeur du poids du métal précieux qui la composait. La monnaie fiduciaire fut donc introduite en 1999 dans l’économie, cette monnaie qui possède un écart important entre sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire son coût de fabrication, de production, et sa valeur faciale. Désormais, fabriquer une pièce de 2 A£ coûtait mois de 0.3 A£, contre 2 A£ avant la réforme. Le Gouvernement alla plus loin, en commençant la production de billets, qui, pour des valeurs faciales beaucoup plus élevées, revenait encore moins chères à l’État. Encore une fois, les critiques furent foules, dénonçant le fait que les Aquitagnois ne feraient jamais confiance à une telle monnaie, et qu’elle s’effondrerait. L’avenir leur démontra le contraire : les sujets de Sa Majesté avait une telle confiance en leur souverain, qui avait jusqu’ici mené tant et tant de réformes salvatrices, qu’ils acceptèrent la monnaie sans faire de vagues. Le Gouvernement de Sa Majesté a également autorisé la monnaie scripturale, cette monnaie qui n'existe que du fait de sa présence sur des comptes bancaires ou autres, ce qui permet de très importante transaction financière, en sécurité, d'autant plus avec l'arrivée de la numérisation sur le marché. Il fut également octroyer aux banques la possibilité de faire des opérations de création monétaire temporaire pour les prêts aux particuliers et aux entreprises, ainsi ces-dernière n'étaient plus dépendantes de l'épargne des ménages dont elles disposaient du fait des dépôts pour octroyer des crédits, et purent alors être bien moins regardante sur les conditions de prêts, et accordèrent près que cinq fois plus d'emprunts. L'économie fut ainsi grandement stimulée par cette injection d'argent nouveau, et la Livre Aquitagnoise ne connut pas d'inflation, puisque, bien que la masse monétaire soit temporairement augmentée, les banques ont pour obligation de détruire l'argent scripturale des remboursements, les intérêts en moins.
L'expansion assez rapide du marché aquitagnois avait permis à certaines entreprises de se positionner comme monopole sur leur secteur : c'était le cas de Biotech, qui avait acquis toutes les parts du marché aquitagnois de la production d'intrants agricoles chimiques (complément alimentaire agricoles, herbicides, insecticides, fongicides ... ). Le Gouvernement lui laissa sa position dominante au nom de la liberté d'entreprendre, mais mis en place une politique de la concurrence généralisée à tout le pays pour que le cas de Biotech ne se reproduise pas sur d'autres secteurs commerciaux. Ainsi, la Haute Chambre de l’Équité et de la Concurrence (HCEC) fut créée. Celle-ci reçu du Roy des compétences en matière de sanctions des entreprises abusant de leurs positions dominantes. Ainsi, lorsque les deux leaders du secteur de fabrication verrière s'entendirent illégalement pour se diviser le marché en deux (l'Ouest pour l'une, l'Est pour l'autre), formant ainsi une entente illégale sur les par de marché car enfreignant le modèle de la concurrence pure et parfaite, l'HCEC condamna les deux entreprises à des amendes de 8 millions de livres aquitagnoises chacune. Pour inciter les entreprises à se dénoncer entre elles, l'HCEC mis en place une politique de clémence, qui exemptait de sanction l'entreprise ayant dénoncé le reste de son cartel. L'HCEC doit désormais également donné son accords pour toutes les fusions ou acquisitions d'une entreprise par une autre. Toutes ce mesure et l'existence même de l'HCEC ont pour but de privilégier les intérêts des consommateurs, pour éviter que les abus de position dominante ne se répercute sur leur pouvoir d'achat, tout en préservant la liberté d'entreprendre des firmes aquitagnoises.
Concernant le secteur énergétique, le Royaume est sur la voie du changement. Jusqu'ici, le Royaume utilisait ses mines de charbon pour se chauffer et pour le bon fonctionnement de ses usines. Or de deux choses l'une : la demande explosait et devenait insoutenable pour les exploitants miniers, et en parallèle, cette ressource est loin d'être éternel, et il faut être prévoyant, aussi le Gouvernement de Sa Majesté a-t-il également agi sur la question. En ce moment, le Roy négocie les conditions d'un accord avec l'Empire Rasken et le Saint Empire Ambarrois prévoyant la construction d'infrastructures d'exploitation des ressources gazières avec une méthode révolutionnaire, celle de prélever et de stocker les gazs carboniques émis par les industries pour l'injecter dans la nappe de gaz souterraines, afin de faire remonter le gaz à la surface et de la capter. Le projet prévoie également la construction d'oléoducs permettant d'acheminer le gaz vers Rasken et l'Empire Ambarrois. Ainsi le Royaume obtiendra-t-il son indépendance énergétique, et ne sera plus en sursis du pétrole qu'il importe. D'autant qu'il se tourne en parrallèlle vers l'énergie hydraulique.
Jules Montespan