Alors que cela fait près de trois ans que le Negara Strana est sorti de l'isolationnisme, les services diplomatiques ont pu être largement sollicités de nouveau. Concluant plusieurs accords bilatéraux notamment avec les différentes nations nazumis, le Negara Strana n’a toujours pas été engagé sur le plan international (mise à part l’initiative humanitaire lancée par le Grand Kah à Port Hafen). Aujourd’hui, il semblerait bien que la situation change alors que la diplomatie stranéenne s’apprêterait à rencontrer des représentants de l’Internationale Libertaire (Liberalintern) selon de les bruits de couloirs de l’Eksekuasaan. Entrer dans une telle organisation internationale impliquerait un bouleversement diplomatique pour le Negara Strana mais également un nouveau cap idéologique. Alors que le pays tend à la libéralisation, notamment avec le projet du Renouveau Socialisme porté par le Commissaire Waluyo, ce choix surprend certains. Quel état d’esprit adopte Kawaya Haryanto tiraillé par les différentes mouvances de son Conseil des Commissaires du Peuple ?Qu’impliquerait une entrée au Liberalintern ?Communément abrégé en Liberalintern, l’Internationale Libertaire est une organisation internationale fondée le 1er juin 2006 par le Grand Kah, le Pharois (autrefois Syndikaali), les Églises Australes Unies, Abligärk et Kotios. Plusieurs Etats ont pu les rejoindre comme, encore récemment, la Fédération de Zélandia ou bien la République Communiste de Malévie. Ainsi, et assez logiquement, le Liberalintern rassemble des pays plus ou moins libertaires et socialistes. La République Socialiste du Negara Strana apparaît comme une bonne candidate, d’autant plus depuis l’ouverture politique du pays.
Concrètement, qu’est-ce qu’une entrée au Liberalintern impliquerait pour le Negara Strana et la vie des Stranéens ? Premièrement, il est évident que cet acte diplomatique amènera la diplomatie stranéenne à se rapprocher des autres membres de l’organisation, pouvant nous être largement profitables. Effectivement, ces rapprochements aboutissent usuellement sur des accords commerciaux et autres types de coopérations. Alors que le Liberalintern comprend dans ses rangs des mastodontes de la scène internationale tels que le Pharois, le Grand Kah ou le Banairah, entrée dans l’organisation serait profitable au Negara Strana. De fait, cela lui permettrait également de s’ouvrir au continent euyrsien et afaréen, bien trop ignoré par la diplomatie stranéenne selon plusieurs experts.
De plus, le Negara Strana bénéficierait de soutiens solides sur la scène internationale. Bien que cela soit tout à fait bénéfique en apparence, la diplomatie stranéenne sera plus souvent amenée à prendre position sur des sujets internationaux, la sortant de sa zone de confort. En effet, le Negara Strana a toujours eu tendance à s’exprimer de manière mesuré, notamment en ce qui concerne l’ONC (Organisation des Nations Commerçantes) dont fait partie son voisin jashurien. Malgré cela, il est peu probable que la diplomatie stranéenne quitte subitement ses habitudes. Dans ce cas, il est davantage plausible que la République Socialiste continue, voir accentue, ses coopérations avec le Jashuria, aussi encombrant que menaçant.
Enfin, il est évident qu’une intégration du Negara Strana au Liberalintern amène à un changement de politique intérieure. En effet, le Conseil des Commissaires des Peuples tendra sûrement davantage à appliquer des mesures libertaires, notamment dans la gestion entrepreneuriale (
le gouvernement continue toujours d’étendre l’autogestion). La décentralisation et la déconcentration de l’Etat est également une piste envisageable. En outre, de tels changements nourriront probablement la montée des mouvements communistes et libertaires face aux mouvements libéraux appelant à un renouveau du socialisme.
Ce Renouveau Socialiste, prôné et mis en place par le Commissaire au Socialisme Économique, au Commerce et aux Mers
Lanang Waluyo, constitue le principal point d'interrogation. Tant soutenu que critiqué par les Stranéens, le projet majeur du gouvernement stranéen ayant pour but de libéraliser et privatiser, sous couvert de renouveler le socialisme, pourrait être suspendu. Alors que le projet était déjà un important changement, intégrer le Liberalintern s’avère être un gros virage qui pourrait déchirer le gouvernement.
Kawaya Haryanto, Première Commissaire à la tête d’un gouvernement schizophrèneFinalement, l’intégration du Negara Strana au Liberalintern devrait avoir davantage de répercussions au sein du gouvernement lui-même que dans le pays. Selon plusieurs sources de l’Eksekuasaan, le processus de décision, pris suite à un enchaînement de réunions du Conseil des Commissaires du Peuple, fut long et laborieux dû aux confrontations parfois houleuses des trois grandes branches intergouvernementales.
Les principaux opposants à cette décision sont les Commissaires dits “
libéraux”. Les représentants de ce véritable front sont
Murti Mahendra (
Nouveau Parti Socliaste, NPS),
Cangkir Rajasa (
Kemajuan) et surtout
Lanang Waluyo (
Parti Socialiste de Libération du Peuple, PSLP).
Ce dernier aurait même menacé de démissionner si le processus d’intégration aboutirait. Tous les trois favorables au Renouveau Socialiste, leur crainte principale est de voir le projet abandonné malgré ses bons résultats. Beaucoup s'inquiètent également des répercussions diplomatiques que l’intégration pourrait avoir sur la relation straneo-jashurienne. Enfin, les Commissaires issus du Kemajuan s’y seraient opposés pour conserver la posture diplomatique historiquement et relativement neutre du Negara Strana. Selon des sources internes, l’opposition proviendrait essentiellement de ces Commissaires issus du Kemajuan, et serait ainsi constitué de sept des vingts Commissaires du Conseil.
Face à eux, les Commissaires Communistes auraient défendu “
corps et âmes” le projet selon des témoins. Pour eux, favoriser l’entrée du Negara Strana dans le Liberalintern a un enjeu double. Cette entrée favoriserait clairement la montée des mouvements communistes mais elle permettrait également de neutraliser l’opposition intragouvernemental, du moins jusqu’aux prochaines élections législatives. En tête dans les discussions du Conseil en faveur du Liberalintern,
Calista Yulianti se serait vivement emporté après avoir été traité de “
traître”, en référence à son
changement récent de parti. Selon plusieurs sources, elle aurait clairement énoncé vouloir faire “
la guerre à tous les libéraux menaçant le principe et existence même de la République Soclialiste”.
Au milieu de cela,
Kawaya Haryanto et la majorité du PSLP ont ainsi assisté à l’amorcement (s’il ne s’est pas encore produit) du déchirement gouvernemental. Cependant, la Première Commissaire, suivit par la plupart de ses collègues indécis, aurait donc
pris parti pour accepter d’intégrer le Liberalintern. A seulement quelques mois des législatives,
Kawaya Haryanto a sûrement bien compris que l’hégémonie du Parti était menacée par les nombreux débats entre les libéraux progressistes et les communistes accompagnés des mouvements kah, se déclarant tout autant progressistes portant des projets différents. Depuis son élection, la Première Commissaire du Peuple tend à libéraliser le régime, s’éloignant des communistes, mais elle semble bien reconnaître ce qui est peut être une erreur et retourne sur ses pas. D’après plusieurs proches, Haryanto aimerait “
retrouver le chemin tracé par Pradipta”.
Conclusion Comme nous avons pu le souligner, l’enjeu de cette décision n’est pas unique. Il ne s’agit pas de rejoindre une alliance comme une autre, mais bien de prendre une position diplomatique et idéologique. La volonté de la Première Commissaire du Peuple suivant la voie de l’intégration au Liberalintern, l'instabilité semble d’augure pour le gouvernement.
Kawaya Haryanto devra donc trouver le juste équilibre afin de terminer son mandat en beauté et permettre au PSLP de conserver son hégémonie. L’opposition, elle, sortira probablement affaiblie, même si l’on peut attendre un sursaut pour les prochaines élections, d’autant plus si
Lanang Waluyo quitte le navire gouvernemental. De leur côté, les milieux communistes et libertaires peuvent d’ores et déjà se frotter les mains. Alors qu’ils se trouvaient déjà en hausse dans les sondages notamment chez les jeunes, cette décision risque de favoriser leur arrivée au pouvoir. En réaction aux rumeurs quasi-officielles, la tête de file du mouvement du Kah Stranéen et maire de Perdijona,
Anggabaya Mangunsong, a qualifié la nouvelle de “
victoire certaine pour l’avenir du pays”.