Ici, vous est présenté le drapeau du syndicat des travailleurs pétroliers du Sahel marocain.
Fut une époque où les grands empires islamiques découvrirent que la science était bien plus qu'une affaire de prestige. Si les machines à vapeur existaient depuis le moyen-âge, des ingénieurs comme Rasheeq el-Khalil et Thaamir al-Tariq ont commencé à largement l'améliorer, les transformant en de puissantes machines de transformations énergétiques. La découverte de grandes quantités de pétrole dans le désert du Sahara a alors transformé notre façon de produire comme jamais auparavant, ce fut l'ère de la Révolution industrielle. Soudainement, les population des ces régions alors désertiques ont commencé à exploser, des villes sont apparues de nulle-part et se sont dévouer toutes entières à la mise en branle d'immenses usines, et bien des gens se sont retrouvé sur le carreau. De Marrakech à Téhéran, les conflits étaient nombreux, mais de partout, la noblesse contrôlait le pétrole, et l'industrie. C'est la noblesse qui a installé les villages les plus réduits possibles en plein désert, isolés du monde extérieur sans que l'on ne sache ce qu'il s'y passe, au grand dam des imams. Ils fournissaient le pétrole à leurs usines et ne le laissait partir à personne d'autre. Personne ? Non, un groupe de vaillants contrebandiers purent eux aussi acheter du pétrole, en graissant tant de pattes qu'il auraient maintenu à eux seuls les bureaucraties à flot. Des petits villages industriels ruraux isolés du monde apparurent également.
Avançons de quelques décennies. Depuis, les esclaves se sont révoltés et on eu gain de cause, les ouvriers ont formé des syndicats tentaculaires, et les monarchies et empires risquent le renversement à tout moment. En fait, c'est arrivé en Égypte, le beau monde en est encore traumatisé. Une vraie culture prolétaire a émergé des ruines de l'ancien monde agraire. Le contrôle des ressources pétrolière est maintenant relatif. Dans cette ambiance morose, une bonne nouvelle toutefois : les empires sahéliens autrefois puissants se sont délité dans une région désormais en voie de désertification, la promesse de conquête facile est alors très tentante, mais il faudra compter sur la compétition des autres royaumes islamiques, les alliés comme les ennemis. Pour le Maroc, c'est une aubaine : ils ont toujours été écarté des ressources pétrolières, et était vingt ans plus tôt le royaume le plus pauvre du Maghreb. Les temps ont changé depuis, l'immense gisement de phosphore qu'ils sont les seuls à détenir s'est avéré utile et a enrichi le Maroc à toute vitesse. Enrichi, mais pas industrialisé. Ils dépendent du phosphore pour toutes les importations. Le Sahel est désormais une occasion de mettre la main sur du pétrole, et de s'industrialiser de manière autonome, débute alors la colonisation tendue du Sahel marocain. Là encore, la famille royale décide d'établir une colonie isolée. Mais cette fois, l'on est loin du centre du royaume, l'on ne pourra pas se contenter de quelques villages clôturés, il va falloir au minimum une ville entière. D'où l'importation massive de gens divers et variés, pressés à construire une ville complète avant que d'autres royaumes ne le fassent. Vous le devinez, les journées sont intenses. Le Sahel n'est plus aussi humide qu'avant, la logistique de l'eau commence à poser problème. Des branches de l'Islam connaissent plusieurs scissions en conflit dans tout le Sahel et les colons arabes n'en sont pas épargnés. Le peuple réclame de l'eau, on lui envoie des soldats. Les Sahéliens tentent de rejoindre les colonies pour survivre, on leur envoie aussi l'armée. Lorsque les premières citernes de pétrole sortent du Sahel marocain, la nourriture manque, et c'est même la population qui doit la rationner, le royaume s'est décidé à enfin commencer la construction d'une base militaire en dur. Il émerge de cette situation quelque chose d'encore impensable : un syndicat des pétroliers. Clairement, le royaume a paniqué (et ce n'est pas le seul), et ça a rapidement pris une tournure sanglante. Quoi qu'il en soit, les affrontements, aussi bien armés qu'industriels, se sont éternisés sur cinq ans. Les deux partis exsangues souhaitent faire la paix, et le Maroc, pour qui tout cela retarde la mise en exploitation de la région, est prêt à lâcher du lest. La région devient autonome, et le Syndicat des travailleurs pétroliers, alors dirigée par la puissante Najiyya el-Hares, en devient l'un des acteurs de premier plan. Les affrontements sanglants laissent place à un calme lugubre, et les personnes encore là à ce moment ils rêvent d'eau, de dattes, de vent chaud et de sable. "Amour et eau", c'est tout ce qui compte. Dans cette région au futur incertain, puissions-nous connaître une bonne journée de sommeil.