25/06/2013
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[ORGANISATION - MEDIA] Typhon : Le Vent de l'Indépendance

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Typhon


Le Vent de l'Indépendance

Typhon : Le Vent de l'Indépendance (abrégé en Typhon) est un organe de presse wanmirien, dont le siège est installé à Sivagundi. Il possède une structure particulière puisqu'il délègue certaines tâches à des sous-journaux locaux.

Il a été fondé en 2004, à la demande du leader Ethrasyl Tymeri. Celui-ci voulait un journal qui lui permettrait de communiquer avec les réseaux de résistance locaux, afin de les fédérer. Le résultat ayant dépassé les espérances de départ - la population a rallié en masse les rangs de la résistance - et le journal étant devenu un symbole de liberté et d'égalité, il a été décidé de le maintenir en place au sortir de la guerre.

À cause de l'extrême pauvreté du Wanmiri, et du fait qu'une grande partie de la population wanmirienne est illettrée, le journal possède une organisation particulière, que voici.

D'abord, il est intégralement financé par l'État, puisqu'aucun acteur privé n'aurait les moyens de soutenir une organisation journalistique à l'échelle nationale. Il diffuse de ce fait, dans des quotas modérés et en le signalant, des annonces gouvernementales. Malgré tout, le journal revendique une ligne éditoriale neutre, et ne soutient ni ne désapprouve officiellement le gouvernement en place.

Ensuite, le journal sert d'organe de coordination nationale, de réseau de poste et de communication. Si Typhon est aujourd'hui un grand groupe journalistique, sa création n'a pas entraîné la suppression des journaux locaux. Ceux-ci coopèrent donc avec lui, en s'occupant des affaires locales et en diffusant l'actualité nationale ou internationale transmise par les journalistes de Sivagundi. Ils peuvent également faire remonter des informations locales mais d'intérêt national, ou transmettre des courriers.

Enfin, la population est pour la majorité illettrée. Cette difficulté a un moment freiné le développement du journal : peu de personnes voulaient se fatiguer à rédiger des articles, les imprimer et les diffuser, si personne ne pouvait les lire. Pour contourner cette problématique, une idée simple, héritière de l'antique colportage, a vu le jour. Les journaux sont donc produits dans quelques centres du pays, puis distribués dans toutes les grandes villes et agglomérations. Ensuite, des gens lettrés voyagent de village en village - ou d'un quartier à l'autre pour les grandes cités - et lisent publiquement les articles, un à un. Cette pratique permet une diffusion relativement rapide des informations. Aujourd'hui, avec la modernisation du pays, la radio tend à remplacer les lectures publiques par des diffusions régulières, mais cela reste une pratique encore marginale.
Typhon : Le Vent de l'Indépendance

[ACTUALITÉS NATIONALES]


24 mai 2011 - Les entreprises au Wanmiri : le flou administratif


Depuis la fin de la guerre civile et la chute de l'Empire, de nombreuses libertés, souvent considérées comme d'origine eurysiennes, ont été autorisées. Parmi celles-ci, se trouve la liberté d'entreprendre, avec pour application principale la création d'entreprises. Pourtant, alors que lesdites entreprises se multiplient, aucune législation n'est là pour les encadrer, et les abus guettent

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La remise en place des libertés fondamentales. Voilà quelque chose qui paraissait logique, évident, et d'une simplicité enfantine lors de la guerre civile. Et effectivement, elles ont été remises en place ces libertés. Alors certes, la plupart correspondent plus à des critères de liberté eurysiens, et ils ne s'accordent pas forcément très bien avec les coutumes et la culture, mais bon, on ne va pas s'en plaindre, être libre n'a jamais fait de mal à personne. Toujours est-il qu'au fur et à mesure de la progression de la libération, les libertés ont été réintroduites. Territoire après territoire. Reconquête après reconquête.

L'arrivée de ces libertés a suscité beaucoup d'émotions. De la joie principalement : qui ne serait pas heureux d'être enfin autorisé à vivre comme il l'entend ? À vivre correctement ? À pouvoir penser, parler, bref, s'exprimer, sans craindre la censure ? Sans craindre d'être puni pour ses réflexions ? Personne. De nombreuses manifestations de bonheur ont d'ailleurs parsemé le pays au fil de l'avancée des libérateurs.

Mais aujourd'hui, ces libertés posent quelques problèmes. Et elles suscitent de la peur. De la crainte. De la colère. De la haine.

Ces libertés, pour la plupart, correspondent à des critères d'origine eurysienne. Bien loin de notre culture donc. Et là est le problème. La difficulté. Car nous les avons introduites, ces libertés, mais nous ne les comprenons pas forcément. Nous ne les acceptons pas forcément. Et le problème vient notamment de la liberté d'entreprendre. Pour comprendre en quoi le droit de créer une entreprise est un problème - car il l'est assurément, du moins dans les conditions actuelles - il faut revenir à la période impériale.

En ce temps-là, les entreprises n'existaient pas. Alors certes, il y avait des guildes. Des corporations de métiers. Armateurs, artisans, bouchers ou agriculteurs, tous s'unissaient sous le système de la guilde, qui garantissait un relatif confort de vie. Et surtout, qui assuraient un emploi et des revenus stables. Et puis il y avait les banques, qui fonctionnaient un peu autrement, mais c'est une autre histoire. Et d'ailleurs tout cela existe encore, en de nombreux endroits du pays. Ce système fonctionnait très bien, et était d'une grande stabilité et efficacité. Mais il menace de s'effondrer.

Maintenant, avec l'arrivée de la liberté d'entreprendre, on peut créer des entreprises privées. Et c'est un problème, car ces entreprises correspondent à des modèles individualistes eurysiens. Leur concept n'est donc fondamentalement pas compris par beaucoup d'entre nous, et seuls ceux ayant voyagé à l'étranger sont en mesure de l'appréhender. Ceux qui ont voyagé… ou les étrangers. Personne donc, à l'exception de ces gens-là, ne crée d'entreprises. Les étrangers sont désormais en train de rafler le marché wanmirien. Bon, en soit, ce n'est pas une catastrophe - enfin, un peu quand-même… notre indépendance et notre souveraineté étant primordiales -, car on s'en remettra. La difficulté, la vraie, est ailleurs.

La difficulté, elle, vient du fait que, puisque personne ne comprend les concepts qui permettent à une entreprise d'exister, il est très difficile de se mettre d'accord sur la législation à adopter. Car le problème est d'ordre législatif. Au Daryl, on se tâte, on négocie, on débat. On cherche à encadrer les entreprises, sans pour autant les interdire. Mais comme on ne les comprend pas vraiment, on hésite. On ne peut pas interdire les entreprises, car ce serait contraire aux valeurs républicaines, mais on ne peut pas les laisser prospérer dans leur état actuel, car ce sont elles qui sont en contradiction avec le discours démocratique. Dilemne. Et depuis plus d'un an que la guerre civile est terminée et que les libertés fondamentales ont été proclamées dans la République, aucune législation n'encadre encore les entreprises. D'où des abus. Et de la peur. Et de la colère. Et de la haine.

On peut donc créer des entreprises comme on le souhaite. Elles ne respectent d'ailleurs pas forcément les droits fondamentaux, comme nous le verrons, mais cela n'est juridiquement pas un problème puisque leur existence même est incompréhensible. Et certains en profitent : horaires abusifs, salaires incorrects, conditions de travail déplorables, parfois même maltraitance et violences !

Comme nous le confie cet employé d'une grande marque, et qui tient à garder son anonymat, les conditions sont "effroyables". "On me forçait à travailler dès six heures du matin, et cela ne s'arrêtait qu'à vingt-deux heures passées. Vous imaginez le sommeil qu'on a ? Au travail, on ne pouvait pas sortir du site avant la fin des horaires sous peine d'être immédiatement renvoyé : donc on était obligés de consommer leur nourriture, exécrable par ailleurs, et que l'on payait à un prix exorbitant pour ce que c'était. On était entassés les uns sur les autres, enfermés dans des locaux minuscules, où on appliquait un travail à la chaîne épuisant. Aucune pause autorisée, même pas pour aller aux toilettes. L'enfer. Je ne comprends pas comment une telle horreur a pu être autorisée. Il faut que cela cesse, et vite."

Comme on peut donc le voir, cette situation est intenable pour les employés, et il est évident qu'il faut y remédier. La direction a d'ailleurs elle-même envoyé une lettre au Daryl, et une autre à M. Ethrasyl Tymeri pour que cette situation cesse.

Par ailleurs, et bien que cela se fasse malheureusement au détriment des employés, cette situation est une aubaine pour la bourgeoisie ou toute autre sorte de personnes aisées qui souhaiteraient investir. En effet, pour ces entreprises les impôts sont faibles, quand ils ne sont pas inexistants, et leur système qui ne leur impose aucune obligation vis-à-vis des employés leur permet des frais minimaux. On recense aujourd'hui plusieurs dizaines de personnes qui se sont enrichies au-delà de l'imaginable, en à peine un an ! Des startups d'une rare puissance financière voient le jour sur un marché ouvert, concurrençant les anciennes structures, en les forçant à se plier à leur volonté.

Pour conclure, les entreprises au Wanmiri représentent tout à la fois une aubaine financière pour la bourgeoisie et l'aristocratie reconvertie, et permettent d'ailleurs aujourd'hui l'émergence d'une nouvelle bourgeoisie, mais cette réussite se fait au détriment de tout respect des droits humains fondamentaux, et passe par une barbarie sans nom. Les entreprises sont donc dans un flou administratif qui confère aux investisseurs de nombreux avantages, mais qui pourraient bien conduire à la remise en place de facto d'une oligarchie au Wanmiri. Or ceci serait intolérable. Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive l'indépendance !

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Note aux lecteurs
Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans la ville d'Aaethalio. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous incitons à la prudence.
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[ACTUALITÉS NATIONALES]


19 novembre 2011 - Le début de la fête hindoue Divali a sonné !


Alors que la communauté hindoue était en pleine crise identitaire depuis la fin de la guerre civile et la destitution des nobles religieux, un événement réjouissant les réunit pour prouver à tous que leur foi continue, malgré les manquements de leurs anciens chefs. Une nouvelle qui redonne déjà le sourire à de nombreux Wanmiriens, qui y voient pour les uns un renouveau et pour les autres une bonne occasion de s’amuser, ainsi que la preuve que tout ne va pas si mal.

Jeunes filles installant des lampes diya pour le festival de Divali, photographie, 19 novembre 2011
Jeunes filles installant des lampes diya pour le festival de Divali, photographie, 19 novembre 2011

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Voilà plusieurs jours que les maisons de tout le pays se couvrent de décorations. Les rues sont illuminées par d'innombrables lampes diya, qu'elles soient en métal ou en terre cuite traditionnelle, qui embaument l'air d'une agréable odeur de ghi brûlé et répandent une douce lumière. Partout sur les murs, au sol, sur les places, les cours, dans les jardins ou les sanctuaires, absolument partout fleurissent des rangoli. Ces dessins, réalisés à partir de poudre de pigments, ont pour mission (outre de décorer les rues et d'apporter une note festive) d'attirer les dieux et de repousser les forces du mal. Se mêlent à tout cela, et ce depuis aujourd'hui, pétards, feux d’artifices et friandises. Une telle effervescence ne peut signifier qu’une chose : le début de la fête religieuse de Divali.

Divali, la fête de la Lumière, la célébration de la victoire des hommes et des dieux face aux forces des ténèbres et de l’obscurité. Selon la légende, racontée dans le Ramayana, le grand roi Rama, qui avait passé de nombreuses années à chercher sa femme Sita enlevée par un démon, l’a finalement retouvée. Après un épique combat de dix jours contre Ravana, la créature des ténèbres, Rama a pu revenir victorieux. Les habitants de sa ville, pour célébrer son retour, auraient alors créé une rangée de lumières, pour accompagner le roi jusque dans sa demeure. C’est ainsi que naquit la fête de Divali.

Aujourd’hui a donc commencé Dhantera, le premier des cinq jours que dure la cérémonie. Les Wanmiriens sont descendus en masse dans les rues, tenant à la main lampes, bougies et pétards, pour se réunir afin d'aller prier autour d’arbres sacrés et faire des offrandes à Yama, le Seigneur de la Mort. La coutume veut que celui-ci, s’il est satisfait, tienne éloignée la mort de ces lieux aussi longtemps que possible. C’est également le moment où l’on s’offre des cadeaux, afin de réaffirmer les liens d'amitié et familiaux, chose particulièrement importante.

Nous avons interrogés plusieurs personnes sur leur ressenti après cette première journée :
“Je suis heureux que nous ayons pu organiser la fête. Cela faisait un moment que nous n’avions pas eu d’aussi bons présages. Depuis quelques années, le repos de la terre était troublé : nos dirigeants, qui devaient représenter la volonté divine, s’étaient détournés de la tâche qui leur incombait et avaient avili leur nom. Il était impensable que cela continue, et c’est pour cela que nous nous sommes révoltés. Mais, pendant ce temps, les dieux étaient consternés : plus d’offrandes, moins de prières, des hindous qui en tuaient d’autres… Je suis content que le calme soit revenu et que nous puissions à nouveau nous réunir pour célébrer les rites ancestraux. C’est une bonne chose, le début d’une nouvelle ère de paix et de prospérité.”

Par ailleurs, nous avons pu questionner d’autres personnes, d’anciens hindous qui se sont convertis à la religion talote.
“Pour moi, c’était un peu spécial. Depuis que je me suis détournée des dieux ancestraux pour me fier à la religion talote, je me sentais un peu perdue. Certes, j’adhère aux principes de ma nouvelle croyance, et je ne reviendrai pas en arrière dans mes décisions, mais… J’avais l’impression d’être une menteuse au début : je ne partageais plus la même religion, alors pourquoi aurais-je encore les mêmes rites ? Mais au fur et à mesure que la soirée avançait, je me suis rendue compte d’une chose. Cette fête, je la fais depuis que je suis toute petite. Elle fait partie de moi, et je fais partie d’elle. Quelle que soit ma croyance, c’est ma culture, c’est mon patrimoine, et il me rapproche des autres, il me lie à eux. Je pense que c’est la preuve que nous formons un tout, comme l’affirment ces deux religions. Peu importe en qui l’on croit, ou qui on vénère : nous sommes tous unis, et c’est ça qui compte. Finalement, je dirais que c’était une bonne chose de venir. J’ai compris des choses, je me sens mieux, et tout le monde était heureux.”

Une dernière personne, athée cette fois-ci, nous explique sa perception de la fête :
“Et bien, qu'on ait une religion ou non, ça reste un bon moment à passer. On a pu voir que, même si ça n'a pas été toujours facile, on est liés, on s'entraide, et c'est quand même chouette quoi. On se fait des cadeaux, on se gave de friandises, qu'on soit pauvre ou riche, tout le monde s'habille de neuf, et on passe dans l'ensemble une excellente soirée. Franchement, j'ai adoré, c'est un des meilleurs moments de l'année. Heureusement que les hindous nous laissent participer, ça nous prouve que c'est pas si terrible que ça ici. Ça nous donne de l'espoir, l'envie d'avancer. Un excellent souvenir."

Comme on peut le voir, la fête semble réjouir tout le monde, sans distinction de religion. Les festivités se poursuivront dans les jours qui viennent, pour le plus grand bonheur de tous. Ethrasyl Tymeri a annoncé qu'il souhaitait "d'excellents moments à tous" et qu'il espérait que "les festivités se dérouleront bien".

Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive l'indépendance !

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Note aux lecteurs :

Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans la capitale Sivagundi. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
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[ACTUALITÉS RÉGIONALES]

24 mai 2012 - Le volcan Kamath, un des plus dangereux des îles Isteal, montre des signes d’activité


Depuis une semaine, le volcan Kamath, situé dans les îles Isteal, montre des signes d’activité. Bien que restreints, ceux-ci inquiètent la population et les autorités locales, qui craignent une éruption majeure dans les semaines à venir.

Éruption et nuée ardente sur le volcan Kamath, sur l'île de Dhavalae, photographie, 24 mai 2012
Éruption et nuée ardente sur le volcan Kamath, sur l'île de Dhavalae, photographie, 24 mai 2012

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L’attention est aujourd'hui braquée sur le Kamath, un volcan wanmirien de l’archipel des Isteal, situé plus précisément sur l’île de Dhavalae. Ce volcan est un des plus puissants du pays, et surtout l’un des plus actifs, ce qui le rend des plus dangereux. Il l’est d’ailleurs d’autant plus qu’il est situé à proximité de la métropole de Jalitaya, très peuplée, et dont les moyens d’évacuation sont sommaires, pour ne pas dire inexistants.

Calme depuis plusieurs années (la dernière éruption majeure remonte à plus d’une décennie, en 1999), le volcan s’est réveillé le 20 mai dernier. Il a produit des nuées ardentes qui, si elles sont globalement restreintes en taille et en puissance, ont fait souffler un vent de terreur parmi les habitants et les autorités de la région, qui craignent le pire.

Pour le moment, les autorités de surveillance nationale et régionale maintiennent le niveau d’alerte au stade trois, sur une échelle de cinq, et appellent la population à la plus grande vigilance. Nous vous proposons de faire le point sur le volcan et son activité.

I - Quel est le type de volcan du Kamath ?

Le Kamath est un stratovolcan, placé sur une zone de subduction. Une zone de subduction est un endroit où deux des plaques qui recouvrent le monde se chevauchent, et où l’une d’entre elles s’enfonce dans le sol. Cela permet à la lave de remonter en surface. Un stratovolcan est un volcan qui se forme par couches successives de lave séchée.

Le Kamath, plus précisément, produit de la lave de façon effusive, c'est-à-dire calme avec des coulées de lave, pour construire un dôme. Mais, parfois, ce dôme s’effondre par endroits lors d’une éruption plus explosive. Cette déstabilisation de la structure du volcan provoque des nuées ardentes, comme on peut le voir en ce moment. Nous rappelons que ces nuées ardentes sont particulièrement dangereuses.

Chez ce volcan, ces éruptions à nuée ardente ont lieu en moyenne tous les 7 ou 8 ans. Mais ce que les autorités craignent en ce moment, c’est une catastrophe qui n’arrive qu’une fois par siècle environ, et qui est d’une ampleur bien plus importante. La dernière explosion du volcan dans les mémoires est celle de 1999, qui a fait plusieurs centaines de morts et rasé l’ensemble des villages alentour. Pourtant, il ne s’agissait là que d’une activité “moyenne”, qui arrive une fois par décennie. Imaginez maintenant une éruption près de cinq fois plus forte : celle-ci aurait de quoi raser Jalitaya dans son ensemble ! Aussi, c’est pour cela que le gouvernement surveille de près l’évolution du volcan, afin de prévoir au plus tôt une telle éruption et pouvoir évacuer la région à temps.

II - Que peut-on dire sur l’éruption observée depuis quelques jours ?

Les évènements que l’on observe depuis quelques temps ne sont pas nouveaux. Il s’agit de phénomènes de surface, à savoir l’effondrement d’une partie du dôme de lave qui s’est construit depuis maintenant quelques années (depuis 1999 et même un peu avant, tout ne s’étant pas effondré la dernière fois). Il s’agit donc d’une très grande quantité de matériaux volcaniques qui se sont accumulés (on parle d’un ou deux millions de mètres cubes, mais cela reste difficile à estimer) depuis un certain temps, matériaux qui sont stockés dans le cratère en grande partie et un peu sur les flancs. Lorsque ces matériaux, composés en majorité de lave durcie, mais encore chaude, s’effondrent, les gaz piégés à l’intérieur s’échappent. Cette libération des gaz provoque, comme on l’a dit plus tôt, des nuées ardentes.

Celles-ci font environ quatre à cinq kilomètres, ce qui est somme toute assez modéré, voire faible, puisque nous rappelons que les nuées ardentes de l’éruption de 1999 ont atteint entre une quinzaine et une vingtaine de kilomètres. Mais, si elles ne sont pas d’une grande importance, il est à noter qu’il y a plusieurs dizaines de nuées ardentes par jour.

Actuellement, leur nombre diminue de jour en jour, ainsi que leur portée. En effet, plus la matière s’effondre en nuées, plus le phénomène s’épuise, faute de ressources pour l’alimenter. Selon les experts, le plus probable est donc que ces phénomènes continuent à décroître en nombre et en intensité, jusqu’à s’arrêter totalement. Mais, un autre scénario est possible : il se pourrait que cette activité d’effondrement qui a lieu actuellement crée une instabilité plus grande dans une autre zone du Kamath, et cela reste très difficile à anticiper. C’est pour cela que la zone située à moins de cinq kilomètres du cratère est interdite, et que les autorités maintiennent un niveau d’alerte élevé dans la région.

III - Qu’est-ce qui est mis en place afin de prévenir une éruption et protéger la population ?

Le Wanmiri compte une trentaine de volcans actifs, et tous sont surveillés, plus ou moins intensément. Mais le Kamath a droit à un traitement spécial, et est le plus surveillé des volcans wanmiriens. En effet, il est l’un des plus actifs, mais il en existe d’autres avec une activité similaire ou supérieure. La particularité de celui-ci est qu’il est situé à proximité de la ville de Jalitaya, ce qui fait que son rayon d’action concerne une population bien plus élevée, de l’ordre d’un ou deux millions de personnes.

De nombreux instruments surveillent donc en permanence le volcan, que ce soit l’activité sismique aux alentours ou l’évolution de la composition de la lave qui sort du volcan. Toutes ces mesures sont surveillées de façon constante, et donnent lieu à de nombreuses interprétations. Ainsi, tous les quelques jours un rapport est fait afin de réévaluer les risques, et de définir le niveau d’alerte dans la région et les zones qui devront être évacuées en cas de besoin. De nombreuses personnes travaillent à cela, afin de garantir un niveau de sécurité maximal à la population de l’île de Dhavalae. Pourtant, cela pourrait se montrer insuffisant, aussi nous vous recommandons la plus grande prudence si vous vous trouvez à proximité du volcan.

IV - Conclusion

Le Kamath montre de nouveaux signes d’activité. Si ceux-ci sont faibles, et semblent décroître en nombre et en puissance, il ne faudrait pas les sous-estimer, car le phénomène peut empirer. Jusqu’à maintenant, l’alerte (de stade trois sur les cinq existants, niveau le plus élevé depuis la fin de la Guerre de Libération) est maintenue par les autorités. Celles-ci recommandent la prudence à la population, et l’invite à se renseigner sur les modalités d’évacuation possibles.


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Note aux lecteurs :
Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans un village situé à proximité de Jolitaya, sur l’île de Dhavalae. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
De plus, il s’agit ici d’une vulgarisation faite pour permettre à des personne n’ayant pas suivi d’études de comprendre.

Typhon : Le Vent de l'Indépendance

[ANNONCES GOUVERNEMENTALES]

24 mai 2012 - Message de prévention du gouvernement wanmirien


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A l'intention des citoyens wanmiriens et de toute personne résidant sur l'île de Dhavalae en ce 24 mai 2012,

Comme l'a annoncé le journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance", le volcan Kamath s'est réveillé récemment. Au vu des précédents du volcan, et notamment de l'éruption de 1999, nous invitons toutes les personnes concernées à la plus grande prudence. L'alerte a été lancée, et elle est de niveau trois sur cinq, ce qui indique un danger moyen pouvant empirer rapidement. Ceci n'est pas un exercice, le danger est réel.

La zone située à moins de quatre kilomètres du volcan est désormais interdite d'accès à tous. Il est fortement déconseillé de se rendre dans la zone située à moins d'une dizaine de kilomètre du Kamath. Nous vous invitons à évacuer les villages situés dans ces zones, et à vous rendre à Jalitaya, ou dans toute autre agglomération d'importance, où des services pourront vous prendre en charge le temps de l'alerte.

Dans tous les cas, rapprochez vous des autorités locales si vous avez des questions ou la moindre difficulté. Nous espérons que tout se passera pour le mieux. L'alerte devrait être levée sous quelques jours.

Nous vous souhaitons une bonne journée,

Les autorités de l'île de Dhavalae

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Note aux lecteurs :
Ceci est une annonce gouvernementale de l’État de la République Démocratique du Wanmiri. Celle-ci est diffusée dans l'ensemble de l'île de Dhavalae, et est transmise à toute personne désirant se rendre sur l'île.

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[ACTUALITÉS NATIONALES]

31 mai 2012 - Eruption du Kamath


Le volcan Kamath, dont nous avions déjà parlé il y a une semaine, est violemment entré en éruption hier. Le nombre de morts, bien qu’inconnu de façon précise, est élevé. Il s’agit de la plus grande catastrophe volcanique que le Wanmiri ait connu depuis plusieurs siècles.


Le Kamath vu depuis un navire de rescapés, à une quarantaine de kilomètres, photographie, 30 mai 2012
Le Kamath vu depuis un navire de rescapés, à une quarantaine de kilomètres, photographie, 30 mai 2012

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Hier, un son apocalyptique a retenti sur l’île de Dhavalae, dans l’Océan des Perles. A Jalitaya, la déflagration sonore est telle qu’il ne s'agit plus d’un bruit, plus d’un son, mais de quelque chose de plus grand, de supérieur, quelque chose qui n'est pas seulement ressenti par les tympans mais par des milliers de corps dans leur ensemble. «C'était soudain, et violent. Vous avez fait la Guerre de Libération ? Oui ? Alors imaginez un pistolet qui fait feu à côté de votre oreille, comme ça, d’un coup. Comme le plus retentissant des coups de tonnerre, nous décrit Amrit Mahanta, une des personnes évacuées. On raconte que ce son serait un des plus forts au monde. En tout cas, de mon point de vue, c’est le plus fort que j’ai entendu, et que j’entendrai jamais.»

I - Que s’est-il passé exactement ?

Pour comprendre comment cette catastrophe a pu avoir lieu, il faut revenir un peu en arrière. Comme on l’avait déjà dit, le volcan s’était réveillé récemment, et crachait des nuées ardentes depuis quelques semaines, ce qui avait alerté population et autorités. Mais le Kamath semblait se calmer, et perdre en intensité lors de ses explosions, aussi la tension était-elle redescendue sur l’île.

Mais, le 29 mai, à 12h24 heure locale, un séisme de magnitude moyenne (évalué à 5,1 sur l’échelle de Richter) fait trembler la région. Celui-ci fait 9 morts et 34 blessés, mais guère plus. En effet, la plupart des gens étant aux champs ou en mer, bref, en extérieur, peu de dégâts humains sont à déplorer à ce moment-là. De plus, les dégâts matériels sont eux aussi peu importants. Si l’on s’inquiète chez les volcanologues que ce séisme réveille le volcan (en faisant s’effondrer une partie du cratère), la plupart des personnes sont habituées à ce genre d’évènements et ne réagissent pas.

Pourtant, à 13h02, une première explosion fait trembler les alentours du volcan. La plupart des personnes ont au début pensé que ce n’était que le début d’une nouvelle éruption mineure, qui serait suivie d’une nuée ardente sans grande importance, et ont continué leurs activités. Les volcanologues, eux, inquiets, alertent les autorités. Celles-ci prennent l’information, mais n’agissent pas, considérant qu’il n’y avait pour le moment pas plus de risques que durant les semaines précédentes.

A 14h05, une deuxième explosion, plus forte que la première, retentit. Là encore, peu de gens réagissent, mais certains commencent à s’inquiéter : pas la moindre trace de nuées ardentes, mais le volcan gronde et rugit. Quelques-uns y voient un signe des dieux, et préfèrent s’éloigner, rejoignant Jalitaya pour être évacués. La majorité des personnes, pourtant, restent sur place, refusant d’abandonner leurs troupeaux ou leurs champs.

Ensuite, des explosions de plus en plus rapprochées et fortes ont lieu de 15h01 jusqu’à 17h34. Là, enfin, une réaction se fait ressentir parmi les habitants de la région : ceci commence à devenir inhabituel, et des villages entiers choisissent de partir. D’autant que les autorités, vraiment inquiètes, ont donné de nouvelles consignes : abandonner tous les villages aux alentours du Kamath (dans un rayon d’une dizaine de kilomètres), pour rapatrier les gens vers Jalitaya ou d’autres points de rassemblement sur l’île. De là, nombre de navires sont préparés, et si l’on n’embarque pas encore, on se prépare à quitter les lieux en urgence.

Durant la nuit, les explosions continuent, et les départs aussi. Plus on se rapproche de l’aube, et plus les déflagrations sont fortes. Vers 5h, les autorités ordonnent l’évacuation de Jalitaya, et tous les navires sont réquisitionnés. Mais, celle-ci a du mal à se faire : les habitants sont peu disciplinés, et beaucoup refusent d’abandonner leurs possessions. Malgré tout, un nombre conséquent de personnes arrivent à embarquer et à s’éloigner un peu de l’île. D’autres, évacués dans d’autres directions, ont rejoint des zones de l’île moins exposées.

Le 30 mai, à 10 heures et 24 minutes, survient finalement une explosion d’une ampleur sans commune mesure. D’une puissance effroyable, le son rend sourdes ou presque toutes les personnes encore situées à moins de 15 km du volcan, et provoque des altérations majeures de l’audition jusqu’à 100 km. Le bruit est perceptible dans toutes les îles Isteal, mais aussi au Pae’Motu et à Sivagundi, pourtant située à plus de 2 500 kilomètres de Dhavalae.

Par ailleurs, une colonne éruptive d’une trentaine de kilomètres s’élève dans le ciel, et les cendres et gaz sont projetés à grande distance. Des pluies de débris ont lieu sur l’île, mais surtout en mer, les vents ayant effectivement soufflé dans le bon sens. Des nuées ardentes ravagent les pentes du Kamath, et certaines atteignent Jalitaya, détruisant les banlieues. Tout est recouvert de cendres jusqu’à une grande distance.

II - Le bilan humain et matériel temporaire

Jusqu’ici, et bien qu’il soit difficile d’évaluer avec précision les dégâts, on estime le nombre de morts à plus de 15 000, et le nombre de blessés au double. Une partie de la ville de Jalitaya a été intégralement rasée, et nombre de bâtiments sont en piteux état. Sur les pentes du Kamath, tout a été détruit, et plus rien ne prouve que la zone ait été habitée.

Les autorités estiment néanmoins que ces chiffres pourraient être “largement sous-estimés” notamment car il est extrêmement difficile de “constater les dégâts”, car le “volcan est encore actif”. De fait, rien ne prouve que le nombre de morts ne va pas augmenter considérablement dans les prochains jours, au fur et à mesure de la découverte des corps. De plus, l’absence de matériel de soin adéquat (la plupart se trouvant à Jalitaya et ayant dû être abandonné) empêche de soigner nombre de blessés, qui pourraient succomber à leurs blessures dans les prochains jours. Le niveau d’alerte, haussé au niveau 5, est maintenu dans l’île, pour une durée indéterminée.

A la suite de l’éruption, de nombreux tsunamis se sont créés (formés soit à cause des tremblements, soit à cause de l’arrivée de nuées ardentes dans la mer), et ont ravagé les côtes des îles voisines. Plusieurs villages côtiers ont été détruits, et il y a déjà eu des morts dans des îles situées à plus de 200 km du Kamath.

Enfin, des retombées volcaniques ont eu lieu à Dhavalae et sur l’ensemble des Isteal et au Pae’Motu, détruisant les habitations et créant de nombreux incendies, pas encore maîtrisés pour le moment.

Photographie d'une habitation détruite par l'éruption
Habitation d'un village ravagé par des retombées volcaniques et des lahars, photographie, 31 mai 1012
Habitation d'un village ravagé par des retombées volcaniques et des lahars, photographie, 31 mai 1012

Il s’agit donc d’une catastrophe d’une ampleur inégalée qui a eu lieu au Wanmiri hier, et le chef d’Etat, Ethrasyl Tymeri, a déjà annoncé vouloir demander l’aide de la communauté internationale, afin d’empêcher la situation d’empirer. Heureusement, l’action préventive des autorités de Dhavalae a empêché ce qui aurait pu être un massacre, et permet de limiter les dégâts.

III - Les craintes et risques à la suite de l’évènement

Pour le moment, si le pire semble passé, tout n’est pas encore terminé, et il n’est pas temps de crier victoire. En effet, de nombreux risques subsistent.

Les tsunami créés par l’explosion n’ont pas dit leur dernier mot, et ils sont encore nombreux à s’échouer sur les côtes des Isteal. L'on craint que certains n’atteignent le Pae’Motu, Fortuna ou encore la métropole wanmrienne. Si celle-ci semble protégée par son éloignement, il faut savoir que les vagues progressent de centaines de kilomètres en quelques heures.

Ensuite, les nuées ardentes et les gaz peuvent encore se montrer dangereux. Le volcan expulse encore quantité de matière, et ces matériaux qui dévalent les pentes du Kamath à plus de 120 km/h sont assez chauds pour cuire la peau des personnes se trouvant sur leur chemin. Quant aux gaz et aux cendres, ils ne sont pas en reste.

“Les particules les plus fines pouvaient être respirées et provoquer la mort par étouffement des gens, rapporte Amrit Mahanta. Les rejets volcaniques, notamment les roches, flottaient dans les eaux et il devenait périlleux de naviguer dans la zone. D’ailleurs, tous ceux qui ont été évacués par la mer ont dû fuir au plus vite, moi y compris. Évidemment, quand les pierres qui tombaient du ciel atteignaient la tête des gens, cela faisait de sacrés dégâts. C'était absolument terrifiant.”

Sur le long terme, on estime que cette éruption pourrait faire encore beaucoup de dégâts. En effet, les particules projetées par le Kamath ont couvert le ciel sur de grandes zones. “Les éruptions volcaniques comme celles-ci projettent d'énormes quantités de cendres, de morceaux de magma, très haut dans l'atmosphère, détaille un volcanologue. Dans des cas comme celui-ci, où les rejets montent aussi haut, le ciel ne s'en débarrasse pas quand il pleut et les courants d'altitude distribuent ces déchets très loin du volcan, tout autour du monde.”

Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive l'indépendance !


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Note aux lecteurs :
Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans une ville accueillant des rescapés, sur une île des Isteal. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
Typhon : Le Vent de l'Indépendance

[ACTUALITÉS LOCALES]

10 août 2012 - Un homme lynché dans un camp de réfugiés


Ce matin, aux alentours de 8h, nombre de personnes ont été surprises par des cris et des bruits de lutte dans un camp de réfugiés a proximité de Jalitaya. Alertées, les autorités et les services de sécurité ont été dépêchés sur place. Là, surprise : ils ont trouvé un homme, étranger, lynché par la foule. Retour sur l'événement.

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Ce matin, vers 7h environ, des membres d'un camp de réfugiés sont alertés par des cris de dispute qui dégénèrent vite en bruits de lutte. Surpris, quelques-uns s'approchent dans le but de se renseigner sur la nature de ces combats. Faut-il s'en mêler ou non ? Manifestement, beaucoup ont jugé que oui, puisque lorsque les autorités sont arrivées - averties par un marin étranger de passage, et surtout par le tumulte - une foule d'une cinquantaine de personnes était en train de lyncher un pauvre homme étranger. Après avoir dispersé tant bien que mal les gens et arrêté les principaux instigateurs, les agents de sécurité publique ont dû emmener en hâte l'homme dans un hôpital afin de soigner ses nombreuses blessures. A l'heure actuelle, les médecins ne nous autorisent pas le passage, mais il semblerait qu'il soit dans le coma, et personne n'ose se prononcer sur ses chances de survie.

Pourquoi un tel acharnement sur ce voyageur, ce marchand de passage à Dhavalae ? D'ordinaire, ceux-ci sont particulièrement bien vus sur l'île, qui les accueille à bras ouverts. Alors, quelle peut bien être la cause de cette violence ? Selon une des personnes arrêtées et encore en détention pour le moment, l'homme aurait volontairement insulté le peuple wanmirien. Si l'honneur est une valeur primordiale de par chez nous, ce déploiement de force semble quelque peu démesuré pour de simples paroles. Surtout qu'habituellement, ce genre de choses finit en combat de rue, normaux sur les docks lorsque les marins ont un peu trop bu, mais où peu nombreux sont les participants. Or, ici, les combattants n'ont cessé d'augmenter, chaque personne voulant y mettre du sien.

Rien, donc, ne semble à première vue pouvoir expliquer la haine qui s’est emparée des résidents de ce camp. Nous avons donc interrogé quelques individus ayant participé - de près ou de loin - au lynchage. Nagarajan Esklio, 20 ans, nous a confié (non sans colère) que l’homme avait insulté les Wanmiriens, disant que c’était “de [leur] faute si les conséquences de l’éruption du Kamath avait été si violentes” et que “la pauvreté [était] un état d’esprit”. Il aurait ensuite enchaîné en prétendant que “nous n’avions pas pris à bras le corps la catastrophe, et que nous nous sommes laissés aller”, rabaissant d’un coup le travail titanesque réalisé par nos valeureux services de secours et ceux des nations nous ayant envoyé de l’aide humanitaire. D’ailleurs, il aurait terminé en disant que les “aides internationales étaient de la faiblesse, du communisme camouflé” avant d’être mis à terre par un premier homme, outré, qui avait jugé bon de rabattre son caquet à cet “imbécile”.

Si nous désapprouvons évidemment de telles méthodes, d’une brutalité sans pareille et totalement condamnable (et condamnées), qui ont d’ailleurs mené l’homme aux portes de la mort, nous pouvons désormais comprendre ce qui a poussé la foule à cet excès de violence. Nous ne soutenons donc pas les actes des agresseurs, mais nous blâmons cet homme étranger pour ses paroles, qui sont pour le coup stupides, fausses et insultantes.

Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive l'indépendance !

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Note aux lecteurs :
Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans un camp de réfugiés situé à proximité de Jalitaya, sur l’île de Dhavalae. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
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[ACTUALITÉS NATIONALES]

02 décembre 2012 – Le Wanmiri, nouvelle puissance démographique mondiale ?

Ça y est, le CRENWA a donné les chiffres : le Wanmiri vient de franchir la barre des 100 millions d’habitants. Il devient ainsi le troisième pays le plus peuplé du monde, derrière le Negara Strana, appartenant lui aussi au Nazum du Sud-Est, et la Lutharovie, obscur géant eurysien. Cette situation amène notre nation au devant de nombreux défis, voyons lesquels.

Une salle de classe bondée à Sivagundi lors d'un cours public qui est offert par des membres de l'Université de la ville. On peut observer que les élèves sont extrêmement nombreux et doivent s'assoir par terre du fait de manque de matériel. Photographie,  novembre 2012
Une salle de classe bondée à Sivagundi lors d'un cours public qui est offert par des membres de l'Université de la ville. On peut observer que les élèves sont extrêmement nombreux et doivent s'assoir par terre du fait de manque de matériel. Photographie, novembre 2012

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Le verdict a été rendu hier, tard dans la soirée. Cela faisait plusieurs mois que le CRENWA (le Centre de Recherche National Wanmirien) menait une étude, dans le but de calculer la population wanmirienne, en parallèle d’un recensement national – qui n’est toujours pas terminé pour sa part – et voici enfin les résultats. Ils sont sans appel : notre pays compterait environ 101 millions d’âmes. Le franchissement de la barre des 100 millions, qui nous a hissé à la troisième place du podium mondial des populations, se serait lui effectué il y a quelques mois, aux alentours du 12 août.

Si la taille exacte de la population n’est pas connue – car comme nous le disions plus tôt, le recensement national n’est pas encore terminé, et devrait mettre un certain temps, au vu des difficultés qu’il y a à le faire -, le Wanmiri se place déjà comme un géant démographique mondial. Et cela ne devrait pas s’arrêter ! En effet, si l’on en croit les calculs du CRENWA, la croissance du Wanmiri aurait explosé depuis la fin de la Guerre de Libération. En effet, en 2009-2010, nous n’étions « que » 93 millions. Soit une augmentation brusque de 8 millions d’habitants en à peine deux-trois années. Notre pays suit ainsi un taux de croissance qui était d’environ 4 pourcents par an jusqu’en mi-2012 (ce qui est déjà énorme!), et qui serait grimpé à 5 pourcents de croissance annuelle depuis lors !

Cet état de « puissance » nous confronte à de nouveaux défis et à de nombreuses difficultés. Quels sont-ils ? Voyons le maintenant.

I – Des services publics débordés

Avec une telle manne de population, les services publics ne pouvaient qu’être surchargés. Déjà qu’ils avaient du mal à s’implanter – car rappelons-le, il s’agit d’une initiative du gouvernement démocratique instauré en 2009 – car ils manquaient de moyens et de main-d’œuvre qualifiée, mais ils font désormais face à un afflux de besoins monstrueux.

Les hôpitaux et cliniques d’abord sont en surcharge permanente. « C’est bien simple, nous confie un des médecins, nous n’en n’avons pas les capacités. Nous sommes trop peu nombreux à être formés – notons que la majorité du personnel soignant est originaire du Jashuria – et nous avons une quantité de travail gigantesque. Puisque la santé est devenue une chose gratuite, et cela est très bien, hein, je ne dis pas le contraire, mais puisque c’est gratuit, et bien maintenant, au lieu de prier en espérant survivre, les gens viennent. Et ils viennent en masse. Nous sommes parfois obligés de les renvoyer quand il s’agit de choses bénignes, ou de les faire patienter en extérieur. Vous imaginez : des patients qui attendent dehors, qu’il pleuve ou qu’il vente ? ». Et les difficultés ne s’arrêtent pas là : la production de médicaments est totalement insuffisante, et les capacités de soins d’urgence quasiment inexistantes. Regardons par exemple le tragique évènement qui a eu lieu à Dhavalae au mois de mai. Lorsque le Kamath a rugi, nous n’avions pas les moyens de soigner notre population, ce qui explique que le nombre de mort ait été si catastrophique ! Nous dépendons d’ailleurs encore des envois de soigneurs et secouristes étrangers dans la région, et ne devons que le cataclysme n’ait pas été empiré au fait que nous avons reçu de nombreuses aides internationales.

L’énergie électrique – encore balbutiante – rencontre de nombreuses difficultés. Comment alimenter autant de foyers, ceux-ci n’ayant d’ailleurs pas été conçu pour cela ? C’est un défi que nous nous devons de relever, mais qui s’annonce assez compliqué. A Sivagundi, où les projets d’électrification sont les plus avancés du pays, les membres des ekios nous ont confié leur sentiment sur la question : « On fait c’qu’on peut, hein, mais on peut peu. Il faut quand même imaginer qu’on est presque 10 millions à s’entasser dans la capitale, presque un dixième de la population wanmirienne totale d’ailleurs, alors qu’nos capacités de production électrique sont presque absentes du paysage. Là je dirais qu’on a d’quoi alimenter un million de personnes sur tout l’pays, et ça fait franchement peu en comparaison du boulot qu’il reste. Mais bon, on va pas s’décourager hein. Il faut l’faire, alors on l’fera. » Un bel optimisme, mais qui ne cache pas la réalité : moins d’un pourcent des wanmiriens ont accès à l’électricité, et c’est de façon intermittente. Encore un défi à relever.

Enfin, l’éducation publique est en crise. Les professeurs sont peu nombreux, mais les élèves, eux, le sont. Un écart qui fait que les classes – quand elles ont le mérite d’exister, car nombreux sont les parents à préférer que leurs enfants les aident aux champs – sont parfois pleines d’une soixantaine à une centaine d’élèves, aux âges variés et souvent sans matériel. Si les récents accords avec la Republik Socialis du Negara Strana font que nous disposons maintenant de formateurs dans certains secteurs clés pour le développement comme l’automobile, l’instruction publique reste un vrai problème à résoudre.

II – La menace du risque de pénurie alimentaire dans certaines régions

Le plus grand problème qui se dresse face à nous se trouve être le plus ancien auquel l’humanité ait été confrontée. Se nourrir. En même temps, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir venir gros comme une maison, le problème, avec ses énormes sabots.

De fait, le modèle de production agricole est aujourd’hui encore rural, avec pour objectif premier de nourrir les producteurs locaux. Cette agriculture, extensive, a un rendement faible, occupe beaucoup d’espaces et nécessite une main-d’œuvre nombreuse. De plus, elle est fortement dépendante de la météo, et en ce qui nous concerne, de la mousson. Peu nombreux sont les territoires où la qualité de la mousson n’est pas un critère décisif sur la qualité de la récolte. Aussi, il n’est pas rare de voir les gens prier pour une bonne mousson, suffisamment puissante pour irriguer les cultures pour des mois, mais pas assez pour les ravager. C’est un rapport à l’environnement très spécial, spécifique au Nazum du Sud-Est.

Mais, outre la mousson, il existe d’autres facteurs externes. Récemment, ce fut la stabilité. En effet, la Guerre de Libération, si elle fut une grande victoire sur le plan de la démocratie et des droits, a ravagé le pays et les cultures. Là où on eu lieu les conflits, tout a été ravagé, et ce durant parfois trois à quatre années par endroits, empêchant la récolte de se faire, et désorganisant toute la production nationale. L’on se souvient d’ailleurs de la politique de la terre brûlée menée par l’Empire sur la fin des combats : combien de milliers de tonnes de riz, de blé ou autre sont parties en fumée ? Combien auraient pu servir à nourrir le peuple ?

En clair, l’ensemble du pays a été touché ces dernières années, et certaines régions pus durement que d’autres. Par conséquent, la production a du mal à se relancer, alors même que la population explose. Cela a pour conséquence dramatique des famines, notamment dans le sud du pays, du côté d’Ilryd, région qui a souffert sur la fin de la guerre et n’a pas encore eu le temps de se rétablir. Si les famines actuelles ne sont pas extrêmes, et qu’elles ont pu être résorbées facilement – notamment grâce à l’importation massive de céréales originaires du Negara Strana dans le cadre des accords de Kotarakyat -, cela questionne sur notre modèle de production. De fait, ces famines pourraient revenir dans un futur proche, et nous ne pourrons pas toujours importer. Il devient donc important de repenser notre façon de produire et de consommer la nourriture, afin peut-être de nous rendre moins dépendants de Mère Nature.

III – Des avantages possibles ?

Pourtant, est-il réellement un problème d’avoir une population nombreuse et en expansion ? Pas forcément, et c’est ce que nous allons voir maintenant.

Tout d’abord, cette croissance de la population fait que le taux de jeunes dans le pays augmente sans précédent. Or, ceci est un avantages décisif. En effet, une population jeune est active et dynamique, choses qui peuvent servir deux intérêts. En premier lieu, cela permet un renouvellement des pensées, et une vraie rupture avec la pensée médiévale arriérée de l’Empire. Ainsi, cette jeunesse – qui n’a pas connu l’Empire mais baigne dans la modernité – peut nous permettre de nous tourner efficacement vers l’avenir. Ensuite, rappelons que des jeunes, ce sont des travailleurs en puissance. Que ces jeunes sont dynamiques, actifs, impliqués, et qu’ils veulent le meilleur, pour eux-même d’abord, mais aussi pour leur famille, pour leur pays. Ces jeunes contribuent en grande partie à booster l’économie de notre nation.

Ensuite, et comme je viens de le dire, ces jeunes représentent une main-d’œuvre incroyable. Quel pays n’a jamais rêvé d’avoir toujours des travailleurs disponibles ? D’avoir la possibilité de se lancer dans de grands chantiers sans être sans cesse ralenti par un manque de personnel dans d’autres projets ? Avec autant d’ouvriers, et en supposant que l’on puisse les former, c’est la réussite assurée. De plus, cette main-d’œuvre abondante attire les investisseurs : les jashuriens d’abord, nos voisins proches, qui ont investi dès la fin de la guerre, et même avant pour certains, mais aussi les stranéens depuis les accords de Kotarakyat et, plus récemment, les velsniens et les sylvois. Ces derniers sont d’ailleurs les plus intéressés par le Wanmiri. En effet, leur économie étant en crise depuis quelques mois, et celle-ci ne semblant pas prête de se résorber, les investisseurs sylvois voulant pallier à l’inflation chez eux doivent s’établir sur de nouveaux marchés. Or, le marché wanmirien est florissant, et la main-d’œuvre abondante garantit un atout compétitif sur le marché de la mondialisation. Aussi, les usines sylvoises florissent sur le territoire national depuis quelques mois. On pourrait penser qu’il s’agit d’exploitation pure et dure, comme nous l’avons déjà dénoncé par le passé, mais que nenni ! Non seulement les entrepreneurs sylvois sont respectueux de leurs salariés, mais ils investissent également dans le développement des infrastructures nécessaires à la population, ce qui est évidemment louable et nous intéresse beaucoup.

IV – Une situation spécifique à la région ?

Enfin, une dernière question se pose. Si le Wanmiri est le troisième pays de la planète en nombre d’habitant, le plus proche devant nous est le Negara Strana, notre voisin proche du Nazum du Sud-Est. Avec une population de près de cent-dix millions de personnes, il domine encore largement la scène internationale, seulement dépassé par la Lutharovie. Cette dernière, obscure géante eurysienne, un des derniers bastions de l’eurycommunisme sanglant, nous est totalement étrangère, et il est impossible d’y entrer. De plus, de ce que nous en savons, il est tout à fait possible que ces chiffres soient faux et issus de la propagande lutharovienne : en effet, comment cent-cinquante millions d’individus pourraient-ils vivre sur une surface correspondant au tiers du Wanmiri, et dans des conditions climatiques bien plus extrêmes ? Mais passons.

Comme le Wanmiri et le Negara Strana, le Jashuria et le Fujiwa sont aussi des pays très peuplés. La région semble donc forte et dynamique, avec une population en pleine croissance. Au Jashuria, par exemple, celle-ci a été multipliée par 1,5 en seulement dix ans. Le territoire des pays signataires des Accords de Sokcho semble donc soumis au même phénomène (bien qu’à des rythmes différents) : une explosion de la population, et une augmentation brusque du nombre de jeunes. Cette situation, spécifique à la région, a donc les mêmes conséquences positives qu’au Wanmiri : une croissance au beau fixe. Le Jashuria est d’ailleurs la cinquième puissance économique mondiale, et le Fujiwa entre dans un prestigieux top vingt.

Loin d’être un défaut, une population élevée semble donc être un atout majeur, comme le montrent si bien ces exemples si proches.

La population wanmirienne, troisième puissance démographique mondiale rappelons-le, a donc de beaux jours devant elle. Si cette situation de troisième pays le plus peuplé au monde apporte son lot de défis et de difficultés, il amène aussi nombre d’opportunités et de possibilités. Ne nous en faisons donc pas pour l’avenir, car il semble au beau fixe pour nous.

Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive l'indépendance !

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Note aux lecteurs :
Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de l'Indépendance" tel qu'entendu lors d'une lecture publique dans un camp de réfugiés situé à proximité de Jalitaya, sur l’île de Dhavalae. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
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