Posté le : 04 jui. 2023 à 22:07:55
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C'était sans doute pour Madame Culio la rencontre diplomatique la plus importante qu'elle eût à mener, si l'on excepte celle de l'UNIL, mais également la plus stressante. Se rendre sur ce territoire avait déjà été en soit un choix difficile. Mais rencontrer en personne celui qui est parfois surnommé le "baron communiste" était essentiel, est la Présidente était certaine que la réalité était bien différente que celle proclamée par les différents opposants.
L'intérêt premier de cette rencontre était à double tranchant. Il fallait d'abord s'assurer de ne pas apeurer les alliés du Milouxitania, et en premier lieu la Youslévie, et ne pas apparaître comme un allié de la Loduarie, ce qu'elle n'était évidemment pas. Mais il fallait cependant calmer les tensions, et se rapprocher du bloc communiste-socialiste était essentiel, d'abord pour la paix, ensuite dans le processus de fondation de l'UNIL. Et puis discuter avec ces pays s'était révélé souvent beaucoup simple que prévu, beaucoup plus, du moins, que d'autres, dont les traditionalistes, où les discussions se transforment vite en carnage diplomatique. Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre, et Mme. Culio entendait bien que cela ne soit pas vrai en ce qui concerne les communistes-socialistes.
L'avion avait traversé de très beaux paysages, mais la Présidente souhaitait réduire ces trajets coûteux en argent et surtout en pollution. Il faudrait avoir recours, prochainement, à des vision-conférences, ce qu'elle détestait, ou alors songer à d'autres moyens de transport... Cela dit, à part arriver en barque, la Présidente voyait mal comment parvenir dans des contrées lointaines en utilisant moins de CO2 qu'un avion, mais cela sera soumis aux spécialistes adéquats.
Mais l'heure était à l'atterrissage, et même si la plus grande partie de la discussion serait en privé et non transmissible aux journalistes, chaque mot devra être réfléchit avant de sortir. La Présidente avait prévu de faire un communiqué de presse pour faire le bilan de cette rencontre.
Les portes de l'avion s'ouvrir, et même si la Présidente avait été prévenue, l'aspect surmilitarisé lui faisait un peu peur. Non pas qu'elle se sentait en danger, mais elle fût prise d'un effroyable sentiment que cette guerre serait infinie, inévitable, que tout espoir était perdue... Mais elle se reprit en s'engueulant elle-même dans sa tête, chose qu'elle faisait souvent. Mieux valait que personne ne soit au courant, il ne faudrait pas qu'on la prenne pour folle.
Elle se posta devant Mr. Geraert, qu'elle dépassait de bien 5 centimètres (la Présidente était de bonne taille), et le salua :
Très cher, je vous dirais bien que c'est un grand plaisir que d'être ici mais je n'aime pas mentir. Disons plutôt que c'est nécessaire et que je tenais à vous rencontrer au moins une fois. Cela dit, je vous remercie de ne pas nous avoir bombarder en plein ciel, cela aurait été dommage.