09/06/2013
21:12:30
Index du forum Continents Eurysie Pharois Merirosvo

Activités étrangères au Pharois Merirosvo

Voir fiche pays Voir sur la carte
418
Activités étrangères au Pharois Merirosvo

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants au Pharois Merirosvo. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur du Pharois Merirosvo, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
948
https://zupimages.net/up/23/05/t91z.jpg

L'effondrement du Pharois Syndikaali, la fin d'un grand partenariat.

https://www.lehavreseine-patrimoine.fr/sites/default/files/styles/1620x1080/public/image/2021-03/port-du-havre-maritime.jpg?itok=jhPX6RFp
Le port de Dolinne, grand espace des échanges entre l'ex-Pharois Syndikaali et la Nation Communiste de Loduarie.


C'est une information qui vient d'arriver de par le cabinet des affaires étrangères de Loduarie Communiste : la Nation Communiste de Loduarie a décidé de mettre fin unilatéralement aux accords de Port-Lodin mis en place après la venue des représentants Pharois en Loduarie pour une rencontre diplomatique. Ainsi, l'accord faisant de Dolinne une zone d'économie capitaliste exclusive a été révoqué. Dolinne revient donc sous administration Loduarienne, donc communiste, ce sans passer par les 1 ans prévus par l'accord, en raison de la disparition du Pharois Syndikaali. Le cabinet des affaires étrangères a annoncé que cette mesure serait effective directement après l'annonce, confisquant ainsi l'intégralité des capitaux investis à Dolinne.
3377
Entre course poursuite et aboiement envers la caravane !

La nouvelle de l'achat de missiles balistiques par Communaterra auprès du Pharois s'était rapidement propagée au sein du pays, comme le voulait la libre circulation des informations. Librement la nouvelle avait été apprise par les agents sylvois venus sur place en toute liberté, et avec une égale absence d'entrave, ces informations avaient été transmises au reste de l'OND.

Ce dernier point ne fut pas de grande importance, les chasseurs sylvois en patrouille côtière détectèrent les avions bien avant. La zone était en effet exploitée par des plateformes pétrolières sylvoises, et des prototypes de plateformes minières. C'est donc naturellement que faute de marine, l'avion se chargeait de brefs passages. Ce ne furent pas les chasseurs qui furent détectés en premier, la technologie pharoise en terme de furtivité dominant celle des sylvois en terme de détection, mais les deux avions tactiques et le ravitailleur, qui laissaient une énorme signature radar. 1200 km à longer le long des côtes, à 800 km pour un avion à hélice, soit une bonne heure et demie laissé aux avions sylvois... pour faire quoi ? Pourquoi agiraient ils là et pas autrement ? Parce que :

-Soit les avions avaient leurs transpondeurs activés, permettant le rapprochement entre le Pharois et la livraison de missiles à un état en révolution permanente et aux attitudes des plus menaçantes.

-Soit ils étaient désactivés, rendant la chose encore plus suspecte et exigeant une intervention.

C'est donc en urgence que la chasse est lancée des côtes, deux avions de troisième génération rejoignant la caravane pharoise à mach 1,5. Le reste des forces se préparaient, mais n'était pas lancé. L'approche du duo d'aéronefs de la forêt fut des plus courtoises : les engins en approche furent rapidement contacté par radio, prévenu de l'interception qui allait être procédé en bonne et dû forme, et délicatement rejoint selon des procédures tout à fait sécuritaires. Un avion se plaça au-dessus, l'autre sur la droite du convoi. Aucune hostilité ne transparaissait, les pilotes mêlant juste un mélange d'excitation et de joie de voler aux côtés de pilotes qualifiés. Toutefois les choses furent faites selon les règles, d'autant que les pilotes pharois venaient de faire plus de dix heures de vols depuis les dix milliers de kilomètres les séparant de leur dernier ravitaillement. Probablement fatigués, la chasse sylvoise se montrait conciliante pour ne pas les brusquer. Il n'y avait pas la moindre manœuvre d'illumination radar ou autre. De toute façon, si un missile devait être tiré ou un brouillage opéré par les pilotes d’outre océan, ce sont les cargos et le ravitailleur qui seront les premières cibles des munitions guidées sylvoises. Les pilotes étaient conscients de la situation.

"Ici Roussette à avions en approche, identifiez vous, déclinez vos intentions initiales, et veuillez nous suivre. Vous êtes suspectés de transporter des éléments sensibles à la stabilité de Paltoterra, merci de nous suivre jusqu'à l'aéroport sylvois le plus proche. Nous nous chargeons de vous guider, toutes infractions seront regrettable sur les court et moyen terme. Le Duché de Sylva assume la pleine responsabilité de cette opération et en rendra compte à votre gouvernement.l Terminé."

La main était aux Pharois : coopérer, ignorer les sylvois, les neutraliser. Ils n'avaient parcouru que la moitié des mille deux cent kilomètres le long des côtés, encore quarante cinq minutes avant que les gros porteurs n'atteignent une distance raisonnable. Combien d'avions sylvois pouvaient encore arriver ? Quelle conséquence à un refus de coopérer ? Si les choses dégénéraient, pourront-ils espérer une...

"Ici Roussette, la tour de contrôle m'informe qu'un apéro avec du rhum vieux est en cours à l'aéroport cible."

Annexes

Trajectoire des avions pharois tel qu'indiqué ici :
trajectoire pharois

Distance des côtes :
distance
distance
1880
Il y eut un petit temps de latence, durant lequel les pilotes sylvois échangeaient avec leurs supérieurs dans un poste de commandement :

-Ici tour de contrôle, ils acceptent de vous suivre ?

-Ils imposent leur condition, se rendre au Grand Kah pour trancher.

L'officier se tourna auprès des ses homologues.

-Cela me semble raisonnable, du moins le Grand Kah l'est généralement et cherche à bien s'entendre auprès du Duché. Nous n'aurions pas l'intégralité de nos intérêts qui seront assurés, mais ils ne seront pas non plus complètement bafoués.

-C'est même bien au-delà de nos espérances. Nous avions toutes les raisons de penser qu'ils nous ignoreraient et se contenteraient de dévier vers la mer haute.

-Si le cargo venait à ne rien transporter d'important, ce qui aurait je pense été dit si c'était le cas mais rien de certain, alors nous n'aurions qu'à présenter des excuses et leur vendre à prix cassé du rhum en gage de bonne volonté. Et s'il s'avère en effet que c'est du matériel sensible... le Kah ne le retiendra pas MAIS cherchera certainement à apaiser la situation. Nous avons beaucoup à tirer, beaucoup plus que nous ne l'espérons.

-On est d'accord, dit l'officier avant de se tourner vers la radio, ici tour de contrôle à Roussette, accepter la proposition du pilote pharois et escortez le jusqu'au Grand Kah. Nous vous transmettons l'itinéraire du trajet.


-Roussette à Boule de Neige, votre condition est acceptée, nous vous accompagnons jusqu'au Grand Kah. Nous vous transmettons l'itinéraire sécurisé.

Le duo de chasseurs sylvois manoeuvra en cohésion avec le convoi pharois tout en prêtant attention à assurer toutes les mesures de sécurité. L'un ouvrit la voie et l'autre la fermait, tandis que l'ensemble du dispositif aérien de Sylva restait aux aguets.

Un message était également transmis au Grand Kah pour les informer de la situation : le transfert de missiles du Pharois à Communaterra était connu et représentait une menace directe pour Sylva et le voisinage de par le caractère belliciste et instable des révolutionnaires. Cette interception en règle se faisait donc dans l'optique d'assurer la sécurité régionale en évitant de donner à des pyromanes les outils pour embraser la région.
sdf

Le Norjien International - EURYSIE

L'annulation du contrat d'armement naval Teyla-Pharois, une affaire de corruption qui mouille des parlementaires teylais ?

Un consortium de journaliste issu des journaux teylais Le Globe et l'Informé et des médias tanskien Le Norjien et Mediacote révèle une possible affaire de corruption dans l'annulation du plus grand contrat d'armement teylais.

Le Norjien (Norja), le 06 septembre 2012


L'annonce avait justifiée une conférence de presse du ministre de la Défense et des Armées du Royaume de Teyla en grande pompe à Manticore. Le "contrat du siècle", comme il l'avait lui-même appelé avait débuté par un important appel d'offres constitués en cinq parti. C'était ni plus ni moins qu'une véritable flotte complète qui devait être acheté par le Royaume de Teyla, du remorqueur au porte-avions, tout était inclus. Les finances et la politique tanskienne allait y être engagé pendant des années.

Il est inutile de préciser qu'un tel contrat, qui aurait pu être divisé en un grand nombre de partenaires et de gagnants attira de nombreuses convoitises parmi les industriels de l'armement, mais aussi du bâtiment par l'agrandissement d'un port militaire sur les côtes teylaises de la Manche Blanche. Sylva, Tanska, Youslévie, Loduarie Communiste - qui n'entrenait pas à l'époque des relations aussi conflictuelles avec le Roayume de Teyla -, république pharoise avaient répondues, dans ces semaines de fin d'année 2011, à ce contrat du siècle.

A la grande déception, sans doute, de nombreux industriels mais aussi de gouvernement qui pour certains étaient en train de se rapprocher sérieusement avec Teyla (Sylva et Tanska), le contrat fut remporté, et uniquement remporté par la République Pharoise qui empochait ainsi potentiellement le plus important contrat militaire de l'année, et même de la décennie.

Après d'âpres négociations qui amenèrent la République Pharoise a proposé une offre reconnue unanimement comme avantageuse - le lien entre armement pharois, guerres et victimes civiles reste encore à éclaircir -. Pour la somme de 450 000 unités internationales, le Royaume de Teyla devait ainsi recevoir un porte-avions, six frégates, trois destoryers, six vedettes, trois patrouilleurs et trois corvettes. Une flotte qui surpasserait alors la majorité des marines régionales, et même mondiales.

Une annulation qui coûte cher

Alors que les chantiers pharois avaient entamés la construction d'une partie de l'Armada, le Royaume de Teyla a décidé, suite à des conflits diplomatiques opposant notamment Sylva et le Pharois et la situation en Manche Blanche, d'annuler le contrat. N'ayant versé aucune somme initiale, le Royaume s'est toutefois acquitté d'un versement unique de 60 000 unités monétaires, représentant ainsi 13.3% de la valeur totale du contrat, et ceux sans recevoir un seul navire commandé.

Annulé par le gouvernement d'Angel Rojas, celui-ci, constitué du Mouvement Royaliste et de l'Union gauche, a précisé que ce fut le gouvernement d'Antoine Carbasier (Royalistes et la droite) qui en fut l'initiateur, de sorte à se distancier de son prédécesseur.

Si des bruits de soulagements ont pu être entendues dans quelques chancelleries voisines, y compris alliés, qui étaient inquiétés par la dépendance teylaise à venir envers l'industrie Pharoise (sons notamment entendu dans les ministères tanskiens), la fin du contrat et cette affaire n'ont jusqu'ici pas provoqués d'émoi important en dépit des sommes investis d'une part, et de l'enjeu pour la sécurité et la marine teylaise d'autre part.

Afin de financer ce contrat, pour ensuite l'annulé, la Monarchie à pourtant du revoir à la baisse un certain nombre d'investissements publics en particulier dans des infrastructures ferroviaires et plusieurs projets énergétiques. Du côté de la marine teylaise, se sont plusieurs milliers d'emplois (au-delà de 10 000 en rajoutant les emplois indirects) amenés à être créer qui sont désormais en suspend, voir perdu pour l'instant. Les dépenses de l'annulation, selon plusieurs économistes interrogés (voir annexe 1 du rapport en fin d'article), ces retombées économiques prévues auraient du permettre de compenser (partiellement) les dépenses initiales du contrat du siècle, accroissant ainsi le coût indirect de cette annulation.

Une industrie navale tanskienne ravie

A la suite de cette annulation, Le Norjien et Médiacoté sont allés recueillir les avis des principaux concernés par l'annulation du contrat, et par l'hypothèse de contrats futurs avec la marine teylaise : les industriels tanskiens Haløship et Fluvial Group, principaux armateurs de la Force d'Auto-Défense navale et ayant eux même proposé une offre lors de l'appel teylais à l'automne 2011.

Dans une interview avec le directeur des affaires publiques d'Haløship, celui-ci indiquait que "l'annulation du contrat offre des perspectives nouvelles pour la marine teylaise. Celle-ci doit prendre en compte les évolutions politiques de son pays dans son évaluation des offres proposées, en particulier par l'entrée du Royaume dans l'Organisation des Nations Démocratiques. Comme Tanska. Je ne vois comment ils pourraient justifier de se fournir auprès d'un pays qui a agit contre d'importants partenaires teylais (Sylva; ndlr)." Parmi les pays membres de l'OND, seul le Duché de Sylva s'est aussi proposé auprès de Teyla.

Le carnet de commande d'Haløship n'est pourtant pas à plaindre depuis la fin de l'année 2011. Ayant du fournir une frégate et ayant reçu commande de deux corvettes pour la marine tanskienne tout en ayant livré en porte-hélicoptères à la marine faravienne, l'entreprise a affiché un bilan record au premier semestre 2012. De son côté, Fluvial Group est dans une situation similaire avec la fourniture de deux pétroliers ravitailleurs, toujours à la marine faravienne, et désormais de deux navires cargos auxiliaires à la marine tanskienne.

Pour autant, en dépit d'une année 2012 excellente et de perspectives réjouissantes pour l'année 2013 avec le financement bientôt sécurisé d'un Porte-Hélicoptères tanskien probablement accompagné de plusieurs navires et hélicoptères, les réjouissances n'ont pas été cachées dans les semaines qui ont suivi l'annulation.

Du petit four

Investiguant sur le fonctionnement des chantiers navals de Norja, accusés il y a peu de sous-payé un certain nombre de travailleurs peu qualifiés, Médiacoté s'est aussi intéressée aux activités des principaux cadres des deux grandes entreprises. C'est ainsi qu'elle a pu remarquer qu'après l'annulation du contrat teyla-pharois, que deux apéritifs dinatoires d'importance ont été célébrés à Norja, en présence uniquement des grandes cadres des entreprises.

Dans un second temps, c'est un dîner dans un grand hôtel 5 étoiles, en face de la Gare Centrale, qui a été organisé une semaine après l'annulation. D'après deux employés anonyme de l'hôtel contacté, plusieurs invités ne provenaient pas d'Haløship, mais du Parlement Teylais. Cette information a été confirmé par nos collègues de l'Informé. Ce soir là du 27 juillet 2012, 4 parlementaires teylais alors en visite auprès du Congrès Fédéral Tanskien dans le cadre de leurs activités parlementaires se sont en effet trouvé dans l'hôtel "Harald IX", Place de la Gare Centrale.

Enfin, Le Globe a lui pu révéler que le directeur des affaires commerciales de Fluvial Group s'est retrouvé, le 12 avril puis le 24 juin 2012, à diner à deux reprises avec des parlementaires teylais à Manticore alors qu'il accompagnait le ministre de la Défense - non présent aux dîners - en venu à Manticore dans le cadre de l'OND et de la crise diplomatique avec la Loduarie.

Au petit cadeau

Troublante, la série de dîner et d'apéritif dinatoire n'est pourtant pas illégale et relève même d'une pratique courante de lobbyisme en particulier sur d'importants contrats. Néanmoins, Le Norjien et le Globe ont pu obtenir, d'après plusieurs employés d'hôtels et de restaurants ayant souhaités rester anonyme, que les Parlementaires, dont deux des quatres se sont retrouvés à au moins trois des quatre réunions connues, seraient ressortis de ces rencontres les mains pleines.

Plus précisément, les employés indiquent avoir vu des montres, trois costumes, plusieurs colliers tous en provenance de grande maison du luxe de Tanska. En bref, des cadeaux. Plus dangereux politiquement, ils sont toutefois légaux mais fortement encadrés et doivent être déclarés aux autorités de transparence du Royaume de Teyla rendant des rapports publics. Mensuels, aucun de ceux des mois de février à juillet ne mentionne de montres ou de costumes tanskiens chiffrant tous à plusieurs milliers de Stykki. La montre la plus élevée atteignant même la somme de 160 000 Stykki. Le seul cadeau mentionné de la part d'un industriel tanskien sur cet période est une bouteille de vin d'excellence dont la valeur n'excède toutefois pas 2 000 Stykkis, bien loin des cadeaux reçus par les élus.

Une action parlementaire engagée contre le contrat

Cette affaire des cadeaux d'hôtels-restaurants n'en reste néanmoins pas là. Les parlementaires teylais reconnus aux réunions, qui n'ont pas souhaités répondre à tous nos appels, sont toutefois connus pour s'être vivement opposés au contrat. Plus précisément comme l'ont avancés nos collègues du Globe, leur mobilisation politique s'est intensifiée depuis février et surtout à partir du début de l'été, avant même la crise avec Communaterra.

De plus, l'accroissement de leur action politique, qui est entre autre passé par une série de tribunes dans la presse (aux côtés d'autres élus) mais aussi de question au gouvernement, coïncide de près avec les différents dîners et apéritifs dinatoires, et donc avec les cadeaux reçus.

Plus encore, un assistant parlementaire anonyme a accepté de témoigner auprès de l'Informé et du Norjien pour indiqué que son député, dont nous tairons le nom pour conserver l'identité de notre source, a entretenu de nombreux échanges téléphoniques mais aussi par mail avec les industriels tanskiens. Prétextant des visites parlementaires, il aurait même bénéficié d'une série de vol en avions, de restaurants et de plus petits cadeaux échappant au cadre légal imposé aux parlementaires teylais.

Une question reste encore à ce stade sans réponse, la possibilité de virements bancaires. A ce jour, aucun indice ne laisse penser que de tels virements aient pu avoir lieu mais l'étude va se poursuivre.

A ce stade, une autre question reste sans réponse : celle de l'influence réelle de l'action de cette poignée - connue - de parlementaires dans l'annulation du contrat.
5451
Le Prodnov réunifié, symbole de la supériorité théologique des Mécanistes sur leurs opposants du Culte Impérial Tahokais

Pour le clergé de l'Église Mécaniste, la conclusion est sans appel : l'efficacité sans précédent de l'aviation pharoise au Prodnov, de véritables bijoux technologiques, démontre la puissance sans égale du Dieu-Machine, et mène à l'obligation de la part de l'Empire-Suprême de reconnaître son culte, sous peine d'être englouti par sa rage dévastatrice. En réponse, les croyants ont marché dans les rues en l'honneur de leur dieu et de ses sujets de métal.

Prière commune dans les rues

Le cheminement de la ferveur de ce que les anthropologues pharois considèrent tantôt comme un groupe sectaire contestataire, un regroupement d'opposants politiques proto-socialistes ou encore une ethnie distincte du reste de ce pays énigmatique, est tout à fait logique : l'installation d'une grande partie des croyants au Pharois, pays moderne industrialisé à la pointe du progrès, a permis à autant des sujets de l'Église de se rendre compte de l'écart de maîtrise et de connaissances de ces technologies entre le Tahoku et le reste du monde. Pas que le Tahoku ne soit pas industrialisé, mais plutôt qu'il ne l'est que très peu et a connu de nombreux coups d'arrêt dans sa modernisation du fait de troubles internes. L'accélération de la course aux armements, la nostalgie des colonies burujoises, la conquête de Padure, ... sont par ailleurs tous des facteurs faisant pression sur l'Empereur pour mettre à niveau le pays pour faire face aux menaces qui pèsent sur lui. Des manœuvres d'industrialisation et de modernisation qui pourraient s'avérer complexes pour le Trône, son discours théologique et donc politique reposant sur le respect des cycles naturels. En effet, le pays compte encore une majorité de croyants shintoïstes conformes -ou similaires- à la foi impériale : vénération du cycle vital, des formes de vie diverses et variées et des esprits qui rentrent en synergie avec les terres tahokaises, rejet de la pollution... De ce fait, une modernisation de la société passe nécessairement par un abandon des croyances l'endiguant ou par la prise de compromis, à rapprocher avec la notion de développement durable développée par certains scientifiques et penseurs dans le monde. Le processus risque donc de prendre du temps, et pourrait bien ne pas être sans heurts. Toutefois, la réalisation pleine et entière de la fragilité du Tahoku face à une menace technologiquement supérieure aidera très certainement la population à accepter certaines décisions.

L'Église Mécaniste, quant à elle, se frotte les mains, et ce d'autant plus que la fragilisation de l'UMT après le départ de bien la moitié de ses membres met des bâtons dans les roues d'Akibayo dans sa politique de consolidation du régime. En effet, le groupe religieux montera certainement dans l'estime de la population, ou du moins lorsque celle-ci pourra accéder à une information non censurée par les autorités, chose possible mais compliquée. Sa position d'opposant à l'autorité impériale pourrait bien jouer en sa faveur en lui amenant des alliés : anti-monarchistes, industriels opportunistes, pays capitalistes en quête de marchés, libéraux voire même peut-être socialistes, considérant les courants de pensée considérant cette faction comme étant la plus proche de leurs idéaux. Après tout, les Mécanistes reconnaissent l'importance de l'outil de production, et sont donc probablement les mieux placés pour être sensibilisés à une approche plus égalitaire de l'économie en découlant.
Bien-sûr, les ennemis de l'Empire pourraient être interessés par une alliance, du moins de circonstance, avec l'Église : la Listonie et le Burujoa, l'un pour la protection de la colonie de Tartuga, de jure tahokaise selon Akibayo, l'autre pour la pérennisation de sa frontière ouest-nazumi avec son concurrent historique. Néanmoins, une telle alliance serait désastreuse pour l'opinion publique si elle était connue de tous : comment prétendre défendre le pays en prenant le parti de ses ennemis frontaliers ? Toutefois, la politique étant ce qu'elle est, ce ne serait pas la première fois que les besoins à court terme gagnent sur les autres du fait des luttes internes pour le pouvoir.

Ce constat étant fait, le problème de la reconnaissance des sujets de l'Église par le Trône reste entier. En dispersant ses forces à travers le monde pour éviter la persécution, la communauté des croyants a aussi perdu de la puissance de frappe sur le continent. Le long terme reste à première vue en leur faveur : l'accumulation de richesses grâce aux salaires étrangers plus élevés et la reconnaissance sur la scène internationale de cette minorité pourrait faciliter la mise sous pression du régime.

L'instrumentalisation de la guerre civile du Prodnov pourrait bien avoir plus de conséquences que prévu, dans le sens où celle-ci met en valeur le modèle communiste auprès des croyants : les machines sont du côté du socialisme, mais cela serait sans compter la défaite cuisante du Kronos. Tels les nombreux dieux du Panthéon tahokais, le Dieu-Machine sait être favorable à ses adorateurs les plus fervents, audsi un tel chaos n'a rien d'incohérent. Quoi qu'il en soit, les événements ont fait remonter une question : comment gérer l'Église ? En l'état, l'Église est une structure hautement hiérarchique renouvelant son administration via un système méritocratique. Quant à l'accès au sacré, c'est-à-dire concrètement à tout outil technologique avancé et au travail en découlant, celui-ci est garanti, l'Église ayant légalement droit de propriété sur ces derniers, même si le discours officiel parle plutôt d'une protection des machines par son intermédiaire. La question de la propriété privée de tels objets sacrés reste ouverte, les Tahokais réfugiés au Pharois n'ayant que depuis peu la possibilité de s'offrir de tels équipements. Si beaucoup considèrent le concept de propriété privée comme un outrage à la puissance divine, nombreux sont ceux qui ne résistent pas à la possibilité d'en acquérir et de pouvoir en utiliser, mais toujours selon les coutumes fort respectueuses envers ces derniers. Les technoprêtres ont bien compris l'urgence théologique de cette question, et ont décidé de tenir une rencontre afin d'y répondre et d'apporter une solution à la communauté des croyants.
3349
Le droit de passage de navires civils était autorisé sans accord préalable par le Code Maritime tanskien dans la Zone Economique Exclusive que la République avait aimer s'approprier. Celui de poser l'encre sans naufrage ou assistance à naufragé, qui plus est pour des navires militaires l'était moins et, dans un premier temps, avait provoqué un mouvement d'une inquiétude prononcé à l'Etat-Major. Sans aller jusqu'à mettre sur le brans-le-bas de combat les forces armées comme pour le survol loduarien, la marine tanskienne avait tout de même pris la mer. Plusieurs navires dont les deux frégates croisaient désormais à quelques distances respectables des navires de la flotte noire. Mais les auto-invités ne semblaient point menaçant et aucune mesure supplémentaire ne fut prise, quelques messages discrets aux médias pour affirmer que le passage avait été autorisé à la dernière minute calmerait - espérait-on - les ardeurs de certains. Ne confrontait pas les pharois qui veut.

Le message avait été transmis rapidement alors que Kotka répondait au journalistes pour indiquer qu'une fête se tiendrait sur le navire. Sans parler d'invitation, la porte-parole du gouvernement tentait de rassurer, les Pharois étaient autorisés, exceptionnellement, à s'arrêter en mer. On l'assurait avec une aisance que l'on tentait d'affirmer et un malaise à camoufler. Quelques conseillers eurent bien entendus des insultes fustigés dans les couloirs des bureaux de la première Ministre, mais le ton officiel n'en restait pas moins diplomate et avenant. "Des Pharois à quelques kilomètres des plages tanskiennes ? Tout était normal".

La haute société Norjienne, de son côté, en discutait longuement dans les rues pavées et entre les murs des vieux immeubles luxueux de la "Vieille". Les salons de thé järvien de la Rue du Fort au Levant s'étaient pris, le temps d'une après-midi, d'une curiosité particulière pour la société Pharoise. Jamais autant d'anciens nobles, nouveaux bourgeois et intellectuels n'employaient le mot pirate avec une telle absence de mépris ou d'intérêt historique. Il fallait se préparer pour la soirée et les grandes maisons de luxe tanskienne, au façades inchangées par les années, affichèrent sans doute en cette après-midi un chiffre d'affaire rarement vu. Et pourtant, aucun car de touriste nazuméen ne s'était arrêté Voie Harald II. Là où il fallait être aussi, c'était sur les quais de la Gare Centrale. Alors que quelques enfants admiraient, émerveillés, les figure de proue de navires illustres devant les quais à Train à voyage Court, une ribambelle d'hommes et de femmes d'affaires arrivaient des principaux centres d'affaires de Kalfafell ou Lillehavn. Devant les statues en bronze qui ornaient le parvis de la Gare, les taxis attendaient, impatient, d'emmener leur clientèle en direction des quais.

L'invitation pharoise attirait par la curiosité, le quasi-orientalisme qu'elle provoquait chez une partie de la haute société fortunée tanskienne. Alors que quelques grands noms d'anciennes familles d'explorateurs - anoblies entre les XVIe et XVIIIe siècles - s'amusaient à pavaner les illustres exploits de leurs ancêtres contre les pirates d'antans, l'aristocratie moderne, notamment issu des hauts rangs de la Marine tanskienne, se montrait plus réservée. L'art de la réception pharoise pouvait signifier des choses bien différentes. Toujours est-il, que s'ajoutant aux directeurs généraux, directeurs d'affaires publics ou membres de conseil d'administration des grandes entreprises tanskiennes, c'est plusieurs dizaines d'invités de la haute société qui avaient répondus présents. Quelques élus du Congrès Fédéral et hauts fonctionnaires étaient aussi de la partie. Après tout, les fruits de Listonie devenaient de plus en plus fréquents depuis que Rosborg-Skaudme était devenu un centre d'intérêts particuliers pour certains ministères.
0
El Globo

9 novembre 2012 - Un rapport de l’Observatoire International de la Liberté de la Presse, plaçant la presse en RSP plus neutre que celle en Alguarena, invite les autorités fédérales à identifier l'organisation comme outil de propagande ennemi.


Rapport OILP
Le manque d’analyse politique porté sur la simple couleur politique de l’actuelle présidence d’Alguarena, disqualifie l’Observatoire International de la Liberté de la Presse en sa qualité d’organisme indépendant, en plus d’être implanté dans l’un des pays les plus autoritaires au monde.


L’OILP identifie le gouvernement de Mazeri d’Abrogara comme un parti d’extrême-droite, les milieux intellectuels critiquent un amateurisme dommageable pour la compréhension du contexte géopolitique mondial le plus élémentaire.

La présidence fédérale portée par Mazeri Abrogara d’extrême-droite? Un rapport d’analyse qui débute sur une bien belle maladresse voire, cas échéant, "un enrobage ordurier qui ne gage en rien de la pertinence des écrits le composant" des premières confidences transmises par la conseillère fédérale aux affaires étrangères, Martha Fulton. La présidente fédérale Mazeri Abrogara, cheffe de file de la MANIFESTACION POPULAR FEDERAL, une coalition des partis de droite, incarne la pensée politique alguarena tournée vers l’ouverture des marchés et par conséquent l’abandon de la préférence nationale sur les questions économiques. La préférence nationale, ce dogme volontiers transféré au registre de l’extrême droite, est indubitablement le non-événement des deux mandats présidentiels entamés par Mazeri Abrogara, considérant son souhait d’instaurer une première monnaie internationale mondiale, par le biais de l’Ecobelt, une initiative portée par la coalition de droite (MPF) et entrée en totale opposition avec une autre coalition, cette fois-ci d’extrême-droite qui y a vu une perte de souveraineté, mais que le caractère partial de l’observatoire s’est gardé de relever.

L’incapacité de l’Observatoire International de la Liberté de la Presse à défendre au travers d’un rapport autoproclamé analytique, l’absence d’accointances entre le MPF et la Liga de Soberanistas révèle d’emblée les traits grossiers qui composent son rendu. Sous ce premier angle, la présentation du programme politique de Mazeri Abrogara, sous l’angle économique ne prend pas place aux côtés de la coalition d’extrême-droite.

Car outre les considérations économiques et la vision des dynamiques internationales divergentes, l’Observatoire International de la Liberté de la Presse identifie cheval blanc et blanc cheval des couleurs politiques qui s’éloignent aussi sur la question culturelle, considérant le soutien actif des partis fédéralistes (MPF en tête) pour le développement des représentations culturelles, jusqu’à l’inauguration des Musées fédéraux interculturels destinés à promouvoir les spécificités fédérales et nationales des États composant la Fédération d’Alguarena. Un exemple de vivre ensemble et d’aide à la compréhension de l‘autre, qui ne trouve son pareil dans aucun autre pays et tranche radicalement avec les mouvances d’extrême-droite .

Aussi, les journalistes alguarenos s’interrogent avec une rhétorique de plus en plus marquée, sur l’étiquette voulue par l’OILP autour de la correspondance des coalitions d’extrême-droite la Liga de Sober (LS) et de la Manifestacion Popular Federal (MPF). Car il apparaît des plus manifestes qu’au terme de ce développement, la corrélation voulue entre les deux coalitions par l’OILP est nulle et non avenue.

La presse alguarena n’est pas neutre, moins que ne le serait la presse de la RSP selon l’OILP ? Un nouveau non-sens qui pose un vernis de neutralité apparente, sur la partialité indubitable de l‘organisation et sa volonté de rendre intelligible, un contenu définitivement tronqué.

Les articles de presse louant les nouveautés technologiques du domaine militaire, portées par les industriels de l’armement alguarenos, seraient pro-gouvernement? Faut-il par cette première supputation, s’étonner que des articles de presse tournés vers la présentation de nouvelles technologies en dévoilent sous un oeil favorable tout le caractère innovant au grand public? Faut-il même identifier l’enthousiasme des journalistes traitant des innovations technologiques militaires issues de la recherche et du développement de sociétés privées, comme des soutiens à l’emploi d’une politique militariste et interventionniste à l’international? Un raccourci dangereux qui nourrit des supputations ridicules de l’OILP et terre, selon le département fédérale aux affaires étrangères "le caractère intelligible des analyses produites sous une couche d’affirmations spontanées crasses".

Un propos d’autant plus critiquable que le portrait élogieux adressé par l’OILP à l’égard de la presse pharoise et malyshevite fait état pour le premier, d’un “parfait équilibre” alors même que la presse du Pharois Merirosvo passe sous silence les conséquences du coup d'État porté par le Capitanat, qui fragilisera le pays pour les années à venir, considérant les purges en tous lieux, armée comprise.

La presse pharoise, sur ses dernières interventions, nous expose toute l’ambition portée par un Grand capitanat, pourtant à l’origine d’une saignée mémorable dans le pays et d’une perte d’intégrité notable de ses institutions, dont le renouvellement risque d’amener son lot de nouveaux venus à portée de main de la corruption voulue par une pègre étrangère croissante et de plus en plus active sur le territoire national, depuis sa précédente implantation.

Du côté de la presse malyshevite, l’OILP se jure d’entrevoir un travail journalistique exposé sous un angle neutre ou critique, alors que la répression étatique sur place s’y lit comme dans un livre ouvert. Peut-on alors, sur ce credo, placer deux marches plus bas, la presse libre de nations démocratiques à l’instar de la Fédération d’Alguarena? Manifestement non.
7038
Le bon rhum de Sylva, double pléonasme ?

Il y a un proverbe en Sylva disant : le meilleur rhum est celui de la distillerie Malherbe de Sylva, le deuxième meilleur est celui de Quatre-Rivière en Sylva... et ainsi de suite jusqu'à ce que soit énuméré les vingt-sept rhumeries du pays et qu'à la vingt-huitième place figure tantôt un rhum du Kah, Maronhi ou Canossa.

Il faut dire que le rhum et la culture de la canne à sucre font partie intégrantes de la culture sylvoise, et ce, depuis des millénaires : les historiens affirment en effet qu'il s'agit d'une des premières plantes domestiquées par les mounakaz durant leur sédentarisation et développement de l'agriculture. Très vite aurait suivis la découverte de la fermentation, lançant une chaine historique de perfectionnement des méthodes de raffinage.
Si la rhumerie de Bwajoli n'est classé que douzième sur toutes les rhumeries de Sylva, elle prétend être la continuation d'une famille de rhumier datant de deux millénaires, chose appuyée par de nombreuses fresques et parchemins d'époques transmis de générations en génération. Quand bien même la véracité de cette affirmation est remise en doute par beaucoup, elle sert d'illustration quant à l'importance de cette culture du rhum en Sylva.

Mais ce n'est pas qu'en qualité et savoir faire que les rhums de Sylva se dénotent, mais aussi par les quantités produites qui lui permettent de submerger le marché. Les cultures de cannes à sucre sont extrêmement nombreuses dans le Duché, implanté systématiquement à proximité des autres plantations. Ces échelles de production s'expliquent par l'apport du sirop de canne pour les premiers mounakaz, importante source d'énergie en plus d'être particulièrement délicieux même lorsqu'il n'est pas transformé en rhum. La canne en elle-même peu être mâchée pour en consommer le jus, et les restent servent aussi bien de combustible que de nourriture très calorique pour le bétail, à qui il est alors aisé de faire prendre du poids.
Ces facteurs ont ainsi favorisé la canne, en plus des cultures des trois sœurs, pour assurer une alimentation riche aussi bien aux mounakaz qu'à leurs élevages.

C'est sans surprise qu'après des générations de sélection pour obtenir les plus grandes, juteuses et sucrées des cannes, les colons eurysiens arrivés en Sylva (à l'époque Kazanou) l'adorèrent. Certaines légendes disent même qu'ils ont été séduits par la canne avant de l'être pour les forêts, et même que c'est le rhum qui les ont fait supporter suffisamment chaleur et moustique pour contempler les bois.
Les processus de culture se sont donc industrialisés au gré de l'expansion ducale, combinant une organisation productive au maintien du savoir faire et des méthodes assurant la supériorité de la canne et du rhum. C'était par ailleurs un élément de softpower à part entière, avec une domination du marché sylvois au niveau du rhum et sucre de canne. Enjeu de commerce et d'influence culturel, il a assuré l'importance de la colonie, et justifierait en parti sa capacité à s'être émancipée de sa métropole.

De nos jours, le rhum et sucre sylvois restent massivement produits, consommés et exportés sous les diverses marques, et conserve sa position de principal vecteur culturel du Duché pour se faire connaitre à l'étranger. De nombreuses traditions se perpétuent par ailleurs avec les moyens modernes, tel que des processus de maturation du rhum à bord même des navires les acheminant. Transportée dans des tonneaux en bois, la boisson continue son vieillissement tout en s'imprégnant de saveurs.
Lesdits tonneaux en bois font également part intégrante de toute la culture du rhum, assemblés avec des essences minutieusement sélectionnées pour accompagner le jus dans sa fermentation et apporter des saveurs en plus. Le Mahoganys en particulier (aussi connu comme l'Acajou de Sylva) est très apprécié en tonnellerie, et contribue au caractère unique du rhum sylvois, de par la touche boisée et contribution au vieillissement très spécifique des rhums, notamment lors des trajets en mer. Le Bourg des Mahoganys tire d'ailleurs son nom de là, non seulement par la particulière proportion de cette essence sur place, mais aussi par l'économie très développée dans ce domaine. Des historiens sylvois vont jusqu'à affirmer que cette importance des menuiseries travaillant le mahoganys, et donc la production de tonneau, à assurer à la ville une place importante dans le marché du rhum et donc dans tous Sylva, amenant à son influence politique locale faisant d'elle la capitale du pays.

Ce sont tous ces éléments qui ont sans surprise amenée le rhum sylvois à se faire une place de choix dans le Pharois Merirosvo. Certains capitaines du Duché racontent même que les navires de rhum à destination du Pharois sont paradoxalement les seuls à ne jamais se faire arraisonner, par crainte des pirates qu'ils ne viennent plus. D'autres disent au contraire qu'il leur est impossible d'arriver à bon port sans qu'ils soient immédiatement pillés par les impatients pharois, contraignant les marchands à trouver des ports intermédiaires où vendre leurs tonneaux à des contrebandiers du Merirosvo. Rhum blanc ou vieux, sec comme en planteur ou ti-punch, le rhum de Sylva a un incontestable succès sur place et domine largement le marché. Il est même dit que les importations d'ananas, citron, maracuja, goyaves et autres fruits du Duché sont justifiées là bas uniquement pour faire des planteurs. Mais là, la réalité semble plutôt indiqué que les pirates consomment le rhum en "ti-sec" comme on dit en Sylva, c'est à dire pur.

Le rhum vieux s'est quant à lui taillé une réputation (très justifiée) de boisson de luxe, faisant les sylvois qualifier le leur de rhum de luxe parmi les rhums de luxe. Les marchands sylvois ont d'ailleurs apporté une minutieuse attention à le vendre comme "la bouteille du capitaine", véritable possession personnel du plus brave et méritant des marins. Les vieux loups de mer ne consomment pas pur le rhum vieux : ils le magnifient en y ajoutant une pincée de piment.
Le rhum est également présenté comme un excellent remède lorsque mélangé avec du gingembre et citron, parfait pour les marins partant de long mois en mer sans emporter une pharmacie d'importance. La réalité est que c'est un aphrodisiaque dont certains blaguent en lui attribuant la moitié de la responsabilité de l'expression "pédé comme un foc", poussant un peu trop ses consommateurs à se cacher derrière cette voile pour y faire leur affaire (et faisant dire qu'ils tournent plus à voile qu'à vapeur).

Et pourtant si le rhum sylvois a une place assurée dans le marché pharois, les rhumeries maintiennent leurs efforts à le promouvoir dans ce pays nordique via tous les axes que permet l'économie assez libre sur place : lots à gagner dans des jeux et tombolas, objet de paris, cadeau, produit vendu dans des enchères pour les plus rares et renommés des rhums vieux, reportages diffusés sur les radios locales (voir en mer pour les marins assoiffés) les différentes distilleries redoublent d'astuces pour se faire connaitre et se concurrencer au pharois.

Un autre élément qui fait le succès du rhum spécifiquement au Pharois, est son caractère exotique diamétralement opposé à ce pays boréal. Le rhum est l'empreinte des tropiques, murmure des continents baignés dans le soleil qui réchauffe quand on est en mer, où les cyclones se déchainent. C'est une mélodie des terres d'ailleurs, portes vers des voyages de saveurs. Corsé et délicieux, le rhum est l'incarnation de la mer : violent, seuls les braves le traversent, et à la fin, ils en connaissent une jouissance paisible. Mais le rhum est aussi une tempête qui secoue la tête et fait le sol se jeter au visage de ses consommateurs, embrume leur vision, et leur fait voir de séduisantes sirènes.
Le rhum, c'est la mer, l'aventure et la liberté.

Mais le rhum n'est pas qu'une boisson, c'est aussi un conservateur. Et si les navires modernes peuvent embarquer des réfrigérateurs pour conserver les fruits, les marins sont bien plus enclins à les manger s'ils sont stockés dans de l'alcool. Pommes, oranges, pêches, tant de petits plaisirs à déguster lorsqu'ils sont imprégnés des suaves saveurs des sirops sauvant de la solitude et sauvagerie des séjours sur les mers.
9736
Le transport du rhum en voilier, une tradition qui persiste.

Jour treize : Le vent glacé battait le visage de Paul Joulfils, capitaine du "La Contemplatrice". Glacé ? Il était à quinze degrés Celsius, largement glacé selon les critères sylvois. Pour leur défense, ils traversaient depuis plusieurs jours une brume intense et étaient en permanence trempé. Le vent était alors bien moins supportable. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'ils voyageaient avec leur précieuse cargaison : des tonneaux de rhum, qui poursuivait leur maturation durant le voyage. C'était une part intégrante du processus de préparation, qui contribuait à faire de ce rhum une marque unique spécialement dédiée au marché Pharois : le Manmandlo.

Le voyage était jusque-là extrêmement monotone : le vent allait, aucune tempête à l'horizon, et il n'y avait pas de soucis à bord. Cela faisait plusieurs jours que les quarts s'enchaînaient sans encombre, sans aucune péripétie. Il n'y avait en soi aucune différence avec le déroulement de bien d'autres traversés en mer, si ce n'est que là, le ciel était constamment gris, et l'air empreint d'un brouillard opaque. Il s'agissait là des mers du nord, ternes, donc la chaleur du soleil était masquée par les nuages. Pas des nuages de tempêtes et d'aventure contant les périples à affronter, juste des nuages d'ennui, ponctuant occasionnellement le trajet de petites pluies.

Paul avait du retirer son écharpe de tissue, perpétuellement imbibée d'eau. Elle était complètement contre-productive, reléguant à son manteau coupe-vent l'intégralité de la charge de le protéger des éléments. Il était frigorifié... et parfois au bord de l'insolation : l'eau qui s'infiltrait dans les vêtements finissait par prendre la température corporelle. Son attirail pouvait brusquement devenir un four, et tout aussi subitement se refroidir avec une nouvelle vague sur le pont.

Ainsi se déroulait le voyage, dans un froid insipide ponctué d'absence de vent où les tenues donnaient chaud. Profitant de son quart de repos, Paul contempla l'horizon : une étendue d'océan, uniquement du gris sous différentes teintes entre le ciel, la mer, et un anneau de gris plus clair derrière lequel était masqué le soleil. Même pas d'orage, rien, seulement la constance de cette nuance monochrome. Cela avait un aspect mélancolique, une contemplation rêveuse du "vide" discontinue, de la solitude.
La brume s'intensifiait et l'horizon disparu. L'air était si humide que le capitaine en vint à se demander si le navire n'avait pas coulé. Il vérifia le ciel : pas de sirènes ni de poissons, aucune preuve qu'il était sous l'eau, aucune autre qu'il ne l'était pas. Ah ! Si ! Un oiseau ! Un infâme goéland, véritable rat volant, et surtout, signe qu'on était proche des côtes ! Le voyage allait enfin toucher à sa fin.

-Quartier maitre Gérard ! Où est le quartier maitre Gérard !

Le capitaine scanda sur un mousse à proximité de retrouver l'homme recherché. Chose qu'il fit... revenant tout rouge comme une tomate devant Paul.

-... Il est derrière le phoque ?

-... Oui capitaine.

-Par toutes les putes borgnes de zélandia, ça ne fait que semaines qu'on a quitté terre ! Il ne pouvait pas se retenir ?!

Ils étaient à mi-chemin de l'océan de l'espérance, après quoi la prochaine étape sera la manche blanche. Plus des deux tiers du trajet avaient été faits. Là le quartier maitre arriva, en sueur et réajustant son manteau. D'un regard sévère, Paul le disputa avant de lui donner des directives.

Jour vingt : Encore une semaine se poursuivit le trajet, sans le moindre heurt. Avec un rythme bien rodé, se relayaient les quarts. Dodo, travail, repos, et encore. Il fallait entretenir le navire, gérer la voilure, se diriger, se repérer. Le vent s'accentuait, et la moitié des voiles avaient été relevées pour éviter de chavirer. Aucune tempête en vue pour autant, du moins la chose était certifiée par radio. Si le navire respectait les plus pures traditions d'antan, il embarquait tout de même une gamme d'instruments modernes au cas où, parmi lesquels se comptaient un GPS, et des appareils de suivis météorologiques pour éviter les surprises (de toute façon pas bien fréquente sur place).

Jour vingt-deux : Les choses se passaient selon un rythme périodique, invariable. Pas d'incertitude, tout se déroulait parfaitement bien. L'activité sur le navire était loin d'être intense : le voilier ne nécessitait pas tant d'opérations ni d'entretien en mer. On se contentait de tenir la barre, suivre la boussole, estimer la trajectoire en fonction du temps, vitesse et direction, et de temps à autre, on ajustait la voilure.

Jour vingt-trois : Un contact radio est établi par bâtiment de guerre pharois. Il est apparemment parvenu à détecter de loin le voilier avec son radar et procède au protocole de routine, ce qui laissait planer l'éventualité de se faire arraisonner. C'était mathématiquement peu probable : une Manche Blanche dangereuse signifierait que les rhumiers de Sylva arrêteront de s'y rendre, contraignant le Pharois à des alternatives pour s'approvisionner en rhum. Ils n'auraient en soit aucune difficulté à établir des réseaux de contrebande, mais cela reviendrait à gérer d'eux-mêmes ce qui était déjà en place actuellement sans la garantie de pouvoir tenir le rythme de la consommation industrielle du pays. Mais cela impliquait qu'un équipage de pirates soit capable de rester rationnel face à l'appel du rhum, un tiraillement brutal et violent faisant directement réagir leurs plus primitifs et fondamentaux des instincts, celui qui justifiait qu'une branche entière de la médecine pharoise soit attribuée au traitement des cirrhoses : l'alcoolisme l'amour du terroir.

Jour vingt-quatre : Après quelques échanges de bouteilles et une partie de carte durant laquelle Paul se fit plumer (en toute âme et conscience, il s'agissait presque d'amadouer le commandant pharois), voilà que le voilier se fait escorter par le navire de guerre.
Une franche camaraderie se tissa malgré tout avec les pharois. Si les sylvois étaient loin d'être des marins aussi reconnus qu'eux, la navigation en voilier imposait malgré tout le constat que cet équipage-ci n'était pas composé de marins d'eau douce, et peut-être même rivalisait avec celui de ce navire de guerre ultra-sophistiqué. Mais aussi informelle que soit l'ambiance, il ne fallait pas se méprendre : les pharois restaient professionnels, aux aguets, dirigeant d'une main de fer un navire qui n'aurait pas eu le moindre délai à envoyer par le fond le sloop des sylvois au premier faux pas.
Si cette rencontre brisait l'insupportable régularité de ce trajet, ce n'était qu'un maigre réconfort face aux éléments qui avaient décidé qu'aucun sylvois ne connaitrait la joie ici : il faisait 5°C, gris en permanence, et les journées n'étaient pas bien longues. La tentation de se servir dans les tonneaux de Manmandlo était particulièrement forte, succomber aux effluves des forêts.
Mais voilà, enfin ! que se dessine à l'horizon le sillage d'un phare. Ce n'était pas là un mirage, mais bien la ligne d'arrivée, dernière indication pour rallier le port en évitant les rochers.

Jour vingt-quatre toujours : L'accueil fut triomphal, comme toujours. Il était déjà vingt-trois heures, mais les gens étaient loin d'aller se coucher. La soirée débutait tout juste et les tonneaux arrivèrent à point nommé. C'est à très bon prix qu'ils se vendaient aux bars dans lesquels l'équipage du "La Contemplatrice" s'étaient précipité. Certains étaient assez souls pour acheter des verres du Manmandlo qu'ils avaient tout juste livré, mais la plupart se tournaient vers les pharoises (ou les pharois même, rien n'était exclue après tout) après quatre semaines d'un terriblement ennuyeux voyage.

Jour vingt-sept : le passage au Pharois n'aura été qu'un court interlude entre deux étendues de gris. L'arrivée triomphale suivie d'une soirée endiablée n'étaient que des souvenirs supplémentaires dans lesquels se plonger avec nostalgie, entre deux quarts de travail. Ils avaient embarqué diverses marchandises pharoises, rien qui ne se vende particulièrement bien en Sylva, mais, qui complèterait les revenus pour le retour. Voyager à vide était une pure perte, faut-il dire.

Jour vingt-neuf... ou trente ? S'il n'y avait pas les instruments connectés pour confirmer, beaucoup aurait une perception du temps biaisée, comme si sa trame était étirée. "Nous ne sommes repartis que depuis quatre jours ? Je pensais que cela faisait déjà deux semaines." L'esprit était confus face à une telle répétition, constante, périodique. Il restait malgré tout un espoir : on allait maintenant en direction de Sylva, où l'océan et le ciel sont en teintes de bleu, l'air est doux, les nuages blancs, le soleil chaud, et les côtes bien vertes.
Paul inspira à pleins poumons, humant l'air salin. Même l'air était insipide. De l'eau et du sel, rien de plus. En Sylva, il préférait encore l'odeur infâme des sargass à cette absence fondamentale de saveur ici. C'est comme si l'environnement avait été purgé de toute son essence, pour ne laisser qu'une enveloppe sans consistance.

Jour trente : Paul contemple les étoiles par le hublot de sa cabine, étudiant l'évolution des constellations. "Nous sommes sur un globe, il est sphérique, pas plat. Je le constate quand je voyage d'un hémisphère à l'autre, le ciel donne sur une partie différente de la sphère céleste." Le vide profond de ce voyage laissait libre cours à son esprit de le remplir. Il entretenait des multitudes de discussions mentales avec lui-même, sur la science, philosophie, esthétique, les femmes, le voyage, le "soit", et "être".

Jour trente-six : La cargaison pharoise est si triste. À défaut de prendre quelque chose de rentable, ils auraient au moins pu faire un choix amusant. Une cargaison de jouets pour adulte, l'idée traversa l'esprit de Paul, énième divagation parmi les successions de rêveries qu'il entretenait durant ce trajet.

Enfin, il était arrivés, le sable chaud de Sylva glissait entre les orteils de Paul. Il sentait l'odeur des cocotiers, se reposait à l'ombre des amandiers. C'était une expérience de sens, et il se laissa plonger dans ces sensations éthérées, oniriques... oniriques. Oui. Une noix de coco tomba à côté de lui, rebondissant à plusieurs reprises dans un fracas régulier. Le capitaine ouvrit les yeux, le quartier maitre frappait à sa porte. Il se releva rapidement, sorti de ce doux rêve... bientôt, bientôt de retour.
Gérard l'avait réveillé à cause d'un problème sur le mât, il y avait du travail, de quoi enfin briser cette ligne continue et droite.
Patience, nous sommes bientôt de retour...

Jour deux, le retour en Sylva a été si bref, si prompt. A-t-il seulement eu le temps de prendre un bokit ? Et l'équipage repartait déjà pour le Pharois avec une nouvelle cargaison de Manmandlo. C'était reparti pour les océans incolores. "Manche Blanche ? Manche Grise ! Même pas un beau gris, juste... du gris, terne, invariablement terne quelles que soient les nuances."
Paul était il fait pour être marin ? Ce qui le répugnait était intrinsèque à la navigation en mer, tu ne peux pas traverser l'océan sans en aimer la monotonie. Que pourrait-il faire d'autre ? Que savait-il faire ? Qu'aimait-il faire ?

La liberté

Le voyage

L'océan

Il aimait, il adorait tout cela. Ce n'était pas de l'ennui, c'était un environnement familier, réconfortant et apaisant. Le calme des jours sans vent le rendait rêveur, la fureur des tempêtes le rendait combatif, le voyage le rendait vivant. Oui, il adorait bien être marin.
Haut de page