15/07/2013
02:05:24
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[terminé] Processus électoral en République Hafenoise

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Qui sont les candidats ?

José Esteban a écrit :
- Port-Hafen Uni -

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Maire de Port-Hafen et Président sortant de la République Hafenoise, José Esteban a incarné depuis plus de cinq ans la politique municipale et internationale du pays. Ex-gouverneur Listonien, il provoque le référendum d'autodétermination de la République qui consacre l'indépendance du territoire. Il négocie également avec la République de Saint-Marquise, le Pharois Syndikaali et, dans un second temps, le Grand Kah, l'intégration de Port-Hafen dans les routes de commerce internationales et la protection militaire de la République en accueillant une base étrangère sur son sol.

José Esteban est favorable à un rattachement à la République de Saint-Marquise avec qui la République Hafenoise entretient des liens politiques et économiques forts, afin de constituer une entité géographique cohérente bordant les deux rives du Passage de Barthélémy. Il réclame toutefois un statut particulier de sorte à pouvoir conserver l'identité culturelle listonienne de la région ainsi que garder une relative autonomie politique et surtout économique, considérant le haut niveau de revenu des Hafenois.



Cipriano Carreira a écrit :
- Renouveau impérial -

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Présent dans l'opposition depuis la déclaration d'indépendance de la République Hafenoise, Cipriano Carreira est un nationaliste et suprémaciste Listonien convaincu de la cause impériale de l'Empire. Il participe activement aux initiatives visant à entretenir la culture métropolitaine de Listonia et tâchera de coordonner des initiatives rapprochant Port-Hafen de l'Empire lorsque celui-ci sortira de la crise.

Cipriano Carreira milite pour le rattachement de Port-Hafen à l'Empire. Il met en avant les enjeux de sécurité militaire et les investissements coloniaux de Listonia qui pourraient dynamiser la région. Cependant, sa rhétorique est principalement tournée autour de questions identitaires et raciales.



Flávio Montenegro a écrit :
- Pour une République Hafenoire -

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Assez discret dans la vie de Port-Hafen, Flávio Montenegro est un entrepreneur à succès ayant fait de la liaison Aleucie - Manche Blanche son principal business dans lequel Port-Hafen a servi de sas d'entrée dans la sphère économique nord-aleucienne. Il est revenu en République Hafenoise au moment de la crise pharoise.

Flávio Montenegro souhaite faire de Port-Hafen une République Pirate sur le modèle pharois, de sorte à étendre l'influence de ce-dernier à l'international et assurer la coprospérité de ces deux nations liées économiquement.



Albino Vasconcelos a écrit :
- Indépendance et souveraineté -

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Militant indépendantiste de la première heure, il appartient à la municipalité de Port-Hafen et soutient activement José Esteban lorsque ce-dernier engage un processus d'indépendance du territoire. Il s'en détache cependant en raison d'un virage progressif vers l'extrême droite, sombrant dans des formes assumées de complotisme et de paranoïa vis-à-vis des impérialismes internationaux et d'une tentative d'invasion de l'Empire.

Albino Vasconcelos est un farouche défenseur de l'indépendance nationale de la République Hafenoise qu'il désire voir prendre une place plus importante en tant que centre diplomatique mondial. Conscient de la faible population du territoire il n'en est pas moins convaincu de sa grandeur et se pose comme alternative au rattachement du territoire à des entités plus puissantes en proposant notamment de nouer des relations bilatérales avec un maximum de pays de sorte à garantir l'indépendance et l'autonomie de Port-Hafen.
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Premières estimations (en %) :

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INSOLITE !

Au 7 et 8 rue de la Iglesia, drapeaux Listoniens et Saint-Marquois se font face. « C’est sans mauvais esprit » nous assurent les deux voisins. « Clara Florencio est une bonne amie, mais on ne peut pas être d’accord sur tout ! »

Clara Florencio participe à la campagne de José Esteban. Dans la petite ville de Port-Hafen, c’est un visage connue du marché où, depuis quelques semaines, elle distribue chaque jeudi et samedi des tracts avec le portrait de son candidat, sur fond de couleurs de Saint-Marquise. Interrogée sur ses engagements politiques, elle déclare : « Je n’ai rien à reprocher au Président, c’est un homme proche du peuple et qui a su défendre Port-Hafen quand il le fallait, je lui fais entière confiance. »

Donato Carreira, le voisin, soutient lui Cipriano Carreira, qui se trouve être son cousin. Militant également, il nous invite dans son salon pour admirer sa collection d’artefacts impériaux. « Là vous avez une collection de médailles militaires et d’honneur, et ici c’est le portrait de mon arrière grand père qui était sous-gouverneur d’Almada. » Une fierté immense pour cet inconditionnel de l’Empire. « Que Port-Hafen quitte l’Empire a été un déchirement, je ne me sens pas du tout Aleucien même si j’ai choisi de vivre ici, nous ne partageons rien avec les nordistes, Pharois ou Saint-Marquois, je ne comprends pas l’engouement de mes concitoyens pour l’indépendance. »

Entre Clara et Donato, une petite rivalité s’est mise en place, au point de pousser ces deux voisins dont les maisons sont vis-à-vis à afficher sous leurs fenêtres respectivement le drapeau de Saint-Marquise et celui de Listonia. « Ça ne nous a pas brouillé, mais quand on est pas d’accord il faut se le dire. » explique Clara. Donato opine du chef à ses côtés. Et de conclure : « Port-Hafen est une petite ville, la plupart d’entre nous sont des fils et filles de colons, nous avons construit toute notre vie sur ce territoire, depuis plusieurs générations, même si nos idées divergent, nous voulons tous le meilleur pour notre pays. »

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Paradis fiscal ou base militaire, Port-Hafen a-t-il un avenir en dehors de ces deux destins ?

A présent que son indépendance semble digérée et que le destin politique du territoire est de nouveau objet de discussion, la question de la souveraineté économique du pays s'invite au cœur des débats considérant les maigres ressources de la petite république de Port-Hafen. Forte d'à peine six mille citoyens (le double en comptant les étrangers présents sur place), Port-Hafen est le pays le moins peuplé du monde et possède également l'un des plus petits PIB de la terre. Une faiblesse compensée par sa productivité par habitants, démesurée, qui s’explique grâce aux deux ressources principales de la République : son positionnement géographique, propice à accueillir (contre rémunération) une présence militaire étrangère, et son statut bien connu de paradis fiscal.

Située à l'embouchure du Passage de Barthélémy, face à Saint-Marquise, la République Hafenoise est placée à la porte d'entrée naturelle des riches territoires du nord, l'Amnéstie et les Provinces-Unies du Lofoten. Un havre de paix à peine troublé par le colonialisme listonien et qui jouit depuis plusieurs années d'une sérénité propice au commerce et au tourisme. Dans cet environnement, Port-Hafen se démarque par son accessibilité (à peine 30mn en ferry depuis la ville de Barthelemew en Saint-Marquise) et sa très faible taxation, doublée de facilités administratives à fonder des entreprises.
Autant dire que le doute est peu permis : Port-Hafen brade sa nationalité à des entreprises off shore et sa population tire sa richesse de ses services bancaires, ouverts au tout venant et, plus discrets que les grandes places financières pharoises spécialisées dans l'économie parallèle, accueille discrètement et en toute respectabilité les succursales des multinationales étrangères.

La République Hafenoise, c'est aussi un emplacement géopolitique stratégique, bien compris à l'époque par les colons venus de Listonia. D'où sans aucun doute la présence militaire de Saint-Marquise, qui se paye, contre la location d'une base militaire sur place et sous couvert de protéger son alliée, la clef du passage de Barthélémy, et celle des Pharois dont Port-Hafen sert de pied-à-terre en Aleucie.

Pourtant, Port-Hafen est-elle condamnée à brader, pour assurer sa prospérité, terre et nom aux étrangers ? Certains aimeraient sans doute un réajustement économique, à l'occasion des futures élections, de façon à ne pas dépendre entièrement des financements venus de l'étranger. S'affranchir de l'Empire, pour qui Port-Hafen n'était qu'un embryon de colonie minière, a-t-il du sens si le prix à payer est de se brader aux intérêts des uns et des autres ?

Certes, la vie est douce, rétorqueront certains, et il est vrai que Port-Hafen ne manque pas de richesses, mais celle-ci demeure conditionnée au bon vouloir de ses généreux clients et pourvu que ces-derniers décident un jour d'exiger un rabais sur les prix, quel poids pèsera José Esteban (ou quiconque ayant vocation à lui succéder) dans la balance ? Une richesse en sursis, une cage dorée, une paix vendue à prix d'or, autant de motifs de crainte ou au moins de débat pour les Hafenois. Reste à savoir ce que pèseront ces enjeux, en définitive, face aux liquidités qui continuent d'abonder sur la ville et de faire la richesse de ses habitants.
Le confort a-t-il un prix, voilà la question. Si oui, force est de faire le constat que Port-Hafen l'a payé avec le sourire.
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Débat de la salle des fêtes : José Esteban défend son bilan, mais concentre les attaques de ses adversaires

Pas facile de se prêter au jeu de la démocratie lorsqu'on occupe la place de sortant, difficile cependant d'esquiver le débat dans la petite ville de Port-Hafen où les candidats se croisent tous les jeudi sur la place du marché et se retrouvent tous les jours de la semaine au conseil municipal. C'est donc un José Esteban cerné par ses adversaires qui a joué sa partie pour tenter de convaincre une opinion (qui lui est tendanciellement acquise, selon les derniers sondages) que son bilan pour Port-Hafen est positif.

S'il sera malaisé de l'attaquer sur sa politique économique, c'est sur l'angle de la souveraineté nationale et territoriale que ses adversaires ont choisi de lui disputer sa position : à l'heure où la puissance listonienne s'est réveillé, où des menaces venues du Pontarbello, sans parler de la recrudescence des actes de pirateries, Port-Hafen a-t-il les moyens de sa propre protection ? Non, sans aucun doute. Le bilan d'Esteban aura donc été d'enrichir ses citoyens sans toutefois leur offrir les moyens de se défendre par eux-mêmes. Obligé de fait, avec les transformations politiques du Pharois, de se rapprocher du voisin Saint-Marquois, faute d'autre protecteur.

Sur le sujet, l'opinion publique est divisée. Sans doute à juste titre, un certain nombre de partisans d'Esteban soulignent qu'avec cinq mille habitants, la République-Hafenoise aurait bien été incapable d'assurer sa propre sécurité sans avoir recours à une aide militaire étrangère, sauf à faire de la moitié de sa population des militaires. D'autres, en revanche, y voient malgré tout l'un des principaux échecs du mandat d'Esteban : n'avoir pas su construire l'indépendance du territoire sur la durée, le contraignant in fine à intégrer la République de Saint-Marquise pour survivre.

Ce n'est toutefois pas la seule faiblesse du candidat sortant qui doit également répondre de la pauvreté de sa politique culturelle. Toute impliquée qu'elle était à se creuser une place sur la scène politique internationale, la République Hafenoise n'a pas brillé par la qualité de sa gestion municipale. La liaison ferry avec Saint-Marquise reste encore aujourd'hui l'un des principaux moyens pour les Hafenois d'avoir accès à des divertissements de qualité ou une vie culturelle riche. La petite ville de Port-Hafen aura bien tenté de maintenir en place quelques traditions héritées de Listonia dont la plupart vivotent faute de mieux, mais José Esteban ne s'est pas illustré pour avoir fait de la ville un lieu de vie stimulant pour les nouvelles générations.

Là encore, ses partisans répondent qu'il y avait fort à faire question chantiers et que bâtir un pays implique nécessairement de hiérarchiser ses priorités, sans compter que la taille de la République Hafenoise en fait assez difficilement un pôle d'attraction culturel. Mais ses détracteurs ont pointé du doigt que d'autres municipalités s'en sortaient mieux avec moins et qu'étant donné les nombreuses richesses de Port-Hafen, il était malheureux d'en voir la majorité s'échapper à l'étranger plutôt que d'être réinvestis sur place pour financer les services publics.

Derrière ces deux questions, reste en toile de fond les différences culturelles avec la République de Saint-Marquise qui donnent l'impression aux Hafenois, héritiers de Listonia, de devoir se fondre dans l'offre culturelle de leur voisine à défaut d'en proposer une qui leur soit propre. Un angle mort dans la politique municipale de Port-Hafen, motif d'amertume pour certains patriotes convaincus.
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Derrière Cipriano Carreira : l'ombre angoissante de Listonia

D'un air amer, le candidat qui prône le retour à l'Empire ose l'avouer devant les caméras : « le projet d’un rapprochement avec Listonia séduit, mais la plupart des gens craignent des sanctions de la métropole. La politique du Général Cortés et les outrances d’Esteban qui a présenté la décolonisation comme une émancipation de la tyrannie ont fermé des portes, ce sont des boulets à nos pieds. »
Autrement dit, si les Hafenois restent majoritairement attachés à leur patrie d'origine, ce n'est pas au point de souhaiter retourner dans son giron. La faute à la brutalité de la politique coloniale de l'Empire qui exploitait ses territoires d'outre-mer pour leurs ressources, mais également à la peur des conséquences que pourraient avoir pour eux leur indépendance, jamais reconnue par Listonia et considérée comme une trahison.

La nostalgie de Listonia se dispute à la douceur de vie de Saint-Marquise et aux charmes de la démocratie. « Port-Hafen est petite, mais on peut décider de notre politique municipale sans avoir à demander la permission pour tout. Avant on payait des taxes à Listonia, maintenant ce sont nos voisins qui nous payent pour héberger leurs bases et accueillir leurs entreprises. » sourit une jeune femme. Lorsque notre journaliste lui fait remarquer qu'elle porte une écharpe aux couleurs de l'Empire, elle hausse les épaules « les citrons de Listonia me manquent, et le climat aussi. Je suis née là-bas vous savez mais j'en garde aussi le souvenir de la brutalité du régime. Quand vous n'êtes pas noble, et je ne le suis pas, il n'y a pas vraiment d'avenir dans l'Empire. »

Une analyse qu'elle n'est pas seule à partager. Lorsqu'on interroge, sur le marché du jeudi, les commerçants, la réponse est toujours à peu près la même : « quand le dentifrice est sorti du tube, il n'y rentre plus. On a choisi l'indépendance, on l'assume, regarder en arrière c'est signer notre perte. » La métaphore du dentifrice, une trouvaille de l'équipe de campagne du maire et président de la République, José Esteban. Farouche partisan de l'indépendance dès la première heure, cette-dernière a fait sa fortune et sa carrière mais il sait également ce qu'il en coûterait de revenir vers l'Empire. « Je ne suis pas fou. Si Cortés pose le pied avec ses soldats à Port-Hafen la première chose qu'il fera sera de réclamer ma tête. Je défends mon bilan mais aussi ma vie, dans cette élection, et beaucoup de gens ont compris qu'une fois mon sort réglé, ce sera leur tour. »

Cipriano Carreira, son adversaire, balaye la question d'un revers de la main : « Esteban sert ce narratif pour faire pleurer dans les chaumières, il sait très bien que si nous nous rapprochons de l'Empire nous négocierons des amnisties et un statut politique particulier, c'est démagogique de faire croire que voter pour moi et ce sera le peloton d'exécution pour tout le monde. Il le sait, il cherche à plomber ma campagne en jouant sur la peur. » une stratégie qui fonctionne malgré tout, le candidat pro-Listonia ayant du mal à décoller dans les sondages, d'après les dernières estimations.
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La République Hafenoire de Flávio Montenegro prend l'eau

Le modèle pirate n'est indiscutablement pas fait pour tout le monde et si, dans les eaux froides de l'Eurysie, l'instabilité politique et la violence semblent avoir été acceptées par les Pharois, il n'en fait pas pour autant rêver hors de ses frontières. On aura du mal à jeter la pierre aux Hafenois qui se voient littéralement proposer de transformer leur petit havre de paix en port d'attache pour forbans et de servir de sas à la criminalité organisée d'Eurysie. Le projet ne fait guère rêver et doit ses quelques points dans les sondages (où il figure actuellement bon dernier derrière l'abstention) à la proximité des Hafenois et des Pharois grâce à la base militaire de ces-derniers, ainsi que leur aide et protection militaire au moment de l'indépendance.

« Je dirai que les Pharois sont des alliés, mais je n'irai pas repeindre ma maison à leurs couleurs pour autant » explique Aline Baptista à notre micro, consultante financière pour la Banco Nacional de Hafen. Plusieurs de ses collègues hochent la tête : « De bons clients et des gens sympathiques dans l'ensemble, mais leurs réflexes ne sont pas les nôtres. La différence culturelle est trop grande on s'improvise pas pirate comme ça, sur une élection ».
La notion même de piraterie semble laisser la plupart des Hafenois sceptiques quant à sa concrétisation : « J'ai vu des militaires et des contrebandiers battant pavillon noir au port, d'accord, mais quelle différence avec le commerce en général ? C'est juste qu'ils ne payent pas de frais de douanes en gros c'est ça ? » son voisin de banc fronce les sourcils : « Ils t'amènent où tu veux, te livrent ce que tu veux, si tu payes. C'est un service utile pour certaines personne, mais j'ai du mal à comprendre comment ça peut devenir un projet de société ».

De fait, les sondages témoignent cruellement de la difficulté éprouvée par les Hafenois pour se projeter dans le projet de République Hafenoire, porté par le bien nommé Montenegro. Interrogé par nos journalistes, ce-dernier nous livre une explication fleuve dont nous avons gardé les passages les plus substantiels : « Les Hafenois ont une vision assez globalement archaïque de la piraterie au XXIème siècle ils s'imaginent qu'on attaque des navires en pleine mer ou qu'on deale du cannabis au coin des rues, c'est passer à côté du caractère fondamentalement subversif de la contrebande : mondialiser le monde, dépasser les frontières et les nations, importer partout la République universelle, le décolonialisme, la liberté de commerce, d'aller et venir, la mer est un pont entre les hommes, un pont qui demande encore à être construit. »

Les plus radicaux ou politisés trouveront peut-être écho dans les valeurs proposées par Montenegro, reste que le moyen de la réalisation concrète de ses ambitions politique demeure encore majoritairement flou et imprécis, pour la majorité des électeurs.
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Le grand jour !

Les Hafenois n'auront pas à aller bien loin : avec un peu plus de cinq mille citoyens dont presque les quatre cinquièmes sont en âge de voter, seuls deux bureaux ont été mis à leur disposition pour le scrutin. Le premier se trouve dans le gymnase du lycée Túlio Simões (du nom du célèbre poète Listonien), le second dans le hall même de la mairie. Chaque urne est sous bonne garde des assesseurs, mais également de quelques fonctionnaires étrangers (Saint-Marquois, Pharois majoritairement) venus prêter main forte et garantir la bonne tenue du scrutin.

Il est 13h et jusqu'ici la participation est légèrement plus haute qu'attendue, bien que les éléments de comparaison avec de précédentes élections manquent. La majeure partie des votants est attendue pour cet après-midi jusqu'à 18h, puis le dépouillement aura lieu dans la soirée en présence des militants de chaque candidat. Les résultats devraient être connus en fin de soirée, probablement vers 19h ou 19h30 si les scores se révèlent serrés.

La plupart des candidats n'ont en tout cas pas attendu midi pour aller voter et se laisser prendre en photos, tout sourires devant l'urne. On apprend grâce aux bruits de couloir qu'en raison du petit nombre de bureaux de vote disponibles, les équipes de chacun se sont mises d'accord en amont pour éviter aux adversaires de se croiser et de parasiter mutuellement les photos et déclarations des autres.


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Fin du suspens

Les résultats viennent de tomber et... ils ne sont pas surprenants. A quelques points prêt tout au plus les sondages avaient vu juste, facile diront certains étant donné la faible population du territoire Hafenois.


Avec 38% des voix, José Esteban est largement en tête, quoique légèrement moins qu'annoncé, la faute sans doute à une campagne où il était seul sortant face à plusieurs challengers qui ont concentré contre lui leurs attaques.
En deuxième position, avec 25% des voix, Albino Vasconcelos atteint un score honorable et suffisant pour venir fragiliser le projet d'Esteban sans pour autant pouvoir prétendre lui ravir sa victoire.
Loin derrière Cipriano Carreira n'obtient que 17% des voix, attestant de son échec à se positionner comme une opposition pro-Listonienne crédible au projet de réunification Saint-Marquois.
En dernière position enfin, Flávio Montenegro fait un score moins faible qu'attendu avec 10% des voix et se positionne bon dernier. Son projet de République Pirate n'aura pas réussi à convaincre au-delà des entrepreneurs qui travaillent en contact direct avec le Pharois.


José Esteban ne quittera donc pas l'hôtel de ville de Port-Hafen où il a, dès l'officialisation des résultats, tenu à prononcer un discours à l'adresse des Hafenois mais aussi à l'adresse du reste du monde :

« L’indépendance et la souveraineté ne sont pas un acquis. C’est un travail de chaque jour, chaque jour renouvelé et réinventé, remis en question et renégocié, avec le peuple, par le peuple, pour le peuple. Je crois sincèrement que la République Hafenoise a été un pas de géant pour le mouvement décolonial du monde entier, auquel nous avons pris part avec fierté et avec dignité. Qui d’autres que nous a dis non à la dictature ? Qui d’autres que nous a dis non à la vassalisation ?

Quand je regarde le chemin parcouru, je suis fier. Nous pouvons être fiers de nous. Maintenant, c’est ne nouvelle page qui se tourne et à laquelle j’entends m’atteler dès demain, avec vous et pour vous, pour faire de Port-Hafen le phare d’une certaine idée de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Vive la démocratie !
Vive la République Hafenoise ! »
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