3, 2, 1, 0Ça, c'est passé il y a cinq minutes et c'est déjà l'histoire. Thomas Glee n'est pas un homme qui stresse facilement au contraire, par nature, c'est quelqu'un de détendu et sûr de lui. Pourtant, aujourd'hui, dès son réveil, l'administrateur du Centre d'étude nationale de l'univers ressentit le stress à l'intérieur de lui. Il avait à faire face à un nuisible invisible et dont il ne pouvait se débarrasser avec une tapette et du fromage. Un sentiment de honte s'entremêle au stress face à son impuissance devant une situation qui allait être réglée dans l'après-midi si tout se passait bien. Mais rien ne se passe comme on le souhaite, se morfond-il. Pour la première fois de sa vie M.Glee exposé des jurons au réveil devant son mari, une situation étrange pour tout observateur étranger. Heureusement, les deux hommes étaient seuls, seul face à l'éternité d'attente et au stress pour l'un et face aux joies de la vie pour le second. Un contraste qui détonne dans l'appartement de fonction de Gèvres.
Il l'avait répété à son mari au moins deux fois par jour cette semaine, ce jour, allait marquer l'histoire du Royaume et de la conquête spatiale. Un jour qui était le commencement du programme spatial teylais pour aller à la conquête de la Lune. Son mari s'amusait à répondre : si Dieu le veut pour la Lune. Alors s'ensuit des débats interminables sur l'existence de Dieu, d'une puissance au-dessus de la puissance humaine. Aujourd'hui, aucun débat ne suit, un souffle de terreur sortie de la bouche de Thomas Glee. Il allait devoir faire face à l'histoire, face à ses responsabilités et face à la gravité terrestre, aux forces de l'espace si puissantes soient-elles.
Il pensait aux contes pour enfant, que lui racontait sa mère. L'espace n'était qu'un lieu où les forces du monde se combattent et discutent. De quoi discutent-elles ? La question était aussitôt balayée par sa mère qui voyait un défaut certain dans la curiosité des enfants. Les forces de l'espace étaient d'accord, entrent-elles sur le fait que l'humanité ne doit jamais accéder à l'Espace sous peine de sanctions dévastatrice. Or la force nommée "Helios" voulait que les humains aient accès à la beauté sublime de l'Espace. Hélios défie quiconque n'étant pas d'accord avec sa proposition, d'aller sur Terre et le dire aux humains. Or, tous se défilent et personne n'avertit les humains. Hélios partis sur Terre et donna les prémices du savoir pour aller au-delà de Géokratos. Aussitôt, les humains parcoururent l'Espace et découvrir la beauté et les richesses de l'Espace ce qui permit à l'Espèce Humaine d'atteindre la paix et la prospérité à jamais. Mais la force Érèbe, la fourbe, avait bien l'intention de contrecarrer les plans d'Hélios et de l'humanité. Alors que l'humanité était prospère, Erèbe parvint à changer la gravité et d'autres paramètres de la Terre, faussant tous les calculs humains, plongeant ainsi l'humanité dans la pauvreté, le désespoir.
C'est un conte qui finit terriblement, mal pour un conte destiné aux enfants. Mais il rappelle les dangers de l'Espace à ceux-ci, montrant toutes les réticences passées des générations précédentes vis à vis de la conquête spatiale. Le pays avait bien tenté il y a soixante ans l'expérience, mais elle fut de courte durée du a des échecs répétés. Le gouvernement avait mis fin au bout de cinq mois aux subventions, puis avait licencié les responsables du programme. Tout cela était mêlé a une affaire de corruption et de viol. Une histoire sombre du programme spatial teylais. Heureusement pour le gouvernement actuel les acteurs privés, bien que minimes, ont continué les recherches et la conception de micro-lanceurs. L'entreprise publique et le Centre d'étude nationale de l'univers ont recruté massivement dans les entreprises privées, faisant des personnes recrutées, les fonctionnaires les mieux payés de la fonction publique.
Aussitôt sortie de ses pensées, Thomas est déjà arrivé au siège du Centre d'étude nationale de l'univers. Ce jour-ci, on aurait dit une fourmilière, ça courait dans tous les sens, il vit sa secrétaire se rapprocher, tout en marchant pour aller au bureau de Thomas Glee, elle commence à parler :
« Monsieur, voici un rapport sur les derniers détails du lancement de Lucidinium notre plus gros lanceur à ce jour, les autres étant en phase de conception. Selon les équipes aucun problème détecté, ils se disent confiants pour le lancement.
- Confiant ? Mon cul, il s'agit du premier lancement du Royaume depuis plus de soixante ans, le dernier en date fut un échec complet. Ils nous baragouinent quoi ? Quoi d'autre Martine ?
- Plusieurs médias ont fait des demandes pour vous interviewez, presse papier comme télévisuel. L'émission Parle-nous de toi, souhaite vraiment vous avoir, vu le prix qu'elle est prête à mettre. Le présentateur est prêt à vous rencontrer avant l'émission pour discuter des questions qui pourront être posées. Sa Majesté Catherine IIi souhaite vous parler avant le lancement, elle sera avec le Premier ministre précise son cabinet.
- Humm, le cabinet de la Reine a précisé le sujet ? Je ne vois pas de raison d'une telle rencontre, mais obligé de répondre par l'affirmative a Sa Majesté, si c'était bien une demande et non un ordre. » Dit-il sans un certain sarcasme.
Dans l'avion pour le pas de tir, où on attend plus de cinq mille personnes l'ambiance est pesante. Thomas Glee voyage avec les imminents ingénieurs du pays qui ont conçu le lanceur Ludcidium. La hauteur du lanceur est de soixante-et-une et une virgule zéro deux mètres et un diamètre de quatre mètres avec la coiffe. Un lanceur imposant, mais dans la norme pour un lanceur moyen. Les infrastructures du pas de tir permettent au centre spatial d'effectuer cinq lancés par an pour l'instant, ce chiffre augmentera à dix d'ici à un à deux ans. Actuellement, Lucidinium est le lanceur le plus convoité de l'entreprise publique qui fabrique et conçoit les lanceurs, Espace-Commun. En effet, avec les commandes des gouvernements, les entreprises étrangères, mais surtout les commandes locales cela permet à la société de prévoir la construction d'une vingtaine de lanceurs Lucidinium. Un pari risqué pour un lanceur qui ne fut pas encore lancé une fois, pour un pays qui n'a pas lancé un lanceur depuis soixante-ans. Alors imaginait le coupable tout trouvé si le premier lancé devait être un échec. Thomas Glee sait qu'il sera désigné comme le coupable dans les médias, ce sera un lynchage sur la place publique, sans qu'il puisse se défendre.
Après une rapide revue des effectifs et un discours d'encouragement à vingt minutes du lancement, il se rend au lieu du rendez-vous avec Catherine III et Angel Rojas. La discussion allait prendre très vite une tournure des plus inattendues. En effet, la conversation tourne autour du lanceur Commun, qui pour l'instant est délaissé par les industriels au grand dam du Premier ministre. Tout allait mal pour Commun, mais le gouvernement voulait changer la situation. En plein milieu de la conversation le Premier ministre dit :
« Si ce lancement est une réussite, on vous donne les pleins pouvoirs à vous et à vos gars pour aller chercher des contrats avec Espace-Commun pour le lanceur Commun. Le gouvernement est prêt à augmenter de façon conséquente les sommes pour les contrats publics qui seront gagnés par l'entreprise bien entendu. Cela sera pris sur le budget de l'agence, hélas, nous ne pouvons pas prendre en compte la différence. Mais vous n'avez pas le choix. On ne peut pas foirer sur ce lanceur. Lucidinium, si le lancement réussi, ça sera vraiment une belle réussite, mais on ne peut pas laisser passer le marché des lanceurs légers, d'autant plus que la technologie des satellites va évoluer. Les scientifiques sont unanimes, le poids des satellites va baisser pour devenir la norme, ce qui placera les lanceurs légers dans la norme. Si commun est un échec, c'est tout un marché qui va échapper, je vous laisse deviner les conséquences sur le spatial teylais. J'ai déjà des députés qui s'inquiètent des augmentations du budget de l'agence déjà prévu. Autant, vous dire que si Lucidium explose dans le ciel, vous pouvez dire au revoir à toute augmentation du budget pareil si Commun ne débouche sur rien. »
La conversation n'avait fait qu'augmenter le stresse ressenti et vécu par Thomas Glee, il transpirait comme jamais face au coup de pression. Mais son téléphone sonnait, plus que cinq minutes avant le lancement, pile le temps de rejoindre la salle des opérations et de contrôle. Il s'extirpe de la foule qui s'amasse dans les couloirs ayant des écrans projetant le lancé. Le centre spatial filmé, tous les essais et tous les tirs. Celui-là allait être diffusé à la télévision sur la première chaîne du pays. Le stress gagne toutes les équipes au fil des minutes, Thomas Glee arrive essoufflé à cinq secondes du lancement dans la salle de contrôle.
Cinq, quatre, trois, deux, un, feu. C'est un amas de fumée et de flammes qui s'abat sur le pas de tir, permettant aux spectateurs et aux téléspectateurs d'assister à un spectacle éblouissant. La puissance émise pour sortir de la gravité terrestre est montrée à travers le panache de flamme et de fumée. Le bruit assourdissant éteint la standing ovation du public qui applaudit dès les dix premières secondes après le lancement du tir. Thomas Glee rappelle à ses troupes de rester concentré, il reste encore soixante pour cent du travail à faire selon lui. Au fur et à mesure que le temps passe, le stress descend et s'en va petit à petit de la salle de contrôle, Thomas Glee sent qu'il reprend le contrôle sur lui. Mais une alerte va subitement inverser le processus.
«Qu'est-ce donc, demande-t-il avec une telle réactivité que sa phrase relève plus du réflexe qu'autre chose ?
-Un capteur enregistre une baisse de pression vers le moteur, ce qui devrait signifier une baisse de la poussée, contraire au plan de vol.
-Bien, chance que cela soit un capteur défectueux ?
-Comme ça, du matériel neuf, vérifié plusieurs fois, je dirais de l'ordre de cinq pour cent. »
Ce que les hommes et femmes n'avaient pas vu, c'est que le second capteur de secours enregistre un tout autre chiffre de pression. Si on en croit le second capteur, la pression ne baisse pas. Ils le verront une minute plus tard, ce qui signifie que c'est bel et bien un capteur défectueux qui émet de mauvais chiffres au centre de contrôle, heureusement le second capteur à la priorité et la mission se déroule parfaitement bien jusqu'à la fin. Les satellites sont bels et bien sur leurs orbites !
C'est un flux d'émotion intense qui traverse la salle des contrôles, les hommes ayant participé à tout un projet mais aussi le public. Sa Majesté Catherine III, n'attend pas pour faire une déclaration, cinq minutes après la confirmation de la mise en orbite des satellites, elle se présente devant les caméras tout en appuyant sur l'excellence industrielle et technologique du pays. Le Premier ministre et son gouvernement le feront pendant des semaines entières. La réussite est dû à la politique de soutien du spatial du gouvernement. C'est le précédent gouvernement qui a lancé le programme et bâti la majorité de celui-ci, mais ici rien n'y fait la machine gouvernementale traverse les médias. La victoire est scientifique, technologique et politique, elle est totale. D'autant plus que le lancé donne des armes au Royaume de Teyla pour s'opposer à la Loduarie Communiste dans le domaine spatial.
Vous avez dit rivalité ?
J'ai fait 50 donc avec le +10 ça fait 60. Sans le bonus ça passait aussi.
Lancé du 25/09/2012