15/07/2013
18:59:51
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Rencontre entre la République Eternelle Hellénoïde et le Jashuria

Cérémonie du thé à Agartha entre la République du Jashuria et la République Eternelle Hellénoïde
– 1er avril 2011


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Ce jour-là, le soleil brillait au-dessus du Hall des Ambassadeurs d’Agartha. Le bâtiment bruissait au son feutré des diplomates et des assistants : une véritable ruche d’employés qui s’acharnaient à huiler les rouages de la machine diplomatique jashurienne, l’une des plus puissantes du monde. Considérablement agrandi ces dernières années, le Hall des Ambassadeurs était devenu par la force des choses un véritable complexe bouillonnant d’énergie et de rapports diplomatiques plus ou moins conflictuels. Dans ses salons discrets, les diplomates de tous les pays expérimentaient le savoir-faire des Jashuriens en matière d’accueil.

La cérémonie du thé était l’un des rituels les plus prestigieux de la diplomatie jashurienne, qu’elle ne réservait qu’à des partenaires de haut rang. Il s’agissait principalement d’une cérémonie particulièrement codifiée visant à préparer le thé devant des invités de marque. Cette cérémonie se déroulait pratiquement toujours au Hall des Ambassadeurs d’Agartha, qui disposait de salles spécifiques dans les « quartiers » jashuriens. Il y régnait un silence impeccable et une atmosphère feutrée, seulement troublée par la présence des oiseaux en ce beau premier avril 2011.

C’était une pratique courante dans la culture jashurienne que de recevoir les gens avec un cérémoniel ritualisé montrant à quel point la tradition jashurienne s’ancrait dans la répétition de gestes millénaires. C’était au travers de la répétition des gestes que les traditions perduraient au Jashuria et qu’elles pouvaient se transmettre et évoluer. Non seulement, cela permettait de conserver la mémoire des pratiques culturelles, mais en plus, cela donnait à chaque Jashurien le sentiment d’appartenir à une même continuité générationnelle. Ce que l’on faisait aujourd’hui, nos ancêtres le faisait avant nous et nous ont transmis leurs gestes. Et ces gestes, eux, se transformaient petit à petit, créant ainsi une culture toujours en mouvement … tout en étant ancrée dans le passé.

A ce titre, tout devait être parfait pour recevoir ses invités. L’écrin valait tout autant que le présent. Le Hall des Ambassadeurs possédait ses propres salles de préparation du thé, servant aussi à recevoir les invités. La préparation du thé, quant à elle, visait à sublimer les propriétés de la feuille de thé par des variables savamment maîtrisées : le choix du thé, la méthode d’infusion, le choix de l’eau et enfin, le temps d’infusion. Tout le reste, de la première gorgée à la manière de le boire, relevait d’un cérémoniel complexe que les Jashuriens appréciaient particulièrement expliquer à leurs invités. Il en allait de l’honneur du Jashuria que de montrer son raffinement et ses techniques les plus ancestrales.

Si cet art pouvait sembler cryptique aux yeux des Eurysiens, il ne fallait pas s’y tromper. Un Jashurien vous préparant du thé selon le cérémoniel traditionnel était un honneur. Et chaque cérémonie était un moment de calme et de sérénité. Les Jashuriens réservaient les beuveries pour d’autres instants, où l’alcool de riz coulait à flot. Mais chaque chose en son temps … Pour l’instant, il fallait avant tout impressionner par son raffinement, son calme et son décorum minimaliste.

La cérémonie du thé de ce jour visait à recevoir les représentants de la République Eternelle Hellénoïde. La salle de réception spéciale donnant sur le jardin zen et un authentique bassin à carpes koï avait été réservée spécialement pour l’occasion et l’on pouvait y voir quelques carpes léthargiques barbotter proches de la surface au travers des baies vitrées. Un petit carillon en verre se trouvait accroché à l’une des poutres de l’édifice et tintait joyeusement au-dehors, sous le souffle léger du vent marin.

Si le Jashuria était une terre à la fois étrange et familière pour les étrangers, les Hellènes restaient un véritable mystère pour les Jashuriens. En effet, si les Novigradiens étaient désormais connus des Jashuriens, de même que les Elpides, les Hellènes ne s’étaient pas illustrés ces dernières années par des actions à l’international. Les diplomates jashuriens avaient encore du mal à appréhender les subtilités de leur culture, notamment l’imbrication complexe de leurs divinités et de leur influence sur à leur république. Toujours est-il que les Jashuriens étaient curieux et cette curiosité valait bien un peu de thé.

La cérémonie du jour était tenue par la Seconde Ambassadrice du pays, madame Lalana Preecha. Vêtue d’un kimono traditionnel bleu et or, la Première Ambassadrice présentait une allure affable et raffinée, qui donnait une certaine tenue à ce lieu de rencontres. Elle était accompagnée pour cette réunion de Siddhi Chalerm, le directeur exécutif de la Porte Dorée, la banque nationale jashurienne. Ne se séparant jamais de son sérieux légendaire, celui-ci attendait dans le plus grand des calmes selon la coutume des Jashuriens.

Les invités finirent par arriver depuis l’aéroport et furent conduits avec le plus de déférence possible au Hall des Ambassadeurs, puis au salon de thé, où les attendaient les deux comparses. Accompagnés par le personnel de l’ambassade, ils furent introduits dans le salon dans le plus grand des calmes, puis salués avec le plus grand des respects par les Jashuriens.

« Le Jashuria souhaite la bienvenue à la délégation hellène. Nous espérons que vous avez fait bon voyage. Je suis madame Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria. Et voici monsieur Siddhi Chalerm, le directeur de la Porte Dorée. Nous allons préparer le thé, joignez-vous à nous et mettez-vous à l’aise, je vous en prie. Nous avons souhaité vous rencontrer à l’écart des caméras et des paparazzis pour pouvoir nous concentrer sur l’essentiel.»

Siddhi Chalerm, quant à lui, salua poliment les invités et se plaça aux côtés de l’ambassadrice. Celle-ci ne se fit pas attendre et commença à sortir les feuilles de thé sur la petite tablette de préparation, dès que les invités furent installés. La cérémonie pouvait commencer.

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En ce premier jour du mois d'avril, le temps est assez mitigé en République Hellénoïde. C'est néanmoins le premier jour du mois d'Aphrodite ! Et oui ! C'est le moment de célébrer la beauté, l'amour et la procréation. Et ça, les oiseaux l'ont bien compris !
Pourtant, quelques Hellénoïdes n'allaient pas profiter de ce premier jour où la nature se drape de ses plus beaux atours.

En effet, depuis plusieurs semaines se prépare le voyage d'une délégation pour la lointaine République du Jashuria. C'est dans un avion officiel aux couleurs Hellénoïdes que le Pontife d'Hermès - pour les affaires commerciales - l'émissaire du Pontife de Xenios - pour les affaires diplomatiques - l'émissaire du Pontife d'Appolon - pour les affaires culturelles- l'émissaire du Pontife d'Athéna - pour les affaires scientifiques.
Arrivé d'un voyage de plus d'une quinzaine d'heure, la délégation fut accueilli par quelques officiels Jashuriens. Conduit au Hall des Ambassadeurs pour la cérémonie du thé.

Le Pontife d'Hermès répondit à la bienvenue de la Première Ambassadrice du Jashuria...


Excellence, la République Eternelle d'Hellénoïdos est ravie de venir à votre rencontre et de participer à votre très célèbre rituel de la cérémonie du thé.

D'un geste l'émissaire du Pontife d'Appolon s'avança en tenant une bouteille d'huile d'olive...

Si les dieux nous permette de cultiver la terre pour en extraire les meilleurs thés et les meilleurs olives, c'est par la Grâce d'Appolon que nous pouvons élever ces aliments au rang d'Art culturel. En remerciement de votre invitation, la République Eternelle Hellénoïde est fière de vous offrir cette huile, provenant d'un de nos meilleurs oliviers de la colline de Korydallos.

D'un autre geste, c'est l'émissaire d'Athéna qui s'avança avec un petit arbre en pot...

Et voici un olivier, issu de l'une des olives de l'arbre qui a permis de confectionner l'huile. Puisse-t-il être à l'image de notre rencontre. Grandir, se fortifier et donner des fruits mûrs gorgés de nectar.
Les Jashuriens accueillirent les présents de la République Hellénoïde avec le plus grand des plaisirs. L’échange de cadeaux protocolaires était une tradition des plus respectables, qui permettait très facile de savoir dans quel état d’esprit était le pays qui les offrait. Les Jashuriens sentirent que les explications des Hellènes étaient parfaitement sincères, ce qui n’était pas pour leur déplaire. L’olivier serait du plus bel effet dans les jardins du Hall des Ambassadeurs. Quant à l’huile, elle serait probablement utilisée dans l’un des savoureux plats dont les cuisines du Hall des Ambassadeurs avaient le secret. En somme … une très bonne chose.

« Ces présents nous vont droit au coeur. Nous ferons en sorte qu’ils soient bien utilisés, comme le veut la coutume. Nous vous adressons les remerciements les plus sincères de la part du peuple jashurien. »

Lalana Preecha fit signe à l’une de ses aides de camp et celle-ci déplaça l’un des panneaux de bois qui cernait la pièce pour y sortir une boite en ébène laquée et réhaussée de dorures représentant des feuilles dans un pur style jashurien. L’employée déposa le paquet aux genoux de l’ambassadrice et sortit du réduit un théier dans un pot des plus splendides.

« Chers représentants de la République Eternelle Hellénoïde, veuillez accepter en contrepartie ces humbles présents de la part de la Troisième République du Jashuria. »

L’ambassadrice confia aux représentants hellènes les deux présents avec une délicatesse des plus appréciables et qui convenait à l’ambiance feutrée du lieu.

« Du thé du Jashuria, présenté dans l’une des boites réalisée par les meilleurs artisans de la région des Lacs. Nos orfèvres perpétuent un savoir-faire ancestral en matière de création d’objets de luxe et nos meilleurs horticulteurs ont sélectionné les meilleures feuilles pour les préparer selon nos procédés ancestraux. De même, vous trouverez ici l’un de nos fameux théiers d’argent, dénommé ainsi en raison de la légère trace argentée qui orne la tranche de ses feuilles lors que vient l’aube. »

La Première Ambassadrice sourit et commença à préparer le thé sous les regards des officiels, comme le voulait la coutume, tandis que le représentant de la Porte Dorée s’entretenait avec les officiels de la République, comme l’usage le voulait.

« Chers représentants, tandis que madame l’Ambassadrice prépare le thé, laissez-moi vous remercier à nouveau pour votre présence en nos murs. Nous espérons que cette rencontre sera à l’image des présents qui viennent d’être échangés. Notre ordre du jour a déjà été rédigé et approuvé par les deux parties, si bien que nous n’avons qu’à dérouler le fil tandis que nous dégustons le thé et ces biscuits ici présents. »

Sidhi Chalerm alluma sa tablette et pianota quelques notes avant de reprendre. A ses côtés, Lalana Preecha finissait de découper les feuilles de thé à la lame tandis que l’eau commençait à bouillir.

« Notre ordre du jour concerne principalement l’établissement de relations diplomatiques par le biais d’ambassades conjointes sur votre territoire et le nôtre. Bien que les dispositions aient été prises préalablement à notre rencontre, nous souhaitons officialiser par le biais de cette rencontre l’ouverture officielle de nos ambassades. Dans un second temps, notre rencontre abordera les thématiques liées à la politique internationale de nos deux nations sur le long terme afin de clarifier les intentions de chacun. Enfin, notre discussion abordera la mise en place de partenariats dans des thématiques variées : commerce, armement, technologie, tourisme, … Est-ce bon pour vous ? »
La délégation Hellénoïde reçue les différents cadeaux avec respects, et gratitude. Après avoir confié avec précaution les présents aux membres de la délégation, le Pontife d'Hermès s'exprima à son tour...

La République Eternelle Hellénoïde vous remercie pour ces présents. Une finesse d'exécution si parfaite aussi bien par la culture de votre thé et que par la réalisation de ses contenants, témoigne de la bienveillance des Dieux à l'égard de votre civilisation.

Alors que la cérémonie du thé aller commencer, un petit récapitulatif de l'ordre du jour fut donné. Le Pontife d'Hermès répondit donc...

Nous sommes très attentifs à ce que nos partenaires diplomatiques et commerciaux soient en paix avec les Dieux. Or, sauf erreur de notre part, bien qu'officiellement vous ne reconnaissez aucune religion officielle, le peuple Jashurien peut s'adonner à des pratiques religieuses saines et sereines, sans risque de pression ou de répression. Dans de telles conditions, nous ne voyons aucun obstacle à l'établissement d'ambassades sur nos territoires respectifs.

Parti de là, nous pourrons ouvrir à d'autres sujets. Ceux que vous mentionnez nous conviennent parfaitement.
Le thé fut promptement servi, une fois l’eau et les feuilles préparées. Selon un protocole délicat et éprouvé, la maîtresse de cérémonie servit à chaque invité un thé, en commençant par le plus important représentant de la République Eternelle, pour enfin finir par la Première Ambassadrice. Le protocole de service du thé suivait toujours ce principe : les invités en premier, par ordre d’importance. Les Jashuriens étaient quant à eux servis en dernier, par ordre d’importance, avec en dernier lieu, la personne ayant préparé le thé. Il était d’usage que la première personne servie prenne la première gorgée afin d’annoncer le début de la dégustation.

Ce fut la Première Ambassadrice qui répondit à ses invités sur les questions religieuses :

« La religion ne s’aborde en effet pas de la même manière au Nazum que dans les autres continents. Notre Etat a fait le choix de se séparer des clergés afin de ne pas reproduire les erreurs du passé. Si notre Etat n’a pas pour fonction d’être l’arbitre des interprétations théologiques, il n’en reste pas moins qu’il veille à la préservation de la concorde sociale. Les Jashuriens sont libres de professer leur foi ou son absence sans crainte de représailles ou de répression. Le prosélytisme et le sectarisme sont cependant surveillés attentivement par l’Etat, afin de conserver la paix sociale. »

La Troisième République du Jashuria avait été bâtie sur ce consensus d’une séparation des clergés et de l’Etat. Dans une terre multiconfessionnelle, privilégier une religion sur une autre aurait signé l’avènement d’une série de conflits que le pays ne connaissait que trop bien. A contrario, la reconnaissance de toutes les religions aurait créé une foire d’empoigne, chaque communauté religieuse tentant de réclamer des droits séparés. Force était de constater que la séparation des clergés et de l’Etat était une orientation des plus inspirées de la Troisième République. Elle lui évitait d’avoir à déployer de l’argent et des financements vers des religions pas nécessairement bien identifiées et avec des pratiques particulièrement différentes les unes des autres. Elle lui évitait aussi d’avoir à s’accommoder des demandes de groupes de pression. Bien sûr, le calendrier jashurien et une partie de ses institutions étaient les héritiers du Bouddhisme, du Taoïsme et de l’Hindouisme, mais ces religions s’étaient sécularisées au fil des siècles, si bien que les institutions jashuriennes pouvaient œuvrer sans avoir la pression du religieux sur leur tête.

« Abordons si vous le voulez bien la politique internationale. La Troisième République du Jashuria œuvre à créer un espace de prospérité commune depuis des années avec ses principaux partenaires commerciaux. Nous sommes impliqués dans la création de réseaux commerciaux mondiaux, aussi bien avec l’Afarée que l’Aleucie, le Paltoterra et l’Eurysie. Nous envisageons d’étendre nos réseaux commerciaux vers les héritiers de l’Empire Rémien, qui s’est récemment stabilisé suite à l’émergence du Tanska et de votre République Eternelle. Nous serions ravis de pouvoir compter la République Eternelle parmi nos partenaires commerciaux dans la région. La Troisième République du Jashuria a a cœur de trouver des partenaires fiables capables de maintenir la paix dans cette bande de terre qui relie l’Afarée et l’Eurysie. »

Il était important pour le Jashuria de maintenir cette région dans une relative stabilité. Une partie du commerce vers l’Eurysie passait par ces territoires et la chute de l’Empire Rémien avait signé une période d’instabilité dans la région, qui venait à peine de se remettre de la chute de l’empire. Il y avait tout intérêt à s’arranger le soutien de partenaires fiables pour espérer que le commerce mondial qui transitait par ces territoires jusqu’au Novigrade et Fortuna – deux partenaires importants du Jashuria- n’en pâtisse pas.
La délégation Hellénoïde observa silencieusement le rituel des Jashuriens entrain de servir le thé.
Une fois tout le monde servi, le Pontife d'Hermès compris des signes discrets que c'était à lui de commencer.
Il entreprit donc de porter le thé jusque ses lèvres, et fit couler prudemment une petite gorger du liquide encore chaud jusque dans sa bouche.
Cela fait, chacun pouvait désormais goûter également ce délice.

La discussion glissa sur le thème du commerce international. Le Pontife d'Hermès écouta avec attention.
Il tiqua un peu sur le lien entre la République Eternelle et l'Empire Rémusien...


La République Eternelle d'Hellénoïdos n'est pas une émergence des cendres l'ancien Empire Rémusien.
Notre histoire remonte à la victoire de Zeus sur Cronos, et nous serions ravis de vous montrer les pièces archéologiques les plus anciennes qui remontent à environ 600 av JC.
Après il est vrai que suite aux invasions barbares nos terres ont été spoliés, mais Hellénoïdos et les Dieux sont restés dans le cœur des hommes, ce qui nous a permis de reprendre une place séculaire au XVIème siècle.


Ce sujet est quasi existentiel pour les Hellénoïdes, qui se sentent assez proches culturellement des Rémiens mais qu'ils estiment terriblement prétentieux.
Il poursuivit donc...


Cela étant précisé, nous sommes absolument ouvert à toute coopération commerciale. Que ce soit par des conditions douanières allégées, des respects d'un niveau qualitatif et normatif équivalent ou encore des accords particuliers sur des produits spécifiques.
Notre intérêt étant la prospérité commerciale de nous même et de nos partenaires. Nous n'avons pas non plus de velléités belliqueuses à l'égard des nations frontalières. Ce qui est plutôt gage de stabilité.

En revanche, nous sommes assez peu confiants des instances internationales. Nous avons du mal à mesurer l'intérêt qu'elles peuvent nous apporter, c'est pourquoi nous préférons négocier en bilatéral et avoir le choix de nos partenaires.
La Première Ambassadrice crut bon préciser sa pensée pour ne pas la laisser se perdre dans la conversation.

« Que vous ne vous réclamiez pas de l’Empire Rémien est une chose. Il n’en reste pas moins que vous occupez désormais une place prépondérante dans ce qui était autrefois sa zone d’influence. Que vous vous réclamiez ou non de cet héritage, il n’en reste pas moins qu’il est à prendre et que celui qui en réclamera la paternité et saura en faire bon usage saura s’auréoler d’une part de prestige du défunt empire. »

L’Histoire était remplie de pays ayant décidé de se réclamer de l’héritage de leur voisin. L’appropriation de l’histoire et la subjugation des mémoires était l’un des piliers de la construction d’une nation. La déliquescence de l’Empire Rémien, empire millénaire, était un prix de choix pour qui entendait s’assurer d’une autorité morale et politique dans la région. Si l’Empire Hellenoïde ne souhait pas se positionner par rapport à cet héritage et se l’accaparer, d’autres le feront sans hésiter. Cela témoignait de deux choses contradictoires : soit l’Empire Hellenoïde n’avait pas cette hauteur de vue, soit il était suffisamment stable sur ses appuis pour pouvoir se permettre de ne pas s’approprier cet héritage. Seul le temps permettrait de dire laquelle de ces deux options était la bonne.

« Bien entendu, nous serions ravis de pouvoir admirer les pièces de vos musées. Le peuple jashurien est toujours curieux de connaître l’histoire et la culture de pays outremer. Il va de soi que nos musées et nos salons d’exposition seront les premiers à manifester leur intérêt pour l’établissement de coopérations culturelles. Sur ce sujet. »

Le fait que l’Empire Hellenoïde n’ait pas de velléités particulières à l’égard de ses voisins était en effet un gage de stabilité, vertu que les Jashuriens tenaient en haute estime. Il y avait dans leurs propos quelque chose de suffisamment rassurant aux oreilles du Directeur de la Porte Dorée pour lui permettre de se convaincre que les Hellènes feraient des partenaires fiables dans la région.

« Il est rare de voir un pays eurysien si attaché à la paix et à la concorde avec ses voisins. C’est une qualité rare que nous savons parfaitement apprécier à sa juste valeur. La Porte Dorée peut aisément suggérer à quelques entreprises d’investir dans votre territoire tandis que nous établissons avec les autorités concernées de nouvelles routes commerciales. Au vu de notre partenariat avec le Banairah et le Novigrad, nous pouvons aisément faire en sorte qu’une partie de notre commerce international passe par vos ports. Je pense que cela serait bénéfique à tout le monde.dit Sidhi Chalerm. »

La Première Ambassadrice rajouta :

« Il va de soi que les instances internationales sont des paniers de crabes. Nous ne saurons trop vous conseiller que de bien observer leurs politiques respectives avant de tenter d’en rejoindre une. Bien entendu, nous militons en faveur de l’Organisation des Nations Commerçantes, mais nous ne recrutons pas activement pour cette instance internationale. La plupart des alliances que nous avons-nous sont des partenariats bilatéraux qui jusqu’ici, nous ont été très profitables. Le seul véritable conseil que nous pouvons vous donner, c’est de faire preuve de constance. Rien n’est plus déplaisant qu’une diplomatie internationale qui tente de manger à tous les râteliers et ne tient aucune de ses promesses. »
L'échange semblait franc, et cela n'était pas pour déplaire les Hellénoïdes. Le Jashuria était réputé pour être une nation puissante. Tout conseil était donc écouté avec la plus grande des attentions. Le pontife répondit d'abord...

L'Empire Rémien a peut être occupé une place importante dans cette zone géographique à un moment donné de l'histoire. Mais qu'est-ce que le temps des hommes par rapport au temps des dieux ? Nous tirons notre légitimité des dieux, qui ont conçu cette terre bien avant l'Empire Rémien. Et nous avons refondé la République Eternelle d'Hellénoïdos sur les traces et les mémoires de cette même république antique, perpétuant la volonté originelle des dieux.

Et de rajouter...

L'Empire est aujourd'hui une nation respectable et que nous respectons. Néanmoins ce n'est pas la nation des Dieux.

Le pontife réagit également au sujet de l'instabilité Eurysienne...

Nous remarquons en effet que la plus part de nos voisins s'arment et se revendiquent être de redoutables guerriers. Mais c'est ignorer que le dessein d'Arès n'est pas de faire la guerre pour prendre la place de l'autre, mais de se défendre des menaces extérieurs. Or il semble que l'Eurysie soit le continent qui abrite le plus d'empires ou d'Etat militaires. Cela nous inquiètent est n'est profitable pour personne. Pire, l'Eurysie exporte la guerre dans les autres continents toujours pour des conflits territoriaux.
Nous ne voulons pas passer notre existence à savoir comment mieux tuer notre voisin, nous voulons faire prospérer la terre des dieux avant des les rejoindre à Hellénoïdos. Pour ce qui est interne à notre République, nous savons gouverner. Pour ce qui est des pays étrangers, cela passe pas de la diplomatie et non des conquêtes. Nous avons donc tenté de nous rapprocher de nos voisins, pour l'instant sans grands succès de réponses. Sans doutes occupés à aiguiser leurs lames ?


Pour la question du commerce internationale, le pontife d'Hermès réfléchit un instant. D'après l'emplacement géographique du Jashuria 2 ports pouvaient être candidats...

Nous serions ravis d'accueillir vos navires, et de vous envoyer les nôtres. Nous disposons de deux grands ports sur notre façade orientale. Celui d'Hellénoïsos, la capitale, plus grand port de notre pays et qui permet de distribuer sur l'ensemble du territoire. Et également le port de Païos, principalement dévolue à l'exportation de l'huile d'olive, c'est aussi un port de la façade orientale plus proche qu'Hellénoïsos. Par ailleurs, transiter par nos ports orientaux pourraient vous permettre de gagner du temps pour la desserte en marchandises des pays Est-Eurysien et même Novigrad. Les marchandises à destination de ces pays pourraient, bénéficier de taxes douanières réduites pour leur transit.

Et du coup naturellement vint le sujet des organisations internationales...

Nous vous remercions pour vos astucieux conseils. Nous allons nous laisser le temps de la réflexion et de l'observation de ces organisations. Il est claire néanmoins que nous devons accès notre attention sur nos intérêts communs, que sur nos divergences.
La Première Ambassadrice acquiesça aux dires du Pontife :

« L’Eurysie a malheureusement toujours été une poudrière, mais vous connaissez sans doute le vieil adage latin : si vis pacem, para bellum. Qui veut la paix, prépare la guerre. A ceci près que les ancêtres latins envisageaient non pas l’agression comme forme de résolution des conflits, mais simplement une forme de dissuasion. En s’armant et en s’équipant, ils dissuadaient leurs voisins de s’en prendre à eux. Ne pas paraître faible, ne pas donner de raison de se faire attaquer … un art complexe qui nécessite malheureusement le fait de fabriquer des armes, dans l’espoir de ne pas s’en servir. Bien que vos voisins directs ne soient pas des nations hostiles, on ne peut pas en dire autant de l’ensemble des pays d’Eurysie … mais votre nation est dans une zone géographique présentant une relative stabilité. »

Le Directeur de la Porte Dorée sentit que c’était à lui d’ajouter du grain à moudre dans cette conversation. Il prit le temps de savourer son thé et annonça :

« Dans cette optique … la Troisième République du Jashuria peut apporter son concours à la politique de défense de la République Eternelle Hellénoïde par le biais d’un contrat d’armement. Nous disposons d’entrepôts remplis que l’Arsenal de Guandi serait intéressés de vendre à bon prix, si toutefois cela vous intéresse. Il va de soi que c’est une simple proposition. Nous n’avons aucunement l’intention de vous forcer la main ou quoi que ce soit … »

Un nombre important d’armes et de matériel restait dans les entrepôts militaires du Jashuria. Ces armes étaient en parfait état de fonctionnement, mais l’armée jashurienne s’étant modernisée, ces armes n’étaient plus utilisées par les militaires jashuriens. L’Arsenal de Guandi cherchait à les revendre à bon prix plutôt que de les envoyer au recyclage. Des pays en auraient certainement l’utilité … plus que la Troisième République du Jashuria.

Nombre de pays en développement ou sortant de leur isolationnisme cherchaient du matériel de qualité, qu'ils ne pouvaient développer eux-mêmes. En s'attachant les services de pays développés comme le Jashuria, ils pouvaient facilement s'armer sans attendre d'interminables délais de production. Et cela permettait au pays revendeur de faire de la place dans ses propres entrepôts. En un sens, tout le monde était gagnant dans ce type d'affaires.
La conversation suivait son court. Il semblait que le Jashuria et la République Hellénoïde se comprenaient, peut-être même commençaient à s'apprécier.

Le prochain sujet évoqué fut celui des armes. Le Pontife d'Hermès inclina sa tête et se tourna vers l'émissaire du pontife de Xenios...


Sur ce sujet, Excellence, notre République pense qu'augmenter notre volume d'armement ne serait pas un bon signal pour nos voisins. Nous promouvons la paix, l'harmonie de vivre pour les dieux. Que penserait l'Empire si nous nous armions, alors qu'ils sont nos quasi-seuls voisins ? Que penserait l'Ofensia, qui ne sont pas déjà très malins, et beaucoup plus petit que nous ?

Il marque une pause...

Sur ce continent où la guerre est un sport, nous voulons montrer l'exemple. Bien sûr nous ne sommes pas naïfs, et nous travaillons à préserver notre souveraineté. Nous n'avons pas les terres les plus riches et les plus fertiles d'Eurysie. De plus nous sommes géographiquement éloigné de la plus part des autres nations.

Ainsi, nous déclinons respectueusement votre proposition.


L'émissaire du Pontife de Xenios laissa la parole à l'émissaire du Pontife d'Athéna...

Plutôt que de l'armement, la République Eternelle d'Hellénoïdos serait en revanche très intéressée par vos découvertes et vos recherches scientifiques.

Le savoir et la connaissance sont le véritable cadeau des dieux. S'instruire sous la sagesse d'Athéna est une grâce offerte qu'aux hommes et les plus érudits sont bénits.
Nous serions donc enclins à réfléchir avec vous d'un transfert de technologie, ou d'une coopération scientifique entre nos deux nations.


Sur ce point, les Hellénoïdes savaient qu'ils n'étaient pas les plus en avance et qu'il fallait rattraper leur retard. Ils étaient à travailler très dur et investir pour revenir à un niveau honorable...
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