03/08/2013
05:49:33
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[MÉDIAS] Les informations charboniennes

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· Médias · de · Charbonie ·

Quelques grands médias de Charbonie se déclinent sur différents supports, qui sont le papier, la radio, la télévision, un site internet, une newsletter.

Les médias doivent respecter les mesures de censure à l’encontre des idéologies classées dites « constituant une menace potentielle ou avérée à l’encontre des intérêts, de l’économie, de l’équilibre, de l’ordre, des valeurs, des coutumes de la Charbonie ou des Charboniens » (lutte contre les religions prosélytiques et contre le marxisme, le socialisme ou le pan-étatisme). Chaque radio et chaque télévision doit obtenir les deux autorisations du Ministère de l'Information (qui agit comme censeur) et du Secrétariat aux Communications (qui attribue les fréquences).

Le ton des médias charboniens est ouvert, objectif et critique sur les questions de structures démocratiques et d'économie, ainsi que sur les problèmes pratiques, mais prudent ou orienté relativement aux idéologies, philosophies, religions, et quant aux questions de société supposément déterminées par ces idéologies.


Le Crieur Central Charbonien (3C)

L’organe généraliste dépendant du Ministère de l’Information.

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Responsable : le Secrétaire d’État au Média Central le Crieur Central Charbonien Philémon G’Yen’goum
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Mme Romualdine Minasnegras
M. Sotérien Funquière


Charbonie ? Affaires ! (Ch’Aff’)

Média indépendant, d’économie mixte entreprise privée / coopérative fédérale, consacré à l’économie, au business, aux affaires, avec une liberté de parole et de ton entière sur ces sujets.

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Média indépendant, de tendance libertaire, consacré à la vie décentralisée.

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Responsable : le Secrétaire du Média Fédéral ACharDia Huldegrin Coalmine
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Mme Hérondine Byong
Mlle Mirlouriraine Bao


Le Plaisantin Léger

Média indépendant, autogéré, léger, consacré aux idées farfelues et amusantes ou aux polémiques osées.

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Journalistes :
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L’audacieux théoricien de plateau télévisé Hésiode Panpolaire
15987
3Cbaniere


JOURNAL D’ACTUALITÉS (DOSSIER SPÉCIAL) :

L’INQUIÉTANT ISOLEMENT PAR LES GLACES DU PAYS CHARBON



« La situation économique et sociale demeure toujours aussi préoccupante en Pays Charbon ( = la quasi-totalité du pays, c’est-à-dire sauf la minuscule et lointaine Cahuire), mais l’état veut dorénavant mobiliser tous ses moyens de relever les défis. »



(Générique du journal.)


SoterienFunquiere
RomualdineMinasnegras
Sotérien Funquière et Romualdine Minasnegras


Sotérien Funquière

Mesdames, Messieurs, Chers Télespectateurs, bonsoir. Et bienvenue à nouveau sur la chaîne de télévision 3C, votre Crieur Central Charbonien, organe généraliste dépendant du Ministère de l’Information. Votre serviteur, Sotérien Funquière, ainsi que ma charmante collègue, Romualdine Minasnegras, animons présentement une nouvelle édition de votre journal national d’information. Et nous vous proposons tout d’abord ce sommaire la concernant.


Romualdine Minasnegras

Mesdames, Messieurs, Chers Télespectateurs, bonsoir.

En premier lieu, notre dossier spécial portera sur l’isolement et l'asphyxie du Pays Charbon, ainsi que sur les perspectives de désenclavement, en évoquant les problèmes entraînés par cette situation à tout le moins très préoccupante, et les défis et les questions que cela soulève, pour envisager l’avenir du pays.

Puis nous évoquerons différentes affaires locales, ainsi que des faits divers, échos du moment, qui illustreront peu ou prou les humeurs et les agissements parfois inhabituels des lurons formant la majeure partie de notre bon peuple.


Sotérien Funquière

ET VOICI NOTRE DOSSIER

La situation économique et sociale demeure toujours aussi préoccupante en Pays Charbon ( = la quasi-totalité du pays, c’est-à-dire sauf la minuscule et lointaine Cahuire), mais l’état veut dorénavant mobiliser tous ses moyens de relever les défis.


Romualdine Minasnegras

En Pays Charbon, vous savez que Nyx a recouvert Gaïa. Car ui, éd’puis déjo d’longues s’mouaines, ch’é bouin ch’grind frouéd équ’a c'minché. Dans les villes, certes – même battues par les vents glaciaux, sinon accablées de tempêtes de neiges –, à toute heure du nycthémère, l’on va toujours au travail ou à la recherche d’un emploi, l’on se rend toujours aux magasins avec ses tickets de rationnement. Et l’on va toujours se distraire au bal, au cinéma, ou encore deviser, fumer, boire et chanter joliment, chez des parents ou des amis, les épopées traditionnelles, ponctuant depuis quasiment « l’aube des temps » notre univers austral et minier.

Mais la plupart des routes interurbaines sont abandonnées aux vents, voire aux neiges. Seuls quelques véhiblocs roulent encore sur le Croissant, alors même que celui-ci se situe en Colorien, dont le climat, si sec et si peu neigeux, est supposément davantage propice aux transports.

C’est que l’import-export a complètement cessé en cette période de l’année. Et, pour neuf longs mois, l’on ne peut plus vivre que sur les stocks qu’a pu faire le Pays Charbon durant l’été précédent, afin de réaliser la fameuse soudure, celle qui permettra au pays de voir enfin poindre l’été suivant, avec alors la joie de faire renaître les échanges commerciaux et les transports de passagers sur de longues distances.



PromesseDiagonaleVarkikipes
La route Diagonale et le port de Promesse, en Nordestien, menacés par les dunes de neige (vue estivale)


Sotérien Funquière

Au Nord, même l’été dernier, la Diagonale ( = route du couloir territorial du Nordestien menant à l’extrémité du Pays Charbon où se situe le port de Promesse) est restée difficilement praticable en raison de l’arrivée des varkikipes ( = mot provenant de la langue autochtone et qui désigne les très grandes dunes de neige, peu ou prou mobiles selon les vents). Ce phénomène a ainsi isolé notre pays austral, ce qui a fait chuter le commerce extérieur. Dès lors, il est devenu difficile d’exporter les produits payscharboniens, à commencer bien sûr par le charbon, et cela a aussi rendu malaisé d’importer, en échange, tout le nécessaire à la vie des Payscharboniens.

C’est sans doute une terrible faiblesse de notre patrie, que nos précédentes autorités n’aient jamais auparavant envisagé cette éventualité de la possible survenue d’un blocus par les glaces, au point qu'elles eussent négligé de devancer ce problème par quelque réflexion. Certes, la Diagonale ne fit jamais faux bond, jusqu’aujourd’hui. Mais si, par bonheur, la Charbonie se fût auparavant approchée de ses voisins, elle eût sûrement pu, grâce à eux et avec eux, dans un mutuel concours et pour un profit réciproque, créer des routes commerciales supplémentaires et alternatives, qui fussent devenues salutaires présentement.


VehTranspMarchChainneig
Véhicules de transport de marchandises dotés de chaînes à neige (vue estivale)


Romualdine Minasnegras

Trois solutions s’offrent ainsi à notre état et aux Charboniens.

(1.) La première est de tout mettre en œuvre, pour remettre prochainement en usage la Diagonale. Cela suppose, sans doute, de créer un fort long tunnel ou un très long couloir à travers cet immense englacement. Et cela présente, vous l’aurez peut-être compris, un certain défi.

En maints lieux, la neige s’est d’ailleurs solidifiée en glace très épaisse. Oh, les Payscharboniens savent bouin creuser, forer, épeuter, braver toutes les conditions les plus extrêmes. Oh, il serait humiliant, pour un pays aussi circumpolaire et minier, que nous ne le sussions plus aujourd’hui !


Sotérien Funquière

Mais la Charbonie délaissa tout investissement depuis trop longtemps dans le génie civil, pour demeurer encore en mesure d’affronter le défi de creuser et de conforter, non point dans le sol, mais dans la neige et à travers la glace, matériaux instables, que ne goûtent plus notre jeunesse, y compris même nos jeunes mineurs de charbon ou d’or.

Selon la saison, la neige s’entasse, fond, se creuse, ou gèle ; la glace, quant à elle, craque formidablement, telle un légendaire dragon suscitant, par sa geste, une peur superstitieuse ; les lutins de ces éléments glaciaires s’éveillent et dansent leurs rondes taquines ; et tout cela, neige ou glace, pétri d’énergies fabuleuses, au gré des tensions internes ou des inclinaisons du sous-jacent, se meut diversement.

L’incurie et la corruption de l’Ancien Régime ont mené, en Charbonie, à la décadence du niveau de connaissances et de maîtrise technique ; à l’avilissement de la jeunesse, dans les plus molles et les plus viles indolences débraillées ; à la sénescence et à l’amnésie, si funestes et si criminelles, des savoirs ; et à l’obsolescence, que dis-je, la ringardise clownesque des machines.


Romualdine Minasnegras

Il en résulte que les confins veulent se venger de la civilisation, qu’ils l’enserrent et l’étouffent, voulant promettre à nos enfants, chair de notre chair, la faim, la malemort ! Ah ! conjurons ces maux ! Mais les fiers Charbouins savent ! l’héroïsme d’un Charbouille ( = le génie de l’âme payscharbonienne), d’un Baux ( = un noble, car descendant des héros du syndicalisme de jadis), d’un Rescapé ( = rescapé d'un accident minier, et, de ce fait, porteur de chance) ! Et les Charbouins veulent tous s’unir ! pour terrasser l’odieux yéti du froid ! la bête ignoble des déserts et de la désolation !

Il fallait donc bouin que les Liges se montrassent de « divins messagers » auprès du peuple, tout comme Hermès dut jadis plaider auprès de Hadès, pour que, bientôt, Perséphone s’éveillât des limbes et retrouvât le jour !

Le Secrétariat à l’Économie a donc débloqué des fonds considérables, pour relancer le génie civil, dans le but de restaurer suffisamment ce degré de connaissance et de maîtrise, et afin de réparer ou de renouveler, si possible promptement, les véhicules et les machines qui veillent à notre survie australe.


Sotérien Funquière

Dès lors, on peut envisager qu’à l’été suivant, les Travaux Publics « aillent au charbon », dans ce grand Nord, pour libérer enfin Promesse. La ville, en effet, se meurt économiquement, sous la neige et sous la glace. Elle ne survit, bien maigrement, que par son port et par ses réserves, et par la ténacité de ses derniers habitants, fiers et fols Charbouins des hostiles contrées.

Car maints Promessois prirent auparavant l’utile précaution, certes frileuse, de se réfugier en d’autres villes payscharboniennes, tandis qu’ils en trouvèrent encore l’occasion, alors que maints autres sont à présent devenus captifs de cet environnement adverse, qui, hélas, règne au septentrion.

Et, à ce propos, qu’on cesse, énn bonne fouè ! de craindre ces Promessois ! Leur infortune est passagère ! Elle n’a point encore prouvé qu’ils portent malheur aux autres ! Ils ne sont point encore de ces Pouesseû (= poissards et porte-poisse) dont la male fâme est certes trop justifiée. Et demain, certainement, vous les trouverez Rescapés ( = rescapés du danger et donc et porteurs de chance) à souhait, et lors vous voudrez tous, tels des Gueûnes ( = intouchables, car descendants des "jaunes" de jadis), caresser leur manche, comme si elle était, à merveille, de soie et d’or !


Romualdine Minasnegras

(2.) La seconde possibilité est que, grâce auxdits investissements, et à ce que, grâce à leur succès, les connaissances en génie civil soient assez restaurées en Charbonie, notre pays sera rapidement en mesure de rédiger un appel d’offres, pour faire réaliser ces travaux, afin de les mieux observer, voire co-diriger. Ce peut être une bonne idée, en effet, que de recourir au savoir-faire étranger, fût-ce à prix d’or, afin de résoudre, en temps et en heure, les travaux de dégagement ou de tunnel sur le tracé nord de la Diagonale.

Car, bien entendu, l’été ne dure que quatre mois au plus ( = de novembre à février inclus), il faut donc se presser, pour dégager ladite Diagonale, si l’on ne veut point endurer une mauvaise saison, qui pourrait réduire, cette fois, notre contrée à la disette. Touchons donc du boué équ’ ch’sort-lo i s’ra bouintôt déheuté ( = "touchons du bois que ce sort soit bientôt conjuré"). Et ainsi, par ce biais, notre pays pourrait même gagner en niveau de maîtrise.


Sotérien Funquière

(3.) La troisième option, c’est le désenclavement par l'ouverture des frontières. Or, la Charbonie s’était montrée par trop « isolationniste » envers ses voisins. Elle n’a hélas jamais cherché à établir des relations assez constructives avec eux. Donc la bifurcation menant au Rousmala depuis la Diagonale est encore fermée, voire demeure impraticable. Et quant à pouvoir franchir la frontière avec le Shuharri, cela reste aussi difficile, voire impossible, tout simplement par manque d’investissement à l’Ouest du Pays Charbon, et de diplomatie à l’endroit du Shuharri, jusqu’à présent.


Romualdine Minasnegras

Bref, un effort de rapprochement doit être fait, par la Charbonie, auprès de ces deux pays. Étant donné la jeunesse de notre Nouveau Régime, qui doit encore acquérir une aisance diplomatique et faire en outre ses preuves ; ce ne sera pas forcément si aisé. Et l’on ne peut aucunement présager de la volonté et de la possibilité de ces deux états étrangers, de vouloir ou de pouvoir partager avec nous leurs voies commerciales, si tant est seulement qu’elles soient de leur côté assez utiles aux transports commerciaux.

Quel sera le choix, quelles seront les décisions que prendra l’état ? Pour l’instant, les Liges ( = les responsables) de Charbonie sont trop occupés à rétablir encore la situation interne.

En Pays Charbon, il a fallu estimer les stocks et établir un plan national de rationnement, non sans quelques choix toujours difficiles, et, de ce fait, parfois critiquables.


Sotérien Funquière

Il fallut, dans le chaos le plus complet, restaurer l’autorité de l’état, et, partout, entre autres, refondre les institutions ; épurer toutes les lois et tous les personnels, certes ambitieux, mais dont la pléthore et la bureaucratie n’étaient que pour châtrer l’effort ou le disperser ;

il fallut encore révolutionner l’éducation : légaliser les écoles privées, souverainistes, libertaires et maffieuses ; fermer les écoles religieuses ou gauchistes ; refaire, dans les écoles publiques, tout le programme scolaire, lequel n’était, en vrai, qu’un amphigouri de récréations.

Que n’a-t-on dû, pour cela, retrouver, réveiller, extraire de leurs maisons de retraite, parfois ressusciter ! ou même quérir à l’autre bout du vaste monde, ès pays improbables, socialement, voire sectairement moyenâgeux, des professeurs de latin, de grec, d’Humanités, et surtout de français et de mathématiques anciennes ! dans l’espoir de restaurer, peut-être un jour, un niveau un peu moins barbare, un peu moins pitoyable, un peu moins ténébreux, chez nos pauvres enfants, si tôt victimes d’une idéologie éminemment perverse, puisque faussement scolaire, faussement sociale, faussement libératoire, faussement éducative !


Romualdine Minasnegras

Non, en effet, ce ne fut point sans déchirement, que les dilettantes en éducation, bardés fussent-ils de titres ronflants ou de droits parentaux déplacés dans les écoles, fussent duement chassés du Temple de l’Instruction publique, ni que les récompenses et les punitions dussent être restaurées pour les élèves charboniens, tant ils méritèrent, en vérité, par leur ignorance et leur dissipation, de châtiments édifiants, avant de se remettre enfin sur le chemin de l’effort et du respect des mouaites ( = "maîtres") !


Sotérien Funquière

La fracture entre les Charboniens demeure, aussi, fort vive à ce jour, du fait de tous ceux que l’état ne paye plus, n’abrite plus dans des mensonges, ou paie beaucoup moins qu’auparavant. Leur sinécure, contraire à notre cadre austral, a bouin pris fin, et nous voici enfin libérés d’une charité toute idéale en soi, mais qui mettait simplement en danger l’intérêt commun, surtout à l’heure actuelle. Et certes, Éris règne encore dans bien des cœurs et les avive encore de flammes !

Tout cela crée beaucoup de soucis et de travail chez les Liges, comme cela crée aussi beaucoup de difficultés logistiques, ou même de tensions sociales.


Romualdine Minasnegras

Ce qu’il y a de nouveau, en Charbonie, c’est bel et bouin la volonté de financement, afin de relever tous les défis techniques, commerciaux et alimentaires, propres à nos latitudes. Ce que l’état économise en termes de salaires de fonctionnaires ou d’aides sociales, il l’attribue désormais à financer la rénovation de la production et des secteurs clef de la future survie payscharbonienne.

Entre autres exemples, l’investissement dans l’électronique et aux télécommunications est pour mieux surveiller les aléas climatiques, et notamment pour prévenir les populations quant aux survenues des kikomoths ( = mot itaou désignant les vents soudains, instables, souvent mortels). L’investissement en informatique s’envisage, quant à lui, comme le projet d’un désenclavement futur de l’économie par le biais du numérique, lequel fonctionne via les câbles, sans avoir autrement besoin de voies plus larges. Les moyens accordés à la chimie seront nécessaires, afin de développer bientôt la culture des bactéries et des insectes, et leur transformation en produits de consommation courante, dont nos papilles et nos ventres se trouveront un jour prochain les plus heureux. Enfin, en finançant l’aéronautique, l’état espère améliorer, et peut-être même agrandir, les deux aéroports de Carbo Mundi (en Pays Charbon) et de Maïgouame (en Cahuire).


Sotérien Funquière

Une autre source de revenus publics, c’est la récupération d’une partie des avoirs charboniens, que l'ancienne classe dirigeante avait soustraite à l’intérêt commun, puis sorti du Pays Charbon, afin de la conserver pour elle. Et, par exemple, certaines fortunes, autrefois détournées des comptes de la nation, ont pu être saisies en Cahuire, ainsi que dans les comptes offshore encore accessibles au pouvoir direct ou indirect de l’état. Et cela a été rendu en partie possible, et cela fut en partie réalisé, grâce à des experts juridiques et financiers du Comité de Récupération Financière créé au sein du Secrétariat à l’Économie.


UrbainEudChVoue
Le ministre de l’intérieur M. Urbain Eud’ch’Voué


Romualdine Minasnegras

Mais, selon les propos même du ministre de l’intérieur M. Urbain Eud’Ch’Voué, il faudra sans doute, je cite : « que l’état affermisse encore son cadre en Charbonie, en y rétablissant encore davantage son autorité et sa volonté, ainsi que la ferveur populaire en notre civilisation et en notre nation charboniennes, afin de faire admettre aux Charboniens, que l’heure n’est plus à la gabegie, mais à la raison. Notre austral pays ne doit pas succomber sous le coup de simples dunes de neige, qui, telles un diagnostic prématurée de silicose, semblent à tort étrangler notre col et tenter de nous empêcher de respirer l’air du large » (fin de citation).

Charboniens, souvenons-nous de nos fiers héros des confins et du sous-sol ! Aucun défi ne se perd ni ne se gagne sans le vouloir précisément. Il faut donc relever la tête ! Il faut donc tout donner pour l’avenir de nos enfants ! Ensemble, retroussons nos manches, serrons la ceinture ! Et au rabiot ! Alors, nous retrouverons notre fierté nivéréenne !, notre insigne fierté issue du pic et de la lampe frontale ! Vive donc, vive donc la Charbonie, et vive la Nivérée !

(Les deux journalistes se lèvent, tout le temps que se déroule la musique de l’hymne national.)


Sotérien Funquière (se rasseyant comme sa collègue)

Et, à présent, Mesdames et Messieurs, nous allons vous offrir, à titre plus récréatif, des nouvelles davantage décentralisées, et qui représentent autant de petits tableaux, peignant chacun, à leur façon, de manière piquante, mais souvent imprécise, un moment ou un aspect de notre merveilleuse, mais hélas tragique nation.

Comme il s’agit de nouvelles sensibles, nous vous prions, Chers Parents, de bien vouloir éloigner de l’écran les jeunes âmes, pour ne point troubler leur sommeil. (Certes, il n’y a point forcément d’heure en Pays Charbon, mais les bambins doivent tout de même l’ignorer !) C’est pourquoi nous devons à présent diffuser cinq minutes et trente-huit secondes de réclames. Toutefois, les fils des sulfureux Porions ( = membre de la caste des porteurs d’armes issue des anciens contremaîtres) sont naturellement invités à rester, afin de savourer, comme les grands, tout le sensationnel des marges interlopes !

Ainsi, à tout de suite, Chers Téléspectateurs ! Et bon sommeil à vous, ô jeunes Plébéiens !
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