12/07/2013
19:04:18
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Sommet Zélandia-Liberalintern

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Kotios, adhésion au sommet de l'Eurysie

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Ce sommet-ci du Liberalintern avait lieu à Kotios, se trouvant presque littéralement à la frontière de la Zélandia, on avait jugé la ville pertinente pour accueillir pareil événement. Les Pharois n’étaient pas loin non plus et les Kah-Tanais sur place. Pour les autres, aucune distance que quelques heures en avion ne permettent de franchir.

La ville avait un air bizarre, l’image qu’on pouvait se faire d’une commune fortement – trop fortement – urbanisée. Le port chargeait et déchargeait chaque jour ses marchandises, nécessaires au quotidien de la ville pour ne pas mourir de faim ou manquer de matières premières. Un enjeu que la végétalisation systématique des toits et des rues, chaque surface plane transformée petit à petit en potager, ne parvenait pas complétement à régler. Les délégués du Liberalintern durent enjamber un certain nombre de carottes et de choux pour atteindre l’ancien hôtel Caduce, transformé en hôtel de ville depuis que l’ancien avait été détruit par les bombes de la tentative de putsch fasciste menée par les nationalistes Francisquiens.

C’est là-bas et de manière assez rudimentaire pour une rencontre diplomatique de cette importance, qu’on accueillit les Zélandiens.
Le professeur Severi, petit homme à l’opulente barbe blanche sculptée, accueillit les diplomates d’un ton jovial, politesse étrange des Albiens, mélange de franchise et de maintien dandy.

- Chers amis, c’est un plaisir de vous rencontrer en personne à Kotios, et si proche de votre beau pays.

En bateau, on pouvait atteindre la Zélandia en quelques heures, en avion, c’était l’affaire d’une grosse demi-heure dans les airs.

- Je m’excuse par avance si d’aventure la tournure de cette rencontre devait vous sembler parfois ressembler un peu à un interrogatoire, tel n’est aucunement notre ambition. Nous sommes simplement curieux d’en apprendre d’avantage sur vous, votre peuple et votre pays. Le Liberalintern n’a rien d’un club fermé, au contraire, nous serions heureux d’accueillir le monde entier, mais puisqu’il s’agit d’une alliance défensive de protection contre la Réaction, pardonnez nous si nous aimons savoir à l’avance ce que nous défendons, ainsi que les ennemis qui vous menacent.
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Kotios, adhésion au sommet de l'Eurysie.

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Après quelques heures de voyage en mer, le modeste voilier diplomatique, parti de la petite ville portuaire de Slohoven -au nord de la capitale, Blankenvoorde- arriva en vue du port de la Commune de Kotios, qui accueillait le sommet du Liberalintern en vue de la possible intégration de la Fédération à l'Alliance.


Malgré l'activité importante du port de Kotios, les zélandiens sont des marins nés et l'équipage du voilier parvient à accoster l'un des quais sans encombre. En revanche, pour la délégation zélandienne, le parcours du combattant commence à la sortie du port, dans les rues encombrées par les potagers de la cité. Après quelques détours dans une villes qui leur ait inconnue, la délégation parvient à l'ancien hôtel Caduce pour y rencontrer les délégués du Liberalintern.


Salué par le professeur Severi, du groupe de zélandiens sort le Secrétaire adjoint aux Affaires Étrangère, s'avançant afin de saluer son homologue pharois.

- Bonjour Professeur, permettez-moi de présenter, Monsieur Pier Sonderman l'adjoint de M. Rutter avec qui vous avez échangez par courriers. Je le remplace aujourd'hui car ce dernier est déjà occupé à accueillir une délégation tanskienne afin d'officialiser les relations diplomatiques récentes entre Tanska et Zélandia. J'espère que cela ne vous importuneras pas.

Après une poignée de main entre les deux hommes, M. Sonderman précisa qu'il était prêt à répondre à toutes les questions de la délégation du Liberalintern et qu'il comprenait la nécessité pour l'Alliance de se renseigner sur le profil des États candidats.
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Menisque étant très occupé en ce moment, je me permets de prendre la relève pour le moment !

Dans l'hôtel, Severi fut rejoint par la docteure Victoire Ustinov. Elle avait pour sa part des traits secs, qui avec sa grande taille et son éternel chignon évoquaient comme une idée de raideur. La culture kah-tanaise, aidant, elle pouvait aisément passer pour l'une des représentantes les moins chaleureuses de l'Internationale, effet renforcé par le contraste avec la bonhomie albienne.

- Citoyens, professeur.

Le nouvel hôtel de ville était en proie à une certaine agitation qui, somme toute, semblait correspondre à l'image que l'extérieur de Kotios renvoyait déjà. Rien ne semblait standardisé, et l'anarchisme pirate qui avait libéré la ville avait largement marqué sa culture. C'était une foule diverse et bigarrée d'hommes et femmes qui travaillaient dans des bureaux aux airs d'atelier et traversaient les couloirs, les bras chargés de dossier et de paperasse. L'informatisation des services de la ville allait bon train, mais à ce petit jeu là la "Citadelle" d'où étaient gérés les quartiers communalistes du Nord avait une certaine avance qu'elle gardait, hélas, assez jalousement.

Le salon où la délégation s'installa faisait face à un petit balcon, évidemment reconvertit en potager, depuis lequel on pouvait voir des rues piétonnes où se tenait un genre de marché à ciel ouvert. La docteure Ustinov sourit - un sourire bref mais sincère - puis se racla doucement la gorge.

- Excusez-moi, c'est un exercice auquel on commence à s'habituer, mais ce constat même est plutôt réconfortant puisqu'il signifie que nous ne sommes pas seuls, libertaires, dans un monde de barbarie. Commençons si vous le voulez-bien.

Traditionnellement, donc, il convient de vous demande la chose suivante : quelles sont vos ambitions ? Comme vous le savez, le Liberalintern n'a pas vocation à exporter ses modèles, nous sommes un groupement défensif. Le fait même que nous soyons unis dans la multiplicité de nos théories est une ode à nos rêves libertaires. Pourtant il convient de dire que chacun humain est un frère, et qu'il est difficile de protéger ce que nous représentons sans étendre, de fait, le champ d'action de nos idées.

Ainsi, que souhaite la Fédération de Zélandia ? N'y voyez pas la moindre méfiance, mais le Liberalintern compte autant de communes, d'unions, de républiques, de regroupement que d'idées. Certains des nôtres sont révolutionnaires et internationalistes, d'autres sont isolationnistes, fiers de leur superbe isolement. Chacun, pourtant, tient aux valeurs de fraternité, d'équité, de respect de l'humanité et de l'humain. Qu'est-ce qu'un représentant de la Fédération peut nous dire sur ses valeurs, et sur ses objectifs ?
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Pas de soucis, je comprends.

Alors que le Professeur Severi est rejoint par son homologue Kah-Tanaise, la Docteure Victoire Ustinov. Pier Sonderman, le Secrétaire adjoint aux Affaires Étrangères de Zélandia s'avança pour saluer la nouvelle arrivante.

- Enchanté camarade Docteure, c'est un plaisir de vous rencontrer.

Après une poignée de main ainsi que les présentations d'usages, la délégation zélandienne suivit ses homologues albienne et kah-tanaise jusqu'à l'un des salons du nouvel Hôtel de Ville, auquel était attelé un balcon. Cependant, les diplomates durent admirer la vue par la porte-fenêtre depuis l'intérieur. En effet, malgré une météo ensoleillée, la commune de Kotios est située à la pointe d'une péninsule au nord de Zélandia et un vent sec et froid venu d'Eurysie du nord s'abattait en ce moment sur la ville, et sur l'ensemble de la région de manière général.

Une fois les délégations installées, Mme. Ustinov prit la parole afin de questionner Mr. Sonderman sur les ambitions, les valeurs et les attentes de la Fédération. Ce dernier commença donc sa réponse, après un rapide coup d'oeil à ses notes.

- Pour commencer, si, quand vous nous demandez quelles sont nos ambitions vous parlez à l'internationale, alors je peux vous répondre que la Fédération est une nation neutre, qui agira avant tout dans l'intérêt de ses citoyens.

Par neutralité, nous entendons pas d'action politique, économique ou militaire sans l'accord de toutes les communes fédérées à travers la voie du référendum. Dans le cas de l'attaque contre Port-Hafen, nous réfléchissons à des moyens d'aider les populations locales, seulement parce que le "oui" l'a emporté au référendum sur cette question tragique. En revanche, pour les États alliés, là, c'est différent ; Nous viendrons en aide, quelqu'elle soit, sans attendre le "oui".


Après une (très) courte pause, le délégué zélandien reprit.

- Ensuite, quant à nos valeurs, qui peuvent être corrélées à nos ambitions, nous sommes pour les libertés fondamentales humaines, comme celle d'expression, de déplacement, de réunion ou de presse, entre-autres, mais nous sommes aussi pour les libertés économiques, que l'on appel libéralisme ou capitalisme. Voyez-vous, notre Fédération n'impose pas ses citoyens et ne leur donne pas d'aides sociales, de congés ou autre. Ce sont les citoyens qui votent pour leur commune les impôts et les aides, et les salariés, qui, pour leur entreprise, votent les salaires, les congés, etc...

Si je vous parle de notre fonctionnement, c'est pour, premièrement, être le plus transparent possible, et secondement, montrer que notre gouvernement fédéral protège toutes les libertés, y compris économiques donc, dans notre territoire et à l'international.Tant que nos concitoyens y trouvent leur compte, atteignent leurs désirs et objectifs, et s'enrichissent selon les moyens qu'ils auront décider de mettre en place.

Ces valeurs de liberté "extrême" -bien qu'il n'y ait jamais d'extrême à la liberté-, vous vous en doutez, ne plaisent pas à tout le monde. Des capitalistes étrangers qui veulent s'enrichir sur notre dos, aux fascistes et autres nationalistes qui ne veulent pas que nos concitoyens fassent fortune sur leur sol, parce que différents d'eux, nombre de nations sont hostiles à ce modèle politico-économique. Seulement, dans nos valeurs fondamentales, il y a le respect des frontières. Entendre par-là, le non-interventionnisme dans d'autres États, même s'ils nous sont hostiles, où qu'il s'agisse de dictatures sanguinaires.

Les seules raison qui nous pousserais à intervenir, seraient le non-fonctionnement du commerce mondial, dont nous dépendons, par un apprenti tyran ou tout autre despote, ou alors une demande d'aide d'une population opprimée, à condition bien sur que la majorité de nos concitoyens votent "oui". Auquel cas, nous financerons, formerons et armerons des groupes dissidents et/ou rebelles, ou alors nous intervenons militairement. Mais comme nous sommes encore faibles, militairement parlant, ce n'est pas l'option que nous envisageons.


- Enfin, quant à nos attentes, vis à vis de la politique étrangère, nous n'en avons pas. Nous nous adaptons juste du mieux que nous pouvons aux différents évènements mondiaux. Encore une fois, notre priorité, ce sont les citoyens zélandiens. Sinon, quant à nos attentes vis à vis du Liberalintern...

Le zélandien s'arrêta un cours instant afin de réfléchir à la question.

- Probablement une défense mutuelle de chacun de ses membres, mais comme vous l'avez dis, c'est le but même de cette Alliance. Nous avons donc pas d'attente spécifique. Et évidemment, si nous devenons un État membre, nous aussi nous acquitterons de venir en aide à nos alliés, même avec des moyens limités.

- J'espère avoir pus répondre à vos premières questions et je suis toute ouïe à d'autres.

Pier Sonderman s'arrêta, laissant la parole à ses homologues Kah-tanais et Albiens.
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"Mais appelez Raxington, je vous assure que je fais partie de l'équipe et que j'accompagne Kaname Chang" s'exclamait Min dans un Français approximatif
Et Kaname répondait dans un soupir "Oui, encore une fois, je confirme qu'elle travaille officiellement en tant qu'interprète du Cantonnais vers le Zélandais au nom du Haut Château pour les Liaisons"
"Moi, je n'ai pas son nom dans les dossiers, et c'est une réunion plutôt sensible, je peux pas laisser entrer l'interprète. Si c'est une espionne de l'ONC, j'aurais bien l'air fin à faire l'aveugle"
"Mais je vous ai passé ce contact, il est devenu quoi ? Je me porte garante d'elle, appelez le Haut Château pour les Liaisons, mais faites vite, la réunion a déjà commencé"
"Et même si elle me dit que c'est quelqu'un avec son nom ? Qu'est-ce qui me dit que c'est bien elle ? J'ai pas de rapport d'enquête, d'aucun service de contre-espionnage. Évitez les prestataires extérieurs, c'est toujours le bordel avec eux !"
...

Il va encore falloir un peu de temps pour se dépêtrer de ce bordel et Min va perdre patience et crier très fort en cantonnais au grand étonnement du gardien. D'ici-là il y a moyen de parler de Kotios. Et de Min, parce que les interprètes ne servent pas qu'à traduire.


Pour Min, c'est la première visite de la ville, et la première fois même qu'elle voyait l'Eurysie. Le décalage horaire avait laissé sa marque et elle se sentait complètement désorientée, dépassée par la masse d'informations nouvelles qu'elle se prenait de cette ville vibrante et loin d'être réellement stable. Les jardins s'entrelaçaient entre, sur et dans les immeubles, les rues tentaculaires fourmillaient de foules hétéroclites partant dans toutes les directions possibles et se posant partout où il était possible de se tenir. Kotios, c'était une de ces villes qui au premier abord, semblaient chaotiques. Le genre de villes où on se perdaient. Min, elle se lançait dans le plaisir mélancolique de la contemplation des rues. Kaname, c'était aussi la première fois qu'elle visitait la ville... Enfin, en quelques sortes : elle connaissait un peu l'Internet kotioïte. Elle avait déjà discuté avec des kotioïtes, qi lui écrivaient sur les transformations de de la ville, les luttes qui traversaient la ville de multiples tremblements invisibles. Elle pouvait les voir, c'était toutefois autre chose de voir ce que ça donnait sous le vent et la lumière changeant du soleil. Les quelques gouttes de pluie tombant sous la lumière diffuse du soleil, l'odeur d'iode de la mer, rendait la ville accueillante, elle aimait beaucoup, ça lui avait manqué dans le Sud glacial glisois et shuh.

Alors, les deux se son posé sur un quai du port, ont regardé la mer, et discuté :

"Comment tu trouve Kotios ?" demanda Kaname
"C'est... Bah je sais pas en fait ! Je peux même pas dire ce que j'en pense. Et toi ?" répondit pensivement Min
"Ça me rappelle un truc, une discothèque qui avait fermé sur Saamkeoidou, c'était un bâtiment en bon état, il a très rapidement été occupé. C'est devenu un coin pour un peu tous ceux qui avaient été évincés de leur communautés. J'avais une pote là-bas. Son petit ami l'avait largué du jour au lendemain, et pas de chance, c'est lui qui avait le bail du loyer. Alors, elle c'est retrouvé là, je venais la voir et on voyait les habitants s'organiser pour maintenir la maison à flot, et ne pas laisser les flics les évincer. On aurait pu se croire dans une ruche, un peu comme ici !"
"Ça devait être incroyable ! C'est devenu quoi ?"
"Les flics les ont évincé. Ils ont détruit la discothèque, et le terrain est passé de promoteur en promoteur jusqu'à la Révolution"
"Et ta pote ?"
"On s'est perdus de vu quand je suis entré chez Qundu. Et je le regrette"
"On se rends compte toujours trop tard, comme une entreprise nous lave le cerveau"
"Toi, tu viens de Nij-Amstergraaf ?"
"La seule, l'unique, la zélandienne !"
"Comment c'est là-bas ?"
"Mieux que Hohhothaï je dirais"
"Pas dur"
"C'est très propre, la commune y veille, on peut penser aux quartiers riches à Hohhothaï mais avec des pavillons immaculés et des canaux aux eaux claires, et puis d'autres bâtiments construits dans une architecture faite pour ressembler à des trucs vaguement vieux, mais qui font faux. Tu as deux endroits vraiment sympas, la vieille ville, encore que ça c'est vachement gentrifié, et la forêt, mais il faut bien rouler pour y arriver"
"Ça doit être étrange de vivre dedans !"
"Disons, comparé à Hohhothaï quand j'ai été expatrié, on pouvait faire plus de trucs au grand jour. Vraiment, on est sur la terre de la liberté. On arrête pas de parler de liberté. Alors, on est libre, mais on fait quand même attention à notre réputation. Parce que si les autres nous aiment pas, ta vie est un enfer. On sait que quand on se rencontre à la commune, c'est pas pour s'énerver et s'affronter, on recherche le consensus"
"Tiens, d'ailleurs, ça marche comment la prise de décision ?"
"On fait ça ensemble normalement, ceux qui sont disponibles pour discuter une loi se rencontrent dans une réunion, et on passe les lois. normalement, on fait ça le dimanche, mais ça peut être n'importe quel jour. Quand je travaillais le dimanche, je savais que je ratais une bonne partie des Assemblées de Conseil. Évidemment, si tu es l'organisateur, tu as tout intérêt à trouver un horaire qui réunit ceux avec qui tu es d'accord, et pas tes opposants. Tu poses ta réunion sur les économie d'eau pendant les jours de récolte des riziculteurs, et tu es sûr qu'il n'y en a pas un pour débattre tes propositions. Des fois, ça se voit, et les gens qui ont pas pu venir, ils sont pas contents, alors ça gueule, et crois-moi que 150 riziculteurs qui passent dans ta rue gueuler qu'ils vont pas se laisser enfumer, tu évite de l'ouvrir ou de croiser leur chemin. J'adore ses moments. J'aimerais qu'il y en ait plus ! L'autre méthode pour avoir les votes que tu veux, c'est de bien écrire les différentes options possibles de façon à ce qu'il y en ait une de clairement meilleure que toutes les autres. Tout le monde ne comprend pas tous les termes, après une heure ou deux, à discuter du quota d'au à accorder aux jardins, tu réfléchis moins à ce qui vient"
"Tu coup, celui qui as le pouvoir, c'est celui qui organise les réunions ?"
"Non, c'est un peu plus compliqué. La gestion des trucs au jour le jour, c'est nous. Mais les grands objectifs, ils viennent de l'état. Les grandes décisions économiques par exemple, ils viennent d'un ministère pour ça. On peut discuter longtemps de ce qu'on veut faire, mais au final, c'est le ministère qui dit. En général, le ministère, c'est aussi les entreprises nationales. En gros, on nous donne un objectif de travail à fournir, de ressources à produire, et il nous revient de dire comment on va y arriver"
"Donc vous êtes très moyennement libre"
"Il y a quand même une culture démocratique. Et on se gène pas pour se rencontrer en-dehors des clous. Encore que les communautés officielles, elles aiment pas, mais alors vraiment pas la contre-culture. La contre-culture, c'est un truc que tu trouves vachement plus à Hohhothaï qu'à Nij-Amstergraaf. Aussi, ce que je dis là, c'est uniquement ma vison des choses. Je sais qu'il y a des gens, même des gens que je connais, qui considèrent qu'on a pas trouvé de meilleur système que le nôtre, qui sauront soutenir de manière convaincante que nous somme dans la démocratie la plus complète qui soit, et que notre sociétés, avec toutes ses limitations, sont surtout le reflet de la façon de penser du peuple. En général, je le dis comme ça, mais de mon vécu, c'est plutôt des hommes, et plutôt des Eurysiens. Bon, le fait que je sois resté à Hohhothaï pour participer à la révolution plutôt que de faire la chose raisonnable et demandée par ma boîte, et de revenir, ça te donne un petit indice sur ce que j'en pense"
"Et du coup, Hohhtohaï te semble mieux ?"
"Pas sûre, c'est très incertain, mais au moins, on ne s'ennuie pas. J'ai l'impression qu'il y a rien de stable. Un jour, c'est les révolutionnaires qui font leurs utopies, le lendemain, les autochtones qui veulent pousser à l'autonomie, le jour d'après, on voit les Triades charger, et encore après, tu as un accord entre les Triades et des villages Meng pour pas laisser les Primains installer un nouveau village alors que les Shuhs du Sud considèrent qu'il faut les accueillir et que les révolutionnaires recrutent chez eux. Et puis, il y a l’Élite des Survivants qui fait des opérations cheloues dans leur coin, et est-ce que j'ai parlé des diasporas eurysiennes et nippones ? Au moins, Nij-Amstergraaf, tu comprends plus vite où, ça va, ce qui rends quand même la démocratie plus facile"
"Tu as déjà été à la métropole ? En Eurysie ?"
"Jamais, ni les autres territoires ultramarins d'ailleurs"
"Tu te vois revenir un jour en Zélandia ?"
"Pas pour me ranger en tout cas ! J'aime le chaos ! Je ne veux plus vivre sans chaos !"


Finalement, ce fut au tour de Chang Kaname et de Peng Min de rejoindre Monsieur Sonderman, le Professeur Severi et la Docteure Ustinov. Kaname s'excusa du retard avant de se faire récapituler les échanges précédents par les deux autres membres du Liberalintern. Elle nota les grandes lignes, remit de l'ordre dans ses pensées, et commença à s'exprimer :

- Je remercie Monsieur Sonderman d'avoir pris la peine de venir à Kotios pour nous aider à comprendre ce qu'est la Zélandia, selon quelqu'un qui y vit et qui participe à son organisation. La volonté de venir à notre rencontre pour discuter ensemble est toujours appréciable.

- Vous savez, avant de venir, nous aimons nous intéresser au pays de nos interlocuteurs. Il se trouve que j'ai eu connaissance d'une encyclopédie qui résumait l'histoire du pays. Si je comprends bien, le régime actuel vient d'une entreprise gigantesque qui a évincé les souverains de l'époque pour appliqué leur système colonial en métropole en déléguant une bonne partie du pouvoir quotidien tout en continuant à en tirer les bénéfices. Pourriez-vous nous expliquer davantage ce que devient cette entreprise ? De ce que j'en perçois, votre gouvernement voire une majeure partie de votre population met grandement en valeur la liberté d'entreprendre, et il existe des entreprises nationales qui construisent des réseaux économiques parmi plusieurs communautés. Pourriez-vous nous expliquer leur fonction dans l'économie, et surtout, la politique zélandienne ? Certaines de ces entreprises sont cotées en bourse, et accessible à bas coût aux acteurs internationaux. J'ai des remontées d'analystes qui m'ont fait savoir que cela pourrait être un signe de crise économique. Pourriez-vous nous en dire plus sur l'état de votre économie ? Le Liberalintern pourrait-il vous soutenir pour protéger le pays de possibles actes de guerre économique ? Une aide matérielle vous serait-elle utile ? Le Liberalintern vise à défendre les siens, que ce soit avec des armées, des mots, du travail, des ressources, ou des avocats.
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Alors que Pier Sonderman finissait de répondre aux questions de son homologue Kah-Tanaise : la docteure Victoire Ustinov, la porte du salon s'ouvrit, laissant entrer la représentante Shuh : Chang Kaname et son interprète Peng Min.

Il se leva donc en même temps que ses deux homologues afin d'aller saluer les nouvelles arrivantes d'une poignée de main.
- Enchanté de vous rencontrer, c'est un honneur pour moi d'être ici à Kotios afin d'expliquer les particularités de mon pays.

Une fois que tous furent installés, Chang Kaname commença à interroger Mr. Sonderman sur la Fédération.
Cela étant fait, ce dernier répondit donc aux interrogations de son interlocutrice.

- À dire vrai vous avez très bien résumé l'Histoire de la Fédération en tant que telle. Cela dit, lorsque la Fédération est proclamée, la monarchie avait déjà été abolit, remplacer par une Alliance des grandes familles nobles de l'époque. Sinon, c'est bien la S.O.T.C., la première compagnie maritime zélandienne existant encore de nos jours qui a proclamée la Fédération, avec comme base les idées de penseurs zélandiens humanistes, et de militaires adhérant à ces mêmes idées. Et en effet, les colonies de la compagnie fonctionnaient de manière autonome, vis à vis du siège sociale de l'entreprise situé en métropole. L'idée était donc de permettre à tous les citoyens, pas juste les colons, de se gouverner eux-mêmes. En ce qui concerne la S.O.T.C. de nos jours, elle reste encore la compagnie maritime la plus puissante de la Fédération, en comparaison des autres compagnies.

Sinon, en ce qui concerne la fonction des différentes compagnies dans l'économie de la Fédération...
Il s'arrêta un instant afin de réfléchir à sa réponse.

- Les entreprises et leurs moyens de production étant sous le contrôle de leurs salariés, ces dernières ont pour principale fonction d'enrichir leurs propres salariés avant tout, le pays venant après.

Quant à la politique zélandienne, notre objectif est la défense des libertés de nos concitoyens, cela par la défense de notre modèle politique à l'Internationale. Je rajouterais que notre politique se résume avant tout, à l'individu, puis à la communauté et enfin à la nation.

De plus, il est en effet vrai que nos compagnies cotées en bourses aient leurs actions à bas prix. peut-être que selon les standards des autres pays il s'agit d'un état de crise économique, mais au sein de la Fédération ce n'est pas le cas. L'idée d'avoir des actions à bas prix, est de permettre aux individus -les citoyens zélandiens en particulier- le souhaitant de s'enrichir plus, en achetant une ou des parts d'une compagnie pour laquelle il ne travaille pas.
En revanche, je vous mentirais si je disais que notre économie est la plus forte. En effet, bien que cela n'affecte pas négativement nos concitoyens grâce à la solidarité dont font preuve chaque commune, notre économie n'est plus aussi forte que lors de notre âge d'or.

Sinon, lorsque vous parlez de protection contre des actes de guerre économique, pour répondre à ce genre de menace, il a été décidé à la création de la Fédération de nationaliser la moitié des grandes compagnies de différents secteurs d'activités stratégiques, afin de, dans le cas où des acteurs étrangers venaient à acheter beaucoup d'action d'une de nos compagnies, notre État par le biais de notre Secrétariat à l'Économie et l'Industrie, puisse faire contrepoids.

Et concernant un soutient du Liberalintern à notre Fédération comme vous venez de le proposer, la situation actuelle de notre pays, ne nécessite pas pour l'instant d'aide extérieures, mais comme on dit : "l'union fait la force", et nous pensons que nous unir à d'autres nations libertaires serait judicieux dans le cas où des tensions avec des États autoritaires voir totalitaires, viendraient à augmenter à l'avenir. De plus, sachez que malgré nos maigres moyens, nous sommes prêts à aider de quelques manières que ce soit.


- Si vous avez d'autres questions, je serais ravi d'y répondre.
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Chang Kaname échangea brièvement avec Peng Min, puis repris :

"Je vous remercie de votre réponse, j'apprécie le soin que vous avez apporté à nous synthétiser les principes de l'économie zélandienne. J'aurais beaucoup de question à poser pour bien me représenter la situation zélandienne, mais nous aurons amplement le temps d'en discuter ultérieurement. En ce qui me concerne, je n'ai rien à ajouter pour le moment"
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- C'est moi qui vous remercie d'avoir écouté ce petit exposé que je craignais ennuyeux. Mais il faut croire que je me suis trompé.

Terminant sa phrase, Mr. Sonderman croisa ses jambes, celle de gauche sur celle de droite, comme il en avait l'habitude, attendant et se préparant à d'autres questionnements de la part de ses homologues.

Et bien que, en politique comme ailleurs, il ne fallait jamais crier victoire trop vite, Pier Sonderman sentait que sa mission ici était accomplie, la Fédération avait dorénavant des alliés partageants le même rêve de Liberté sur qui compté(s), alliés, pouvant à leur tour comptés sur la Fédération afin de les soutenir.
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