14/06/2013
22:29:18
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[Burujoa - Maronhi] II. Cycle des circulations - Siwa : « La Voie du Milieu »

LA VOIE DU MILIEU

CYCLE DES CIRCULATIONS - SIWA
Empire du Burujoa / République Nationale-Socialiste de Maronhi


Cycle des circulations - "La Voie du Milieu"




北風が吹くと
枯れ葉
南部で親睦を深めましょう。

Quand souffle le vent du nord
Les feuilles mortes
Fraternisent au sud.





Les étoiles semblaient s'aligner pour façonner l'avenir prometteur de deux États, le Burujoa et la Maronhi. Dans une convergence d'événements inattendue pour de nombreux observateurs, et pourtant harmonieuse à la lumière de leur histoire, les officiels de ces deux contrées arrangèrent une nouvelle rencontre diplomatique, faisant suite à une première entente à Karaimu visant à organiser des échanges pour le rapprochement des deux entités, et qui se préparait à être déployée sous les cieux clairs de la capitale maronhienne, Siwa. L'empereur Tadashi IV, souverain du Burujoa, entreprit lui-même en cette période hivernale pour la région ymlasienne, un voyage exceptionnel vers les rives ensoleillées et lointaines de Maronhi, renforçant ainsi les anciens liens encore récemment renoués entre ces deux peuples qui ne formaient, fut un temps, qu'un. Mais cet événement ne se limitait pas à une simple réunion diplomatique. L'Empereur avait choisi de voyager à bord d'une majestueuse jonque offerte par la Gran Man en personne, traversant les eaux sacrées de l'Océan Impérial et naviguant ensuite vers le paradisiaque Golfe de Biwa, une expérience unique qui promettait de sceller non seulement des alliances politiques, mais aussi de créer des souvenirs impérissables de la Maronhi pour les membre.

Alors que les voiles de l'imposant navire impérial se gonflaient avec le vent du destin, l'Empereur Tadashi IV pouvait se tenir sur le pont pour observer avec émerveillement le vaste océan qui s'étend devant lui. Il ne s'agissait pas simplement ici d'un voyage physique, mais bien d'une traversée symbolique, car ce fut évidemment par cette voie que débuta la longue histoire entre le Burujoa et la Maronhi. Arrivée au large des côtes du Paltoterra, la croisière à travers le Golfe de Biwa pouvait offrir à l'Empereur et à sa délégation un aperçu éblouissant de la beauté naturelle de la région, tandis que les vagues douces semblaient murmurer des promesses de collaboration fructueuse. Le périple maritime de la délégation burujoise atteignit finalement son point culminant lorsque le majestueux navire impérial accosta au vieux port de Siwa, après avoir été suivi, de longues minutes durantes, par de petits navires maronhiens en tout genre venu faire du bruit pour annoncer la bienvenue. Le cœur de la capitale maronhienne battait en harmonie avec le flux et le reflux de la mer comme avec ceux du fleuve Opaya sur lequel le port avait en partie été construit, dans une anticipation palpable de la rencontre historique qui allait se dérouler.

Alors que les deux chefs d'État roulaient depuis le vieux port jusqu'à leur destination, Tadashi pouvait apercevoir, et même admirer, les rues de Siwa, largement fleuries et ornées de couleurs vives. Les étals des marchands débordaient de fleurs exotiques et de délices locaux, et l'atmosphère était électrique de l'excitation des festivités à venir. Les habitants de Siwa, de toutes les générations, s'étaient rassemblés pour rendre hommage à l'Empereur et voire pour certains, de témoigner de la renaissance du culte impérial au sein de leur société. Les danses traditionnelles maronhiennes, exécutées avec une grâce envoûtante, semblaient raconter l'histoire des liens profonds qui unissaient autrefois ces deux contrées, mais avec une forme qui dénotait grandement de ce que l'on pouvait trouver en Ylma-Jinu, voire au Xinemane, du fait de l'évolution de la société maronhienne dans son propre milieu. Les tambours battaient en harmonie avec les cœurs des spectateurs, et les couleurs chatoyantes des costumes traditionnels aux couleurs vives tournoyaient dans l'air, créant un spectacle visuel captivant. Lorsque la légation burujoise mit le pied à terre, elle fut accueillie avec respect et chaleur par la Gran Man en personne, non vêtue d'un uniforme ou d'une quelconque tenue de soirée à l'occidentale, mais bien d'une tenue traditionnelle créole maronhienne tout de rouge et de jaune, richement ornée en symboles et en héritage. Les regards des deux délégations se croisèrent dans un échange silencieux de respect mutuel et de compréhension partagée. Sous les applaudissements et les acclamations enthousiastes de la foule, l'Empereur et la Gran Man échangèrent des paroles de bienvenue et d'amitié. La cérémonie d'accueil culmina avec une offrande d'encens et de prières au sanctuaire qui se trouvait sur ledit port, un acte sacré qui renforçait les liens spirituels entre ces deux États.

Alors que le soleil se couchait lentement à l'horizon, derrière les îles du Golfe, baignant Siwa d'une lumière dorée, l'Empereur Tadashi IV et la Gran Man Awara Kouyouri se retirèrent avec leurs proches à ce qui était couramment nommé "le palais diplomatique de Siwa", une grande et étonnante demeure au style ymlasien, typique du XVIIe siècle, dans laquelle étaient organisées des dîners diplomatiques ou autrement importants, tandis que les derniers préparatifs de la rencontre officielle finissaient d'être mis en place pour le lendemain. Les étoiles brillaient dans le ciel nocturne, témoins silencieux d'un moment historique où deux mondes s'entrelaçaient avec confiance. Une partie du personnel refermait méticuleusement les portes coulissantes en papier de riz tandis qu'une autre partie se concentrait à replacer les moustiquaires sur les ouvertures restantes. Le style globale était d'une sobriété parfaitement maîtrisée, à telle point que, comme à la manière d'un temple, la richesse se cachait dans les détails. Tous furent invités à prendre place autour d'une longue table basse rectangulaire, sur des petits coussins disposés à même le tatami. L'Empereur et la Gran Man étaient prêts à écrire un nouveau chapitre de collaboration et de prospérité. Mais pour l'heure, l'atmosphère étaient aux discussions hautement moins complexes ou officielles. Ainsi, peu de temps avant de se mettre à table, la famille impériale présente pour l'évènement fit la rencontre du mari d'Awara et de leur fils, alors âgé de deux ans, et avec lesquels ils dînèrent, parlant, selon les premières apparences, aves légèreté.
Le voyage de l'Empereur Tadashi IV et de la délégation burujoise vers la Maronhi avait été marqué par une série d'événements mémorables. Lorsque la jonque impériale offerte par la Gran Man se mit en route depuis les côtes du Burujoa. Les voiles majestueuses se dressaient fièrement, capturant les vents de l'océan, tandis que les membres de la famille impériale observaient avec une fascination profonde le paysage ondulant de vagues miroitantes. L'océan semblait déborder d'une sagesse ancienne, murmurant des récits anciens de commerce, d'échange et de paix entre les États naviguant sur ses eaux scintillantes. Dans ce contexte, l'Empereur réfléchissait sur l'importance de cette rencontre historique, conscient que ce voyage était bien plus qu'une simple traversée maritime, mais une véritable redécouverte des fondations culturelles qui unissaient le Burujoa et la Maronhi depuis des siècles, ainsi qu'une évènement symbolique sans précédent. Alors que la jonque impériale progressait à travers le Golfe de Biwa, dans les eaux maronhiennes, les membres de la délégation burujoise furent enchantés par les paysages spectaculaires qui se déployaient devant eux. Les eaux cristallines reflétaient les rayons du soleil, créant un kaléidoscope éblouissant de couleurs chatoyantes. Des îles luxuriantes émergeaient de l'horizon, leurs contours flous enveloppés de brumes évanescentes. Des noddis bruns tournoyaient gracieusement au-dessus du navire, ajoutant une touche de grâce aérienne à cette scène majestueuse. Tadashi profita de ce moment pour échanger avec les membres de sa délégation, discutant des éventuels liens de circulations pouvant être signés au terme de la rencontre, des enjeux politiques, des opportunités économiques potentielles et de la signification profonde de ce voyage pour les relations sur le long terme entre le Burujoa et la Maronhi. Il exprima son optimisme quant à l'avenir de cette alliance, soulignant la nécessité de construire des ponts durables entre les deux pays pour assurer la paix et la prospérité de la région dans son ensemble.

À l'arrivée de la jonque impériale au vieux port de Siwa, l'Empereur Tadashi IV était profondément touché par l'accueil chaleureux et l'effusion de joie de la population locale. Il sentit son cœur se gonfler d'une émotion indescriptible, témoignant de la force de l'unité et de la connexion entre les peuples, malgré les différences culturelles et la distance qui les séparaient. En échangeant des regards avec la Gran Man, il sut qu'un nouveau chapitre de collaboration et d'amitié était sur le point de s'écrire entre le Burujoa et la Maronhi. Les rues de Siwa étaient vivantes d'une énergie contagieuse, les étals colorés des marchands offrant une variété de délices locaux et de trésors artisanaux. L'Empereur Tadashi IV observa avec un vif intérêt les différentes expressions de la culture maronhienne qui imprégnaient chaque recoin de la ville et s'amusa à goûter quelques mets locaux, notamment du ramboutan, du maracuja et du wassaï. Les effluves exotiques des ces mets chatouillaient ses sens, tandis que les danses envoûtantes racontaient des histoires anciennes de traditions et de coutumes transmises de génération en génération et qui, malgré une singularité étrangère, pouvaient, lui sembler proches dans la manière de les aborder. L'accueil par la Gran Man en personne marqua un moment de révérence, symbolisant l'importance de cette réunion tant sur le plan diplomatique que culturel. Les échanges de salutations et de sourires témoignaient de la profondeur de la relation entre les deux dirigeants, incarnant la volonté partagée de construire un avenir prometteur basé sur la confiance et le respect mutuel. La délégation burujoise fut ensuite conduite avec honneur et respect jusqu'au palais diplomatique de Siwa. Les membres de la délégation se laissèrent imprégner par l'ambiance sereine et raffinée de la demeure, observant avec admiration les détails artistiques et architecturaux qui témoignaient de l'élégance et du raffinement de la culture maronhienne.

Au palais diplomatique brillait une lueur chaleureuse. Les larges pièces décorées de magnifiques estampes murales reflétaient la courte mais riche histoire maronhienne. Les lanternes en papier de riz éclairaient les couloirs étroits tandis que des parfums d'encens flottaient dans l'air, emplissant chaque espace de la demeure. La délégation burujoise s'installa avec grâce autour de la table basse rectangulaire, se préparant à partager un repas mémorable avec leurs hôtes maronhiens. L'Empereur, vêtu d'une tenue traditionnelle burujoise d'un style ylmo-xineman ornée de broderies élégantes, prit place au centre, flanqué de ses conseillers et de membres clés de sa délégation. À sa gauche se trouvaient les représentants diplomatiques du Burujoa. L'atmosphère intime du dîner était accentuée par le doux air du shamisen à peau de boa constrictor jouée par un musicien habilement dissimulé dans un coin de la pièce, ajoutant de ce fait une touche d'élégance et de raffinement à la soirée. Des plats exquis de la cuisine maronhienne furent servis, révélant une variété de saveurs exotiques et de textures raffinées, mettant en valeur les richesses culinaires locales. Tadashi, se voulant curieux et respectueux des coutumes locales, prit le temps de savourer chaque bouchée avec délice, exprimant sa satisfaction et son admiration pour la gastronomie maronhienne. Il s'engagea enfin dans des échanges cordiaux avec la Gran Man et son accent si caractéristique, discutant des enjeux politiques et économiques tout en partageant des récits de l'histoire commune des deux nations. Il exprima son désir sincère de renforcer les liens culturels et économiques entre le Burujoa et la Maronhi, soulignant l'importance de la collaboration pour assurer la prospérité et la stabilité régionales avant d'ouvrir sur le gain mutuel à gagner sur les quelques points de libres circulations qu'il mentionnait brièvement.

« Enfin, je digresse. Nous viendrons naturellement à ces sujets demain durant la réunion... Autrement, comment ce porte votre fils ? J'aurais pensé pouvoir l'apercevoir lors des processions officielles. »
La Gran Man, Awara Kouyouri, écouta avec attention les paroles de l'Empereur, appréciant tout particulièrement l'intérêt qu'il portait à sa famille, celle-là même qui était le visage de la Maronhi depuis près de cinquante années. Elle répondit avec un sourire chaleureux et naturel, spontanéité qui souvent différenciait les gens de Maronhi à ceux d'Ylma-Jinu pourtant terre de leurs aïeux, tout en observant avec bienveillance les membres de la famille impériale présents autour de la table, à commencer par le prince héritier.

« Mon fils se porte à merveille, je vous remercie de demander. Il est actuellement entre les mains de notre nourrice de confiance, qui veille à son bien-être avec dévouement. Je préfère le garder à l'écart des festivités officielles, pour sa jeunesse évidemment ; mais symboliquement la chose serait également inconvenante. Vous n'aurez sans doute pas manqué que la succession à la charge de Gran Man se caractérisait par un manque de formalisme dynastique clair. La transmission du pouvoir mannal dépend officiellement de ma décision et de l'approbation de l'Assemblée des Man... Mais officieusement aussi, d'institutions influentes, l'armée entre autres. Présenté mon fils ici serait perçu comme une offense à nos sages gardiens des institutions et valeurs républicaines. »

Elle marqua une légère pause, appréciant le moment de calme et de convivialité qui régnait dans la pièce. Elle ajouta alors, d'une voix douce mais assurée : « J'espère que votre voyage jusqu'à Siwa s'est déroulé sans encombre et que vous avez eu l'occasion d'apprécier la beauté de notre golfe. Nous avons préparé une série d'événements spéciaux pour célébrer cette rencontre historique, dont l'inauguration du sanctuaire du culte impérial à Matsui suite aux travaux de restauration ainsi que la visite du Palais des Lucioles à Fujiao, et j'espère que vous les apprécierez autant que nous. Demain, lors de nos discussions officielles, nous aurons l'occasion d'explorer plus en détail les opportunités de collaboration entre nos nations. J'espère que cette rencontre ouvrira la voie à la coopération fructueuse et durable que nous avons brièvement mentionné à Karaimu. »
Tadashi écouta les paroles d'Awara en reconnaissant la complexité des enjeux politiques et dynastiques qui régissaient la succession à la charge de Gran Man. Il acquiesça avec respect, comprenant la délicatesse de la situation et l'importance de respecter les protocoles et les valeurs républicaines de la Maronhi. Il se sentait honoré d'avoir l'opportunité de discuter ouvertement avec la Gran Man de questions aussi intimes et sensibles, renforçant ainsi la confiance entre les deux dirigeants.

« Je comprends... Mon voyage jusqu'à Siwa s'est déroulé sans encombre, je vous rassure. J'ai été enchanté par la beauté du golfe et par l'accueil chaleureux et hospitalier de votre peuple. Vos préparatifs pour les événements de la journée étaient mémorables et je ne doute aucunement que ceux qui parsèmeront nos journées à venir le seront encore davantage. Enfin je suis optimiste quant à l'avenir de notre partenariat et à l'établissement de liens plus étroits. » Sur ces mots, la Gran Man et l'Empereur partagèrent un regard visiblement teinté de compréhension mutuelle. Alors que la soirée se poursuivait dans une atmosphère détendue et conviviale, l'Empereur et la Gran Man se préparèrent à profiter du dîner en compagnie de leurs proches, partageant des récits et des anecdotes pour tisser des liens personnels et renforcer les fondations d'une relation solide et durable entre le Burujoa et la Maronhi.

La soirée terminée, la famille et la délégation impériales furent conviés à suivre le personnel maronhien qui les guidait jusqu'à leurs appartements. L'empereur et sa famille se retrouvèrent à l'étage, au sein d'une annexe entourée d'une coursive, dans de sobres et chiques chambres au style maronho-ymlasien. Des portes coulissantes en papier de riz surmontées de barreaux en bambous recouvertes de rideaux moustiquaires à gaze de coton laissaient deviner un large balcon entourant l'étage du bâtiment. Celui-ci, du côté de la chambre allouée à l'empereur et l'impératrice, donnait directement sur un vaste paysage de forêt vierge ainsi que des reflets sur l'eau du fleuve Opaya des lumières de la ville de Siwa, encore en ébullition malgré l'heure avancée.
Le lever du jour dans les appartements de l'annexe apporta avec lui une douce lueur orangée, teintant les voiles en papier de riz d'une couleur dorée et rappelant le drapeau aux couleurs du pays qui flottait au dessus des tuiles du bâtiment. Le murmure léger du fleuve encore brumeux résonnait doucement dans la pièce, accompagné par le chant matinal des picolettes qui s'éveillaient dans le grand bois. L'Empereur et l'Impératrice furent les premiers à se réveiller, leurs yeux se posant sur le paysage magnifique qui s'étendait devant eux. La silhouette élancée des kapokiers centenaires se dessinait contre le ciel naissant, projetant des ombres dansantes dans la brume légère du matin. La fraîcheur de l'air matinal se mêlait harmonieusement aux effluves d'encens provenant du sanctuaire voisin, créant une atmosphère empreinte de sérénité et de spiritualité. L'Empereur prit quelques instants pour observer le paysage et s'imprégner de l'air maronhien, laissant son esprit s'apaiser au rythme lancinant de la nature qui s'éveillait tout autour.

Kapokier_Siwa

Pendant ce temps, dans les appartements voisins, les autres membres de la famille impériale se préparaient pour la journée à venir. Les rires étouffés des enfants résonnaient joyeusement dans les corridors et la coursive centrale, révélant une énergie contagieuse et un esprit d'exploration caractéristique de la jeunesse, même pour les enfants d'un grand monarque. Les serviteurs maronhiens, vêtus de leurs costumes traditionnels élégants et d'une petite coiffe plate, s'affairaient avec diligence, apportant des plateaux de petits-déjeuners composés de fruits frais locaux aux aspects irréels pour les Nazumis, de thés parfumés et de mets délicats spécialement préparés pour accueillir les invités de marque.

Dans la résidence de la Gran Man, les premiers rayons de l'astre solaire s'infiltraient aussi à travers les voiles en papier de riz, éclairant les pièces avec une douce lueur matinale. La Gran Man se tenait déjà prête pour la journée, alors vêtue de son principal uniforme recouvert d'un yukata ouvert orné de motifs complexes et de broderies élaborées. Les serviteurs maronhiens s'affairaient également, préparant les derniers détails pour la rencontre diplomatique à venir, veillant à ce que tout soit en place pour accueillir dignement les invités. Plus loin, dans la salle de conférence, les derniers préparatifs étaient achevés avec minutie. Les tables basses étaient soigneusement disposées en un arrangement stratégique, les coussins alignés avec précision, et les microphones vérifiés pour assurer une communication fluide pendant les discussions. Un portrait de feu Khoro Kouyouri, ancien Gran Man de Maronhi et grand-père d'Awara ornait le mur du fond de la pièce, derrière le jardin de galets, celui-là même devant lequel s'assoiraient bientôt les principaux représentants de la République et de l'Empire. Les serviteurs maronhiens en tenue formelle attendaient patiemment, prêts à guider la délégation burujoise vers la salle de conférence dès que l'heure approcherait.

L'heure venue, entrèrent par ordre d'importance, deux par deux, les membres des délégations burujoise et maronhienne, l'Empereur et la Gran Man en tête de cortège. Ils avancèrent quelques mètres en chaussettes sur le parquet avant de se séparer devant un petit jardin de galets central qu'ils contournèrent de chaque côté, les Burujois par la droite, les Maronhiens par la gauche, avant de se retrouver au bout de la table en forme de U et de s'installer. Entrèrent ensuite, dans les mêmes dispositions, hommes et femmes alternés qui déposèrent devant chaque convive un petit plateau de mets et boissons afin d'accompagner en douceur les discussions imminentes. Le silence installé, Awara se dressa de son coussin pour s'adresser à l'assemblée :

« Mes très chers frères et sœurs de terre et de sang, je vous prie d'accueillir sous la bénédiction de la sagesse, notre divin invité, Sa Majesté l'empereur du grand Burujoa, Tadashi quatrième du nom. L'évènement est d'autant plus important qu'il s'agit de la première venue d'un empereur burujois, enfant de la déesse Amatera, sur le sol de notre lointain pays. Votre Majesté, nous espérons tous ici très humblement que le dépaysement vous soit agréable et l'évènement à la hauteur de son importance, à vous et à votre famille. »
À genoux sur son propre coussin, Tadashi dressa à son tour le buste pour s'adresser à l'assemblée.

« Dame Kouyouri, ces quelques mots ravissants présagent déjà de rencontres fructueuses et d'un séjour historique pour le Burujoa, et je l'espère, pour la Maronhi également. Je vous remercie humblement, vous et votre peuple, de nous accueillir sur vos terres. Je me considère pleinement honoré d'être, de mon ascendance directe, le premier à y fouler le pieds. »

Sur ces mots, il inclina légèrement la tête, laissa la délégation maronhienne reprendre la parole et entamer les prémices des négociations sur les circulations entre leurs États.
Au sein du monde politique maronhien, les Libres Turbans, mouvance d'abord spirituelle défendant les éthiques taoïste et zen, avaient su, il y a maintenant de cela trente années, utiliser la crise économique à leur avantage pour bouleverser le champ politique de l'époque ainsi que le paysage de l'Assemblée des Man. Les élections communales de 1982 avaient en effet donné une quantité importante d'Aman pouvant être classifiés parmi la mouvance des Libres Turbans et qui, défendaient notamment, en lien avec leurs convictions spirituelles, des revendications économiques dites libérales.

Le libéralisme, bien connu depuis l'antiquité cathayenne dans de nombreux courants éthiques spirituels et philosophiques, ne s'étaient, contrairement au modèle eurysien des Lumières, jamais opposé au pouvoir du souverain. L'ensemble des philosophies antiques qui forgèrent la Maronhi n'eurent en vérité jamais pensé autre chose que la monarchie. La lumière intellectuelle ou mentale ne paraissaît pas considérée comme une caractéristique obvie d’une avancée politique ou sociale. La conception d'obscurantisme ne mua donc jamais dans la société maronhienne en stricte opposition de la clairvoyance ; l’obscurité s’apparentant même au mystère, à l’origine. De ce fait, l’obscurantisme d’un souverain n’est et ne fit pas envisagé comme un obstacle à l’épanouissement du peuple, mais comme une garantie de compatibilité avec les processus naturels.

Jusqu'ici, les Libres Turbans contaminèrent avec les années, sur la pensée libérale, notamment économique, les autres mouvances les plus favorables au pouvoir fort du Gran Man, en particulier la mouvance pérennialiste de la Tradition primordiale ainsi que la mouvance néo-monarchiste et confucianiste du Bras du Gran Man, qui rencontraient déjà de vives succès localement comme à l'Assemblée des Man.

Lors de la rencontre de 2011 à Siwa entre l'empereur burujois Tadashi IV et la Gran Man Awara Kouyouri, les élections locales des communes de Maronhi se faisaient déjà ressentir. Ces élections, prévues pour la fin d'année 2012, semblaient d'une importance capitale pour les différentes mouvances du champ politique de l'État maronhien. En effet, divers sondages indépendants prévoyaient une importante percée des Libres Turbans et du Bras du Gran Man à l'Assemblée des Man, annonçant deux choses, un mouvement de soutien plus fort au grand mandat mannal, mais aussi un nouveau mouvement libéral qui promettait de drastiquement changer la stratégie de la Maronhi dans l'économie mondiale.

Il était encore difficile de dire quelles étaient les positions de dame Kouyouri sur le sujet, mais la première rencontre avec le Burujoa à Karaimu avait laissé un goût amer aux mouvances les plus protectionnistes du pays, ayant pourtant longuement détenu le soutien du prédécesseur et grand-père d'Awara, sieur Khoro Kouyouri.

Lorsque l'empereur burujois en eut terminé, Awara fit distribuer aux représentants de leurs deux délégations, par l'intermédiaire du personnel du palais, un programme sous forme papier présentant une ébauche du premier chapitre de leurs négociations sur les circulations entre la République Nationale-Socialiste de Maronhi et l'Empire Burujoa.

Préambule :

L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s’engagent à faciliter la libre circulation des personnes, tout en assurant la sûreté et la sécurité de leurs peuples, en établissant un espace de liberté, de sécurité et de justice.

L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s'engagent à offrir à leurs habitants un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, au sein duquel est assurée la libre circulation des personnes, en liaison avec des mesures appropriées en matière de contrôle des frontières extérieures, d'asile, d'immigration ainsi que de prévention de la criminalité et de lutte contre ledit phénomène.

Article 1er :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi forment ensemble un marché unique.

Article 2e :
Le marché unique forme un espace sans frontière physique interne.

La libre circulation des Burujois et des Maronhiens sans restriction judiciaire liée à leur mobilité est libre, totale, sans aucune entrave à l’intérieur dudit marché.

Article 3e :
Le marché unique forme un espace sans barrière qui instaure la suppression des contrôles aux frontières intérieures pour tous les ressortissants burujois et maronhiens.

Article 4e :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s'engagent à renforcer et harmoniser la surveillance des frontières extérieures de leur marché unique.

Tous les habitants du Burujoa et de la Maronhi peuvent entrer dans le marché unique sur simple présentation de leur carte d’identité ou de leur passeport.

Article 5e :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi mettent en place une politique de visa, de courte durée, commune.

L’entrée des ressortissants des pays tiers dans le marché unique pourra faire l’objet d’un régime d’exemption de visa, à l’issue d’un commun accord entre les autorités burujoise et maronhienne.
Les membres de la délégation burujoise découvrirent avec beaucoup d’attention le projet de traité des circulations. Keiko Burujoa, directrice du département des affaires étrangères mais également cheffe des négociations pour le Burujoa était déjà au courant de son contenu. Ce n’était pas le cas pour son grand frère, l'empereur Tadashi IV, qui ajusta alors ses lunettes, but une petite gorgée d’eau et prit enfin le document entre ses mains. Il essaya de lire calmement le document, en faisant un petit signe de la main il fit signe aux membres de sa délégation de baisser le volume sonore, toutefois le calme fut de courte durée puisque la princesse Keiko, qui était assise à côté de lui lui commentait tout le traité.

“C’est un projet unique.” ; “C'est inédit.” ; “Cela va grandement améliorer nos relations” lui chuchote-t-elle régulièrement
“Je sais…” lui répondit-il en enlevant ses lunettes. “Bon…” l’empereur posa ses deux grandes mains sur la table, recula son siège, se leva, se dirigea vers le pupitre puis prit la parole.

“Très chers amis, je suis très heureux de nous voir aujourd’hui réuni pour la découverte de ce très beau projet de traité sur les circulations entre nos deux pays. Pour être tout à fait honnête, je pense que nous partons déjà sur de très bonnes bases et j’espère que nos échanges permettront de compléter avec beaucoup d’audace ce projet de traité. Pour commencer, je propose l’ajout de quelques dispositions concernant plus spécifiquement les personnes, ces dispositions auront pour but de clairement clarifier, de mon point de vue. Tout d’abord, nous pourrions imaginer un système de déclaration simplifiée d’entrée ou de sortie du pays, cela serait beaucoup moins contraignant qu’un visa, les burujois ou les maronhiens devraient simplement déclarer aux autorités consulaires leur départ ou leur arrivée sur le territoire de l’autre Etat. Ce système est purement déclaratif, ne devrait requiert aucun accord de notre part tout en assurant un minimum de sécurité pour nos deux pays, toutefois, il pourrait y avoir des sanctions en cas d’absence de déclaration. Ensuite, nous pourrions ainsi imaginer un article sur le libre établissement de nos ressortissants dans l’autre pays qui pourrait être rédigé de la façon suivante : Tous les habitants du Burujoa et de la Maronhi peuvent s’établir librement sur l’ensemble du territoire du marché unique, quelle que soit la région. Toute restriction de résidence, sur le seul critère de la nationalité, de la langue ou de l’ethnie est strictement interdite. Il pourrait être complété par un article 7 ou un alinéa instituant des règles similaires pour le droit d’établissement commercial et artisanal, nous pourrions écarter l’industrie, dans un premier temps, nos deux pays restant très protectionnistes sur ce sujet. Je pense qu’avec ces 6 ou 7 articles, la liberté de circulation des burujois en Maronhi et des maronhiens au Burujoa sera très importante tout en gardant les dispositions sécuritaires les plus élémentaires. Pour conclure, je pense que nous avons des mesures suffisantes concernant notre marché unique dans le domaine des personnes et nous pourrions nous intéresser au domaine des biens, des services ou encore des capitaux.”

Durant son discours, de nombreux membres de la délégation prirent des notes pour montrer combien ils étaient attentif au discours de l'empereur. Après cela, il retourna s'asseoir de manière très détendu, sous le regard approbateur de sa petite soeur.
Des notes de la délégation maronhienne passèrent jusqu'aux mains de la Gran Man. Suivirent ensuite de brefs échanges chuchotés. Quand le silence complet revint, Awara Kouyouri se leva, ajusta légèrement les plis de son vêtement et prit la parole. « Votre Majesté, nous apprécions grandement vos propositions et le ton positif de votre discours. La libre circulation des personnes entre nos deux nations est effectivement un aspect crucial de nos relations futures. Les dispositions que vous proposez semblent aller dans le sens de cette liberté tout en tenant compte des préoccupations sécuritaires, ce que nous ne pouvons qu'apprécier. Nous aimerions de plus discuter d'une clause supplémentaire concernant le marché unique, qui viserait à l'application de mêmes normes sanitaires et écologiques sur de mêmes produits à l'intérieur de l'espace de libre circulation. Nos productions étant nettement différentes, celles-ci devraient, dans une certaine mesure, être amenées à se compléter. Mais, afin de ne pas défavoriser certaines de ces productions, il serait de bon ton d'adopter des normes équivalentes, dont nous discuterons naturellement à l'avenir. »

Elle prit une courte pause avant de poursuivre. « Concernant la déclaration simplifiée d'entrée ou de sortie, nous sommes ouverts à cette idée, mais il faudrait définir clairement les modalités et les sanctions en cas de non-déclaration, comme vous l'avez suggéré. De plus, la question du libre établissement, tant pour les particuliers que pour les activités commerciales et artisanales, est un sujet délicat mais important. Nous sommes disposés à explorer ces possibilités, tout en garantissant la protection de nos intérêts nationaux. »

Awara Kouyouri marqua une pause, observant la réaction dans la salle avant de conclure. « En ce qui concerne le domaine des biens, des services et des capitaux, nous sommes tout à fait prêts à discuter des mesures qui pourraient faciliter les échanges entre nos deux nations, tout en veillant à ce que cela bénéficie équitablement à nos peuples respectifs. »

Awara Kouyouri se rassit, son expression toujours sereine, prête à entamer la prochaine phase des négociations. La salle retint son souffle, consciente de l'importance des décisions qui allaient façonner l'avenir des relations entre l'Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi.
L’empereur Tadashi et la princesse Keiko écoutèrent attentivement la Grand Man avant de discuter entre eux, très longuement. Plusieurs conseillers techniques du département des affaires étrangères se levèrent pour discuter avec leur directrice lui donnant par moment des bouts de papier griffonnés. Toute cette agitation pouvait surprendre les Maronhiens mais était au contraire très habituelle pour les Burujois, en particulier les fonctionnaires les plus élevés dans la hiérarchie de l’administration centrale, coutumier d’interminable réunion inter départementale pour rédiger un décret important ou pire, pour la rédaction de la maquette du budget avant sa présentation à l’empereur. Après cela, la princesse se leva.

“Tout d’abord, concernant les normes sanitaires et écologiques, nous nous attaquons à un sujet absolument colossal qui, je pense, dépasse très largement les discussions sur ce traité. Nos deux pays ont massivement codifié, normifié, réglementé des pans entiers de nos économies et de nos modes de vie. Je peux affirmer sans problème que ce sont des centaines, voire des milliers de dispositions normatives que nous devons harmoniser. C’est un travail titanesque, mais qui est toutefois à notre portée, si nous en avons la volonté commune. Pour ce faire, nous pourrions intégrer quelques dispositions sur ce sujet dans les sections de notre traité dédiées aux biens, on pourrait imaginer que les produits ne pourront accéder au marché unique burujo-maronhien qu’une fois que nous aurons adapté des règles communes. Pour ce faire, nous pourrions créer dès les prochains jours, des comités techniques chargés d’harmoniser les normes sanitaires et écologiques entre nos deux pays assorti d'un calendrier ambitieux d’harmonisation avec une priorisation de leurs travaux sur les marchandises les plus échangés.”

Keiko Burujoa pris un verre d’eau et bu avant de continuer.

“Ensuite, concernant la déclaration simplifiée d’entrée ou de sortie, nous avons imaginé une déclaration à déposer aux autorités de son pays avant le départ ou aux autorités consulaires immédiatement après l’entrée. Une illustration sera peut être plus éloquente, si je suis un Maronhien et que je souhaite visiter Azura et Indiga, je peux annoncer mon départ par déclaration libre aux autorités maronhiennes en leur disant simplement que je souhaite me rendre au Xinemane et en Ylma, la Maronhi préviendra ensuite le Burujoa. Et inversement, si je souhaite un Burujois qui souhaite voyager en Maronhi, je pourrais contacter directement les autorités consulaires maronhiennes, qui transmettront l’information aux services burujois, en leur indiquant que je souhaite me rendre dans les régions de Lawao et Kouhou. On pourrait y intégrer un système de “droit à l'oubli” à l’entrée, les voyageurs de bonne foi pourraient déclarer immédiatement après leur arrivée leur entrée sur le territoire de l’autre pays. En revanche, on pourrait imaginer une sanction extrêmement dissuasive, comme l’expulsion du territoire national, pour éviter toute fraude et cela pour “maîtriser” la première étape de la libre circulation.”

La princesse Keiko conclut son propos par un petit geste qui indiqua à des serviteurs de distribuer des feuilles sur lesquelles était imprimé quelques mots.

Feuille imprimée a écrit :
Article __ :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi acceptent la libre circulation totale des biens et services.

Les activités de service ne concernent que les activités à caractère industriel, les activités à caractère commercial, les activités à caractère artisanal et les activités à caractère libérale.

Article __ :
L’accès des biens au marché unique sera conditionné à l’adoption de règles de production communes.

Article __ :
Le marché unique concerne également la liberté d’établissement des personnes privées, comme morale des habitants de l’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi dans ces pays.

Article __ :
Pour les séjours de moins de trois mois : la seule exigence imposée aux habitants de l’Empire Burujoa et de la République Nationale-Socialiste de Maronhi est de posséder un document d’identité ou un passeport en cours de validité.
L’État d’accueil peut toutefois exiger que les personnes concernées signalent leur présence dans le pays, à l’issue d’un préavis.
Après le discours de l'empereur Tadashi et la discussion animée entre lui et la princesse Keiko, la délégation maronhienne prit la parole pour répondre aux propositions avancées par leurs homologues burujois. La Gran Man de Maronhi se leva avec un calme qui contrastait avec l'agitation précédente.

« Il est indéniable que l'harmonisation des normes sanitaires et écologiques entre nos deux pays représente un défi de taille, mais je suis convaincue que c'est un défi que nous sommes prêts à relever ensemble. La création de comités techniques dédiés à cette tâche, accompagnée d'un calendrier ambitieux, est une proposition que nous accueillons favorablement et que nous sommes prêts à soutenir. »

Elle marqua une pause, laissant ses mots pénétrer dans l'auditoire, avant de poursuivre : « La suggestion d'intégrer un système de 'droit à l'oubli' pour les voyageurs de bonne foi est particulièrement pertinente et mérite d'être examinée de plus près par nos équipes. Nous partageons la vision d'une libre circulation des personnes entre nos deux pays, tout en reconnaissant l'importance de garantir la sécurité et l'intégrité de nos frontières. »

Awara marqua une pause, observant les visages autour de la table, puis reprit : « Quant aux articles proposés pour le traité, nous les trouvons globalement acceptables et en ligne avec nos objectifs communs. Nous sommes prêts à travailler ensemble pour affiner ces dispositions et les intégrer dans un accord qui bénéficiera à nos deux nations. »

Elle termina son intervention en adressant un regard à ses homologues burujois, signifiant ainsi leur engagement commun à faire avancer les discussions et à parvenir à un accord mutuellement bénéfique.
La princesse Keiko commença à se lever mais s’arrêta aussitôt, puisque son grand frère l’empereur avait décidé de prendre la parole.

“Je constate avec joie que nos travaux avancent avec un rythme soutenu et que nous ne repartirons pas de Siwa les mains libres, si je récapitule nous avons déjà un préambule conséquent qui acte la création de notre espace de libre circulation sur lequel nous avons convenu de termes réciproques forts et marquants."

Traité a écrit :
Préambule :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s’engagent à faciliter la libre circulation des personnes, tout en assurant la sûreté et la sécurité de leurs peuples, en établissant un espace de liberté, de sécurité et de justice.

L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s'engagent à offrir à leurs habitants un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, au sein duquel est assurée la libre circulation des personnes, en liaison avec des mesures appropriées en matière de contrôle des frontières extérieures, d'asile, d'immigration ainsi que de prévention de la criminalité et de lutte contre ledit phénomène.

"Ensuite, nous avons un premier chapitre intéressant qui acte la libre circulation des Burujois et des Maronhiens dans nos pays respectifs, assortis d’une harmonisation des règles d’entrées des ressortissants de pays tiers."

Traité a écrit :
Chapitre 1er : libre circulation des personnes

Article 1er :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi forment ensemble un marché unique.

Article 2e :
Le marché unique forme un espace sans frontière physique interne.
La libre circulation des Burujois et des Maronhiens sans restriction judiciaire liée à leur mobilité est libre, totale, sans aucune entrave à l’intérieur dudit marché.

Article 3e :
Le marché unique forme un espace sans barrière qui instaure la suppression des contrôles aux frontières intérieures pour tous les ressortissants burujois et maronhiens.

Article 4e :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi s'engagent à renforcer et harmoniser la surveillance des frontières extérieures de leur marché unique.

Tous les habitants du Burujoa et de la Maronhi peuvent entrer dans le marché unique sur simple présentation de leur carte d’identité ou de leur passeport.

Article 5e :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi mettent en place une politique de visa, de courte durée, commune.

L’entrée des ressortissants des pays tiers dans le marché unique pourra faire l’objet d’un régime d’exemption de visa, à l’issue d’un commun accord entre les autorités burujoise et maronhienne.

Article 6e :
À titre transitoire, l’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maronhi mettent en place un système de déclaration simplifiée d’entrée ou de sortie du territoire.

La déclaration simplifiée peut être effectuée librement avant le départ ou immédiatement après arrivée. En cas d’absence de déclaration, le récalcitrant est renvoyé dans son pays d’origine où il pourra faire l’objet de poursuites judiciaires ultérieures.

Nous avons ensuite un petit article sur la circulation financière qui se suffit à lui-même.



Traité a écrit :
Chapitre 2 : libre circulation des capitaux

Article 7e :
Le marché unique forme un espace sans frontière financière interne.

La libre circulation des capitaux est libre, totale, sans aucune entrave à l’intérieur dudit marché.

"Nous avons ensuite un chapitre intéressant sur la circulation des biens et services."


Traité a écrit :
Chapitre 3 : libre circulation des biens et des services

Article 8e :
L’Empire Burujoa et la République Nationale-Socialiste de Maroni acceptent la libre circulation totale des biens et services.

Les activités de service ne concernent que les activités à caractère industriel, les activités à caractère commercial, les activités à caractère artisanal et les activités à caractère libérale.

Article 9e :
L’accès des biens et services au marché unique est conditionnée à des normes sanitaires et écologiques communes, sauf en cas d'accords entre les partis pour des raisons spécifiques à la réalité d'un des territoires.

"Et enfin ce chapitre très important sur le droit d’établissement, peut être le chapitre le plus puissant sur le plan symbolique, qui acte le droit pour les Maronhiens de pouvoir habiter librement dans l’Empire et inversement la possibilité pour les Burujois de vivre en Maronhi, tout en jouissant de tous les droits afférant à leur nationalité."


Traité a écrit :
Chapitre 4 : droit d’établissement

Article 10e :
Le marché unique concerne également la liberté d’établissement des particuliers comme des sociétés résidants dans l’Empire Burujoa ou dans la République Nationale-Socialiste de Maronhi.

Article 11e :
Pour les séjours de moins de trois mois : la possession d'un document d'identité ou un passeport en cours de validité constituera la seule exigence imposée aux habitants de l’Empire Burujoa et de la République Nationale-Socialiste de Maronhi.
L’État d’accueil peut toutefois exiger que les personnes concernées signalent leur installation dans le pays, à l’issue d’un préavis.

Article 12e :
Les restrictions à la liberté d'établissement des ressortissants d'un État membre dans le territoire d'un autre État membre sont interdites.

"Sur ce, je propose que nous suspendions nos travaux, après ces quelques heures de travail très fructueuses et j’attends avec impatience la suite du programme que vous, très chère Awara, vous nous avez préparé."
« Bien. Le travail préparatoire nous aura écourté de trop longues discussions à ce sujet. Pour ce qui est du programme Votre Majesté, celui-ci commencera dès demain si cela vous convient. Comme nous en avions déjà discuté, la réouverture du sanctuaire de Matsui, et plus généralement l'officialisation du culte impérial devraient recevoir une attention particulière. C'est dans ce but que nous avons préparé une cérémonie qui devrait précéder les festivités d'ouverture du sanctuaire. »

Elle fit un geste de la main pour donner la parole à un tierce. Un prêtre, assis à deux places sur la droite d'Awara se dressa pour prendre la parole.

« Votre Majesté ; nous, clergé de Matsui, avons organisé le rituel qui se tiendra demain. Ma présence ici n'a d'autre but que de rappeler la procédure et d'obtenir votre aval.

Ainsi, l'inauguration prendre la forme d'une procession défilant d'abord sur la Voie Dorée en direction du sanctuaire, ce dans le silence, marquant par-là le début de la cérémonie. Les participants à la cérémonie, dont votre famille, se livreront ensuite à des rituels de purification et à la déposition d'offrandes. Le point culminant de la cérémonie devra être la consécration officielle du sanctuaire, où les nouveaux prêtres effectueront prières et rituels. Après la consécration, son Excellence la Gran Man prononcera un discours, suivie toujours à vôtre convenance, d'un discours impérial. Pour ce faire, nous pouvons mettre à votre disposition un squelette d'annonce librement modifiable. La cérémonie s'achèvera par une procession formelle de sortie en silence, marquant la fin de l'événement avant le début des festivités. »


Sur ce, il courba le dos pour saluer la délégation burujoise avec respect.
Une fois cela terminée, toute la délégation burujoise se leva mais l’empereur prit la parole.

“Très chers amis, je vous remercie grandement pour votre travail et j’attends avec impatience de découvrir les festivités que vous avez prévu pour la réouverture du sanctuaire de Matsui, qui va changer pour toujours l’Histoire de nos deux pays.”

Sur ce, toute l’assemblée peut enfin quitter la salle et vaquer à ses occupations.
La délégation marohienne se redressa à l'issue de la réunion, saluant l'empereur et sa suite avec une inclinaison légère de la tête. Awara prit une dernière fois la parole avant de clore la séance qui serait suivie le lendemain par la cérémonie d'ouverture du sanctuaire impérial de Matsui, avant même la signature officielle du traité qui devait suivre le lendemain.

« Nous sommes honorés de contribuer à cette cérémonie commune qui marquera sans doute un nouveau chapitre dans notre relation. » Sur ces mots, les membres des deux délégations quittèrent la salle, portant toujours avec eux l'espoir d'un avenir prospère entre le Burujoa et la Maronhi.

Le lendemain, l'heure tant attendue de l'inauguration du sanctuaire de Matsui avait enfin sonné. Les rayons du soleil matinal caressaient légèrement la Voie Dorée dans la vieille ville de Siwa, illuminant le chemin sacré qui mènerait bientôt la famille impériale et les dignitaires maronhiens à leur destination. Ainsi, une lueur rougeâtre enveloppait la scène jusqu'à frapper l'intense bois carmin du sanctuaire et des annexes de la forteresse de Matsui. L'empereur Tadashi, accompagné de sa famille proche, se préparait à participer à l'évènement. Aux alentours de la porte de Kanku, une foule gardée par un cordon de sécurité acclamait les arrivants. Des tambours rythmés firent taire le chahut d'un coup presque net. La procession démarra dans un silence solennel, autant pour les participants que les observateurs, chaque pas résonnant comme une prière ouatée. Les robes magnifiquement ornées des participants flottaient légèrement dans la brise, ajoutant par là ce qu'il fallait de touche de majesté à l'atmosphère sacrée qui enveloppait alors la procession.

À mesure que la procession s'approchait du sanctuaire de Matsui, l'escalier central menant à son entrée majestueuse se dressait devant eux. Taillé dans la pierre noirâtre, il s'élevait vers le ciel tel un trait d'union entre le monde terrestre et le divin. Une fois arrivés au bout de la Voie Dorée, ils entamèrent l'ascension dudit escalier menant au plateau du sanctuaire. Chaque marche était une peine qui racontait le quotidien et la dévotion de son ancien clergé. Les gardes du mandat mannal, drapés dans leurs armures frappées par les rayons solaires, se tenaient de part et d'autre de l'escalier, témoins silencieux du passage des dignitaires maronhiens et de la famille impériale. L'empereur et la Gran Man, menant la procession, gravissaient chaque marche le regard fixé sur le sommet, ce alors que le soleil embrasait la pierre noire et que les ornements chatoyants scintillaient sous ses rayons. La montée de l'escalier semblait lui-même penser comme une partie primordiale du rite.

Arrivant au sommet, le fronton du sanctuaire se dévoilait petit à petit à leurs yeux. Les portes étaient grandes ouvertes, alignées sur deux files de prêtres en tenues de cérémonie. Ainsi, les dignitaires et la famille impériale traversèrent la cour, retirèrent machinalement leurs souliers, gravirent les quelques marches qui permettaient au sanctuaire de dominer la cour et entrèrent à l'intérieur. Loin des regards, les membres du cortège processionnaire se livrèrent à des rituels de purification, se lavant les mains et le visage dans des bassins d'eau claire avant la déposition d'offrandes.
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