30/06/2013
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Færyaume de l'Orgre (projet théorique)

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Création de pays : Færyaume de l'Orgre


Généralités :



Nom officiel : Færyaume de l'Orgre
Nom courant : Færyaume
Gentilé : Færien / Færienne
Adjectif :
Régime politique : monarchie élective de droit divin semi-parlementaire

Inspirations culturelles : Roumanie / folklore européen / solarpunk
Situation géographique :
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Langue(s) officielle(s) :
Autre(s) langue(s) reconnue(s) : -

Drapeau :
Drapeau

Devise officielle : Suis-le, cestui-là qui ouvre le chemin
Hymne officiel : Pan seul
Monnaie nationale : le sceau

Capitale : Orașul

Population : 21 millions d'habitants


Aperçu du pays :



Présentation du pays :

« Va-t’en là, ami, baptifoler avec les dieux du Færyaume. »

« Ici jamais ne moururent les sieurs de la magie. »

L’Eurysie ne porte pas en vain le nom de « vieux continent ». Dans ses tréfonds dorment bien à l’abri des bizarreries innommables, et des questions sans réponses. L’existence du Færyaume est l'une d'elles, assurément. Comment les historiens expliquèrent ce syncrétisme abominable qui permit la survivance des anciennes croyances abâtardie d’industrie ? Contemple, toi qui découvre les merveilles du monde, le pays où règnent des mythes vivants.

L’histoire du Færyaume est difficile, sinon impossible à dater, tant remontent et se confondent les récits sans cesse réécrits de sa fondation. Le roman national a, ici, pris une tournure on ne peut plus originale, au point qu’on en oublierait qu’il ne date que du XVIIIème siècle. Certaines parlent même de « conte » car celui-ci ne s’embarrasse aucunement du réalisme revendiqué des grands États nations modernes. En Færyaume le temps est vaporeux et la légende se confond avec l’histoire.

Le Færyaume est une monarchie élective semi-parlementaire, peut-être l'une des plus vieilles du monde, et de droit divin (dans une acceptation large). La noblesse y est divinisé, prétendument descendante du petit peuple elle réécrit sans cesse ses origines et renégocie les frontières de sa souveraineté sur les royaumes invisibles. Les maisons nobles se sont, avec le temps, associées à des légendes du folklore est-eurysien et se prévalent de posséder grands pouvoirs et artefacts magiques. De fait, au Færyaume, les miracles sont courants, non pas car le pays parviendrait à transcender la matière, mais parce que sa mythologie se fabrique au jour le jour et que les effets de rumeurs, les contes et les récits s'enflent et se déforment pour devenir, dans l'esprit de tous, une réalité. "Improbable" diront certains, mais c'est sous-estimer la véritable nature de la sorcellerie, qui prospère dans le savoir commun, les silences éloquents et les non-dits, et se tisse de murmures.

Avant d'aller plus loin, quelques éclaircissements techniques sont nécessaires. Sur la nature des miracles du Færyaume, les travaux d’anthropologie sont divisés. L'explication la plus rationnelle souvent apportée est un mélange d'effet placebo, de suggestion, d'hypnose, de déformations et de réécritures a posteriori des évènements ainsi que des croyances si sincèrement ancrées dans l'inconscient collectif et non-formalisées qu'elles produisent des effets physiologiques étonnants. On peut mourir de sorcellerie au Færyaume, tomber malade, ou être guéri, par la coexistence de deux phénomènes : d'une part, purement psychologique, la suggestion qui peut mener à des effondrements ou une interprétation paranoïaque des évènements ; d'autre part, physique, l'empoisonnement bien réel par l'action de certaines castes secrètes, présentes dans la société Fæ, et dévolues à "faire vivre" l'enchantement du monde. Les sorciers ont beau avoir conscience de leurs tours de passe-passe, cela n’égratigne pas forcément leurs propres croyances, se vivant comme des instruments de magie, au service des dieux.

Avec des mots plus simple : quand vous êtes très sérieusement convaincu d'un phénomène, il est possible de somatiser à mort, surtout si des gens travaillent par ailleurs en secret à vous donner des éléments concrets de croire au-dit phénomène.


Architecture :

Traditionnellement, le style architectural dominant du Færyaume est le gothique qui émerge au XVIème et XVIIème siècles, puis prolongée par le néogothique au XVIIIème et jusqu'au XIXème siècle. Ce travail ouvragé de la pierre dénote la richesse matérielle passée du Færyaume mais demeura longtemps marginal, cantonné aux châteaux seigneuriaux et aux centre-villes des plus grands bourgs du pays. Signe d’opulence et de prestige, elle marque encore aujourd'hui les imaginaires mystiques et religieux, fortement associés à ce type d'architecture caractéristique des lieux de pouvoir et de culte. Le grand nombre de carrière présentes sur le territoire de l'Orgre a permis un usage relativement accessible de la pierre pour les bâtiments et dont on retrouve des traces jusque dans les campagnes profondes.

A la fin du XIXème siècle, l'architecture bourgeoise du Færyaume s'est presque entièrement renouvelée sous l'impulsion de grandes politiques de modernisation visant à repenser l'étalement urbain et l'organisation du territoire. L'art nouveau, prédominant à l'époque et qui avait la faveur des seigneurs de l'Orgre fut établi comme patron pour tous les nouveaux édifices du Færyaume. Depuis lors, ceux-ci possèdent un style archi-reconnaissable en raison de la relative harmonisation visuelle de ses grands centres urbaines, démolis et reconstruis sur des bases assez proches les unes des autres, ainsi que pour la dominance végétale des villes où les hommes et la nature cohabitent. Ces dernières sont parcourues de potagers et de jardins, clos et ouverts, les murs couverts de lierre enroulé autour des arches de fer et plus généralement, les motifs floraux très présents dans la décoration donnent l'impression que l'urbanité et la nature se rencontrent à tous les coins de rue. Il va jusqu'au sol, pavé de dalles et de pierres espacées entre lesquelles poussent des fleurs sauvage set herbes folles dont la taille est régulée naturellement par la vive foulée des passants.

Tout au long du XXème siècle, les politiques d'organisation du territoire se poursuivent, faisant dans certaines régions presque totalement disparaitre l'architecture ancienne pour repenser les villes de fond en comble. L'une des constantes de la politique "culturelle" du Færyaume fut l'importance donné à l'organisation spatiale de la cité, la décentralisation des lieux de pouvoir pour limiter l'urbanisation et l'accessibilité de la propriété foncière pour ses habitants. En 1959, le plan "un toit et un jardin" vise à procurer à chaque citoyen un espace végétalisé privatif, ou à défaut l'accès rapide à un parc public. Plan dont les objectifs ambitieux n'ont pas encore été atteints mais qui témoigne de l'importance politique accordée à la cohabitation entre nature et urbanité.

Les Fæ sont dont notoirement bien logés même au regard des pays les plus développés, avec un taux de mètres carrés par habitants parmi les plus élevé d'Eurysie et un accès à la propriété privée démocratisée à toutes les couches de la population. Cependant, comme on le verra dans la partie suivante, ce modèle de développement n'est pas sans poser plusieurs défis.


Ressources :

Le Færyaume dispose de quelques avantages topographiques ayant fait, au Moyen-Âge, sa prospérité. Construits sur un territoire vallonné, occasionnellement montagneux et très bien irrigué, il jouit d'une agriculture florissante et est épargné par les phénomènes de sécheresse. A l'occasion, des inondations et débordement de fleuves ont lieu, mais le pays est relativement épargné par la plupart des catastrophes naturelles. Le sol est fertile, régulièrement sujet aux pluies et verdoyant.

Agriculture mise à part, le Færyaume possède également de nombreuses mines de métaux, à commencer par l'or, l'argent, le cuivre et le fer. Encore exploités aujourd'hui, ces gisements servent principalement dans l'artisanat, la joaillerie, l'industrie et l'architecture. Des carrières de pierre pourvoient également à la construction des bâtiments et des routes.


Approvisionnement énergétique :

L'énergie est l'un des principaux point faible du Færyaume : ne disposant ni d'aucun gisement naturel de gaz ou de pétrole, le pays a fait le choix de limiter au maximum sa dépendance aux réseaux étrangers. Cela a eu pour conséquence de le maintenir à un niveau de développement beaucoup plus bas que ses voisins, que ce soit en termes de productivité, de niveau de vie ou même de transport. Des concessions ont été nécessaires à la marge afin permettre le fonctionnement de quelques usines jugées vitales pour le pays, mais celles-ci demeurent rares et entre les mains de l'Etat.


Étalement urbain et réseaux :

L'un des problèmes majeur auquel fait actuellement face le Færyaume est une conséquence directe de sa politique d'urbanisation étalée et fortement végétalisée : le raccordement aux réseaux de distribution. Autrement dit, la faible densité urbaine rend très onéreux le raccordement au réseau électrique, au tout à l'égout et à l'eau courante. En 2011, on estime à environ 40 à 50% des foyers seulement qui bénéficient de ces trois éléments de confort moderne, et 20% encore raccordés seulement à un seul des trois. Ce problème est partiellement compensé par des éléments d'autonomie (éolien et panneaux solaires, potagers, puits de proximité) mais demeure malgré tout l'un des principaux défi du pays pour les années à venir, s'il veut pouvoir continuer à se considérer comme un pays moderne et aux standards de ses voisins.

Si de nombreux citoyens ont fait profession de raccorder manuellement les quartiers aux lieux de stockage des biens, ces initiatives souffrent malheureusement d'un manque d'efficacité. Les marchands itinérants, porteurs d'eau et "fileurs" (qui tirent des câbles électrique à louer) ne suffisent pas à satisfaire la demande de confort moderne. Plusieurs propositions ambitieuses de métro et tramways et plus généralement de développement des transports publics tentent de compenser l'étalement urbain par une meilleure mobilité, la pratique du vélo-cariage est également en plein essor depuis quelques dizaines d'années ainsi que les transports plus classique : recours aux animaux de traits pour rejoindre les marchés éloignés.

Le rattachement au réseau internet est, à ce jour, le plus en retard, puisque seuls 30% des foyers environs disposent d'une connexion à domicile et moins de 4% un réseau 3G. La téléphonie est en revanche plutôt bien installée, bien que l'absence de satellite oblige encore le recours aux appareils fixes. De nombreuses cabines sont présentes en libre accès dans les rues et les infrastructures publiques se sont adaptées à la nécessité, pour les Fæ, de passer des coups de téléphones depuis l'extérieur.


Organisation sociale, autonomie et gestion des communs :

Conséquemment à l'éclatement urbain et la faiblesse du tissu de services publics nationaux, le Færyaume est assez décentralisé ce qui laisse un large place aux politiques de la ville dans le quotidien des habitants. Ces-derniers sont par ailleurs éduqués à des formes de civilité dès le plus jeune âge, en particulier pour ce qui est du respect de la nature. Il n'est pas un enfant qui ne sache jardiner et le fait de jeter ses déchets par terre ou d’endommager le bien public fait l'objet d'une sanction sociale très importante. Un certain nombre d'espaces communs (parc, jardins, puits, points d'eau, ère de jeux, bâtiments publics) font ainsi l'objet d'une gestion par les habitants eux-mêmes, en toute autonomie. Cette organisation du travail est principalement permise grâce à une politique de départ progressif en retraite (on y reviendra) qui permet aux habitants de délaisser progressivement les emplois salariés pour se consacrer à la collectivité par l'action associative et bénévole. Les personnes âgées jouent un rôle majeur dans la garde et l'éducation des enfants, l'entretien des rues, le jardinage, mais également la sécurité et l'organisation des loisirs (festivals, foires, vie culturelle et artistique locale, etc.).

La présence au quotidien d'individus partiellement oisifs, si elle a bien sûr un coût sur la richesse du pays, a également pour intérêt d'exercer un contrôle social "doux" sur la population. Outre les incivilités plus difficiles à commettre (et rapidement réparées), il se trouve toujours quelqu'un disposé à vous indiquer votre chemin, vous aider pour quelques travaux, donner des conseils ou simplement bavarder. L'isolement social est très faible, réduisant largement le taux de maladies psychologiques au sein de la population et contribuant à réduire la désintégration des individus dès leur plus jeune âge. S'ils existent, parias et marginaux sont rares étant donné les occasions nombreuses de réintégrer le corps social et l'absence de jugement quant à la "non-utilité" sociale. Le nationalisme étant quasiment absent, la dimension malaise du rapport au collectif est évacuée pour laisser place à une forme plus assumée d'hédonisme ponctuel et de responsabilisation individuelle, nécessaire au concept de "douce vie".


Services publics et solidarité :

Au Færyaume, les services publics sont relativement peu présents dans leur forme moderne, et remplacée par des "devoirs" associés à certaines professions et certains statuts sociaux. Autrement dit, l'absence d’hôpitaux publics est compensée par un "devoir de soin" des rebouteux vis-à-vis des malades, que ces-derniers aient de quoi payer ou non. En échange de l'accomplissement de leurs devoirs, ces professions obtiennent un statut social valorisé et des avantages matériels concrets, par exemple dans la priorisation des raccordements aux réseaux, l'obtention d'un logement, le droit de vote comme grand électeur, des cadeaux divers et variés en nature, une parole d'avantage prise en compte aux conseils en tant que notable, des gages de moralité en cas de procès ou encore le retour d'ascenceur venant tôt ou tard rétribuer le service par un autre service. Ainsi, le rebouteux vous ayant soigné pour rien, il semble assez normal d'aller à l'occasion l'aider pour des travaux. Le travail manuel gratuit compense le service rendu. Ce n'est toutefois pas un rapport de dette (sinon dette symbolique), rien n'étant chiffré et c'est à celui qui bénéficié d'un service de venir se déclarer, plus tard, spontanément prêt à aider en retour. S'il ne le fait pas, cependant, il n'y aura guère de sanction.

D'une manière immédiatement perceptible, on voit toutefois les limites d'un tel modèle. Que faire dès lors que l'on manque de médecins par rapport au nombre de malades ? L'absence d'infrastructures adaptées et de traitement à la chaîne pour bénéficier d'économies d'échelles provoque sans aucun doute une perte de productivité terrible, en particulier sur des missions aussi cruciales. Si l'on met de côté un taux plus faible de maladies chroniques en raison d'un mode de vie plus sain et actif, le problème n'est effectivement pas résolu et s'ajoute, avec le faible rattachement aux réseaux de distributions, aux défis auxquels fait face le Færyaume. Une partie des services publics peut encore à l'heure actuelle être compensé par la "solidarité de voisinage" autrement dit, dans le cas de la maladie, un secours rapide porté au blessé, des gestes de premier secours, des connaissances rudimentaires en herboristeries pour calmer la fièvre et la douleur jusqu'à l'arrivée du médecin. Pour les incendies, l'absence de pompiers volontaire peut être compensée par la mobilisation du quartier afin de contenir le feu. Pour les services de polices, la présence de citoyens dans les rues évoquée plus haut peut aider. Pour tout ce qui touche à des formes d'aides financières, revenus de solidarité, etc. celles-ci sont relativement faibles, il faut le reconnaitre, passent d'avantage par la charité, l'aide matérielle (donations, coup de main) ainsi que des méthodes d'autonomie et de subsistance alimentaire (jardins, potagers et forêts comestibles partagées, élevages de poules ou de moutons communs). L'achat de marchandises plus complexes demeure cependant difficile et l’indigent se doit alors d'avoir recours à des banques de dons sur le modèle d'Emmaüs.


Société de consommation :


Mentalité de la population :

On dit des Færiens qu'ils sont gens heureux et plein de contentement. Il est vrai qu'en ce pays, la vie est simple et chaque chose trouve son explication dans un plus vaste récit. Ce n'est point tant que ces braves gens ignorent la peine ou la dureté du quotidien, car celle-ci, personne n'y échappe, mais que l'injustice trouve aisément un coupable et le rituel encourage au pardon et à l'oubli d'avantage qu'à la rétribution et la rancœur. D'aucun disent la nature humaine noire et sombre et il y a en chaque peuple une part d'ombre terrifiante, les Færiens ne sont pas sans démons ni violence, mais protégés qu'ils sont par leurs anciennes croyances et leur tendance au syncrétisme, le monde extérieur ne les effraie pas. Dès lors, nombre des angoisses qui saisissent les sociétés de paniques, celles-là comme par magie, les épargnent à peu près.

Le chemin du Færyaume est celui des alternatives plutôt que de la concurrence, on échappe à la compétition par l'exploration de logiques inattendues. En toute chose, le Færyaume trace un chemin à lui et ainsi va sa population : apaisée et tranquille, animée d'une apathie joyeuse et modeste. Se contenter du bien plutôt que du mieux. Accepter la mortalité du monde et son intangibilité. Passer, rêver, vivre l'instant présent, puis disparaitre, renforcé dans le présent par l'idée que l'oubli nous attend et dès lors, ne pas chercher à laisser de trace, se soucier peu du regard de l'autre, penser à soi, prendre soin de soi, se cultiver, se connaitre, s'explorer, s'ignorer aussi, reporter les mauvais sentiments, ceux qui blessent et excitent, les reporter à plus tard, la jalousie et la colère, laisser couler, le temps, la vie, les passions et les haines.

Temps suspendu, monde flottant, deux concepts au cœur du Færyaume.

Le temps suspendu, c'est l'illusion du présent. Notre conscience humaine nous ouvre la possibilité de ressentir l'illusion du temps qui passe, mais ce n'est qu'une illusion. Passé, présent et futur se confondent en vérité. Dès lors, si le vécu est illusion, les choses se doivent d'être prises pour ce qu'elles sont : sans gravité, sans conséquences. L'idée que tout s'oublie et se mélange, que seul compte l'ici et maintenant, que demain n'arrivera pas, ou arrivera sous une autre forme, et que nous ne traversons pas notre vie comme acteur, mais comme un rêveur qui va d'une scène à une autre, sans pouvoir anticiper rien du tout, mystifié par une illusion de souvenir et de cohérence.

Monde flottant. Les choses sont muables, changeantes, en perpétuelle évolution, et pourtant n'avance ni ne recul. Le monde flottant est un bouillon où chacun apporte ses ingrédients. Certains s'y dissolvent, d'autres flottent à la surface longtemps. Modernité et archaïsme se confondent et s'entremêlent, la science et la magie, la connaissance et la foi, la vie et la mort, cela cohabite. Le monde flottant c'est le rêve de la matière, un songe et ses lois, qui pourraient être différentes toutefois. Dès lors, l'indignation est inutile car l'injustice n'existe pas : ce qui est n'est pas, ce qui n'est pas pourrait être par ailleurs. Se révolter contre le rêve, c'est se révolter contre sa propre existence.

Faut-il pourtant y voir une règle ? Un absolu ? Le Færyaume se raconte autant qu'il se vit, narration et expérience se mêlent en permanence, créant leurs propres névroses. Certaines deviennent fous, se donnent la mort, fuient ces contrées intangibles. Il existe comme ailleurs des esprits pétris de pragmatisme, et comme ailleurs, des moutons noirs, des contre-cultures, des dynamiques de fond.

Tout cela existe, chamboule, transforme. Le Færyaume d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier. Mais aussi sûrement que dans la succession des crises le capitalisme fait feu de ses détractions et transforme en marchandise les armes pensées pour l'anéantir, le Færyaume transforme sans cesse le monde en récit et en mythes. Ainsi les choses continuent-elles malgré tout, insaisissables et tissées de rêve.

Parlons un instant plus précisément.

Qu'est-ce que la raison ? Qu'est-ce qu'avoir ses raisons ? La raison est comme le temps : ce qui permet leur existence, c'est l'idée d'une cohérence. Je suis aujourd'hui car j'étais hier et serai demain. Je pense ce que je pense car je vois des chaînes causales qui me permettent d'aboutir à des conclusions.

Le Færyaume a renoncé à l'idée de cohérence, et donc à l'idée du temps et de la raison. Comment y est-il parvenu ? Par quel tour de passe-passe a-t-il ainsi tordu l'esprit humain, détourné des grandes dynamiques de ce monde ? Comment la mystique Færienne fit-elle feu du bois de la modernité sans pour autant se vassaliser à ses axiomes : cohérence causale, objectivation, segmentation et compartimentation du réel ? Le cœur de cette étrange illusion tient dans son rapport à l'histoire, ou plus exactement, son absence de rapport à l'histoire. Le Færyaume pourrait bien avoir existé de tout temps, ou être né hier, les siècles se confondent et dans ce pays, le temps n'est pas une flèche mais une sphère.


Place de la religion dans l'État et la société :

La religion c'est la société. Ou plus exactement, il n'est rien qui échappe à la spiritualité. En mêlant la science à la foi, le Færyaume a fait le choix d'assumer le caractère inobjectivable du réel. Dès lors, celui-ci est résolument vaporeux, changeant et insaisissable. Ce qui est pourrait ne pas être, et ce qui n'est pas peut advenir, mais sans que jamais l'homme n'y prenne une part active. Les rituels quémandent, l'action est un pari, la formule magique un souhait énoncé à voix haute, l'expérience un acte de foi et la théorie un songe éveillé.

En refusant de ranger les choses dans des catégories, de séparer l'esprit et le corps, d'attribuer des champs d'expertises déconnectés les uns des autres, la culture spiritualiste du Færyaume est résolument holiste et tend à connecter au maximum (et parfois abusivement) les évènements et les signes les uns avec les autres. Autrement dit, la magie est présente au quotidien et offre à la fois une grille de lecture alternative pour appréhender le quotidien, mais permet aussi de ne pas chercher forcément d'explication. Ce qui appartient au spirituel est en dehors des royaumes humains, dès lors on peut, en cas de gêne, demander à ce qu'un mage intercède en votre faveur, mais pour le reste, il faut simplement accepter le caractère mystérieux et incompréhensible de la vie.

Pour vous représenter la religion Fæ, figurez vous le syncrétisme pagano-chrétien à dominante païenne. Dans un contexte régional fortement marqué par l'orthodoxie chrétienne, les icônes et les saints, censées prendre la place des divinités locales, furent dévorées par elles et dès lors, la croix devint un sceptre et l'auréole une couronne.



Politique et institutions :



Institutions politiques :

Le Consiliul Magilor est la chambre haute, ou chambre des Lords. Elle se tient à huis clos et est réservée à la noblesse. On y est nommé à vie et on y entre par cooptation (la noblesse n'étant pas qu'héréditaire, il est possible d'être adoubé). Elle préside les affaires diplomatiques, militaires et spirituels ainsi que la justice pénale.

Le Parlamentul, ou Parlement, est la chambre basse, ou chambre des communes. Elle dirige les affaires quotidiennes, l'organisation de la société des hommes et peut avoir un rôle consultatif à la demande du Consiliul Magilor. Ce-dernier peut également investir périodiquement le Parlamentul de certains pouvoirs, notamment de trancher des querelles indépassables entre nobles. Le Parlamentul est formé grâce à un système proche du sénat français : des grands électeurs accordent leurs suffrages pour élire des représentants.
Les grands électeurs sont les magistrats et notables, les représentants syndicaux, les élus locaux ou des individus s'étant illustrés par leur probité, leur bonté de cœur ou leur noblesse d'âme, et élevés à cette charge tantôt par la noblesse, tantôt par le plébiscite de leurs compatriotes.

Pæn ou Pan-couronné est le titre accordé au souverain du Færyaume, élu à la discrétion du Consiliul Magilor. Généralement issu de la noblesse, il est arrivé que des roturiers voire des souverains étrangers soient appelés à occuper le trône. Le pouvoir du Pan-couronné demeure cependant principalement symbolique et soumis au vote des chambres. "Le Grand Pan est mort" est un grand rituel symbolisant le passage des époques, à l'imagine des ères dynastiques du Japon impérial. Le calendrier du Færyaume lui est propre et chaque règne correspond à un conte dont on tire une morale.

Principaux personnages :
[à remplir]

Politique internationale :

Non pas isolationniste, le Færyaume n'est pas pour autant mondialisé et ouvert. Cela demeure un pays lointain, dont les institutions politiques rétives à harmoniser leurs lois et leurs frontières n'encouragent pas à tisser des liens allant plus au-delà qu'une reconnaissance mutuelle. Le commerce est nécessaire et placé au cœur de l'Eurysie, le Færyaume voit transiter sur son sol de nombreuses ressources nécessaires à son développement. Il tend cependant à choisir de lui même les produits qui entrent et sortent de son territoire afin surtout de ne pas provoquer des ruptures trop brutales entre l'hier et l'aujourd'hui. Conscient que le monde s'accélère, le Færyaume regarde avec inquiétude la production croissante de biens culturels et marchands et cherche à les limiter pour se laisser le temps de les incorporer.

Le Færyaume ne refuse pas grand chose de l'étranger, mais exige de s'offrir un temps de digestion. C'est un pays qui prend son temps, d'aucun le dirait sage, d'autres lent, voire en retard.

Diplomatiquement, il reste à l'écart du monde. Militairement aussi. Sa défense tient pour l'heure à ce qu'il fut dans le temps une grande puissance féodale, puis se retira du monde progressivement, échappant à l'appétit impérialisme des nations industrialisées en jouant de diplomatie mais aussi d'influence et de corruption sur ses voisins. Géographiquement au cœur des jeux d'alliance, il s'institua comme un pays neutre qui fit pendant deux siècles planer la menace de rejoindre le camp opposé de ses adversaire. Entre les communismes du nord et les nationalismes du sud, le Færyaume fut un État tampon bienvenue et, par la force des choses, acteur de paix.
Sans être à la ramasse, le Færyaume n'est assurément pas à la pointe de la technologie militaire - technologie tout court d'ailleurs. S'il fut épargné, c'est qu'il fut toujours assez accommodant pour que la négociation se révèle plus rentable que le coup de force.

La question des ressources et de la science, toutefois, n'est pas anodine et le Færyaume manque d'un certain nombre de matières premières ainsi que de connaissances et d'ingénieurs pour ses machines. Il n'hésite dès lors pas à avoir recours au mercenariat, que ce soit pour embaucher/débaucher les savants qui lui manquent, protéger son territoire ou passer commande à des sociétés étrangères pour construire les infrastructures dont il a besoin. Grâce à son niveau de richesse plus bas que la moyenne, le Færyaume peut accueillir certaines entreprises à la recherche de main d’œuvre à bas coût. L'imposition reste basse et l'organisation partiellement féodale de la société offre des avantages en terme d'organisation sociale.

Seul ennemi déclaré à ce jour du Færyaume, la Transblêmie dont la population est partiellement originaire de ces régions.
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