06/08/2013
20:01:09
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TERMINEE [Wanmiri - Negara Strana] Rencontre à l'Eksekuasaan

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Rencontre à l'Eksekuasaan

L'Eksekuasaan, lieu de la rencontre


Comme à son habitude lorsqu’il s’agissait d’accueillir des délégations étrangères, Kawaya Haryanto attendait près du tarmac l'arrivée de son invité. Ce jour-là, il faisait relativement chaud et humide, ce qui n’avait rien de surprenant à Kotarakyat. Alors que le soleil frappait la piste, la Première Commissaire du Peuple s’était munie de lunettes de soleil. Cette rencontre avec le Wanmiri était marquait l’un des derniers pas de l’ouverture du Negara Strana à l’international, surtout au Nazum. Le Wanmiri faisait partie de ces dernières nations que la diplomatie stranéenne avait en vue. Jusqu’ici, les relations entre les deux pays avaient été cordiales mais c’était le moment opportun de la consolider.

Initialement, il était prévu de se rendre directement à l’Eksekuasaan afin de débuter une discussion sérieuse mais la Première Ambassadrice wanmirienne avait fait une demande aussi surprenante que flatteuse. En effet, celle-ci voulait faire un tour dans Kotarakyat afin de voir la beauté culturelle du Negara Strana. Enjoué par cette demande, Kawaya Haryanto a accepté, en précisant cependant que la visite se ferait en amont de la discussion, les rues kotarakyatiennes étant pleines de monde. Après réflexion, il a été décidé de passer devant l’Istana Kuning (soit le Palais Présidentiel), près du restoran lingkungan où le Festival International de Gastronomie a lieu ainsi que d’autres lieux touristiques.

De plus, Kawaya Haryanto était heureuse d’accueillir Eddonna Tymeri, que ce soit personnellement ou politiquement. Effectivement, la Première Ambassadrice est une personne aussi respectable que respectée. Soeur du chef de l'Etat, Ethrasyl Tymeri, son rôle n’est pourtant pas moins important dans la République Démocratique du Wanmiri. Kawaya Haryanto était une grande femme comme madame Tymeri. Cependant, ce qui est surtout bénéfique à la Première Commissaire du Peuple en tant que chef de l'exécutif, c’est le fait que madame Tymeri est respectée pour son rôle dans la Révolution wanmirienne. Au vu des derniers rapprochements diplomatiques du Negara Strana, notamment avec le Jashuria et le Fujiwa, ne plaisent pas à tous les stranéens. Consolider le lien avec le Wanmiri, c’est également consolider le lien de confiance entre le peuple et le gouvernement stranéen qui s’effritent quelque peu depuis l’ouverture du pays.

Une fois l’avion à terre, la Première Ambassadrice du Wanmiri sortit, rapidement accueillie par la Première Commissaire du Peuple.

Kawaya Haryanto: Madame Tymeri! Bienvenue au Negara Strana ! C’est un grand plaisir et honneur de vous accueillir en ce jour ensoleillé. Le voyage a t-il été bon ?
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Il faisait chaud sur le tarmac de l'aéroport. Très chaud. Et humide. La saison des pluies venait de débuter au Wanmiri, et on pouvait dire qu'elle avait commencé fort. La pluie tombait inexorablement, goutte après goutte, heure après heure, et ce depuis deux semaines désormais. Un véritable enfer. Ou un paradis selon les locaux. La mousson, au caractère si controversé. Depuis des millénaires qu'ils la connaissaient, les humains étaient toujours incapables de s'exprimer clairement à son sujet. Et les Wanmiriens ne faisaient pas exception à la règle. Tantôt ils l'adulaient, érigeant des temples et faisant des offrandes aux dieux, pour qu'elle arrive et qu'elle fertilise les sols. Et tantôt ils la maudissaient pour sa violence, lorsqu'elle emportait des villages entiers, ou simplement pour sa monotonie. Une définition simple en était donc impossible. Et on continuait à l'appeler ainsi, la "mousson", avec tout ce que ça sous-entendait.

Eddonna Tymeri attendait là, en observant les alentours. Elle portait une tenue simple, sobre, mais qui ne manquait pas de charme pour autant. Simple et efficace, à l'eurysienne. Elle avait pris cette habitude il y a quelques années, pour faciliter ses négociations. Quand on attendait quelque chose de quelqu'un, il valait mieux apparaître comme une amie que comme une adversaire arrogante. Et aujourd'hui, l'on attendait beaucoup. Mais bon, les Stranéens (du moins Kawaya Haryanto) étaient de braves gens, et l'on ne doutait pas que tout se passerait bien.

Eddonna rangea son parapluie. Le déluge venait de s'arrêter, et l'accalmie allait durer quelques heures, le temps pour l'avion de prendre son envol et de quitter le pays. Tout était prêt pour le départ, et l’on attendait plus qu’Ethrasyl. Ce dernier avait choisi au dernier moment de participer à la rencontre, jugeant celle-ci “primordiale pour l'avenir du pays”. Qu’il vienne, soit, mais qu’il se dépêche alors.
Sa sœur observait l’aéroport. Enfin, l’endroit n’avait d’aéroport que le nom. Il s’agissait plutôt d’un petit aérodrome installé au milieu de la jungle, aux pistes peu nombreuses et trop courtes, mais pour l’usage qu’on en faisait il était largement suffisant. A l’opposé, on pouvait observer le delta. Il était magnifique. Sivagundi, la capitale, n’était pas visible, masquée par les arbres. Et heureusement. La ville, à l’exception de quelques lieux d’intérêt, manquait totalement de charme, avec toute sa misère, ses quartiers populaires et ses bidonvilles. Il fallait changer ça, et l’on y travaillait justement.

Enfin, une antique voiture arriva en pétaradant, cahotant sur le chemin de terre. Ethrasyl Tymeri, chef de l’Etat wanmirien, leader révolutionnaire et ancien pirate et contrebandier, en sortit. Son frère. Eddonna l’accueillit, et ils grimpèrent dans l’avion, qui décolla rapidement : il s’agissait de ne pas arriver en retard. L’envol ne fut pas de tout repos, entre la piste défoncée et ce vieux coucou branlant, on avait connu mieux comme confort. Encore une chose à faire sur la liste d’attente : rebitumer cette fichue piste.

Tout d’abord, ils observèrent le paysage en silence, contemplant la beauté du pays. Leur pays. Puis l’un d’eux rompit le charme.

"Comment penses-tu que cela va se passer ?

- J’ai cru comprendre que l’on visiterait un peu la ville, à ta demande, puis que l’on irait à l’Eksekuasaan pour ce qui est plus… formel disons.

- Non, je veux dire… avec eux. Comment tu penses que ça va se dérouler ?"


Il marqua un temps avant de répondre.

“Bien. Je te fais confiance.

- Mais…

- Pas de mais. Tu t’es renseignée, non ? Tu as pu discuter avec eux, te rendre compte que c’était des personnes sensées. Et puis, tu as l’habitude de ce genre de choses.

- Certes, mais…

- Dis, je t’ai vu négocier avec des pirates Pharois alors que avais pas moins de trois flingues pointés sur la poitrine, et ils accepté tes conditions. Je t’ai vu t’élancer à l’assaut d’un fort avec juste ton fusil et une grenade, et tu en es ressortie vivante, et victorieuse de surcroît. Et tu voudrais me faire croire que tu as peur d’une entrevue diplomatique ? Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de ma sœur ?!
s'exclama-t-il.

- Oui c’est vrai." répondit-elle en riant.

Le voyage se poursuivit par la suite dans une ambiance bien plus détendue. L’avion survola rapidement la région des Perles, passant non loin d’Agartha au Jashuria, avant de continuer sa route. “On leur a fait un petit coucou” comme dirait le pilote. Puis l’appareil entra en territoire stranéen, frôlant l’Hutan et le Wilayah-baru, et surplombant plus largement le Pesisir. Eddonna se pencha sur son hublot pour admirer les fameuses rizières en terrasse qui faisaient la richesse de la région. Puis l’avion passa au-dessus du golfe stranéen, et arriva en vue du Strana et de Kotarakyat.

Les deux frères et sœurs s'attachèrent en se préparant à un atterrissage aussi mouvementé que le décollage. Mais le pilote connaissait son affaire et, mis à part l’état intrinsèque de l’appareil, la qualité de la piste permit une arrivée en douceur. Plus tard, on racontera que le pilote se serait vanté d’avoir trouvé l’atterrissage “trop facile”, et que cette “friandise” lui aurait “gâché le plaisir de la manœuvre”. Mais tout ceci ne sont que des racontars.
Une fois l’avion arrêté, la porte s’ouvrit et un air chaud et humide pénétra dans l’habitacle. “Chaud et humide… comme chez nous !” fit remarquer Eddonna, de bien meilleure humeur qu’au début du voyage. “Oui, comme chez nous.” lui répondit Ethrasyl. Puis ils descendirent la rampe qu’on leur avait amené, et une femme s’approcha d’eux pour les accueillir.

“Madame Tymeri ! Bienvenue au Negara Strana ! C’est un grand plaisir et honneur de vous accueillir en ce jour ensoleillé. Le voyage a t-il été bon ?

- Bonjour madame Haryanto ! Et bien, si l’on excepte l’état pitoyable de notre pauvre coucou volant, oui le voyage s’est très bien passé. Merci à vous de vous en préoccuper.”
dit-elle, souriante.

Soudain, Ethrasyl arriva derrière sa sœur.

“Bonjour madame Haryanto. Je suis Ethrasyl Tymeri, chef de l’Etat wanmirien. Je suis ravi de faire votre connaissance, et je vous remercie pour cet accueil.”
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Lorsque Ehtrasyl Tymeri salua Kawaya Haryanto, celle-ci ne sut cacher sa surprise. D’après les échanges diplomatiques réalisés en amont, seule la Première Ambassadrice de la République Démocratique du Wanmiri était censée être présente. Cependant, bien que l’effet de surprise embarrassa la Première Commissaire quelque peu, cela la rassura. Lors de cette rencontre, le Wanmiri a amené ses deux figures les plus importantes, montrant ainsi l’importance portée au Negara Strana.

Kawaya Haryanto: “Bonjour monsieur Tymeri ! Quelle surprise de vous voir ici, mais surtout, quel honneur ! Comme je venais de le confier à votre sœur, c’est un grand plaisir de vous accueillir tous deux en terre stranéenne.

Après une brève discussion, les dirigeants sont emmenés vers la voiture qui les escorta à travers Kotarakyat. Haryanto était assez préoccupé par cette première escapade touristique car les rues de la capitale l’ont habituées à être remplies. Elle aurait pu rester des heures dans la voiture climatisée. Bien qu’une petite visite ne lui ferait pas de mal, pouvoir échapper à l’humidité et la chaleur de Kotarakyat pendant quelques instants étaient son petit luxe personnel. Ainsi, l’escorte arriva difficilement jusqu’à l’Istana Kuning, le palais présidentiel, où les chefs d’Etat purent visiter le jardin et le hall principal. Le jardin du palais regorgeait majoritairement de fleur rouge et jaune mais certaines parcelles disposaient de magnifiques fleurs de couleurs différentes. Une fois dans le hall, le Président de la République Socialiste du Negara Strana étant présent, il en profita pour rejoindre et saluer chaleureusement les wanimiriens. Malgré son emploi du temps chargé, il avait insisté pour rencontrer les dirigeants de la République Démocratique du Wanmiri. Avant de les quitter, il leur confia même:

Akarsana Suwarno: “Cela aurait été bien dommage que je ne puisse vous rencontrer ! La rapprochement de nos Républiques, toutes deux partageant les mêmes valeurs, est une bonne chose engagée par nos gouvernements !”


L'Istana Kuning

Ensuite, l’escorte reprit son périple touristique en passant devant plusieurs endroits connus tels que la Place de la Liberté ou le Pont Glorieux afin d’arriver au restoran lingkungan, le fameux quartier des restaurants kotarakyatiens. Lieu du Festival International de Gastronomie, le quartier était très animé, comme à son habitude. Dans cet endroit, nombreux sont les restaurants proposant des spécialités nazumis. Ainsi, les wanmiriens se permirent de saluer promptement les gérants d’un restaurant wanmirien avant de repartir. Afin que la rencontre ne se transforme pas en une journée de vacanciers, l’escapade touristique dû malheureusement prendre fin. Cependant, la Première Commissaire cru voir que la Première Ambassadrice, madame Eddona Tymeri, eut grandement apprécié ce tour. Elle-même apprécia ce petit prélude à la rencontre qui les attendait. Cela faisait bien longtemps que Kawaya Haryanto n’avait pu déambuler dans la capitale. Seuls des amis et une glace lui manquait pour former une de ses journées d’adolescence typiques.

Arrivés à l’Eksekuasaan, la Première Commissaire du Peuple ne put que remarquer à quel point la Première Ambassadrice fut impressionnée par l’architecture. Les convives furent amenés au bureau de madame Haryanto. Le bureau comporte le portrait du héro de la Berjuang et de l’ancien chef d’Etat, Purwadi Pradipta. Au centre de cette pièce rouge se trouve une table ronde, à côté de laquelle se trouve Siska Widiastuti, Commissaire aux Affaires Etrangères du Negara Strana.

Siska Widiastuti: “Bienvenue à Kotarakyat ! Je me nomme Siska Widiastuti, j’ai pu échanger avec vous récemment pour organiser cette rencontre.” dit-elle en se tournant vers Eddona Tymeri.

Kawaya Haryanto, après un temps: “Bien chers amis. Asseyez-vous, je vous en prie ! [après qu’ils se soient assis, elle reprit] Voulez-vous commencer par aborder un sujet en particulier ? Au Negara Strana, nous avons l’habitude de laisser l’honneur de la parole aux invités d’abord.”
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Ethrasyl remarqua bien la surprise sur le visage de Kawaya Haryanto. Cela était prévisible. Volontaire même. Ce choix avait été fait à la dernière minute, presque dans l’urgence du départ, et certains diraient sur un coup de tête. Peut-être était-ce vrai, ou pas. Qu’importe, l’important était qu’il était là, et qu’il montrait ainsi au Negara Strana qu’on les estimait. Et on les honorait de cette manière.

L’honneur avait beaucoup d’importance dans les sociétés du Nazum. Ethrasyl l’avait appris il y a longtemps, déjà petit au Viswani, puis au Jashuria. Il avait passé trop de temps avec des Pharois par la suite, et l’avait oublié. Eux n’avaient pour honneur que l’argent, et seraient parfois prêts à vendre père et mère pour une poignée de pièces sonnantes et trébuchantes. Mais ces dernières années au pays lui avait remis les idées en place : quand on entamait une négociation, on commençait par honorer l’autre, pour lui prouver qu’on le considérait à sa juste valeur, et ainsi l’on en faisait - sans effort - presque déjà un ami, et le plus difficile était fait. Une fois l’autre honoré, les codes sociaux respectés, tout le monde se relâchait, et la suite se passait en général dans une ambiance bien plus détendue.

Et aujourd’hui, l’on envoyait non pas une, mais deux figures importantes du Wanmiri. De quoi conforter les Stranéens dans l’idée qu’on les respectait. Et c’était vrai, on les respectait, c’était bien pour ça qu’on faisait tout ça. Nombreux étaient les Wanmiriens à voir le Negara Strana comme leur grand frère spirituel et idéologique, et attendaient donc beaucoup de cette rencontre. On comptait sur eux.

Ethrasyl donc, répondit à Kawaya Haryanto.

“Je m'excuse pour le désagrément, nous n’avions effectivement pas prévenu que nous viendrions à deux. Je suis donc totalement coupable, puisque j’ai choisi à la dernière minute de participer à la rencontre. Sachez par ailleurs que l’honneur et le plaisir sont partagés, et je me réjouis déjà de mon choix, fusse-t-il sur un coup de tête.”

La discussion se poursuivit un instant, puis une voiture vint les chercher. Il s’en approchèrent, et Eddonna monta la première. Soudain, une expression de surprise et de bonheur mêlés parcourut son visage. Ethrasyl monta à son tour et s’installa. Il se pencha vers sa sœur et lui murmura :

“Eh bien soeurette, qu’y a-t-il ?”

Elle lui répondit sur le même ton, comme une conspiratrice. Mais ses yeux pétillaient de joie.

“Il y a la clim. Le rêve.”

Ethrasyl partit d’un grand rire, qui surprit madame Haryanto, qui n’avait pu entendre leur échange.

“Eh ! Ne rigole pas ! Je n’avais pas connu un tel luxe depuis une éternité, tu peux bien me laisser profiter ! se défendit sa sœur, mi-boudeuse, mi rieuse.

- Oui, oui.” fit-il avant de repartir d’un grand rire.

Après quelques temps assis dans la voiture à discuter, ils arrivèrent à l’Istana Kuning. Là, Kawaya leur fit faire la visite des lieux. Eddonna ne cessa un instant de s’extasier devant le bâtiment et son jardin. Elle camouflait son envie de partir en exploration du mieux qu’elle pouvait, mais elle ne pouvait rien cacher à son frère. Il connaissait trop bien sa tête de “passionnée des cultures” pour ne pas la remarquer, surtout dans pareille situation. Il se pencha vers elle. “Détends-toi. Ce n’est que le début." Puis ils entrèrent dans le hall d'entrée du bâtiment. Là, ils purent discuter quelques temps avec Akarsana Suwarno, le Président de la République Socialiste du Negara Strana, dont la dernière remarque avant leur départ les toucha beaucoup.

"Alors ?

- Il m'a fait bonne impression. C'est quelqu'un de bien, du moins au premier abord."


Ils reprirent leur route à travers la ville, apercevant divers lieux importants, tels que la Place de la Liberté ou le Pont Glorieux. Eddonna était en admiration devant l'architecture du pays. Ethrasyl, lui, discutait avec Mme. Haryanto. Ils s'arrêtèrent un moment au restoran lingkungan, le quartier des restaurants.
Eddonna entra dans un restaurant qui proposait des spécialités wanmiriennes. Elle en ressortit après un petit quart d'heure, avec un paquet dans les mains. Les gérants du restaurant la suivirent jusqu'à la porte, et la saluèrent de la main. En apercevant Ethrasyl, ils réalisèrent un salut plus traditionnel, en portant leur main droite à leur front et en prononçant les mots rituels. Celui-ci leur répondit de la même façon, et l'on pu voir qu'ils étaient flattés et heureux. En montant dans la voiture pour la dernière ligne droite avant la réunion, ils discutèrent un peu.

"Que leur as-tu dit ?

- Oh, j'ai juste discuté un peu avec eux, des banalités.
répondit Eddonna, tout en distribuant des petits beignets à son frère et à Kawaya. Tenez, ils m'ont offert quelques gorerans.

- Gentil de leur part. Qui étaient-ils ?


- D'anciens exilés de l'Empire. Ils ont fui il y a longtemps, et ont suivi de loin en loin la révolution. Tu sais que l'Empereur n'a pas été tendre avec les Diàp. lui répondit Eddonna entre deux bouchées de son goreran. Hummm… Qu'est-ce que c'est bon...

- Oh, ils en étaient ? Les pauvres ont dû bien souffrir… reprit Ethrasyl.

- Non. Leurs parents oui, mais eux ne se considèrent pas comme tels. Ils n'ont pas accompli les rites initiatiques et n'ont même jamais vu les fleuves sacrés.

- Mais ils peuvent appliquer la philosophie du voyage, non ?

- Certes, mais…


La discussion se poursuivit quelques temps, mais ils durent s'interrompre pour expliquer à Kawaya de quoi il retournait. Les histoires d'ethnies wanmiriennes étaient complexes, et il était très difficile pour des étrangers de les saisir sans explications. Puis ils arrivèrent à l'Eksekuasaan, et la Première Commissaire du Peuple les fit entrer. Eddonna était retombée en admiration devant le génie architectural stranéen. Ils arrivèrent dans une pièce rouge, avec une table ronde au centre. L'on pouvait voir deux portraits accrochés aux murs : un du précédent chef de l'État, Purwadi Pradipta, et un d'une personne qu'Ethrasyl ne connaissait pas.

"Le héros de la Berjuang…" lui murmura sa sœur.

Une personne les attendait dans la pièce. Siska Widiastuti. Celle-ci les accueillit chaleureusement, et Eddonna lui répondit avec le même enthousiasme :

"Oui ! Merci beaucoup pour votre accueil ! Je me souviens bien de nos échanges, et je souhaitais depuis un moment vous rencontrer en personne."

Après quoi ils s'assirent, et la discussion commença. Kawaya leur demanda - fort gentiment - s'ils souhaitaient aborder un sujet en particulier pour commencer. Toujours cette question d'honneur nazumi. Évidemment. Et encore, les Stranéens et les Wanmiriens n'étaient pas les pires. Toujours est-il que chacun honorait l'autre, dans une forme de tradition rituelle inconsciente

"Et bien, je pense que nous pourrions commencer par les questions qui fâchent, comme cela nous en serons débarrassés rapidement. Et ainsi l'on pourra poursuivre dans une ambiance plus détendue." proposa Eddonna, en regardant d'abord ses interlocutrices stranéennes, puis son frère. Celui-ci prit un petit temps pour réfléchir, puis hocha la tête et lui répondit.

"Oui, cela me paraît être une bonne solution. Commençons par l'économie alors. Il se tourna vers Kawaya et Siska. À moins que vous n'y voyiez le moindre inconvénient, bien entendu. Qu'en pensez-vous ? Pouvons-nous commencer par les questions monétaires ?"
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Cette rencontre était un peu particulière pour les stranéennes. Effectivement, ce n’était pas tous les jours qu’elles recevaient deux acteurs de premier plan qui étaient frère et soeur. Cette particularité donnait au duo une énergie particulière aussi apaisante que confiante. Cela rassurait également Kawaya Haryanto. Des interlocuteurs aussi proches pourraient être considérés comme “dangereux” mais la Première Commissaire du Peuple voyait en ce duo une opportunité de discuter plus sereinement.

De manière non surprenante, les chefs d’Etat wanmiriens voulaient commencer par aborder les questions économiques. L’utilisation de l’expression “les questions qui fâchent” pour qualifier l’économie fit légèrement sourire Kawaya Haryanto, qui prit la parole.

Kawaya Haryanto: “Nous ne voyons aucun inconvénient à traiter de sujets économiques. Au contraire, cela nous permettra de rapprocher nos pays de manière concrète.

Elle prit un temps bref pour relire ses fiches, puis repris avec son sourire caractéristique. Siska Widiastuti profita de cette pause pour sortir différents graphiques afin d’assister et appuyer les paroles de sa collègue commissaire.

Kawaya Haryanto: “Je pense que nous pouvons nous accorder à dire que notre coopération économique pourrait être assez vaste. Cependant, je pense que nous pouvons centrer notre coopération sur quelques secteurs. Pour commencer, je vous exposerai nos exportations principales qui pourraient aider la République Démocratique du Wanmiri selon nos analyses. Premièrement, le Negara Strana est un important exportateur de navires à usage commercial grâce à la firme publique Navala, sous la tutelle de la BKIS. De nos jours, le commerce s’effectue principalement par voie maritime et nous sommes convaincus de l’importance de la qualité des navires. Ainsi, nous pourrons vous proposer la vente continue et régulière de navires commerciaux, sous contrat renouvelable.

En outre, le Negara Strana dispose d’importantes industries différentes, notamment dans le domaine des véhicules personnels par le biais de la firme Cipi, également sous la tutelle de la BKIS. Le développement de ce secteur dans notre économie nous amène à pouvoir en exporter davantage les biens. Nous vous les proposerons aussi donc.


En terminant sa phrase, elle se servit un peu d’eau et adressa un regard à la Commissaire aux Affaires Étrangères qui poursuivit donc, avec son ton usuel un peu froid:

Siska Widiastuti: “Bien que le secteur secondaire stranéen représente la part majeure de nos exportations, nous aimerions mettre en lumière d’autres secteurs intéressants à développer à travers nos relations commerciales. Néanmoins, nous ne pouvons vous cacher que nous ne sommes pas totalement en connaissance de l’état précis et actuel de l’économie wanmirienne. Nous ne voulons pas vous imposer des produits qui vous seraient inutiles. C’est pour cela que je vais vous présenter un bref panel d'importantes exportations stranéennes.

Ces dernières concernent le secteur primaire avec nos grandes exportations de riz, d’huile de palme ou bien de soja. De plus, notre secteur énergétique est aussi dynamique et peut être évidemment sollicité par les importations wanmiriennes.

Enfin, j’aimerais attirer votre attention sur un secteur bien particulier: le tourisme. Récemment, l’entreprise publique Boyaji! a commencé une privatisation partielle, avec l’aide du Hall des Acquitteurs et de la Porte Dorée jashuriens. Depuis, l’entreprise est en plein essor et permet aussi bien le développement du Negara Strana que celui des autres pays. Effectivement, l’installation de Boyaji! dans des pays étrangers bénéficies largement au pays d’accueil dont la promotion à l’internationale se voit assurer. Evidemment, je ne vous parle pas de l’impact significatif que cela pourrait avoir sur votre tourisme. Nous connaissons tous ici le potentiel touristique dont les pays nazumis disposent grâce à ses magnifiques territoires. Boyaji! permettrait au Wanmiri de jouir de ce potentiel. [elle parla plus bas pour mettre en valeur le message qu'elle voulait faire passer] Je me permets également de préciser que l’entreprise a des antennes en Eurysie, touchant ainsi de nombreux touristes assez friands des beautés du Nazum.
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Ethrasyl et Eddonna écoutèrent en silence leurs interlocuteurs. Tandis qu’Hawaya puis Siska leur présentaient les possibilités d’échanges entre le Wanmiri et le Negara Strana, eux réfléchissaient.

Au pays, les Wanmiriens manquaient de tout. Toutes les productions avaient été désorganisées par la guerre et, presque deux années après la fin de celle-ci, la reconstruction tournait encore au ralenti. Si les îles étaient toujours aussi florissantes, et que les trois plus grandes villes, à savoir Sivagundi, Talo et Aaethalio s’étaient bien rattrapées, ce n’était pas le cas des campagnes et des villes moyennes. Ce qui accentuait les inégalités et causait d’autres problèmes… D’autant que plus l’écart se creusait, et plus la tendance s’accélérait… un cercle vicieux en somme, qui ne pouvait que mal se terminer. Il fallait que cela change, et vite. Et le Negara Strana pouvait les y aider.

Ethrasyl se demanda quelle était la priorité. De quoi avait-on besoin urgemment ? Il passa mentalement en revue les différents rapports qu’il avait reçu du CRENWA et d’autres organismes de recherches, puis sortit quelques notes qu’il relut rapidement. Bon. Il fallait industrialiser le pays, voilà la priorité.
Une petite note tomba de ses affaires, et passa sous sa chaise. Alors qu’il allait la ramasser, sa sœur le prit de vitesse, et lui rendit le papier.

“Pas assez rapide, petit scarabée” lui murmura-t-elle.

Il lut la note, et changea vite ses priorités. Celle-ci indiquait une pénurie alimentaire grave qui touchait le sud-ouest du pays. Bon, et bien la voilà la priorité. La nourriture.
Siska termina sa présentation, concluant sur les exportations du secteur primaire, et tertiaire avec le tourisme. Ethrasyl sourit, puis prit la parole.

“Excusez-moi si je ne réponds pas dans l’ordre, votre présentation était assez complète et je n’ai pas forcément tout retenu. Il jeta un coup d'œil aux graphiques, et remercia mentalement Siska de les avoir sortis. Je vais commencer par m’occuper en priorité des urgences. Comme vous l’avez dit, vous ne savez pas tout de l’état de notre économie, et cela est normal. Il me semble que nos pays sont assez proches, aussi me permettrai-je d’être franc.”

Il se servit un verre d’eau, but quelques gorgées, puis reprit la parole.

“Vous savez logiquement que l’ensemble de nos productions ont été désorganisées par la guerre et le chaos qui a suivi celle-ci. Récemment, cela s’est fait ressentir dans le sud de notre pays par d’importantes pénuries alimentaires. Je ne vous cache pas que cela est une priorité absolue pour nous, et que ceci est d’une extrême gravité. Aussi, vos propositions d’exports dans le secteur primaire, avec notamment du riz et du soja, nous conviennent à merveille. Nous aimerions en commander assez rapidement, et conclure une première commande au cours de cette réunion nous arrangerait ou, du moins, que vous puissiez nous orienter vers les agents compétents pour cela. Il nous faudrait aussi un soutien économique pour permettre au secteur primaire wanmirien de se développer, afin de pouvoir subvenir à nos propres besoins, et surtout exploiter les richesse dont nous disposons mais qui restent pour le moment hors de notre portée, mais cela viendra probablement plus tard.”

Il se tut et laissa la parole à Eddonna.

“Dans un deuxième temps, nous souhaiterions industrialiser le Wanmiri. Vous savez que le régime précédent, l’Empire, dit-elle difficilement, comme si ce mot lui brûlait la langue, était resté depuis plus d’un siècle sur une politique isolationniste, et que le désintérêt des puissances eurysiennes pour son territoire et la résistance farouche des armées impériales à la colonisation n’ont pu le contraindre à s’ouvrir, comme cela s’est vu ailleurs dans le monde. Aussi, à la sortie de la guerre civile, nous accusons un retard technologique immense. Pour parer à cela, nous voudrions lancer un vaste projet d’industrialisation, et nous pensons que vous pourriez nous y aider.”

Elle s’éventa de la main, et but un peu d’eau. Il faisait décidément chaud ici.

“Concernant vos propositions, nous sommes effectivement intéressés par une aide de BKIS ou des achats à ses filiales. Vous avez raison sur la question du commerce, qui s’effectue de nos jours essentiellement par la mer. C’est pourquoi nous achèterons probablement des navires à Navala. En revanche, au vu du peu de routes bitumées, je ne pense pas que le développement des véhicules individuels soit intéressant. Nous leur préférerions une aide pour la construction de chemins de fer modernes, notamment pour un projet d’envergure qui voudrait relier le Jashuria à Fortuna en passant par les plus grandes villes wanmiriennes, projet qui, s’il aboutit, serait probablement nommé la route de l’Océan au vu de son positionnement.”

Elle marqua une pause le temps de reprendre son souffle.

“Enfin, plus que tout, nous avons besoin de main-d’œuvre qualifiée et de formateurs. Il y a un certain nombre de choses qui nous seraient utiles que nous ne pouvons mettre en place car nous n’avons pas les compétences pour, la faute à ce retard technologique. Pour ne pas devenir totalement dépendant de l’étranger, et particulièrement de certaines entreprises eurysiennes assez rapaces, nous aimerions que certaines firmes stranéennes nous envoient des personnes qualifiées pour former une partie de notre population.”.

Eddonna se rendit compte qu’elle s’était levée lors de sa présentation, et se rassit. Elle but encore quelques gorgées, souffrant de la chaleur. “Décidément, je me suis trop habituée aux températures du Pharois, je ne supporte plus la chaleur” se dit-elle. Ethrasyl reprit la parole pour terminer :

“Enfin, je reviens sur le sujet du tourisme. Nous comprenons l’intérêt que celui-ci peut avoir, cela se fait d’ailleurs bien remarquer au Negara Strana où il commence à percer et donne de bons résultats, et je pense qu’il faut le développer. En revanche, en l’absence d'infrastructures adaptées pour accueillir les touristes, je crains qu’il n’ait du mal à s’implanter. Ce qui nous fait revenir à ce que disait Eddonna : il faut construire des infrastructures. Bien entendu, si Boyaji! veut s’implanter au Wanmiri, nous serions parfaitement prêts à l’accepter, et nous l’aiderons, mais vous noterez que le tourisme n’est pas notre priorité absolue”.

Lieu à fort potentiel touristique, photographie, 2011
Lieu possédant un fort potentiel touristique, dans les îles

Autres lieux au fort potentiel touristique

Lieu à fort potentiel touristique, photographie, 2011
Lieu à fort potentiel touristique, photographie, 2011

Il se rassit, ouvrit son sac et sortit quelques documents qu’il étala sur la table. Il les retourna pour qu’il soient visibles de Kawaya et de Siska, et dit :

“Nous comprenons aisément que nous ne pouvons attendre sans offrir en retour. Nous avons conscience que ce que nous demandons n'est pas anodin. Il ne s’agit ni plus ni moins que de développer en accéléré le niveau technologique du Wanmiri et de hausser sans précédent le niveau de vie de plus de quatre-vingt-quinze millions d’habitants. Ce n’est pas rien, nous nous en rendons bien compte. Et, bien que nous soyons assez proches d’un point de vue idéologique, et que nous serons probablement de forts alliés l’un pour l’autre, il s’agit de ne pas totalement déséquilibrer la balance. Aussi, nous comptons vous présenter un certain nombre de choses que le Wanmiri aurait à offrir.”


Il regarda sa montre, puis laissa la parole à Eddonna. Celle-ci, prise au dépourvue - elle s’attendait à ce qu’il continue sur sa lancée -, était en train de regarder les documents que son frère avait déballé. Elle lança un regard assassin à son frère, puis, cachant sa surprise avec brio et reprenant habilement un masque neutre, elle entama une petite présentation.

“Le Wanmiri dispose de grandes ressources minières, notamment dans les domaines de métaux et des ressources énergétiques. En effet, suite à des relevés de terrain réalisés par le CRENWA, nous avons identifié plusieurs sites potentiellement très intéressants. Tout d’abord, nous disposons de réserves de pétrole et de gaz naturel offshore, au large de nos îles de l’Océan de Perles. Nous n’avons malheureusement pas encore réussi à déterminer leurs capacités, mais nous pensons qu'elles sont suffisantes pour rendre crédible l’idée d’une exploitation rentable. Aussi, bien que nous sachions que l’entreprise raskenoise Apex Energy guigne ces gisements, nous préférerions en offrir l'exclusivité à des partenaires nazumis, d’autant plus que nous savons que vous êtes à la recherche de partenaires économiques dans ce domaine. Évidemment, au vu du retard technologique accusé par le Wanmiri, l’exploitation devra être faite par et aux frais des entreprises stranéennes, mais si nos prédictions sont bonnes, cela se révélera plus que rentable.
Ensuite, des relevés au cœur des terres ont découvert une forte concentration en terres rares, en cuivre, en étain et en zinc dans la région. Leur découverte est une aubaine pour la région, qui va pouvoir se dynamiser. Comme pour les gisements offshore, les investissements pour l’utilisation de ces ressources seront aux frais des entreprises, jusqu’à ce que nous disposions de suffisamment de personnel qualifié et de matériel de qualité pour le faire nous-mêmes.”


Elle s’arrêta pour reprendre son souffle, et lança coup d'œil qui semblait dire “A toi maintenant, chacun son tour de se démerder.” à Ethrasyl. Celui-ci prit la parole :

“Enfin, le secteur primaire wanmirien constitue la base de notre économie. Aussi, il est logique que nous vous en parlions. Notre production de riz est, comme vous le savez, désorganisée en ce moment, mais nous ne doutons pas que la barre se redressera, et avec des techniques modernes nous pourrions nous ouvrir à l’exportation. Ceci ne vous intéresse probablement pas, puisque le Negara Strana est auto-suffisant dans ce domaine, mais nous tenions à préciser que, dans les années à venir, vous pourrez vous tourner vers nous en cas de coup dur.
Nous produisons aussi, et cela devrait vous intéresser, un thé de qualité et un café tout à fait correct, ainsi que - entre autres - du cacao, du caoutchouc et des fruits exotiques qui raviront les papilles stranéennes. Toutes ces productions sont souvent excédentaires, et résultent pour la plupart des goûts luxueux des nobles viswanites. Nous n’en n’avons pas l’usage, aussi nous serions ravis de vous les revendre."

Champ de thé au Wanmiri, photographie, 2011
Champ de thé au Wanmiri, photographie, 2011
Rizière à la jonction des plaines du sud et du plateau, photographie, 2011
Rizière à la jonction des plaines du sud et du plateau, photographie, 2011

"Nos productions de coton, dont les plantations ont récemment été développées, pourraient aussi vous intéresser. En effet, la culture du coton est adaptée à des régions tropicales et subtropicales qui alternent climats secs et humides. Avec le climat de moussons du Wanmiri, nous espérons obtenir des récoltes abondantes et de qualité. Notez que le coton, outre son utilisation dans le domaine textile, sert à la production d’huiles végétales et d’huiles alimentaires pour le bétail. La production de sucre est également en développement, et peut vous intéresser.
Pour terminer, je rappellerais la part importante de la pêche dans l’économie wanmirienne. L’industrie halieutique est actuellement en plein “boum”, et il en résulte des productions de poissons et autres produits de la mer totalement disproportionnées au regard de la consommation que nous en faisons. Aussi, je pense que nous pourrions vous vendre les quantités excédentaires.”


Il se tut enfin, et laissa la parole à leurs interlocutrices. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre, et constata qu'il était déjà tard. Il leur faudrait soit terminer rapidement, soit continuer le lendemain ou reprogrammer une rencontre pour les autres sujets.
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Les deux représentantes stranéennes écoutèrent attentivement ce que leurs homologues wanmiriens proposaient. Pendant qu’elle les écoutait, Siska Widiastuti s'empresse de noter toutes les informations importantes afin de préparer une ébauche de traité pouvant conclure cette rencontre. Celle-ci allait bientôt arriver à sa fin, on pouvait le sentir dans l’ambiance.

On pu observer les représentants du Wanmiri regarder à travers fenêtre le soleil couchant à l’horizon. Kawaya Haryanto regarda discrètement l’horloge accrocher derrière ses interlocuteurs qui affichaient une heure bientôt tardive. Il était temps de couper court à la rencontre, l'essentiel avait été dit et il n'était pas nécessaire de radoter sur d'autres mesures coopératives hasardeuses. Ainsi, lorsque les wanmiriens eurent fini, Kawaya Haryanto pris la parole pour reprendre les propos de ses interlocuteurs.

Kawaya Haryanto: "Vous me permettrez de reprendre certains éléments dans le désordre également. Je resterai le plus clair possible, ne vous inquiétez pas! [elle rit, puis repris son sérieux] Il va de soi que nous soutiendrons le Wanmiri pour réorganiser ses productions et industries agro-alimentaires. Il n'est pas question de seulement vous vendre de la marchandise, si nous pouvons vous aider à développer vos cultures, cela nous ira à ravir. Nous voulons aussi le retour à une stabilité durable dans votre pays, ces mesures irons dans ce sens, soyez en assuré. Ainsi, nous soutiendrons votre économie en acceptant volontier votre vente de thé, de café, de cacao, de caoutchouc, de fruits exotique et ressources halieutiques alimentaires qui vous sont exendaires. Ces produits sont demandés au Negara Strana et nous sommes ravi d'avoir un partenaire fiable. Nous sommes encore plus intéressé par la vente de coton qui soutiendra à merveilles les besoins de l'industrie textile stranéenne. Enfin, en ce qui concerne votre production de riz, il est envisageable, dans le futur, d'organiser des coopérations afin de réduire les prix de l'alimentation pour que cela profite aux citoyens.
Notre aide pourra également être sollicité dans le secteur secondaire où nos entreprises nationales seront à votre disposition pour organiser votre économie.
"

Elle marqua une pause.

Kawaya Haryanto: "Je missionnerai également une poignée de formateur stranéen expérimenté pour former la main d'oeuvre wanmirienne. Les coopérations éducatives peuvent que nous apporter du bons. Ainsi, il est évident que le peuple et prolétariat stranéen partagera son savoir-faire à leurs camarades wanmiriens. Ces formations s'avèreront, sur le long terme, d'un bien miraculeux pour le développement du Wanmiri."

Pendant qu'elle parlait, l'on vit Siska Widiastuti pianoter sur son ordinateur. Effectivement, la Commissaire aux Affaires Etrangères était chargée d'esquisser une ébauche d'accord commerciale entre les deux pays.

Kawaya Haryanto: "En ce qui concerne le tourisme au Wanmiri, nous comprenons totalement la situation nationale. Cependant, il est tout à fait possible d'envisager une implantation, sur le long terme de Boyaji!, qui s'occupera de faire naitre des infrastructures. Alors qu'elle aura le monopole sur la gestion des affaires touristiques vis-à-vis dex compagnies étrangères, la présence de Boyaji! au Wanmiri permettra aux locaux de bénéficier de la création de milliers d'emplois, sans évoquer les retombées économiques des activités périphériques au tourisme. Ce serait un projet sur le long terme qui permettra ainsi de développer le tourisme wanmirien tout en s'assurant de la stabilité de la région, sans aucune précipitation."

Elle but, le temps de laisser ses homologues considérer la proposition.

Kawaya Haryanto: "Enfin, nous sommes infiniment reconnaissant de votre offre concernant les énergies wanmiriennes. Ainsi, nous acceptons d'exploiter à nos frais les gisements de pétroles et gaz naturels, par le biais de l'entreprise publique Dewan Negis. Dans la suite de votre offre généreuse, Ektrako pourra s'occuper de la gestion des ressources minières. Dans notre logique coopérative, il va de soi que le Negara Strana, par le biais de ses entreprises, formera la population locale afin que cette aubaine soit collective, qu'elle profite à tous et qu'elle élève les peuples ensemble."

Le sourire qu'arborait la Première Commissaire du Peuple laissait comprendre que la discussion était terminée. Après des remerciements et plusieurs formules de politesses, la Commissaire aux Affaires Etrangères rappela à Ethrasyl et Eddonna Tymeri que l'accord sera formalisé plus tard pour être validé totalement. Cependant, les wanmiriens avaient déjà signé l'ébauche proposé par Siska Widiastuti. Les deux femmes raccompagnèrent leurs homologues jusqu'à l'aéroport où ils se saluèrent chaleureusement.

Alors que la nuit venait de tomber, on pu appercevoir l'avion wanmirien s'éloigner dans le noir, terminant ainsi cette rencontre diplomatique entre le Negara Strana et le Wanmiri à Kotarakyat.


L'ébauche d'accords
Accords économiques stranéo-wanmirien

Le Negara Strana s'engage à:
  • l'achat de coton, thé, café, cacao, caoutchouc, fruits exotique, ressources halieutiques alimentaires issus du secteur primaire wanmirien et en quantité fixée par les parties par la suite.
  • assumer les frais d'extraction des ressources gazières et pétrolières, par le biais de Dewan Negis.
  • assurer la construction d'infrastructure touristique à ses frais, par le biais de Boyaji!.
  • former la main d'oeuvre wanmirienne dans les secteurs où les entreprises stranéennes jouissent davantage afin de contribuer à la réorganisation de l'économie du Wanmiri, par le biais de la BKIS, de la P.A.N., de Dewan Negis et d'Ekstrako.

Le Wanmiri s'engage à:
  • l'achat de navires à usage commercial issus des industries Navala
  • l'achat de riz, d’huile de palme, de soja issus des productions de la P.A.N. et en quantité fixée par les parties par la suite.
  • accorder le monopole à l'entreprise stranéenne Boyaji! quant à la gestion des affaires touristiques face aux entreprises étrangères. Le Wanmiri garde sa souveraineté sur le secteur et aura le loisir de s'y développer ensuite.
  • accorder l'accès aux ressources minières, gazières et pétrolières aux entreprises stranéennes Dewan Negis et Ekstrako.
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